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Mi-plante, mi-feu de Loulou@Viridium



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Informations

» Auteur : Loulou@Viridium - Voir le profil
» Créé le 27/09/2014 à 15:27
» Dernière mise à jour le 27/09/2014 à 15:27

» Mots-clés :   Aventure   Sinnoh

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Chapitre 13: Le passé de Zara
Je suis née dans une région, comme je vous l'ai dit, très lointaine. Je me souviens de la première chose que j'ai vue, après avoir cassé la coquille de mon oeuf: un humain qui me regardait avec étonnement. La première chose qu'il a dit en me voyant était:

-Pouah! Tu n'es même pas "brillante"... Cette méthode ne doit pas marcher correctement...

Et, sans que je ne sache pourquoi, il m'avait laissée là, à la lisière d'un petit bois au bord d'une route. Je venais juste de naître, j'avais faim, froid et soif. Je n'avais d'autre choix que d'entrer dans la forêt, sans quoi j'étais à découvert. Très vite, en m'enfonçant sous le couvert des arbres, j'ai regretté mon choix. Les grand arbres cachaient complètement le soleil, me faisant encore plus froid dans le dos, et les ronces griffaient mon pelage encore humide. Je continuais, au bord de l'évanouissement, quand des crissements retentirent: des bruits de pas. Je compris que j'étais en danger: je détalai le plus vite possible dans la direction opposée, sans même savoir où j'irais. La forme derrière moi, bien plus rapide, se rapprochait de plus en plus. Je trébuchai alors sur une racine et tentai de me relever. Trop tard. Mon poursuivant était déjà devant moi.

Le Pokémon, avait de magnifiques anneaux dorés qui brillaient un peu dans l'obscurité de la forêt. Ses grandes oreilles avaient la même forme que sa queue, et, dressé sur ses quatre fines pattes, il me toisait de ses yeux rouges. Sentant déjà ma fin proche, je tentais de me débattre, mais il me dit, d'une voix étonnamment douce:

-Doucement... Calme-toi... Tu vois bien que je ne vais pas te faire de mal...

De toute façon, je ne pouvais plus me débattre. Les paupières mi-closes, je me contentais d'observer le Pokémon Ténèbres en face de moi.
Celui-ci se pencha sur moi et m'attrapa entre ses dents. Je me sentis soulevée et le Pokémon qui me tenait se mit en marche. Je fus ainsi transportée pendant de longues minutes, à attendre que l'on soit arrivés. Après quelques minutes de marche, nous arrivâmes dans une sorte de grand terrier. Il me déposa a terre, les yeux brillants de curiosité.

Le Pokémon me parla longuement de lui. Il s'appelait Ébène, c'était un Noctali et il vivait dans cette forêt depuis sa naissance. Le Bois des Illusions, comme il l'appelait, était un endroit certes menacé par les humains qui souhaitaient le brûler en grande partie pour y construire des bâtiments. Ayant entendu cette nouvelle, les Pokémon résidents au bois étaient tous partis, mais Ébène, lui, était resté, très attaché à sa forêt natale comme il l'était.

-Et toi? Où sont tes parents? Tu n'as pas l'air d'en avoir... D'où viens-tu? As-tu un nom?

Je tentai de lui répondre, mais aucun son ne sortit de ma bouche. Il comprit alors que je n'étais encore qu'un bébé, et, bien que comprenant quasiment tout ce qu'il disait, parler m'était impossible.

-Et si je te donnais un nom? Tu pourrais t'appeler Zara? C'est le nom que j'aurais voulu donner à ma fille, mais...

Il n'en dit pas plus, et d'ailleurs, je ne sus jamais ce qu'il eût voulu me dire.

C'est alors que le Noctali décida de me garder avec lui pour toujours.

Les jours passèrent... Si vite... Je savais maintenant parler, grâce à Ébène, je connaissait aussi tous les secrets du Bois des Illusions: de l'endroit ou poussaient les meilleures Baies au coin le plus dangereux, en passant par la routa, où il ne fallait jamais aller. Ébène et moi sommes devenus comme frère et soeur, malgré notre grande différence d'âge et son caractère parfois renfermé, possessif, et un peu trop protecteur.

Mais, même les meilleurs moments ont une fin...

Un jour, nous étions allés ramasser quelques Baies pour subsister pendant la saison qui s'annonçait sèche. Ébène et moi s'étions séparés afin de savoir qui ramènerait le plus de fruits. Alors que je mettais mon museau dans un petit buisson de Baies Ceriz, une étrange odeur se fit sentir dans l'air. Je sortis ma tête de l'arbuste sur le qui-vive. Un fin voile de fumée noirâtre flottait dans l'air, ainsi qu'une chaleur anormale pour le moment. Bondissant par-dessus les buissons, je rejoignis Ébène qui, à uen centaine de mètres de moi, avait ressenti la même chose.

-Tu crois que c'est ce que je crois?, demandais-je, plus qu'inquiète.

-Oui, répondit-il. Il y a un incendie. Les humains ont mis le feu à la forêt!

-On ne peut pas abandonner le terrier...

-Zara, tout n'est plus qu'une question de survie... Tant pis pour le terrier, il faut sortir du Bois avant que les flammes ne nous atteignent!

Il se mit à courir, et je l'imitai. Malheureusement, au bout d'un demi-kilomètre, ce qu'on craignait depuis le début arriva: de grandes flammes nous bloquaient le passage.

L'herbe sèche facilitait la progression du feu, si bien qu'avant même d'avoir eu le temps de déguerpir, nous étions encerclés. Ébène cherchait désespérément une solution, tandis que le feu se rapprochait à une vitesse folle...

-Zara... me dit-il. Tu dois t'en aller. Toi, tu peux peut-être sortir d'ici et rejoindre la mer à coté du grand pont rouge.

-Attends, Ébène, mais... Et toi, alors?

-Il n'y a plus aucun espoir pour moi. Tenter de sauter par-dessus ces flammes serait purement du suicide, alors que toi...

Une colonie de Roucool effrayés passa au-dessus de nos têtes.

-...Je suis certain que tu peux faire comme eux...

Je le regardai, éberluée.

-Q...quoi?

-Tu peux te transformer en d'autres Pokémon, me révéla-il tandis que les flammes formaient un cercle qui se rapprochait de nous. Maintenant, vole, et ne te retourne pas...

-Non! répliquais-je, les larmes aux yeux. Si tu dois mourir, on mourra tous les deux!

-Ne sois pas ridicule et... Vas-y!

Il me prit par la peau du cou et me balança au-dessus du braisier, au prix d'un immense effort. Je retombai juste derrière les flammes. Me relevant précipitamment, je lançait à l'adresse d'Ébène:

-Tu n'aurais jamais du faire ça!

-Peut-être, mais j'ai sauvé une vie...

Il me regarda une dernière fois de ses grands yeux de rubis, tandis que les flammes se rapprochaient de son corps couvert de fourrure noire. Une larme coula de son oeil et vint s'écraser sur l'herbe sèche. Je me retournai précipitamment et courut dans la direction opposée, le paysage défilant autour de moi à une vitesse folle, le crépitement des flammes derrière moi s'intensifiant lui aussi. Je savais que j'avais quitté les Bois des Illusions et finit par déboucher sur une sorte de clairière, au bout de laquelle la terre ferme s'arrêtait pour devenir une haute falaise donnant sur la mer.

Je m'arrêtai, essoufflée, mais l'incendie, lui, ne l'était pas. Le feu se dressait face à moi, se rapprochant de plus en plus. Bientôt, je fus obligée de reculer jusqu'au bord de la falaise pour ne pas me faire brûler vive. Alors, le sacrifice d'Ébène n'aurait servi à rien... Le feu n'était plus qu'à un mètre de moi... Je suis certain que tu peux faire comme eux... Les sages paroles d'Ebène, dont j'avais entendu il y a a peine quelques minutes, résonnèrent dans mon esprit. Je n'avais plus rien à perdre. Je visualisai l'image des Roucool. Un halo violet m'entoura, et je me sentis changer d'apparence. Lorsque l'énergie indigo qui m'entourait eut disparu, je sautai sans plus attendre de la falaise, tandis que le feu ravageait ce qui restait d'herbe.

Mes pattes avant, qui étaient désormais des ailes, se déployèrent et je me sentis planer. Je ne savais pas où aller, ni pourquoi. Je me laissais porter par le vent. Voler était une sensation si agréable... Je voulais rester en hauteur toute ma vie. Si seulement Ébène était toujours là... Des larmes coulèrent de mes yeux. J'étais à nouveau seule au monde.

Je volais ainsi pendant plusieurs heures, perdant la notion du temps. Je crois que j'ai volé tout la nuit. Lorsque l'aube se leva, j'aperçus une terre, surplombée par une immense chaîne de montagnes. Je passais au-dessus d'un grand lac, d'une ville, d'une mine, pour finalement atteindre la montagne. Fatiguée de ce long vol, je me décidai de me poser un peu et d'observer d'un peu plus près cette nouvelle terre.

J'atterris entre les arbres, dans les buissons. Je mourais de faim, je fis donc un petit bout de chemin et tombai sur une clairière dans laquelle poussaient des arbres à Baies de toutes sortes. Moi qui n'avait pas mangé depuis longtemps, je ne me gênais pas et me gavais de fruits de toutes sortes. Repue, je continuais mon chemin à travers les buissons. Je tendis soudain l'oreille. À côté, des Pokémon faisaient beaucoup de bruit. Je les observai en silence tout en écoutant leur conversation. Ils avaient besoin d'une Baie Pêcha! Sans réfléchir, je sautai des buissons.

-Hé bien alors? Vous êtes perdus?, demandais-je d'un ton de guide professionnel.

La suite, vous la connaissez...