La Faucheuse. de T-Tylon

(Troisième partie.)


Sinnoh. Route 212B. Marais de Verchamp, maison du Fana de Tesson.

Jeudi 22 Avril. 16 heures 16 minutes.



Qulys Spitch, la Secmin de l'opération dans le marais (Grade intermittent, inférieur à un Admin mais supérieur à un Sbire), trottait ne manière nonchalante autour de ses prisonniers surveillés par ses subordonnés de la journée, un fin sourire d'apparence amicale aux lèvres, qui laissait pourtant transparaitre sans la moindre réelle retenue le dédain qu'elle éprouvait envers eux. Comment de pareils incapables puissent faire partie de l'arène jugée comme étant la plus problématique pour Rising Sun, et censés en plus représenter l'élite des rangers et de la Sylphe sur cette ile ?

Elle continua sa petite marche narquoise devant les prisonniers, passant du groupe d'humains au tas de pokéballs contenant leurs pokémon du regard (ayant enfermés ceux des rangers dans des pokéballs de substitution), et son sourire disparut au profit d'un soupir de déception bruyant, prononcé de façon à ce qu'il soit audible pour tout le monde : elle pensait là tenir l'occasion de s'amuser un peu, de mettre ses talents de combat à l'épreuve. Mais le sort semblait s'acharner contre elle, car ses prisonniers s'étaient révélés doublement plus pitoyables que les sbires sous l'ancien commandement des teams. Elle se prit même à penser qu'elle savait désormais ce qu'avaient dû éprouver les dresseurs de la ligue quand ils s'étaient affrontés, et nota avec un certain amusement l'ironie du moment.

Elle sourit de nouveau, sachant que, contrairement à nombre d'autres membres cherchant activement et hâtivement à monter en grade, quitte à faire n'importe quoi, elle se trouvait être plus calme et réfléchie que la majorité d'entre eux. Sélectionnant avec un soin d'une méticulosité passant pour obsessionnelle les missions qui correspondaient le mieux à ses attentes. Ainsi, contrairement à ce que son apparence juvénile laissait supposer, elle faisait partie des plus âgées et expérimentés de l'ile, et même de l'organisation ; ce même physique lui servant une couverture des plus appréciables envers ses adversaires et interlocuteurs, la mésestimant gravement en ne se basant exclusivement que sur ce critère –comme ses actuels prisonniers d'ailleurs. Elle savait qu'aucun sbire et même la majorité des Admins ne pouvaient rivaliser avec elle en termes de compétences, n'ayant pour la plupart aucunement le recul et l'intelligence nécessaire pour reconnaitre son potentiel et la nécessité qu'elle incarnait pour l'organisation sur l'ile.

Une brève pensée contradictoire lui vint en tête quand son regard se tourna vers les fourrés, sachant qu'elle s'était menti presque involontairement sur ce dernier point. Il y avait bien pourtant un Admin sur cette ile qui avait réussi à gagner son estime et son respect pour ses compétences et son intelligence, outre son apparence plus qu'appréciable qui ne la laissait nullement indifférente. L'Admin réellement en charge de l'opération : Thierry Stark.

Evidemment il s'agit là d'un nom de code, tout comme le sien, mais pour son œil qu'elle se jugeait expert ses aptitudes de meneur et de stratège n'ont rien de fausses ou d'illusoires, et seul un parfait idiot ou un fou irait nier cette évidence. Sa propre équipe et le rôle qu'on lui attribuait généralement avaient attirés sur elle les mêmes regards qu'elle jetait actuellement aux prisonniers de l'arène (même si elle savait que dans son cas cela était correctement justifié), ne la considérant que comme un sac de sable, un punching-ball destiné à prendre tous les coups à leur place ; un rôle dégradant qui n'attirait que la disgrâce sur elle tandis qu'ils pouvaient prétendre à jouer le beau rôle en remuant la queue devant les chefs comme les braves toutous qu'ils étaient réellement… Sauf ce Thierry. Lui avait parfaitement vu outre la façade de son comportement de fausse jeune fille naïve, appréhendant son véritable potentiel avec la justesse acéréed'un Roucarnage, et n'avait choisit personne d'autres pour cette opération jugée prestigieuse par les membres de l'ile.

Elle sourit de nouveau, esquissant une légère mimique narquoise en repensant à la tête qu'avait tirée chaque membre des autres unités prétendantes pour l'opération : la tête d'une communauté se sentant flouée par une personne qu'ils jugeaient moins compétente et méritante qu'eux, éprouvant mépris et frustration envers le comportement inique de l'Admin Thierry. Elle avait appréciée ce moment d'une douceur de velours aux revers de rasoir, lui faisant frissonner l'échine à nouveau en replongeant dans ce souvenir délectable. Elle se dit même que si Thierry continuait sur une telle lancée, il pourrait très bien rapidement arriver au rang de Capitaine en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Et si, comme cela est alloué aux Capitaines nouvellement promus, il la choisissait pour faire partie des Admins qui composeront le nouvel Ost de Rising Sun, dont il sera le commandant, elle lui ferait comprendre qu'elle pourrait se montrer reconnaissante de manière « très imaginative ».

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Elle chassa presque immédiatement ces pensées de son esprit pour revenir à la réalité : Elle était en pleine mission, s'apprêtant à faire face à de vrais dresseurs d'élite qui font passer ses prisonniers pour du menu fretin. Elle ne devait absolument pas commettre l'erreur honnie de baisser sa garde, se rabaissant ainsi de façon disgracieuse et insultante au même rang que les autres misérables sbires composant le reste de l'Ost de Rising Sun sur l'ile. Elle était un membre d'élite, tout comme Thierry et son équipe, les meilleurs de l'organisation à Sinnoh, et ne devaient jamais commettre le moindre impair qui pourrait ruiner à jamais tous leurs efforts (et surtout pas ainsi donner satisfaction aux autres raclures leur servant de « camarades » de la voir échouer au Zénith de sa puissance ; attendant ce moment comme des charognes autour d'une carcasse occupée par une Lionne.)

Pourtant elle se permit à nouveau un fin sourire en pensant que l'Admin Thierry avait réellement réussit à lui taper dans l'œil pour qu'elle se laisse déconcentrer aussi facilement, chose qui ne lui était jamais arrivée auparavant.

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Elle sautilla gaiment à l'extérieur de la maison, fredonnant à l'image de la jeune fille naïve qu'elle donnait l'impression d'être dans son rôle, attirant et sachant parfaitement qu'elle attirait l'attention des prisonniers tout comme ses propres hommes de mains, ne laissant rien au hasard et faisant passer cela pour un comportement irréfléchi et arrogant en apparence, alors qu'il n'en était rien.

Elle passa à côté d'une flaque d'eau stable et calme, et profita de l'occasion qui lui était donnée pour se contempler dans le miroir improvisé qu'il représentait en pensant toujours à l'Admin qui devait probablement la regarder dans les fourrés : visage de jeune fille et longs cheveux orangés en demi-boucles, sertis d'un bandana bleu marqué du signe de la team Aqua, rien dans son physique ne laissait paraitre l'idée qu'elle approchait de la quarantaine : poitrine discrète, mais mise en valeur et amplifiée par son survêtement moulant aux motifs horizontales de marin bleu et blanc, son jean tout aussi bleu couvrait ses longues jambe d'une certaine grâce géométrique d'un parallèle impeccable, tandis que ses hanches ciselées laissées à l'air laissaient voir son nombril d'un élan provoquant de tentation pour quiconque oserait renier à poser le regard dessus. Le froid ne lui faisait pas peur, bien au contraire, elle aimait d'avantage le plaisir que cela lui procurait quand elle se réchauffait par la suite, en combat ou sous la couette d'un lit… Parfois avec quelqu'un d'autre.

Elle finit sa contemplation d'un petit rire cristallin. Se voulant définitivement innocent, mais qui pourtant glaça les sangs de ses sous-fifres les plus proches de sa présence. Eux avaient déjà vu ce qui se cachait sous le masque de leur Secmin, et savaient que sa douceur n'a d'égale que sa perfidie. C'était une malédiction pour eux que d'avoir été assignés sous son commandement. Que d'avoir assisté à sa nomination et promotion au rang de Secmin, de par la recommandation de l'Admin Thierry, devant eux et la cinquantaine de membres triés sur le volet et tout aussi nominés pour participer à l'opération. Une véritable punition et torture que d'avoir vu son visage angélique esquisser un sourire sardonique dans leur direction et s'être reput de leur frustration aussi ouvertement ; se savoir être placés sous l'autorité de ce qu'ils pensaient n'être qu'une garce pataude et arrogante leur retournait les tripes, métaphoriquement parlant…

… Et littéralement parlant quand ils découvrirent sa véritable nature dans le marais.

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Même s'ils étaient bâillonnés et attachés fermement par les cordons de plasto-nylon qui maintenaient leurs membres entravés de tout mouvement, Sarah et quelques autres membres de l'arène avaient réussi à se « hisser » autour de Nate en essayant de cacher ses mains de la vue de leurs geôliers. Les battements de paupières continus du scientifique dans sa direction lui avait fait comprendre qu'il tentait de communiquer en morse avec elle, et il ralenti la cadence pour lui permettre de comprendre chaque lettre pour chaque mot afin de former une phrase : « Pokémontre – toujours – active – signal – arène – renforts – Sarah – couverture – vision – sbire. » Il n'en fallu pas plus qu'elle comprenne ce qu'il attendait d'elle, et avait réussi à inciter discrètement d'autres membres de venir l'aider dans cette tâche en essayant de ne pas se faire repérer.

Ils étaient désormais trois autour de lui pour soustraire ses mains à la vue des sbires. A la base ils n'étaient pas très éloignés de ce dernier, tout au plus un mètres pour celui qui se trouvait dans son dos, et se permit de penser qu'il y'avait peut-être un espoir d'avertir la ligue du danger que représentait désormais Rising Sun pour les archipels. Et si Nate conservait peut-être lui aussi cet espoir, son attitude sérieuse et son visage impassible n'en laissait rien paraitre.

Ne pouvant rien faire d'autre, elle jeta un coup d'œil en direction du tas de pokéball dont l'une d'elle contenait son partenaire de toujours et se mordit la lèvre inférieur de frustration : Cricket n'avait jamais aimé les pokéballs en ne les envisageant nullement comme autrement qu'une forme de « prison », et il redoutait vraiment l'idée d'un jour être forcé d'y recourir pour la bonne cause… C'à n'était malheureusement pas le cas aujourd'hui. Mais Sarah se promit que dès que les renforts seraient là et que Cricket sera libre, elle fera tout ce qui sera en son pouvoir pour lui laisser l'honneur d'être le premier à étancher sa soif de revanche.

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A nouveau l'air fredonné par la harpie servant de leader à cette bande de sbire lui parvint à ses oreilles et un regain de colère se manifesta en elle, tout comme les autres membres dans son champ de vision immédiat. Elle n'avait fait preuve d'aucune pitié ni compassion pour ses propres pokémon, encore moins ceux de ses sous-fifre, les laissant encaisser leurs attaques et souffrir milles-tourments inutiles à leurs place. Mais le plus rageant dans l'histoire était que sa tactique avait payée, et même avec une furieuse et démoniaque efficacité. Si les renforts ne recevaient pas l'avertissement de Nate comme elle l'espérait, elle doutait que même un contingent deux fois plus important que le leur ne tombe dans le même traquenard qu'eux et ne finissent à leur merci.

En parlant de la harpie, celle-ci rentra à nouveau dans les restes de la maison du fana de tesson. Nonchalamment, comme cela était devenue son attitude par défaut, elle s'approcha lentement et calmement du groupe de prisonnier pour les narguer une énième fois, tandis que Sarah notait que ses sous-fifres s'écartaient lentement mais sûrement d'elle-même si elle ne se trouvait pas directement sur son passage, comme un réflexe instinctif ; pour que cette femme leur inspire une telle crainte, cela voulait dire qu'elle n'était encore que plus dangereuse que ce qu'elle n'avait laissée voir.

Cette dernière nota le regard de la chef Ranger d'un air aussi amusé qu'amical, et s'approcha gaiment d'elle comme si elles étaient deux amies de longues dates s'amusant à enquiquiner l'autre.


« Quel dommage d'empêcher une si jolie fille de pouvoir s'exprimer clairement, de me faire entendre le doux timbre de ta voix comme un petit Korillon tout joyeux. »


Le regard que lui rendit la ranger était exactement celui qu'elle attendait : un regard de haine lui faisant comprendre, si elle avait parlée : « Alors retire-moi ce bout de scotch que je te fasse écouter mes insultes, sale garce ! ». Cela l'amusait encore plus de jouer sur leurs nerfs comme un Chaglam avec une pelote de laine. Un petit bonus non négligeable qui enjolivait sa journée somme toute déjà bien remplie. Pourtant, le meilleur restait à venir.


« J'aimerais vraiment te retirer cet horrible bout de scotch faisant office de serrure et qui ruine ton si joli minois, mais cela est malheureusement contraire aux ordres. » Lui fit-elle en « répondant » à sa demande sous-entendue dans son regard.


Cette dernière la fusillait désormais avec une intensité doublée, détestant ce côté arriviste et stéréotypé au possible des méchants qui s'amusent à toujours sortir l'excuse du « ce sont les ordres » en guise d'échappatoire minable. Qulys reconnu et interpréta ce regard sans mal, car elle-même l'avait déjà arboré en pensant à ses collègues pitoyables.

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Par pur sadisme ou par un élan de compréhension mutuel inédit avec elle, partageant une même expérience qu'elles jugeaient toutes deux « méprisante » (de part son manque total de raffinement pour la Secmin), elle se rapprocha d'avantage de la ranger en « l'aidant » à mieux s'installer aux côtés de ses camarades, avec une douceur et une délicatesse virant presque à la sensualité qui fit dresser l'épiderme des sbires et des prisonniers, et hérisser férocement celui de la Ranger.

Une fois assurée que cette dernière était confortablement installée (selon son idée du confort dans cette situation), elle rapprocha son visage du sien d'une mimique de Succube tentant l'âme des malheureux de part son charme irrésistible ; les yeux presque clôt et le sourire agréable, se voulant la plus « séduisante et rassurante possible » envers son interlocutrice. Mais toutes deux savaient parfaitement que ça n'était qu'une façade. Seulement l'une d'entre elle y prenait un plaisir pervers non dissimulé, là ou l'autre était à deux doigts de céder aux plus basses pulsions haineuse de l'être humain en voulant lui donner un coup de tête aussi puissant que celui d'un Tauros.

Ce détail l'amusa et lui fit émettre un fin petit rire cristallin entendu par tout le monde. S'ils n'avaient pas vu ce qui se cachait réellement sous cette apparence joviale, sa beauté et ses manières sensuellement déroutantes aurait fait plier même les plus résistants d'entre eux. Mais désormais qu'ils connaissaient sa véritable nature, la peur qu'elle leur inspirait était suffisante pour les y immuniser complètement.

D'une voix douce comme le velours, elle commença à susurrer vers l'oreille de la ranger de manière suffisamment audible pour être perçue par ses trois autres camarades à côté d'elle.


« Tu sais, j'étais réellement sérieuse sur le principe des ordres. Moi non plus je déteste ce cliché désespérément rasoir que celui représentant l'excuse du « ce sont les ordres. » C'est d'une lâcheté et d'un manque de raffinement évident que seuls ceux qui n'apparaissent que comme des bâtards utilisent pour gagner l'impression d'avoir un tant soit peu de contrôle, et donc de pouvoir. J'ose espérer que tu n'as vu aucun de ces critères apparaitre dans mes qualités, même si je sais que toi et moi ne sommes pas dans les meilleurs termes. »

Une fois de plus, elle traduisit l'expression dans son regard sans une note de difficulté : « Me balance pas tes cracks de supérette à deux pokédollars, j'en ai rien à carrer. Toi et moi on n'a rien de semblable. »Et elle lui répondit de cette expression sensuelle inchangée.

« Ce ne sont pas des cracks, c'est la vérité ma chérie. Tu te souviens au moment de nôtre rencontre, celui où je vous ai conseillée poliment de bien vouloir docilement vous rendre sans étalage inutile de la violence, vous épargnant ainsi l'humiliation d'une défaite cuisante si implacable que vous ne sauriez même pas d'où elle vient ? Etait-ce un mensonge, ma chérie ? »

Elle ne daigna pas cette fois interpréter l'expression contenue dans son regard et enchaina directement.


« Vois-tu chérie, je mens avec un certain raffinement. Rien à voir avec la langue de bois d'un politique. Pas de ça entre nous chérie. La langue de bois est pour moi un manque évident de raffinement car celui qui l'utilise ne cherche pas à assumer ses paroles, les détournant de leur sens comprit pour les faire correspondre à leurs idées et leurs visions des choses. Répugnantes créatures. » Termina-t-elle d'une fine moue de dégoût, d'un ressentiment pourtant bien réel.
« Non, moi je mens mais j'assume mes mensonges comme une toute autre forme d'acte. Le piège qui s'était refermé sur vous t'as sûrement fait comprendre que je n'avais pas mentie sur l'avertissement de la défaite humiliante. Seulement, une fois que vous avez abandonnés toute idée de combat, ce qui m'a déçue je dois dire, je vous avais aussi promis que vos pokémon n'auraient à souffrir d'aucun tort s'ils acceptaient de se rendre… »


Elle émit un nouveau petit rire, mais celui-ci fut marqué d'un timbre sinistre leur grinçant l'ouïe d'une douceur égale à celle d'un stylet perçant leurs tympans. Un rire froid et cruel dénué de toute forme de pitié ou de compassion, prenant plaisir à voir, entendre et faire souffrir ce qui l'entoure.

Même ses propres sbires reculaient d'avantage, leur instinct leur dictant cet acte comme une nécessité pour survivre. Tandis que Sarah avait le malheur de contempler les yeux de sa tortionnaire, bleus comme les tréfonds de l'Océan ; là où règne les ténèbres et le froid de l'abysse des fonds marins, à l'image de son âme dépravée et corrompue.


« … Mais ceci, par contre, était bien un mensonge… » Finit-elle d'un ton cristallin et froid comme la glace.

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L'espace d'un instant, Sarah se félicita de n'avoir céder à sa pulsion de violence en décochant son coup de tête à l'attention de la Secmin, car elle ne devina que trop bien que les tourments qu'elle aurait pu lui infliger en représailles n'auraient même pas reflétés le tort subit initialement –que cette folle aurait commit sur elle ou sur ses amis-.

Elle l'a craignait, elle en avait peur, parce qu'elle avait peur de ce qu'elle pourrait faire subir à son compagnon en voyant déjà ce qu'elle fait subir aux siens.

La Succube nota ce regard avec une satisfaction cachée par son masque de sirène, et elle s'approcha encore d'avantage de la Ranger. Elle passa lentement ses mains autour de son cou, l'enlaçant tendrement, alors que la Ranger interprétait cela comme l'étreinte de Médusa, et lui susurra à nouveau à l'oreille de cette voix mielleusement révulsante.


« Ce que je voulais dire, chérie, c'est que je n'empêchais jamais mes proies de s'exprimer en ma présence ; n'appréciant que de plus bel l'instant de calme qui s'ensuit lorsque je les réduis au silence. »


Ses ongles parfaitement manucurés caressaient la nuque de la Ranger pour ponctuer ses propos, intensifiant la crainte éprouvée par celle-ci en interprétant, au toucher, leur tranchant aussi aiguisé qu'un couteau.


« Il y'a donc une raison bien précise pour laquelle je ne vais pas à l'encontre de mes supérieurs, pour l'instant. Et même si cela fait aussi partie du cliché périmé que représente le méchant dévoilant ses plans à ses victimes, croyant ainsi que plus rien ne peut l'atteindre car il est intimement sûr et certains d'avoir gagné, je vais me donner la peine de t'expliquer pourquoi, chérie, car il n'est plus de besoin pour moi de me retenir à prendre du plaisir. »


Cette assurance causa une impression de chute de température dans les corps des quatre prisonniers pouvant entendre la voix de la Succube. Elle se délecta une fois de plus de cet instant, l'appréciant à sa juste valeur comme tout sommelier un bon vin, mais savait qu'elle ne tenait là qu'un bref apéritif qui venait à attiser sa faim pour le plat de résistance.

Mais dans l'ordre, se dit-elle, après l'apéritif vient l'entrée ; un peu de raffinement et de noblesse dans ce monde de gueux. Le plat de résistance arrivait à grand pas, il ne fallait donc pas chercher à dénaturer le plaisir que lui octroyait ce festin en cédant au plaisir du stress et de l'impatience… Pas tout de suite, du moins.


« Voyiez-vous, nôtre but n'était pas réellement de vous capturer vous précisément via nôtre belle manœuvre. Il s'agissait plutôt d'attirer les personnes qui viendraient à vôtre secours. »


La respiration de Sarah se bloqua pendant une seconde à la révélation de la Secmin, tout comme Nate se figea sur le coup en arrêtant d'émettre du morse via sa pokémontre. Qulys nota avec une certaine pointe d'ironie le fait que le chef scientifique daignait enfin réaliser que ses efforts étaient vains depuis le début, que les chances pour que l'équipe de Rising Sun leur ait laissée leurs pokémontres à cause d'une simple erreur d'appréciation ne soit en fait un acte sciemment induit. Mais il n'avait pas le choix et se devait de saisir cette occasion… Il aurait dû prendre plus en compte le fait que ce soit un piège.


« Et oui, ma petite taupe, vos pokémontres ne vous furent pas retirées à cause d'une erreur de nôtre part, nous vous les avons sciemment laissées. Je vais vous expliquer comment ça devait se passer et comment cela s'est effectivement passer. »

Une note guillerette à l'encontre de Nate, elle le fit tiquer malgré tout sur le fait qu'elle le mettait dans le même sac que ces mustélidés connus pour leur vision inexistante.

« Vous et moi savions depuis le début que vous ne vous seriez jamais rendus face à des personnes faisant parties des même teams que vous vous devez d'arrêter, alors on a parfaitement misé sur le fait que vous ne preniez absolument plus au sérieux vu la « bourde » commise dans vôtre ville… Si « bourde » il en était vraiment. » Finit-elle sur une note mesquine.


Les Rangers et le scientifique notèrent le sous-entendu à la fin de sa phrase avec un poids sur le ventre : ils s'étaient fait avoir depuis le début, et par une stratégie grotesque qu'ils n'avaient même pas repérés depuis tout ce temps, mettant cela sur le compte de leur « légendaire incompétence », s'étant ainsi rabaissés à leur ancien niveau. Une monstrueuse erreur qui avait l'avantage pour Qulys d'apprécier encore plus le tourment que cela représentait pour eux. Mais l'horreur était qu'elle n'avait pas finie dans ses explications, et qu'au contraire elle venait tout juste de commencer.


« En effet, quel serait l'intérêt pour nous d'enlever une bête bande d'écolos et de binoclards tout juste capable d'offrir da la basse qualité en matière de combat et de pokémon ? Tandis que si on vous laissait intentionellement vos pokémontres, que vous en profitiez pour lancer un signal que vous croyiez être un avertissement à l'encontre de la ligue, alors qu'en fait nous l'interceptons pour ne relayer au final qu'une bête balise de détresse servant à attirer vôtre champion et tes deux petites camarades, et surtout leurs équipes de pokémon… »


Les iris des 4 captifs se rétractèrent quand un choc comme ils n'en avaient encore jamais connu se déversa en eux comme la foudre s'abattait sur une forêt vierge. Mais elle ne s'arrêta pas là, voulant pousser l'expérience plus loin et les révélations allant invariablement avec pour en tirer le maximum de plaisir.


« Et cela n'est encore qu'une partie du plan. Je dois avouer qu'avoir entendu dire que la Carchacrok de l'ancienne maitresse eut guéri miraculeusement de blessures mortelles m'intrigua au plus haut point, et que cela pourrait être dû à une baie grâce à la Miss Baie de Sinnoh attisa en moi un regain d'intérêt envers cette petite demoiselle que je ne considérais jusque là que comme une bête jardinière. Mais je ne cherche jamais vraiment à me fier aux apparences. Je me ferais une idée de la demoiselle lorsque j'irais la trouver. Peut-être juste après m'être assurée que plus aucun d'entre vous ne soit en mesure de répéter cela à vos petits camarades… »

Elle éclata d'un petit et bref rire amusé, faisant frissonner d'avantage l'assistance –geôlier comme prisonniers-.

« Ou peut-être que non ? Peut-être que la déesse de la chance vous accordera sa bénédiction et vous permettra miraculeusement d'en réchapper, ce qui ne serait pas pour me déplaire. » Fit-elle sur le ton de l'aveu.
« Il existe toujours une part d'inconnue dans toutes équations, même complexe, qui contribue à ce que l'on appelle « l'inexistence du risque zéro ». Pour éviter de tourner en rond, je vais résumer grossièrement ma pensée : il existera toujours une chance pour vous de vous échapper et de faire rapport de ce que je vous ai dit à vos petits camarades. Et j'en suis plus que consciente, comme vous l'entendez. »


Un nouveau frisson leur traversa l'échine. Dangereuse, cette femme était vraiment dangereuse ; Ce qu'elle laissait paraitre pour une faiblesse était bel et bien un acte parfaitement induit pour attirer ses proies dans ce qui se trouvait être un piège machiavélique. La moindre de ses actions était vraiment réfléchie selon ses propres désirs et envies. Et la peur qu'elle instillait dans le cœur de ses captifs tout comme de ses alliés était plus qu'une preuve suffisante de la dangerosité qu'elle représentait.


« La raison pour laquelle je vous fait part de ces révélations est toute simple : si vous avez la chance d'en réchapper, vous aurez aussi la chance d'évoluer. Considérez cela comme un petit bonus doublant la mise. » Dit-elle d'un ton enjoué, avant de redevenir plus sérieuse.
« Il n'y a rien de plus répugnant au combat que de voir l'un des acteurs échouer à cause d'une stupide et vulgaire erreur ; cela ruine toute la scène comme un étron sur une œuvre d'art. Seulement on apprend bien plus de ses erreurs que de ses réussites. Voilà ce que j'attends de vous si jamais vous vous en tirez : devenez plus forts, plus malins, plus vifs et réactifs qu'avant ; donnez-moi le plaisir de me battre envers des proies dignes de ce nom et de ressentir vos tourments avec toute l'intensité allant avec. Haïssez-moi ou craignez-moi, mais n'arrêtez jamais de chercher à me poursuivre. Je vous donne juste un conseil, au cas où… »


Elle passa lentement l'une de ses mains du coup de la Ranger dans son dos, fit glisser sa main sous ses vêtements pour arriver au contact de sa peau nue, arrivant au niveau de son cœur juste en dessous de son soutien-gorge.


« Quand tu croiras un jour m'avoir à ta merci… Veille-bien à ce qu'un couteau ne vienne pas te poignarder avant… »


Elle piqua sa peau de son ongle à l'image d'une lame pourtant d'une douceur comme la soie, faisant perler du sang de la fine plaie ainsi créée. Elle ramena ensuite sa main devant le visage de la Ranger, terrifiée, s'essuyant du liquide vital d'un revers de sa main sur sa joue, laissant ainsi une trainée d'un rouge macabre en guise de signature.

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[*3]

Puis, comme si cette facette lugubre de sa personnalité n'avait jamais existé, elle fit une tête interloquée d'étonnement, avant de sortir un mouchoir d'une ses poches pour essuyer la trace qu'elle venait de laisser. Comme si elle s'était rendue compte qu'elle avait commit une bavure. Elle reprit sur son ton agréable de jeune fille en s'excusant aimablement.


« Je suis désolée, chérie, je me suis laissée emportée en n'oubliant de t'expliquer la raison principale pour laquelle je ne vous enlève pas vos bayons ; même juste pour toi parce que je t'aime bien. Ce que je peux être distraite des fois. » Fit-elle en se donnant un petit coup mignon sur la tête tout en tirant la langue.
« En fait, comme l'ex maitresse et ses copains viennent dans cette direction, se serait dommage que vous leur expliquiez l'astuce du piège dans lequel vous êtes tombés, vu qu'on va le réutiliser avec eux. Je sais que ça n'est pas très original, et dieu sait que j'adore l'originalité, mais tant que c'est efficace cela me convient aussi. »


Puis, aussi subitement qu'elle passa d'un caractère à un autre, la Succube porta sa main à l'oreillette discrète faisant office de communication et de lien avec l'équipe dans les fourrés, confirmant le fait qu'elle recevait et écoutait la transmission. S'ensuivit un frisson d'effroi général quand son visage d'ange laissa place à un rictus cruel et obscène sans aucune tentative de dissimulation, laissant apparaitre des canines effilées comme des crocs de sa dentition blanche d'albâtre, et se retourna vers la Ranger qui se sentit pétrifiée sur place : son regard dément exultait d'un désir ardent et perfide de répendre et se repaitre d'avance de la souffrance qui sera orchestrée dans les prochains instants.

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Elle déclara d'une voix aussi démente que mielleuse comme possédée par un démon.


« Chérie, il semblerait que nos hôtes soient arrivés. Prie la déesse de la chance qu'elle t'accorde son attention en répondant à ta supplique. Ou alors vous mourrez. »


Et elle sortie de la maison avec ses sbires en laissant les prisonniers en proie au désespoir, l'impression néfaste d'avoir été utilisé et de trahir leurs alliés en les ayant livrés sans savoir à un cruel ennemi. Impression renforcée par le fait, qu'effectivement, ils suivaient les recommandations de la Gorgone en priant pour leur salut, ne pouvant rien faire d'autre.


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[2*]

« Vous avez tous comprit vos rôles ? »


Cynthia se tourna vers les trois pokémon se trouvant à leur côté sur l'aéroglisseur et récapitula le plan avec les deux autres dresseurs, s'assurant à 100% que tout avait été parfaitement compris. L'appareil se trouvait quand à lui à quelques dizaines de mètres de la maison, caché dans l'épais feuillage d'un amas de fourrés procurés par le marais qu'ait trouvé le Cotovol de la championne, les soustrayant ainsi totalement à la vue des sbires guetteurs –sans savoir exactement où ils pouvaient se trouver, mais se doutant d'être surveillés.


« Lovis ? » Reprit-elle à l'attention de ce dernier, qui répondit prestement.

« Je fonce avec l'aéroglisseur comme un dératé sur ces idiots, leur imposant l'excellente idée de bien vouloir se dégager de mon passage, et je m'attelle directement à libérer les otages. Pendant ce temps, Mousse va nous sortir son meilleur Aqua-jet sur le terrain mouillé du marais pour provoquer des éclats d'eau en même temps que des reflets de sa propre image. Frappant encore et encore sans qu'ils ne sachent d'où ça vient, et les mettant à terre sans leur laisser le temps de préparer une riposte. Et si jamais je tombe sur des sbires réticents à me laisser faire, je leur montrerais que ma tenue de catch n'est pas là que pour la frime. »

« Bien. Flo ? »

« J'accompagne Lovis sur l'aéroglisseur et la charge contre la maison, et Silcloud progressera tranquillement à couvert par la diversion opérée par Mousse : Poudre Toxik, Poudre Dodo, Para-Spore, Spore Coton, Balle-Graine dans lesquelles se cacheront des Vampigraines ; Silcloud balancera la totale dans leurs rangs pour tuer dans l'œuf la moindre chance de riposte en mettant leurs pokémon en déroute dès qu'ils quitteront leurs balls. »

« Et Max apportera la cerise sur le gâteau en arrivant en seconde vague pour cueillir au vol ceux qui seront sortis de leurs balls et qui auront bien encaissés les spores, pendant que je reste à couvert dans les fourrés pour coordonner la contre-mesure défensive avec Néo en garde du corps. Leurs guetteurs les ont sans doute avertit de sa présence, et il sera certainement prit à revers, mais je doute fortement qu'ils sachent quel est son réel rôle ; il arrivera en piqué pour les forcer à nouveau à se mettre à couvert, et profitera de l'occasion pour vous ravitailler en E-Coque. »

« Ses « Vœux » n'auraient pas une meilleure efficacité que ses E-Coques pour ça ? » Questionna Flo.

« Si, mais ils mettent un certains temps avant d'agir et n'ont qu'une portée très limité pour être actif sur quelqu'un d'autre. Les E-Coque sont plus efficaces ici, même s'il y'a un risque pour que l'ennemi s'en empare –ce que je doute fortement vu la précision de ma boule de plume. »

« Je crois que c'est bon dans ce cas. » Conclu-t-il en se tournant vers les trois pokémon partageant le même sentiment.
« Vous avez tous vos « bonus » avec vous ? »


Les trois répondirent à la question en montrant les bonus en question : trois baies Prine et plusieurs autres baies anti-faiblesse différentes en fonction de leurs types respectifs ; cachées dans la fleur principale pour le Cotovol, à l'interstice supérieur entre son cou et sa « bouée » pour le Musteflott et, assez curieux, placées dans ses « dreadlocks » pour le Lucario (ce dernier fit quelques gestes vifs de la tête pour voir si elles pouvaient tomber toutes seules sous les choc inévitables qu'entraineront ses manœuvres à hyper vélocité, et fut satisfait de voir qu'il n'en n'était rien –à leur grande surprise, même pour les deux autres pokémon.)

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Cynthia se retourna à nouveau vers la Championne de Vestigion au sujet de la « surprise » de dernier recours.


« C'à m'ennuie un peu d'intégrer une inconnue dans la mise en place d'une stratégie, alors, même si tu n'es pas sûre : que penses-tu qu'elle t'ait donnée dans cette capsule ? »

« Je n'en ai pas la moindre idée. Mais je sais qu'on peut totalement lui faire confiance pour que ça ne soit qu'utile. » Lui répondit-elle immédiatement.

Le champion se prit à rire (avec retenue cela dit, pour éviter de se faire repérer bêtement) en contemplant les barres de capsules bourrées de baies en leur possession.

« Nous voilà à égalité avec eux : nous n'avons aucune idée de ce qu'ils préparent, et eux ne savent même pas avec quoi on arrive. Plus pratique et efficace que des potions ou des objets de combat, on a de quoi changer totalement la donne des types avec cette véritable mine d'or à nôtre disposition. »
Il se tourna avec un certain sourire fortement amusé vers son homologue de Vestigion.
« T'es sacrément pistonnée côté défis pokémon avec la Miss Baie. J'me demande même qui ne profiterait pas plus du statu de l'autre. »

« Essaye juste de ne pas te ruer dessus et de profiter de l'occasion qui t'ait offerte, Lovis, tu n'en retrouveras pas de telles avant un bon moment... Contrairement à moi. » Lui rendit-elle d'un sourire raillant.

« Tu ne m'oublierais pas non plus dans l'équation, par hasard ? » Remarqua l'ex maitresse d'un air faussement outré. Mais elle laissa passer pour reprendre son sérieux et se reconcentrer sur la situation.

« Une fois lancés nous ne devrons strictement plus nous arrêter, sauf pour une excellente raison. Nous devons frapper vite et fort pour ne pas leur laisser le temps de réagir et espérer ainsi prendre l'avantage sur leur nombre grâce à l'initiative. Je n'ai aucune idée de la composition de leurs teams, mais le fait que celles du groupe de Nate et Sarah possèdent une grande diversité de type me fait penser à une aussi bonne variété de leur part. Dans le doute, préparez-vous à faire face à de la glace, du sol et du poison ; on peut être sûr qu'ils possèdent au moins quelques pokémon avec ces caractéristiques. »

« Le poison va être un vrai problème pour moi, mais je m'occuperais des types sol en priorité si j'en vois. » Lui répondit Flo.

« Essaye plutôt de gérer les types Eau, les Sol j'en fait mon affaire. Tu t'étais plutôt bien débrouillée contre moi la dernière fois. » Répondit-il d'un petit sourire en coin.

« Les Glaces sont tout désignés pour Max, tout comme les Spectres et Ténèbres si jamais il y en a. »

Elle se tourna vers les 2 pokémons de ses alliés dresseurs.

« Si jamais vous tombez sur des types Roches et Aciers, essayez de les forcer à rester camper sur leurs positions. Si toi, Mousse, les Roches ne te poseront qu'un souci mineur, ne prend pas de risque avec les Aciers. N'en prend aussi aucun avec les électriques, malgré ta baie Parma : une cage-éclair et on peut dire adieu à ta vitesse et tes reflets. Tu es la pierre angulaire sur laquelle repose tout l'assaut initial. »

Le mustélidé orange fit signe qu'il avait bien prit en note les conseils de l'ancienne maitresse, tout comme la boule bleue à l'aspect de Coton qui voletait lancinement aux côtés de sa dresseuse.

« Je vous rappelle que tout repose sur l'assaut initial et ensuite sur la manière dont vous les harcèlerez. » Reprit-elle. « Ne leur laisser pas un seul instant de répit, pas un seul ; Cela doit être si brutal, si rapide et implacable, qu'ils doivent instantanément avoir l'impression d'avoir à faire à toute une équipe de pokémon en même temps ; qu'ils doivent penser que le marais lui-même est en train d'abattre toute sa fureur sur eux. »


Les trois pokémon se permirent d'esquisser quelques sourires à l'élocution limite exagérée à la fin de la démonstration de l'ancienne maitresse, mais celle-ci les rabroua immédiatement –même s'ils savaient que ça n'était qu'à titre humoristique.


« Vous devez impérativement leur faire croire que nous attaquons avec toutes nos forces, et que nous tombons ainsi dans un piège en leur faisant croire qu'on préparait une attaque surprise. Et s'il y'a des sbires trop surpris par la manœuvre pour n'avoir encore sortit un seul pokémon, un coup modeste à l'arrière du crâne et vous me les envoyez au pays des songes. Ai-je été claire ? »


Leurs sourires disparurent une fois remis à leur place par le regard de l'ancienne maitresse : à l'image d'Opales lisses taillées dans la roche, le gris nuageux naturel de ses yeux s'était mué en un gris de marbre aux reflets de métal à l'ombre des feuillages humides du marais ; Un regard stoïque comme la pierre et inflexible comme l'acier, l'iris au centre nuançant ce dernier comme les fluctuations d'un ciel d'orage prêt à éclater.

Mais surtout çà n'était un regard qui n'imposait qu'une seule attitude à avoir avec elle en guise de réponse : obéissance et devoir. Pas de déconcentration ou de légèreté à avoir avec elle, juste une parfaite concentration et une totale implication dans le combat.


« Encore une chose. » Reprit-elle à l'attention des champions. « Afin de vérifier une théorie sur le silence particulier de ton équipe, j'ai tentée d'accéder à l'une de mes boites de messagerie holo-net servantde leurre pour mes fans les plus collant, mais absolument rien ne s'est produit : Pas de communication pokémontre jusqu'à ce qu'on réduise leur brouilleur en bouillie. »

« Autant chercher un Rattata dans un Bouldeneu. » Lovis pesta d'irritation. « Les marais qui entourent la maison sont denses en vastes. L'Ouest de la maison est principalement parcouru par le flot du fleuve Cohénnien[*] : un « faux lac » remplit d'ilôs tous aussi susceptible de servir de très bonnes cachettes et, en partant du principe que rien ne se trouve à l'Est parce que nous en venons, il reste encore le Nord et le Sud qui couvrent tous deux une très vaste et dense portion de forêt et de marais. On n'a aucun moyen de mettre en déroute leur dispositif si on ne sait pas précisément où il se trouve. »


La remarque du champion méritait d'être posée, sachant qu'en plus ils étaient beaucoup trop limités pour se permettre d'essayer de se trouver à vingt-mille endroits à la fois. Même un amateur en stratégie sait, ne serait-ce que sous forme proverbiale, que l'information est le nerf de la guerre. A ce titre, rétablir les communications avec l'arène et la ligue est d'une priorité égale à celle qui est de secourir les captifs des Teams. Mais le problème qui se posait était évident, avec les quatre formes d'interrogation de base : Qui, Quoi, Où et Comment ? Qui se chargerait de la tâche ? Avec Quoi en guise de moyens dans ce but ? Où devrait-il se rendre et, plus important encore, Comment devrait-il s'y prendre ? L'ironie était que sans information ils n'étaient pas plus avancés.


« C'est pour cela que ce point là passera en second, après le secours des membres de ton arène. » Reprit-elle. « Nate et Sarah doivent tout savoir de leurs méthodes et tactiques, ils sont donc nôtre source d'information pour la suite des opérations. Et même si je ne connais encore moins bien que toi les membres composant ton équipe, je connais un pokémon dont je suis sûr qu'il se trouve parmit les Rangers qui nous apportera toute l'aide nécessaire pour la suite. »


« Rose. »

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Leur attention se retourna vers la Roserade de Flo de retour de sa rapide et discrète reconnaissance du terrain, et s'empressa de faire son rapport sommaire à sa dresseuse vie des gestes approximatifs. Cette dernière fit ensuite la traduction.


« Une dizaine de sbires surveillant la maison. Elle dit ne pas avoir repérée le moindre pokémon aux alentours, des sbires comme de l'arène, et s'excuse de ne pas avoir pu faire plus en s'approchant. »

Excuse qu'elle n'accepta pas en complimentant plutôt la pokémon pour son travail de reconnaissance formidable. L'ex maitresse, quand à elle, contre-interrogea la pokémon plante.

« Juste dix sbires, pas un de plus ? Et tu n'as détectée aucun signe d'activité de leur part ? »

La réponse de la Roserade fut catégorique : pas un de plus, et se garantie d'avoir été parfaitement discrète.

« On n'arrive sur eux, on les bloque, on les assomme, on fonce libérer tout le monde et on tient la maison jusqu'à l'arrivée de Tanguy. » Proposa Flo.

« Je soupçonne la maison de jouer le rôle d'appât visant à vous attirer à l'intérieur. Il faut s'attendre à ce qu'elle puisse être piégée et qu'elle ne se transforme en cage quand le reste en embuscade va chercher à vous sauter dessus. » Contra l'ex maitresse.

« Si c'est un piège crée juste pour nous, qu'est-ce qu'on attend pour s'y précipiter ? » Railla le champion d'une mimique amusée.

« Rien. » Avoua-t-elle d'un même sourire. « Ce serait même impoli de les faire attendre d'avantage. »

« Alors on fonce ! »

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Le ton ayant été donné par la championne des plantes, Lovis braqua le manche directionnel de l'aéroglisseur droit en avant et, à l'image inverse d'une moto démarrant sur les chapeaux de roue, le véhicule décolla brusquement de l'arrière en penchant en avant, et prit rapidement une vitesse de pointe grâce à l'accélération.

Oubliant un tant soit peu l'idée de la parfaite discrétion au vu de la vitesse, cassant branches et balayant fourrés dans un vacarme peu naturel, l'appareil fonça comme un Wailmer affamé au travers de la vase et des hautes herbes, faisant fuir et s'envoler au loin plusieurs pokémon sauvages.

Les guetteurs notèrent cela et en avertirent immédiatement leurs unités d'un brusque changement d'activité dans le secteur : ça bougeait même très vite !

A quelques dizaines de mètres avant de sortir de la cime forestière en trombe avec sa modestie légendaire, Lovis prépara son pouce sur un petit « bouton surprise » spécialement dédié à ses goûts en matière de vitesse en avertissant l'ex-maitresse qui serait temps qu'elle dégage ! Cette dernière lui renvoya un air faussement outré alors que son Lucario la prenait dans ses bras et s'éjecta du véhicule en mouvement à pleine vitesse avant d'atterrir avec grâce et souplesse sur un sol stable du marais, déposant sa passagère avec un égard et un respect totalement opposé aux manières que Lovis réservaient aux sbires.

Et malgré ses connaissances linguistiques étrangères très limitées, ce dernier sortit en trombe de l'orée des bois en exultant sa bonne humeur qui allait se révéler massacrante.


« Fall under my AquaFists you'll see
I'm Crasher Wake, the Knight of Sea ! »


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[*3]


A peine le dernier sbire de la maison sortit de cette dernière pour se ranger aux côtés de ses collègues, leur Secmin devant, que, dans un fracas d'eau et de bois brisé, les champions sortirent de la forêt par l'Est dans un éclat aquatique impressionnant. Fonçant à plein régime droit sur eux.

Ces derniers, plus surpris par l'impressionnante hauteur que prit l'eau de leur éclatante arrivée, ne se rendirent compte que trop tard qu'une sorte de flèche ondulante aux vagues reflets orangés se ruait sur eux avec l'implacable férocité d'un projectile hyper véloce. D'eux d'entre eux furent fauchés par ce dernier dans un Aqua-Jet implacable qui les fit décoller du sol pour aller s'écraser durement dans les échafaudages de construction de la maison. Brisant la cohérence et la structure d'un pan entier de ces derniers sous la puissance de l'impact, et les faisant sombrer dans l'inconscience.

Mais là où ses sbires commençaient à paniquer à la vue de leurs camarades s'écroulant sous les kilos d'acier représentant les restes des échafaudages, leur Secmin arborait un visage d'intense satisfaction.


« Enfin ! » S'écria-t-elle à la vue de ce spectacle réjouissant. « Enfin de l'action ! »


Le Musteflott ne s'était pas arrêté là, et n'avait encore moins attendu la réaction de la Secmin pour continuer son carnage : appliquant à la lettre les recommandations de l'ex maitresse, il s'était rué sur le sbire le plus loin de sa position pour doublement profiter de récupérer sa vitesse, passée dans le choc des deux premiers sbires, et en même tant le réduire au silence d'un coup de patte derrière la nuque (métaphoriquement parlant ; le laissant en vie.)

Les autres commencèrent à se mettre en formation par deux par défaut pour faire face au pokémon en agrippant leurs balls, comme c'était prévu à la base, mais se ravisèrent vite en se rendant compte qu'ils avaient oubliés l'aéroglisseur, de part le Musteflott, et que ce dernier fonçait sur eux avec la folle mais néanmoins ferme et surtout visible intention de les écraser ! Les plus proches s'écartèrent en sautant maladroitement sur le côté, laissant ainsi s'échapper les précieuses balls renfermant leurs pokémon dans la vase, et leur faisant perdre du temps.

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« ET DE CINQ ! »


Lovis s'époumonait par-dessus le double vacarme d'eau éclatée que son pokémon et lui-même provoquait, prenant un véritable plaisir à élargir son tableau de chasse et cédant à l'euphorie que cela lui prodiguait d'obtenir sa revanche sur ces derniers.

Au moment où il arrivait vers deux autres sbires en se rapprochant d'avantage de la maison, et que ces deux derniers étaient sur le point de s'échapper comme les deux précédent, une femme en tenue plutôt légère s'interposa sur le chemin du véhicule maraudeur, un sourire vicieux aux lèvres. Il n'en fallut pas plus pour Lovis et Flo d'en déduire qu'elle devait être leur chef. Ce qui fut confirmé quand cette dernière saisit une ball à sa ceinture de la façon la plus calme et naturelle qui soit, et n'en face sortir au dernier moment –droit devant l'aéroglisseur- une espèce de gros rocher bardé de pics et autres pieux menaçant de sa coquille couleur de Parme.


« Merde, un Crustabri ! Lovis, dégage-nous de là ! » Cria Flo paniquée à l'idée de se retrouver empalés sur ce dernier.

« Il est pas né le mollusque qui arrêtera Lovis le Teigneux ! Accroches-toi fillette, ça va décoiffer ! »


N'ayant été informés que très sommairement sur les caractéristiques de l'aéroglisseur, Flo et la Secmin furent stupéfaites aux premiers abords par la réaction du champion, qui fut de foncer encore plus vite sur le Mollusque des Glaces (tout aussi étonné mais paré à recevoir le bonhomme, toutes pointes braquées sur lui). Mais celui-ci, au dernier moment, alors qu'ils allaient percuter de plein fouet le pokémon, finit par enclencher le « bouton surprise » qu'il gardait en réserve pour activer le potentiel maximal des répulseurs pour l'instant d'une seule seconde…

… Qui vit décoller et s'envoler l'aéroglisseur comme un ressort dans un bond de plusieurs mètres de haut, évitant le coquillage, la Secmin et le reste du plan de bataille pendant quelques secondes -en laissant pantois les occupant du marais jusqu'à l'ex maitresse dans les fourrés- avant de ré-atterrir en trombe plus loin dans un nouveau fracas aquatique grandiose.


« OUI ! »


La Secmin laissa exprimer à nouveau sa joie par l'excitation du moment : Enfin des proies dignes d'intérêt, et inventives par-dessus le marché ! Une partie qui allait se révéler être grandiose ! Et un sourire sournois lui barra les lèvres lorsqu'elle vit que le coussin du véhicule avait éclaté à l'impact et que l'aéroglisseur ralentissait. Conformément à ses plans.

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« Qu'est-ce qui se passe ? »Demanda Flo. « Ton espèce de Jet a pas tenu la manœuvre ?! »

« C'est pas ça ; j'ai une forte déperdition d'énergie venant du répulseur central. Je sais pas comment c'est possible avec le saut que j'ai fait, mais le moteur est touché ! » Pesta-t-il un bon coup alors que leur objectif n'était qu'à moins d'une trentaine de mètres d'eux.


Ils se retournèrent pour voir que le reste des sbires avaient finit par faire sortir leurs pokémon, grâce à l'intervention de leur leader (qui campait calmement dans sa position sans prêter nulle attention à la frénésie environnante), et Lovis ragea en reconnaissant que les craintes de Cynthia étaient fondées, car tous les sbires restant firent tous sortirent l'équivalent de six pokémon chacun.

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Malgré les efforts louables du Musteflott pour faire face à l'équivalent de plus d'une trentaine de pokémon seul (dont la majorité était constituée de Noeunoeuf se clonant), aidé de ses reflets et sa formidable vitesse compensant la faible combativité de ses adversaires ; leur nombre et la profusion d'attaques Pilonnage, Balle-Graine et Vampigraines lui rendaient la tâche Olympienne sans les conseils de son dresseur. Crocs-Givre et Aqua-Jet étaient devenus ses attaques par défaut au travers de ses images troublées de miroir, mais il ne tiendrait pas la cadence éternellement.


« Flo tu te charges d'aller fouiller la baraque au plus vite. J'vais aider Mousse ! » Dit-il en lâchant le manche et se préparant à sauter dans la vase.

« ATTENDS ! » La retint-elle au dernier moment par le bras, y mettant toutes ses forces vu sa carrure.

« Quoi ?! » Commença-t-il sur un début de frustration par le mouvement entravant de la championne, avant de virer au pâle de consternation en voyant la raison de cette retenue qu'elle pointait du doigt : plusieurs dizaines de petits picots de couleurs sombres camouflés dans la boue.

« Des Pics toxik et des Picots. » Se rendit-il compte. S'il avait posé in seul pied à terre il aurait été handicapé immédiatement, dans le meilleur des cas.


Flo fit sortir sa Roserade de sa ball en lui demandant de dégager tout ça à coup de liane, et c'est à cet instant que Lovis se rendit compte que son Cotovol était accroché fermement à son dos au lieu d'être aux côtés de son Musteflott.


« Qu'est-ce qu'il fait encore là lui ? J'croyais qu'il devait couvrir Mousse ?! »

« On n'a pas vraiment été mit au courant du numéro que t'allais nous faire, tu vois ! Et c'est pas le moment pour nous crêper le chignon ! Parce que ta manœuvre a modifiée tout nôtre plan d'intervention ! » La réprimandait-il. Chose à laquelle il ne put se défendre.


Elle décrocha son compagnon cotonneux de son dos (peu habitué à ce genre de sensation forte, surtout quand il n'y est pas préparé ; nature timide oblige), et ce dernier comprit qu'il pouvait à nouveau voleter dans les airs. Elle se tourna ensuite vers sa Roserade nouvellement sortie, qui balayait le reste des pics à proximité de ses lianes de ronces.


« Léanore, tu m'accompagnes et tu dégages tout ce qui ressemble de près ou de loin à ces picots. Silcloud, toit tu vas avec Lovis et tu fais comme on avait dit. Ne lésine pas sur les poudres. »

« Je vais sortir Moïse ; Ca va être finit en un rien de temps cette histoire… » Déclara-t-il en voyant la lutte perdue d'avance que sa loutre orangée menait héroïquement.

« Surtout pas ! Regarde. »


Une nouvelle fois la championne des plantes arrêta le teigneux des mers sur une injonction lourde de sens. Sa Roserade tendait devant eux la source de la mort du répulseur : un petit rocher taillé en pic aux bords saillant irréguliers, tranchant et déchirant comme des crocs. Et à nouveau Lovis loua l'instinct dont faisait preuve Flo.


« Des pièges de Roc. Ils nous lâchent la totale côté casse-couille ; l'endroit doit être un vrai champ de mine. Si j'avais sortis Moïse, il se serait fait tailladé à cause de sa carrure. »

« Cynthia avait raison, ils attendaient bien que nous envoyions la sauce sur eux. Heureusement qu'elle avait anticipée. » Elle soupira brèvement. « On n'a pas le temps ni les moyens pour déminer l'endroit, et on doit s'adapter rapidement pour faire repencher la balance. Lovis, t'as pas un pokémon qui pourrait gérer ces merdes comme Mousse ? »

« J'ai bien Samba, mon Ludicolo. Il est très agile pour éviter les coups. Mais il n'est pas aussi rapide que Mousse, même sous la pluie. Et je ne peux pas lancer une danse-pluie avec nôtre joker. »

« Tant pis, on n'a pas le choix ! » Trancha-t-elle en sautant du véhicule immobilisé pour suivre la route que lui dégageait sa Roserade vers la maison. Elle se permit de murmurer à voix basse d'espérer que Cynthia s'était adapté aux changements avec un nouvel angle d'approche. Fais chier : pourquoi les plans ne se déroulent jamais comme prévu !?


Lovis vit la boule coton de sa comparse se mettre à son niveau, prêt à lui obéir sur la passation de sa dresseuse, et il prit une super ball soulignées de couleurs aux motifs festifs. Un sourire aux lèvres en pensant à l'ironie du moment. La fête étant bien partie pour continuer.


« Allez ! Samba, c'est partit ! »

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Lentement… Il faut apprécier cet instant lentement… Chaque seconde compte, pensait-elle : les cris des pokémon subissant l'incroyable fureur du favoris de Verchamp se mélangeant à ceux de ses sbires paniqués qui balançaient des ordres peu assurés, tout en réclamant un soutien qui n'arriverait jamais. S'ensuivait le fracas de l'eau à chaque attaque, chaque impact, arrachant une nouvelle plainte de la part d'un pauvre « combattant » luttant plus pour sa propre sécurité que celle de ses alliés, quand ce n'étaient pas ses picots et ses pièges de roc qu'ils tentaient vainement d'esquiver avec la même grâce que celle du Musteflott. Oui, elle avait bien pensée qu'il était gracieux. Ce pokémon avait attiré sur lui le regard admiratif de la Secmin de part sa capacité presque irréelle à enchainer un tel bal d'esquive et d'attaque au travers d'un terrain qu'elle avait pourtant si soigneusement soigné pour être traitre.

D'autant plus qu'il s'en tirait admirablement bien face à des pokémon conditionnés pour être de parfaits cafards dans leur difficulté à être écrasés : des Noeunoeufs et des Moufouettes ; De véritables petits soldats qui remplissaient à merveille leur rôle en encaissant ces attaques comme des sacs de sables…

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Elle délaissa cette merveilleuse scène, à contrecœur, pour retourner son attention vers l'épave du véhicule autoporté, plus précisément vers ses passagers. Oh, la championne des Plantes méritait bien son titre : elle avait découvert ses petits pièges du premier coup, bien plus rapidement que n'importe qui avant elle. Heureusement pour son homologue plus simple d'esprit ; un pas à terre et on aurait pu le considérer hors-jeu.

Malheureusement elle semblait être plus vive d'esprit qu'elle ne le pensait : sa Roserade faisait un véritable nettoyage de fond parmi ses petits picots, et se dirigeait bien trop facilement vers la maison à son goût. Il y'avait bien deux sbires, sur les cinq valides, qui se rendirent compte de cela et changeaient de cible du Musteflott pour passer à la championne, mais elle se doutait que ce dernier et le champion de Verchamp pourrait profiter de cette erreur d'appréciation tactique pour les briser comme des allumettes en profitant de cette grossière dispersion.

Elle tourna donc son attention vers le sbire le plus proche d'elle qui s'était jeté dans la boue pour esquiver l'aéroglisseur, cherchant lentement ses balls en évitant les picots, et passa outre sa nouvelle apparence vaseuse pour s'adresser à lui d'un ton froid emplit de dédain.


« Chargez-vous du Musteflott, toi et l'autre. » Fit-elle en indiquant d'un infime signe de tête son comparse dans la même situation que lui.

« Je n'ai récupéré que deux balls ! » Répondit-il d'un ton apeuré mais clair.


Qulys ne cilla pas un seul instant, malgré l'appréhension que ressentait vivement le sbire. Au lieu de cela, elle saisit une autre ball à sa ceinture et en fit sortir un Grahyena. Mais là où le sbire craignait au début que, comme il pouvait le suspecter de la part de cette espèce, le chien ténébreux ne lui fasse une tête effrayante de carnassier avide de sang, le regard d'un tueur dans les yeux, son expression était plus figée dans une mimique suppliante à l'attention de n'importe qui pourrait l'aider ; comme s'il était prisonnier de sa propre chair, dans son propre corps.

Et, ironiquement, le sbire en vint presque à penser qu'il aurait préféré voir une tête meurtrière sur le visage du pokémon, plutôt que le rictus de désespoir qui s'y trouvait à la place.

La Secmin ne prit même pas la peine de noter ce bref moment pitoyable entre son chien et le sbire, et l'envoya directement au casse-pipe.


« Cherche. » Fit-elle d'un ton dédaigneux en indiquant une ball comme objet de référence.


Le sbire fut terrifié. Dégouté mais surtout terrifié par la réaction du pokémon : ce dernier se jeta désespérément dans la vase à la recherche des objets, s'entaillant et s'ouvrant la chair au contact des picots sans hésiter un seul instant. Il poussait des couinements de douleur qui lui indiquait qu'il souffrait effectivement de cette véritable torture, que chaque nouvelle entaille lui arrachait un peu plus de chair et de raison dans son corps meurtri, mais il ne ralentissait pas la cadence. Il était rapide, cruellement plus rapide au fur et à mesure qu'il trouvait et rapportait ses balls. Une par une le chien les déposait devant lui, mais repartait tout aussi vite en mettant tous ses efforts à ne pas croiser le regard de sa dresseuse, qui le toisait comme un entraineur qui chronométrait son poulain dans sa course, jugeant et jaugeant ses aptitudes, mais qui ne récompensait l'effort que de manière pénalisante dans tous les cas.

Ce qui terrifia vraiment le sbire, c'est que pour que ce pokémon, connu pour être fort de caractère et extrêmement farouche -surtout avec l'être humain-, puisse obéir aussi aveuglément à des ordres aussi inhumains… C'est qu'il préfère encore ce sort plutôt que quelque chose de si terrible que le sbire ne voulait jamais chercher à connaitre.

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Très vite, lui et son comparse se retrouvèrent debout avec leurs douze balls. Leur supérieure, quand à elle, toisait le pokémon d'un air hautain et parfaitement dédaigneux, là où celui-ci était en position assise, mais qui courbait l'échine au point que son museau pouvait presque toucher le sol. Après quelques seconde supplémentaires, elle sortit d'une de ses poches un petit spray aux tons colorés identiques à celui du Crustabri –mauve pâle et violet-, et en aspergea quelques petites doses sur les plaies les plus grosses du Grayhena.

Les sbires réfrénèrent comme ils pouvaient la mimique de pitié et de dégout qu'ils ressentaient envers le pauvre chien : c'était juste à peine suffisant pour engourdir la douleur. Mais ce dernier se laissait faire docilement ; aussi docilement qu'un esclave subissait les caprices impitoyables de son maitre.

Une fois les « malheureuses » pulsions effectuées, comme si cela était une tâche ingrate, la Secmin reporta son attention vers les deux sbires, à l'image d'un enfant regardant une fourmi.


« Que faites-vous encore là ? »


Ils ne répondirent pas, ils n'en avaient pas le courage –plutôt la folie. Ils s'éloignèrent rapidement de cette dernière pour courir en direction des combats, fournissant un zèle rare à mettre autant de distance possible entre eux et elle. Ce qu'elle nota d'un infime sourire amusé, juste l'espace d'un instant.

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Les deux sbires firent sortirent leurs pokémon de leurs balls encrassées juste à temps : Mousse avait détecté la nouvelle menace et leurra trois fois la trentaine d'adversaire qu'il affrontait, avec trois reflets, avant de s'élancer en piqué sur ces derniers pour les empêcher d'agir et de devenir une nouvelle source de nuisance.


« Mousse, passe à droite ! »


L'ordre de la voix forte manifestée par son dresseur lui sauva la mise. Dans un réflexe instinctif qu'il eut acquiert au court de ces innombrables séances d'entrainement à l'arène dans les combats à haute vitesse, là où la moindre faute d'attention d'un quinzième de seconde peut être fatal, il esquiva la bordée de pics tirée par le Crustabri à l'endroit théorique où il aurait dû se trouver une seconde plus tard.

Il s'arrêta un bref instant pour voir la taille des projectiles de Picanon, gros comme des bûches, et il remercia intérieurement son dresseur pour sa réactivité.


« Te relâche pas maintenant : Hâte ! »


Son dresseur lui avait dit « passe à droite », il en déduisit donc que c'était une direction sûre du point de vue subjectif du dresseur, le pokémon étant beaucoup trop occupé dans l'action pour savoir où pouvait se trouver une position « sure » dans un endroit aussi traitre. Il oublia donc le combo des reflets / Aqua-Jet pour mettre toutes ses ressources dans la vitesse et s'éloigner de sa position actuelle sur le nouvel ordre du champion. Encore une fois juste à temps : un chien gris au pelage noir se retrouva à mordre férocement dans le vide à l'endroit où se trouvait encore sa tête il y'avait quelques instants.

Au son du claquement sec de ses crocs s'entrechoquant, le Musteflott sut à nouveau qu'il devait la vie à son dresseur. Mais il sut surtout que ça n'était plus du tout comme à l'arène ou dans les matchs officiels, là où tout était prévu pour que les affrontements ne se révèlent jamais être dangereux. Là ses adversaires luttaient avec la volonté de tuer. De LE tuer. Et cette cruelle révélation lui rappela un sentiment qu'il n'avait plus connu depuis des années après sa rencontre avec Lovis : la peur de mourir ; de savoir qu'à chaque instant il doit craindre pour sa survie.

L'hésitation qui en résultat le fit perdre l'initiative, la précieuse initiative sur laquelle tout reposait, sur laquelle Cynthia avait si lourdement insistée. Son adversaire canidé, lui, n'en fit rien. Il en profita pour la reprendre et se ruer sur lui, le poursuivre avec la même volonté de survie qui avait traversé le mustélidé orange pendant un instant, sauf que le Grahyena la ressentait quotidiennement avec une intensité à en faire pâlir celle du Musteflott.

Ce dernier pouvait encore remercier son dresseur, et surtout les années d'entrainement qui ont fait de lui un champion de son espèce. Il esquiva une suite d'attaque de Crocs-Eclair lancés par le chien ténébreux uniquement grâce à ses réflexes acquis jusque là. Mais l'hésitation se manifesta de nouveau en voyant que son adversaire ne se battait pas pour l'envie de tuer ou le plaisir de tuer : il se battait avec la rage du désespoir ; il se battait avec tout ce qu'il avait comme si plus que sa propre vie en dépendait pour échapper à un sort bien pire que la mort.

La conclusion de cette réflexion fut fatale au Musteflott, qui n'entendit l'avertissement de Lovis et ne vit que trop tard le piège de roc sur lequel il posait sa patte pour esquiver une nouveau Croc-Eclair. La forme tranchante du petit rocher lui transperça la peau et entailla sa chair en sectionnant une partie de ses tendons, le faisant s'écrouler à terre dans un cri de douleur.

Le Grahyena n'hésita pas un seul instant. Il profita de cette chance inouïe pour achever le pokémon blessé en ouvrant et montrant sa gueule bardée de crocs parcourue de fins arcs électrique, se préparant à mordre en mettant toute ses forces.

Mousse ne s'était jamais posé la question de savoir ce que pouvait être la mort, pensant qu'il ne le découvrirait que bien plus tard une fois atteint l'âge honorable auquel un Musteflott peut prétendre. Jamais il n'aurait cru qu'elle s'achèverait comme ça, aussi brutalement. Il voyait les crocs, voyait la détermination dont ils allaient faire preuve pour le mordre, pour sectionner son cou comme une vulgaire brindille. C'a allait être terriblement douloureux, il le savait ! Il ne voulait pas mourir !

Il cria dans un réflexe purement primaire avant de fermer les yeux pour ne pas voir l'horreur qui allait le frapper, et qui pourtant frappait tout le monde de la même manière depuis la nuit des temps.

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« COLO ! »


Dans un fracas terrible, le Musteflott se sentit comme repoussé en arrière par un vent puissant sortit de nulle part, ayant comme détoné tout d'un coup. Il fut projeté sur des mètres plus loin par la détonation, la douleur dans sa patte vrillant de plus belle jusqu'à son cerveau, et il ouvra les yeux à la révélation de cette dernière information : la douleur est synonyme de vie. Il n'est donc pas mort.


« Mousse ! Répond-moi mon vieux ! »


Son dresseur l'avait rejoint et se trouvait à côté de lui, ou plutôt n'était-ce pas lui qui fut projeté vers son dresseur ? Il n'en savait rien. Seulement il regarda dans la direction d'où il fut projeté pour voir ce qui s'était passé, ignorant son dresseur sans vraiment le vouloir, et vit une espèce de gros palmipède recouvert d'une forme de fourrure aux motifs lézardé, avec un énorme nénuphar en guise de sombrero sur la tête, qui se déhanchait en rythme avec une musique qui ne semblait être nulle part. L'une de ses deux mains encore fumante après le Mitra-Poing dont il venait d'honorer le pauvre Grahyena.

Samba, le Ludicolo au déhanché le plus anarchique le l'Ile, venait d'entrer dans la place.


« Vas-y p'tit gars, montre-moi ta blessure. » Dit-il en sortant un spray identique dans sa forme à celui de la Secmin, mais plus gros avec une couleur tirant vers le rose fuchsia.


Son pokémon obtempéra en lui montrant la blessure et, même s'il ne la voyait pas directement, devina tout de suite que c'était moche au vu des crispations qui se lisaient sur le visage du champion. Mais avant que ce dernier ne tente de recourir au soin qu'il venait de sortir, Mousse vit que les pokémon qu'il tenait en respect depuis tout à l'heure commençaient à affluer dangereusement dans leur direction. Il émit un cri en montrant de la tête le danger à son champion, mais ce dernier restait concentrer sur sa blessure comme s'il n'y prêtait pas attention. Et, avant que Mousse ne retente une nouvelle fois de l'avertir en vain, Lovis rassura ce dernier d'un sourire.


« T'inquiète pas, on n'est pas tout seul. »


Ne comprenant… Enfin, ne cherchant pas à comprendre ce qu'il voulait sous-entendre par là, le Musteflott tenta à nouveau d'attirer l'attention de son dresseur vers la véritable petite marée de Noeunoeuf et de Moufouettes qui convergeait vers leur position, prête à frapper… Jusqu'à ce que, un à un, ces derniers ne ralentissent leur course pour certains, s'arrêtèrent pour d'autre ; certains toussant, crachant, cherchant à expectorer la chose indésirable qui leur donnait l'impression d'avoir les poumons rongés ; là ou d'autres étaient parcourus de spasmes violent comme des chocs électriques…

Avant même de chercher à comprendre ce qu'il se passait, Mousse vit comme une espèce de très fine brume multicolorée se répandre dans les environs. Plus précisément vers les pokémon des sbires qui cherchaient à profiter de l'occasion pour se venger de la loutre orange. Son champion décocha cette fois-ci un véritable sourire franc en lui indiquant le ciel de son doigt. Mousse leva les yeux, en suivant la direction indiquée, et vit Silcloud battre frénétiquement de ses « ailes de coton » en survolant rapidement les environs à l'image d'une petite fée mal intentionnée, libérant des tonnes de spores empoisonnées dans l'air.

Une fois de plus son dresseur prit les devant pour le rassurer au sujet de ses poisons.


« Flo est une sacrée vicieuse. Elle a entrainée la boule cotonneuse au dessus de nos têtes pour que ses spores s'accrochent précisément sur des cibles données. La brume que tu vois ne sont que les reflets diffus de ses spores pour donner la fausse impression qu'un véritable nuage toxique a envahit la zone… Vicieuse est un faible mot. » Termina-t-il sur un sourire rassurant en terminant de traiter la plaie.


Le pokémon acquiesça en remerciant son dresseur, et plus subtilement Silcloud. Mais il savait aussi que Lovis ne lui avait pas tout dit. Lovis omit de lui dire que pour qu'une poudre de spore puisse être aussi précise, il faut qu'elle accroche fermement à sa cible, et pour accrocher fermement à sa cible sans le risque qu'elle puisse atteindre d'autres pokémon, il faut qu'elle soit bien plus lourde et concentrée. Au point que même des types poison aient à en subir les pleins effets… Cela veut dire que Silcloud gaspille beaucoup plus de ses réserves à produire et balancer autant de poudre différentes de cette qualité que s'il avait lancé les normales.

Mais bon, à la base c'est un pokémon qui cherche à se défendre et à fuir, il a évolué comme ça. On va pas lui jeter la pierre de ne pas avoir naturellement évolué avec l'option « j'essaye de faire gaffe à ce que tout le monde ne respire pas un truc dangereux ». C'est déjà admirable que Flo ait obtenu ce résultat avec lui.

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En parlant du loup. Flo était pendant ce temps aux prises avec les deux autres sbires, et surtout la foutue multitude de Noeunoeufs qui lui barrait la route et qui lui mettait les nerfs à vif avec leur foutue manie à se séparer en plusieurs sous-groupes qui lui rendaient la tâche encore plus longue et éreintante.

Mais rien qu'un Tengalice tout frais sortit de sa ball, les yeux emplit de rage, ne pouvait écraser. Lovis pouvait même l'entendre rouspéter, malgré la distance et les bruits de combat.


« MAIS VOUS ALLEZ DEGAGER, PUTAINS DE MORPIONS ?! »


Bon, d'accord… C'était plus que rouspéter. Et ça ce comprenait au vu des efforts désespérés des sbires pour lui mettre des bâtons dans les roues : les Noeunoeufs formaient des lignes réduite de taille mais très nombreuses, entourant la championne et ses deux pokémon comme une meute, et les pilonnaient de toutes part en se cachant derrière des formations de Protection qui réduisaient significativement les efforts physique de ses pokémon pour les mettre à terre… Jusqu'à ce que les Vibrobscur commencent à prélever leurs tributs.

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Il n'était pas lieu de s'inquiéter pour elle, pensa-t-il. En fait, il faudrait mieux s'inquiéter pour eux ! Mais Lovis cessa de se préoccuper de la situation de FLo pour revenir à la sienne : Silcloud était rapidement venu à court de poudre, et l'avait rejoint, lui et Mousse, comme sa dresseuse le lui avait ordonnée une fois ses réserves toxiques vidées. Il restait encore un nombre significatif de bestioles, l'équivalent de deux teams et demi encore apte à combattre en face d'eux. Et, au vu de l'état de Mousse, il doutait que ce dernier puisse leur être d'une utilité pour se défendre.

Heureusement pour eux, les sbires restant et leurs pokémon délaissèrent presque complètement le champion et son pokémon affaiblit, au profit du nouveau venu qui, à juste titre, les entrainait dans un rythme fréntétique.

Lovis reporta d'ailleurs son attention vers leur leader, étonné de voir qu'elle n'esquissait pas le moindre geste pour venir leur prêter main forte. Puis il en vient rapidement à être écœuré en voyant que son Grahyena, le même duquel Samba avait sauvé son Musteflott, gisait juste à côté d'elle dans la boue, à terre, remuant faiblement comme un animal à l'agonie ; tandis qu'elle-même se trouvait assise sur l'un des pics de son Crustabri, les jambes en croix, les bras accoudés sur ces dernière en tenant sa tête sur les revers de ses mains, l'air innocent en souriant doucement : la scène lui apparaissait comme une pièce de théâtre, et n'avait, semble-t-il, même pas remarquée son pokémon ténébreux projeté à ses côté… Comme si il n'existait même pas pour elle, ou qu'il ne méritait pas son attention.

Un relent de colère monta au visage du champion, sentant bouillir son sang sous la pression de cette dernière: comment pouvait-il exister de tels êtres emplis d'une telle cruauté vis-à-vis d'un autre être ? Il ne cherchait absolument pas une réponse à cette dernière, et n'en accepterait de toute façon aucune justification. La seule idée que la mettre à terre mettrait en même temps fin au combat fut suffisante pour lui de s'en prendre à elle.

Il prit néanmoins le temps de prendre une profonde et longue inspiration pour calmer ses nerfs. Flo lui a démontrée subtilement que, même si elle n'était pas le principal danger, cette femme était dotée d'un sens du combat bien plus développé que celui de ses collègues. Hors s'il l'affrontait aveuglé par la colère, il se ferait aplatir comme une crêpe en faisant des erreurs de débutant. A la place, il esquissa un sourire revanchard en pensant à la surprise qu'allait leur révéler le nouvel arrivant ; une surprise qui a le rythme dans la peau. Il ne pensait d'ailleurs la réserver que pour Flo lors de leur revanche, lui en faire la surprise, mais vu l'urgence de la situation : il n'avait pas le choix.

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Le reste des sbires et des pokémon entouraient désormais le Ludicolo, qui continuait un petit déhanché comme si de rien n'était malgré sa situation visiblement fort peu enviable. En fait, il n'en avait rien à faire, car il ne considérait pas qu'il fût en danger. Au contraire, il semblait même content à l'idée d'être aussi bien entouré ; ça ressemblait à une fête pour lui !

C'est là que son dresseur cria à son attention, un cri emplit d'une joie sournoise non dissimulée à l'idée que la fête allait vraiment commencer, et, même si sa mimique festive par défaut ne laissa rien transparaitre : Samba souriait.


« SAMBA, C'EST PARTI ! »


Le champion saisit sa pokémontre à son poignet, la régla en mode haut-parleur en amplifiant le son à fond, et chargea une des musiques qu'il gardait dans la mémoire de son petit gadget, qui commença à résonner de ses notes enfiévrés dans le marais.

Les sbires crurent d'abord à une blague, que le champion avait pété un câble ou que c'était une tentative de diversion. Il n'avait aucune idée que cette simple musique allait leur faire vivre un enfer.

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[ http://www.youtube.com/watch?v=o1R5OKB6ad4 ; pour l'ambiance si vous voulez ]
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Les Ludicolos sont connus pour trois choses : la première est qu'ils sont amicaux, la seconde qu'ils sont d'excellents danseurs et ne ratent jamais une occasion de faire la fête sur une bonne musique, et la troisième…

C'est qu'ils sont ingérables une fois lancés dans leurs danses.

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Commençant à suivre le rythme de la musique, Samba commença à effectuer les pas de dance de base en sautant d'un pied sur l'autre, avant de sauter en flèche sur le sbire le plus proche –totalement prit au dépourvu par la vitesse du colosse qui lui était apparut comme pataud- et l'envoya dans les roses d'un Dynamopoing du tonnerre.

Les autres finirent par réagir à la menace d'une nouvelle ampleur que représentait le Ludicolo, et les Noeunoeufs commencèrent à pilonner le palmipède plante à coup d'obus de formes ovales… Qui se retournèrent contre eux quand le Ludicolo, entrainé comme jamais dans la fiesta, baissa et tourna la tête en rythme avec la musique, récupérant les projectiles sur le dessus de son sombrero, les faisant tournoyer dedans comme des boules dans un jeu de loterie, et les renvoya à chaque fois dans toutes les directions aux différents envoyeurs –les yeux médusés et apeurés par la tournure que prenait les choses.

N'ayant au final pas plus de respect envers leurs bestioles que leur leader, les sbires décidèrent d'envoyer les Moufouettes au casse-pipe à leur tour en engageant le pokémon au corps à corps, pendant que les Noeunoeufs continuaient leur bombardement, espérant l'avoir sous le poids du nombre et enchainer les attaques poisons. Ils n'oublièrent que deux détails : les pièges de leur leader toujours présents, et le fait que plus ils envoyaient d'adversaire au Ludicolo, et plus celui-ci sentait la fièvre de la fiesta se répandre en lui, le rendant de plus en plus ingérable et dangereux.

Un pas de côté, un reflet bien placé, un autre Moufouette se prit un Ultimawashi qui le renvoya dans les rangs amis. Tournoyant de façon endiablée sur lui-même, les mains en avant dans une dance frénétique, à chaque fois qu'un nouvel arrivant pensait l'avoir par derrière et par surprise, il se tournait au dernier moment pour le bloquer de ses pattes palmées et l'entrainer dans sa chorégraphie d'enfer : Abri contre les Pilonnages en se servant des Moufouettes attrapés comme bouclier, les renvoyant grâce à la force d'un Retour surpuissant qui balayait les Noeunoeufs comme dans un jeu de quille ; il ne cessait toujours pas son numéro du sombrero, et les détonations continuelles des projectiles de pilonnage autour de lui ne faisait qu'accroitre le sentiment d'intense fiesta qui l'animait.

La musique semblait lui accorder même des pouvoirs extrasensoriels quand les sbires, désespérés par la force du colosse qui s'amusait avec eux comme s'il n'était même pas ennemis, remarquèrent que pas une seule fois il ne se prit les pieds dans un des pièges de leur Secmin. Contrairement à leurs troupes qui faiblissaient rapidement. Et cette putain de musique qui ne semblait pas avoir de fin les empêchait de penser correctement !

Et le Ludicolo continuait de ravager leurs rangs. Des coups de poings terrifiant, des coups de pieds tout aussi redoutables, et une tout cela dans une dance qui ne semblait n'avoir aucune finalité autre que des les faire souffrir. Les Protections ne semblaient servir à rien, tout comme la myriade de directs-toxik qui semblaient pourtant l'atteindre de plein fouet dans les rares moments où ils arrivaient à lui infliger des blessures. Putain mais c'est comme si la musique le rendait comme possédé par une puissance et une volonté implacable à les écraser !

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Rapidement, il ne resta de la trentaine de pokémon qu'à peine un assortiment de Noeunoeuf et deux Moufouettes, pour un seul et dernier sbire. Ce dernier, lassé et surtout désespéré par se rendre compte de l'horreur dans laquelle il avait mit les pieds, décida intérieurement de déserter et de se rendre à la police de Verchamp : il en avait beaucoup trop vu et ne voulait pas finir comme le Grahyena en pensant à ce que la Secmin pourrait lui faire subir pour son échec.

Ce qu'il ne savait pas, c'est que la concernée n'en avait rien à faire. En fait, elle exultait purement et simplement de joie en ayant assisté à la représentation du Ludicolo. Elle avait trouvé le numéro si divertissant, contrairement aux autres fois qui ne lui arrachèrent qu'un soupir blasé, qu'elle pensait même en remercier ses sbires pour s'être prêtés si « magnifiquement » à la fête. Mais lorsqu'elle vit que le dernier debout regardait dans sa direction, plus précisément vers le chien, et qu'elle y reconnu sans peine une expression de peur passer sur son visage : elle en vint à la conclusion qu'il ne méritait nulle autre chose que le sort réservé aux déserteurs.

Le sbire commença à courir, à s'échapper dans la direction opposée à la Secmin Qulys, et cette dernière, dans un nouveau soupir blasé, ordonna au Crustabri de mettre en joue la pauvre loque aux couleur de la team Magma. Le pokémon obéit et lâcha une petite bordée de pics acérés dans sa direction, filant à toute vitesse avec une promesse de mort en guise de récompense.

Le sbire, dans une réflexion bêtement primitive, tourna la tête derrière pour observer la réaction de son « ex » supérieure et vit, dans un cri de terreur, plusieurs pieux gros comme des bûches qui allaient l'empaler vivant dans l'instant qui allait suivre…

Mais, au moment où la musique finissait, Samba s'interposa sur la trajectoire des projectiles, en détourna la plupart qui l'entaillèrent malgré tout (un nouveau petit sourire vicieux se forma sur les lèvres de la Secmin), avant que, dans un élan rythmé, enfiévré, vengeur comme seuls les Ludicolos en sont capable, n'attrapa le dernier projectile en plein vol, tournoya sur lui-même en se servant de la force cinétique de ce dernier pour amplifier sa propre rotation l'espace d'un demi-tour foudroyant, et ne renvoi le dit projectile dans une riposte deux fois plus puissante et rapide sur le Crustabri et la Secmin.

Celle-ci esquiva la riposte au bon moment en délaissant son pokémon et le laissant prendre la saucée, livré à lui-même. Ce dernier tenta instinctivement de se replier dans sa coquille pour se protéger de l'attaque, mais la vitesse du projectile le prit de court et le transperça de part en part au niveau du « cou » s'il en avait eu un. Il était toujours en vie, mais trop sévèrement touché pour se révéler à nouveau utile.

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Puis, alors que le champion allait féliciter son pokémon pour sa magnifique prestation, la Secmin le prit de court en l'applaudissant sincèrement depuis sa position. Délaissant totalement ses deux pokémon à l'agonie à leurs tristes sorts.


« Splendide. » Commença-t-elle d'un ton clair et respectueux qui tranchait totalement avec la véritable nature qui l'habitait au vu des pokémon derrière elle.

« Absolument splendide. Je ne me souviens pas n'avoir jamais eu le plaisir, le privilège d'assister à une telle représentation en combat avec un tel handicap. Véritablement splendide. » Confirmait-elle par des applaudissements mesurés.

« J'aimerais pouvoir en dire autant pour vous… » Rétorqua-t-il d'un ton cassant.

Elle ne lui rendit qu'un petit sourire amusé. Puis saisit une autre ball.

« Ne vous en faites pas, cela ne fait vraiment que commencer. »

[A suivre]

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[Bonus : le fleuve Cohénnien est le nom que j'ai décidé de donner à la traversée fluviale qui s'étend du Mont Couronné, au Nord-Ouest d'Unionpolis, et qui continue au sud jusqu'à la mer Sud de Sinnoh, en passant par les marais ; l'endroit où il se trouve des petits ilots et des pécheurs sur des pontons de bois, si vous vous en souvenez.

J'en profite pour tenir à vous rappeler que CE N'EST PAS UNE SONG FIC ! Les musiques, thèmes et autres que je propose ne sont là qu'à titre partiels : il n'est ABSOLUMENT PAS NECESSAIRE DE LES ECOUTER, ET JE NE FORCE PERSONNE A LES ECOUTER. Ceci est un rappel visant à vous faire comprendre de façon finale que vous êtes parfaitement libre de lire comme VOUS l'entendez.

Sur ce, à l'heure où j'écris ces lignes, je vous souhaite une bonne année !]