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Victime de l'inconnu. de ghost_grahyena



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» Auteur : ghost_grahyena - Voir le profil
» Créé le 14/03/2011 à 01:58
» Dernière mise à jour le 14/03/2011 à 01:58

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Chapitre deuxième : Une raison pour me détester
La clarté aveuglante envahit ma chambre alors que le soleil se levait. Il était environ cinq heures trente, mon heure habituelle de réveil. Je me levai, puis je vins réveiller Asaka d'une caresse à la tête.

«Bon matin, ma belle. »

Elle ouvrit une paupière et me sourit tout en s'étirant, puis elle bailla assez bruyamment. Je descendis les escaliers torse nu tout en baillant à mon tour et me servis un bref déjeuner composé de fruits frais et de jambon fumé, dont une partie réservée à Asaka. Après avoir mangé, je courus vers la salle de bain afin de me brosser les dents, de prendre ma douche, de m'habiller et de me passer un rapide coup de peigne pendant qu'Asaka descendait nonchalamment les escaliers et savourait son jambon. Maintenant bien réveillé, je ramassai mon sac au passage et couru au-devant de la maison pour attendre l'autobus.

Naturellement, j'étais facilement quinze minutes en avance sur l'autobus. J'appelai donc mon second compagnon.

«Uranai! Tu es là?»

Je l'entendis trotter jusqu'au-devant de la maison et l'aperçu bientôt passer la clôture séparant le devant du derrière. Je lui souris, heureux de savoir qu'il allait bien. C'est vrai, n'importe quoi aurait pu se passer durant les dernières huit heures. Je ne suis pas du genre à m'inquiéter, mais plutôt à apprécier le fait que tout aille bien. Qu'importe, l'Absol vint attendre à mes côtés. Je flattai sa crinière douce et soyeuse et effleura sa lame avec précaution.

«Si tu en veux, j'ai laissé un peu de jambon fumé sur la galerie pour toi. Sinon, as-tu bien dormi?»

Série de jappements et de couinements m'indiquèrent qu'Uranai s'était réveillé brièvement au milieu de la nuit suite à un hurlement mystérieux, mais qu'il s'était vite rendormi. Sinon, il n'avait pas revu Naoki, qui devait sans doute méditer.

«Tu diras à Naoki que s'il en veut, il y a des baies Oran mûres dans le jardin. Si tu en veux toi aussi, ne te gêne surtout pas. Bon, l'autobus est là, on se revoit cet après-midi. Bye!»

Il me fit une légère révérence et je lui envoyai la main. Juste avant de grimper dans le bus jaune fluo, j'appelai Asaka qui s'en vint aussitôt en courant dans l'herbe en saluant brièvement Uranai, qui nous regarda calmement partir. On voyait tout de suite qu'il ne souhaitait pas aller à l'école à la place d'Asaka!

J'étais assis à l'avant dernier banc avec Asaka, qui se reposait la tête posée sur mes genoux et les yeux à moitié fermés. Maxime rigolait avec son Seviper, mais son fou rire cessa quand il m'aperçut. Il me fixa avec des yeux défiants et sérieux, son Seviper faisant de même avec Asaka. La Mangriff, la tête tournée vers la fenêtre, n'avait rien remarqué. Les autres élèves murmuraient entre eux en voyant le regard qu'on se lançait l'un à l'autre. Waru poussa soudainement un sifflement strident, provoquant Asaka et faisant sursauter tout le monde sauf moi, Asaka et Maxime.

Asaka tenta de contenir sa rage, et elle lui aurait bien sauté dessus si ça n'avait pas été de ma main lui agrippant la peau du cou pour la retenir. Ça ne lui fait pas mal, mais ça l'avertit de ne pas bouger. Elle était si en colère qu'il y avait un peu d'écume à sa bouche et elle grognait puissamment. Dans ces temps-là, j'avoue qu'Asaka m'effraie un peu, mais je contiens ma peur pour ne pas le lui montrer. Waru était content d'avoir provoqué Asaka ainsi, mais Maxime l'était un peu moins.

Le bus se gara et les élèves sortirent sans nous quitter des yeux. Nous sortîmes en dernier, et dès que j'eus lâché Asaka pour qu'elle puisse descendre du bus, elle courra dehors. Waru sortit et lança un sourire narquois à Asaka qui, écumant de rage, le fixa d'un tel regard qu'il aurait dû s'enflammer. Waru rampa autour d'Asaka. Il voulait se battre. Asaka, n'en pouvant plus, lui bondit dessus et planta ses griffes près de sa tête, maquant de lui crever un œil. Maxime paniquait, et j'étais sur le point de le faire, moi aussi.

Waru planta sa queue tranchante dans le dos d'Asaka et celle-ci hurla de douleur. Il lui injecta le venin et elle commença à trembler. Il retira la lame et Asaka, prise d'une rage insoutenable, le mordit sur le visage, et, à mon grand étonnement, lui creva un œil. C'était répugnant, et les élèves autour de nous reculèrent de dégout et certains s'en allèrent en courant. Je n'en pouvais plus de les voir combattre ainsi.

«Asaka! Je t'interdis de continuer!»

Maxime réalisa aussi ce que son Pokémon avait fait.

«Waru, reviens immédiatement!»

Les deux Pokémons se reculèrent, malgré leurs douleurs. Je n'étais vraiment pas fier de ma Mangriff. Le directeur de l'école arriva aussitôt, affolé. Et, en fait, je le comprends; le sang s'était répandu dans l'herbe, rendant le terrain roux-brunâtre. Un pur cauchemar. Waru et Asaka furent escortés séparément jusqu'à l'infirmerie. Les élèves étaient pour la plupart en train de parler de ce qui venait de se passer, un brin de panique dans l'atmosphère.

Je m'étais laissé tomber dans l'herbe en position assise, en état de choc, je tentais de concevoir ce qu'Asaka avait fait. Elle qui était d'habitude si douce et calme, crever l'œil d'un Pokémon. Maxime était lui aussi un peu sous le choc, mais il avait rejoint ses amis et se faisait bombarder de questions, tandis que personne ne faisait attention à moi. Une quinzaine de minutes plus tard, une infirmière arriva, la mine triste. Maxime et moi se précipitèrent à sa rencontre, bien que nous savions qu'il était impossible de voir nos Pokémons.

«Waru ne verra plus jamais de son œil gauche. Et Asaka ne pourra pas marcher pendant un mois.»

Maxime avait quasiment la larme à l'œil. Il se foutait carrément d'Asaka, mais il ne concevait pas que Waru soit handicapé d'une œil. Moi, j'étais bien sûr peiné pour Asaka, mais elle guérira bientôt, tandis que Waru sera marqué à vie. Maxime marcha d'un pas lourd vers le saule qui bordait la cour d'école. Je le suivis, bien que je sache que Maxime ne voudrait probablement pas me parler en ce moment, si ce n'est pour m'insulter ou me crier dessus.

Les élèves se tassèrent à notre passage, nous laissant le chemin libre. Maxime alla s'assoir en dessous du saule pleureur. Il me parla d'un ton rageur.

«Pense-tu vraiment que j'ai le goût de te parler?»

«Je sais bien que non. Mais ce n'est pas de ma faute ni de la tienne.»

«Alors pourquoi n'avons-nous pas rappelé nos Pokémons avant? Mais maintenant c'est trop tard. Toi ton Pokémon n'est blessé que temporairement, tandis que le mien aura un handicap tout au long de sa vie à cause de toi et ton bouffon de Pokémon!
Maintenant va-t'en.»

«Arrête. Ton Seviper a provoqué Asaka, il l'a cherché. Et de toute façon, les Mangriffs ont toujours eu le dessus sur les Seviper, tu le sais bien.»

«Facile à dire. C'est toujours de la faute de Waru.»

«Alors dit moi pourquoi tu l'as appelé comme ça.»

«Qu'est-ce que ça change?!»

«Je ne sais pas si tu es au courant, mais Waru veut dire mal en japonais.»

Il baissa le regard.

«Quand on m'a donné son œuf, on m'a dit qu'il devait absolument avoir ce nom, que c'était sa destinée…»

«Ne te demande pas pourquoi il agit ainsi alors.»

«Tu es fou de croire en ça!»

Il se leva et bien décidé à me donner une correction bien qu'il soit plus petit que moi, me pris par le col et me força à me lever. J'étais plus grand, plus âgé et plus fort que lui, il n'avait aucune chance. Mais je n'avais pas le goût de me battre. Je le retins de d'une main en le fixant dans les yeux.

«Vous êtes pareils! Rien que la provocation, tout le temps, tout doit se régler par la violence!»

Il bouillonnait de rage. Je le lâchai et m'en alla en marchant rapidement. Je me rendis jusqu'au lieu de l'accident ou tous les élèves discutaient avec frénésie de ce qui s'était passé. Maxime me suivait, je le voyais du coin de l'œil. Il m'attrapa l'épaule violemment, puis je me retournai. Tout le monde nous regardait.

«Tu as peur de te battre, c'est ça?»

«Tu ne me prendras pas dans tes petites provocations. Je n'ai pas le goût de me battre, c'est tout.»

«Tu n'es qu'un fainéant, tu ne sais pas te battre. C'est pour ça que tu n'entraînes pas tes Pokémons et que tu déteste l'éducation physique. Tu prives tes Pokémons d'un loisir essentiel juste parce que tu es paresseux.»

Il avait touché une de mes cordes sensibles, il le savait très bien. Je ne supportais pas qu'on dise que mes Pokémons étaient malheureux et que je m'en occupais mal. C'était à peu près la seule chose qui me choquait sérieusement. Je m'efforçai de conserver mon calme olympien tout en le fixant droit dans les yeux. Mais c'était peine perdue.

Je lui flanquai un coup de poing dans le visage, le faisant saigner du nez. Il me regarda d'un air rageur et m'envoya un coup de poing dans le ventre. Ça m'a fait mal, mais pas assez pour devoir le lui montrer, ce qui l'a assez déstabilisé. J'empoignai aussitôt le col de son chandail et l'envoya par terre avant de lui donner un coup de pied dans le ventre pour le rendre hors d'état de nuire. Je n'ai beau pas aimer me battre, je ne fais jamais les choses à moitié.

Maxime se tordit de douleur par terre, juste pour faire pitié. Les élèves de cette année ne m'avait jamais vu me battre. Décidément, personne ne cherchais les ennuis : tous les élèves reculèrent à mon approche. Mon sac sur l'épaule, je marchai jusqu'à la forêt bordant la ville. Personne n'osa me suivre. J'étais tellement frustré contre moi-même. J'aurais dû rappeler Asaka avant. Mais je ne l'ai pas fait.

L'école commençait d'une minute à l'autre. Je me dirigeais pourtant dans la direction opposée, cherchant la solitude. Je n'irais pas à l'école dans ces conditions-là, sans Asaka en plus. Maxime et moi étions officiellement devenus des ennemis. Comme si j'avais besoin de ça. L'école tenterait probablement de joindre ma mère, mais à cette heure, elle dort. On ne se voit carrément jamais, pas même la fin de semaine. Dans ma tête, je vis seul dans la maison avec mes Pokémons. Et c'est bien correct ainsi.

Étant rendu au seuil de la forêt, je décidai de me reposer un peu. Je m'assis alors devant un orme en essayant de ne pas penser à ce que j'ai vécu aujourd'hui. Lorsque je revins à mes esprits, il était presque une heure plus tard; c'est fou comme le temps passe vite. J'avais simplement le goût de revoir Asaka, Uranai et Naoki. Mais j'étais trop loin, physiquement et psychologiquement. Mes membres étaient engourdis, je me reposais mais sans apprécier le moment comme je le fais habituellement.

Soudain, un bruit se fit entendre en provenance de la forêt. Je me levai, alerte, et alla voir juste un peu plus loin que l'endroit où je m'étais assoupi. Un deuxième bruit, plus fort cette fois, me guida un peu plus profond dans la forêt. Ce fut ainsi jusqu'à ce que je sois au milieu des arbres sans savoir où j'étais. Évidemment, il fallait que je me perde. Je décidai d'aller jusqu'au bout, suivant les bruits de feuilles, allant toujours plus loin que supposé.

J'étais maintenant au milieu de nulle part, mais je n'avais pas peur. À ce moment précis, un tas de feuille devant moi prit brusquement en feu. Surpris, je reculai et heurtai d'autres flammes. Avant de me rendre compte de ce qui m'arrivait, je me retrouvai encerclé de flammes. J'avais peur, j'étais paniqué. Puis, je me rendis compte que les flammes ne se propageaient plus. Je pus alors retrouver un peu de mon sang froid.

Je toussai à cause de la fumée et cru voir, au loin, à travers le voile gris, un immense Arcanin me fixant…