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La Faucheuse. de T-Tylon



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» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 04/09/2011 à 03:59
» Dernière mise à jour le 29/09/2011 à 04:14

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

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Brise. (Second Arc)
Sinnoh. Voilaroc. Arène Pokémon. 1er sous-sol.

Mardi 1er Juin 2010. 14 heures 34 minutes.



L'association Pokémon. La partie administrative, logistique et politique régissant les fondements de la Ligue Pokémon. A leur tête se trouve la régence publique divisée en un conseil pour chaque île, composé de conseillers ralliés aux villes dotées d'une arène, touchant à l'aspect traditionnel de l'art du dressage et de la culture des pokémon, et présidé par un Directeur élu à l'unanimité par les autres conseillers ; dont à qui il revenait la charge et la décision finale quand à la régence du système d'une Ligue, et l'élection de champion d'arène ou des membres du conseil 4. Sans trop s'avancer, ce qui représentait le véritable visage de la Ligue Pokémon en coulisse. Un système centenaire, créé par Sébastien Thor lui-même, afin de prévenir que jamais plus les îles ne sombrent à nouveau dans les ténèbres, et qui permit à l'art du dressage pokémon de subsister et de perpétuer la volonté et la mémoire des générations précédentes à celles du futur.

Dans les mœurs, l'idée la plus répandue et connue pour devenir maitre pokémon est de rassembler les huit badges des arènes d'une île en battant leurs champions pour pouvoir entrer à la Ligue Pokémon, et recevoir le droit d'affronter directement le conseil des 4. Ce n'est cependant pas tout à fait exact. Car rassembler les huit badges permet en fait tout simplement d'entrer de façon inconditionnelle dans la partie finale des tournois du championnat de la Ligue, en gagnant de ce fait automatiquement sa place parmi les 16 dresseurs vainqueurs des étapes précédentes étapes qualificatives ; qui normalement avaient lieu tous les trois ans, et s'étalaient sur plusieurs semaines. Cette méthode est en fait la plus récemment instituée par la Ligue pour faire en sorte de motiver les dresseurs à affronter les champions de chaque ville qui, avant, ne faisait que «principalement» gagner la reconnaissance et l'estime du champion qu'ils affrontaient ; mais qui désormais leur faisait économiser énormément de temps et «d'ennuis» en leur permettant d'accéder directement au tournoi final (à condition que battre chaque champion se fasse sans effort. Hors ces derniers sont très loin d'être sélectionnés sur des critères de faiblesses ; comme en témoigne la réputation du champion Electrique de Rivamar.) Une fois les étapes finales atteintes, et remportées par le challenger, ce dernier pouvait ensuite prétendre à affronter le conseil 4 de la Ligue pokémon de l'île où se déroulaient les championnats, et éventuellement récupérer le titre de maitre à la fin.

Il s'y trouvait néanmoins une dernière exception. Une dernière clause, la plus spéciale d'entre toutes, qui permettait à un dresseur ayant récupéré les dits badges de s'en aller affronter directement le conseil 4, sans avoir même à participer une seule fois à un tournoi officiels de la ligue. Il s'agissait au challenger de battre les huit champions à la suite, dès la première fois, en une période de temps inférieure à deux mois débutant à partir du premier champion vaincu. Passer ensuite l'épreuve de la route Victoire seulement accompagné de son équipe pokémon, sans recevoir l'aide ou l'appui direct d'autres personnes, et ressortir de l'autre bout en moins d'une semaine. Enfin, de se présenter devant le conseil 4 (après s'être vu accordé un jour de repos miséricordieux des suites d'une telle épreuve) pour les affronter sans interruption jusqu'au combat final avec le maitre pokémon. Les mêmes conditions avec lesquelles Sébastian Thor, premier maitre pokémon, avait affronté et vaincu à la suite les quatre généraux composant la cour personnelle du cardinal-Empereur autoproclamé Gorge Vandire, avant de le défaire finalement à son tour et mettre le terme final à l'âge de l'apostasie. Des conditions semblables mises en place en honneur et témoignage de respect envers l'homme sans qui la Ligue, et même les îles ne seraient pas ce qu'elles sont actuellement… Et commencent malheureusement à dériver de l'héritage laissé par sa vision.

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Pour raisons exceptionnelles, et par la présence et l'autorité du nouveau maitre de l'île, la salle de réunion de l'arène, située au premier sous-sol, avait été réservée à un usage restreint dans le cadre d'une réunion privée opérant autour des évènements récents passés dans la ville des rocs, et centré sur leurs répercussions à court et long terme concernant la Ligue Sinniehnne. Une réunion tenant presque le rôle de conférence, tant par le sérieux du sujet abordé que de des points d'une sensibilité rare qu'il représentait pour le futur des arènes et du système de la Ligue pokémon en entière.

De part l'importance du sujet qui était abordé, se trouvaient aussi dans la salle, retransmis en direct par holo-conférence, tous les autres champions de Sinnoh ayant pu répondre à l'appel. Avec l'aval plein et entier du directeur et des conseillers de l'association pokémon assistant aussi à la conférence depuis leur quartier général de Sinnoh situé à Unionpolis, et de la présence tout aussi exceptionnelle mais réclamée des dresseurs ayant été directement impliqués dans la poursuite de nuit. Cela incluait le Kamikaze de la tour de combat, Balthazar Nitro, l'héritier d'Hoenn, Brice Régalia, et de la présence de circonstance de la championne de Parmanie, Jeannine Dokulis (dont le bras pendu par une attelle à son cou n'avait pas encore été soigné, à sa propre demande.)

Comme il n'était possible de s'attendre d'aucune autre réaction globale, la salle était plongée dans une atmosphère particulièrement tendue. Le résumé des effets liés aux conséquences de la mort de la gouvernante Matis, et de leurs répercussions à court et long terme avaient été abordées sous tous les angles tout au long de la discussion. Une fois arrivé à la conclusion, il n'y avait pas à être étonné de voir que même Gladys, championne de Frimapic réputée au caractère prompt et parfois de digression (loin de refléter sa froide spécialité), n'avait cherchée à se manifester une seule fois. Pour dire à quel point la situation apparaissait désastreuse…

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«… Après cela, dans le même mouvement où il évitait mon coup, alors qu'il était de dos derrière moi, il m'a m'expulsé de mon Elesprint comme un rien en me brisant une côte sur la souche d'un arbre, à cause de la vitesse liée à la chute, et s'est débarrassé de mon pokémon en le déstabilisant pour le faire percuter violemment un arbre… Et disparaitre de ma vue comme s'il n'avait jamais été là.»


Avec la déclaration du dresseur d'Hoenn se terminait le récit de la nuit du rapport concernant le criminel, dont la trace avait inexplicablement disparue dans les bois. Laissant la salle, ses semblables dresseurs, et membres de l'association dans un silence des plus poignants.


«C'est à peine croyable.» Finit par déclarer un homme dont l'hologramme tenait au dessus d'une icône de badge circulaire contenant trois figures couleur bronze séparée en triangle à équidistance.

«Mais vrai. Et je confirme jusqu'au bout qu'il ne s'était toujours pas servit d'un seul pokémon.» Statuait le dresseur d'Hoenn.

«Je doute même qu'il n'en ait un seul…» Renchérit le Kamikaze d'une voix plus amère.

«Qu'«elle». Il semblerait que cette «Faucheuse» se révèlerait être une femme selon les dernières informations qui nous sont parvenues.» Corrigea platement le directeur.


Le dresseur ne put s'empêcher de tiquer à la remarque. Que ce type soit une femme ou non n'avait aucune importance pour lui, le critère du genre n'entrait jamais en compte déterminant ; Cynthia était l'ancienne maitresse de l'île et Aurore, malgré sa réputation de «simple assistante» de scientifique, était crainte jusque dans les rangs des topdresseurs. Cela voulait déjà tout dire. Mais le fait qu'il se fasse corriger sur un détail aussi insignifiant, alors que ce type lui a fait subir l'une des plus cuisantes défaite de sa vie ne confortait pas à le mettre dans ses meilleures dispositions. Même si cela n'était pas dans les intentions de l'homme de l'autre côté de la communication.


«Qu'elle soit une femme ou non ne changer rien à nôtre situation : nous ne pouvons rien tenter de concret contre cette «Faucheuse» sans preuve absolument irréfutable de son implication dans les attentas, même si nous l'arrêtions.» Intervint la silhouette du pilier du conseil 4 depuis une plus grande image retransmettant aussi celles des trois autres.

Là par contre, le kamikaze ne put s'empêcher de se contenir.

«Vous vous foutez de moi ? Et tous les policiers qui se sont lancés aussi dans la poursuite, et nous aussi depuis sa sortie des égouts, et la manière avec laquelle elle s'est enfuie ; ça pour vous ça représente rien ?»

«N'interprétez pas mal mes propos. Ce n'est pas ce que j'ai dis.» Renvoya-t-il avec calme. «Je sais bien que vous avez fait de vôtre mieux contre elle, ainsi que les policiers, et que tout le monde en a souffert grandement chacun de son propre côté. Ainsi qu'il y'eut d'avantage de mort que la gouvernante… Mais avez-vous la moindre preuve tangible nous permettant de l'inculper légalement, ou même d'avoir simplement vu son visage ? Parce que c'est principalement et uniquement sur ce point que nous pouvons agir, en tant qu'institution publique. Même si l'on connaissait son identité, par le plus grand des hasards.»


A nouveau le dresseur dû faire appel à tout son sang-froid pour se contenir. Car la remarque posée par le pilier était sans animosité aucune, mais résonnait aussi sans appel ; à laquelle il savait qu'il ne pouvait pas répliquer. Comme personne d'autre présent – en chair ou non – dans cette salle.


«Tout ce que nous pouvons faire est de nous en remettre à «eux».» Statua platement le directeur. «Apparemment ils n'ont pas attendus de voir les répercussions de la nuit retransmises à la télévision que leur commandante les aurait déjà fait rassembler pour partir vers Johto et Kanto, en prévision de la nécessité de former plus en solidité la structure de leur organisation, tout en anticipant le fait que probablement cette Faucheuse ne quitte l'île pour s'en aller sur les autres.»

«Ce qui serait le plus logique dans sa situation pour se faire oublier plus facilement ; surtout si on considère l'avis de recherche lui correspondant comme un handicap sérieux.» Convenait Lucio.

«Si le concept de «handicap sérieux» doit signifier quelque chose, vu déjà tout ce qui s'est passé à cause d'elle seule.» Fit platement remarqué celui à l'icône représentant une espèce de boule jaune bardé symétriquement de deux pics pointant diagonalement vers le sol, et reposant sur une petite extension de socle couleur parme grisé.


Nouveau silence poignant. Chacune des personnes rassemblées dans cette réunion savait que la remarque du champion, bien qu'apparaissant légèrement flegmatique, n'était formulée que dans une forme purement de constat. Cela ne les empêchait pas, pour certains, d'en réprouver quand même de la frustration.


«Et concernant vôtre maitresse des baies ?» Eleva posément la championne au bras en attelle présente avec eux.

Là encore nouveau silence, mais uniquement de la part du maitre à qui avait été formulé la question.

«Sans aucune nouvelle.» Répondit-il d'une petite mine. «Probablement enlevée par les teams pour ses compétences sur les baies, ou peut-être quelqu'un d'autre pour faire croire qu'il s'agirait d'eux. Si cela se trouve, vu la coïncidence de l'apparition correspondante à la description relevée à Féli-Cité, cela pourrait faire partie intégrante de «son» plan.»

«Jeune homme, et pour Cynthia, et Florianne ?» Lui demanda la vieille dame à côté du pilier d'un ton inquiet. «Depuis l'annonce de sa disparition Flo ne se serait plus manifestée à l'arène, et Cynthia aurait tout aussi cessée de faire parler d'elle.»

Le jeune maitre soupira en lui faisant signe de se rassurer.

«Ne t'en font pas pour elles. Cynthia m'a prévenue qu'elle prévoyait de s'entrainer à l'endroit où sa Carchacrok était originalement née et qu'elle emmenait Flo avec elle.»

Le membre du conseil à la coupe affro carmin poussa un très bref soupir.

«Apparemment ce sont elles qui doivent être les plus atteintes, mais aussi les plus réalistes en prenant la bonne décision. Parce que, tout l'monde, j'veux pas paraitre insultant à vous dire ce qu'il faut faire ou sous-entendre quoi que ce soit concernant vos compétences, mais va falloir sérieusement songer à reprendre l'entrainement et remettre les bouchées doubles si on veut faire face à cette tueuse le jour où on la croise. Et vu qu'elle nous a prouvée qu'elle n'a pas été surnommée la Faucheuse pour rien, alors qu'elle ne s'est pas servie d'un seul pokémon, si jamais elle compose une équipe on pourra se considérer comme ayant déjà un pied dans la tombe.»

La franchise et le direct du dresseur flamboyant surprit autant ses semblables du conseil qu'à réussir à faire surprendre son camarade au tempérament électrique normalement passif.

«Et ben, quel optimisme.» Finit par railler ce dernier. «A t'entendre c'est comme si tu disais qu'aucun de nous ne pourrais faire le poids plus de dix secondes.»

«Tanguy, mon pote, à moins qu'elle ne se décide un jour à laisser de côté ses méthodes de tueuse implacable pour se battre dans les règles de match pokémon, t'as environ 100% de chance qu'elle ne s'en prenne à toi au moment où tu t'y attends le moins, et encore moins d'attendre gentiment que tu sortes tes pokémons.» Rétorqua-t-il platement. «Mais si t'as des supers compétences en art martiaux pour te démerder de ce côté-là, tant mieux pour toi.»

«C'à ne serait pas suffisant…»


L'attention fut retournée sur la jeune championne au bras pendu à son attelle ; dont le récit rapporté de son altercation avec la criminelle, comptant comme la seule personne ayant par ce fait le plus d'expérience la concernant (pour le «peu» que cela représentait relativement), la plaçait automatiquement par défaut comme seule spécialiste reconnue dans la salle.


«Après avoir récupéré de ma paralysie temporaire, j'ai examinée les poisons de mes shurikens pour établir s'ils en étaient vraiment la cause de mon état ; auxquels je suis normalement immunisée. Après vérification ce n'était bel et bien pas à cause d'eux que je me suis retrouvée totalement dans l'incapacité d'agir, mais que cela était le fait d'une autre substance qui n'a pas été décelée dans mon sang à l'hôpital. Une substance dont la composition a totalement échappée à mes capacités d'adaptation immunitaires.»

La championne de l'arène actuelle tiqua presque immédiatement à cette déclaration – autant parce qu'elle sous-entendait qu'elle ne lui en avait pas fait part avant.

«Tu penses qu'il s'agirait en plus d'une experte en poison ?» la reprit-elle surprise.

La demoiselle sembla comme incliner la tête d'un imperceptible remord devant l'assemblée.

«Je ne pense pas. J'en suis sûre.» Répondit-elle la plus convaincue possible.

«Jeannine, réponds-moi honnêtement…» Reprit-elle plus soucieuse. «Tu crois qu'elle pourrait avoir un lien avec le clan de ta famille ?»

L'attention général eut un regain d'intérêt et se retourna de nouveau intégralement vers la championne, qui s'était retournée à la hâte vers sa semblable d'un air partagé.

«Non ! Aucun membre de nôtre famille ne pourrait s'abaisser à tuer pour l'argent. Je ne pensais pas même à cela…» Répondit-elle en partie blessée. « En fait… Je pense qu'il ne s'agit pas d'une humaine…»

La surprise fut notable dans l'assistance, qui alla même jusqu'à faire décrocher les deux sourcils du directeur de l'association (à la réputation pourtant imperturbable.)

«Ses capacités martiales. Son sang-froid. Son endurance. Sa maitrise parfaitement mesurée malgré des conditions de fuite aussi désavantageuses et contraignantes. Et le fait que les barreaux de l'accès d'égout furent tordus comme de la guimauve sans l'implication d'un pokémon psychique ou Combat… C'à ne peut pas être le fait d'un humain.» Continua-t-elle consciencieusement.

«Vous pensez qu'il s'agissait d'un robot à l'apparence humaine ?» Enchaina le directeur.

La championne fit lentement un geste négatif de la tête.

«Non, c'était bien un être vivant... Mais en même temps c'est comme s'il n'apparaissait pas être vivant…» Répondit-elle mitigée.

«Que voulez-vous dire ?»

«Je ne sais pas. Je cherche moi-même encore à définir ce que j'ai ressentie en sa présence… Veuillez m'excuser.»

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Un nouveau silence se fit tandis que la championne quittait la salle, sans un mot, accompagnée par celle de l'arène qui referma l'accès derrière elle. Laissant la réunion en plan sans que personne ne vienne y poser la moindre objection. La seule différence maintenant était qu'ils avaient une nouvelle ennemie ; dont l'impression qu'elle leur était laissée par le biais de la spécialiste en poison leur faisait à peine présager à quels dangers ils devraient être bientôt amenés à faire face.

Au bout de quelques minutes de silence supplémentaire, le directeur de l'association émit un soupir en se tenant le front.


«J'ai pris ma décision.» Déclara-t-il d'une voix posée qui attira de nouveau toute l'attention. «Avec les évènements actuels, et pour éviter d'avantage que la situation ne se dégrade, la Ligue de Sinnoh maintiendra ses attributions. Les matchs continueront, de même que les tournois, les concours, et tout autre évènement pokémon lié de près ou de loin à l'association Pokémon. Il faut absolument que la Ligue n'apparaisse comme prenant aucun parti autre que celui de l'intérêt général, et rester avant tout à la disposition pleine et entière de la population. Ce qui inclut que tout ce qui a été actuellement abordé doit rester strictement secret.»

«Quoi ? Vous voulez dire qu'on ne doit pas avertir les gens du danger que représente ce ou cette tueuse dans la nature, et qu'on doit garder cette information pour nous ?!» Rétorqua vivement le plus jeune membre du conseil 4.

«Et que voudriez-vous leur annoncer : «vôtre attention à toute la population, la Ligue vous informe que la rumeur concernant le tueur isolé qui a embrasé l'ambassade et échappé à toutes les forces de police est fondée, et qu'il coure encore actuellement en liberté. Nous vous recommandons la plus grande prudence, ce tueur pourrait être n'importe qui.» Pensez-vous réellement que cela serait la meilleure décision à prendre ?»

La réplique sans sarcasme du directeur fit mouche sur le dresseur insecte (sans mauvais jeu de mot) ; et par extension à tous les potentiels opposant à cette approche dans la salle.

«Ce tueur est avant tout un tueur à gage. Et, même s'il m'en coûte de le dire, on peut s'attendre raisonnablement à ce que la population n'ait rien à craindre de ce dernier dans le sens où il ne tue que par intérêt financier ou vital ; par le fait que la championne de Parmanie, le kamikaze et l'héritier soient toujours en vie, mais que d'autres policiers n'eurent pas cette chance à se retrouver droit sur son chemin.»

Avant même que ces derniers ne s'apprêtent à hausser la parole, il leur fit fermement signe de la main de garder silence à le laisser terminer.

«Le fait est que révéler à la population la présence d'un tueur aussi implacable dans la nature ne conduirait qu'à deux résultats : en premier qu'elle ne croit nullement à une histoire aussi abracadabrantesque et nous fasse perdre strictement toute crédibilité à leurs yeux. Ce qui n'aura mené à rien de bon. En deuxième qu'effectivement elle prenne cette annonce vraiment au sérieux, mais qu'en pratique cela n'aura pour effet qu'aggraver la situation en levant un climat de paranoïa continu et inutile, dans le sens où personne n'aurait aucun moyen de se protéger d'un tueur anonyme dont même la ligue et la police réunies ont été incapable d'arrêter. Ce qui n'aura là fait qu'empirer la situation au lieu de l'arranger.»

«En gros on fait comme si de rien n'était.» Résuma grossièrement le maitre.

«Ce qu'il faut absolument à l'heure actuelle pour la population, dans l'intérêt général, est qu'elle puisse pleinement se reposer sur une institution capable de maintenir la situation stable en attendant que les choses se calment. Ce qui implique, par le fait que la police est fortement remise en cause, qu'il faille que la Ligue ne s'engage sur aucun terrain en restant campée sur ses positions, pour jouer la carte de la légitime défense en cas de débordement. Si jamais des incendies éclatent la ligue secondera les pompiers. S'il y'a des blessés elle en fera de même avec les secours. La ligue – en entière - restera toujours au service de la population, conformément à la volonté et la vision léguée par Sébastian Thor.» Statua-t-il platement.

«Sauf vôtre respect, monsieur, je doute fortement que Cynthia ou Flo n'acceptent de rester sagement dans leur coin après la disparition de la maitresse des baies.» Fit souligner respectivement le jeune homme sur le même ton.

«Pour l'ancienne maitresse cela ne représente pas un problème, elle est libre d'agir à sa guise vu que vous arrivez à vôtre majorité. Cependant il en est tout autrement pour la championne de Vestigion, et il faut bien que vous le lui fassiez comprendre…»

Le maitre soupira d'une expression prenant en pitié le directeur.

«De tous les champions de Sinnoh, et probablement des autres îles réunies, Flo est sans doute la plus butée d'entre tous, mais aussi la plus loyale… Si vous vous attendez à ce qu'elle rentre gentiment dans le rang en impliquant qu'elle doive abandonner à son sort la maitresse des baies, la seule chose que vous obtiendrez d'elle en retour est qu'elle vous rende son badge et sa carte de dresseur dans l'instant.»

Le directeur posa sa main au front en poussant un long soupir fatigué.

«Nous n'avons pas le temps ou les moyens pour élire à l'heure actuel un nouveau champion pour Sinnoh, ni aucun candidat viable pour assurer son remplacement. Il faut que vous trouviez un moyen de la convaincre de garder son poste.»

«Excusez-moi, mais je crois au contraire qu'on aurait la personne idéale pour la remplacer ; du moins assurer l'intérim pendant ce temps.» Intervint le Kamikaze.

L'intervention inattendue de Barry alla jusqu'à surprendre ses deux camarades dresseurs respectivement (et normalement pour le second) maitres dans leurs îles.

«Qui, toi ?» Déduit-il d'un air étonné.

«Non, j'pourrais pas supporter l'idée de risquer de devoir rester enfermé dans une arène.» Renvoya-t-il d'un air tout à fait sérieux.

«Dans ce cas, alors qui ?» Reprit Brice de l'autre côté.

«Ben réfléchissez : Aurore.» Leur rétorqua-t-il comme si c'était l'évidence même. «Elle a une excellente réputation en tant que dresseuse, en plus d'être l'assistante du professeur Sorbier. Elle est bien plus calme et composée que moi ou Louka, et par habitude ça lui pose pas de problème de rester enfermé dans un même lieu plusieurs jours de suite. En plus elle possède d'un Torterra, est surnommée «les ronces d'ébène» en jouant proche sur le thème du type plante comme Flo, et elle est super balèze. Facilement du niveau d'un champion ; au moins comme Tanguy. Si y'a des dresseurs qui arrivent à la passer sans perdre de plume, je veux bien embrasser un Coatox à pleine bouche.»


La remarque et le sérieux avec lequel l'avait posé le jeune homme au tempérament de tête brulée réussit l'exploit d'arracher plusieurs sourires, et même quelques rires dans l'assistance. Bien que le directeur resta de marbre, l'acquiescement de tête général qu'il reçu de son côté par le conseil de l'association et qu'il formula à son tour donna l'aval à la proposition du dresseur.


«Très bien. Contactez cette dernière et le professeur Sorbier pour lui en faire part, de même qu'à la championne de Vestigion pour obtenir simultanément leurs accords. De nôtre côté nous nous préparerons à faire part de nôtre décision à la presse en même temps que d'annoncer les intentions de la Ligue de rester neutre dans cette affaire ; de même relaierais-je le résumé de cette réunion aux conseils des autres îles en leur recommandant la même réaction. Gageons que cela permette de rassurer et calmer un tant soit peu la situation, pendant que cela «leur» donne l'occasion pour mener à bien leur mission de leur côté.»

«Et concernant les Teams ?» Interpella le maitre.

«Nous laisserons la police mener son enquête, sans empiéter sur leurs plates-bandes.» Statua-t-il à nouveau. «Mais ne vous méprenez pas. Il s'agit principalement de ne pas se les mettre à dos dans la situation où il se trouve à l'heure actuelle, en prenant des initiatives sans les avoir consultés avant. Je vous rappelle que c'est leur rôle que d'assurer la sécurité des gens et de s'occuper des criminels, et pas en temps normal celui de la Ligue. Cependant si la police requiert nôtre assistance les concernant, vous êtes tout à fait à même d'y répondre en leur apportant vos compétences de terrain et de dressage dans la zone où vous officiez. Mais, je le dis et vous le répète, la ligue ne doit entreprendre aucune autre position que la sienne.»

«Allez dire ça à Flo, pour voir.» Ne put s'empêcher de railler le kamikaze.

«Je compte sur l'idée que l'ancienne maitresse sache refreiner ses ardeurs. Au risque de perdre définitivement son poste de championne au profit de l'assistante du professeur Sorbier.» Rétorqua-t-il fermement.

«Pas sûr qu'Aurore apprécie…» Rétorqua Brice d'un petit air contrarié.

«Si le tour de la question à été fait. Je propose de tous retourner à nos occupation pour mener à terme le plus rapidement possible la rénovation de nos arènes, ce afin d'être prêt à réagir à toute éventualité. Au rythme où la situation évolue cela sera le moindre mal.» Intervint un autre jeune homme, arrivant dans la vingtaine, dont l'image iconographique de badge représentait presque une forme de pokéball marron serti de métal.

Devant le silence tenant compte d'acquiescement général, le directeur prit quand même de le confirmer.

«Aucune objection ?» Formula-t-il platement à l'assemblée.

Une main calme se leva de la part d'une figure féminine située au dessus d'une icône d'un badge en forme de cercle gris sertis en triangle de trois autres cercles violet foncé plus petits.

«Oui, mademoiselle Kiméra ?» L'incita-t-il poliment.

«Vous savez que cela pourrait faire intégralement partie du plan de cette tueuse.» Formula-t-elle d'un calme si complet qu'il en était presque dérangeant.

Le directeur prit le temps de regarder platement la championne plusieurs secondes sans prononcer le moindre mot.

«Est-ce que cela change quelque chose pour nous à l'heure actuelle ?»

Cette dernière se renfonça calmement en concédant le point au directeur, qui se tourna à nouveau à l'assemblée en la sondant de son regard neutre.

«Quelqu'un d'autre ?»

Devant le silence rendu servant de réponse définitive, il reprit.

«Dans ce cas je déclare close cette session exceptionnelle de la ligue de Sinnoh. Bonne journée à tous.»


Un à un les hologrammes s'éteignirent à la suite, de même que ceux présents dans la salle la quittèrent alors que chacun retournait comme convenu à ses occupations. Néanmoins, contrairement à l'image abordé par chacun depuis le début, tous avec l'amère sentiment de se sentir manipulés conformément aux attentes de celui ou celle qui les avait retranché comme des braves toutous dans les niches de leurs arènes. Sans pour autant ne serait-ce imaginer jusqu'où cela se révèlerait déterminant dans l'avenir.

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Quelques minutes plus tôt, en parallèle à la discussion menée dans la salle. La championne combat refermait l'accès derrière elle avant de rejoindre celle poison, qui était allée s'assoir sur une banquette plus loin dans le couloir en l'attente de la fin de la réunion. Sans qu'aucun mot ne soit échangé entre les deux dresseuses… Avant que la championne de l'arène, concernée par l'état prostré dans lequel se trouvait la seconde, ne finisse par chercher à l'en faire sortir.


«… Jeannine ?»

Mais elle n'obtenait toujours aucune réaction de sa part.

«Jeannine… Qu'est-ce qui se passe ? Je ne t'ai encore jamais vu comme ça…»

«… Vide…»

L'experte de combat resta un instant pantoise à ne pas saisir ses propos.

«Qu'est-ce que tu veux dire ?»

«… Cette Faucheuse… Elle est vide… Intégralement vide…» Reprit-elle d'une voix à peine perceptible.

«Je ne comprends pas… Comment ça, «vide» ?» Lui demandait-elle plus anxieuse à son sujet.

«… Quand elle m'a piégée sur les câbles alors que je croyais avoir l'avantage, elle m'a regardée droit dans les yeux… Mais je n'ai sentis aucune trace de conscience derrière sa cagoule…»

«Tu veux dire… Que ça pourrait être un spectre ?» Reprenait-elle étonnée.

«Non… Je ne sais pas. Je n'ai encore jamais ressentie cela avant…» Admit-elle encore plus hésitante. «Je me suis déjà entrainée contre des machines, des mannequin en bois. J'ai déjà affrontée des personnes et des pokémons de chair et de sang, ou encore même des pokémons spectre, et je ressentais toujours qu'il y'avait une forme de «concept» ou de «principe» qui répondait et reflétait sa fonction de base… Comment t'expliquer… Quand tu frappes dans tes sacs de sable, tu t'attends à frapper dans un sac de sable… Tu vois ce que je veux dire ?»

«Oui, tu interagis avec l'environnement tel que tu le conçois. C'est ça ?»

La championne ninja lui confirma d'un petit signe de tête.

«C'est ça… Mais pas avec cette Faucheuse…»

La combattante ne put se contenter de l'écouter silencieusement alors qu'elle la voyait imperceptiblement trembler en serrant inconsciemment l'attelle de son bras.

«Je n'ai rien vu d'humain, pokémon, ou même machinal derrière le regard qu'elle m'a retournée… Pas la moindre trace de conscience. La moindre trace de volonté, de sentiment, d'émotion… Ni la moindre trace d'âme… Mais même si elles sont dénuées d'âme, les machines sont programmées pour répondre à une fonction, un but… Elle non. C'est comme si elle n'avait strictement aucun intérêt dans l'existence, et que la vie ou la mort ne représentait rien pour elle… C'était comme contempler le néant…»

Elle releva la tête vers la championne de l'arène, qui eut presque un geste de recul devant l'angoisse qu'elle voyait se refléter dans ses yeux améthyste.

«J'étais à sa merci depuis le tout début, une simple marionnette entre ses mains. Et si elle avait voulue me tuer, je serais déjà morte…» Reprit-elle d'une voix mal assurée. «Mélina, s'il te plait… Si jamais tu étais amenée à devoir l'affronter seule : Fuit.»

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Sinnoh. Chocoliane. Dans le petit bar-restaurant Ski de Phione, situé à la périphérie Ouest de la ville donnant proche sur les étendues de la route 217.

Mercredi 2nd Juin 2010. 13 heures 09 minutes.



Contrairement à la saison hivernale, la clientèle composant la fréquentation quotidienne du petit bar était réduite seulement en général aux habitués du quartier œuvrant dans le climat froid de cette partie de l'île toute l'année, et, en nette moindre mesure, à quelques clients de passage venant se réchauffer autour d'un bon café dans un cadre restreint et familial.

C'était le cas d'un client, ou plutôt d'une cliente se trouvant recluse à l'une des tables les plus en retraite à l'arrière du restaurant. Dont les tenanciers n'arrivaient en fait pas à déterminer son genre de part l'ensemble et le manteau polaire intégralement blanc que portait la personne sur elle ; sans n'enlever ni la capuche ni les lunettes de glace lui masquant en grande partie son visage, alors qu'il faisait une température raisonnable dans le bar. Mais sa tête tournée vers la fenêtre indiquait qu'elle semblait observer la neige tomber paresseusement à cette période de l'année ; les mains sereinement posées sur ses jambes croisées en tailleurs par-dessus une sorte de gibecière sous la table, et laissant passivement la vapeur s'élever de la tasse de café se trouvant devant elle. M'enfin qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme, ou de la raison pour laquelle il ou elle restait aussi couverte ne les intéressait pas. Tant que le client payait…

C'était tout aussi vrai concernant des quelques rares autres clients présents pour l'heure du déjeuner, dont certains se connaissant entamaient des discussions au sujet de leur petit quotidien. Données aux combiens inintéressantes en comparaison de celles retransmises par la chaine d'information par le petit holo-projecteur de l'établissement, situé au centre du plafond de la pièce principale, et auquel le client isolé de blanc prêtait à défaut de ses yeux une oreille attentive.


«… Le rassemblement spontané de plusieurs centaines de personnes aujourd'hui devant le parlement d'Unionpolis, afin de réclamer que la fille du gouverneur Matis soit élevée au titre de gouvernante post-mortem, a dégénéré en émeutes ce midi suite au refus du gouvernement qui, craignant que la manifestation «non-encadrée» n'échappe à tout contrôle, dû recourir aux services de police pour disperser la foule. De violentes répressions s'ensuivirent lorsque les manifestants, se disant outrés par les prétextes méprisables avancés par le gouvernement, résistèrent à l'avancée du cordon de police en faisant pleuvoir des fruits et autres produits frais pillés dans les étalages à proximité, forçant ces derniers à devoir recourir à l'emploi de fumigènes sur la population, arrêtant des dizaines de personnes. Avant que la situation ne s'aggrave encore d'avantage par l'usage illégal et criminel de pokémons domestiques de la part de certains manifestants à l'encontre des policiers, qui durent répliquer par la force avec ceux de la brigade canine. L'incident provoqua des centaines de blessés, dont de nombreux innocents impliqués dans les dommages collatéraux occasionnés…»


Comme il fallait s'y attendre, les stériles précédents sujets de discussion cessèrent pour s'actualiser pour tourner autour du dernier en date ; notamment concernant celui de deux hommes à fortes corpulences, dont l'attirail disposé à côté de leur table indiquait des montagnards, et les plus proches d'elle, qui conversaient pourtant à voix basse. Comme s'ils craignaient d'être entendus… Rien qu'elle ne puisse toujours ne pas percevoir.


«Et voilà. Bientôt on ne pourra même plus émettre une seule protestation sans être considéré comme des criminels, et se faire arrêter pour finir ses jours en taule. Dire qu'en plus il faut que ça se passe ainsi alors que l'enterrement à lieu dans moins d'une semaine…» Commença le premier à la barbe médiocrement taillée.

«Et ça encore c'est pas le plus grave : comment vont faire les gens pour faire face aux vrais criminels si la police n'est plus fiable ? On pourrait se faire agresser dans la rue par des truands, que quand les flics arriveraient une fois que tout serait terminé ce sera la victime qu'ils mettraient en prison pour fournir leur quota…»

Le second, à la barbe un peu mieux taillée, semblait vouloir encore rajouter quelque chose, mais fut interrompu par l'image holographique qui n'avait pas terminée de débiter son lot d'information.


«… Nous enchainons nôtre journal avec une nouvelle récente mais sans nul doute fracassante pour la communauté des dresseurs. L'association pokémon, ayant récemment fait part de sa volonté à maintenir les tournois et autres activités traditionnelles de la Ligue, malgré les troubles liés aux récents évènements de Voilaroc, a annoncée aujourd'hui le remplacement exceptionnel de la championne de Vestigion, Florianne Serpin, par l'assistante du Célèbre professeur Sorbier, Aurore Fantaisie, à la tête de l'arène de la ville pour une durée indéterminée. Elle assurera officiellement toutes les fonctions de championne d'arène et remettra comme convenu le badge Forêt aux challengers qui relèveront son défi conformément aux règles de la Ligue Pokémon. Rappelons que la demoiselle n'est pas inconnue du grand public sur ses capacités de dresseuse, surnommée «les ronces d'ébène» sur l'île de combat, et dont la réputation irait jusqu'à prétendre qu'elle détrônerait celui de Rivamar concernant le titre du champion le plus fort de Sinnoh...»


Comme il fallait s'y attendre, d'un réflexe tout aussi mécanique que le sien alors qu'elle buvait son café en parallèle, la discussion tourna encore une fois pour s'adapter au nouveau sujet de conversation.


«Peuh, la Ligue Pokémon. Ces types sont plus concernés par leurs combats qu'à l'état des îles. Remarque, c'est pas étonnant avec un business aussi rentable que celui des pokémons. Moi aussi je penserais plus à mon gagne-pain qu'à me faire du mouron pour la majorité de personne ne possédant pas de pokémon, donc qui ne seront potentiellement jamais des clients.» Reprit aigrement le premier.

«Tu crois pas que t'abuses un peu, là ? Ils ont quand même fait du bon boulot dans les marais ; ils ont libérés des ouvriers d'une prise d'otage, et capturés littéralement des centaines de criminels responsable du bordel qu'y avait secoué Verchamp. C'est pas que dalle non plus.» Rétorqua le second perceptiblement plus indécis.

«Tu veux dire les types faisant partie des mêmes teams que la Ligue avait prétendue avoir totalement démantelées ? La belle affaire. Ils ont juste réparés qu'en partie les bourdes liées à leur incompétence. Parce qu'à ton avis, s'ils étaient vraiment débarrassés des teams, tu crois que Verchamp aurait subit une telle agression de pokémon ; tu crois que Voilaroc n'aurait pas perdu son ambassade et qui tu sais se trouvait à l'intérieur ?»


Le second montagnard ne répondit pas ; pas qu'il le souhaitait d'ailleurs. Car il était bien obligé d'admettre que c'était à cause d'eux qu'en premier lieu ces organisations criminelles avaient pu sévir aussi sereinement sur leurs îles. Ce qui ne serait probablement pas arrivé s'ils n'étaient pas uniquement tournés sur eux-mêmes et leur lubie des combats ou des concours pokémon. Bien sûr ce n'était pas leur boulot en premier lieu, qu'ils n'étaient pas des flics. Mais à quoi servait-il de disposer de telles compétences de dressage pokémon si ça ne servait juste à frimer dans des compétitions, au lieu d'affronter des criminels se servant de ces même compétences et créatures pour leurs opérations délictueuses ; n'était-ce pas pour défendre ce même idéal que c'était battu le fondateur de la Ligue pokémon ? Ce même idéal sur lequel ils prétendre agir, alors que les faits démontrent l'opposé à s'en servir comme d'une excuse pour garder leur statu ? Que dirait le héro des temps anciens ayant mit fin à l'âge de l'apostasie s'il voyait ce qu'était devenu les îles, et comment ce comportaient ces successeurs par rapport aux archipels ?

Il n'y avait pas à chercher très loin pour comprendre que tout ce qui les intéressait était de conserver leur image en faisant mine de réagir quand l'occasion se présentait, afin de ne pas trop se mouiller et risquer un revers si ça foirait ; ce qui est encore plus facile avec l'autonomie qu'ils ont leur permettant d'agir sans en répondre au gouvernement. Cela fait bien trop longtemps que la Ligue dispose de tels avantages sans jamais réellement s'en servir autrement que pour servir leurs propres intérêts, et il faut que ça change. Il faudrait que quelqu'un se décide à réagir pour faire bouger les choses. Il faudrait qu'un nouveau vent de révolution souffle sur les îles, mené par des personnes déterminées à ce qu'elles ne sombrent pas dans la lente déchéance qui leur est actuellement promise par leur gouvernement de marionnette entre les mains d'un Consortium tentaculaire. Ou bien la période réprouvée de l'apostasie risque de renaitre de ses cendres, et un âge de ténèbres règnerait sur le monde pokémon. Peut-être sans plus aucun lendemain…

Ce qui n'avait aucune importance pour la personne vêtue de blanc quittant le restaurant comme elle y était entrée, aussi fluette qu'une brise givrée. Pour s'enfoncer sous le rideau de neige maculant la ville d'un linceul aussi blanc que ses vêtements, et s'évanouir purement et simplement dans le souffle de poudreuse du froid polaire.


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Quelques heures plus tard, à plusieurs kilomètres de là. Un blizzard d'une ampleur rare faisait rage sur la route 217 ; une tempête si intense qu'elle en donnait l'impression d'une nuit d'un bleu neigeux. Cela n'empêchait toujours en rien l'apparition de blanc à la silhouette humaine pourtant d'évoluer aussi aisément sur les vastes steppes enneigées que s'il s'agissait d'une simple promenade de santé, par les instructions précises sur son trajet données par son petit pokématos. Sans jamais ne dévier un instant de sa route malgré les étendues nimbées d'une continuité aussi immuables que silencieuses. Le froid mordant des lieux ne l'interpellant pas même un instant sous son accoutrement de neige, dont la légèreté ne reflétait que très mal ses réelles capacités d'isolation.

Alors qu'elle continuait sa marche sans faillir. Une autre source de chaleur se réveilla sous ses vêtements, dont la brève émission représentait déjà un souvenir lointain dans les courants du Nord.


¤Il semblerait que tout se déroule selon tes prévisions, Faucheuse.¤

«Apparemment.» Rendit-elle platement.

¤Te trouves-tu encore loin de ton refuge ?¤ Continuait-il sur le même ton.

«Plus que quelques heures de marche, sous les conditions météorologiques actuelles.»

¤Particulières d'ailleurs…¤ Souleva-t-il d'une pointe d'intérêt.

Pointe d'intérêt que l'humaine perçut, interpréta et en déduisit rapidement la signification.

«Une clé ?»

¤Il semblerait…¤ Rendit-il pensivement, comme en partie tourné ailleurs. ¤Il pourrait certainement même s'agir de l'une des plus importantes, dont je n'osais pas espérer la trouver aussi vite… Bien qu'il paraissait évident de la situer dans un lieu aussi représentatif de son influence élémentaire.¤

«A quelle distance ?» Enchaina-t-elle immédiatement pour couper court à tout détournement.

¤Je ne sais pas.¤ Lui répondit-il platement. ¤Je te l'ai dit : je n'ai aucune idée quand à leur position précise. Je peux néanmoins présumer qu'actuellement il s'en trouve une dans cette partie de l'île, même si je n'en ressens toujours pas la trace élémentaire, en me basant sur les effets inhabituels constatés sur l'environnement qui puissent lui être imputés.¤

«En quoi considères-tu une tempête de neige sur la route 217, dans la partie polaire du Nord de l'île, comme un intempérie inhabituel ?»

¤Il est vrai que le climat s'y prête. Tout comme la position géographique. Ou encore la faune continuant d'assurer les conditions frigorifiques des lieux en ayant évoluée comme telle dans cette partie glacée de la région.¤ Admit-il posément.¤ Mais nous nous trouvons aussi à la période dans laquelle la planète se trouve la plus à proximité du soleil, dont les répercussions sur cet environnement devraient se faire ressentir par des passages enneigés moins fréquents et intenses. Ce qui n'est pas le cas… Et dont il semblerait que tu t'apprêtes à en rencontrer quelques uns des plus emblématiques représentants de cet état de fait.¤

Par automatisme, l'humaine s'était figée dans sa marche en déduisant rapidement de nouveau le sous-entendu du spectre.

«Nombre. Distance. Situation.» Enumérait-elle machinalement.

¤Vingt-et-un ; une majorité de Blizzi pour une minorité de Farfuret. Situés à environ 270 mètres droit sur ton chemin.¤ Il marqua une pause pour fournir plus de précisions sur le dernier point réclamé.
¤ Visiblement, malgré leur réputation de pokémons rusés, le petit groupe de Farfuret est tombé dans une embuscade tendue par les Blizzi, et… Oh oh…¤

«Quoi ?» Se contraint-elle à demander à l'entente de son ton faussement préoccupé.

¤Il semblerait qu'il y ait bien plus entre ces deux groupes derrière un tel rassemblement qu'une simple lutte territoriale.¤ Reprit-il d'un ton songeur, même conspirateur.

«Giratina…» Morigénait-elle plus gravement.

¤Le groupe de Farfuret est en difficulté ; quelques un de ses membres se trouvent à terre et en piteux état. Même celui qui doit se trouver à leur tête, un Dimoret, est loin d'être au meilleur de sa forme. A l'inverse celui des Blizzi ne semble avoir essuyé que des dommages mineurs. Tous leurs membres sont encore debout, et les deux Blizzaroi à leur tête se présentent comme prêt à donner le coup de grâce.¤

«Quels sont les meilleurs itinéraires à proximité pour les contourner sans ingérer dans leur lutte ?»

Quelques instants passèrent durant lesquels le légendaire maintint un silence d'investigation complet, pour arriver à une conclusion plus que surprenante.

¤Tout droit…¤


Comme dans un match de tennis à savoir qui des deux renverrait la balle de l'interpellation jusqu'à craquer ou arriver dans les filets, l'échange tenait désormais pour l'humaine qui n'était que très peu disposée à continuer d'écouter les détours qu'empruntait le spectre.


«Giratina, tu te prévalais ne pas emprunter des métaphores pour aller directement à l'essentiel. Etait-ce aussi une périphrase, ou as-tu l'intention de continuer ainsi jusqu'au moment où tu devras me faire part de tes réelles instructions ?» Rendit-elle d'un ton sciemment exaspéré.

¤Nullement. Et l'idée de t'utiliser en te laissant dans l'ignorance m'est aussi éloignée que l'envie de rester enfermé.¤ Rendit-il d'un ton plus concerné.
¤Cependant je suis tout à fait sérieux. Il y'a quelque chose, ou plutôt quelqu'un là-bas qui mériterait toute ton attention…¤

«Au point qu'il me faille interférer dans un règlement de compte entre des pokémons de glace sous un Blizzard de pareille intensité ?»


La remarque contraignante soulevée finit par apparaitre aux yeux du Légendaire, qui – après avoir assisté à ses capacités martiales – en avait presque oublié que sa «partenaire» restait toujours physiquement humaine. De plus, jusqu'ici il ne l'avait vu se débrouiller qu'en grande majorité contre des humains et, en moindre mesure (ou avec des gadgets), contre des pokémons. Mais pour ce qu'il percevait plus loin dans la tempête, et ce qu'il y'en avait potentiellement à retirer ultérieurement…


¤Si je t'informe du moindre de leur mouvement en te relayant la moindre information précise quand à leurs positions respectives, les attaques qu'ils s'apprêteraient à utiliser avant même qu'ils ne les lancent, et jusqu'à l'état de leur moral, penserais-tu être en mesure de rivaliser avec le groupe de Blizzi ?¤

Le changement de ton drastique du pokémon, qui passait encore peu de conspirateur à tout d'un coup totalement sérieux, n'interpella toujours pas l'humaine outre mesure.

«Je compte plus rester en retrait à surveiller l'évolution de la situation avant d'agir. Mais s'ils ne dépassent pas la quinzaine, en considérant que les Farfurets éviteront de s'impliquer d'avantage et que tu ne dévies pas un seul instant de me fournir les bonnes informations dans le bon ordre de priorité et du timing, c'est réalisable.» Estima-t-elle neutralement.

¤Alors marche, Faucheuse. Sois certaine que cela ne sera pas en vain…¤