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Crossworlds de Khimeira



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Informations

» Auteur : Khimeira - Voir le profil
» Créé le 05/06/2014 à 23:51
» Dernière mise à jour le 05/06/2014 à 23:51

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Introduction
Even though I'll never know what's up ahead,
I'm never letting go, I'm never letting go...

(Même si je ne saurais jamais ce qu'il y a en haut,
Je ne laisserai jamais tomber, je ne laisserai jamais tomber...)
Owl City, Alligator Sky

13 janvier 2013
Aéroport d'Illumis, Kalos

*Les passagers du vol 3685 à direction d'Unionpolis sont invités à se faire enregistrer porte 11.*

Le roulement de la valise se fit entendre sur le sol de l'aéroport, une jeune fille devant elle, la tirant.
Amélie Grizals avait finalement décidé de partir à un autre endroit. Non pas qu'Illumis ne lui plaisait plus, mais elle ressentait une envie de partir loin, d'essayer de refaire sa vie dans un endroit qu'elle ne connaissait pas.
Elle ne laissait rien derrière elle – en même temps, ce n'est pas comme si elle avait eu quelque chose – pour s'envoler vers d'autres cieux. Partir là où elle n'avait jamais imaginé aller, vers un endroit qui n'existait pas là d'où elle venait. Partir vers l'inconnu. C'était une autre vie qui commençait, le nouveau départ qu'elle attendait.
Elle qui était à peine arrivée dans un monde où les Pokémon remplaçaient les animaux qu'elle connaissait, au lieu de vouloir rester dans un endroit qui ressemblait à ce qu'elle connaissait, elle décidait de partir autre part. Pourquoi avait-elle pris cette décision ? Amélie ne le savait pas franchement. Peut-être parce que si elle recommençait sa vie, autant la recommencer de zéro.
Une autre des raisons pour laquelle Amélie décidait de couper les ponts avec Kalos et de partir vers une nouvelle région était que parce qu'en faisant des recherches, elle avait appris que sa mère était partie vers une région du continent sur lequel elle se trouvait après la mort de son père et de son double, et que la fille s'était, de facto, mise en tête de retrouver sa mère.
La Française savait que sa « mère » ne la reconnaîtrait pas. Sa vraie fille était morte, et la Amélie Grizals qui se trouvait désormais dans cette réalité, dans cet avion qui l'entraînait vers ce qui allait être sa nouvelle maison, n'était qu'une fille d'un autre monde. Rien de plus.
Voilà ce qu'Amélie était devenue : une fille d'un autre monde. Cette pensée lui fit comme un nouvel électrochoc.
Il fallait qu'elle devienne plus que cette fille inconnue, cet extraterrestre. Il fallait qu'elle devienne quelqu'un, et non pas le double de ce quelqu'un.
Pour pouvoir partir, elle avait attendu tout d'abord de récupérer une carte d'identité, en se faisant passer pour une de ses amies de son ancien monde, qui apparemment n'existait pas dans celui-ci, et qui se nommait Héloïse Rollard. Pour l'occasion, elle avait d'ailleurs dû se couper les cheveux pour qu'ils deviennent très courts, et s'était teinte en blonde. Il ne fallait pas qu'elle soit reconnaissable. Elle ne devait pas attirer les soupçons. Une fois qu'elle eût récupéré son papier d'identité, elle prit ses affaires dans l'hôtel et alla vers l'aéroport.

La jeune fille embarqua dans l'avion assez rapidement, les lunettes de soleil devant les yeux et la doudoune qui cachait entièrement son corps. Si quelqu'un qu'elle connaissait était dans cet avion, il ne fallait pas qu'il la reconnaisse.
Elle s'assit rapidement à sa place, qui était au centre d'une ligne de trois. Cela signifiait donc qu'il y avait quelqu'un à sa gauche et à sa droite. Elle prit son iPod et l'alluma, et allait lancer la musique lorsqu'elle entendit :

-Excusez-moi, je dois passer.

Elle leva le regard et vit un homme qui essayait de se mettre sur le siège du côté fenêtre, et tiqua légèrement. Ce qu'elle craignait arrivait déjà, puisque la personne qui était en face d'elle n'était autre que Julian, celui avec qui elle avait discuté le jour de Noël.
Il avait enlevé ses lunettes de soleil, laissant apparaître des yeux bleu saphir ; les suppositions d'Amélie lors de sa première rencontre avec lui s'avérèrent fausses puisqu'il était loin d'être aveugle. Au contraire, ses yeux bleus semblaient l'observer longuement, et l'avaient observé longuement durant leur première rencontre au café.
Elle se pinça la lèvre inférieure, priant pour qu'il ne l'ait pas reconnue, et se décala pour laisser passer l'homme, qui baissa la tête en signe de remerciement. Il s'installa à sa place et Amélie se rassit.
Une petite minute plus tard, une jeune fille s'installa à côté, mais Amélie n'en prit pas réellement compte, puisque juste à ce moment-là, les instructions de décollage commencèrent à être dites. Quelques minutes plus tard, les premières vibrations se firent sentir, et ensuite l'avion décolla vers sa nouvelle destination.

Le début du voyage se passa plus ou moins sans encombre : l'homme à l'Arcanin était à sa gauche, en train de regarder au travers du hublot tout en écrivant sur son ordinateur de temps en temps ; à sa droite se trouvait une jeune fille, pas plus de quinze ans, qui était en train de jouer sur son téléphone portable. Amélie, sentant qu'elle s'ennuyait et qu'elle était partie pour plusieurs heures, sortit son iPod et commença à lancer une chanson au hasard, se laissant porter par la musique tout en s'enfonçant dans son siège. Puis elle commença à s'endormir.

Elle se réveilla dans le noir le plus complet.
Il n'y avait absolument aucune lumière ; il faisait aussi chaud, extrêmement chaud. Elle essaya de bouger ses bras mais sans succès : elle était repliée sur elle-même, en position foetale.
Elle avait du mal à respirer, il n'y avait presque plus d'air. Elle se sentait étouffée, et incapable de bouger. Les sons autour d'elle était sourds et elle n'arrivait à rien distinguer parmi tous les sons qu'il y avait.
Soudain, une brûlure. Très forte. Elle ne pouvait rien voir, mais c'est comme si elle sentait que son corps se déchirait. Elle essaya de crier mais cela n'amena qu'à de simples gémissements. Elle allait mourir là, et –


-Mademoiselle ?

Amélie se releva en haletant et en respirant bruyamment. Elle avait froid, et elle était complètement terrifiée. Tellement terrifiée que Zorua était sorti de sa Pokéball tout seul et regardait maintenant la jeune fille qui sentait ses larmes couler le long de ses joues.
L'homme à l'Arcanin était debout à sa gauche, et se pinçait la lèvre inférieure en ne sachant pas du tout quoi faire.
Quant à la jeune fille au portable était debout à sa droite, juste à côté de l'hôtesse de l'air qui regardait la Française d'un air inquiet. C'était la fille qui avait appelé les hôtesses, et c'était justement l'hôtesse qui avait lancé cette phrase.

-Vous vous sentez bien ? Continua-t-elle.

Amélie acquiesça.

-C'est juste un cauchemar, vous inquiétez pas.

* * * * *
-Ca va mieux depuis tout à l'heure ?

Amélie leva la tête, et vit que Julian lui avait adressé la parole. Comme lors de la première rencontre, il avait une voix grave mais assez calme et posée. Ses yeux bleus océan semblaient la fixer de façon légèrement insistante, mais assez paternelle en même temps.

-Oui, disons que c'est un petit choc.
-Je vois. Pourquoi allez-vous jusqu'à Unionpolis ?

Il fallait qu'elle lui mente à ce moment-là, et elle ne se fit pas prier pour le faire :

-Besoin de m'émanciper. Je suppose que pour vous c'est un voyage d'affaires... ?
-Pas du tout, je suis venu voir ma sœur. Elle n'est pas très bien en ce moment, et elle a besoin d'un peu de soutien. Vous êtes sûre que vous voulez être seule ? Vous n'avez vraiment personne à voir ?
-Pas pour le moment, non. Je compte essayer de m'installer et de trouver un travail, et sinon j'ai peut-être deux ou trois personnes qui seraient partantes pour me loger.

Nouveau silence. Elle priait pour qu'il n'ait pas remarqué que c'était la fille avec qui il avait discuté à Noël, malgré les assez gros indices qu'elle a laissé.

-Je vois, continua l'homme.

La discussion en resta alors là. Lui retourna à son ordinateur portable, la jeune française à son iPod, et aucun autre mot ne fut échangé du voyage.
Amélie pria, elle, de tout son cœur de ne pas se rendormir. Elle ne voulait pas revivre son cauchemar. Elle s'était déjà assez affichée comme ça, ce n'était pas la peine de s'enfoncer davantage.

Le voyage allait être long. Très long.