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Tome II : Le Nœud de Regigigas de Alecx



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Informations

» Auteur : Alecx - Voir le profil
» Créé le 01/02/2009 à 19:25
» Dernière mise à jour le 27/06/2009 à 15:32

» Mots-clés :   Action   Aventure   Sinnoh   Suspense

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Chapitre 5 : Regigigas, Roi des Pokémon
Il était quinze heures. Après que le vieil homme ait expliqué plus en détail à Julien comment fonctionnait son pouvoir, le jeune homme et sa femme l'avait invité à rester manger, proposition qui avait été acceptée. Ce midi, ils furent donc trois à table. Les deux enfants mangeaient tous les deux à la cantine avec leurs amis et leurs parents étaient donc seuls à l'heure du déjeuner. Après un repas qui fut copieux pour l'occasion, Julien et sa femme n'avaient cessé de poser des questions au vieil homme qui, ravi, ne se lassait pas d'y répondre.
-N'y a-t-il aucun moyen pour trouver une autre personne ? demanda Ambre.
-Quand un Pokémon a choisi un Élu, celui-ci n'a plus d'autre choix que d'accomplir son destin.
-Mais pourquoi le monde serait-il forcément en danger ? interrogea Julien.
-Je ne saurais vous en donner la cause, mais la prophétie est formelle. Il va arriver quelque chose. Et peut-être plus vite qu'on ne le pense, ajouta-t-il d'un air sombre.
-Que voulez-vous dire ? Que va-t-il se passer ?
-Je ne peux prédire l'avenir, répondit-il. La seule chose que je peux assurer, c'est qu'il se passe par ici des choses anormales.
-Quel genre de choses ?
-Après un bruit d'avion, il me semble avoir entendu des hommes. En grand nombre. Et cela ne me dit rien qui vaille.

Julien était grave. Ce vieillard était drôlement mystérieux. Il avait l'air de sentir les évènements, comme s'il était doté d'un instinct plus développé que les autres. Le jeune scientifique avait eu du mal à croire tout ce qu'il avait appris en peu de temps, mais cela semblait si cohérent, tout s'emboîtait si bien. Et il avait eu comme preuve irréfutable la lumière qu'avait dégagé son Signe lorsqu'il s'était concentré. Leur invité avait su lui dire exactement comment procéder pour que le symbole s'illumine intensément. Il lui avait ensuite dit qu'en la présence de Regigigas, il pouvait par cette technique donner des ordres et des forces au titan.
-Madame, monsieur, je crois qu'il va être l'heure de faire un peu de route, fit le vieil homme, ramenant Julien à la réalité. Enfin… Je crois qu'il est préférable que vous restiez ici, jeune femme.
-Non, je veux accompagner mon mari ! Que va-t-il se passer ? Où allez-vous ?
-Avec ce qu'il a l'air de se tramer ici, je pense préférable de se rendre au temple le plus rapidement possible, et ce pour éviter que d'autres personnes mal intentionnées n'arrivent avant nous à un endroit où aucun humain n'est censé pénétrer.
-C'est-à-dire ?
-Le sanctuaire de Regigigas bien sûr.
-Je viens avec vous, trancha Ambre.
-Écoute, lui dit Julien, je ne sais pas ce qu'il se passe, mais ça n'a pas l'air sain. Quoi qu'il arrive, je ne veux pas que mes enfants perdent leurs deux parents. Je suis peut-être pessimiste, continua-t-il devant l'air effaré de sa compagne, mais je préfère prendre en compte toutes les éventualités. Et puis, peut-être tout cela n'est-il qu'une erreur, un simple malentendu.

Ambre savait bien qu'il avait prononcé cette dernière phrase pour la rassurer, mais elle ne l'était absolument pas. Son mari allait partir dans un temple pour réveiller un Pokémon légendaire avec qui il devait sauver le monde. Comment fallait-il réagir face à cela ? Elle trouva finalement la plus affreuse et la plus simple des solutions : elle se résigna et pleura. Elle se sentait ridicule. Peut-être n'allait-il effectivement faire qu'une petite balade et revenir dans une demi-heure en disant que finalement, il n'y avait absolument rien dans ce temple, mais elle n'y croyait pas. En tremblant, agitée de soubresaut, elle prit Julien dans ses bras et le serra contre elle de toute ses forces, comme pour l'empêcher de partir. Pendant ce temps, le vieil homme avait eu le tact de passer discrètement dans la pièce d'à côté. Quand enfin Ambre se résigna à desserrer son étreinte, ce fut pour embrasser son mari.
-Maintenant, tu peux partir, dit-elle. Mais sois prudent.
-On se reverra, souffla Julien. Je te le jure.

Après avoir pris ses affaires – son Togekiss, un sac à dos rempli, des vêtements chauds – Julien rejoignit le vieillard qui l'attendait patiemment dans le hall. Il lui jeta un regard. Il lui donnait approximativement quatre-vingt ans. Comment avait été sa vie ? Quel était son passé ? Comment était-il au courant de toute cette histoire ?
-Je suis content que vous ayez si bien pris les choses, dit-il à Julien. Et je vous remercie de bien vouloir y prendre part malgré les risques. Mais trêve de bavardages, je sens que nous allons devoir faire vite.

Julien glissa rapidement un dernier baiser sur les lèvres de sa femme et suivit le vieil homme au dehors. Leur maison, sans se trouver loin de tout, était quelque peu éloignée du village, dont les cheminées fumantes étaient visibles au loin. Le seul bâtiment plus proche du temple était l'Arène Pokémon, qui abritait le Champion – en l'occurrence la Championne – des Pokémon de type Glace, Gladys. Elle était visible un peu plus au nord. C'est dans cette direction que les deux hommes entamèrent leur marche. Au bout de dix minutes, alors qu'ils se trouvaient à côté de l'arène, leur objectif commençait à se faire proche. Mais c'est à ce moment-là que le vieil homme s'arrêta. Voulait-il reprendre son souffle ? Il leva la main avant que Julien n'ait eu le temps de lui demander, lui faisant signe de se taire. A pas de loup, il alla se cacher derrière un arbre proche, imité par le jeune homme qui ne comprenait pas ce qu'il se passait.
-Regarde, chuchota le vieux en lui montrant les alentours.

Et Julien comprit ce qu'il voulait dire. Des hommes qui portaient ce qu'il croyait reconnaître comme étant le costume de la Team Galaxie patrouillaient autour du temple. Il apparaissait comme impossible de se rendre jusque là-bas sans se faire voir.
-Comment allons-nous faire ? souffla Julien.
-En passant par derrière, répondit-il.

Et, pénétrant dans les bois qui entouraient le temple, il continuèrent d'avancer. Trois quart d'heures plus tard, ils ressortirent derrière le temple, trempés. Le passage à travers les arbres, en plus de leur rallonger considérablement la route, avait été difficile. Il ne leur restait plus maintenant qu'à rejoindre l'entrée et rentrer dans l'antique bâtiment. Longeant les bois, se faisant aussi discrets que possible, ils s'avancèrent jusqu'à entendre :
-Hey ! Que faites-vous ?
-Bonjour jeune homme, improvisa le vieillard. Figurez-vous que j'avais promis à mon petit-fils de l'emmener voir mon amie, la gardienne du temple, lorsqu'il serait de passage à Frimapic, mais nous ne la trouvons pas. Ne savez-vous pas où peut-elle être ?
-Elle ne se sentait pas bien, nous lui avons accordé un jour de congé.
-C'est étrange car ce matin encore, elle était en pleine forme et nous discutions justement de cette petite visite.

Le sbire qui les avait interceptés semblait énervé.
-Très bien, qui que vous soyez, je vous donne deux secondes pour déguerpir et il ne vous arrivera rien.
-Hoho, fait amusant, je m'apprêtais justement à vous sortir la même réplique ! Ne trouvez-vous pas risible cette coïncidence ?
-Oh, numéro deux, viens voir par ici, je crois qu'on a un problème, cria-t-il à l'attention d'un collègue qui arriva immédiatement.
-Et pas qu'un petit, dit alors le vieillard. Ludovic, je vous laisse faire ce que vous avez à faire pendant que je discute avec mes nouveaux amis, voulez-vous ?

Il l'avait appelé Ludovic ? Sans doute ne voulait-il pas que son vrai nom soit révélé ? Quoi qu'il en soit, Julien s'en accommoderait.
-Vous croyez que je vais vous laisser seul avec ces…
-Ludovic, s'il vous plaît, je crois que nous n'avons pas tout notre temps !

Julien, ne sachant pas quoi faire, s'approcha du temple, mais le sbire le retint par l'épaule. Il s'apprêtait à donner un coup de poing à Julien lorsque lui-même s'en reçut dans l'abdomen.
-Toujours aussi rapide mon cher Simiabraz, fit le vieil homme. Allez, maintenant Ludovic.
-Alors toi papy tu vas regretter ce que tu viens de me faire ! En avant, Moufflair !

Julien se pressa de pénétrer dans le temple pendant que le vieil homme attirait l'attention des gardes. Il se trouva dans une vaste salle où des piliers surgissait du sol à certains endroits. Une énorme statue représentant une chose qu'il ne sut définir se trouvait au centre de la salle et quelques plaques de glace s'étaient formées çà et là. Attachée à l'un des piliers, un bâillon dans la bouche, une femme leva la tête. En voyant Julien, elle fit autant de bruit que possible. Le jeune homme s'approcha d'elle et la reconnut : elle était la femme qui lui avait demandé de partir ce matin. Il la libéra et défit le foulard qui l'empêchait de parler. Sitôt fait, la femme lui demanda des explications :
-Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Qu'est-ce que c'est que tout ce monde ? Pourquoi m'a-t-on agressée ?
-Calmez-vous, lui ordonna Julien. Je n'en sais pas beaucoup plus que vous, je peux juste vous dire que je suis là pour régler le problème. Et je suis désolé, mais je n'ai pas de temps à perdre. Vous devriez pouvoir sortir lorsque vous verrez passer un homme âgé. Mais surtout, ne descendez pas.
-Et vous ? Que faites-vous ?
-Je n'ai pas le temps.

Et il courut en direction des escaliers, de l'autre côté de la salle. Le deuxième étage ressemblait en tout point au premier, hormis le fait que les piliers avaient été remplacés par des rochers et que plus de plaques de glaces s'y trouvaient. Il dut d'ailleurs marcher sur quelques-unes, en s'agrippant comme il le pouvait à des pierres. La troisième salle était un peu plus complexe et il mit un peu plus de temps à la traverser, glissant comme il le pouvait de rocher en rocher. Enfin, il arriva au dernier étage. Hélas, ce ne fut pas le plus discrètement du monde et les sbires le repérèrent tout de suite. La salle était grande et en son centre se trouvait une immense statue. Des Pokémon achevait de pilonner la glace, qui, d'après l'état du sol, avait recouvert toute la surface ou presque.
-Arrêtez-le, ordonna Hélio, qui se trouvait devant la statue.

Sitôt dit, sitôt fait. Les mains de Julien furent solidement attachées dans son dos et il fut mis à l'écart, entouré par quatre sbires et leurs Pokémon.
-Qui es-tu ? demanda Hélio.

Julien avait compris qu'il ne devait absolument pas donner son nom avec à la réaction du vieillard face aux gardes, six étages plus haut et une demi-heure plus tôt. Il décida donc d'improviser.
-Je vois que la Team Galaxie, pourtant réputée pour être au courant de beaucoup plus de choses qu'elle ne le devrait, ne connaît même pas mon identité !
-Pourquoi devrions-nous vous connaître ?
-Voici deux mois que nous surveillons votre activité nuit et jour. N'avez-vous jamais entendu parler des services secrets de Sinnoh ?
-J'ai des espions aux services secrets.
-Vous nous avez vraiment pris pour des amateurs alors ? Vous me décevez… Je suis le responsable de l'enquête vous concernant. Personne n'est au courant bien entendu, mis à part mes hommes. Et il faut croire qu'aucun d'entre eux ne joue de double-jeu. J'en suis désolé.

Le visage de Hélio se tordit en une affreuse grimace pleine de haine. Julien crut qu'il allait le tuer de ses propres mains ici et tout de suite. Mais au lieu de cela, il parut se ressaisir et, éclatant d'un rire dément, il retourna près de la statue.
-Alors j'ai le regret de vous annoncer que votre enquête n'a servi à rien, car il est trop tard ! Je vais, devant vous, réveillez le Pokémon qui me permettra de mettre le monde à ma botte !

Et, comme pour illustrer ses propos, il envoya trois balls en l'air dont sortirent Regice, Registeel et Regirock. Les Pokémon se postèrent devant la statue et parurent s'incliner, mais il était difficile de l'affirmer tant leur souplesse laissait à désirer. Julien, qui était maintenant spectateur contre son gré, regardait avec anxiété ce qu'il se passait. L'énorme statue, qui mesurait près de quatre mètres, trembla violemment. La fine couche de roche qui se trouvait dessus se désagrégea, formant de petites plaques qui tombaient au sol pour se réduire en poussière. Lorsque Regigigas fut entièrement libéré, il poussa un grand cri qui résonna dans la vaste salle. Hélio sourit et se tourna vers Julien.
-Assistez à ma victoire !

Regigigas, encore engourdi, fit de grands mouvements dans les airs. Sans que personne ne prête attention à lui, Julien tomba au sol, pris d'une douleur fulgurante à la main droite.
-Regigigas, cria Hélio, tu es à moi !

Le combat pour Regigigas venait de commencer.