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La Proie des Lames de Auraman



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» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 14/07/2012 à 11:52
» Dernière mise à jour le 14/07/2012 à 11:52

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Chapitre 3 : Travail de bureau
Quand j'arrivai au bureau ce matin-là, Négapi était déjà là, plongé dans la lecture de dossiers, comme à son habitude.

-Mal dormi, chef ? Me demanda t-il.
-En quelque sorte, répondis-je.

Les cernes qui ornaient mon visage en disaient long sur moi. Machinalement, je jetai le mot que l'on avait laissé à mon attention sur sa table. Il leva les yeux de son rapport et lut le mot avec attention. Puis il me regarda longuement.

-Vous voulez que j'aille le faire analyser ? Me demanda t-il.
-Ouais, ce serait sympa de ta part.

Je me laissai littéralement tomber sur mon siège et poussai un long bâillement tandis que mon acolyte quittait la pièce. Je me demandais comment j'avais pu réussir à fermer l'oeil de la nuit, malgré tout ce qui s'était passé. J'avais un peu réfléchi à ce que pouvait signifier le message que l'on m'avait « envoyé » et je ne voyais qu'une raison possible : on ne voulait pas que j'enquête sur le meurtre de la veille. Si le ou les expéditeurs avaient réussi à m'intimider au début, à présent j'étais prêt à tout faire pour ne pas leur obéir. Ils verraient ce qu'ils verraient s'ils essayaient de s'en prendre à moi.
Sur mon bureau, divers dossiers étaient entassés ; le travail que je n'avais pu terminer à cause de l'appel du Procureur. Heureusement, j'avais toute la journée pour travailler dessus. Du moins, jusqu'à 19 heures, puisque j'avais rendez-vous avec la Rosélia rencontrée la veille pour aller voir O Sole Mew. J'avais le disque de ce célèbre opéra chez moi, mais le voir en vrai était un privilège. Une place pour aller voir cet incroyable opéra devait coûter une fortune, alors fallait s'estimer heureux.
Je vis que l'on avait déposé deux nouveaux dossiers sur ma table. Le premier concernait la victime. Apparemment, on avait réussi à l'identifier. L'autre était celui que j'avais demandé à voir, sur les analyses pratiquées dans la cabine du capitaine. Je décidai de lire le rapport sur la victime en premier.

Victime : Aflamanoir dit « Flam »Age : 35 ans.La victime vivait dans la rue du Haut-Tambour, à Doublonville, mais avait disparu depuis quelques jours. Son entourage ne l'avait plus vu. Il travaillait en tant qu'indic pour le commissariat ouest de Doublonville et ceux-ci n'avaient plus de nouvelles de lui. Il est décédé le 14 juin 2012 d'un coup de membrane tranchante dans le cœur.

Je n'avais pas besoin d'en savoir plus. J'avais trouvé une information et elle ne me plaisait pas particulièrement. La victime était un indic, et cela permettait d'établir un mobile facilement. Sans doute l'a t-on fait taire car il avait découvert des choses intéressantes sur quelqu'un. Je me plongeai dans la lecture du second dossier, mais je savais déjà ce que j'allais y trouver. Je l'avais deviné en lisant le premier.

Rapport des analyses médico-légalesAnalyse d'empreintes : un seul jeu d'empreintes trouvé, appartenant à la victime.

Et c'était encore une fois la seule chose que j'avais besoin de savoir. Les autres tests avaient été pratiqués pour trouver du poison et des choses dans ce genre, mais ils étaient tous négatifs. Les empreintes de la victime se trouvaient donc dans la cabine du capitaine, comme je le pensais. Ma théorie était simple : sachant qu'il était en danger de mort, Aflamanoir avait fui son logis pour se cacher et il s'était retrouvé dans cette épave, en espérant que personne ne viendrait le chercher. Mais manque de chance, quelqu'un était venu le chercher. Et comme c'était quelqu'un qu'il connaissait bien, il pensait sans doute être en sécurité. Mais il ne l'était pas et est mort par la main de ce « quelqu'un ».
Les pièces du puzzle s'étaient jusque là assemblée parfaitement dans mon esprit. Cependant, un détail subsistait : qu'avait découvert Aflamanoir ? La seule manière de le savoir était de se rendre à l'endroit où il travaillait, bien que cela ne me réjouisse vraiment pas. Après tout, le commissariat ouest était tenu par la personne que j'aimais le moins, le Commissaire Raichu...

---

J'étais venu de mon plein gré ici, mais à présent que je me trouvais devant la grande bâtisse qu'était le commissariat ouest de Doublonville, je dois avouer que je n'avais plus aucune envie d'entrer. Je pris cependant mon courage à deux mains et j'entrai, accompagné de Négapi. Mon acolyte aimait autant que moi Raichu et il n'avait pas non plus l'air enchanté de se trouver ici.
Nous nous présentâmes à l'accueil, où nous fûmes reçus par une Héliatronc. Nous demandâmes à voir le commissaire et celle-ci nous fit signe de passer la porte qui se trouvait au fond du couloir à gauche. Je ne pus m'empêcher d'échanger un regard complice avec Négapi lorsqu'elle prononça ces mots, car cela me rappelait l'affaire de l'Arceus d'or. Nous nous dirigeâmes donc vers ladite porte et tandis que nous avancions dans le couloir, une sorte de boule me serrait l'estomac. Je me dirigeais tout droit vers l'antre d'un monstre, après tout.
Lorsque je frappai à la porte, une voix raillée me répondit.

-Ouais, entrez, beugla la personne qui se trouvait derrière.

Nous entrâmes. Raichu était assis à son bureau et griffonnait quelques mots sur un petit papier qu'il s'empressa de ranger en nous voyant.

-J'arrive pas à le croire. Qu'est-ce que l'illustre commissaire Jungko vient faire ici ? Demanda t-il avec une ironie cinglante.
-Je suis sur une enquête importante qui concerne un de tes hommes, répondis-je, sans me laisser déconcerter.
-Ah ouais ?
-Un de tes indics a été assassiné hier soir. Un Aflamanoir. On l'a retrouvé sur les docks. Comme c'est mon secteur, j'ai été chargé de l'enquête.
-Étonnant. On t'a confié une enquête...
-C'est sûr que ça doit te faire bizarre, toi à qui il n'arrive strictement rien ! Rétorquai-je. Je pense que ce gars est mort parce qu'il avait trouvé des infos sur quelque chose ou quelqu'un. Alors je t'écoute. Sur quoi travaillait Aflamanoir ?
-Et pourquoi te répondrais-je ? Après tout, nous ne sommes pas amis.
-Parce que c'est ton travail et que tu ferais une faute professionnelle en refusant. Alors montre-moi le dossier de l'affaire sur laquelle il bossait avant que je ne m'énerve.

Il poussa un soupir et appuya sur un bouton qui se trouvait sous son bureau.

-Scalproie, annonça t-il dans un interphone. Amène nous le dossier A-24. Ecoute, je te dis que tu fais erreur, dit-il en s'adressant à nous. Je pense que je devrais me charger de cette enquête. Après tout, c'est un de mes hommes qui a été tué, alors pourquoi en aurais-tu l'exclusivité ?
-Le Procureur m'a confié l'affaire, ça te convient comme réponse ?
-Ce dossier ne t'apprendra rien d'intéressant, vraiment. Autant renoncer tout de suite !
-J'ai besoin d'en savoir plus sur Aflamanoir et sur ce qu'il faisait. C'est le seul moyen de retrouver le tueur, alors ne viens pas me mettre des bâtons dans les roues !

A ce moment, la porte s'ouvrit, laissant apparaître un Scalproie qui nous regarda d'un air glacial et posa le dossier sur la table de Raichu. Puis il fit volte-face et quitta la pièce, sans un mot.

-C'est Scalproie, un de mes meilleurs hommes, annonça Raichu. Ca doit te changer de voir des gens compétents, hein ?
-Ouaip. Ca me change de toi, répondis-je. Je vais prendre ça.

J'attrapai le dossier que le Pokémon avait posé sur la table sous le regard hargneux que me jetai le commissaire et je quittai la pièce avec mon dû. Ce dossier m'apprendrait certainement des choses très intéressantes.

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En revenant au Commissariat Central, je vis que quelqu'un nous attendait dans notre bureau. La porte était entrouverte et j'entendais un Pokémon siffloter, à l'intérieur. Je fus ravi de voir que mon cousin Jungko Fett était passé me voir. Mon cousin est une sorte de chasseur de primes qui bosse avec la police de la région. Il nous aide à capturer des criminels, moyennant finances. Mais jusqu'ici, il ne m'a jamais déçu. En nous voyant entrer, il nous sourit et quand j'eus posé le dossier récupéré un peu plus tôt, il me serra vigoureusement la main.

-Cousin, que me vaut le plaisir de ta visite ? lui demandai-je.
-T'as déjà oublié ? Je te rappelle que tu m'as chargé il y a quelques jours de me renseigner sur le Pikachu de l'autre fois. Il était là quand nous sommes entrés dans la base du Sable Volant. Et comme tu étais sûr qu'il bossait pour un de tes vieux amis, tu m'as chargé de me renseigner.
-Ouais, désolé, je suis un peu crevé. J'ai passé une drôle de nuit, tu vois. Bon. Tu as trouvé quelque chose ?
-Malheureusement très peu. J'ai cherché au maximum, mais je n'ai pu trouver qu'une seule info sur ce drôle de Pokémon. Il semblerait qu'il ait des liens avec la police. Il travaillait visiblement comme inspecteur pour l'un des commissariats de la région. Lequel, je ne saurais le dire avec précision, mais c'est sûrement l'un des trois de Doublonville.

En effet, Doublonville comptait trois commissariats. Le premier était le commissariat ouest, tenu par Raichu et qui occupait tout l'ouest et le nord, le second était le mien, le commissariat central qui occupait l'est et le centre et pour finir, le commissariat sud qui se chargeait uniquement du Sud. Comme je ne comptais pas de Pikachu dans mes effectifs, je subodorais que c'était un agent de Raichu ou du commissariat Sud. A vrai dire, je ne connaissais pas bien le dirigeant du Sud. Je ne l'avais jamais vraiment rencontré, car nous n'avions pas travaillé ensemble. A une certaine époque, Laggron avait dû éclaircir une affaire avec eux, mais depuis, je n'avais pas eu de nouvelles. Je décidai de mener l'enquête dès le lendemain.

-Merci pour ton travail, mon vieux, annonçai-je.
-De rien, c'était un plaisir. Je vais disposer maintenant. J'ai un contrat juteux qui m'attend du côté d'Ecorcia. Un assassin s'est enfui dans la forêt, je vais aller le traquer.
-Bonne chasse ! Et sois prudent !
-Bah, tu me connais.

Il s'en alla tranquillement, tandis que je jetai un coup d'oeil au dossier qu'il m'avait rapporté. J'avais encore un peu de paperasse à trier et je dus reporter sa lecture au lendemain. A 18 heures, je quittai mon lieu de travail afin d'aller mettre un beau costume pour l'opéra. La représentation allait être grandiose. Sans le savoir, j'avais absolument raison...