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Voyage à travers les mondes de Folly



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Informations

» Auteur : Folly - Voir le profil
» Créé le 07/02/2010 à 17:53
» Dernière mise à jour le 07/02/2010 à 18:09

» Mots-clés :   Action   Aventure   Sinnoh

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Chapitre 8 : Réalité
Steph se leva bien après Louka. Il fit un tour dans la salle de bain pour s'habiller et fut surpris de voir la porte de la chambre de Syllia entrouverte et déserte. Après s'être habillé et débarbouillé, il rejoignit Louka en bas et le trouva en train de déjeuner à table.

- Tu sais où est Syllia ?
- Elle est partie à Unionpolis très tôt ce matin, dit-il la bouche pleine.
- Tu sais pourquoi ?
- Elle a dit qu'elle avait quelque chose à chercher dans une bibliothèque…
- Je vais la chercher.
- Tu ne crois pas qu'elle est assez grande pour se débrouiller toute seule ?
- Salut les gars ! Bien dormi ?
- C'est dangereux de sortir comme ça… Si des sbires te remarquent, tu pourrais avoir des ennuis…
- Oh, c'est bon ! T'as fini de t'inquiéter pour rien ? T'es pas mon père, et encore moins ma mère !
- Bon, je vais payer la dame de la pension, dit Louka avant de s'éclipser.

Après avoir remercié la dame qui ne leur avait fait payer que la moitié du prix pour le sauvetage de la petite, le dresseur retrouva ses deux amis dehors. Ils avaient l'air de s'être fâchés l'un contre l'autre et faisaient tous les deux la tronche. Louka enfila un manteau bien chaud et en donna un à chacun d'entre eux, puis ils grimpèrent sur le dos de Tropius. Le petit Ouisticram se lova dans les bras de sa dresseuse et ils s'envolèrent. Syllia avait l'air de s'être habituée à voler et était moins crispée qu'avant. Soudain, un violent coup de vent souffla et le Pokémon Fruit fit un looping dans les airs avant de se remettre d'aplomb. Puis celui-ci finit par se poser dans une plaine entièrement recouverte de neige.

- Il va bien ? demanda Syllia en descendant du Pokémon.
- Je crois qu'il s'est froissé quelque chose, répondit Louka en rappelant son Pokémon. Et puis, c'est un Pokémon des pays chauds, alors il n'est pas habitué à cette température…
- On va devoir y aller à pied, fit Steph.

Enveloppés dans leurs manteaux, les trois amis avançaient dans le blizzard, la neige leur battant le visage et leur mordant le nez et les joues. Serré contre la poitrine de Syllia, le petit Ouisticram grelottait tout en essayant de se réchauffer,lui et sa dresseuse qui venait de remarquer qu'elle était frileuse. Au bout d'un bon moment de marche, les trois adolescents virent une lumière qui provenait d'un bâtiment dont il était impossible de distinguer les contours. Les ados finirent par y arriver, mais une fois entrés, ils se rendirent compte que c'était une base de l'Assemblée Cauchemar. Ils remarquèrent immédiatement que celle-ci était abandonnée, sûrement à cause des tempêtes de neige et du blizzard. Et la température intérieure n'arrangeait rien : les plantes vertes étaient couvertes d'une fine pellicule de givre. Syllia regarda dans son manteau pour vérifier que son Pokémon allait bien. Elle fut soulagée de le voir confortablement installé sur son ventre.

- Si y'a personne, ça va nous simplifier la tache, remarqua Steph.
- Je trouve ça trop beau pour être vrai… répondit Louka.
- Je pense qu'il doit rester quelqu'un, termina Syllia.

Les trois adolescents s'enfoncèrent un peu plus loin dans la base, explorant pièces après pièces. Arrivés au premier étage, ils entendirent des éclats de voix. Ils se précipitèrent dans la pièce et virent un petit garçon avec un pistolet dans les mains dont le canon était pointé sur la tête d'un sbire.

- Vous avez tué mes parents ! Vous allez payer ! s'exclama le garçon qui ne devait avoir que huit ans à vue de nez.
- Attends ! cria Syllia. Ne le tue pas. Même si il a éliminé tes parents, si tu le tue, tu t'abaisseras à son niveau, et je pense que tu ne le mérite pas.
- S'il te plait, lâche ton arme, lui demanda Steph tout doucement.
- Lamentable… dit le sbire à voix basse.
- Toi, la ferme ! fit Syllia.
- Tu lui donne des conseils alors que tu n'es même pas fichue de les appliquer…
- Qu'est-ce que tu veux dire par là, lui dit Louka, qui était resté muet jusque-là.
- En détruisant nos bases, tu as tué plus de gens que moi ! dit le sbire en éclatant de rire.
- Toi, tu arrêtes, déclara Steph en lui passant les menottes.

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La nuit était tombée sur Frimapic et ses alentours. Des policiers étaient venus s'occuper du sbire et l'avaient emmené à Unionpolis pour le juger. Pendant ce temps, les trois adolescents et le petit garçon avaient trouvé refuge au Centre Pokémon. La tempête s'était calmée, mais une encore plus importante faisait rage dans l'esprit de Syllia. Steph avait essayé de la réconforter, mais elle l'avait envoyé balader. Elle ne supportait pas qu'on s'inquiète pour elle et savais très bien qu'elle devait régler ses problèmes toute seule. Les paroles de l'homme résonnaient encore dans sa tête. Elle avait tué des tas de gens et n'y avait même pas prêté attention. Pathétique, pensa-t-elle. Elle les avait tués par facilité, et à présent elle s'en mordait les doigts. Soudain, quelqu'un la tira de sa rêverie.

- Vous allez bien, mademoiselle ? demanda l'agent de police qui était venu s'assurer que tout le monde allait bien.
- Dites, vous avez déjà tué quelqu'un ?
- Oui, même si ça ne me plaît pas. Mais je me dis qu'en faisant ça, j'ai sauvé des personnes.
- Ah… soupira Syllia en se roulant en boule et en enfonçant sa tête entre ses bras.
- Même si ce n'est jamais facile, dites-vous que vous aviez une bonne raison de le faire. Quand on veut protéger quelqu'un, on est souvent prêt à tout… termina l'agent. Si ce n'est pas clair dans votre tête, allez faire un tour au temple, vous y trouverez sûrement des réponses, dit-il avant de partir.

Syllia resta un moment sans rien dire après que le policier soit parti. Finalement, elle se leva, enfila son manteau et sortit dans le froid, sans emmener son Pokémon. Elle dirigea ses pas vers le bâtiment de pierre au nord de la ville. Etrangement, personne ne gardait l'entrée, alors elle pénétra dans l'enceinte. L'air froid s'engouffrait par l'ouverture et des plaques de glace recouvraient le sol par endroits. Syllia descendit au fond du temple, non sans quelques dérapages et chutes plutôt douloureuses. Elle finit par arriver dans une salle où le sol était presque entièrement gelé et où se tenait une gigantesque statue au centre. Syllia parvint au centre après quelques glissades incontrôlées, puis une violente douleur traversa son crâne et elle se retrouva une fois de plus dans un monde entièrement blanc.

- Arceus ! C'est encore toi qui m'as appelé ??? cria Syllia.
- Tu t'en veux, n'est-ce pas ? demanda une voix, féminine celle-ci.
- Qui… Qui est là ?
- Retourne-toi, lui répondit la voix, qui était fluide comme de l'eau.

Juste derrière Syllia se tenait une femme enveloppée dans une lumière bleue, si bien qu'on ne pouvait distinguer clairement son visage ou son corps. Cependant, une certaine sérénité émanait d'elle, comme une aura protectrice.

- N'aie pas peur, je ne te ferais pas de mal.
- Qui es-tu ? demanda la jeune fille.
- Je ne peux pas te le dire maintenant, mais tu finiras par le savoir.
- Comme par hasard… Je peux savoir ce que vous me voulez ?
- Ce serait plutôt à moi de te demander ça, non ? Tu voulais des réponses, je vais te les donner.
- En parlant de réponses, mon corps ne risque pas de geler ?
- Ne t'en fais pas, tes amis sont partis à ta recherche. Tu as tué beaucoup de gens, et tu voudrais savoir comment te racheter, n'est-ce pas ?
- …
- Je vais considérer que c'est un oui, fit la femme avec un petit rire.
- Arrête de te moquer de moi ! Tu ne sais pas ce que je ressens ! fit Syllia qui commençait à s'énerver.
- Je ne me moquais pas de toi. Et si, je sais ce que tu ressens. Ce pendentif que tu as autour du cou, c'est une petite partie de moi.
- Hein ?
- Je vais te dire quelque chose d'important. Tu peux toujours te racheter, Syllia. Il te suffit pour cela d'arrêter de tuer, et de sauver le plus de gens possible, fit la femme avant de disparaître.

A ce moment-là, Syllia se réveilla en sursaut. Elle était allongée sur un lit, probablement dans un Centre Pokémon. Elle se redressa, mit ses chaussures et sortit. Il faisait nuit, et aucune lumière n'était visible. Elle avança à tâtons dans le noir et finit par trouver l'interrupteur, qu'elle actionna immédiatement. Et là, elle vit les cadavres de ses amis, par terre, les yeux grands ouverts. Juste au-dessus d'eux se tenait Horok, une dague ensanglantée à la main.
Encore une fois, Syllia se réveilla en sursaut. Il faisait jour, maintenant. Fébrilement, elle mit les pieds dans ses baskets et se précipita dehors. Steph et Louka étaient juste derrière la porte, le petit Ouisticram dans leurs bras.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? On dirait que tu as vu un fantôme ! demanda Louka, un peu surpris par l'expression du visage de Syllia.
- Ce… C'est rien, balbutia-t-elle.
- On peut savoir pourquoi tu t'évanouis comme ça ?
- Peut-être la fatigue, dit Syllia en faisant mine de rire.

Considérant que cela suffisait, elle s'éloigna dans le couloir.