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Blue Ranger de Feather17



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» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 12/09/2015 à 14:36
» Dernière mise à jour le 12/09/2015 à 14:36

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Chapitre 1 : Premier sauvetage
J'ouvris soudainement les yeux. Tout d'abord, la lumière éclatante du soleil m'éblouit les yeux et il me fallut quelques minutes pour que ma vue s'habitue à la clarté. Une brise légère me fit frémir et je remarquai que je me trouvais dans une clairière entourée d'arbres. Comment avais-je atterri ici, je n'en avais aucune idée. J'essayai de me creuser les méninges pour me souvenir de quoi que ce soit mais ce fut impossible. Alors, j'observai le paysage autour de moi. Les arbres étaient si hauts qu'il me fut impossible d'en voir le sommet. L'herbe était si verte, si fraîche et son odeur si alléchante qu'elle me donna envie d'y goûter. J'avoue que cette première anomalie aurait déjà dû me donner la puce à l'oreille…

Mais ce ne fut que quelques secondes plus tard que je me rendis compte de mon état. En voulant me relever, je remarquai avec effroi que… ma peau était bleue ! Abasourdi, je me mis à courir à l'aide de mes quatre pattes (depuis quand j'ai quatre pattes, moi ?!) et m'arrêtai devant un étang peu profond. Je regardai mon reflet dans l'eau. Mon visage était tout aussi bleu que mon corps. Une chose ovale trônait sur mon crâne, comme une espèce d'antenne, ou une nageoire en forme d'antenne, ou quoi que ce soit qui ne fût pas humain en fait ! Mes joues aussi étaient terrifiante : rouge en piquantes, elles ne ressemblaient en rien à la peau douce et soyeuse de l'adolescent que j'étais… Pire encore ! une queue s'était collée au-dessus de mon postérieur et ne voulait pas s'arrêter de balancer de gauche à droite.

Qui étais-je ? Ou plutôt, qu'étais-je ? La seule chose sûre et certaine était que j'étais un garçon qui répondait au doux nom de Samuel, Sam pour les intimes. Ah ben non ! Finalement, ce n'était pas la seule chose certaine puisque je n'étais même pas un être humain… Donc oui, Samuel, ou Sam pour les intimes, était la seule chose dont j'arrivais à me souvenir. Mais… pourquoi ? Que s'était-il passé ?

Quelque chose me perturba alors. Je sentis une odeur étrange et cela me rappela mon dernier plat : un poulet rôtis succulent (bon, ben voilà, j'avais donc deux souvenirs concrets !). Je me retournai alors en direction de cet exquis fumet et entendis des cris derrière les arbres qui me faisaient face. J'hésitai à aller voir ce qui se passait. Les cris devenant de plus en plus aigu, je m'empressai de rejoindre cet endroit (toujours en courant de manière ridicule sur mes quatre pattes en désaccord).

J'étais arrivé dans une plus petite clairière et une étrange créature était prisonnière d'un long serpent violet.
– Au secours ! hurlait la petite victime d'une voix aigüe.
– Eh toi là, qui ou quoi que tu sois, lâche-le ! j'ai crié (bon, apparemment, je savais toujours parler).
Le serpent tourna sa petite tête vers moi et je ne pus retenir un frisson de peur. Le serpent desserra son étreinte et glissa un peu vers moi en m'analysant de haut en bas.
– Tu oses m'interrompre dans mon sssucculent dîner ? me dit-il d'une voix sifflante. Ne t'inquiète pas, après lui, ce sssera ton tour !

Le serpent se retourna vers sa victime, resserra son corps autour d'elle, et la chose qu'il ligotait dangereusement se mit à crier de panique. Alors, dans un élan de courage, je bondis sur l'ennemi et le frappa de ma queue en plein visage. Bon, je ne vais pas vous parler de ma douleur au postérieur qui ne me quitta pas avant au moins deux heures. Toujours est-il que le serpent fut propulsé contre un arbre mais se releva très vite. Je n'eus pas le temps de voir la tête de celui que je venais de sauver car il bondit derrière un buisson pour se cacher. En effet, le serpent glissait dangereusement vers nous. Mon cœur se mit à battre la chamade (au moins, mon cœur se trouvait toujours au même endroit).

– Comment as-tu osé me sssalir de ta peau visssqueuse ?! cracha-t-il en sifflant de sa langue. Moi, Abo de la Team Violet, être attaqué par un minable Gobou ?! Vengeance !
Le serpent, apparemment prénommé Abo (drôle de nom… Était-il africain ?), se jeta sur moi et je me lançai sur le côté pour l'éviter. Le serpent fonça sur le tronc d'un arbre et tomba au sol. Quand il se releva, il me lança un regard noir avant de prendre la fuite. Mon cœur cessa ses pulsations rapides et je soupirai. Je me retournai alors vers le buisson où était cachée la chose que je venais de sauver et j'aperçus deux petites lueurs bouger dans les feuillages, certainement ses yeux. Alors, la chose se dégagea du buisson d'un bond et se planta devant moi, le bec grand ouvert en un sourire et les yeux plissés. Son visage orange dégageait une sympathie déconcertante. J'examinai la chose. Elle était aussi petite que moi, toute orange. En fait, c'était un petit poussin inoffensif avec trois plumes sur son crâne.

– Tu es trop cool, toi ! me dit-il. Comment tu t'appelles ?
– Samuel, je lui ai répondu.
– Je peux t'appeler Sam ?
– Non, c'est pour les intimes, lui répondis-je sèchement.
Et je me surpris moi-même de m'entendre l'agresser. Peut-être était-ce rare quand quelqu'un m'appelait Sam, avant. Peut-être réservais-je ce privilège qu'à une seule personne qui contait vraiment pour moi…
Le poussin n'eut pas l'air trop étonné.
– Sam, tu viens de me sauver la vie ! remarqua-t-il. C'est la première fois de ma vie que quelqu'un me sauve la vie, Sam. En même temps, c'est la première fois que je suis en danger, tu vas me dire Sam…
Il se mit alors à rire bêtement. J'attendis qu'il eût fini de rigoler de sa voix criarde avant de lui répondre.
– Mon prénom, c'est Samuel, rappelai-je dans un soupire énervé. Et toi, c'est quoi ton prénom ?

Avec le recul, je me rends compte que je n'aurais jamais dû lui poser cette question, parce que la suite de la conversation détermina toute la suite d'évènements que je vécus jusqu'à l'heure où je vous conte cette histoire.
– Mes parents n'arrêtent pas de dire que je suis un Poussifeu, donc, je suppose que c'est ça mon prénom ! Mais, moi, tu peux m'appeler Poussi. Je trouve ça beau. Et puis, tu m'as sauvé la vie, donc, tu peux m'appeler comme ça, même si ce n'est que pour les intimes. Mais tu en es devenu un maintenant que tu m'as sauvé la vie.
- Je n'aurais jamais dû te sauver… soupirai-je.
– Désolé, je parle beaucoup, je sais. C'est un de mes plus grands défauts… Mes parents n'arrêtent pas de me le faire remarquer. Je parle tout le temps, et des fois même pour ne rien dire ! Si tu me demandes quel est mon plat préféré, je vais commencer par te raconter la première fois que j'ai mangé une baie Nanana et je peux même terminer la conversation en te parlant de la reproduction de la mouche tsé-tsé en Afrique Sub-Saharienne ! Oh ! mais justement, ça me fait penser que mes parents doivent te rencontrer !
– Non, merci, je ne faisais que passer, dis-je poliment, ou plutôt essayai-je de faire croire afin d'éviter de passer une minute de plus en compagnie de ce Poussifeu épuisant.
– Si, si, j'insiste ! Ils seront super contents d'apprendre que je me suis fait un nouvel ami, surtout un qui s'appelle Sam !
– Bon d'accord, si tu me promets de ne plus parler et de m'appeler Samuel !
– Promis ! garantit-il en faisant un signe de croix devant son bec. Je suis quelqu'un de confiance, quand on me dit de m'asseoir, eh ben je m'assieds. Et quand on me dit de me taire, je me tais ! C'est vrai, je fais tout ce qu'on me dit, c'est peut-être mon deuxième défaut en fait…
– Poussifeu… me lassais-je.
– Pardon.

Nous nous mîmes alors à marcher dans les bois. Poussifeu avançait à ma droite et je le voyais de temps en temps jeter un coup d'œil dans ma direction en affichant un immense sourire. J'avais tellement plein de question à lui poser par rapport à cet étrange monde remplit de créatures dangereuses et douées de parole, mais je n'osais pas, de peur de devoir subir encore tout un monologue digne des plus grands écrivains. Ce fut Poussifeu qui craqua en premier.
– Tu viens d'où, Sam ? me demanda-t-il après une dizaine de minutes.
– Je ne sais pas, lui répondis-je sincèrement. Et je m'appelle Samuel.
– Et tu as quel âge, Sam qui ne vient de nulle part ?
– Aucune idée. Mon prénom, c'est Samuel.
– Tu n'as pas l'air de savoir grand-chose, Sam l'immortel qui ne vient de nulle part, comment ça se fait ?
Je soupirai un grand coup, déjà lassé par cette nouvelle conversation.
– Je me suis réveillé tout à l'heure dans la forêt et je ne me souviens plus de rien depuis cet instant. Tout ce que je sais, c'est que je m'appelle Samuel et que j'aime le poulet rôti !
Mon compagnon déglutit, comprenant ma menace.
– C'est vrai qu'il parait que c'est très bon… avoua-t-il d'une petite voix. Samuel…
Je le gratifiai d'un large sourire satisfait.
– Poussifeu ? appela une voix grave au loin. Où étais-tu passé ? On commençait à s'inquiéter !
Devant nous se tenait un gros poulet orange qui ressemblait un peu à mon compagnon de route.
– Papa ! Je me suis perdu ce matin, répondit Poussifeu un peu gêné. Mais je me suis fait un nouvel ami ! Je te présente Sam !
J'aurais pu lui donner un grand coup de pied (de pattes, pardon !) sur le crâne, mais j'étais trop préoccupé pour cela. Ami… Alors, nous étions devenus des amis juste parce que je l'avais sauvé d'un serpent affamé. C'était logique après tout. Des liaisons se créent entre deux personnes qui vivent des choses terrifiantes ensemble. Le phénomène devait être identique chez les… mais qu'étais-je finalement ?

Les parents de Poussifeu m'invitèrent à souper ce soir-là et je pus enfin trouver quelques réponses aux questions qui me taraudaient l'esprit.
– Alors, dis-moi, Samuel, où habites-tu ? me demanda la maman de Poussifeu à qui j'avais décliné ma réelle identité au préalable. Dans le Bois Éclairé aussi ?
– Je n'en ai aucune idée, avouai-je tristement. Je ne me souviens de rien du tout. Je sais juste que je suis un être humain.
Un silence profond suivit ma révélation. La mère de Poussifeu me regarda avec de grands yeux ; le père, lui, arrêta tout mouvement et Poussifeu ouvrit grand son bec.
– Trop cool ! s'exclama mon ami.
– Voyons, c'est impossible, tu es un Gobou, Samuel, dit gentiment le père.
– Je le sais bien, mais je me souviens d'avoir été un humain. J'ai dû me transformer pour je ne sais quelle raison.
– C'est incroyable, dit le père. Un humain transformé en pokémon, c'est du jamais vu. Mais pourquoi diable cela s'est-il produit ?
Ils restèrent tout comme moi perplexe. Poussifeu rompit alors le silence.
– Tu sais ce qu'on devrait faire ? me dit-il. Je vais te faire visiter la ville ! Tu vas rencontrer plein d'autres téras – c'est comme ça qu'on s'appelle, des téras – et tu vas devenir célèbre parce que tu m'as sauvé et parce que tu es un humain ! Et ça va être trop cool ! Et on va bien s'amuser ! Et tout le monde va être l'ami de Sam… uel !
Poussifeu haleta de bonheur et sa maman soupira.

Ils m'invitèrent à passer la nuit chez eux et le lendemain matin, nous prîmes la direction de la ville, Poussifeu et moi. Le voyage devait être assez court d'après lui mais le fait qu'il ne pouvait cesser de parler ralentit mon voyage.
– Et après, je vais te montrer un coin sympa avec un petit chalet où j'aime bien me réfugier de temps en temps, en vacances parfois. Oh ! Et les vacances ! Le soleil brille presque toujours sur la ville et puis…
– Poussifeu…
C'est alors que débuta ma nouvelle vie dans un monde qui m'était complètement inconnu. Mais qu'allais-je bien pouvoir faire maintenant transformé ? Si seulement j'avais rencontré un téra un peu moins bavard !