Journal d'un pseudo-fou de Vivinana

Cette matinée était très différente de celle d'hier. Ce n'est pas un sentiment heureux qui m'est venu, mais un sentiment de culpabilité. Ce pauvre homme qui est dans le coma à cause de moi... Je m'en veux atrocement ! Autant vous dire que cette journée n'allait surement pas me plaire...

Comme tout les matins, je déjeune, vais aux toilettes et fais ma toilette. Routine, c'est comme ça que je vais résumer. Bref, j'ai recommencé à écrire le poème que j'ai commencé il y a quelques jours. Son titre m'est venu ce matin : « Écho de souffrance... ». Je l'écrirai proprement demain, quand j'aurai un peu de temps.

Midi a sonné, le repas était fade... J'ai mangé très lentement sans aucune faim. Après avoir mangé la moitié de mon plat, j'ai placé mes restes sur le côté et je me suis allongé, attendant que le temps passe... J'ai réfléchi et je me suis demandé pourquoi on me garde encore ici ? C'est vrai, quoi ! Je n'ai eu aucun acte fou mis à part la femme qui m'a vu crié à Polichombr il y a quelques jours, mais ça... Je me suis aussi demandé comment vont mes enfants. Ils me manquent tellement... Adeline... Maxime... Que font-ils en ce moment ? Peut-être que ma femme a découvert qu'il m'avait envoyé cette lettre ? Elle l'aurait surement interdit de recommencer par une punition et il m'aurait oublié... Non, je me fais des films...

L'après-midi a été un peu mieux, malgré le fait que j'ai entendu que l'un de mes compagnons « d'extériorisation » est décédé ce matin. C'était celui qui a vu sa femme mourir avec un acte satanique... Il s'est suicidé d'une façon bien étrange,il avait un trou dans le cou... Polichombr, ça ne peut être que lui ! Une petite marque dans le cou faite par sa corne ! Il veut me faire culpabiliser encore plus c'est obligé ! Grrrrr... C'est rageant de ne rien pouvoir faire contre lui... Surtout qu'il a réussi, je culpabilise pour de bon cette fois. Si seulement quelque chose de bien pouvait arriver. Eh bien, c'est avec bonheur que j'ai été exhaussé !

Vers 17H, l'heure des appels téléphoniques, j'ai été amené à la cabine téléphonique où j'ai pu entendre avec une immense joie, la voix de mon fils, Maxime...
Voici la conversation que nous avons eu :

« Allo ! Papa ?
-Maxime ? C'est bien toi !
-Papa ! Est-ce que ça va ?
-Oui, mais et toi ?
-Bof, sans toi... La maison est assez vide... Adeline n'arrête pas de pleurer... Maman nous interdit tout !
-Ta sœur sait que tu me parles ?
-Oui, elle est à côté, pour voir si Maman n'est pas en train de venir !
-Sniff... Vous me manquez tellement !
-Papa ? Tu pleures ! Nous aussi, tu nous manques... Maman dit qu'il faut qu'on t'oublie... Mais je ne veux pas t'oublier... T'es mon Papa et j'ai besoin de toi !
-Sniff... J'aimerai vraiment pouvoir revenir... Cependant... Je ne peux pas et je me demande si je le pourrai un jour...
-Sniff...
-Mon chéri... Occupe-toi bien de ta sœur, surtout ! Si vous voulez venir me voir un jour, je réside à Nenucrique dans l'hôpital précisément...
-Lequel ?
-Psychiatrique...
-Oh ! Mais pourquoi ? Attend ! Maman vient de rentrer ! Désolé Papa, je viendrai te voir quand je pourrai avec Adeline... Au revoir Papa...
-Merci, Maxime... Dis bien à ta sœur que je l'aime... Au revoir... »

Ce moment a été pour moi un pur bonheur... Parler à mon fils, entendre sa voix et malheureusement les pleurs étouffés d'Adeline derrière... Bref, il est tard maintenant... Il est temps que j'aille me coucher. J'espère avoir d'autres bonnes nouvelles de ce genre.

Edward Forsaken, 25 octobre 2007.