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La Faucheuse. de T-Tylon



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» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 15/11/2010 à 20:24
» Dernière mise à jour le 15/12/2010 à 19:19

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

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(« Lendemain ». Dernière partie.)



Sinnoh. Floraville. Aux confins des profondeurs du chemin rocheux, salle principale du repaire de la Faucheuse.

Dimanche 18 Avril. Minuit pile.



« Ils sont prêt. »


L'image de l'indic s'affichait sur l'écran principal de la console de la SCS ; les traits s'efforçant de rester neutre, mais dont l'appréhension d'une telle rencontre au sommet mettait pourtant ses nerfs à rude épreuve. La Faucheuse était revenue comme prévue de son contrat, l'avait remplit… Comme ELLE l'avait décidée. Et maintenant elle allait demander des explications à ses « commanditaires », qui avaient réellement intérêt à ne pas jouer aux plus fins avec elle.


Même si c'était toujours mieux pour lui de ne rien savoir, la Faucheuse avait jugée bon de tout lui expliquer sur les deux autres tueurs qui tentaient de lui faire la peau. Il déglutit avec difficulté lorsqu'elle lui expliqua qu'il ne lui fallut pas plus de deux minutes pour les tuer tous les deux, sachant que trop bien qu'il ne s'était fait du « souci » pour rien. Un nouveau frisson lui parcourut l'échine quand il comprit qu'il aurait mieux fait de ne rien savoir, et que la Faucheuse le manipulait exactement comme elle le voulait, le gardant à sa merci à chaque instant : plus il en savait et plus il était en danger, sa seule option étant de maintenir son pacte avec elle jusqu'au bout.

Mais il savait aussi qu'ils étaient à l'aube d'une nouvelle ère, que ce « sommet » serait l'une des pierres posées sur l'édifice de l'histoire : Rising Sun devant s'expliquer sur ses méthodes à la Faucheuse, le seul être sur Terre à en savoir le plus sur eux et les tenant impitoyablement par les burnes. Si jamais ces derniers faisaient la moindre erreur avec elle, la ligue et le bureau fédéral des archipels sera le dernier de leurs soucis.

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La Faucheuse ne répondit pas tout de suite à son associé, marquant ce court instant en mettant en place tous les protocoles de sécurités de la SCS en état d'alerte maximum. Il était hors de question d'être celle qui ferait la moindre erreur durant la conférence, mais n'allait pas se priver des les pousser dans leurs derniers retranchements sans la moindre pitié.

Sa réputation dans l'underworld était la plus claire qui soit : le tueur à gage le plus efficace au monde et le plus fiable : Un nom, une prime, et vous n'entendiez plus parler de l'être dont l'existence vous importunait. La seule concession qu'elle exigeait était de connaitre vos raisons. Evidemment c'est exactement cette dernière qui dérangeait, mais ceux qui faisaient appel à lui disaient clairement qu'elle était plus fiable qu'un prêtre muet dans une paroisse : jamais une seule de leurs informations ne fut dévoilées à qui que ce soit, même pas aux personnes qu'elle tuait. Le règle de base étant donc facilement et universellement comprise : Nous sommes réglos avec elle, elle est réglo avec nous, tentez de la prendre par derrière, et préparez-vous à subir mille fois pire que le tort commis.

Tout le monde connaissait cette « loi », et seul un fou irait la bafouer. Et cette nuit, les fous allaient saisir leur erreur. Mais la Faucheuse leur laissa quand même le temps de se préparer à la rencontre qui s'annonçait, cette « assurance » plongeant déjà ses commanditaires dans la plus grande perplexité. Ses méthodes son hasardeuses, illogiques, incompréhensible pour le commun des mortels (son indic en est un parfait exemple, étant donné qu'elle le largue bien souvent) Mais seul un aveugle sourd et muet nierait l'implacable efficacité avec laquelle elles réussissaient ; ce qui n'était pas pour les rassurer, ne sachant pas à quoi avoir à faire.

L'avantage pour elle, de leur avoir laissé un délai pour se préparer, était que son alibi avec Flo était renforcé au-delà de toute espérance ; la parole d'une championne d'arène possède une énorme influence sur l'ile, mieux vaut ne pas s'en priver.


« Très bien. Coupe la communication. » Tonna-t-elle de ce ton éternellement neutre brouillé par les synthétiseurs.


L'indic obtempéra à l'ordre de la Faucheuse, éteignit sa communication avec elle tandis qu'il laissait la place à la cour de Lupercal (elle lui avait même révéler ce nom). De son côté l'écran de son poste était éteint, noir d'inactivité, et pourtant une sensation désagréable lui nouait l'estomac. Une partie de lui était d'une curiosité insatiable et brûlait d'une envie écrasante de vouloir assisté à ce sommet, d'assister à l'histoire… Mais une autre partie en lui était terrifiée comme jamais, et certains de ses membres tremblaient même de nervosité. Il se mordit fort la lèvre pour tenter de se calmer, et ses tremblements diminuèrent.


Il connaissait la raison de cette peur. Car en même par deux années de partenariat avec elle, il ne l'avait encore jamais vu ni entendu lui adresser la parole comme elle l'avait récemment fait. Pour lui c'était la preuve qu'un changement s'opérait avec elle, et que cela était dû justement à Rising Sun… Et là elle le mettait délibérément sur la touche, ne lui laissant pas l'occasion d'avoir une chance de se faire repérer ; elle le couvrait comme il l'a servait. Il n'était pas dupe, il savait que ce n'était qu'une situation sine qua none tant qu'il lui était utile et productif, et que s'il venait à faire une connerie il était mort… Mais pourtant, là il se doutait qu'elle le laissait sur la touche pour vraiment le couvrir de quelque chose de terrible (du moins le pensait-il) Et un nouveau frisson de peur lui traversa l'échine en devinant ce que cela pouvait être… Cette simple idée lui arrachant ironiquement un rictus de peur mélangé à celui de l'extase de l'inédit.

La Faucheuse était en colère. Et ça n'augurai rien de bon.

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Directement après que l'image de l'indic se soit éteinte, la place vacante sur son écran fut prise par une image brouillée par la « neige ». Un bref signal lumineux sur sa console –à l'abri du champ de vision de l'écran- lui indiqua que la liaison était faite à 100% de netteté.

Le « sommet » pouvait commencer.

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« Cible éliminée. »


La Faucheuse commença les « hostilités » comme si de rien n'était, démarrant à la fois la « discussion » sous les meilleurs et pires hospices.


« En avez-vous la preuve. » Lui répondit une voix brouillée aux milles-intonations.


Pour touts réponse, la Faucheuse envoya l'image qu'elle avait prise de son forfait via le réseau privé de communication, et cette dernière s'afficha presque instantanément sur leur côté de l'écran. Un infime hoquette ment de surprise et d'horreur fut intercepté et traduit par les contre-brouilleurs de la SCS, lui indiquant que l'image fut parfaitement transmise. Cette dernière montrait le pauvre homme mort, vidé de son sang, gisant dans ses excréments et ses propres fluides vitaux, la gorge tranchée, et le mur de la cellule derrière était dépeint en ce qui ressemblait à un soleil se levant à l'horizon, tracé avec le sang de sa victime en s'en servant comme de l'encre.


« Cela vous convient comme preuve : Rising Sun ? » Sa voix était délibérément neutre et ironique, mais le ton sourd avec lequel elle prononça ces derniers mots firent figer la cour dans un silence aussi mortelle qu'elle.


Quelques intenses minutes de silence passèrent, minutes durant lesquelles la SCS lui indiquait que la cour conférait entre-elle. Puis une vois reprit la parole, légèrement tremblante à la scène qui s'offrit à ses yeux.


« Le contrat… N'a pas été remplit avec les conditions présentées… Et-«


La voix ne put finir sa phrase que deux nouvelles images vinrent s'additionner à la première : la double image des deux tueurs et de leurs matériel laissés à l'abandon… Morts. Un nouveau silence se fit dans la grotte quand la cour se figea de plus belle, et la Faucheuse reprit.


« La « loi » des tueurs à gage de l'underworld interdit formellement d'engager plusieurs tueurs à gage sur un même contrat SANS que ces derniers ne soient mis au courant, par la simple logique du terme « contrat » ; pouvez-vous m'expliquer la raison de leurs présences à Verchamps ? »


De ce ton désespérément neutre coulaient pourtant des dizaines de sous-entendu et de non-dit, aux conséquences et répercussions d'une ampleur inégalable dans le domaine. En moins de 10 minutes de conversation, la Faucheuse fut non seulement la première personne à s'entretenir avec la cour de Lupercal « directement », mais aussi la première à lui imposer le silence pour la troisième fois consécutive. Même si elle n'en laissait absolument rien paraitre, et qu'intérieurement ce n'était pas le cas, la cour comprit rapidement que la Faucheuse était dans une rage silencieuse plus lourde et sourde qu'un tremblement de terre.


« J'attends. »


Elle leur mettait une pression incroyable sur les épaules, malgré toute leur « préparation » pour ce sommet. Il savait que leurs deux agents n'étaient pas revenus de Verchamps, et ils ne pouvaient tenter de pénétrer dans la ville à leur recherche à cause de la police. Mais aucune information ne leur fut parvenue comme quoi ils s'étaient fait capturer, et ils en déduisirent que leur silence ne pouvait signifier que leurs morts, tués par la Faucheuse. Mais ils n'avaient pas prévu « comment » elles les avaient tués : en laissant des traces volontaires de son passage comme étant le travail de Rising Sun, se couvrant totalement alors qu'ils étaient à découvert. Cette révélation leur fit un choc horrible, car toute leur précieuse organisation, méticuleusement dirigée pour être la plus discrète possible, se retrouvait désormais sous les projecteurs.


Une voix plus ferme prit la place de la précédente, plus déterminé aussi, probablement l'une des pierres angulaires de la cour, prête à répondre. Mais pourtant sa SCS détectait une infime intonation d'appréhension dans ses propos… La personne qui lui faisait face savait qu'il risquait définitivement gros, et que la moindre erreur de sa part signifierait la mort de leur organisation.


« Nous avions fait passer le contrat en pensant qu'un « simple » tueur à gage allait s'en occuper. Si nous avions tout de suite sut que « La Faucheuse » allait s'en occuper, nous n'aurions jamais fais appel à eux. »

« Comment se fait-il qu'ils fussent déjà là. » Ce n'était pas une question. La Faucheuse attendait des réponses, et il allait les lui donner ; qu'ils le veuillent ou non.

« Nous les avons placés dans la ville directement après que l'échec de nôtre opération nous fut rapporté. Une fois qu'ils étaient en place, nous avons envoyé le contrat. »

« Vous avez envoyés DEUX tueurs. » Elle marqua bien le chiffre dans cette phrase dénuée d'interrogation.

« Pour être sûr de nôtre coup. » Se justifia-t-il instantanément.

« Deux tueurs, dont le premier ne savait même pas qu'il était surveillé par un second. »

Une pause se fit dans la discussion, la pression montant d'un ton dans la cour.

« Pour éviter qu'une éventuelle communication entre eux ne puisse être captée par une tierce personne. Si le premier ne savait pas qu'il était surveillé, alors il ne pourrait rien en apprendre à l'éventuel tueur qui l'aurait repéré. »


Une nouvelle pause se fit, mais désormais du côté de la Faucheuse. Cette pause sembla redonner un semblant de confiance dans la voix qui lui faisait face, pensant que cette justification convenait à la Faucheuse. Mais la vérité était qu'elle laissait délibérément ce blanc s'installer pour qu'ils se relâchent, même que d'un peu, afin de les reprendre de façon encore plus brutale par défaut.


« Pourquoi ne pas avoir directement envoyés ces tueurs s'occuper de la cible. » Toujours pas de question.

« Nous n'avions pas suffisamment de données sur le centre de police pour risquer une tentative d'infiltration, et avons donc choisit cette option « plus sûre ». »

Un nouveau silence s'imposa, plus lourd que tous les autres. La tension au paroxysme, si épaisse qu'elle pouvait donner l'impression de les étouffer. Mais la Faucheuse la brisa en même temps que leurs « préparatifs » minables pour la prendre pour une conne.


« Pourquoi ne pas avoir avertis VOS tueur de MA présence. »


Comme si la tension elle-même ne supportait pas sa présence, un silence d'une profondeur surnaturelle envahit la grotte et la cour. Même le grésillement des synthétiseurs s'étaient tus, n'ayant même plus le bruit d'une respiration à filtrer. La cour retenait totalement son souffle, surtout la voix qui faisait « face » à la Faucheuse. Seul le bruit de la respiration de la Faucheuse se faisait entendre, le bruit d'un vent glacial comme la nuit soufflant dans les branches d'arbres morts.

Elle ne leur laissa pas le temps de répondre, sachant pertinemment quelle serait la meilleure chose à faire pour les remettre à leur place : leur nouvelle place : celle des insectes sous le talon de sa botte. Elle allait leur graver cette idée si profondément dans leurs êtres, qu'ils en viendront à remettre en cause le fait qu'ils fussent humains un jour.


« Je n'ai que faire de vôtre organisation, de ses buts, de ses idéaux, de la façon dont elle se brosse les dents ou se torche le cul. Je suis la Faucheuse : ceux qui traitent avec moi ne voient jamais leurs informations être dévoilées. Vous pourriez m'annoncer que vous projeter d'annihiler l'univers que cela ne changera pas la manière dont je bois mon café, ni celle avec laquelle je tue. Un nom, une prime, une raison et un contrat : TELLE EST MA LOI. »

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Le ton de sa voix était si absolu, que même la grotte n'osa pas renvoyer l'écho de cette dernière. Une neutralité telle qu'elle venait même à en faire taire le silence, imposant ses conditions sans concessions ; ni à la cour de Lupercal, ni à la matière, ni à la réalité, ni même à Dieu. La conclusion de sa phrase avait détonnée dans un son creux et vide de vie, comme si au moment de naitre ils s'étaient mis instantanément à mourir, à l'instar d'une supernova s'effondrant en trou noir.

En face, la cour restait figée comme prisonnière de la glace. Ses mots pénétraient leurs oreilles et tracèrent un chemin jusqu'à leurs cœurs, tels des serpents malgré le brouilleur, les sous-pesant comme sur l'ancienne balance du dieu chacal. Même si l'image était grésillée au-delà de toute possibilité de décodage, il pouvait sentir à partir de cet instant qu'ils firent « l'erreur », celle qu'on ne doit jamais faire.


« Savez-vous pourquoi je n'ai pas écrit le nom de vôtre organisation directement sur le mur, à la place de ce dessin ? »


Elle savait parfaitement qu'elle seule avait la réponse, et que de toute manière ils n'oseraient pas la poser. Mais ne leur laisser un seul instant de répit était la règle d'or de ce genre de guerre psychologique : quand vous tenez vôtre adversaire, ne le lâchez qu'une fois qu'il est mort.


« Pour vous prouver que je vous laisse UNE chance. »


Sa réponse, qui paraissait pourtant salutaire, n'en rencontra pourtant aucune réaction. Elle l'avait prévue, car c'est à partir de cet instant qu'elle va leur dicter leur conduite.


« Bien d'autre avant vous ont tentés de me tuer, de ne serait-ce que connaitre mon identité. TOUS ont échoués, et ne sont plus là pour en témoigner. Depuis que mon nom et mes conditions sont reconnues et acceptées dans le milieu, plus personne n'a eu ne serait-ce que l'idée de retenter l'expérience, car tous savent qu'ils n'ont rien à craindre de moi du moment qu'ils respectent mes conditions. Et TOUS sont plus expérimentés et intelligents que vous. C'est UNIQUEMENT parce que vous n'êtes que des amateurs, que je ne réduit pas vôtre petite combine en un tas de cendre fumant. »


Sa voix neutre résonnait avec le grondement de terre d'un dieu courroucé, amplifiée par l'écho de la grotte se synchronisant avec les ondes sonores programmées par la SCS. Si son repère était parcourut par la vibration sourde et rauque de l'air fuyant la prison de roche le retenant, la pièce de la cour était quand à elle parcourut d'un silence égal à celui de l'espace, soumit par la puissance olympienne de ses mots.


« Désormais vous saurez qu'il ne faut jamais me provoquer. Mentez-moi de nouveau, omettez-moi des détails, n'ayez ne serait-ce que l'ombre de l'idée de tenter de me trahir ou de me prendre pour un demeuré, et je réduis Rising Sun et tous ses membres en poussière. M'avez-vous bien compris ? »


L'intonation et la portée de ses mots ne pouvaient être ignorées par ses « commanditaires ». Elle ne leur révélait pas clairement tout ce qu'elle savait sur eux, mais sous-entendait en même temps qu'elle savait tout. Ses adversaires sont dans un doute et une position totalement inégale par rapport à la Faucheuse, et comprenaient que trop bien qu'ils étaient intégralement soumis à sa poigne d'acier. Mais un infime sentiment de soulagement point en eux, comme (ironiquement) la renaissance d'un soleil : c'était la première fois que la Faucheuse laissait une chance à quelqu'un. Leur propre expérience dans la matière leur faisait comprendre que ça pouvait être fatal, et se dirent que même la Faucheuse pouvait commettre une erreur… Sauf que c'est exactement là-dessus qu'elle comptait : Rising Sun allait lui servir d'énorme leurre qui irait bouffer les ressources de police et de la ligue, pendant qu'elle continuerait ses activités plus sereinement…

Sans qu'ils ne le sachent vraiment, Rising Sun venait de tomber sous la coupe de la Faucheuse. Ce n'était pas elle qui les contrôlait directement, mais elle pouvait la réduire à néant à n'importe quel moment ; ils avaient un flingue posé sur le derrière du crâne, la détente prête à sauter à tout instant, et croyaient avoir le doigt sur la gâchette.


« Parfaitement compris. » Répondit la voix de tout à l'heure, ayant regagnée un peu de son calme à l'idée d'avoir droit à une seconde chance.

« Bien. Voici les instructions pour payer la prime : respectez-les à la lettre. Il n'y a pas d'alternative, et aucunes embrouilles. Est-ce limpide ? »

« Limpide. »

« Parfait. » Et elle éteignit la communication directement, mettant fin à cette « réprimande ». Et de mettre à nouveau son repère en veille, avant de retourner finir sa nuit dans le lit de sa demeure.

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Au même moment, à plusieurs centaines de kilomètres de là, cachée aux fins fonds de leur repaire sur une ile très difficile d'accès ; l'écran de communication de la Cour de Lupercal s'éteignit, quand la Faucheuse mit fin à ce qui était véritablement une correction pour ses membres. Plongeant à nouveau cette dernière dans une fine obscurité silencieuse, laissant ses chefs plongés dans une confusion égale à la densité de la tension y résidant. Puis l'un d'eux s'exclama.


« La situation est en train de nous échapper complètement ! Je vous avais dit que s'en prendre à la Faucheuse était la pire chose à faire ! »

« Calmez-vous, tout n'est pas encore perdu ! » Reprit une autre, aux intonations plus féminines.
« Elle nous a donnée une autre chance, et c'est inespéré ! »

« Elle n'aurait pas dû nous donner une autre chance, et vous le savez comme moi ! Ce qu'elle a dit est vrai : nous sommes autant des amateurs que nous sommes chanceux ! Mais nous ne devons absolument pas compter sur ce dernier critère pour nous sortir de ce genre de situation désastreuse ! »

« L'opération du Wailisseur est classée top secret au plus haut niveau de sécurité que nous ayons. Nous ne pouvions prendre le risque que cette information puisse tomber entre des mains étrangères ! » Se justifia une voix plus jeune.

« Ce qui prouve vôtre amateurisme, et m'entraine dans cette situation par la même ! PERSONNE ne floue la Faucheuse ! Depuis plus de 2 ans : c'est l'une des 10 lois absolues de l'underworld ! »

« D'autant plus que sa réputation à elle seule est à même de faire trembler les plus redoutés mercenaires qui pourraient être engagés sur sa tête. » Ré-enchérit un autre.

« Je le dis et je le répète : L'opération du Wailisseur, et de se servir de ce dernier comme leurre pour tester les nouvelles ondes de VÔTRE dispositif, devait rester d'une discrétion PRIMORDIALE ! »

« Êtes-vous idiots ?! Vous l'avez entendue vous-même : vous pourriez lui annoncer la fin de l'univers qu'elle s'en contreficherait totalement ! C'est la seule personne au monde que nous ne devions jamais nous mettre à dos, et aussi la seule à qui nous pouvions tout révéler de nos opérations sans le moindre risque ! »

« Sans le moindre risque ?! Et là est-ce que VOUS vous entendez ?! C'est justement parce qu'elle n'en a rien à foutre de nos plans qu'il ne faut rien lui dire ! Parce qu'elle peut très bien ne rien dire, comme tout révéler ! Et vous le savez ! »

« Pauvre cloche ! C'EST ELLE L'AFFAIRE DU LEVEINARD SHINY !!! »


Un lourd silence retomba dans la cour. Moins lourd que celui avec la faucheuse, mais tout aussi lourd de conséquence. Les autres membres de la cour se tournèrent instantanément vers le membre qui avait levé la voix, une mine éberluée pour la plupart d'entre eux.


« Comprenez-vous ce que je veux dire par là ? Elle a déjà damnée son âme au-delà de toute rédemption ! AUCUN tribunal sur cette Terre ne lui accordera le pardon, ou ne négociera avec elle si jamais elle venait à se faire capturer, dans l'absurde de l'improbable ! MÊME si elle savait tout de Rising Sun, jusqu'à justement comme on se torche le cul, elle ne gagnerait RIEN à donner toutes les informations qu'elle possède ! »

« Ce n'est pas pour rien que l'on l'a surnomme « La Faucheuse ». Elle ne sait que trop bien que l'information est le pouvoir, et surtout sa meilleure chance de rester en vie. Nombre de personnes ont déjà tentées de la réduire au silence, et le simple fait qu'elle soit toujours en vie démontre la véracité de ses propos, et à quel point il ne faut pas la sous-estimée. « Elle a le monde entier contre elle, mais elle le tient sous la lame de sa Faux » Voilà ce qu'est la Faucheuse, aussi bien dans la culture historique que dans l'underworld. »

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La voix qui venait de parler était la plus calme de toute, et la plus expérimentée aussi. Malgré son appartenance à Rising Sun, et à l'abandon de leurs noms de team originels, il ne se sépara jamais de son impeccable costume noir, sur lequel était brodé un « R » rouge écarlate.


« Vous avez l'air de très bien la connaitre … » Reprit une autre voix féminine.

« Avant de rejoindre Rising Sun, je l'ai engagée pour mettre fin à la vie d'Alyas Machfield et du risque qu'il représentait concernant les traces des activités de la team rocket. Je lui ai donné la moindre information concernant le pourquoi je voulais sa mort, et elle a remplit les conditions à la perfection. »

« L'expert comptable de la Sylphe Sarl ? Je croyais qu'il s'était suicidé ? »

« C'était ma condition… »


Un nouveau silence s'abattit sur l'assemblée. A part quelques autres membres aussi vieux que celui qui venait de parler, la majorité de la salle comptait des membres n'ayant même pas atteint la trente/Quarantaine. Ce furent ces derniers qui furent surpris par sa révélation, les autres membres plus âgés n'en furent nullement étonnés. Puis il reprit de sa voix calme.


« C'était d'une telle précision et d'une telle crédibilité, que si je n'avais pas moi-même ordonné sa mort, je n'aurais pas crû à autre chose qu'un suicide. »
Il fit une pause en fermant les yeux, comme pour méditer.
« Nous nous sommes unanimement mis d'accord pour que Rising Sun soit dirigée par la cour selon le principe de vote majoritaire. Mais, aussi défragmentés que nous sommes, la Faucheuse a intégralement raison : nous ne sommes guère plus qu'une bande d'amateurs ; je la soupçonne même de savoir que j'en fais partie… »

« Où voulez-vous en venir ? » Reprit l'une des voix féminine, irritée par la teneur de ses propos ; comme si il les accusait doucement d'être les responsables de cet échec.

« C'est beau la jeunesse… » Commença-t-il d'un ton se voulant respectueux mais néanmoins ironique.
« La fougue et la naïveté de cette période vous donne toujours l'impression que vous pouvez tout faire, que rien ne peut vous arrêtez… Mais en vieillissant vous vous rendez compte que tout cela n'était qu'une illusion, bercée par des rêves d'enfants. Les idéaux et les rêves ne mènent à rien seuls : il faut les moyens, la force, l'intelligence et la volonté pour les réaliser. Mais surtout, il faut avoir l'humilité de reconnaitre sa faiblesse lorsque la situation l'exige, et savoir se retirer pour revenir plus tard fort de ses erreurs. »

« Et la leçon d'histoire, c'est pour quand ? » Répondit un autre membre d'un air dédaigneux, lassé par ses propos vieux joueurs.

« Maintenant. » Le cassa-t-il automatiquement.
« Par deux fois la Team Rocket avait réussi à imposer sa domination sur les régions de Kanto et Johto, et la deuxième je n'étais même pas à la tête de cette dernière. Mais par deux fois aussi nous fûmes repoussés par des gamins, des dresseurs d'un incroyable talent et d'une incroyable force. Nous avions commit l'énorme erreur d'avoir sous-estimés nos adversaires en ne nous basant que sur leurs apparences, et nous ne fûmes pas les seuls dans ce cas : Galaxie, Aqua, Magma, Ombre, ect… Toutes furent repoussées par des dresseurs/rangers surpuissants, et même pas majeurs… »


Le silence s'imposa par lui-même pour laisser l'ancien chef de la team Rocket continuer son monologue, l'expérience et le vécu se ressentant dans ses mots.


« La fierté et l'orgueil nous ont tous aveuglés. Incapables de reconnaitre nôtre faiblesse et d'apprendre de nos erreurs, nous fûmes inlassablement repoussés. Peu importait le nombre, peu importait les moyens, en face il y'avait quelque chose qui nous fait encore aujourd'hui cruellement défaut dans nôtre alliance : la confiance. »


Silence religieux. Même la « nouvelle » génération de commandant ne pipa mot pour venir contredire l'ancien chef de la team rocket. Il avait totalement cerné le problème, et était le mieux placé pour en parler. Un autre ancien commandant de team reprit la parole à son tour, continuant ce que son estimé collègue avait commencé.


« Nous sommes tous réunis ici pour une même cause et un même but. Nous avons acceptés de laisser de côté nos anciens intérêts personnels pour une plus grande cause. Mais personne ici n'est dupe ou naïf : c'est à la base pour nos propres intérêts que nous ayons tous fondés Rising Sun. Pour continuer d'imposer et de défendre nos idéaux via cette alliance. » Un autre reprit à son tour.

« Mais ça ne veut pas pour autant dire que nos but doivent divergés. Nous sommes Rising Sun : l'alliance de toutes les anciennes teams du monde pokémon. Chacun de nous garde en lui la fierté et l'idéologie de son ancienne team, et c'est justement ce qui fait nôtre alliance. Mettre de côté nos noms ne veut pas dire abandonner ses rêves. Juste qu'il faut savoir faire passer l'intérêt général avant, pour son propre intérêt ensuite. » Et Giovanni reprit.

« Je ne demande pas à ce que tout le monde s'embrasse et se fasse des câlins, nous ne sommes pas des enfants de chœurs non plus, mais comment pouvons-nous prétendre à agir de concert si nous nous tirons mutuellement dessus ? Nous n'avons même pas besoin de la ligue ou de ces dresseurs pour couler, nous nous en chargeons déjà très bien nous mêmes. Mais je vous demande de penser en même temps à toutes les personnes qui nous ont rejointes dans nos team respectives, et qui croient encore fermement en nos idéaux : est-ce que nous pouvons réellement nous permettre de nous laisser nous entre-déchirer juste pour savoir lequel d'entre nous a raison ? N'est-ce pas EXACTEMENT le même principe que la nature des conflits qui soulève l'en dehors du monde pokémon ? »

A la fin de sa phrase il se leva, rapidement imités par tous les autres membres de la cour.

« Nous sommes Rising Sun, mais aussi la team Rocket, Ombre, Go-Rock, Magma, Aqua, Galaxie, Snatch, Sombre Héros et Bataillon Phobos. Mais avant toute chose, nous restons humains. Et c'est sur ce principe seul que nous devons baser toute nôtre alliance. Pas en tant que team, mais en tant qu'humain agissant de concert sous la même bannière. »


Puis il pointa le symbole de soleil gravé sur la table, autour de laquelle tous les membres étaient assis séparés à équidistance les uns des autres, mais dont chaque rayon appartenant au soleil pointait jusqu'à chacun d'entre eux, les reliant tous intrinsèquement tout en les gardant séparés.


« Nous sommes Rising Sun. Qu'au travers du soleil renaissant brille les rayons de nos idées. » Finit-il droit et fier, les regardant chacun dans les yeux.

Tous hochèrent imperceptiblement de la tête, acceptant cette vision des choses. Même s'ils ne peuvent intégralement se faire confiance, ils savent qu'ils n'ont pas d'autre choix. Autant donc faire un effort, en sachant que quoiqu'il arrive ce sera pour son propre compte.

Le soleil de Rising Sun se relevait vraiment, bien décider à profiter pleinement de la chance donnée par la Faucheuse… Sans savoir qu'elle comptait exactement là-dessus.

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Sinnoh. Féli-Cité. Salle de Briefing principale du QG des forces de polices internationales.

Dimanche 18 Avril. Midi pile.



Cela faisait depuis presque dix-minutes que la cinquantaine d'agent s'était mobilisée sur ordre spécial du directeur de l'agence, et que ces derniers se demandaient encore pendant combien de temps ils devraient encore attendre avant d'avoir le droit à des explications. L'attente prit fin lorsque la porte du briefing s'ouvrit pour laisser entrer le directeur en personne, accompagné par quelques têtes les plus connus de l'archipel : Louka le maitre de la Ligue, et ses homologues d'Hoenn et de Kanto/Johto : Marc et Peter, avec en Bonus la directrice du poste de police de Verchamps.


« Messieurs-dames, bonjour. » Commença le directeur. « Je vous remercie de bien avoir acceptés l'invitation que nous vous avons envoyée, à chacun et à chacune d'entre vous. Oui, j'ai bien dit « invitation », car, comme vous l'aurez remarqué, certaines personnes présentes autour de vous ne sont pas des agents sous mes ordres, mais bien des agents venant d'autres services, et même d'autres iles. Mais je laisse la parole aux représentant de la ligue, ils vous expliqueront mieux que moi. »

Sur ce, le directeur laissa place à Peter, le maitre des dragons, qui s'avança au milieu de la pièce.

« Bonjours. Je ne crois pas avoir besoin de me présenter, vous devez sans doute tous me connaitre, mais dans un souci d'équité et du détail, je vais quand même vous le rappeler : je suis Peter Draco, l'un des deux Maitres de la ligue de Kanto/Johto. Et si je suis ici ce soir, avec mes collègues, c'est pour vous faire part d'une malheureusement et bien triste nouvelle. »


Sur ces mots le directeur activa l'écran de briefing derrière le maitre, et fit baisser le niveau de luminosité de la pièce. Puis, après quelques secondes, une image s'afficha… La même image que celle que la Faucheuse fit parvenir à Rising Sun.

Certains policiers eurent des haut-le-cœur et demandèrent l'autorisation de sortir pour aller vomir –certains n'ayant même pas attendus et s'étant rués vers la sortie-. Louka ne manqua pas l'occasion pour lâcher un sarcasme envers son estimé collègue, même s'il avait déjà proposé l'idée avec les meilleures intentions du monde.


« Je t'avais dit qu'on aurait dû distribuer des sacs en papier, au cas où. » Il soupira un bon coup.

« Et bien c'est trop tard maintenant. » Reprit Marc, sans rien perdre de son air naturellement « raffiné ».

« On ne peut pas se permettre de ralentir d'avantage cette « réunion », tant pis pour les autres. On leur expliquera en cours de route. Reprenez, s'il vous plait. » Fit le directeur.

« Je sais que cette image doit vous choquer, au moins autant qu'elle m'avait moi-même choqué, mais il était impératif que l'on vous la montre. » Il marqua une pause.
« La semaine dernière, Verchamps subit une invasion massive de pokémon sauvage et une folie générale dans le parc safaris. De ces deux évènements, un seul fut programmé de la main de l'homme ; cet homme faisait partie de l'équipe responsable de cet évènement. Comme vous l'avez sans doute deviné, rien qu'à sa coupe de cheveux : les teams sont de retour. Mais ce n'est pas nôtre « principal » souci… »

« Si les team ne sont pas nôtre « principal souci », alors de quoi s'agit-il ? » Demanda l'un des policiers, et la directrice de celui de Verchamps s'avança.

« Le souci, c'est que cet homme était enfermé dans une de MES cellules dans MON poste de police. Et qu'il ne faut pas moins passer par plusieurs barrages de sécurité, dont des caméras et des gardes armés pour l'atteindre. Mais il a été retrouvé mort ainsi dans cette même cellule, les barreaux toujours fermés. »


Le ton ferme avec lequel elle parla ne laissait aucune alternative : elle n'avait pas fait la moindre erreur, et elle le faisait très explicitement remarquer. Quelqu'un avait réussi à s'infiltrer dans le bâtiment et à tuer ce pauvre homme, en passant outre toutes les défenses du site.

A cette révélation, d'autres murmures envahirent la place. Mais le directeur s'avança de nouveau, zoomant l'image sur le mur repeint de sang derrière la victime –fournissant de nouvelles nausées aux invités-.


« Je vous passerais les détails, mais oui ce « dessin » a été fait avec son sang. La personne qui a mit fin à la vie de cet homme l'a fait dans les pires circonstances qui soit, malgré ce que disent les légistes. »

« Qu… Que disent les légistes ? » Hésita l'une des personnes en levant la main.

« Suicide. Si vous ne voulez avoir les détails, je vous prierais de bien vouloir lever la main et d'attendre dans le couloir. Ceci n'est pas une brimade, je suis sérieux. » Termina-t-il en levant le bras en direction de la porte, mais tout le monde resta.
« Bien, vous ne pourrez pas dire que je ne vous aie pas prévenus : Cet homme est mort exsangue, vidé littéralement de son sang, après que sa trachée fut ouverte avec ses propres dents. »


Malgré les avertissements du directeur, et les personnes faisant tout pour résister le mieux possible, de nouveaux invités sortirent en précipitation de la salle. Cette fois-ci, Louka ne lâcha pas un sarcasme en reprenant la parole.


« Ne vous inquiétez pas, j'ai fais pareil la première fois. J'ai d'ailleurs toujours la nausée quand je vois çà… » Puis il reprit son air sérieux.
« Il a été arrêté le Dimanche 11 avril entre 18 et 19 heures, et a été déclaré cliniquement mort le Mardi 12 Avril vers 2 heures du matin. En d'autres termes, il n'a même pas fallu plus d'un jour pour le tueur de l'éliminer, et le dessin que vous voyez derrière la victime a été sciemment laissé là par le tueur ; un dessin représentant un soleil qui se lève à l'horizon, selon les profilers. »

« Le tueur a laissé derrière lui le nom de ceux qui ont ordonné la mort du pauvre homme : Rising Sun. » Reprit le directeur.


Les murmures se transformèrent en brouhaha lorsque les invités se concertèrent à voix basse. Puis, voyant les autres personnes plus « sensibles » revenir –vidé de leurs déjeunés-, il coupa l'image pour éviter de nouveaux « débordements », et se retourna à l'attention de l'assemblée.


« D'après nos services de renseignement, Rising Sun serait le conglomérat de toutes les forces restantes des anciennes team. Cela va de la team rocket à la galaxie, en passant par la team sombre et Go-Rock, et j'en passe… Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'ils étaient jusqu'à présent extrêmement discrets. Par exemple, si le dresseur qui l'avait arrêté n'était pas intervenu, nous n'aurions jamais su qui aurait été à l'origine de l'évènement de Verchamps ; et nous serions restés au stade de la spéculation sur eux. »

« Alors, comment ce fait-il que vous soyez certains que ceci est leur « œuvre » ? Si je comprends bien, ils n'auraient jamais « signé » cette… Boucherie. » L'agent déglutit difficilement.

« Parce que ce n'est pas tout à fait leur œuvre, comme vous dites. Je vous épargne les images et les détails, mais deux autres hommes appartenant à Rising Sun ont été retrouvés morts dans Verchamps, à quelques centaines de mètres du poste. Ce qui nous fait dire qu'ils appartenaient à Rising Sun étaient leurs armes : FR-F3H, Fusil de précision à répétition modèle F3 Hoenn, du gros calibre de professionnel qui ne se trouve pas à la supérette du coin. » Il marqua une pause.
« Le premier qui fut retrouvé mort était dans une benne à ordure, en bas de l'immeuble où il aurait « chuter », avant de se faire « poignarder » par de fines lames qui eurent raison de lui. Et le second a été retrouvé… Dans un état encore moins enviable, dans l'appartement en face d'où « devait » se trouver le premier. Lui est mort d'une balle dans la tête, et la logistique/balistique a confirmé qu'il avait été tué avec la même arme retrouvée sur le toit d'en face, et qui devait donc appartenir au premier mort. »

« Dans quel ordre sont-ils morts ? » Demanda l'un des agents du directeur.

« Selon les légistes, à peu près en même temps. Il semblerait que le premier ait tué le second, et que ce dernier aurait glissé sur un emballage de sandwich qu'il aurait laissé trainé sur le toit ; ce faisant il serait tombé comme un idiot dans la benne, et quelqu'un l'aurait achevé après. Et ce qui fait que l'on puisse durement remettre en cause cette théorie, c'est que les policiers qui sont montés sur le toit sont tombés sur un système de défense primitif, mais efficace, composé de plusieurs flash-bang qui les a sonnés pendant des heures. Le fait que c'était le seul accès pour le toit tend à prouver la théorie de l'accident… »

« Mais on ne serait pas là si c'était le cas, n'est-ce pas ? » Déduit l'un des invités.

« Précisément. Le tueur responsable de ce massacre est le plus pur génie en la matière. Selon nos analystes, et ma propre expérience dans le domaine : Rising Sun aurait engagé le « véritable » tueur pour s'occuper du premier homme dans la cellule, et aurait en même temps placé 2 autres de ses membres pour l'intercepter une fois que ce serait fait. Seulement aucun appareil de communication privé fut retrouvé sur l'un comme sur l'autre, et nous suspectons qu'ils ne travaillaient pas de concert dans ce but ; ce qui leur a été fatal. »

« Sauf vôtre respect, directeur : serait-il possible d'en venir aux faits ? » Reprit un des agents.

« Bien sûr, mais vous deviez déjà savoir cela pour continuer. » Il prit une inspiration.
« Selon la théorie de ma consœur, il serait avéré que cette opération ne fut qu'une diversion pour s'emparer du Wailisseur de Verchamp. Le fait qu'il ne puisse être piloté que par du personnel extrêmement qualifié tend à prouver l'idée du retour des Team, comme leur nouveau nom l'indique. Seulement, le fait qu'ils aient employés deux tueurs pour tuer le premier tend à indiquer que celui-ci est extérieur à Rising Sun, et que ces derniers l'ont engagé à la va vite. »


Cette fois-ci moins de murmure se répandirent dans la salle. La majorité des 50 personnes étaient de l'agence, et ils devinèrent les sous-entendus du directeur sans trop mal, mais pas les autres. Et c'est à ces derniers que les maitres s'adressèrent.


« L'affaire du Leuphorie Shiny est toujours d'actualité, et le tueur responsable du triple meurtre de Verchamps était lui. »


L'affaire Leuphorie Shiny, la plus grosse affaire de tous les temps sur les archipels. Cette affaire, de classe mondiale, concerne tous les niveaux de la politique pokémon au plus haut degré. Personne dans la police n'a pas au moins une fois entendu ce nom, surtout vu qu'elle s'est déclenchée il y'a à peine quelques années.


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Le monde est divisé en deux parties : le monde humain et le monde pokémon. Le monde humain compose le reste de la Terre avec les continents Australien, Asiatique, Européen, Amériques, ect… Et le monde Pokémon est un conglomérat d'archipels qui se situent au beau milieu de l'océan Pacifique.

Depuis plusieurs milliers d'années, le reste du monde croyait l'Océan pacifique vide (a part quelques petites iles en dehors des archipels) Et la cause fournit par les scientifiques à ce phénomène était que les courants marin et aérien faisaient déviés insidieusement tous les appareils qui tentaient de survoler la zone. Ainsi, pendant des milliers d'années, le monde pokémon fut préservé du reste du monde humain. Et la raison pour laquelle les pokémon restent uniquement dans ces iles tient à la même explication : le monde pokémon est une comme une cage, d'où on ne peut entrer où sortir avec des moyens conventionnels.


Mais depuis l'ère spatiale, le reste du monde a « retrouvé » les archipels, à la plus grande surprise de tout le monde. Pendant un moment, les pays se sont battus -politiquement parlant- pour savoir à qui reviendrait la part du Lion. Mais quand ils se rendirent compte que les iles étaient habitées par des humains ET des « créatures incroyables », la donne changea totalement. Leurs observations révélèrent que le monde pokémon était bien plus avancé que le reste du monde, et qu'ils possédaient déjà des satellites avant même qu'ils n'aient envoyés le premier homme dans l'espace.

Des premiers contacts furent entamés entre les archipels et les nations-unies, les seconds cherchant des partenariats commerciaux avec les archipels ; ils fourniraient toutes les ressources dont auraient besoin les archipels, en échange de leurs technologies et d'un accès au pokémon. Le Consortium des Archipels refusa catégoriquement dans les deux cas, et évoquèrent deux raisons à cela :

1} Les conflits internes et externes du monde humain sont beaucoup trop chaotiques pour que leurs technologies améliorent la situation, et suspectes même –à juste titre- que cela ne ferait qu'aggraver le tout.

2} Les pokémon remettent en cause tout ce que le monde humain croyait savoir, y comprit les fondamentaux de leurs religions et de leurs cultures. Ainsi, les pokémon amèneraient plus de problèmes qu'ils n'en résoudraient ; même si ce n'était pas dans leurs intentions.

Et la troisième raison fut évoquée par les nations unies, acerbes d'entendre la réaction de leurs « privilégiés » voisins : ils n'ont besoin de rien, sont en paix, et ne se sentent absolument pas concernés par le reste du monde. Le Consortium admit parfaitement ce fait, et qu'il ne tenait pas à rentrer dans leurs magouilles géopolitiques : « nous ne traiterons avec le monde humain qu'une fois leurs conflits résolus, et pas avant. ».


Le fait que le sommet en question se soit passé dans le plus grand secret ne put que faire d'avantage grincer les dents des nations unies. Ce n'était pas comme des habitants primitifs de petites iles, qu'ils pouvaient chasser ou soumettre par la « force diplomatique », mais une civilisation unie à pratiquement tous les niveaux : culturelle, économique, technologique. Et la race des pokémon, avec laquelle ils vivent en symbiose, plus les ressources naturellement abondantes des iles ; tout cela ne fit qu'accroitre le sentiment d'injustice et de jalousie du reste du monde. Et s'ils tentaient de s'en prendre aux archipels, même en combinant toutes leurs armées, leurs observations suffirent à mettre en évidence qu'un seul pokémon est à même d'anéantir une armée. Le recours à l'artillerie navale fut oublié, à cause du champ magnétique naturel qui recouvrait tout le monde pokémon et qui détraquait leurs systèmes de visée (ce qui expliquait aussi pourquoi aucun radar ne fonctionnait dans cet endroit.) Même excuse pour l'aérien. Et de toute façon les archipels seraient immédiatement au courant de leurs agissements, vu que leurs satellites sont plus performants et sophistiqués que les leurs…


C'était le statu quo, et aucun des deux camps ne pouvait ou voulait faire quoi que ce soit. Aux yeux du public du monde humain, les archipels étaient vides et dangereuses d'accès, et les négociations entre les nations unies se révélaient ardues sur le sujet. Et du côté du monde pokémon, le Consortium déclara aux habitants des iles que le monde humain était classé « tabou », et qu'il était formellement interdit d'y pénétrer sans les plus hautes autorisations. Vu que le monde pokémon vivait en parfaite autarcie depuis des éons, et que le reste du monde paraissait bien trop dangereux et ne représentait aucun avantage pour les habitants des iles ; la « loi » du Consortium fut immédiatement acceptées.

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Seulement certains crièrent à l'égocentrisme et à l'hypocrisie de la part du Consortium, étant le genre de personne préférant laisser mourir les autres du moment que leur petit confort était assuré. Le reste du monde humain était en guerre, et il pouvait faire quelque chose pour améliorer la situation. Un vif débat eu lieu entre le Consortium et ses détracteurs, chacun restant campés sur leurs positions : le Consortium voulait l'autarcie complète, et les détracteurs voulaient une ouverture pour le reste de la race humaine.


Finalement, un membre du Consortium proposa un compromis aux deux parties : ils enverraient un bateau remplit de 30 Leveinards, sous très bonne escorte, pour rejoindre les pays du tiers monde humain. Le tout serait accompagné par le minimum de technologie du monde pokémon, et des puissantes balises relaieront leurs signaux pour les pokémon psy qui seront ajoutés dans l'escorte, les faisant ainsi tous téléporter d'urgence dans les iles si la situation se corse. Ainsi le monde humain aura parfaite connaissance des pokémon, et tenteront plus à accepter la réalité de leurs existences en se rendant compte de leur précieux potentiel.

L'idée séduisit les détracteurs et le Consortium, mais une petite partie de ce dernier émettait toujours une vive réserve sur le sujet : si un seul de ces pokémon était capturé, que feraient-ils ? Et si un seul de ces dresseurs était capturé à son tour, ou pire ? Les risques étaient beaucoup trop élevés selon eux. Mais ils furent réduits au silence par le même membre du Consortium qui proposa l'idée : un maitre de ligue accompagnerait les Leveinards, et celui-ci sera escorté par des dresseurs et des militaires d'élites parés à toute éventualité. Et puisque leur technologie est bien plus avancée que la leur, il n'y avait aucune chance de tomber sur des brouilleurs suffisamment précis et puissants pour les empêcher de fuir. Au pire ils pourraient toujours voir leurs équipes composées de pokémon volant et aquatiques surpuissants qui les ramèneraient à l'ancienne, sans que le monde humain puisse y faire quoi que ce soit.

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La petite partie séditieuse tenta encore en vain de protester, mais l'idée fut acceptée par la majorité. Les préparatifs se firent calmement et méthodiquement, le personnel choisit avec soin, et Peter lui-même fut choisit comme étant le maitre de l'opération (ses dragons étant les plus à même de réduire en cendre toute opposition militaire, s'il y'en avait une)

Au dernier moment, un imprévu se fit sentir : Une jeune femme, du nom de Joëlle Sucinachem, proposa de rallier le projet du Consortium, avec ses compétences d'infirmière et son Leuphorie Shiny (d'où le nom de l'affaire) Là encore la partie séditieuse hurla à l'absurdité, qu'un pokémon aussi rare ne pouvait risquer d'être perdu dans le monde humain. Une fois de plus ils furent réduits au silence par le reste du Consortium, avec un argument de poids : s'il montrait aux nation unis qu'ils étaient même prêts à faire parvenir en aide l'une de leur ressource les plus rare et précieuse du monde pokémon, cela apaiserait les consciences et renforceraient les relations entre les deux mondes.


Le projet fut donc approuvé par la majorité. Même si une partie de la population hurlait toujours en défaveur du projet, qu'ils se trouvaient parfaitement bien où ils étaient et n'avaient pas à s'occuper du monde, le reste de la population suivit le mouvement en pensant au futur : un futur radieux et sans guerre sur la Terre, comme dans leurs iles. La partie séditieuse cria à la naïveté envers les seconds, et le reste cria à un balai dans le cul pour les premiers.

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Vint finalement le jour J. Le bateau partait de Carmin-sur-Mer, et les gens étaient venus en masse pour applaudir les membres du projet, et l'audace de la jeune femme (qui, contrairement aux dresseurs, n'avait rien d'une combattante) C'était un jour de liesse et de triomphe pour les iles, et il fut réduit en cauchemar en un instant.


Alors qu'il était sur le point de partir, le maitre Peter demanda à la jeune femme de faire un discours pour le public ; un discours qui resterait dans les annales. Cette dernière prit un ancien micro tendu par le maitre (pour marquer l'évènement) s'avança jusqu'à la proue du navire, salua la Foule en même temps que son Leuphorie juste derrière elle (pour l'encourager) et elle n'eue même pas le temps de prononcer un seul mot…

… Qu'une balle venant de nulle part lui traversa le cœur de part en part, et finit sa course dans la tête de son pokémon juste derrière lui, le faisant exploser dans une giclée de sang et de viscères épouvantable, les tuant sur le coup…

… Devant plus de 2000 personnes en direct, et le reste des archipels via la retransmission.

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Inutile de préciser les répercussions que cela causa : le monde humain hurla à la pire hypocrisie qui soit de la part du monde pokémon, s'étant argué de ne « plus avoir de conflits internes », et les tensions n'ont jamais été aussi explosives entre les deux mondes. Tandis que de leur côté le Consortium appela au complot anti-gouvernemental, et que cela devait être l'œuvre des anciennes Team à l'origine de tous les troubles. C'est aussi pour cette raison que la refonte du système des arènes et de la ligue fut approuvée par l'unanimité du Consortium, pendant que les armées des iles se mobilisaient déjà, en secret, en prévision d'une guerre totale avec le reste du monde.


La vérité, c'est que la troisième guerre mondiale peut débuter à n'importe quel moment. Et que la seule et unique façon pour eux de l'empêcher est de mettre la main sur les responsables de cette abomination. Et plus précisément, celui qui commit le pêché Ultime ce jour là :

Celui qui appuya sur la gâchette, et qui mit le feu aux poudres.


Seulement, aucune information ne circula sur lui durant les mois qui suivirent, comme si c'était la mort elle-même qui était responsable de cette horreur… Et c'est là qu'un nom fut mit sur le tueur, par le milieu du crime où il sévissait :

« La Faucheuse. »

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« Vous êtes vraiment sûrs qu'il s'agit bien d'elle ? » Demanda l'un des agents, l'air encore sceptique.

« Absolument. » Trancha immédiatement la directrice de Verchamps.
« Mon poste a été infiltré en un rien de temps, mes serveurs craqués en encore moins. Mes employés disaient n'avoir rien vu ou entendu, mais avouèrent tous que certains appareils se seraient mis à s'activer par eux-mêmes, sans raison apparente, et que cela ne les a distrait que pendant quelques instants. Les caméras qui filmèrent la scène n'ont absolument rien vu, comme si la mort elle-même était venue directement dans la cellule et s'était occupée du pauvre homme. Puis mon équipe de nuit affirmait avoir parlée avec une technicienne de mon établissement, lorsque certains ordinateurs s'éteignirent brusquement et mystérieusement, mais cette même technicienne affirme qu'elle ne leur a jamais adressée la parole, et l'équipe technique de nuit au complet l'appuie dans ses déclarations. » Elle fit une pause pour reprendre son souffle, et surtout calmer ses nerfs.
« Le tueur a réussit à rentrer dans mon poste de police, à craquer nôtre réseau et tout nôtre système informatique –sans qu'on s'en rende compte-, a réussit l'exploit de passer mes équipes de nuit, à les tromper par je ne sais quelle sorcellerie, à passer la double porte principale sans avoir eu besoin des doubles nécessaires pour l'ouvrir -car elle n'est pas reliée au système informatique- et à passer tous mes barrages de sécurité, sans ne serait-ce qu'éveiller les soupçons de mes gardes… »


Le ton grave et rauque de sa voix de fer faisait trembler les agents de la pièce. C'était une humiliation comme elle n'en avait jamais connue jusqu'à présent, et la rage bouillonnait en elle comme celle d'un volcan prêt à exploser. Même les maitres préféraient garder une distance respectable à l'égard de la directrice, ne pouvant chercher à comprendre ce qu'elle pouvait ressentir : La Faucheuse était entrée chez elle, à son nez et à sa barbe, et avait tuée l'homme sans la moindre difficulté, avant de disparaitre comme si cela n'avait été qu'une promenade de santé… Il n'y a pas de mot pour décrire sa furie contenue.


« Et c'est pour cela que vous êtes là, aujourd'hui. » Reprit Peter. « Nos informations tendent à prouver que ceux qui auraient engagés la Faucheuse ce jour là faisaient partis du Consortium, ou avaient des liens directs avec lui. »

Une vague de stupéfaction envahit la salle, et presque immédiatement des voix s'élevèrent.

« C'est de la folie ! Vous êtes en train de dire que tout cela aurait été orchestré par le Consortium ?! »

« En partie, tout du moins. » Avoua Marc le plus calmement du monde.

« Ce même Consortium qui vous a débloqué les fonds nécessaires pour vous refaire un santé ?! » Commença à haussé la voix d'un autre dans le sarcasme.
« Si c'est pour entendre de telles conneries, moi j'me tire ! »

« Et Giovanni, c'était quoi ? Un Flan à la banane peut-être ? »


La contre-pique de Louka fit mouche, et fit instantanément taire l'assemblée. Tout le monde connaissait désormais le chef de la Team Rocket, à cause de qui la ligue à subit « officiellement » sa réorganisation. Ils étaient les mieux à même d'expliquer que la corruption se trouve toujours à l'endroit où on s'y attend le moins.

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Alors les agents se ressayèrent, prêt à écouter la suite, tandis que le directeur remercia le jeune maitre pour son intervention, Peter reprit la parole.


« Nôtre programme de démantèlement des Team fut un franc succès, et elles étaient presque totalement annihilées de la surface du globe. Mais Rising Sun est né des cendres de toutes les teams, et ses ressources phénoménales nous indique que cela ne peut pas être une coïncidence… »

« De la même manière que Giovanni profita de son statu de champion, pour couvrir ses méfaits et blanchir ses ressources, quelqu'un de très puissant à fournit tout ce qu'il fallait aux reste des teams pour se réunir à nouveau, et être LE poids idéal pour maintenir les champions et les forces de polices en statu quo ; plus Rising Sun nous occupera, moins on pourra se consacrer à l'affaire du Leuphorie Shiny. » Termina Marc.


Cette fois-ci un silence pesant envahit la salle, un profond et pesant silence. L'idée qu'une partie du Consortium puisse être à l'origine de… De… De « ça ». Il n'y avait pas de mot pour décrire une telle trahison. C'est comme si une partie du monde pokémon se retournait contre lui-même pour suivre ses propres intérêts. C'est insensé.

Et pourtant, ils n'étaient pas aveugles au point de fermer les yeux sur l'évidence qui s'offrait à eux. Les arguments des dresseurs et de leur consœur directrice étaient on peut plus sérieux : quelqu'un tirait les ficelles derrière ce spectacle de marionnettes macabre, quelqu'un d'extrêmement puissant, et il n'y avait rien qu'ils ne puissent y faire tant que Rising Sun les occuperaient. Et Rising Sun continuerait de les gêner, tant que le marionnettiste leur fournira des ressources… C'était un cercle sans fin.Cette révélation fit monter un grondement de frustration dans la salle.


« Maintenant vous savez ce que je ressens. » Leur répondit la directrice, son regard noir se reflétant dans les leurs.

« Et c'est pour cela que vous êtes tous réunis ici, aujourd'hui. » Reprit le directeur.
« La majorité d'entre vous sont des agents que je connais personnellement. J'ai travaillé à vos côté, et j'ai grimpé les échelons avec certains d'entre vous depuis les premiers jours ; je miserais ma vie entre vos mains sans la moindre hésitation. »

De brefs signes de tête et des regards lui rendirent l'hommage, l'appréciant à sa juste valeur.

« Concernant les autres, je ne vous connais qu'au travers de vos dossiers. Mais mes relations dans les différents services vont très loin, et mes meilleurs « amis » m'affirment de vôtre sens aigue du devoir et de la justice, bien au-delà de vôtre propre plaque. »


Il marqua une pause, une longue et profonde pause qui ne fit qu'imposer le doute dans la salle. Il prenait le temps de réfléchir, de poser soigneusement chacun des mots qu'il s'apprêtait à prononcer, ne sachant que trop bien ce que cela pourrait déclencher. Puis il se mit fier et droit devant eux, au milieu de la salle.


« C'est pour cela que je demanderais à chacun de vous de donner vôtre démission, et de rendre vôtre plaque dans vos services. »

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Une vague de consternation d'une ampleur inimaginable envahit la salle. La stupeur et la consternation étaient les seules choses visibles sur leurs visages, et certains même croyaient que c'était une blague. Mais le visage et le regard du directeur était le plus sérieux du monde : C'à n'était pas une blague.

Puis, voyant que la situation ne semblait se débloquer, Peter reprit la parole.


« Vous allez quitter vos agences respectives, pour en fonder une nouvelle. Nous allons créer une nouvelle agence sur la cotisation des fonds cachés de chaque ile, de façon à ce que le Consortium ne soit jamais au courant de son existence. Cette agence agira en dehors des lois normales, et c'est donc pour cela que nous n'avons sélectionnés que les personnes les plus à même de la composer, de par leur sens aigue de la justice : vous. »

Instantanément, l'un des agents se leva.

« Vous voulez fonder une organisation secrète qui aurait le pouvoir absolu ? Mais vous êtes fous ! Ce genre d'organisation sont totalement illégales, et pour de bonne raisons : parce qu'elle aurait tous les droits, elle anéantirait totalement l'équilibre et le sens même d'équité dans la justice ! »

D'autres voix s'élevèrent d'approbation avec l'agent, étant reprit par un autre.

« Pour affronter l'illégalité, vous nous demandez aussi de plonger dans l'illégalité ! Nous n'aurons donc aucune différence avec Rising Sun, ou toute autre organisation de ce même genre ! Ca n'a aucune valeur et aucun mérite, et ça ne ferait que donner du poids à leurs actions ! Je refuse catégoriquement ! »


D'autres voix encore s'élevèrent d'approbation avec l'agent, fermement décidés à ne pas céder à cette demande absurde. Le directeur soupira. Pendant un bref moment il avait crû qu'au moins un d'entre eux comprendraient… Et ce fut d'ailleurs le cas.

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« Êtes-vous idiots, ou quoi ? »


Toutes les têtes se tournèrent directement vers l'auteur de cette phrase, étant parqué au fond de la salle. Sa réponse était moqueuse, mais le ton était clair et respectable. Un air boute-en-train, et pourtant d'une calme détermination et d'une bonne intelligence. De par la surprise qu'entraina sa réplique, le dernier agent avoir parlé reprit à nouveau.


« Je vous demande pardon ? »

« J'ai dit : Êtes vous idiots, ou quoi ? » Toujours de ce même ton clair et concis. N'attendant pas de réponse de leur part, la voix enchaina.
« Une agence privée aux pouvoirs « vraiment » absolus ne rend de compte à personne, et vit parfaitement sur ses ressources propres. Hors, si vous réfléchissez posément à ce qu'ont dit le directeur et les maitres, cette agence serait levée sur les fonds secrets de TOUTES les iles. Cela veut dire que nous dépendront intégralement de la ligue, et de ses moyens. Et les risques d'abus et de débordement seraient aussi élevés qu'un char à de chance de traverser le désert du Sahara de bout en bout sans essence. »


Le directeur sourit instinctivement à la dernière remarque : quelqu'un avait effectivement compris, et, au ouïe de sa répartie, n'avait pas l'air d'être né de la dernière pluie. Et ce qui lui fit définitivement plaire à sujet de cet inconnu, c'est quand il ne s'arrêta pas dans les explications ; d'une incroyable perspicacité.


« Le Consortium tient les services de police et la ligue pokémon de chaque ile par les couilles : ni l'un ni l'autre ne peut enquêter sur l'affaire du Leuphorie, sans que le Consortium n'en soit avertit, et seront de toutes manière trop occupés à chasser des fantômes dans une guerre d'usure de l'ordre du millénaire… Autant faire oublier la haine ancestrale des Sevipers à l'égard des Mangriffs, on aura facilement cent fois plus de chance d'y arriver. »

Il soupira d'un faux air dépité, une suffisance égale à son intelligence dans ses propos.

« Tandis que si nous rendons nos badges, et que nous rejoignions cette organisation, nous serons totalement libre de nos mouvements à l'égard du consortium, tout en restant intégralement soumis à la ligue. Nous serons comme l'ombre de la ligue, qui agira au nez et à la barbe du Consortium, mais qui –comme toute ombre- ne peut se déplacer à découvert sans son couvert ; notez le pléonasme, ça montre jusqu'où je suis allé le chercher. »


La dernière note d'humour réussit à arracher quelques discrets sourires parmi l'assistance, et un plus visible du directeur, et des dresseurs ; ils ne voyaient pas qui c'était, mais l'appréciaient déjà.


« Et puis surtout, même si je vous posais moi-même un flingue sur la tempe –chose que je ne ferais pas, je vous rassure- : est-ce que vous accepteriez de bafouer volontairement tout ce en quoi vous croyiez, et les méthodes que vous avez employées jusqu'à maintenant ? »

Les regards silencieux qu'ils lui rendirent lui donnèrent facilement la réponse négative qu'il attendait.

« Alors… » Il sourit d'un petit air espiègle. « Qu'est-ce qui vous empêche de continuer ? »


Il était diablement malin, il fallait le reconnaitre. Sa remarque était d'une simplicité évidente, et pourtant d'une justesse et d'une vérité implacable. Il avait réussit à éteindre les feux de révoltes de ses collègues sans réel effort, et à les plonger instantanément dans le doute. Ils réfléchissaient ardemment à la question, car elle était vraiment futée. Il ne leur laissa pas le temps de répondre qu'il reprit la parole, parachevant son plan malicieux.


« Je crois que nous sommes tous suffisamment adultes et matures pour pouvoir suivre les règles et les lois que nous tenons à cœur par nos propres moyens, n'est-ce pas ? Ma mère n'est plus là pour me réprimander si je casse de la vaisselle, mais je suis suffisamment mature pour savoir que ça fait 20 Pokédollars qui partent de ma poche de par ma bêtise… Ok, mauvais exemple. »


Il réussit à faire rire quelques agents dans la salle, et à en faire sourire d'avantage. Les dresseurs sifflaient silencieusement d'admiration : il se débrouillait à la perfection, en se faisant paradoxalement immédiatement passer pour plus bête qu'il n'était intelligent dans ses précédents propos. Il avait creusé un fossé avec les autres agents via ses premiers arguments, et maintenant il le comblait à la perfection.


« Ce que je veux dire, c'est que vous n'avez besoin de personne pour dicter vôtre conduite. Vous n'avez besoin que personne ne vous dise ce que vous devez faire pour le faire. Et vous ne vous arrêtez pas à ce que pensent les gens de vous, du moment que vous savez que ce que vous faites est juste. Même si ça parait ringard et démodé d'aider une vieille dame à traverser la rue, ou d'aider un enfant à récupérer le ballon qui s'est coincé dans un arbre, est-ce que vous en avez quelque chose à foutre du moment que vous les voyiez sourire à l'aide que vous leur apporter ? »


Nouveau silence dans la salle, cette fois-ci bien solennelle. Même si son air et son ton ne laissait suggérer que c'était un gamin, la teneur et la valeur de ses propos étaient empreint d'une sagesse indiscutable et bien réelle.

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De part leurs pouvoirs et leur influence, à la base les policiers sont « rejetés » par la population. Bien sûr pas un rejet « direct », mais une appréhension naturelle et instinctive avec ceux qui ont le pouvoir de vous mettre en cage à n'importe quel moment. Evidemment c'est dur pour un policier de demander gentiment la coopération de ses semblables, et que, devant le refus de ces derniers, il soit obliger de faire jouer ses privilèges. Même s'ils se refusaient à l'admettre, parfois ils devaient faire des choses qui ne leur plaisaient pas, tout en sachant que c'était nécessaire…


… Et c'est là qu'ils se rendirent compte de la subtile et efficace manœuvre de leur compère : quelle serait la différence entre rejoindre cette nouvelle organisation, ou continuer leurs boulots respectifs ? Presque aucune. A part que dans le second cas, ils pourraient mettre à profit cet avantage pour dévoiler le cancer qui ronge leur monde. Et comme ils le feraient « en secret », ils n'auront pas à s'attendre d'insulte ou de reconnaissance de la part de la population, tout en sachant que dans tous les cas ils le font pour la meilleure cause ; ce dont en quoi ils ont toujours crû…

… Diablement malin celui-là. Pas mécontent de l'avoir déjà dans le service, alors que l'organisation en elle-même n'a toujours pas de nom. D'ailleurs à ce sujet, Marc sembla le plus intrigué des trois à connaitre son identité.


« Serait-il possible que vous puissiez nous rejoindre au milieu de la pièce, s'il vous plait ? Certaines personnes ici –y comprit moi- n'ont pas l'occasion de savoir à qui ils font affaire. »

« Comprit. »


Dans un bruit de chaise rangée, le détenteur de la voix (et de ce foutu plan) s'avança tranquillement au milieu de ses collègues. Passant doucement de la pénombre du fin fond de la pièce (le directeur se rendant compte qu'il avait oublié de rallumer la lumière) vers la luminosité plus acceptable du devant de la scène… Et de faire écarquiller les regards de la majorité des personnes présentes, quand elles virent son apparence.

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Grand, élancé, mais surtout d'une beauté à rivaliser sans problème avec celle du maitre d'Hoenn, l'homme qui leur faisait face n'entrait pourtant que dans sa dix-huitième année. Mais ce qui fit vaciller le cœur de certaines agentes féminine qui composaient l'assemblée, était indubitablement son visage : taillé à la serpe selon des traits aquilins malgré son âge, ses cheveux d'un blond platiné éclatant brillaient presque comme par magie, et étaient surtout apposés sur deux yeux d'un ambre profond et brillant comme des joyaux.

Ils ne le connaissaient depuis même pas quelques minutes, pourtant il se dégageait de cet être un charisme certain, qui ne laissait aucun doute sur ses intentions. Même si l'enfer s'ouvrirait sous ses pieds, rien ni personne ne l'empêcherait de mener à bien cette enquête.

Impressionné par le jeune homme qui lui faisait face, le maitre de l'eau parvint finalement à se reprendre, en posant la question de base qui se devait d'être posée.


« Comment vous appelez-vous ? » Et la réponse restera à jamais graver dans leurs mémoires.

« Gabriel, je m'appelle Gabriel Angelos. » Répondit-il d'un fin sourire amical.

« Angelos ? Dommage que ça fasse styler, parce que vu que ça va être une organisation secrète, tu vas devoir en changer ! »


La réplique de Louka fit rire l'intéressé, rapidement rejoint par le reste de la salle. Il se tourna ensuite vers le maitre d'un regard complice, comme s'ils se connaissaient depuis toujours.


« Je compte sur vous pour ne pas m'en trouver un trop craignos, genre « James Bond » ; même si, par les joyeuses du seigneur, je sais que ça ferait grimper mon sex-appeal en flèche ! »

« T'inquiète c'est pas moi qui choisit, mais une très bonne connaissance à moi. Je te garantis que ça va être original. Mais par contre, je ne te garantis pas que ça ne vas pas être ridicule ! »

« Nan mais c'est bien James Bond, et puis ce nom à l'option « nana canon dans son lit, au bout d'une heure garantie. » Je crois pas que quiconque ici s'en priverait. »

« Sauf que c'est sous copyright déposé, et qu'on a déjà suffisamment à faire avec l'affaire du Leuphorie Shiny, pour ne pas perdre du temps dans un procès avec les maisons d'édition du monde humain. »

« Rha merde… Et Hercule Poirot, c'est prit aussi ? »

« Là par contre c'est encore plus craignos que ce « qu'il » pourrait te trouver ! »

« Mais c'est pas facile d'avoir l'air crédible, quand on n'est pas crédible, en étant crédible à la base, pour ne pas être crédible ensuite aux yeux de la crédibilité, en faisant tout pour paraitre le plus crédible, en sachant qu'on ne doit pas être crédible… »

Blanc d'une minute. Tout le monde étant largué, y comprit lui.

« … Je crois que j'ai perdu toute crédibilité. »


Des éclats de rire parcoururent la salle à la conclusion. C'était pitoyable comme sketch, mais c'était dur de ne pas y rire tellement c'était ridicule. Mais le directeur se manifesta à son tour, et fit par la même diminuer la bonne ambiance –à son grand regret-, pour proposer quelque chose au « nouvel agent ».


« Avant de vous trouver justement un nouveau nom, il serait peut-être temps d'en choisir un pour l'organisation, non ? »

« Juste. Mais avant cela, il faut savoir le nombre de personne qui nous rejoindrons. Comprenez bien qu'on ne peut pas décemment vous donner cette information, si nous ne sommes par sûrs que vous allez nous rejoindre. » Répondit Marc.

« Ben déjà y'a moi. » Répondit Gabriel, ce qui fit sourire le maitre de par l'évidence de la chose.

« On s'en serait douté… » Reprit Louka, un petit air en coin. « Mais pour les autres… Messieurs, mesdames, mesdemoiselles : choisissez. »

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Quelques regards concertés entre eux, agents et invités, puis l'un d'entre eux se leva.

« Je suis flatté d'avoir été jugé comme suffisamment honnête et intègre pour vôtre proposition, et d'avoir été mis au courant de tous ces détails. Mais j'ai une fille qui n'a plus de mère depuis des années, et elle compte sur moi pour ne pas l'abandonner maintenant… Je suis désolé, je ne peux pas vous rejoindre. Mais je ne dirais pas un seul mot de cette histoire à qui que ce soit. »

« Je vous comprends, et je vous remercie pour vôtre honnêteté. » Le salua le directeur.

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Rapidement, d'autres personnes –agents et invités- quittèrent la pièce dans plus ou moins les mêmes conditions. A la fin, il ne restait seulement que 20 agents, y comprit Gabriel. A ce constat, le maitre de Sinnoh se permit un petit sarcasme amical.


« 20 agents pour l'organisation ? Mince, c'est bien plus que ce que je n'espérais. » Puis Peter lui fit une petite tape sur l'épaule.

« Ravale ton venin, petit serpent, tu sais très bien qu'il y'en aura forcément d'autres qui nous rejoindront en court de route. »

« Merci « Mr. Draco », grâce à vous ma réputation en a prit un coup. » Lui rendit-il d'un faux air ulcéré.

« Mais au moins, ça fait déjà 20 agents prêts à agir, envers et contre tout, pour dévoiler la vérité. Quitte à rester dans le secret et l'anonymat. » Reprit Marc. Puis il se tourna vers le jeune homme Blond.
« A condition que vous trouviez un bon nom pour cette organisation. »

« Moi ? Vous avez fumés la moquette ou quoi ? Déjà que côté nom de code je suis une quiche, faudrait pas non plus pousser avec un nom d'organisation secrète. »

« Pas de fausse modestie, Mr Angelos, je suis sûr que vous en avez déjà un en tête. » Reprit-il d'un air aussi amusé que suspicieux.

« … Rhaaa, c'est dur de flouer un maitre pokémon –même s'il a un costume de marin-. » La réplique arracha un faux air outré de la part du maitre.
« Mais oui, j'ai bien une idée de nom. Attention j'vous préviens, c'est pas discret ni super original. »


Les agents et les dresseurs attendirent sa proposition avec le plus grand intérêt, ce qui mit d'avantage la « pression » au jeune homme. Celui-ci, feignant la timidité, se mit à détourner le regard n'importe où pour ne pas croiser celui de ses collègues, faisant remonter la tension comme un gamin (bon… Techniquement parlant : C'EST un gamin). Voyant le directeur le presser sur l'horaire, sachant qu'il avait encore du boulot, le jeune homme reprit d'un franc sourire.


« Puisqu'en face on va avoir Rising Sun pour occuper la police et la ligue, mais j'ai pensé à « Moon Dawn » pour se les faire par derrière. Qui va être le plus fourbe : Le soleil levant, ou l'aube de la lune ? »


D'abord un silence, pesant et lourd. Puis ensuite des murmures, se transformant en messes-basses. Puis finalement des voix de discussion normale, suivit de brèves mais sincère acclamation pour l'idée. Puis ensuite toute la salle donna son consentement.

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Une fois le nom officiellement accepté, la directrice reprit la parole.

« Cette organisation sera principalement mobile, et nous n'aurons aucun QG fixe. Oui, j'ai bien dit nous. Car depuis que cet homme a été tué dans mon poste, on m'a jugée incapable de faire correctement mon travail. En d'autres termes, je suis licenciée de mon propre poste de police. »

Quelques regards désolés se tournèrent vers la directrice, et celle-ci les accepta en silence.

« Seulement, de vous tous ici, je suis celle qui a les plus d'expérience dans la maitrise et la gestion de force de police. On peut donc considérer que dans mon malheur, je vous serais redoutablement utile. »
Puis elle enchaina directement à la suite, ne perdant pas de temps.
« Moon Dawn fonctionnera avec la ligue, donc avec les arènes. Celle-ci nous servirons de couvertures temporaires, le temps que les fonds se débloquent correctement, et que nous puissions avoir nos petites bases d'opération dans les iles. Durant ce laps de temps, vous serez enregistrez comme « dresseurs honoraires » par la ligue, et pourrez donc circuler librement dans les arènes sans attirer l'attention. Vous avez tous au moins un pokémon et de l'expérience dans le combat, ce ne sera donc qu'une formalité. Vous recevrez aussi de nouvelles pokémontres, dédiées et programmées exclusivement pour nous, ainsi que quelques nouveaux gadgets de la technologie pokémon. Mais en attendant, à court terme, vous allez travailler par équipe de 4, et vous serez directement dispersés aux quatre coins de l'ile et des arènes. Cela va déjà nous permettre d'éviter d'attirer l'attention, en se déplaçant avec l'intégralité de nos forces, et va en même temps nous permettre de conserver une excellente mobilité, qui nous servira de couverture en prime. » Puis, une fois son monologue de briefing achevé, elle reprit.
« Des questions ? »

« Et vous ? » Reprit un agent. Elle fit un fin sourire pour leur répondre.

« Il se trouve que le champion de ma ville se trouve être aussi mon beau-frère. Je n'ai donc aucun problème de couverture pour l'instant, et je resterais dans l'arène jusqu'à ce que les fonds et la première base soient débloqués. Je vous dirigerais depuis l'abri que représentera cette dernière. Autre chose ? »


Ne voyant plus aucune personne susceptible d'être encore soumise au doute, la directrice reprit d'un air plus sévère et sérieux –son air habituel-.


« Je ne vais pas vous mentir, ce ne va pas être une partie de plaisir : nous allons devoir probablement faire face au monde de l'underworld, à Rising Sun et, prioritairement et paradoxalement dangereux, à la Faucheuse. Retrouver ce tueur est nôtre but numéro 1, quoiqu'il arrive. Alors je vous le dit de but en blanc tout de suite : ceux qui ne veulent pas risquer leurs vies sur le terrain doivent le dire tout de suite, ici et maintenant. Personne ne vous jugera, ou ne vous critiquera d'avoir fait ce choix, et vous pourrez toujours être utiles en tant qu'investigateurs dans la paperasse. Choisissez maintenant. »

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Sur les vingt agents, deux se levèrent –un homme et une femme- et s'avancèrent au milieu de la pièce –devant les regards neutre de leurs compères. Le premier, un homme mûr avec de fine lunette, et la seconde, une femme charmante aux cheveux longs et bouclés, se retournèrent vers leurs camarades une fois arrivés au devant de la pièce.


« Risquer ma vie sur le terrain n'est pas un problème pour moi, mais mes facultés en termes de combat sont bien trop médiocres. De plus, j'ai toujours été plus doué derrière un écran à analyser les informations se présentant à moi. Il vous faudra au moins deux assistants pour vous aider dans la tâche bureaucratique. » Justifia-t-il d'un petit sourire.

« Quand à moi, mes compétences de combat son d'un niveau décent, tout comme mes pokémon, mais je ne suis pas adaptée aux conditions en terrain. Je ne me leurre pas, je serais plus un poids qu'autre chose ; et vu que Moon Dawn vient tout juste d'être créer, mieux vaut immédiatement écarter tout risque. Mais ça ne veut pas dire que je vais flemmarder pour autant ! J'ai toujours été très douée pour classer, archiver, et trouver toutes sortes d'informations en un minimum de temps, quel qu'elles soient. Je pourrais donc relayer la moindre info qui vous serait utile sur le terrain. » Reprit la jeune femme.


La directrice s'avança immédiatement vers eux, se mettant devant eux, droite comme un « I », les toisant d'un regard austère mais respectueux.


« Vos compétences nous serons effectivement précieuses. Mais je vous préviens : je serais intraitable et aussi rigide que l'acier ; alors préparez-vous à une cadence infernale tant que vous ne serez que deux. Suis-je claire ? »

« Très claire. » Répondirent-ils en cœur.


Le spectacle fit sourire les dresseurs et les autres agents. Ces deux là avaient répondus directement, comme si cela avait été un ordre. La directrice n'avait strictement rien perdu de son charisme et de son aura à commander, et elle inspirait déjà le respect au reste de la nouvelle organisation. Ils n'auraient pas trouvés meilleure personne pour les diriger.

Et, comme si cela devait être à lui de clore le chapitre de cette journée ; Gabriel s'avança au milieu de la salle, l'air espiègle et souriant, et déclara à l'assemblée.


« La nuit se lève, mauvais jour pour la mort ! »


Et les gens applaudirent, avant de se répartirent en team et de se disperser.

« Moon Dawn » venait de naitre, à 12 heures pile où « Rising Sun » se relevait de son échec. Une nouvelle ère se levait pour les iles, une ère où les ténèbres et la lumière se battront pour la suprématie…

Et dont l'arbitre de ce match ne serait nul autre que la mort.


[A suivre]