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Crossworlds de Khimeira



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» Auteur : Khimeira - Voir le profil
» Créé le 17/02/2014 à 22:36
» Dernière mise à jour le 28/04/2014 à 16:25

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Chapitre 4: 'Till death do us part
20 avril 2012
Point de vue : Amélie

Je me réveillai dans une espèce de laboratoire, attachée au mur avec des chaînes. Je voyais un jeune homme sur une table, criant de toutes ses forces pour qu'on l'entende, alors que deux sombres silhouettes s'approchaient de lui. Je les vis planter une aiguille dans le bras de ce jeune homme, qui essayait de se débattre. Puis il tourna sa tête, vers moi, et je commençai à paniquer. Non. Pas lui.
Je commençai à paniquer, à essayer de briser mes chaînes, faire en sorte que ça n'arrive pas. Faire en sorte qu'il ne meure pas.
Les larmes commençaient à couler sur mes joues : je pleurais, je criais son nom, je voulais faire en sorte que ça s'arrête, qu'ils le laissent tranquille. Soudain, j'eus le réflexe de crier, le plus fort possible.

-JARED !

Pas de réponse. Il n'arrivait pas à m'entendre, mes cris étaient couverts par les siens. Et plus je le voyais mourir, plus je pleurais. J'étais en train de perdre la seule personne que j'aimais, sans pouvoir rien faire.
A un moment, je le vis tourner la tête et me regarder dans les yeux, me faire un sourire et essayer de dire quelque chose, que je n'arrivais pas à entendre. Puis je vis ses yeux se fermer. C'était fini.

-NON, JARED ! NOOOOOON !


Et c'est à ce moment précis que je me réveillai.
Je m'étais mise à genoux, sur mon lit. J'étais en train de pleurer. Haletante, parfaitement incapable de faire quelque chose de plus, je me rendis compte que j'avais dû faire un cauchemar.
Ce n'était qu'un cauchemar, me répétai-je dans ma tête pour essayer de me détendre. Ce n'était qu'un cauchemar.
Je regardai l'heure sur le radio-réveil: 4 heures 10. Ca m'avait réveillé en plein milieu de la nuit.
Je tremblais, sous le choc après ce que je venais de vivre. Je savais que ce n'était qu'un cauchemar, mais j'avais peur que cela se réalise. Que je le perde.
Je restai quelques secondes dans cet état, respirant de façon irrégulière en essayant de me calmer. Soudain, je vis ma mère entrer en trombe dans ma chambre.

-Amélie, ça va ? Je t'ai entendu crier et pleurer de ma chambre.

Je secouai la tête en guise de négation. Non, ça n'allait pas. Oui, j'avais fait un cauchemar.

-J'ai rêvé que... j'allais perdre Jared, lançai-je entre deux sanglots. Qu'il allait mourir.

Et là je recommençai à pleurer. Ma mère s'assit juste à côté de moi sur le lit, passa la main dans mes cheveux, et me souffla à l'oreille :

-Ce n'est qu'un rêve, trésor. Tu sais très bien que ça n'arrivera pas. Et puis ça montre que tu tiens à lui, que tu veux être avec lui.

Elle me prit dans ses bras, essayant de me consoler. J'avais l'impression d'être retombée en enfance, quand je faisais des cauchemars et que ma mère venait me consoler pour que ça passe. Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu ma mère comme ça, me prendre dans ses bras de cette manière.

-Surtout, reste calme, dis-toi que ça n'arrivera pas et tout ira bien. Et... attends, c'est quoi cette marque ?
-Quelle marque ?
-J'ai l'impression que tu as été griffée.

Je regardai mon bras, et effectivement j'avais une très grosse trace sur le bras, assez profonde. Une trace de griffes très caractéristique.
Je cherchai Zorua du regard, mais pas moyen de le voir. Je paniquai intérieurement : il m'avait griffée, et ma mère a vu la griffure. Donc il est bien réel.

-Je sais pas, j'ai dû me prendre quelque chose en me levant.

Ma mère n'était pas tellement satisfaite de mon explication, mais étant donné qu'elle pensait que je n'avais pas tellement d'explications à ça et qu'elle ne voyait pas d'explications à ce que j'ai trois entailles semblables à des traces de griffes assez profondes dans le bras, elle ne demanda pas son reste et sortit de ma chambre.
Au moment où elle ferma la porte, je vis Zorua sortir de sa cachette, qui était dans le bac à linge. Il avait les oreilles repliées, la tête baissée, comme si il avait honte de son geste. Je le regardai, choquée. C'était lui qui m'avait griffée.

-Tu...
"Je suis désolé ! Je voulais pas que ça se passe comme ça, mais j'étais obligé."
-Comment ça, tu étais obligé ?
"En fait, c'est parce que... Tu as été victime d'une espèce de sortilège qui, si je ne t'avais pas réveillée en te griffant, t'aurait piégé dans ton cauchemar. Et si, par malheur, tu venais à te faire tuer dans ce cauchemar..."

Je déglutis difficilement. Je connaissais les légendes urbaines comme quoi, quand on mourrait dans un rêve, on mourrait également dans la réalité. Mais comment pouvait-ce être possible de se faire piéger dans un cauchemar? Je n'en avais aucune idée. Zorua, lui, avait l'air de savoir quelque chose... Mais quoi ?

"Je crois que ce que je craignais est arrivé..."
-Je ne vois pas de quoi tu parles...
"Il arrive..."
-Qui arrive ? Je ne sais pas de qui tu parles ! Je ne sais pas ce que tu me racontes !
"C'est un Pokémon, extrêmement puissant et dangereux, qui a le pouvoir de te tuer d'un simple claquement de doigts... Qui t'emprisonne dans ses cauchemars puis te regarde souffrir en silence..."
-Comment ça se fait qu'il soit là alors ?

Il me regarda avec ses yeux ronds, et lança un autre « je ne sais pas » qui me fit tiquer.

-Arrête de cacher ça. Tu m'as déjà caché trop de choses. Est-ce que moi ou Jared risquons quelque chose ou pas ? Est-ce que mon cauchemar est vrai ?
"Je ne sais pas !"
-Tu le sais, j'en suis certaine, mais tu ne veux pas me le dire !

Un silence se posa entre nous deux, pendant lequel je sentis Zorua déglutir. Il savait que je n'étais pas stupide, que je me douterais de quelque chose, et que je savais que j'étais en danger, et Jared avec.
Le goupil se posa sur le pouf, et me regarda avec un air désolé.

"Ce n'est pas que je ne veux pas te le dire, mais c'est que je ne peux pas te le dire."
-Et pourquoi ?
"J'y suis forcé. Je ne peux rien te dire, rien te révéler. Tu devras l'apprendre au moment venu."

Je voulus dire quelque chose, mais je n'arrivais plus à trouver les mots. Je vis le renard s'endormir, une larme coulant sur son visage. Il se sentait coupable, et je ne savais même pas de quoi.
Je le regardai quelques secondes puis me replaçai dans mon lit. Il fallait que je dorme, mais je n'y arrivais pas. Je me posais des questions.
Et si tout allait vraiment se dérouler comme dans ce cauchemar?
Et si, pour la première fois, je voyais une personne se faire tuer devant mes yeux sans que je puisse réagir?
Et si... ce qui était virtuel allait finalement devenir réel?

* * * * *
Ces questions étaient tellement présentes dans ma tête que j'avais passé une demi-heure à regarder le plafond, les yeux toujours ouverts.
Je n'arrivais pas à trouver le sommeil. J'avais beau fermer les yeux pour essayer de m'endormir, j'avais tellement peur que j'ouvrais les yeux presque aussitôt. Je n'avais pas envie de refaire ce cauchemar.
Je fis alors du regard un tour de ma chambre, histoire de passer le temps.
Une partie de la chambre, la partie dans laquelle le lit ne se trouvait pas, baignait dans la lumière blanchâtre de l'astre lunaire ; de ce fait, mon bureau et les objets apparaissaient dans la couleur dans laquelle j'étais sensé les voir, avec une teinte légèrement plus claire. La partie de la chambre dans laquelle mon lit et le pouf, et par extension moi et Zorua, nous trouvions était elle plongée dans une obscurité qui me rendit légèrement stressée.
Je me levai et me dirigeai vers la fenêtre. Arrivée devant cette dernière, j'inspirai un bon coup pour essayer de me relaxer puis regardai la lune, qui renvoyait ses rayons sur la planète où je me trouvais.
C'était un moment que j'aimais vivre, regarder fixement la lune haut dans le ciel lors de mes longues insomnies, se dire qu'on est dans une lumière calme, presque maternelle, partir dans des rêves, dans ses pensées, dans un endroit dans lequel je ne serais pas dérangée, un endroit privilégié où je ne faisais face qu'à moi-même.
A un moment, je regardai Zorua, qui était en train de dormir, sa poitrine remontant et descendant légèrement au rythme de ses inspirations et expirations. Il était profondément endormi. Je souris, puis retournai à mon observation de la lune.
Après une vingtaine de minutes d'observation, je commençai à penser qu'il était temps que je retourne dans mon monde de contacts.
Et au moment où le mot « contacts » s'afficha dans mon esprit, j'eus un déclic. Jared. Il avait sûrement eu ce cauchemar, comme moi. Il fallait que je l'appelle.
Je sortis mon téléphone, et composai le numéro de Jared. Malgré le fait qu'il était quatre heures du matin, je savais pertinemment qu'il était réveillé. Et je voulais l'appeler. Au bout de trois bips, j'entendis un Jared assez réveillé répondre :

*Allô ?*
-Jared ? C'est Amélie, j'espérais que tu répondes...
*Qu'est-ce qui se passe ? Et pourquoi tu m'appelles à une heure aussi tardive ?*
-C'est parce que je savais que tu étais réveillé.
*Et comment tu sais ça, madame Irma en herbe ?*
-Je le sens. J'ai senti quelque chose.

Je sentis un soupir à l'autre bout du fil. Il n'avait pas l'air de me comprendre.

*Qu'est-ce qui se passe ? Je vois pas de quoi tu veux parler.*
-Toi aussi, t'as eu ce cauchemar ?

S'en suivit un silence. C'était un coup de bluff de ma part, dont j'espérais qu'il fut payant.
Je le sentis déglutir à l'autre bout du fil.
Ca voulait dire qu'il en avait bien eu un.

*Tu veux dire celui avec... la table d'opération et...*
-Oui, celui-là.

Nouveau silence. J'étais en train de rougir, et je savais qu'à l'autre bout du fil, il en faisait de même.
Ma respiration devenait irrégulière. Je stressais. Puis je lançai, de façon très brève :

-J'ai peur, Jared. J'ai peur de te perdre.
*Moi aussi, j'ai de plus en plus peur. Je ne sais pas ce qui se passe, mais j'ai l'impression qu'on nous en veut.*
-Toi aussi, tu crois ce que Zorua a dit ?
*Juste avant l'accident de bus, j'ai senti une présence derrière moi. J'ai aussi vu que Riolu était paniqué juste après avoir senti cette présence. Donc je pense que cette présence ne me voulait pas du bien.*

J'eus alors un éclair qui me fit rappeler la scène où j'étais dans la rue vide, juste avant l'accident de bus.
Il y avait aussi une présence derrière moi. Une griffe contre la carotide, des sifflements, et Zorua qui était complètement paniqué juste après...

-Toi aussi tu as senti une présence...
*Ca veut dire qu'il se passe quelque chose. Ca confirme ce que je disais : je pense qu'on nous en veut.*

Encore un silence. Je voulais remplir cette conversation, donc je cherchai mes mots pendant quelques secondes, avant que Jared ne me devance :

*Je veux te voir.*
-Moi aussi, je veux te voir, répondis-je en rougissant.
*Ah, et à propos : Riolu m'a accidentellement dit quelque chose, et je voulais t'en parler.*
-Et c'est quoi, sans être indisctète ?
*En fait, il m'avait dit qu'il ne restait que quelques jours avant que ce soit fini. Et le truc est que plus je parle avec lui, plus j'ai l'impression qu'il ne veut pas me lâcher, et qu'il me cache pas mal de choses.*
-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
*Ce que je veux dire par là, c'est que -*

La communication fut coupée net exactement à ce moment-là. Je regardai mon portable : plus de batterie. Et à ce moment-là je commençai à m'en vouloir.
Je me levai alors. Je savais que je n'allais pas dormir de la nuit, donc je pris mon ordinateur et l'allumai. Il fallait que je regarde quelque chose pour me détendre, j'allais craquer.
Et j'irai le voir demain matin, tôt. Je voulais le voir, quelque soit l'heure. Il fallait que je le voie. Il fallait que je sache.

* * * * *
J'espérais qu'il ouvre la porte. Je m'en voulais que mon portable ait été en rade de batterie à ce moment-là. Je voulais savoir ce qu'il voulait me dire.
J'avais quitté la maison tôt, vers six heures et demie du matin, sans attirer les soupçons d'aucun membre de ma famille, Zorua juste à côté de moi. Je voulais le voir, j'avais besoin de sa présence ; donc j'avais pris le premier bus pour aller chez lui. Au pire, je me ferai engueuler par mes parents, mais j'en avais rien à faire : j'étais là où je voulais être, avec la personne avec qui je voulais être.
Il n'était pas encore sept heures du matin lorsque j'arrivai devant chez lui. J'attendis alors devant la porte, après avoir toqué trois fois.
Une vingtaine de secondes après avoir toqué, je vis la porte s'ouvrir, et Jared sortir. Je me jetai directement dans ses bras, et je lui fis un câlin.

-Tu m'as manqué, lançai-je.
-Moi aussi.

Je posai ma tête sur son épaule, il fit de même. C'était un moment intime, que personne ne regardait dans la rue déserte en cette heure matinale.

-Je veux être avec toi, lui susurrai-je à l'oreille.
« Dites, les deux tourtereaux, je sais pas vous mais j'ai un peu froid. »

Nous nous retournâmes vers Zorua avec un air amusé, puis Jared me demanda de rentrer. J'acquiesçai, puis j'entrai dans le petit appartement, que mon « copain » ferma derrière moi. Ca faisait tellement drôle de l'appeler comme ça.
Je le suivis dans le salon, pendant que Zorua était parti jouer sur le pouf avec Riolu.
Puis nous allâmes dans la cuisine où nous nous installâmes à la table. Mon homologue masculin vérifia que Riolu et Zorua ne pouvaient pas nous déranger, puis ferma la porte. Et c'est à ce moment-là qu'un silence s'installa. Un silence que je voulais casser le plus rapidement possible.

-Je suppose que t'as passé une mauvaise nuit, toi aussi ? Lançai-je pour amorcer la conversation.
-Tu m'étonnes. J'ai pas pu fermer l'oeil après ce cauchemar. Au point où, après ton appel, j'ai passé le reste de la nuit à regarder des vidéos de lolcats.
-Moi, c'était des épisodes d'une vieille série à l'eau de rose.

Nous eûmes alors un petit rire, qui était forcément nerveux dans la situation où nous nous trouvions. Nous étions sous le choc, et pourtant nous en rigolions, peut-être pour faire passer la pilule.
Juste après, il y eut un nouveau silence, qui dura une trentaine de secondes en réalité mais qui sembla durer une éternité. Je vis Jared partir vers la machine à café, commencer à préparer deux cafés longs puis s'asseoir en face de moi. Durant ce laps de temps, le seul bruit qui puisse se faire entendre était celui de la machine à café. Puis, quand les cafés furent terminés, il se leva une nouvelle fois pour aller chercher le liquide brunâtre, que nous bûmes tous les deux, lui me regardant et moi détournant le regard en rougissant un peu.
Nouveau silence. Je voulus ouvrir la bouche mais je n'avais pas envie de briser ce silence. Je détournai le regard une nouvelle fois. Ce fut finalement Jared qui lança :

-J'ai peur, Amélie.

Je relevai immédiatement la tête pour le regarder. Cette phrase sonnait comme une alarme pour moi.

-J'ai peur que tout ce qu'on rêve devienne réel. J'ai peur de mourir.

Puis il prit un temps, et plongea son regard dans le mien.

-J'ai peur de te perdre.

Nouveau silence. Puis mon téléphone sonna. Je le pris puis regardai l'auteur de l'appel.
C'était mon père.
J'ignorai l'appel.
Je ne voulais pas que ce moment se termine maintenant.

-C'est quoi cette histoire avec ce que tu me disais au téléphone tout à l'heure ? Repris-je pour casser le silence une nouvelle fois.

Jared regarda à la fenêtre.

-En fait, au moment où je me suis réveillé de mon cauchemar, Riolu a lancé une phrase qui m'a surpris, et qui m'a fait comprendre qu'ils nous cachent vraiment quelque chose.
-Et c'est quoi ?
-Riolu parlait de quelqu'un d'autre, d'un « il », d'une troisième personne, me disant qu'il pouvait me tuer.
-J'ai eu à peu près le même discours de la part de Zorua. Un Pokémon très puissant, apparemment...
-Oui, mais Riolu a balancé le truc en plus qui m'a prouvé qu'il me cache quelque chose.
-C'est-à-dire ?

Jared vérifia que personne n'entendait, se plaça à côté de moi et lança d'une voix un peu plus basse :

-Il a lancé, en parlant de ce « il »... Qu'il avait promis qu'il n'interviendrait pas.

Je fus sous le choc et posai ma tasse de café sur la table. Si cela était vrai, cela voulait dire que non seulement nous étions clairement en danger, mais aussi que nous avions énormément de chances de mourir l'un comme l'autre.

-Tu penses qu'on en sait trop ?
-Je pense surtout qu'on en sait pas assez. Zorua et Riolu nous cachent des choses, c'est certain.

Je regardai par la fenêtre et voyais la pluie qui tombait depuis quelques minutes déjà. Trop de choses s'étaient déroulées depuis ce début de semaine, trop d'informations à retenir. Et surtout, trop de mystères planaient autour de Zorua de mon côté, et de Riolu de son côté.
Je lançai alors une question qui resta sans réponse :

-Mais qu'est-ce qu'ils cherchent ?

* * * * *

15 heures 30.

J'étais dans ma chambre, où je m'étais enfermée après le déjeuner.
J'étais arrivée vers 10 heures, juste au moment de leur petit-déjeuner. Mon père avait voulu m'engueuler, mais ma mère l'a retenu au dernier moment, en disant que j'avais passé une mauvaise nuit et que j'avais besoin de réconfort. Ma soeur a commencé à gueuler en disant que comme par hasard, quand c'était moi qui ne me sentais pas bien, mes parents lui cédaient plus qu'à elle, mais je n'avais même pas entendu sa phrase, n'ayant pas envie de commencer un autre scandale, et étais montée directement dans ma chambre.
J'avais fini par descendre après le déjeuner ; je n'avais vraiment pas envie de me retrouver face à ma sœur, n'ayant pas vraiment envie que ça se termine en boucherie.

J'avais Zorua sur les genoux, qui semblait ronronner légèrement tout en gardant ses yeux fermés. Il était vraiment mignon, quand il faisait ça.
Je n'avais pas hâte à demain. Je n'avais pas envie qu'il parte. J'avais envie de le garder pour moi.
Tout comme Jared. Cette personne qui était partie de ma vie pendant des années, qui était revenue sans prévenir... Et que j'avais aimé. Et que j'aimais encore plus maintenant qu'il était revenu. Comment Zorua et Riolu avaient-ils réussi à ce qu'on se remette ensemble ? Pourquoi nous avaient-ils réunis ? Encore des questions qui restaient sans réponse, et auxquelles je savais que je n'aurais aucune réponse.
J'étais donc repartie sur la révision de mon exposé. Au bout de vingt minutes à peine, je bloquai complètement. Et c'est là que je m'aperçus que j'étais clairement dans le doute. Ces questions me tiraillaient, je cherchais des réponses et Zorua ne voulait pas me les donner. J'avais beau essayer de lui poser des questions, insister lourdement, il ne bronchait pas.
J'avais même fini par le harceler en lui posant la question toutes les dix minutes, mais au final je m'étais fatiguée moi-même et avais abandonné l'idée.
Je n'osais même pas employer la violence, connaissant ses capacités. Il serait capable de me le rendre au centuple, et je ne me voulais pas finir gravement blessée, voire pire.

Au final, je regardai Zorua dormir sur mon ventre, alors que j'étais installée sur le lit. Je le voyais, et le sentais, inspirer et expirer, son corps monter et redescendre lentement.
Le problème était que je m'étais trop attachée à lui. Même un animal de compagnie basique ne me ferait pas le même effet que celui que j'ai eu en étant avec Zorua. Il avait quelque chose en plus, un petit truc qui m'avait fait l'adopter.
Je soupirai.
La journée de demain allait être dure, très dure.

* * * * *

21 heures 30.


J'appréhendais cette nuit. Après ce qui s'était passé la nuit dernière et l'état dans lequel ça m'avait laissé, je ne voulais pas dormir. J'avais trop peur de faire encore un cauchemar. Trop peur de perdre Jared.
Le samedi soir était d'habitude un jour que je ne portais pas dans mon cœur, dans la mesure où je devais surveiller Lucie. Sauf que ce samedi avait un goût encore plus amer, puisque c'était également la veille du départ de Zorua, et l'avant-veille de la rentrée.
Alors que mes parents étaient partis à leur habituelle soirée du samedi soir, j'étais restée avec ma sœur dans la cuisine. Après un dîner constitué de pizzas et dans lequel nous avons parlé du nouveau chat qu'on allait pouvoir adopter, – ce qui me fit voir à quel point elle semblait emballée par l'idée d'avoir un animal de compagnie – nous nous séparâmes puis allâmes dans nos chambres.
Comme d'habitude, je laissai ma soeur jusqu'à 22 heures 30, heure à laquelle je prévenais qu'il fallait se coucher. Cette fois-ci, je l'entendis grommeler un peu mais j'entendis déjà la musique s'éteindre. Dix minutes plus tard, je passai la voir dans la chambre, pour voir si elle était endormie. Je vis une petite lueur, qui était celle de son portable, et eus le réflexe d'aller éteindre la box internet puis l'enfermer dans sa chambre. J'entendis quelques injures mais rien de plus. En progrès.
Je m'installai alors sur mon lit et commençai à caresser « mon » Pokémon, qui ronronnait gentiment juste à côté de moi, puis s'endormit lentement. Au moment où je vis qu'il était suffisamment endormi, je le portai, le posai sur le pouf puis me laissa tomber dans mon lit, pour m'endormir, fatiguée.

Courage... Demain est un autre jour...