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Symbole d'éternité de Nyu72



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Informations

» Auteur : Nyu72 - Voir le profil
» Créé le 12/11/2014 à 02:03
» Dernière mise à jour le 12/11/2014 à 02:03

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Chapitre 1 : Légende


- Connaissez-vous cette vieille légende ?

L'unique lumière présente à des kilomètres aux alentours ne dévoilait pas son visage, toujours tapi dans l'ombre que le haut de son corps lui prodiguait. Je restai simplement devant, à l'écouter.

- Une histoire ancienne, l'histoire de deux Coquiperl qui rêvaient d'aventure. Tout commença dans les tréfonds, alors que...

- … Selan, le garçon, jouait avec Mirion son amie d'enfance, complétai-je d'un soupir. On sait...

- Mais laisse-moi raconter ! se plaignit-elle.

- Mais tu racontes toujours la même histoire, et c'est une histoire d'amour en plus, je te rappelle, une nouvelle fois, que le thème est l'horreur, pas tes niaiseries. On irait se raconter ça dans les champs de coraux sinon et pas tout au fond de l'océan.

- Toi, je suis sûr que tu deviendras un affreux Serpang, rétorqua-t-elle, comme à son habitude.

- Répéter cette histoire ne fera pas de toi une Rosabyss, ça ne dépend pas de notre choix.

- Oui, oui, quand notre corps devient trop gros, on se transforme en l'un d'eux au hasard, je sais très bien tout ça. Mais tu n'es pas toujours obligé d'être désagréable...

La lumière se fit soudain plus forte, une seconde apparut près de l'autre révélant Paz, le Loupio qui nous servait à la fois de lanterne et de meilleur ami commun.

- Ça finit toujours en dispute avec vous, commenta-t-il avant de me dire. Mais cette fois, je prends le parti de Léna, c'était désagréable de ta part, Karl.

J'avais du mal à comprendre comment il choisissait son camp, j'avais presque l'impression que c'était une fois sur deux car la dernière fois qu'elle nous avait fait le coup et que j'avais râlé, il était avec moi. Enfin, je l'avais laissée en raconter plus aussi...

- Désolé Léna, déclarai-je. Tu peux continuer...

- Non, tu as tout gâché, bouda-t-elle.

Je souris, notre relation était ainsi depuis toujours me semblait-il. Elle finissait toujours par me faire la tête pour une raison ou une autre, je n'étais d'ailleurs pas toujours en tort, mais il y avait toujours une manière de se faire pardonner facilement.

- Dans ce cas, je vais le faire. Paz, lumière s'il te plaît.

Lui aussi avait été témoin de toutes nos querelles. Léna et moi l'avions rencontré alors que nous étions bien plus jeunes. Je ne peux pas dire avec certitude que c'était ici, les abysses se ressemblent toutes, mais nous y avions plongé la coquille la première sans réfléchir jusqu'à nous perdre totalement. C'est finalement Paz qui nous avait trouvés en entendant nos cris et nous étions tous restés ensemble depuis. Nos parents ne s'entendaient pas du tout même si nous étions deux espèces de fond de mer mais nous n'avions rien à faire de ces querelles d'adultes, Paz était simplement celui qui nous avait sauvés ce jour-là.

Ses antennes s'éteignirent plus ou moins, laissant juste assez de lumière pour que je sois visible mais pas assez pour que le bleu de son corps ne ressorte. Je repris l'histoire que Léna adorait tant.

- Tout commença dans les tréfonds, deux presque adultes, encore une fois, étaient sortis de notre zone d'habitation. Ils avaient ri des avertissements sur la dangerosité du monde extérieur et arguaient fièrement en revenir meilleurs. Le garçon se nommait Sélan et sa compagne avait pour nom Mirion.

Même si je ne pouvais pas la voir, je savais que Léna avait cessé de me bouder pour réciter l'histoire sans bruit avec cette petite lueur dans ses yeux. Elle ne pouvait juste pas s'en empêcher.

- Mais cette fois-ci, ils n'étaient pas seuls ici-bas, car une vive lumière les attira inexorablement de plus en plus bas. Curieux, les deux compagnons avancèrent vers cette lueur, et ne virent que trop tard une source de leur malheur. L'éclat blanc des multiples crocs qui ornaient une gueule ouverte dans la noirceur de ces eaux... Et Paz, retiens ton rire ou elle va t'engueuler.

- J'y peux rien, pouffa-t-il. Vous avez de ces préjugés sur nous...

- Plutôt vos formes adultes, corrigeai-je avant de me moquer. Je n'ai jamais rien entendu sur les terribles Loupio de l'obscurité abyssale des fonds maudits.

- C'est parce que personne n'a survécu assez longtemps pour le raconter, rétorqua-t-il joyeusement.

Je ris quand Léna s'exprima :

- Ne t'arrête pas maintenant ! On arrive à la meilleure partie !

Bien sûr, c'était encore moi qui me faisait engueuler. Paz était toujours épargné pour une raison qui m'échappait. D'après lui, c'était parce que Léna m'aimait bien qu'elle s'acharnait sur moi. Je crois que c'était à partir de ce moment que j'avais commencé à m'intéresser à elle mais nous étions toujours restés les amis d'enfance que nous étions même si...

- Karl ! gronda-t-elle.

- Oui, oui. Quand la gueule du monstre sanguinaire se referma, continuai-je en jetant un regard vers Paz parce que ses lumière faisaient des petits flashs tant il se retenait de rire. Les deux jeunes ne réfléchirent même pas. Ils s'enfuirent plus vite qu'un Sharpedo ne bouge, hurlant si fort que leurs visages passa de rose à rouge.

- C'est vraiment possible ça ? demanda Paz. J'ai vu Léna se mettre très en colère contre toi sans que ça n'arrive.

- Tu n'as pas vu maman quand on rentre à la maison, déclara la susnommée sans paraître vexée. Et je crie parce qu'il le mérite... la plupart du temps.

Je me retins de répondre à sa dernière phrase pour me moquer :

- Hé, je suis en train de raconter une histoire je vous rappelle.

- Oui, désolée, déclara immédiatement mon amie d'enfance.

- Continue, renchérit le Loupio.

- Leurs péripéties étaient loin d'être achevées, un Léviator gigantesque plongea, un humain le chevauchait. Une des boules maudites il lança sur le mâle mais Mirion, de sa coquille, réceptionna l'objet infernal. Tout se passa trop vite pour nos deux jeunes amis, vers la surface, la jeune Mirion s'était évanouie...

Je pris un temps d'inspiration pour éviter d'à nouveau me faire crier dessus parce que je ne ''laissais jamais de suspense quand je racontais des histoires'' et voulus reprendre... Avant de voir que plusieurs nouvelles lumières nous aveuglaient à présent depuis les profondeurs. Nous savions ce que cela signifiait, fin du jeu. Paz nous éclaira normalement et se plaça entre moi et les deux lumières qui approchaient alors que Léna avançait à nos côtés.

- Quand on parle du Lanturn, murmura-t-elle suffisamment bas pour que je sois le seul à l'entendre.

- Toujours avec ces Pokémon là ? intima la nouvelle venue à Paz. Enfin, on rentre, s'ils veulent venir, ils peuvent, ils feront un bon repas.

Je détestais la manière de Lanturn à parler de nous hautainement alors que nous étions présents. Je sentais Léna à nouveau prendre peur et se rapprocher de moi. D'après ce que Paz nous racontait de leur maison, ce n'était pas très différent de la nôtre sur le principe, mais chez nous aussi, les Lanturn et leur famille n'étaient que des ''monstres assoiffés de sang''. C'était ce qu'on nous répétait depuis tout petit et si Paz ne nous avait pas trouvé, je penserais sans doute la même chose... Léna elle, n'avait plus peur de notre ami du tout mais leur évolution la faisait toujours frissonner comme maintenant.

- Nous allons y aller, affirmai-je prudemment. On se retrouve demain Paz.

Je dus murmurer trois fois le nom de mon amie pour qu'elle m'entende et me suive. Nous nous éloignâmes de la lumière, allant toujours vers les hauteurs pour en atteindre une nouvelle, plus naturelle. Celle du Soleil d'après le vieux Relicanth.

Même à cet endroit où les Lanturn ne venaient pas chasser, nous préférâmes encore avancer alors que le visage de Léna reprenait sa couleur. Elle regarda en bas et je m'approchai derrière elle.

- Lentement Selan observait, une unique perle était en train de sombrer. Cette perle que l'on ne crée qu'une fois dans sa vie, dans ce triste moment, Mirion l'avait finie. Dans un dernier effort, elle la confia à lui, une perle promesse d'un amour enfoui.

- Karl... murmura Léna avant de se retourner vers moi. Tu accepterais ma perle toi ?

La question me prit totalement au dépourvu. Je me tournai pour lui présenter ma coquille et déclarai :

- Qui sait ? Peut-être ai-je choisi quelqu'un d'autre avec qui échanger cela, on en a qu'une après tout.

Je regrettais cette phrase au moment où je la prononçais. L'échange de perles étaient synonymes d'une union qui durait éternellement. Léna venait de se déclarer à moi... et moi de la rejeter. J'étais stupide.

- Je vois... souffla-t-elle. Je vais rentrer, on retrouvera Paz demain, comme d'habitude. Peut-être qu'il acceptera ma perle lui...

- C'est un Loupio, rétorquai-je immédiatement. Que veux-tu qu'il te donne en échange ?

Elle fit un demi-looping et s'arrêta à l'envers pour me fixer et déclarer :

- Je n'ai jamais dit vouloir quoi que ce soit en retour.

Elle termina son looping et fonça. Je soupirai et la suivis. Elle allait me bouder toute la soirée mais demain, ça devrait mieux se passer.