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Garou de GalloViking



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» Auteur : GalloViking - Voir le profil
» Créé le 28/04/2014 à 00:57
» Dernière mise à jour le 03/05/2014 à 22:19

» Mots-clés :   Présence d'armes   Présence de transformations ou de change   Région inventée   Science fiction

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Trente minutes pour vivre
Je ne saurais dire combien de temps je suis resté évanouie, cette fois-ci. Lorsque je me réveillai, je fus si faible que je fus incapable de bouger le moindre muscle. La douleur dans mon estomac était toujours présente, mais j'étais incapable de m'en plaindre. Peu à peu, je sentais que mes forces s'amenuisaient en moi. Combien de temps me restait-il encore à vivre ? Je n'avais pas vécu très longtemps. Seulement une dizaine de jours. Maintenant que j'étais presque achevée par un problème auquel je ne trouvai aucune origine, je méditai, attendant la fin, sur ce que j'avais vécu et ce que j'allais laisser derrière moi. Beaucoup de choses, pour une si courte vie. Beaucoup de souvenirs, surtout, de personnes connues que je ne reverrais plus. Certaines étaient mortes : le Sujet 18B, Hilmar et sa troupe, le pilote dont je n'ai jamais connu le nom. D'autres non : ma geôlière, envoyée sur les champs de bataille selon ses dires, Hans, le premier homme à qui j'avais sauvé la vie, le Sujet 7D Isadore, sa mère dont il ne se souvenait plus : la reine Isadoras, et toute sa tribu cachée au fin fond de la forêt de Zvigold.

Alors que je repensai à toutes ces choses, quelque chose se passa en moi. Ma petite étincelle de vie se raviva légèrement, comme si mon organisme se battait pour me permettre de tenir un peu plus, de manière à pouvoir y repenser ne serait-ce qu'un tout petit peu plus longtemps. Allongée sur une couverture, dans la neige, je sentais que la nuit était finie, nous étions le matin. Je pouvais entendre une voix. Je la savais proche de moi, mais elle me paraissait pourtant être si lointaine...

« Pauvre créature. Et moi, je suis là, à te regarder t'éteindre, inutile... »

Le maire était toujours là. Sa situation me rappela ce que j'avais ressenti en regardant le Sujet 18B mourir. Incapable de savoir quoi faire, j'avais failli ne pas m'en remettre, et seule l'intervention de ma geôlière m'avait permis de ne pas sombrer.

« J'ai pourtant fait tout ce qui était en mon pouvoir. Je t'ai déposée dans la forêt. Je t'ai guidée jusqu'au village. Je t'ai nourrie et je t'ai offert de nouvelles affaires. J'ai prévenu des secours pour te ramener auprès de celui qui compte le plus à tes yeux. Et pourtant... Cela n'aura pas suffit. »

Mes faibles forces me permirent tout de même de me demander ce qu'il voulait dire par là. Mais je fus incapable de réfléchir plus. Il ne semblait pas avoir remarqué que j'étais consciente. Alors, il continua à se parler :

« J'aperçois deux véhicules au loin, on dirait les secours. Ils nous cherchent. Si jamais ils me trouvent, ils ne me laisseront jamais partir... Je ne peux pas me permettre de perdre plus de temps ici. J'espère sincèrement que eux, ils pourront faire quelque chose pour vous. Au revoir, lady. Maintenant, je dois me remettre en route. J'arrive, Maya. Je te retrouverai, où que tu sois. »

Et il partit se cacher, me laissant seule. De manière à économiser le très peu d'énergie vitale qu'il me restait, je me rendormis.



Je me réveillai une nouvelle fois une fois les secours arrivés. Encore plus faible que la fois d'avant, je savais que ce réveil serait le dernier si il ne trouvait pas une manière de me soigner. J'étais allongée sur la même couverture que la fois précédente, et plusieurs personnes s'affairaient autour de moi.

« -Quelles sont les nouvelles, soldat ?
-Eh bien, le soit-disant maire de Zvigold est introuvable, Major. Comme vous pouvez le voir, il n'y a que le sujet de laboratoire ici.
-Je savais bien qu'il s'agissait d'un imposteur. Zvigold n'a jamais eu de maire. »

Soudain, une voix que je reconnus sans peine se fit entendre, insistante :

« -Sereina ! Vous devez faire quelque chose pour elle, je vous en supplie ! J'ai déjà cru la perdre une première fois, dites-moi que vous pouvez faire quelque chose ! »

Ils avaient amené Isadore avec eux. Ou peut-être s'était-il imposé ? Le simple de savoir qu'il était ici suffisait à me soulager... Mais savoir que j'allais devoir quitter ce monde sans lui dire tout ce que je devais lui dire me fit énormément de peine.

« -J'ai bien peur que nous puissions rien faire pour elle.
-C'est faux ! Il y a toujours quelque chose à faire ! Vous êtes médecin, non ?
-Calmez-vous ! Intervint le major. Je savais que vous emmener serait une mauvaise idée. De quoi souffre-t-elle ?
-Un ulcère d'estomac, répondit le médecin.
-Eh bien ? C'est soignable, non ? Répondit major. Moi-même j'en ai déjà eu plusieurs et je suis toujours là.
-Son estomac semble plus fragile que le vôtre, Major. Elle est atteinte depuis presque une semaine. Mais... Son ulcère a dégénéré en quelque chose que je n'avais jamais vu auparavant.
-Je vous écoute, s'impatienta le major.
-Pour faire simple, elle est nécrosée. Elle moisit de l'intérieur. Et nous ne pouvons rien faire pour elle.
-Oh, Sereina ! Après tout ce qui a certainement enduré, pour en finir ici...
-Elle a du terriblement souffrir, commenta l'un des soldats. Il suffit de regarder son visage pour s'en apercevoir.
-Elle souffre encore. Et elle souffrira jusqu'à son dernier souffle. Qui ne devrait pas tarder. Trente minutes à vivre, tout au plus.
-Je vous préviens, répliqua Isadore. Si elle meurt, je mourrai avec elle.
-Ne faites pas l'idiot !
-J'ai juré de donné ma vie pour la protéger. Vous ne pouvez pas comprendre.»

Alors, voilà de quoi je souffrais. Un ulcère dégénéré. Pas étonnant que la douleur soit si intense, et que manger me fasse autant souffrir. Malgré tout, je n'arrivais pas à imaginer d'où un tel mal pouvait venir. Peut-être ne le saurais-je jamais.

« -Sauf votre respect, Major, commenta une nouvelle voix. J'ai peut-être une idée.
-Que voulez-vous ? Je suis occupé, là.
-J'ai peut-être un moyen de sauver sa vie...
-Vraiment ? Demanda Isadore, rempli d'espoir.
-J'en doute, répondit le médecin. Aucun remède ne peut soigner ça.
-Et si elle n'avait pas besoin d'un remède ? Je veux dire, c'est un Pokémon à la base, non ?
-Quelle est votre théorie ?
-Bah, quand j'étais môme, notre Caninos avait chopé un cancer de je ne sais plus quoi. Alors que tout le monde croyait qu'il allait passer l'arme à gauche, Mémé lui a apporté une pierre feu, espérant un miracle.
-Et je suppose que ce miracle a eu lieu ? Demanda un autre homme.
-Oui. Lorsqu'il a évolué en Arcanin, il a été complètement guéri. Son cancer, d'un coup, pouf, disparu. Un miracle, je vous dis. Peut-être qui si elle évolue, là, maintenant, elle survivra à son ulcère ?
-Major ? Demanda le médecin.
-Je n'y vois aucun inconvénient. Maintenant, vous avez une demi-heure pour la faire évoluer.
-C'est une Évoli, expliqua Isadore.
-Elle pourrait évoluer en beaucoup de choses, répondit le médecin. Le problème, c'est que pour ça, il faut des pierres élémentaires, et on n'en trouve pas en plein milieu d'une toundra...
-Laissez-moi faire, répondit Isadore.
-Mais...
-Laissez-moi seule avec elle, je vous dis ! Je vais trouver quelque chose. Une dernière fois : laissez-nous seuls.
-J'espère que vous savez ce que vous faites, garou, répondit le major. De toute façon, nous avons quelque chose à faire au village désert.
-Merci beaucoup...
-Très bien tout le monde, vous embarquez dans le camion et en route vers Zvigold. Le médecin vient avec nous aussi, pas besoin de déplacer l'ambulance pour ça. »

Quelques minutes plus tard, tout le monde avait embarqué dans un véhicule de transport et ils partirent en direction du village. Ainsi, il ne restait qu'Isadore et moi, au milieu de la neige... Que comptait-il faire ?

« Oh, Sereina... Si seulement tu savais dans quel état j'étais quand j'ai appris ton enlèvement. Puis quand ils m'ont annoncé ta mort, lors de l'explosion de leur véhicule... »

Je savais, au fond de moi, qu'il allait tenir le coup en apprenant ma prétendue mort. Mais maintenant ? Ma vie était entre ses mains. Si jamais je devais mourir devant lui, il ne s'en remettrait pas. Comptant les minutes qu'il me restaient à vivre, j'étais incapable de lui répondre.

« J'ai failli me suicider, mais je savais que, au fond de moi, tu n'étais pas morte. Je me suis accroché à cette pensée. Et maintenant, je te retrouve enfin. Je refuse de te perdre une seconde fois. »

Mes forces s'amenuisaient peu à peu. Mon rythme cardiaque faiblissait. Un froid s'emparait de mon corps. Pas le froid de l'hiver, que je craignais pas. Mais un froid qui venait de l'intérieur, et qui se propageait, lentement. Je compris ce que Flint avait voulu dire : « Je ne peux pas... Il fait... Trop froid pour que je bouge... ». Alors, c'est cela qu'il avait ressenti.

« Sereina. Lorsque je parle, tes oreilles remuent légèrement. C'est quasiment imperceptible, mais j'arrive à le voir. Tu m'entends, j'en suis certain. Alors... Je vais devoir te forcer à évoluer. Je ne sais pas comment m'y prendre, mais c'est la seule solution. Tu comprends ce que je veux dire, n'est-ce pas ? »

Oui. Il allait me priver du seul choix qu'il m'était encore possible de réaliser pour trouver mon identité, un choix, un vrai. Des huit évolutions possibles, j'y avais réfléchi, une fois. Aquali, Voltali, Pyroli, Mentali, Noctali, Phyllali, Givrali, Nymphali. Mon amour pour l'obscurité m'avait fait comprendre que Noctali était le meilleur choix. Mais maintenant, allongée au milieu de la neige, en plein soleil, non loin d'une forêt et en compagnie d'un Feunard, en quoi allais-je évoluer ? Si, bien entendu, j'évoluais à temps...

« Tu dois évoluer le plus vite possible, Sereina. Alors, pour ça, je vais devoir... »

Il ne termina pas sa phrase. Mais je sentis qu'il enlevait mes vêtements. Il devait penser que, si je ne faisais plus qu'une avec mon environnement, il serait plus facile de me faire évoluer. Peut-être avait-il raison ? Lorsque je fus totalement nue, allongée au milieu de la neige, il me prit la main et la serra fort. Puis, ensemble, nous attendîmes. Une minute passa. Puis cinq. Puis dix. Puis vingt. Rien ne se passait.

« Pourquoi ?! Pourquoi ça ne marche pas ?! »

Il était désespéré. Mon corps refusait d'évoluer. Peut-être étais-je trop fatalement atteinte? Isadore, penché au-dessus de moi, me tenait toujours la main. Le contact chaud de son corps était faiblement perceptible à travers ce froid funeste. Soudain, sur ma poitrine, je sentis une larme tomber. Une larme d'Isadore. Malgré le sentiment de froid qui était maintenant omniprésent en moi, je sentis cette petite larme couler le long de mon corps, recouvert d'une fine fourrure. Alors, pour la première fois de ma vie, je me sentis vraiment heureuse. Pas un bonheur passager et artificiel comme j'en avais connu plusieurs. Le vrai bonheur. Savoir que quelqu'un pensait à moi. Savoir qu'Isadore, mon protecteur, veillait sur moi lors de mes derniers instants, allongée dans la neige en plein soleil... Je me sentais enfin heureuse, pour la toute première fois de ma vie.

Alors, lentement, le sentiment de froid en moi commença à disparaître. Une puissante chaleur prit rapidement place et le chassa hors de moi.

« Sereina, je... Que-ce qu'il t'arrive ? »

Isadore m'avait lâché la main et s'était éloigné de moi. Que voulait-il dire ? Alors, avait-il vraiment réussi ?

« Sereina, nous avons réussi ! Tu évolues ! »

Rapidement, tout le froid avait quitté mon corps. Ma brûlure d'estomac persistante avait elle aussi été annihilée par une force bien plus puissante qui émanait de mon propre corps. Cette force allait et venait en moi, me remodelant entièrement. Je sentais que chaque infime partie de moi était en train d'être modifiée par une force ancestrale, qui avait attendu en moi tout ce temps avant d'être relâchée.

Lorsque, enfin, la chaleur bienfaisante commença à disparaître, je me sentais neuve. Isadore s'approcha enfin de moi et rapidement, il déposa mes vêtements et ma sacoche près de moi.

« C'est terminé, Sereina. Tu es sauvée. »

En effet, toutes mes forces étaient revenus. Je n'avais plus mal nulle part. Et lorsque j'ouvris enfin mes yeux, je n'eus absolument aucun mal à m'habituer à la lumière. En réalité, je pouvais regarder le soleil au-dessus de moi sans même froncer les sourcils. Peut-être mon corps n'avait-il pas simplement guéri mon mal d'estomac. Peut-être avais-je maintenant des cordes vocales ? Dans un élan d'espoir, j'ouvris ma bouche, toujours allongée sur le sol, pour essayer d'émettre un son...

« ... »

Non. Je ne pouvais toujours pas parler. Après tout, je n'avais jamais eu de cordes vocales, il n'y avais aucune raison que maintenant, après mon évolution, je puisse en avoir. Je ne savais toujours pas en quoi j'avais évolué. Alors, Isadore s'approcha de moi pour m'aider à me relever. Je n'étais pas encore totalement habituée à ce corps. Ma vision était brouillée et mes mouvements confus, alors il m'aida à remettre mes vêtements.

« Sereina... Je suis vraiment désolé de t'avoir privé de la dernière chose qu'il te restait. »

Je ne lui en voulais pas. Comment aurais-je pu lui en vouloir ? Il m'avait sauvé la vie. Rapidement, ma vision se précisa. La première chose que je pus voir correctement furent les yeux rouges d'Isadore, fixant les miens. Je voyais bien qu'il était soulagé. Ils brillaient, prouvant qu'il avait versé quelques larmes de joie.

« Tu es encore plus magnifique qu'avant. Je ne crois pas que je devrais t'annoncer ce que tu es maintenant... Regarde par toi-même. »

Alors, je regardai mon bras. La fourrure qui avait autrefois recouvert mon corps était toujours présente, mais elle était maintenant extrêmement fine, douce, et mauve. Elle avait le même aspect et la même texture que du velours. Alors, passant ma main dans mes cheveux, maintenant aussi fin que de la soie, je constatai que mes oreilles, au lieu d'être fines, bien droites et vers le haut, étaient maintenant décalées vers l'extérieur et étaient bien plus larges. En dessous d'elles, comme un prolongement de la fine fourrure qui recouvrait mon visage, se trouvaient deux longs prolongements, ressemblant à des moustaches. Ma queue, par contre, n'était plus touffue comme avant. Elle était maintenant très fine, et se terminait en se séparant en deux, comme une fourche. Alors, pour vérifier que je ne m'étais pas trompée, je me touchai le milieu du front. Comme je m'y attendais, je sentis quelque chose de solide et de lisse comme une gemme.

« Tu as compris, n'est-ce pas ? »

Oui. Mon rêve avait été de devenir une Noctali, le destin avait fait de moi une Mentali. C'était le prix à payer pour rester en vie, et je l'acceptai avec grâce.

« Sereina, à partir de maintenant, je refuse que quelque chose ne nous sépare une nouvelle fois. J'ai juré de te protéger, j'ai échoué une fois. Je n'échouerai pas deux fois. »

Rapidement me revinrent à l'esprit toutes les choses que je devais dire à Isadore, à propos de son passé. N'y tenant plus, je lui parlai comme j'avais parlé à la reine Isadoras.

« Isadore, il y a tellement de chose que je dois te dire. »

Il me regarda, surpris, comme si il ne s'attendait pas à ce que je lui parle de cette manière. Pourtant, il me répondit :

« Tes lèvres et tes oreilles bougent légèrement, et tu émets des sons doux, comme si tu ronronnais... Quelque chose ne va pas ? »

Il ne me comprenait pas. Comment cela était-ce possible ? Il était un hybride comme moi, et je comprenais le langage utilisé par les Pokémon. Pour quelle raison lui ne pouvait-il pas me comprendre ? Voyant qu'il ne me comprendrait pas, je n'insistai pas plus longtemps.

Venant de très loin, je pus ressentir avec une facilité déconcertante les fortes vibrations émises par le véhicule qui revenait du village. Il serait là dans cinq minutes environ. Je fus impressionnée de savoir cela. Était-ce quelque chose de normal pour un Mentali ? Rapidement, des informations me virent à l'esprit. Mentali est un Pokémon de type Psy dont la fourrure avait la possibilité d'analyser les vents, les vibrations des couches d'air et les courants aériens. Cela lui permettait de prédire de nombreuses choses comme le climat, ou des déplacements. Je suppose que j'allais devoir m'y habituer. Je ne pouvais pas faire marche arrière, de toute façon.

Isadore resta auprès de moi, silencieux, attendant que le véhicule arrive. Il s'agissait d'un camion tout-terrain, contenant assez de places pour une vingtaine de soldats. La véhicule s'arrêta près de nous et je pus enfin apercevoir les personnes que j'avais jusqu'à présent uniquement entendues. Le major se distinguait facilement des autres soldats avec sa casquette, alors que le médecin en blouse et les soldats casqués en tenue mal lavées se distinguaient tout aussi facilement. En voyant que j'étais debout, tous les soldats se mirent à applaudir Isadore et à pousser des cris de joie. La major descendit de l'arrière du camion et se dirigea vers Isadore.

« -Alors vous avez réussi. Vous emmener a finalement été une bonne idée, avoua-t-il.
-Oui, répondit simplement Isadore.
-Qui l'eut cru, soupira le médecin. Si seulement les humains pouvaient évoluer comme ça. Vous n'imaginez pas le nombre de vie que l'on pourrait sauver.
-Trêve de bavardage, s'imposa la major. Nous sommes allé au village et bien entendu, tout était désert et en ruine, à l'exception d'un bâtiment en pierre, qui a récemment servi. Je suppose que c'est ici que vous avez passé la nuit ?
-Vous savez qu'elle ne peut pas vous répondre. »

Malgré tout, je hochai la tête. Pendant qu'ils continuaient de parler de leur petit passage au village de Zvigold, je cherchai encore d'où avait pu venir un tel problème d'estomac. Alors, passant ma main dans la poche de mon pantalon, j'eus une idée. Les barres vitaminées. Je sortis le papier que je montrai au médecin.

« C'est quoi, ça ? Oh, je vois. Une nourriture vitaminée de l'Armée Progressiste. Il faut à tout prix éviter de manger de ces saletés-là, elles contiennent des produits non naturels et plutôt dangereux si consommées à intervalles trop courts. Oh, attendez, j'ai saisi. Ils vous ont nourri avec ça ? »

Encore une fois, je hochai la tête.

« Pas étonnant que vous ayez été aussi malade. Pour un être humain, c'est très difficile à digérer, alors pour un Pokémon végétarien, je n'ose même pas imaginer... Ceci explique ainsi cela. »

Rapidement, le major remonta à l'arrière du camion en compagnie du groupe de soldats, et laissa Isadore et moi monter à l'arrière de l'ambulance. Le médecin s'assit à la place du chauffeur et mit le contact. Alors que les véhicules démarraient, Isadore me dit :

« Même si tu viens d'évoluer, tu m'as l'air encore très fatiguée, Sereina. Tu devrais te reposer. Le voyage va durer un long moment, de toute façon... »

Il avait raison. Même si je me sentais en forme, je devais dormir. Alors, voyant que lui commençait à somnoler, très certainement fatigué par tout ce qu'il s'était passé pour lui aujourd'hui, je m'endormis à mon tour.