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Pokémons, Sucre et Rock'n'Roll de Cheshire-cat



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Informations

» Auteur : Cheshire-cat - Voir le profil
» Créé le 11/05/2009 à 12:12
» Dernière mise à jour le 11/05/2009 à 12:14

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Fournaise d'été...
La rue, écrasée de soleil, était bondée, et pourtant, Yasha se différenciait très clairement du reste de la foule. Ça n'était pas à cause de sa beauté, elle avait jamais été belle de toutes façons. Ses traits, quoique fins, avaient toujours été trop durs pour qu'on la trouve jolie. Mais depuis sa façon de marcher, poings serrés et la tête haute, jusqu'à ses cheveux violets courts, presque rasés, en passant par l'anneau d'argent qui ornait sa narine droite, tout dans son apparence attirait le regard. Ses converses étaient blanchis par la poussière de la route, son jean troué.

Elle repéra une fontaine, et quitta la cohue de la rue principale pour s'en approcher. Elle s'aspergea d'eau, puis s'assit sur la margelle. Coup d'oeil à sa montre. Elle était en avance... Un petit vent frais se leva et elle ferma les yeux. Difficile de croire que tout cela avait commencé il y a quelques mois à peine. Elle se sentait tellement plus vieille que ses vingt ans aujourd'hui. Tellement fatiguée. Yasha avait changé, c'était indéniable. Elle sortit une cigarette de la poche de son pantalon et l'alluma. Avec un soupir, elle laissa son regard se perdre sur les volutes de fumée argentée qui se dessinaient sur le ciel d'un bleu éblouissant.

Ça craignait. Ça craignait vraiment. Tout ça à cause de...





"Combien je vous dois ?"

Anxieuse, elle regarda l'homme taper négligemment sur sa calculatrice, alignant les zéros avec la facilité de l'homme d'affaires endurci. Finalement, il releva les yeux vers elle.

"Très exactement, cinq mille six cent quatre-vingt deux pokédollars... Disons juste cinq mille six cent.
-Trop aimable." murmura Yasha entre ses dents.

Elle n'avait pas assez, à moins de vendre tout ce qu'elle possédait, les vêtements qu'elle portait en ce moment même compris. Et encore. Ça ne suffirait probablement pas. Leconte sortit quelques papiers et commença à griffonner.

"Étant donné que vous ne pouvez visiblement pas payer... Je vais faire saisir vos meubles...
-Attendez !"

Il leva un sourcil ironique à son intervention.

"À moins que vous ne préfériez régler ça devant un tribunal, évidemment."

Un tribunal ? QUI prendrait son parti dans un jury ? Elle représentait tout ce que la plupart des gens détestaient. Tout ce qu'ils méprisaient. Tout ce qu'ils craignaient. Il leur faudrait moins de quinze minute pour décider de lui donner la peine maximale.

"Non, non ! Mais ma maison appartient à mes parents, si vous saisissez, ils...
-Il fallait y penser avant d'incendier MA propriété.
-Je peux vous payer !"

Un silence pesant s'ensuivit.

"Enfin... Je ne peux pas tout de suite... Mais je vais trouver un moyen de vous rembourser !"
Il ne répondit rien, la scrutant, les mâchoires serrés. Elle retint sa respiration... Finalement, Claus se laissa retomber dans son fauteuil de cuir et s'étira.

"Bien... Même si je doute que vous parveniez à gagner suffisamment pour éponger l'ensemble de la dette... Je peux aux moins vous laisser une chance de la diminuer ne serait-ce que légèrement."

Un soupir de soulagement franchit les lèvres de Yasha.

"Mais il a une condition. Vous n'avez que six mois pour réunir l'argent nécessaire. Pas un jour de plus."





"Hey, Sugar !"

C'était elle qu'on appelait, ou du moins, son faux nom. La voix, désagréablement familière, la tira de ses pensées. Lysandre. Elle dût résister à l'impérieuse envie de lui écraser son mégot sur sa sale face, et se força à lui sourire. Le garçon vint s'asseoir à ses côtés, son air narquois bien visible entre ses longs cheveux méchés de noir et de blanc. Leur haine mutuelle faisait presque crépiter l'air entre eux, tant l'atmosphère s'était chargée d'électricité. Pourquoi diable devaient-ils faire équipe ? Ils était tout bonnement incompatibles. Les forcer à coopérer revenait à marier l'eau et le feu : c'était absurde.

"Ponctuel, à ce que je vois.
-Comme toujours. Tiens, c'est ta tenue pour aujourd'hui. Tu vas adorer..."

Il ouvrit son sac à dos et lui tendit un paquet, avec un petit ricanement qui en disait long. Yasha ouvrit le carton pour y jeter un coup d'oeil, avant de le dévisager, atterrée.

"J'espère que c'est une blague !"