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Pokemon Arena de Hybries



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Informations

» Auteur : Hybries - Voir le profil
» Créé le 02/11/2014 à 15:12
» Dernière mise à jour le 02/11/2014 à 15:12

» Mots-clés :   Fantastique   Suspense

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Arena- Le dernier chant des anges- Part I
Contexte d'écriture de ce chapitre:
Un beau matin il y a deux semaines je me suis levé avec l'envie de conclure cette fic. Ayant un peu de temps devant moi, je me suis mis à la tâche et ai bien avancé un chapitre final (différent totalement de mes plans originaux). Seulement voilà la fin des vacances et je n'en ai écrit que la moitié, étant un peu coincé sur la deuxième partie et n'ayant tout simplement pas eu le temps d'écrire plus. J'ai donc décidé de diviser le chapitre en 2 (en plus comme ça on garde la constante d'un chapitre de 10 pages). Je poste donc ici la première partie et attends de voir si j'ai des retours, puisque finalement si tout le monde est passé à autre chose je n'ai vraiment de raison de batailler pour écrire la suite. Bref, sans plus d'attente, voici le début de la fin.
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Il y avait autrefois une légende, à l'époque où la vie avait encore un sens.
Une histoire racontant le combat entre un héros du bien et un héros du mal avec pour enjeux la création dans tout son ensemble.
Mais le combat ne vint jamais. Le héros qui avait commencé sa quête disparu, et les jours devinrent sombres. L'ombre se posa sur la Terre et jamais elle ne repartit, cachant le soleil.
Le Maître vint. Il cherchait le héros de la lumière, mais ne le trouvait pas. Alors il se contenta de faire des humains ses esclaves, d'asservir toute une société.
Cela fait onze ans désormais. Et tout espoir a disparu.
Sauf, peut être, dans le cœur d'une jeune femme emprisonnée jusqu'alors dans l'ancienne forteresse du Maître et dont le salut était arrivé.
A la fin des temps un ultime dilemme attend les guerriers de l'ordre, et un dernier obstacle se tient entre le Maître et ses objectifs.
A la fin de toute vie le destin de l'humanité est décidé.

ARENA : LE DERNIER CHANT DES ANGES

L'Arena était une prison.
Mille salles de combats et de loisirs étaient devenues mille geôles. C'était un bâtiment sombre s'imposant au milieu de ce qui devait être autrefois une capitale terrestre, car l'édifice avait été retiré de la dimension où il flottait jusqu'alors. Personne ne savait pourquoi le Maître s'était installé sur Terre ou pourquoi il gardait les rebelles prisonniers plutôt que de les tuer.
Au dernier étage, le plus sécurisé, se trouvait enfermée dans deux mètres carrés une jeune femme aux longs cheveux d'ébène poisseux et au visage qui avait autrefois était jolie mais qui portait aujourd'hui les marques de plusieurs années de torture.
Cette femme avait attaqué l'Arena avec son armée à l'époque où l'espoir était encore permis. Elle incarnait cet espoir. Mais le Maître l'avait repoussée et faite prisonnière, et à partir de là les choses s'étaient dégradées. La jeune femme n'avait pas vu la lumière du jour depuis onze ans.
Mais en ce jour qui commença comme chaque autre jour, quelque chose se produisit. Le garde qui ouvrit la fente pour lui faire passer son repas passa un peu trop sa main, car cela faisait maintenant cinq ans qu'il occupait ce poste et la routine s'était installée. Pendant un total de deux secondes sa main se retrouva complètement dans la cellule de la jeune femme, et il n'en fallut pas plus. Tout son corps s'arqua en avant elle envoya sa tête contre la main de l'homme, le mordit de toute ses forces et le tira vers elle de façon à ce qu'il se cogne contre la porte. Elle répéta l'action jusqu'à ce qu'elle le sente s'évanouir.
Elle était attaché aux poignets et aux pieds et n'avait droit qu'à quelques centimètres de marge, mais c'était amplement suffisant dans l'espace réduit où elle se trouvait. La porte de sa cellule s'ouvrit, laissant apparaître un second garde armé d'un pistolet punitif visant à la faire souffrir pendant de longues heures. Il n'eut pas le temps de s'en servir.
La jeune femme avait préparé son coup depuis trois ans maintenant. Trois ans à accumuler chaque jour une quantité infime d'énergie, assez pour une seule utilisation. Trois lianes sortirent du sol et poussèrent autour des chaines de la femme, les explosant sous la pression. Aussitôt elle se jeta sur le garde en face d'elle et lui brisa la nuque au cours d'un roulé-boulé qui l'amena dans un long couloir bordé de cellules semblables à la sienne. De part et d'autres des gardes accouraient alors qu'une fine lumière rouge d'alerte venait teintée les murs sombres. Elle n'avait le temps de sauver personne d'autre qu'elle-même, aussi sans hésitation aucune elle se mit à courir à l'encontre d'un groupe de gardes qui ouvrir le feu. Elle était ankylosée, meurtrie, la lumière lui faisait mal aux yeux, alors elle fouilla dans ses réserves et réussit à faire apparaître devant elle un faible champ de protection qui n'empêcha pas une des balles de lui effleurer l'épaule. La douleur faillit lui faire perdre sa concentration et c'est les larmes aux yeux qu'elle se jeta de tout son poids contre les gardes, son bouclier se brisa à l'impact mais les envoya par la même occasion tous au tapis. Elle se releva, s'accroupit pour éviter les tirent venant de derrière elle, vit la fenêtre devant elle, continua de courir…
Au dernier étage d'une des tours principales du complexe de ténèbres qu'était devenu l'Arena, une fenêtre se brisa. Un corps frêle se retrouva à tomber dans le vide, découvrant pour la première fois le ciel rouge chargé de nuages sombres qui gouvernait désormais la Terre. Elle tomba de plus en plus vite, le sol toujours plus prêt…
Mais ce n'était plus le sol. C'était un portail. Elle chuta à travers l'espace même et plutôt que de mourir elle eut simplement l'impression d'être tombée de son lit, se retrouvant contre le sol dur de ce qui devait être une grotte. Elle se releva douloureusement, l'adrénaline quittait son corps et chacune de ses blessures la brûlait. L'homme devant elle lui tendit la main en signe d'aide.
-Bienvenue Sylvestra. On ne vous attendait plus.

-C'était autrefois la base d'une organisation secrète visant à contrer le Maître. Je n'arrive même plus à me rappeler du nom. C'est nous qui vous avions contactés l'année dernière. On surveille votre cellule depuis, nuit et jour.
Sylvestra fixait avec reconnaissance l'homme qui lui expliquait la situation. La trentaine, mais déjà quelques cheveux gris, et une barbe mal rasée. Le regard triste, défaitiste. Il disait s'appeler Drew.
-Pendant une seconde, j'ai crûe que vous ne viendrez pas… murmura la jeune femme.
Son visage était abîmé oui, mais il restait des traces de sa beauté d'antan qui ressortaient. Aucunes traces cependant du sourire qui hantait ses lèvres il y a bien longtemps.
Drew l'invita à s'asseoir sur une vieille chaise qui avait vu de meilleurs jours, avant de commencer son récit.
-Il y a onze ans je travaillais avec Yuri pour rechercher des pokémons légendaires qui nous auraient aidés à vaincre le maître. Nous avions Celebi et tout ce déroulait comme prévu mais une nuit Yuri a disparu. On suppose que ce fût un accident temporel, en tout cas il n'est jamais réapparu. Puis le Maître est venu sur Terre et toutes les sociétés sont tombées, il cherchait Yuri lui aussi. Au départ nous avons tentés de le repousser mais au fil des années le combat a paru de plus en plus vain. Aujourd'hui tout espoir est perdu, nous vivons les derniers jours de l'humanité.
-Vous me connaissez?
La réponse était posée sans intention particulière. Elle voulait juste savoir.
-Oui, Yuri parlait de vous… Nous savions que vous étiez parmi les prisonniers du Maître, nous savions que vous pouviez être une alliée de choix, aussi nous vous avons envoyés ce message télépathique vous informant que si vous parveniez à vous enfuir…
-Vous me rattraperiez. Ce que vous avez faits. Merci pour ça d'ailleurs. Et maintenant ?
Drew ne voulait pas répondre à cette question, c'était assez apparent pour qu'il n'ait pas à l'exprimer oralement. Son visage le montrait parfaitement. Les traits de Sylvestra se durcirent.
-Vous allez juste rester là, les bras croisés, le regarder détruire le monde ?!
-Ce qui reste du monde seulement.
Drew et Sylvestra se retournèrent vers la personne qui venait de parler. Une grande femme blonde aux allures aussi fatigués que tout le monde, une cicatrice lui barrant toute la joue gauche, les yeux bleus assombris. Elle portait dans son dos une énorme arme à feu.
-Nous nous sommes battus pendant onze ans, mais maintenant c'est fini. Le Maître a gagné. Quelques soient ses plans, ils se réaliseront.
Sylvestra se leva de sa chaise pour faire face à la femme.
-Et pendant onze ans j'ai été retenue prisonnière, j'ai subi des choses que vous n'oseriez même pas imaginer, et je crois que j'ai le droit de me battre.
-Bien sûr que vous avez le droit, mais ce serait vain. Vous mourriez comme tant d'autres avant vous.
-Et vôtre solution c'est donc d'attendre… Pour finalement mourir au bout du compte ?
La grande femme soupira. Elle n'avait visiblement plus la force d'argumenter.
-On finit tous par mourir à la fin ma chère. Restez avec nous et ce sera dans un climat de paix.
-Excusez-moi, mais vous savez qui je suis ?!
-Sylvestra, mage de la forêt. Et je suis Cynthia, autrefois maîtresse de la Ligue et plus puissante dresseuse de ce monde. Il fut un temps où votre arrivée dans nos rangs aurait eu une importance, mais même cent mages ne me redonneraient pas le sourire.
Les deux femmes se faisaient face avec hostilité alors que Drew ne disait rien, préférant les laisser se calmer. Sylvestra lança à ses sauveurs un regard dédaigneux.
-Vous dites-vous êtes battus pendant onze ans mais vous êtes toujours en vie. J'ai vu ce que fait le Maître à ses ennemis et il n'est pas du genre à les laisser quitter le champ de bataille facilement.
Drew se releva brusquement, les poings fermés.
-Qu'est-ce que vous sous-entendez ?! J'ai vu mes amis mourir devant moi, je me suis sorti de la bataille d'Illumis en rampant et voilà tout ce que j'en ai retiré.
Il releva alors son pantalon pour découvrir une prothèse métallique à la place de sa jambe droite. Cynthia posa une main sur son épaule pour le calmer.
-Vous avez peut être raison d'un côté. Nous aurions pu nous battre jusqu'au bout et mourir sur le champ de bataille, mais ça n'aurait profité à personne. J'ai sauvé ma peau là où j'aurais pu me sacrifier oui mais seulement pour pouvoir coordonner le sauvetage de plus de monde. Je serais jugé pour ce que j'ai fait une fois que tout sera fini, en attendant je vous supplie d'écouter la raison et de rester avec nous. Nos sources nous indiquent que le Maître prévoit un ultime assaut contre les rebelles dans le mois qui arrive et il n'y a aucun endroit plus sûr qu'ici, nous sommes protégés par ce qui reste du Crystal…
Elle s'arrêta de parler voyant que Sylvestra n'avait visiblement aucune intention de rester et qu'elle voulait apparemment poser une question.
-Si je trouvais Yuri… Est-ce que ça changerait quelque chose ?
-Yuri a toujours été un cas spécial, répondit Drew, le Maître a toujours voulu voir son corps et s'assurer de sa mort donc on peut supposer qu'il a quelque chose de particulier qui nous aiderait à le vaincre. Mais même le Maître ne l'a pas trouvé alors qu'il peut voir l'infinité de l'espace et du temps.
Sylvestra rétorqua sans hésitation, prête à imposer la logique qu'elle avait bâtie en son for intérieur pendant toutes ces années.
-Quel espace ? Quel temps ? Il n'y a plus de passé, plus de futur, juste un long présent. Le monde est un paradoxe si complexe que même lui ne peut probablement plus rien en distinguer. Yuri est quelque part, et il n'est pas le seul que je recherche. Le mage du feu, Yamaguchi, est retenu prisonnier dans l'Arena et je ne doute pas que d'autres mages s'y trouvent. Ensemble nous avons une chance contre le Maître.
Cynthia exprima d'une moue qu'elle voyait plusieurs inconvénients dans ce plan.
-Et avant d'arriver au Maître ? Les Dix, sa garde rapprochée, est extrêmement puissante.
-Mais ils ne sont plus ensembles, la corrigea Drew, chacun est parti gouverner une partie du monde. Seul Numéro 2 est resté dans l'Arena avec le Maître.
-Il reste tout de même un des êtres les plus puissants de ce monde. Rien que lui serait un gros morceau auquel s'attaquer, alors s'y on y rajoute le Maître… Je ne vois même pas pourquoi on en parle. Désolé que vous n'aviez pu vous libérer que maintenant Sylvestra, mais il n'y a plus rien à faire.
Alors la jeune femme au glacial regard de braise se planta devant Cynthia, la fixant avec toute l'intensité dont elle était capable.
-Ecoutez-moi bien. Vous avez peut être perdu espoir, mais pas moi. Tant que je ne suis pas morte, je continue de me battre ok ? Si vous voulez vraiment rester là alors je ne vous en empêche pas, mais moi ma décision est prise. Une seule question pour vous : où vous pensez que se trouve Yuri ?
Cynthia paru perplexe.
-Pardon ? Si je le savais…
-Allez, vous avez bien une idée. Même complètement déjantée, il y a un endroit où vous penser qu'il peut être.
Elle perdit son air surpris et regagna les traits durs qui la caractérisaient depuis quelques années, semblant soupirer intérieurement avant de répondre
-J'ai toujours eu cette folle intuition… Si Yuri devait être quelque part depuis tout ce temps, alors ce serait à Eden.
-Eden ?
-C'est une légende… Eden serait le cœur du monde. De l'univers même. Un lieu spirituel où se trouveraient tous les secrets de l'existence. La rumeur court que c'est ce lieu que chercherait le Maître, pour le trouver qu'il détruit le monde comme ça. Ce serait de la chirurgie. Si un tel lieu existait, ce serait le seul dans toute la création qui échappe à la portée du Maître, et donc celui où se trouve Yuri. S'il est encore en vie.
-Il l'est, intervint Drew, puisque le Maître le cherche toujours. Il s'est peut être retrouvé à Eden par erreur et est coincé là-bas depuis tout ce temps. Ça a toujours été nôtre théorie en tout cas.
-Alors comment on y va ? demanda simplement Sylvestra.
Drew et Cynthia échangèrent un regard désespéré, mais ils se rendirent vite compte que la jeune femme était sérieuse. Cynthia s'assit sur une chaise, se massant le front avec sa main.
-On ne va pas à Eden. On ne peut pas y aller. Il n'y a rien à faire vous ne comprenez pas ?!
-Et si je vous apprenais que pendant toutes ces années que j'ai passé en prison, j'ai réussi de mon côté à apprendre des choses en laissant un peu traîner mes oreilles ? Les fois où on m'amenait à la salle de torture, quand on ouvrait ma trappe pour me nourrir… Des rumeurs sur les plans du Maître en dehors de l'extermination des rebelles. Il serait à la recherche d'un endroit nommé « Kalnas », une montagne si j'ai bien compris. Des idées ?
Une lumière s'alluma dans les yeux de Cynthia au moment où elle entendit le nom.
-Kalnas est le nom de la première montagne, celle sur laquelle serait née la vie. Elle aurait été depuis engloutie par les océans. La légende s'en souvient surtout comme étant l'un des douze portails menant à Eden. Mais...
-Et bien le Maître la cherche. Il ne la trouve pas et…
-C'est ici. dit Drew.
Sylvestra se retourna vers lui, ne comprenant pas.
-C'est-à-dire… ?
-Kalnas. C'est à l'intérieur que l'on a construit la base, enfin on le suppose. C'était là que se trouvait le Crystal, un artefact qui nous permet d'être invisibles pour le Maître, déphasé du reste de l'espace-temps. C'est pour ça qu'il n'arrive pas à trouver Eden ! Tous les lieux qui y mènent doivent être protégés par un Crystal !
Pour la première fois, une expression autre que le désespoir traversa le visage de Cynthia.
-Il y a tant d'années quand j'ai découvert l'existence de l'Arena et le Crystal… Je me suis toujours demandée si cet endroit n'était pas Kalnas, en tout cas la roche qui en constituait les parois était quelque chose d'unique. La montagne se serait élevée sous la terre et serait devenu une grotte… Mais j'ai tout exploré, il n'y a aucun portail.
-Et si le portail était le Crystal ? proposa Sylvestra. Si c'était la seule chose hors du commun dans la montagne, alors c'est ça le portail non ?
Ni Cynthia ni Drew ne répondirent, mais ils s'échangèrent un regard qui était assez équivoque : ils y avaient déjà pensés.
-Maintenant que tu le dis c'est une des nombreuses théories que nous avons exploré, expliqua Cynthia. Pense bien que nous avons tout essayé pour tenter de trouver Yuri et de vaincre le Maître, mais malgré toutes nos expérimentations sur le Crystal il ne c'est jamais rien produit.
-Mais vous ne m'aviez pas moi. Vous n'aviez pas un mage.
Plus personne ne parla. Il n'y avait rien à contre argumenté.

-Voici le Crystal.
Sylvestra dû se baisser pour rentrer dans la pièce en ruine. Au centre se tenait une énorme pierre bleue flottante, illuminée d'une aura blanche. Drew était resté en arrière pour prévenir les quelques autres rebelles se trouvant dans la base de se préparer à une secousse, c'était donc Cynthia qui accompagnait Sylvestra.
-Autrefois le Crystal empêchait toute utilisation de magie mais sa puissance a baissée. S'il est le portail vers Eden il dépend de la force vitale de ce monde et le Maître la pompe depuis des années. En bref, posez les mains sur cette pierre et voyez ce qui ce passe.
-Si j'arrive à Eden et que j'y trouve Yuri, nous reviendront et déclencheront une ultime bataille. Vous nous suivrez ?
Cynthia hésita une seconde puis baissa le regard, n'osant pas affronter les yeux de Sylvestra.
-Je me suis trop battue. J'ai perdu toute mes convictions. Je suis désolé Sylvestra, mais c'est votre bataille.
La jeune femme aurait pu répliquer mais elle n'en fit rien, sachant que c'était une perte de temps. Elle se contenta de remercier d'un mouvement de la tête la grande femme blonde, puis apposa ses mains sur la pierre et y envoya de l'énergie magique. Elle avait crû que ça ferait mal, mais il n'en fut rien. Elle pensa très fort à Eden, le monde tourna autours d'elle, son esprit frappa les barrières dimensionnelles, et puis…
Sylvestra tomba en arrière. Devant elle se trouvait toujours le Crystal, mais l'environnement autour était complètement différent. Elle se trouvait sur une prairie d'herbe fraiche, du vert le plus pur qu'elle n'avait jamais vu. Elle se releva seulement pour constater qu'elle n'était pas vraiment sur une prairie, mais plutôt sur une île. Et pas une île entourée d'eau, non, une île flottante au-dessus d'énormes nuages oranges teintées de la lumière crépusculaire d'un soleil non-existant. Un fleuve coulait prêt de Sylvestra et finissait en cascade, tombant dans l'infini. La jeune femme se rendit compte qu'elle se trouvait sur une petite île, annexe d'un archipel volant, et au-dessus d'elle se trouvait l'île principale. Gigantesque, peut être la taille d'une ville, Sylvestra y distinguait des arbres mais surtout ce qui semblait être une maison.
Elle mit un pas devant l'autre et sous ses pieds se forma un escalier de lianes qui l'emmena jusqu'à l'île principale. Son cœur commençait à battre de plus en plus fort dans sa poitrine à l'idée de qui elle pourrait y trouver. A l'idée d'enfin atteindre son but après onze ans. A l'idée…
Elle posa son pied sur l'île. La même douce prairie. Au loin une petite maison en bois tout ce qu'il y avait de plus classique. Le souffle de Sylvestra fut coupé court lorsqu'elle vit l'homme sur le porche, assit dans sa chaise, regardant l'horizon. Il ne l'avait pas remarquée, mais elle le voyait parfaitement, ses cheveux bruns fous lui arrivant à la nuque et ses yeux violets perdus dans la contemplation de la vie. Il portait une toge blanche sur laquelle étaient inscrits d'étranges motifs qui auraient pu faire penser à l'alphabet d'une civilisation antique. Elle fit un pas de plus et il se retourna dans sa direction, surpris. Et ils se regardèrent. Longtemps, très longtemps, et en même temps une seule seconde car le temps n'avait plus cours aussi dit-on qu'ils se regardent encore à ce jour.
Puis il se leva subitement, les yeux écarquillés, sortit de sa tranquillité.
-Tu es… Cette fille que j'ai connue…
-Si tu ne dis pas mon nom dans les cinq secondes qui arrive-je te frappe.
Puis un large sourire illumina le visage de Yuri. Il devait avoir environ vingt-six ans, mais pendant une seconde il en avait quinze de nouveau.
-Sylvestra…
Elle au contraire ne souriait pas. Même si elle avait très envie.
-Tu as mis trop de temps à mon goût.
Sylvestra allait s'avancer quand la porte de la maison s'ouvrit, en sortit alors une jeune femme blonde portant le même genre de toge que Yuri et aux yeux d'un bleu glacial.
-Yuri, qui c'est ? demanda t-elle.
L'homme regarda alternativement les deux femmes avant de passer sa main dans ses cheveux.
-Opale voici Sylvestra, dont je t'ai déjà parlé. Sylv, Opale mon… amie d'enfance.
Opale étouffa un petit rire.
-Un peu plus que ça j'espère, après tout ce qu'on a traversé…
-Ce n'est pas comme si j'avais eu souvent à te présenter à des gens… On se mettra d'accord plus tard. En attendant, je pense que tu nous dois des explications Sylvestra.
Mais Sylvestra n'avait plus envie de sourire. Son visage se ferma alors qu'elle s'approcha dangereusement prêt de Yuri, se retenant de le mettre au tapis d'un coup de poing. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, ce fut presque pour crier.
-Non non non, toi tu me dois des explications. Enlève ce grand sourire de ton visage tout de suite parce que ce n'est pas drôle du tout ! Est-ce que tu sais ce qui ce passe sur Terre ? Je m'attendais à te trouver prisonnier ou en plein entrainement mais non, tu es là à te la couler douce avec une fille et tu nous as oubliés Yuri ! ONZE ANS ! Est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fait ?!
Yuri ne souriait plus.
-Sylvestra rentre avec nous, je vais t'expliquer…
-NON ! Je ne bougerais pas ! Tu t'expliques ici et maintenant !
-D'accord ! D'accord…
Opale ne bougea pas, sachant que ce n'était pas son rôle de s'interposer. Elle se contenta de soutenir Yuri du regard alors que celui-ci commençait son récit.
-… Il y a onze ans moi et Opale nous sommes retrouvés dans le passé. Là nous avons rencontrés les créateurs du temps, des entités surpuissantes qui m'ont informé d'un évènement appelé Doomsday : une bataille titanesque entre le Maître et moi qui verra nos destins scellés. Ils nous ont ensuite amenés ici pour m'entrainer avant tout et c'est ce que j'ai fait pendant des années. Mais le Maître a détruit le temps et les créateurs ont disparus à ce moment… C'était il y a quatre ans mais ils devenaient déjà de plus en plus faibles. J'ai voulu allez sur Terre alors, combattre le Maître, mais avant de disparaitre les créateurs m'ont informés que ça ne servait à rien car la conclusion de Doomsday était scellé. Si…
Il souffla un grand coup, lança un regard de détresse à Sylvestra mais n'eut comme réponse que deux globes de nuit le fixant. Il continua.
-Si le combat devait arriver, alors c'est moi qui mourrai. Sans sauver aucune vie, juste une mort inutile. Ça peut te paraitre égoïste Sylvestra mais qu'est ce que tu ferais à ma place ?
-Tu oses me poser la question ?! Ce n'était vraiment pas comme ça que je souvenais de toi Yuri Mac Lane, tu te serais battu jusqu'au bout comme moi je le ferais aujourd'hui, tu te serais foutu d'une prophétie !
-Sylvestra… vient s'il te plait.
Il n'arrivait plus à la fixer dans les yeux, aussi ne lui laissa t-il pas le choix en se retirant dans sa maison. Malgré toute sa colère elle fut obligée de le suivre, même si elle ne lança pas un regard à Opale. Et puis, au moment où elle rentra dans la maison, une partie de sa colère s'évanouie.
Car au fond de la petite baraque typique se trouvait un lit sur lequel dormait un enfant qui ne devait pas avoir plus de cinq ans. Elle le regarda, bouche-bée, puis regarda de nouveau Yuri.
-Je voulais juste la protéger. Je ne voulais pas qu'elle grandisse seule.
Elle balbutia un moment, puis réussit à se calmer et reprit un air ferme.
-Et donc ? A la place elle vit dans cette utopie, à l'écart de la réalité. La Terre est son monde comme elle est le tien, tu devrais te battre pour qu'elle puisse y vivre ! Tu nous as abandonnés… Tu m'as abandonné…
Pour la première fois, sa voix se brisa. Ce fut infime mais tout le monde le remarqua. Yuri lui répondit du ton le plus compatissant qu'il pouvait prendre.
-Sylvestra, je suis désolé… Et je sais comment de ton point de vue tout ce que j'ai fait parait horrible. Mais voit les choses de mon côté : je sais que si je descends sur Terre je mourais et laisserais ma fille grandir sans père. Peut être même sans mère puisqu'Opale ne me laisserait pas partir seul.
-Même pas en rêve je te laisse seul. lança-t-elle pour confirmer ses croyances.
Un conflit moral habitait Sylvestra. Elle voulait haïr Yuri pour son inactivité et en même temps parvenait à comprendre pourquoi il avait fait ça. Elle pouvait même voir dans son regard qu'il était rongé intérieurement par ses choix et qu'il n'avait pas fui de bon cœur. Et puis soudain la dure réalité des faits qu'elle avait appris avant de venir la frappa.
-Et bien maintenant tu es coincé Yuri. Le Maître cherche Eden, c'est le nom de l'endroit où on est, et il va le trouver très bientôt. Que tu le veuilles ou non, tu vas devoir le combattre. Parce qu'ici nous sommes dans le dernier havre de paix de l'univers, et une fois que le Maître débarque c'est la fin.
Yuri et Opale restèrent graves, leurs visages indéchiffrables. Puis celui qui fut autrefois considéré comme le sauveur des mondes soupira.
-On dirait que l'heure est enfin arrivée… Je vais avoir besoin que tu m'expliques tout ce qui s'est produit pendant mon absence.
-J'espère que tu as à boire parce que c'est une longue histoire.

Yuri ne parla pas tout de suite. Il se perdit dans ses pensées quelques longues minutes avant de finalement regarder de nouveau Sylvestra.
-Donc le Maître a abandonné la dimension de l'Arena complètement ?
-On dirait oui.
-Mais j'ai appris grâce aux entités du temps pourquoi il avait créé l'Arena dans un premier temps, pourquoi il l'avait faite tenir dans cette dimension déserte : c'était pour équilibrer ce monde et réussir à tenir emprisonnée une créature nommée Bahamut. Sans Arena elle peut se libérer facilement et causer la destruction.
-Je ne peux vraiment pas répondre à tes interrogations… Tout ce que je sais c'est que depuis onze ans il affaiblit ce monde pour atteindre Eden dans l'espoir d'y trouver un pouvoir suprême ou quelque chose dans le genre. Il faut se battre.
Par pur réflexe, Yuri lança alors un regard à sa fille qui dormait derrière lui et à Opale qui était assise à ses côtés.
-Si tu me demandes de me battre Sylvestra alors je le ferais, mais je ne te serais d'aucune aide. Le Maître va gagner, il n'y a rien à…
Gifle. Violente et rapide, préparée. La joue de Yuri tourna au rouge alors qu'Opale se leva d'un bond, mais Yuri lui fit signe de se calmer. Seul le bras de Sylvestra avait bougé, elle avait continué de le fixer glacialement tout ce temps.
-Toi qui me dis ça… Qu'est ce qui est arrivé à Yuri, le vrai que je connaissais ? Tu te caches derrière les paroles de dieux auxquels tu aurais ris au nez autrefois.
-J'avais quinze ans, c'était plus par rébellion qu'autre chose…
-Et bien rebelle toi ! Il n'y a plus de temps Yuri, il n'y a plus de prophéties ! Et merde ! Allez Yuri je veux te retrouver par pitié, montre moi que tu es encore là ! On voulait sauver le monde tu te rappels, faire tomber cette tyrannie de la peur ! On était jeunes et idéalistes et est ce que c'est que c'était si mauvais finalement ? S'il te plait, espère de nouveau…
Alors il ne dit rien. Ses yeux une nouvelle fois perdu dans le vide, Yuri pensait à sa famille d'un côté et au monde de l'autre. Puis il pensa au passé, il pensa à l'Arena et ce qu'il y avait vécu, sa quête une fois qu'il en était sorti… Il pensa à ses amis morts ou emprisonnés et soudainement il pensa à qui il était à l'époque. Il se rappela avoir eu la possibilité de fuir et pourtant être resté. Avoir voulu combattre. Et puis il se rappela de ce qui avait dut être sa dernière rencontre avec Sylvestra et de ce qu'elle lui avait alors dit.
« Toi tu es la clé Yuri, je l'ai toujours su. Quoi que tu fasses tu seras sur la bonne route. Je ne m'inquiète pas pour toi. Je sais qu'on se reverra. »
Et ils se revoyaient enfin. Et il la décevait. Non, ce n'était pas le Yuri qu'il voulait être. Toutes ces années il avait su au fond de lui que ce jour viendrait. Il s'était juste accordé une parenthèse, quelques années d'une vie heureuse avant ce jour. Maintenant la parenthèse se refermait et il était temps de partir affronter son destin.
Yuri se leva et s'approcha de sa fille endormie avant de l'embrasser sur le front.
-Comment elle s'appelle ?
-Aloisia.
Et il ne dit rien de plus. Il se releva et vit Opale lui sourire.
-C'est mon combat autant que le tiens. Même si j'ai mis du temps à le comprendre.
Puis, en jetant un regard maternel sur Aloisia.
-Laissons la dormir. Quoi qu'il arrive, elle comprendra.
-Et si aucun de nous ne s'en sort ? questionna Yuri.
-Je m'en sortirai. Aux premiers signes que le combat tourne mal je retourne ici et la protège.
Aucun des deux ne semblait très rassuré par cette alternative qui ressemblait plus à un conte de fée, mais ils agréèrent en silence. Seule Sylvestra crût voir un problème.
-Mais il faut être un mage pour activer le Crystal…
-J'en suis une. En quelque sorte… Je ne peux pas faire apparaitre d'armes ou lancer des sorts comme vous mais je peux insuffler mon énergie dans la pierre. C'est une longue histoire…
Sylvestra décida qu'elle n'avait pas le temps de l'entendre, aussi elle ne fit pas continuer la conversation dans cette direction.
-Peut être que j'aurais dû poser cette question avant, mais au départ vous n'aviez pas pour mission de trouver des pokémons spécifiques pour vaincre le Maître ? Qu'est ce que c'est devenu cette histoire ?
-Oh, j'ai capturé Celebi sans trop de problèmes puis les créateurs du temps m'ont permis de rentrer en contact avec Deoxys et de le capturer également. Il manque Darkrai, mais il est avec le Maître. Ils ne devaient pas servir pour la bataille en elle-même, seulement pour contenir les pouvoirs du Maître…
Sylvestra acquiesça et laissa passer quelques secondes avant de poser la question fatidique.
-Alors vous êtes prêts ? On y va ?
-A vraie dire si on est pas pressés… J'aimerais rester encore une heure… fit Yuri.
Sylvestra allait répliquer, mais elle n'en fit rien. Car si elle le menait vraiment vers sa mort, elle préférait lui accorder un dernier moment de repos, vraiment conscient cette fois.

Alors que Yuri était allé s'asseoir au bout de l'île, les pieds pendants dans le vide, Sylvestra était assise sur le porche de la maison aux côtés d'Opale. Les minutes passèrent sans qu'elles ne se disent un mot, puis Opale fut secouée d'un petit rire avant de parler.
-Je suis sûr que nous aurions pu nous entendre… Dans d'autres circonstances nous aurions peut être été amies.
-Je ne vois pas ce que ça a de drôle.
Le sourire d'Opale disparut alors que Sylvestra n'avait pas tournée la tête pour lui répondre.
-Mon monde va probablement s'écrouler dans les heures qui arrive, j'ai bien le droit de trouver ce que je veux amusant non ?
-En vérité, non vous n'avez pas le droit. Vous avez vécu onze ans aux côtés de Yuri dans ce petit paradis pendant que j'étais tortuée dans le vrai monde. Je n'ai plus envie de rire moi.
Opale scrutait Sylvestra, tentant de comprendre quelque chose à la jeune femme. Elle crût avoir réussi quand un sourire triste se dessina sur son visage.
-Yuri hein ? Je suis désolé, je ne l'avais pas prévu, c'est juste arrivé comme ça…
-Laissez tomber. Ça n'a pas d'importance, ça n'en a plus depuis des années. Je suppose que je suis juste aigrie et jalouse maintenant, surtout quand je vois la vie que j'aurais pu vivre…
Le sourire triste d'Opale continua alors qu'elle tourna son attention vers Yuri. Une brise passa, comme un rappel du monde extérieur. Puis le sourire d'Opale disparut quand elle parla.
-Tu devrais aller le voir. Lui dire tout ce que tu veux lui dire. Il n'y aura plus le temps après.
Sylvestra la regarda enfin et vit l'honnêteté dans ses yeux. Elle hocha la tête et se leva.
-Peut être que tu as raison après tout, que sous d'autres circonstances… Bah, ça ne vaut pas le coup d'y penser.
Et elle partit rejoindre Yuri. Elle s'assit à côté de lui et contempla l'horizon à ses côtés quelques secondes avant de parler.
-Et donc, qu'est ce que tu as fait pendant onze ans à part t'entrainer ? Et ne rentre pas trop dans les détails s'il te plait.
Yuri sourit franchement.
-Pas grand-chose à part ça… C'est assez paradisiaque ici mais sans te mentir on s'ennuie plutôt vite. J'ai fait le tour de chacune des neuf îles et il n'y a rien de très excitants. L'intérêt de cet endroit est dans le sol. Dans l'air. Tu l'as sentie aussi non, cette énergie qui bourdonne autour de nous ? On pourrait presque tendre le bras et l'attraper…
-Alors pourquoi on ne le fait pas ?
-C'est l'énergie des dieux qui nous entoure. Je ne sais pas si tu y crois littéralement mais le fait est que l'énergie qui se trouve à Eden est bien trop chargée pour les humains. Nous les mages nous pourrions peut être l'utiliser, mais je ne veux pas savoir ce que ça ferait de nous. Regarde ce qu'est devenu le Maître juste en la cherchant.
-Je ne sais même pas de quoi il est parti pour en arriver là.
-Oh, j'ai appris quelques rumeurs pendant ces années… Certaines le décrivent comme un seigneur de guerre mégalo qui voulait conquérir l'univers tout entier, d'autres comme un garçon de ferme qui a vu son monde s'écrouler sous ses yeux et qui essaye toujours de se racheter, même aujourd'hui… La vérité doit être quelque part entre les deux.
Sylvestra ne comprit pas bien comment la vérité pouvait être entre deux exemples aussi radicaux, aussi se contenta-t-elle de hausser les épaules.
-Il va falloir y aller Yuri.
-Je sais.
Ils restèrent à contempler le vide.
-Je… suis désolé Sylvestra. Désolé pour toutes ces années…
-Ce n'est pas ta faute. Enfin oui en partie, mais ce n'est vraiment plus le moment de se détester pour ça. C'est la fin.
-Ca aussi je le sais…
Sylvestra le fixa, tentant de percer l'énigme qu'était à ce moment son visage.
-Tu es prêt à venir avec moi, d'ailleurs tu n'as pas été dur à convaincre, et pourtant tu as l'air si triste… Aide-moi à comprendre s'il te plait !
Yuri passa sa main sur son visage avant de regarder Sylvestra dans les yeux.
-Chaque jour depuis que je suis arrivé ici, je m'en veux. Je m'en veux d'être là et pas sur Terre à me battre. Mais si personne n'était jamais venu alors je serais resté ici avec les êtres qui me sont chers, ceux que je peux protéger avec certitude. Mais à partir du moment où tu es apparue Sylv, tu n'avais qu'à me demander de venir et j'étais prêt. Tout ce qu'il me fallait c'était une petite poussée, je l'aie attendue pendant onze ans et la voilà. A partir du moment où je t'ai vue te tenir sur la prairie mon destin était bouclé. Donc je viens quoi qu'il arrive, mais je sais ce que je laisse derrière moi à jamais.
-… Tu ne vas pas mourir Yuri…
-Peut être. Mais honnêtement, même sans cette foutue prophétie j'aurais peur à l'heure qu'il est. On parle d'affronter le Maître et son armée… Même si sans vouloir me vanter je me suis plutôt amélioré depuis la dernière fois qu'on s'est vu.
-Ah oui ?
Yuri allait vanter la puissance de son équipe pokémon, mais il remarqua que Sylvestra ne portait pas de ceinture de pokéballs. Elle vit qu'il l'avait enfin remarqué et afficha un sourire qui se voulait rassurant mais qui cachait une grande tristesse.
-Ils ne m'ont évidemment pas laissés mes pokémons… Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, morts probablement, ou la propriété de l'armée du Maître.
-Sylv, désolé…
-Ne le sois pas. Je n'ai besoin de rien de plus que ma magie pour me battre. Je me suis aussi améliorée sur ce domaine, même si le Maître me drainé constamment, j'ai appris justement à faire des merveilles avec des réserves infimes. Une fois j'ai économisé pendant trois mois pour créer une feuille de rosée et pouvoir boire un peu plus d'eau… Les petits plaisirs de la vie, tu sais ?
Elle essayait de blaguer mais pas avec beaucoup de confidence. Yuri rit quand même, et de bon cœur. Il passa son bras par-dessus l'épaule de Sylvestra et ils restèrent ainsi quelques secondes, la tête de la jeune femme nichée dans son épaule, leurs regards perdus dans l'horizon du paradis perdu. Puis finalement, il la regarda dans les yeux et elle sût ce qu'il allait dire avant même qu'il n'ouvre la bouche.
-Je suis prêt. Allons-y.

Assis dans son trône sombre, l'homme regarde à son royaume à ses pieds. Il ne porte plus de masque depuis des années, son visage pâle est visible par tous et ses cheveux gras et noirs tombent en mèches autour. Des petits yeux perçant scrutent les ténèbres. Puis finalement, un sourire déjanté tort son visage. Seul au milieu de l'univers, il rit.