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Blue Ranger de Feather17



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Informations

» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 12/09/2015 à 14:38
» Dernière mise à jour le 12/09/2015 à 14:38

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Chapitre 2 : Sauvetage en profondeur
Le soleil commençait à descendre vers l'horizon et Poussifeu n'avait toujours pas fini de parler. Cela faisait maintenant trois heures que je n'avais plus suivi son monologue et lorsque je l'écoutai, je fus surpris d'entendre qu'il me racontait comment il avait cueilli une baie Nanana alors que je lui avais demandé combien de temps il nous restait pour arriver en ville.

– Bon, Poussifeu, on est encore loin ?
– …et tu sais ce qu'il m'a dit ?! « C'est toi qui a une face de Nanana ! »
– D'accord, mais c'est pas ça ma quest…
– Non mais tu te rends compte ? Un Tropius qui me prend pour une banane ? Tu vois le comble ou pas ?
Il se tourna vers moi, en attente d'une réponse de ma part, et vit enfin ma grimace énervée. Il se rendit alors compte que je lui avais posé une question et baissa les yeux, désolé.
–Demain matin, me répondit-il d'une petite voix mal-à-l'aise. Mais va falloir qu'on dorme parce que je suis fatigué !
– Pas étonnant vu toute l'énergie que tu dépenses à parler, grognais-je entre mes dents.

Poussifeu s'arrêta près d'une rivière et avala une longue gorgée d'eau avant de soupirer. Il se retourna vers moi et sourit largement.
– Ici, ce sera parfait ! me dit-il. On va dormir à la belle étoile, rien que toi et moi ! Ça fait des mois que je n'ai plus campé ! Je me souviens, j'étais assis près d'un…
Et il ne s'arrêta qu'une heure plus tard, lorsqu'il tomba de fatigue au sol en s'endormant en plein milieu d'une phrase inintéressante. Je soupirai de soulagement, j'étais enfin au calme. Mes paupières devinrent lourdes et je m'endormis à mon tour.

Il faisait sombre autour de moi et les gouttelettes d'eau tombaient drues sans toutefois me toucher. C'était assez étrange comme sensation. Une silhouette assez grande se tenait devant moi mais je n'arrivais pas à distinguer la moindre couleur, le moindre détail qui m'aurait aidé à l'identifier. Qui cela pouvait-il bien être ? J'avançai lentement vers l'ombre et un cri aigu retentit.

Je fus brusquement tiré de mon sommeil et me levai rapidement sans toutefois savoir ce que je faisais, mon esprit voguant toujours dans mon rêve. Le ciel au-dessus de moi reflétait la lueur rosée du soleil levant et je jetai un coup d'œil sur ma gauche. Poussifeu était étalé sur le ventre, le postérieur en l'air, et marmonnait dans son sommeil. C'était incroyable ! Même endormi, ce téra continuait de parler !
Un second hurlement retentit, plus grave cette fois-ci, explosant dans le ciel dégagé tel un orage dans un ciel couvert, et Poussifeu bondit dans les airs.

– Kèskispasse ?! bredouilla-t-il en tournant sur lui-même pour chercher la source des tumultes.
– Deux cris ont retentit depuis le nord de la forêt, lui expliquais-je.
– Qui a crié ? me demanda le poussin en se collant contre moi afin de se protéger.
– J'en sais rien, moi…
– Mais tu ne sais jamais rien, toi !
– Comment veux-tu que je sache qui a crié alors qu'on n'est même pas à l'endroit d'où ont retentit les cris ?
– Ok, ok, me coupa mon ami. Bon, ce me semble être le moment propice pour une nouvelle intervention, Sam !
– Tu es fou ?! m'écriai-je. Imagine que quelqu'un se fasse attaquer, c'est dangereux !
– Et quand tu m'as sauvé la vie, tu t'ai dit la même chose ?

Poussifeu venait de marquer un point. Ce fut la raison pour laquelle je le laissai me convaincre de partir dans de nouvelles aventures alors que je n'avais envie que d'une chose : trouver des réponses à mes questions, et le plus vite possible.
Sans ajouter un mot de plus, le petit poussin se mit à trotter vers le nord. Je le suivis bien malgré moi, même si je n'en avais pas du tout envie. Pourquoi y allais-je alors ? Bonne question… Mais quelque chose en moi me disait que c'était mon devoir d'aller secourir d'autres personnes, ou plutôt d'autres téras (je n'arrive toujours pas à m'y faire).

Nous sommes arrivés quelques minutes plus tard devant une grotte assez sombre en face de laquelle un papillon virevoltait rapidement. En nous voyant, l'insecte accourut vers nous.
– Oh mon Dieu, merci seigneur ! dit-elle. Mon pauvre enfant, Chenipan, s'est fait piégé par un Dardargnan !
– Où l'a-t-il enlevé ? demandai-je tandis que Poussifeu examinait l'insecte.
– Dans cet antre, répondit le téra. Faites attention en y entrant, très ardue est la pente !
– Mais… vous savez voler, vous ! remarquai-je en lui montrant ses deux magnifiques ailes. Pourquoi vous n'y entrez pas vous-même pour aller sauver votre fils ?
C'est vrai quoi, je n'allais tout de même pas risquer ma peau alors qu'elle pouvait danser dans les airs et ne pas tomber, non mais oh !
– J'ai peur du noir tellement, avoua simplement le papillon.
Un long silence suivit cette remarque, et Poussifeu et moi échangeâmes un regard. Poussifeu avait l'air de retenir un fou rire et je ne pus m'empêcher de sourire en voyant la grimace de mon ami.
– Bon, on ne va pas se regarder dans le blanc des yeux des heures durant, au travail et rapidement ! ordonna le papillon.
– Ouaip ! s'exclama Poussifeu.
Mais avant de se diriger vers la grotte, il se retourna vers le papillon d'un air intrigué.
– Dites-voir un peu, c'est normal que vous parlez en rimes tout le temps ? C'est assez chiant…
– Comment ?
– Nan, rien… Allez, Sam, au boulot !
Et Poussifeu me poussa dans le dos vers l'entrée de la grotte. Je freinai grâce à mes pattes-avant (promis, ce sera la dernière rime en « an »).
– Attends, attends, attends — oups…—, tu ne viens pas avec moi ?!
– Eh mec, c'est toi qui m'a sauvé du Abo ou c'est moi qui me suis sauvé tout seul ? C'est toi ! Donc, c'est qui qui entre là-dedans ? Hein, c'est qui qui y entre ?
– Laisse-moi deviner ! lança le papillon. C'est toi ?
– Mais, non, idiote, c'est lui ! soupira Poussifeu.

Poussifeu et le papillon croisèrent leur bras et s'assirent au sol, impatients. Seul contre deux, je fus obligé de m'introduire dans la pénombre de la grotte. À peine entré à l'intérieur de celle-ci, je sentis le sol s'incliner dangereusement dans un angle de quarante-cinq degrés. Je me laissai alors glisser lentement sur la pente mais je pris rapidement de la vitesse et bientôt, je me mit à filer vers le fond de la grotte très rapidement. Le vent frais me fouettait le visage et soudain, sans m'y attendre, la glissade pris fin et je m'écrasai sauvagement contre une paroi rocheuse. (Aïe…)
Commença alors ma longue promenade dans la grotte vide, seul. Les cris reprirent de plus belle, répétitifs, et de plus en plus aigus. Je me sentais étrangement observé et à plusieurs reprises, je crus apercevoir des yeux tournés vers moi. Un dernier cri me fit sursauter et je me mis à courir peureusement lorsque j'aboutis dans une cave assez large.

Au milieu de celle-ci se trouvait un petit ver de terre vert (« ver de terre vert », trop bizarre à dire…) en face d'une grosse abeille jaune.
– Non, non, pas ça ! se lamentait Chenipan.
– Eh toi, la grosse abeille, bas les pattes de Chenipan ! m'exclamai-je, tel un acteur sur les planches de théâtre.
Dardargnan se retourna brusquement vers moi, l'air étonné. Je pus enfin découvrir son visage et, les gars, franchement, je n'ai pas envie de vous le décrire tellement était-il répugnant.
L'insecte tenait dans ses pattes un livre et derrière lui, Chenipan se décala sur la droite pour me voir.
– Qui t'es toi ? me demanda-t-il.
– Euh… Je suis ton sauveur, répondis-je perplexe. Et toi la grosse abeille, tu ferais mieux de reculer dardar !
Assez fier de mon jeu de mot par rapport à son nom, je ne m'attendis pas à la réponse qu'il me fit ensuite.
– Pourquoi tu viens me sauver ? s'étonna le Chenipan.
– Peut-être parce que tu es fait prisonnier de Dardargnan ? supposai-je ironiquement. Allez l'abeille, range ton épée de mousquetaire et rends-toi !
– Prisonnier ?!
Et les deux téras éclatèrent de rire.
– Prisonnier ! Ha ! Ha ! Ha ! Il croit que je suis ton prisonnier !
– Mais, je t'ai entendu crier, tout à l'heure ! me défendis-je.
– Oui, Dardargnan me lisais une histoire d'horreur, mon Dieu, je vais faire des cauchemars maintenant que j'y repense !
– Bon, vous voulez bien sortir avec moi, qu'on éclaircisse la situation ? suppliai-je, un mal de tête commençant à pointer le bout de son nez dans mon crâne de possion. Ta maman est folle d'inquiétude…

Nous nous mîmes en route vers la sortie de la grotte et je crus entendre Chenipan marmonner pour lui-même : « Ma maman est folle, tout court… ». C'est alors que les regards que j'avais pensés voir plutôt réapparurent et je bondis de peur. Une nuée d'oiseaux violets s'envola du plafond. Ils ressemblaient à d'horribles chauves-souris et l'un d'eux attrapa Chenipan et l'emmena vers la sortie.
– Ah ! Au secours ! À l'aide ! s'écria Chenipan.
– Quoi, ce ne sont pas tes amis eux ? Ils ne sont pas là pour te lire une histoire ? râlais-je.
– Abrutis, ces Nosferpati veulent me bouffer !
Dardargnan et moi poursuivîmes les Nosferapti qui sortirent de la grotte. Nous empruntâmes le même chemin qu'eux et nous nous retrouvâmes derrière Poussifeu et la maman papillon qui faisaient face au groupe de malfaiteurs.

– Chenipan, maman Papillusion est là, ne t'inquiète pas ! rassura le papillon. Bon, Gobou, qu'est-ce que vous attendez pour sauver mon fils ?!
Déboussolé, j'essayai de sauter pour attraper mon ennemi mais il était bien trop haut.
– Utilise une attaque, imbécile, me conseilla Poussifeu.
– Comment je fais ? demandai-je. Je te rappelle que je suis un humain, je ne sais pas me servir de vos attaques !

Poussifeu grimpa sur mon dos, sauta sur mes épaules et s'envola dans les airs. Son poids me fit tomber au sol au passage (Aïe !). Il atteignit l'altitude des vampires et griffa celui qui tenait Chenipan. Blessé, l'ennemi lâcha le ver de terre et retourna dans la grotte, suivi de ses amis. Poussifeu retomba sur mon dos (Ouille !) et Chenipan rebondit sur ma tête (Aïeuuuh !).
– Bravo, on a réussi ! s'exclama Poussifeu, fier de nous.
– Merci, merci infiniment, remercia Papillusion. Je vous suis reconnaissant ! Je ne sais vous remercier comment !
– Arrêtez vos rimes, ce sera suffisant… grommelai-je en me relevant péniblement.
Poussifeu me tapa le dos amicalement et je retombai au sol.

Après quelques explications de la part de Dardargnan, nos trois nouveaux amis prirent des chemins différents et Poussifeu et moi repartîmes en route vers la ville.
– Tu sais ce qu'on devrait faire ? me demanda Poussifeu après un certain temps.
– Oh non… soupirai-je, devinant qu'un long monologue s'offrait à nouveau à moi.
– On devrait créer une équipe de secours ! Tu sais, comme tout le monde fait en ce moment. On recevrait des lettres de téras en dangers ou en difficulté et on irait les aider ! On serait tellement connus ! Et puis, on aurait notre base rien qu'à nous ! Imagine : le QG de l'Équipe des fortiches ! Non, la Team Victorieuse ! Encore mieux, les Amis Sauveteurs ! Ou non, les Justiciers de la forêt !
Les trente minutes qui suivirent furent destiné à trouver un nom pour notre équipe de sauvetage imaginaire. Bien entendu, mon avis comptait autant que le sien, du moment que je ne lui coupais pas la parole. Finalement, il trouva un nom assez compliqué à comprendre : Blue Ranger. Pour seule explication, le fait que ma peau soit bleue et que j'étais le seul à sauver les autres. Je n'osai pas lui rappeler que c'était lui qui avait sauvé Chenipan, de peur de subir une nouvelle demi-heure de bla-bla…