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Blue Ranger de Feather17



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» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 08/11/2015 à 13:36
» Dernière mise à jour le 08/11/2015 à 13:36

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Chapitre 3 : Sauvetage à la poste de Somniapolis
« Bienvenu à Somniapolis ! » Ce fut ce que m'a annoncé Poussifeu lorsque nous sommes enfin arrivés à destination. Nous avions quittés la grotte et nos nouveaux amis deux heures plus tôt et nous sortions enfin de cette forêt étouffante. Le soleil commençait tout doucement à quitter son siège dans le ciel quand nous avons atteint la fameuse ville dont Poussifeu m'avait parlé pendant des heures. Somniapolis s'étendait devant nous, telle une magnifique citée luxueuse. Des sentiers se croisaient tous les cinquante mètres environs, de nombreux téras tous différents les uns des autres se promenaient le long des ruelles, entraient dans leurs habitations (de drôles de niches pour certains, des renfoncements pour d'autres, comme des sortes de terriers), les commerçants se tenaient debout devant leurs étalages et vendaient toutes sortes de produits aux clients qui passaient par là. Poussifeu me tira par la patte avant et nous avons visité la ville, mon ami s'arrêtant devant l'un ou l'autre bâtiment pour m'expliquer la vie de cet endroit.
C'est alors que j'appris que Persian, un grand et majestueux chat au pelage clair, tenait une banque et je fus surpris par cette révélation. Les téras avaient eux aussi leur argent ! Deux téras semblables mais de couleurs différentes, des Kekleon, s'occupaient d'un magasin d'accessoire et de nourriture. Un Grodoudou, une sorte de grosse peluche rose, travaillait pour une compagnie de recrutement. Il visitait souvent les régions environnantes à la recherche de nouvelles parcelles de terre qu'il revendait aux autres téras. Quant au kangourou, dénommé non sans originalité Kangourex, posté à l'extrémité sud de la ville, il mettait son service aux créatures qui avaient besoin d'espace chez eux et qui devaient stocker des objets encombrants.
C'était, aux yeux de Poussifeu, une ville de rêve pour tout téra qui se respectait et qui voulait avancer dans sa vie.

– Salut Poussifeu ! dit un drôle de chien rose.
– Snubull ! Tu es revenu de vacances ?!
« Non, il y est toujours… » pensai-je dans ma tête. Parfois, ce Poussifeu pouvait être idiot.
– Je te présente Samuel, dit Poussifeu en me montrant de sa tête. C'est un humain amnésique ! On a décidé de former une équipe de secours !
– Encore une équipe de secours ? s'étonna le téra. C'est devenu la nouvelle mode, ici… Tu sais qu'à Fauville, ils n'ont aucune équipe de secours et ils n'ont jamais eu de problème ?
– Et combien ils sont à vivre à Fauville ? demanda Poussifeu, un brin sceptique.
Snubull ne répondit pas, se contentant d'observer son ami d'un regard vide et absent.
– Trois, répondit-il dans un chuchotement à peine audible.
– Et combien d'entre eux sont vraiment des téras, à Fauville ? demanda à nouveau Poussifeu en fronçant des sourcils, l'air accusateur.
L'esprit de Snubull s'évada à nouveau.
– Un, les deux autres sont des peluches qui lui tiennent compagnie, avoua-t-il dans un murmure quasi inexistant.
– Et où se trouve Fauville exactement ? demanda Poussifeu une troisième fois.
Snubull baissa les yeux.
– Dans mon imagination… soupira-t-il.
– Tu vois, c'est ça ton problème Snub, tu es beaucoup trop plongé dans tes bouquins et tu finis par confondre réalité et idéal ! sermonna Poussifeu en prenant un ton réprobateur. J'en connais deux qui ont mal tourné à cause de ça !
– Je sais, mais je ne peux pas m'en empêcher… Enfin bref, je connais un super endroit pour établir votre base ! Tu sais, la cabane près du Grand Lac ?

– Ah oui ! Bonne idée ! Viens, Sam !
Consterné, je laissai Poussifeu me tirer vers l'ouest de Somniapolis sans essayer de me poser des questions sur la santé mentale de ce Snubull. Après tout, il était un des plus proches amis de Poussifeu, c'était donc à prévoir…

Un peu en retrait de la ville, une vieille cabane en bois trônait sur un carré d'herbe brûlée. Tout autour, un lac s'était formé juste derrière la vieille maisonnette.
– Je me souviens quand j'étais petit, je venais souvent jouer ici avec mes amis ! me raconta Poussifeu. L'ennui, c'est que j'avais pas d'ami… avoua-t-il, un peu triste. Mais je m'amusais quand même bien ! Viens, je vais te faire visiter notre nouveau QG pour la Team Blue Ranger !
– Poussifeu, je ne suis pas sûr que ce nom soit vraiment idéal… marmonnai-je sans plus d'intérêt pour la chose.
– Mais il est réel ! répliqua le poussin en me faisant un clin d'œil. Je vois que tu as saisi la morale du jour !
Nous entrâmes alors dans la seule pièce poussiéreuse et moisie qui constituait l'ensemble du cabanon.
– Roh comme c'est joli ! s'exclama Poussifeu, ravi par l'insalubrité de la cabane. Ici, ce sera notre salon ! Et aussi le hall, apparemment. Et la chambre, vu qu'il n'y a que cette pièce-ci. Oh ! et les toilettes !

Laissant Poussifeu énumérer toutes les pièces que notre cabane pourrie allait former, je traversai la pièce et regardai par la fenêtre (sans vitre, il ne fallait pas déconner !) qui donnait sur le lac. À la vue de l'étendue d'eau, quelque chose en moi, comme une pulsion inexplicable, me donna l'envie d'y plonger. Sans réfléchir à la question, je courus à l'extérieur et me lançai dans l'eau sans même me rendre compte de mes mouvements. La sensation du liquide sur ma peau était divine. Je me sentais littéralement au paradis.
C'est alors qu'un nouveau souvenir de ma vie en tant qu'humain me revint en tête. Je me voyais enfant, pleurant au bord d'une piscine, et je me souvins qu'en réalité, je détestais l'eau. Pourtant, maintenant devenu un téra (mais pourquoi, bordel ?), je nageais avec plaisir dans ce lac. Peut-être parce que j'étais un Gobou ?
Je sortis finalement de l'eau et rejoignis mon ami à l'entrée de notre base.

Poussifeu se tenait devant la porte en bois, les yeux fixant le chemin qui menait à Somniapolis, les plumes de ses ailes derrière son dos. Il ne bougea pas lorsque je m'avançai vers lui.
– Qu'est-ce que tu fais ? demandai-je, intrigué.
– C'est évident, non ? J'attends que quelqu'un nous demande de l'aider !
Surpris par cette réponse, je me retournai à mon tour vers le chemin et patientai quelques instants. Lassé, je jetai un coup d'œil vers Poussifeu qui ne bougeait toujours pas.
– Tu vas attendre encore combien de temps comme ça ?
– Jusqu'à ce qu'on ait des clients.
Je soupirai. Pour lui faire plaisir, j'attendis quelques minutes avec lui. Mais le temps passait lentement et je décidai de visiter Somniapolis en attendant. Poussifeu ne m'en dissuada pas. A dire vrai, je crois qu'il n'avait même pas remarqué que j'étais parti, tellement était-il absorbé par son travail. (Travail ? Hum !)

Ma visite de la ville fut assez longue. Je parcourus les rues de Somniapolis, m'époustouflant à chaque coin de rue en voyant les magnifiques habitations des téras. Je fis la connaissance de quelques citoyens tels qu'un Tournegrin, un Axoloto,… et découvris avec admiration qu'il existait une variété innombrables de téras différents et tous (oui, tous !) vivaient en harmonie les uns avec les autres. Je retrouvai sur la place principale Snubull qui me fit un large sourire en me voyant. Le soleil commençait à descendre vers l'horizon lorsque je retournai à notre QG.

À ma grande surprise, Poussifeu était toujours là, debout devant la porte, les yeux grands ouverts, attendant que quelqu'un passe. Je cachai mon sourire narquois pour ne pas le vexer. Soudain, un Azurill apparut de la forêt à droite et passa devant notre base. Poussifeu frémit alors de soulagement. Mais Azurill passa son chemin en rebondissant sur sa queue ronde et entra dans Somniapolis. Poussifeu tomba alors raide au sol.
– Poussifeu, ça va ? m'écriai-je.
Poussifeu perdit ses moyens.
– Bien sûr que non, ça ne va pas ! hurla-t-il en se relevant et en m'agrippant au cou, ses pattes flottant dans le vide. Ça fait une journée que j'attends et on n'a toujours pas eu de clients ! On est la risée de toutes les équipes de secours ! Enfin, j'imagine vu que je n'ai même pas croisé une seule Team qui ait daigné avoir l'idée de venir se foutre de nous ! Tu imagines qu'on est en train de travailler à perte ! À PERTE !!!
– Je te signale qu'on n'a pas utilisé d'argent pour mettre en place notre équipe de secours, donc, on ne saurait pas être en perte…
– C'était une façon de parler, banane !!
– Mais, peut-être que si on faisait des annonces, les gens connaitraient notre équipe de secours et nous demanderaient de l'aide, non ?
Poussifeu garda sa position et me fixa droit dans les yeux. Il cligna des siens plusieurs fois avant de se remettre sur ses pattes.
– Sam… Sam, Sam, Sam… Tu n'es pas si bête que ça, en fait… remarqua-t-il. On fera ça demain, la poste doit être fermée à c't'heure-ci. Tu verras demain, la poste est super pratique ! Je me souviens, une fois j'avais envoyé des tonnes de cartes postales à mon oncle Henri qui habite à…
- Poussifeu ! le coupai-je. Je m'en fous.
Mais Poussifeu continua son histoire pendant des heures.

J'entrai dans la cabane, fatigué, et me couchai au sol crasseux.
- …et depuis, je ne sais toujours pas combien coûte un timbre ! entendis-je depuis l'extérieur. Sam ? Samuel ? Le Gobou qu'est en fait un humain, allô ?
Poussifeu entra à son tour dans le QG et écarquilla les yeux en me voyant au couché au sol. Je me sentis alors mal-à-l'aise pour l'avoir laissé seul à l'extérieur et me relevai lentement.
– Quand je vois à quel point tu as du mal à te relever, je me dis que tu as besoin d'un bon entraînement, lâcha Poussifeu sur un ton assez amer, comme s'il se vengeait pour l'avoir laissé dehors.
– C'est peut-être dû au fait que je ne suis pas un Gobou normalement… marmonnai-je.
– Ben faudra bien que tu t'y habitues, histoire qu'on soit quand même une équipe potable ! Tu n'as pas été très splendide devant la grotte, ce matin. Tu ne savais même pas utiliser une seule petite attaque !
Poussifeu éclata de rire en me pointant de ses ailes. Je sentis la colère monter à la tête.
– Et toi, tu sais peut-être te battre ? rétorquai-je, énervé. Quelle attaque tu connais, toi ? Hein ?
– Euh… L'attaque… euh… « Griffe » !
– C'est tellement compliqué de griffer quelqu'un !
Vexé par la moquerie de Poussifeu, je retournai dans mon coin et me couchai au sol en prenant soin de lui tourner le dos. J'entendis mon ami derrière moi faire pareil dans le coin opposé de la pièce en marmonnant.

Je me mis alors à penser. C'était incroyable ! Je ne savais même pas pourquoi j'étais un téra que je m'étais déjà habitué à cette vie… Mais Poussifeu avait raison. Maintenant que j'étais devenu une créature, il fallait que je m'habitue à attaquer pour me défendre. Parce que si je ne redevenais plus jamais un être humain,… Plus jamais un être humain… Combien de temps allait durer ma transformation ?
Derrière moi, Poussifeu se mit à ronfler bruyamment. Ses grondements résonnaient dans ma tête et m'empêchaient de m'endormir. Quand soudain, il se mit à pleuvoir autour de moi. Mais je ne me posai pas de question. Pour moi, cette soudaine averse alors qu'il y avait un toit était normale. Une grande silhouette, exactement la même qui était présente dans mon dernier rêve, apparut. Sans pouvoir la distinguer, j'avançai vers elle. Mais plus j'avançais, plus l'ombre reculait. Bientôt, je me mis à courir à toute allure mais un arbre naquit de la terre et se posta devant moi et je me le pris de plein fouet.
Lorsque j'ouvris mes yeux, j'avais déjà rebondi contre le mur et étais étalé sur Poussifeu qui ne s'était pas réveillé. Dehors, le soleil s'était déjà levé et un Doduo s'était mis à chanter d'une voix suraiguë.

Ce matin-là, Poussifeu s'était posté à nouveau devant la porte d'entrée en attendant la moindre petite lettre de secours lorsqu'il se souvint que nous devions visiter la poste.
– Je… regardais le paysage, balbutia Poussifeu pour chercher une excuse. Non, je n'avais pas oublié !
Il m'entraîna vers l'est, à Somniapolis, mais nous prîmes le chemin qui menait à une falaise. Au bord du précipice se tenait un immense bâtiment en forme de pélican. Quand nous sommes entrés dans la poste, il régnait un vacarme assourdissant. Des dizaines et des dizaines de Bekipan voletaient dans tous les sens, envoyant des enveloppes dans les airs, apeurés par le téra qui se tenait au centre de la salle.
– Et maintenant, vous allez me donner toutes les lettres de secours que vous avez en stock ! ordonna le Smogo.
Un Bekipan s'écria et commença à lancer vers lui toutes les lettres qu'il arrivait à atteindre. Smogo fut vite entouré de papier lorsqu'il remarqua la présence de Poussifeu et moi.
– Et vous, qui êtes-vous ? demanda-t-il.
– Nous sommes les Blue Rangers ! annonça fièrement Poussifeu. Nous sommes une équipe de secours qui avons déjà — il baissa le ton de sa voix qui ne résonnait maintenant plus qu'en un chuchotement — deux… secours… à notre… actif…
Smogo s'était rapproché de lui, lévitant dans les airs. Il fixa de ses yeux noirs le petit poussin qui tremblait de peur devant moi. Tassés au fond de la salle, les Bekipan observaient silencieusement la scène, tel des pigeons à l'affût d'une mie de pain. Smogo laissa échapper d'un de ses trous de la fumée qui voleta près de Poussifeu. Mon ami toussa discrètement et balaya lentement l'air avec ses ailes.
– Excusez-moi, mais je ne fume pas, crut-il bon d'ajouter d'une petite voix.
– Les Blue Ranger ? répéta le Smogo.
– Il paraît… marmonna Poussifeu en fuyant le téra du regard.
– Un Gobou et un Poussifeu ?
– Apparemment…
– Et vous vous appelez « Blue Ranger » ?
– Vraisemblablement...
– Mais vous n'êtes pas bleus, constata Smogo en nous examinant de bas en haut et en s'attardant sur mon ami le poussin orange.
– Affirmatif, répondit Poussifeu en déglutissant.
– C'est assez stupide, se moqua le Smogo avec sérieux.
– Je vous le concède, s'inclina Poussifeu.
– Mais je n'ai pas compris une chose, dit alors le voleur. Pourquoi êtes-vous ici ?
– Pour mettre… des annonces… répondit lentement Poussifeu.
– Des annonces pour quoi ? s'intéressa faussement notre ennemi.
– Pour… notre… équipe… de… secours…
– Les Blue Ranger, les seuls rangers qui ne sont pas bleus, devina ironiquement Smogo.
– Exact… Mais on ne va pas refaire la conversation. Enfin, on peut si vous le voulez ! se reprit Poussifeu alors que Smogo s'approchait de lui dangereusement.
– Et là, vous comptez me chasser, en déduit le téra violet.
Poussifeu acquiesça timidement.

Lorsque Somgo émit un léger « Bouh… », Poussifeu bondit de frayeur et s'enfuit de la poste à toutes jambes en hurlant de panique. Ces cris effrayèrent les Bekipan qui provoquèrent un vacarme assourdissant en voletant dans tous les sens. Smogo amena alors son regard vers moi.
– Vous ne me faites pas peur ! mentis-je courageusement (bon, je dois vous avouer que je tremblais littéralement de trouille).
– Ah bon ? C'est bizarre parce que j'ai l'impression que tu trembles de tous tes membres... Et j'ai aussi l'impression de te connaître...
– Peut-être vous avez entendu parler de moi et de ma force exceptionnelle !
Smogo éclata de rire (et moi aussi d'ailleurs, je mentais tellement que je ne me croyais même pas).
– Ça y est, je sais, tu es le téra qui a vaincu mon ami, Abo ! me reconnut Smogo. Mais moi, je ne me laisserai pas avoir.
Le sourire de Smogo se transforma alors en une grimace et le malfrat me fonça dessus. Je l'évitai en me jetant sur le côté et tombai sur une boîte qui contenait des centaines de lettres.
– Non ! s'écria un Bekipan. J'ai mis des heures à les trier par ville !
– Mais, tu ne t'occupes que de cette ville, imbécile ! remarqua un autre Bekipan.
– Ah oui... Mais alors, j'ai bossé toute la semaine pour que dalle ?! s'exclama le pélican, effaré par sa propre stupidité.
Smogo m'entoura alors de fumée violette et je me mis à tousser dangereusement. Le vacarme que faisaient les Bekipan en paniquant était de plus en plus bruyant. Smogo pénétra dans la fumée et me propulsa contre une fenêtre.
– Mais enfin, attaquez voyons ! s'impatienta un postier.
– Je ne sais pas attaquer, je suis un humain ! m'énervai-je.
Soudain, Smogo s'arrêta. Il me regarda longuement et éclata de rire.
– Un Gobou qui se prend pour un humain et qui traîne avec un Poussifeu en se faisant appeler Blue Ranger ! Hahahaha ! C'est le plus beau jour de ma vie !
– Attaquez avec un « Pistolet à eau » ! ordonna un Bekipan.
– Mais pourquoi vous ne le faites pas vous-même ? m'emportai-je. À ce que je sache, vous aussi vous êtes du type aquatique !
– Et pourquoi on le ferait ? s'étonna le téra. C'est toi qui fais partie d'une équipe de secours, non ?
Lassé, je me concentré sur mon attaque aquatique. D'après les instructions du facteur, si cela fonctionnait, j'allais envoyer un jet d'eau sur mon adversaire. J'ouvris ma bouche et lançai un beau, gros cracha visqueux qui retomba à mes pieds, enfin mes pattes (quand est-ce que j'allais m'y faire ?). Tout le monde éclata de rire dans la poste.
– Bon, regarde comment il faut faire ! dit un Bekipan en faisant face à Smogo.
Il ouvrit son bec et envoya un jet d'eau puissant qui propulsa le voleur contre un mur, avant qu'il ne rebondisse et retombe dans une caisse de lettres.
– Vous avez osé vous attaquer à la Team Violet ?! Vous allez le regretter, menaça-t-il. Dès que mon boss apprendra cela, il viendra nous venger !
Et Smogo s'enfuit du bâtiment.

C'est à ce moment précis que revint Poussifeu, épuisé par sa course.
– C'est bon, je suis chaud, je vais le pulvériser ! annonça-t-il.
Il balaya des yeux la salle et me découvrit au sol, de la bave à mes pattes. Un Bekipan lui expliqua la scène embarrassante et Poussifeu éclata de rire.
– Tu as lancé l'attaqua « Mollard » ! Ha ! Ha ! Ha !
Les Bekipan se remirent à se moquer de moi et je sentis mes joues s'empourprer. Il fallait absolument que j'apprenne à me servir des attaques aquatiques pour que ce genre de problème n'arrive plus.
Lorsque son fou-rire moqueur fut calmé, c'est-à-dire une bonne heure plus tard, Poussifeu accrocha des affiches le représentant en grand et moi, très petit derrière lui. Au-dessus de nous était marqué en gras « L'équipe Blue Ranger vous offre la sécurité à toute heure ! ». Il m'avoua qu'il avait dû chercher pendant longtemps une rime en « eur » et que la seule qu'il avait trouvée à part « heure » avait été « crème au beurre ».
Nous ressortîmes de la poste et retournâmes à notre base.
– Demain, on commence les entraînements parce que, franchement, attaquer avec un cracha au lieu d'un jet d'eau, ça ne nous fera pas beaucoup de publicité. Quand je pense que tu as craché devant tout le monde...
Et la moquerie dura encore longtemps. Jusqu'à ce que, lassé, je lui lançai un nouveau filet de bave sur la figure qui le fit taire, dégouté.
– J'aime assez bien cette attaque, avouai-je.