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Crossworlds de Khimeira



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Informations

» Auteur : Khimeira - Voir le profil
» Créé le 10/02/2014 à 00:33
» Dernière mise à jour le 02/03/2015 à 23:43

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Introduction, présentation
18 avril 2013
Céladopole, Kanto
Point de vue externe

Des pas dans le couloir. Une personne se déplaçait lentement dans le long corridor, surmonté de portraits de célébrités.
Une respiration légèrement saccadée se fit entendre. La personne qui inspirait et expirait semblait complètement stressée, mais personne ne semblait la voir ou remarquer son stress, ce qui pouvait être une bonne chose. Elle ne voulait pas vraiment se montrer stressée, surtout devant du monde, et surtout pas en ce jour.
Elle marchait lentement, histoire de retarder le moment fatidique ; pourtant, au bout d'une petite minute, ses pas s'arrêtèrent devant une porte rouge.
Cette porte montrait d'ailleurs la richesse de cet hôtel : en touchant la soie rouge sur la porte, la jeune fille sentait qu'elle allait entrer dans un lieu prestigieux. Et pourtant ce n'était pas pour être reçue ou quelque chose que ce soit d'autre, mais pour autre chose dont elle avait extrêmement peur. Quelque chose qu'elle avait longtemps refusé d'admettre.
Amélie Grizals l'avait craint depuis son arrivée ici ; elle y était désormais résolue. Elle se devait de faire une conférence de presse, et c'était ici, dans le gigantesque hôtel de Céladopole, qu'elle devait la faire.
Elle avait dû la faire ici, car s'étant enfuie de son hôtel quelques jours plus tôt pour se réfugier chez son professeur de combat. Après huit jours de recherche intensive, ils avaient fini par la trouver, et elle avait dû accepter la conférence à contrecoeur.
Pourtant, elle stressait. Ce n'était pas dans ses habitudes de se montrer au monde, d'être et de se montrer sous les projecteurs. Elle vivait une existence paisible dans son ancien monde, et son nouveau monde ne la lâchait plus. En effet, elle était suivie depuis huit jours partout où elle allait par les journalistes de tous bords, qui voulaient avoir sa réaction sur le dossier « Virtual Reality Project » qui avait fuité il y a de cela trois semaines, et dont son témoignage constituait une pièce maîtresse.
Elle restait devant la porte rouge, en essayant de déstresser. Mais c'était dur. Elle n'avait même pas la force ne serait-ce que de tendre la main vers la porte pour l'ouvrir.

-Eh, stresse pas, c'est qu'une interview.

La jeune Française se retourna pour voir une fille, un tout petit peu plus âgée qu'elle, la regardant avec un grand sourire. Une fille qui était son maître de combat depuis son arrivée dans son « nouveau » monde. Une certaine Lana Orwell.

-Oui, je sais, mais... je le sens pas, là. Être devant des journalistes, à parler de mon expérience, de ce que j'ai vécu...
-Et alors ? Après ma finale contre Jasper à la ligue de Sinnoh, j'ai eu aussi le droit à ce type de conférence.
-Sauf que toi, Lana, tu n'as pas eu d'informations secrètes sur toi divulguées au monde entier, ironisa Amélie.

Elle réprima un « pas faux » puis s'en suivit un silence, pendant lequel la Française commençait à respirer de plus en plus difficilement du fait de son stress.
Ce silence rendait la jeune élève encore moins à l'aise, et ce n'était pas près de s'arranger. Elle se retenait pour ne pas paniquer complètement, ou faire un malaise – que ce soit avant ou pendant l'interview d'ailleurs.
Au bout de trente secondes de blanc, Lana commença à s'impatienter et s'exclama :

-Bordel, Amélie, lance-toi ! T'es pas coincée à ce point j'espère ?
-Tu crois que c'est facile ?

La plus âgée des deux filles soupira, et Amélie essaya de se remémorer les événements. Comment ça avait commencé ? Ah oui, elle s'en souvenait. Tout a commencé il y a un an, de la manière la plus étrange qui soit.

* * * * *
17 avril 2012
Paris, France
Point de vue : Amélie


(One Direction – One Thing)

J'étais debout, dans ma chambre, et parfaitement concentrée. La musique en fond, toujours cette même chanson de ce même groupe par ailleurs, venant de la chambre de ma soeur, commençait sérieusement à me taper sur le système, mais j'essayai de ne pas en tenir compte et repris le fil de l'exposé que j'avais à faire pour lundi.

-... Still, the relations between France and United States had always been complicated, and even if these two countries are supposed to be allies, there still are divergences about several subjects...

La musique se faisait encore plus forte. Là, c'en était trop, et je beuglai alors :

-LUCIE !
-Qu'est-ce que t'as encore ?
-Arrête-moi ta daube commerciale !
-C'est pas une daube commerciale, c'est One Direction !

Je soufflai du nez. J'avais vraiment envie de lui coller deux claques de temps en temps.

-J'en ai rien a cirer, tu éteins quand même ! J'ai oral de relations internationales en anglais, et j'ai intérêt à pas me planter !
"Amélie, calme-toi, s'il te plaît..."
-Tu n'as pas à me dire de me cal...

Je m'arrêtai d'un seul coup. Ce n'était pas la voix de Lucie, ni celle de mes parents, qui étaient absents. J'eus un léger bug : qui venait de me dire que je devais me calmer ?
J'avais senti une présence dans mon dos, et je paniquais légèrement : j'avais entendu cette voix de manière parfaitement distincte, alors que j'avais fermé la porte de ma chambre à clé, que mes parents n'étaient pas encore rentrés de leur travail et que ma soeur était de l'autre côté d'un mur qui, même si assez peu épais, ne pouvait pas transmettre de façon aussi fidèle un son. D'autant que la voix que j'avais entendue était masculine...
Mais j'arrêtai de trop penser, et je repris mon monologue. Et je stressais encore. Génial.

-The third part of my subject will deal with...
"Tu es trop stressée... Calme-toi..."

Je ne réfléchis pas plus longtemps et me retournai subitement vers la source du bruit ; j'hurlai dans la foulée lorsque je vis une petite créature assise sur mon lit, en train de me regarder stresser comme une dingue pour mon exposé.
Cette créature ressemblait à un renard. Mignon tout plein en apparence, avec ses grands yeux qui semblaient sonder ton esprit, mais un renard.
Il était assez petit. Quand je dis petit, je dis pas plus grand que mes jambes quand il se dresse sur ses pattes avant. Et encore.
Il avait une crête rouge et noire sur le haut de sa tête, et il me regardait d'ailleurs fixement avec un petit sourire que je n'aimais pas du tout ; je finis d'ailleurs par regarder à l'autre bout de la chambre pour éviter de croiser son regard. Je fermai les yeux, pris une raquette de tennis puis allai frapper la chose qui était sur mon lit. Lorsque j'ouvris les yeux juste avant le coup, la créature avait tout simplement disparu.

-Amélie, quelque chose ne va pas ? Lança ma mère, de l'étage en-dessous, qui venait d'arriver dans la maison.
-Non, c'est rien, juste une petite frayeur.

Je me calmai un instant, sentant mon cœur ressortir de ma poitrine, puis allais continuer mon exposé lorsque je sentis quelque chose monter sur mon bureau. A peine me retournai-je vers mon bureau que je remarquai ce même renard noir, assis sur mon bureau. Je hurlai une deuxième fois puis tombai en arrière, trébuchant sur le lit par la même occasion.
Il me regardait toujours avec ce sourire presque narquois que je n'aimais pas du tout, d'autant plus que ce regard n'était pas sans rappeler ce genre de profs sadiques qui nous regardaient comme ça avant de balancer les sales notes.

"Tu... as peur de moi ?"