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Journal d'un pseudo-fou de Vivinana



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Informations

» Auteur : Vivinana - Voir le profil
» Créé le 21/11/2010 à 01:08
» Dernière mise à jour le 27/12/2013 à 19:20

» Mots-clés :   Absence de combats   Absence de poké balls   Drame   Hoenn

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Article second : Tapi dans l'ombre, il me guette [*]
Le réveil a été difficile ce matin. C'est comme si dans mon inconscient, je n'avais pas voulu me réveiller. J'aurais tellement préféré rester étendu, là sur ce lit. Dormir. Dormir me permettait de m'évader, je rêvais de ma famille, m'aimant encore, me donnant la force de vivre, me donnant l'envie de continuer. Mais je n'ai plus rien, plus de famille, plus de travail, plus de liberté, plus rien. Je n'ai qu'un journal intime et mes propres pensées. Ma vie est toujours présente, mais elle n'est rien de plus qu'un cœur qui bat encore et qui ne tient plus à grand chose. La solitude est ma vie, ma vie est la solitude.

Je me suis préparé avec toute la lassitude du monde. Je suis allé aux toilettes, j'ai fait ma toilette. Rien de plus qu'un vieux gant de toilette et un lavabo, c'est tout ce qu'on nous donne. J'ai revêtu cet accoutrement blanc tel qu'on les voit dans les films. Je n'aurais jamais cru en porter un jour et j'ai toujours du mal à croire que je vis ce que je vis. Je ne suis plus qu'un hamster, une toute petite chose sans but dans l'existence autre que de tourner en rond, encore et toujours dans sa cage, parfois je mange, parfois je bois, parfois je dors. Mais toujours je reste dans cette cage à supplier le ciel de me rendre ma liberté. Je dois avouer que j'ai songé à me suicider ces derniers temps, après tout, c'est la seule chose qui me permettrait d'être totalement libre. Mais si je me tue, je mourrais en supposé meurtrier et c'est au-dessus de mes forces. De plus, cela ferait trop plaisir à cette créature au nom glauque et au visage terrifiant.

La suite de ma journée n'a pas été plus intéressante que ce que j'ai déjà écrit. Un des « médecins » est venu me faire des tests ; je n'ai pas bien compris l'intérêt de ces « tests ». Courir sur un tapis roulant en étant attaché à une machine qui calcule toute sorte de choses. Je ne vois pas en quoi cela est supposé guérir un malade de sa « folie ». Ce ne sont pas des médecins, ce sont des monstres, différents encore de celui qui a tué mon patron, ce sont des monstres de sadicité. En plus de suivre ces tests, je sens comme une routine qui commence à s'installer : se lever, tourner en rond, être testé, tourner de nouveau en rond, dormir, se lever, etc... Comme je l'ai dit, je ne suis plus qu'un hamster.

Après ces quelques tests inutiles, je suis retourné dans ma cellule pour me tourner les pouces sur mon lit. M'asseyant tranquillement, je finis par m'allonger tout en lâchant d'énormes soupirs. Est-ce que ma vie va se résumer à ça jusqu'à sa fin ? Je n'ai aucune réponse à cette question. Je songeais alors à ce que je désirais et ce qui me vint tout de suite en tête fut mes enfants. Je meurs d'envie de les revoir, je suis rongé constamment par ma solitude et leur venu me rendrait une immense joie. Cependant, ce n'est que peine perdue, ils me détestent, tout le monde me déteste. Seul je suis, seul je resterai. Finalement, ce ne fut pas le cas.

En effet, un bruit m'avait sorti de mes songes et quelle ne fut pas ma surprise quand je le vis, souriant timidement à côté de moi, toujours avec ces grands yeux bleus et cette robe grisâtre. Oui, Polichombr était là, à côté de moi. Mon premier réflexe fut d'ouvrir la bouche pendant cinq secondes avant de me jeter sur lui, attrapant un coussin pour tenter de l'étouffer. Je suis tout simplement passé au travers de son corps. Je poussais un cri de stupeur. Eh oui ! Un fantôme ! Bah voyons, comme si j'étais pas assez mal, il m'était impossible de le toucher... Et ce même fantôme était là pour me hanter, est-ce que je vais devoir le supporter le reste de ma vie ? Rien n'est moins sûr...

J'entendis une voix : « Pourquoi penses-tu à des choses aussi méchante sur moi ? Je t'ai rendu service, tu sais ! Je ne suis pas un monstre ! ». Je ne pouvais plus parler, tétanisé. De toutes manières, je n'avais guère besoin de laisser le moindre mot sortir de ma bouche, il savait tout, il entendait tout, chacun des mots qui me passaient par la tête. Et ce qui me passait par la tête, c'était « Pourquoi ? Pourquoi moi ? Qu'ai-je fait pour mériter ça ? ». « Tu devrais le savoir. » me répondit-il sans que j'ouvris la bouche. Je ne savais quoi répondre de nouveau, même par la pensée. Rien ne me venait, qu'avais-je fait ? C'est à ces mots qu'il me sauta dessus telle une harpie, je n'eus d'autres choix que de courir dans cette petite salle pour esquiver les assauts du monstre. Il essayait tant bien que mal de me donnait des coups de cornes avec ce regard sombre et inquiétant qui lui était venu, le même que celui qu'il avait en tuant mon patron.

Je me demande encore de quoi il se venge et c'est ce à quoi je pensais tout en l'esquivant. Apparemment, cela l'avait calmé puisqu'il s'était arrêté. Il m'avait regardé avec son regard enfantin et m'avait tout simplement dit : « La vengeance, oui, c'est cela... La vengeance m'a fait venir à toi... Tu aurais du comprendre... Ton patron... Ta colère... Te venger... Toi, juste pour toi... Pourquoi ne comprends-tu pas ? ». Je ne comprenais toujours pas et d'ailleurs je ne comprends toujours pas. Il m'avait sauté de nouveau dessus avec son air menaçant. Mon réflexe fut d'aller vers la porte et de hurler pour demander de l'aide.

C'est l'infirmière qui me donne mes médicaments tous les jours qui vint ouvrir la cellule. Je lui avais tout expliqué quand elle est arrivée, et elle, eh bien elle m'avait regardé avec un regard plein de compassion et de pitié... Que de stupidité dans ces yeux. Elle ne sait rien, n'est pas dans ma tête et moi je sais, oui je sais qu'il existe, ce démon, ce monstre, cette créature diabolique ! Elle vérifia ma cellule de fond en comble avant de venir en souriant pour me dire de garder mon calme, que le monstre était parti. Elle me prend pour un fou, c'est évident. J'aimerais tellement être vraiment fou et que ce monstre n'existe pas, mais il est là, tapi dans l'ombre à guetter le meilleur moment pour me faire souffrir ! Cependant, elle avait raison, il n'y avait plus rien. Polichombr s'était évaporé. J'espérais qu'il ne reviendrait pas. Mais il est revenu une fois l'infirmière partie.

Il est revenu, oui. Et il m'a laissé un souvenir. Il a foncé à une vitesse hallucinante et m'a entaillé le bras gauche avant de disparaître. J'ai mal. Mais cette blessure est signe que je ne suis pas fou, qu'il existe vraiment et qu'il veut me faire du mal. Plus de mal qu'il ne m'en a déjà fait... Est-ce possible de me faire encore plus mal ? Et s'il s'en prenait à ma famille ? A mon village ? Je ne sais que faire... Et il reviendra, je le sais, il reviendra...

Ce fut une journée horrible, beaucoup trop de mauvaises surprises... Les questions me trottent dans la tête. Comment fuir cet endroit ? Qui est Polichombr ? Que me veut-il réellement ? Et la plus importante de toutes, vais-je survivre ? J'ai peur en vérité... Parce que je le sens, je sens que cette histoire ne se terminera jamais bien pour moi. Cependant, je refuse de me laisser mourir, je ne suis pas un lâche, je suis seul, mais pas vaincu.

Le sommeil me guette, je vais aller dormir, du moins je vais essayer. Est-ce que Polichombr va m'agresser cette nuit ? Je vais garder un œil ouvert, sait-on jamais.


Edward Forsaken, 22 octobre 2007.