Mi-plante, mi-feu de Loulou@Viridium

Au bout de quelques heures de marche, pendant lesquelles il ne furent nullement dérangés, les deux camarades atteignirent l'orée de la forêt. Malheureusement, il faisait encore jour, et sortir de la forêt alors qu'une résidence très fréquentée se tenait à côté n'était pas très prudent. Gaïa jugea plus sage d'attendre la nuit, et c'est ce qu'ils firent.

-On devrait chercher quelqu'un qui pourrait réparer ton aile., s'inquiéta Gaïa.

-Mais non, mais non, il me reste l'autre, répondit Ouranos. Je suis sûr que je peux voler avec mon autre aile seulement. Regarde!

Et il se mit à battre de son aile valide pour essayer de s'envoler sur l'arbre le plus proche. Il décolla de quelques centimètres mais, déséquilibré, il s'écroula sur le sol.

-Tu vas te faire encore plus mal!

Le Lixerouge, convaincu qu'il pourrait voler à l'aide d'une aile seulement, se mit à tenter plus d'une dizaine de fois d'aller se percher sur les branches d'un arbre.
Après vingt-sept tentatives échéantes, Ouranos dut se rendre à l'évidence: il ne pourrait pas voler avec son aile unique.

-Mais alors, comment allons-nous faire pour traverser la grande mer pleine d'humains?

-Il y a des humains qui vivent dans la mer? le questionna Gaïa, stupéfaite.

-Oui. Même qu'ils mangent les Pokémon aquatiques qui passent trop près d'eux!

-Mais c'est horrible!

-Oui, mais ils les avalent d'une façon bien précise. D'après les Pokémon eau qui vivent près d'ici, ils affaiblissent les Pokémon, ensuite ils leur lancent la Balle-Rouge-et-Blanche-qui-Aspire-tous-les-Pokémon !

Gaïa se souvint d'une balle semblable. Quand l'humain l'avait fait combattre le Grolem, il l'avait sorti puis rentré dans cette balle.

-Est-ce que les Pokémon vivent dans la balle?, demanda la Salamlierre, terrifiée.

-Oui. Pour toujours. Moi je n'aimerais pas vivre dans une maison plus petite que moi. Alors c'est pour cela qu'ils faut éviter les Humains-qui-Vivent-dans-la-Mer. Le seul moyen de passer était de passer par-dessus, mais on ne peut plus. Le seul moyen serait de trouver un Pokémon vol qui voudrait bien nous le faire traverser.

-Et qu'il y a-t-il après la grande mer pleine d'humains ? lui demanda la Salamlierre.

-Il y a la Grotte-pleine-d'humains, puis, à la sortie de cette grotte, la Route-pleine-d'humains.

-Décidément, il y a beaucoup d'humains par ici!

-Oui, c'est pour cela qu'il faut faire très attention à ne pas les croiser.

-C'est clair. Je me demande qui a inventé les humains.

-Tu ne connais pas la légende!? Bon, je vais te la raconter. Grand-mère Luxray adore me conter des légendes.
Il était une fois, le néant. Rien du tout juste un trou noir où tout tournait autour. Rien d'autre. Bref, c'était le grand n'importe quoi. Pire que le Monde-Sans-Dessus-Dessous. Enfin, je me reprends. Donc, on ne sait pas pourquoi, un oeuf a éclot au milieu de ce néant. Le Pokémon qui en est sorti s'appelle...Arceus! C'est lui qui a crée tous les Pokémon légendaires: le maître de l'espace, le maître du temps...

-Et le maitre de la distorsion!, ajouta Gaïa

-Oui! Mais aussi la maîtresse des rêves, le maître des cauchemars, les Lames de la justice... Enfin bref, plein de Pokémon super rares! Et ensuite, il a créé des Pokémon différents des autres: sans attaques, avec une langue différente, sans queue, sans ailes, sans écailles et sans fourrure. Ils n'étaient vraiment pas beaux, mais Arceus leur donna quand même la vie. Mais au fil des années, les humains se divisèrent en deux catégories malgré eux; les gentils humains, qui sont sympathiques avec les Pokémon, et les méchants humains, qui te font combattre des Pokémon beaucoup plus gros et plus forts que toi, et si tu perds, ils te grondent et te tapent dessus. Grand-père Luxray a appartenu à un humain, mais elle a quitté la méchante humaine qui l'avait capturée et malmenée.

-Oh, quelle histoire! Je me demande pourquoi Arceus a créé les humains...

-Personne ne sait, peut-être que c'était pour s'amuser?, exposa Ouranos. En tout cas, c'était une grosse erreur.

Quelques heures plus tard, lorsque le soleil fut couché depuis longtemps, la Salamlierre et le Lixerouge sortirent du bois et reprirent leur route. Ouranos marchait devant, sûr de l'endroit où il allait.

-Tu vas voir, on va traverser une petite route, et ensuite arriver dans la Ville-d'humains-pleine-de-choses-qui-aspirent-la-lumière-du-soleil. Là, je connais des Pokémon qui pourront sûrement nous aider.

Gaïa lui faisait confiance et le suivait. Au bout d'un moment, après avoir traversé le petit chemin dont parlait Ouranos, ils arrivèrent à la ville. Il n'y avait pas âme qui vive, aussi les deux Pokémon purent aller à la rencontre de ceux qui étaient sensés leur apporter de l'aide.
À côté d'un grand bâtiment se trouvait un grand rassemblement de Pokémon oiseaux. Certains étaient blancs et bleus, d'autres idem mais avec un bec énorme. Ils discutaient tous par petits groupes et ne remarquèrent pas l'arrivée des deux Hybrides.

-Ce sont des Békipan et des Goélise, chuchota Ouranos qui savait que Gaïa ne connaissait pas ces Pokémon. Ils sont très bavards de nature, mais je suis sûr qu'ils accepteront de nous aider.

-D'accord, répondit celle-ci

Ils s'approchèrent d'un groupe formé de deux Békipan et du même nombre de Goélise.

-Oh, mais c'est Ourrranos du Paradiiiis fleuri! Et accompagnééé d'un étrrrrange Pokémoooon!, s'exclama un Békipan.

-Je vous présente Gaïa, c'est une Salamlierre et c'est mon amie. Nous aimerions retourner au Paradis fleuri grâce à l'un d'entre vous parce que...

-Ooooh, mais tu es blessééé!, clama un Goélise.

-Oui, c'est justement pour cela que nous aimerions que vous nous aidiez à voler par-dessus la Grande-mer-pleine-d'humains.

-Mais bien sûrrrrr que nous allons vous aiderrrrr!, roucoula un autre Békipan. Je vais vous trrrransporterrr dans mon grrrrand et grrrrros bec!

Il ouvra son immense bec qui était assez grand pour contenir une dizaine de Pokémon comme Gaïa et Nathan.

-Montez, si c'est maintenant que vous souhaitez parrrrtirrrr!

-Merci beaucoup, Békipan!, le remercia Ouranos.

La Salamlierre et le Lixerouge se faufilèrent dans le bec du Pokémon Pélican. Celui-ci s'envola dans le ciel étoilé et battant bruyamment des ailes, mais son vol était plutôt rapide.

Au bout de quelques minutes de vol, le Békipan quitta la ville. Il se mit à survoler une grande étendue d'eau.

-Après la mer, dit Nathan tout joyeux, nous passerons au-dessus de la grotte puis nous serons arrivés!

Gaïa elle aussi était heureuse que son aventure touchait à sa fin. Elle vivrait en paix dans un endroit merveilleux pour toujours...

* *
*
Les deux ombres filaient vers la ville aux panneaux solaires, suivant à la trace ceux qu'ils recherchaient. Elles virent alors une colline inondée de lumière grâce à un lampadaire. Les deux Pokémon y montèrent. A la lumière, on pouvait clairement y distinguer un Ponchien et un Grahyèna.

-Ils sont ici, j'en suis sûr!, assura le Grahyèna.

-Trop tard, je crois que ce sont eux là-bas., déclara le Ponchien en montrant un Bekipan qui volait haut dans le ciel. Ces oiseaux ne sortent pas la nuit, sauf en cas d'exception.

-Tu as raison, siffla le Grahyèna. Mais regarde un peu de plus près.

Il désigna un énorme amoncellement de nuages noirs, d'où s'échappait des traînées lumineuses

-Cela les arrêtera il seront obligés de s'arrêter, de revenir en arrière et nous pourrons les avoir!, ricana le Pokémon Ténèbres.

* *
*
Une sorte de détonation tira la Salamlierre de ses pensées. Une énorme masse noire, semblable à celle qu'Ouranos avait créée lors de leur fuite, émettait un bruit sourd à diverses reprises, tout en lançant des traits de lumière jaune.

-Qu'est-ce que c'est?, demanda Gaïa.

-Une tempête..., murmura Ouranos. Bekipan! Il faut faire demi-tour, sinon nous risquons de tomber!

-À vos orrrdrrrres, Ourrrrranos!

Gaïa, qui voyait une tempête pour la première fois de sa vie, avait très peur des éléments déchaînés. Le Lixerouge essaya de la rassurer tant qu'il pouvait:

-Tu vois, nous n'avons qu'à nous retourner et revenir sur terre. Ensuite, nous passerons la nuit avec les Békipan et les Goélise et nous repartirons demain matin!

L'orage se rapprochait dangereusement, mais Békipan se retourna et fonça à toute allure vers le rivage. Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent en vue de la ville.

-Tu vois! Nous sommes bientôt arr...

Une violente bourrasque dévia le Pélican de la ville et l'éloigna de celle-ci. Le Békipan hurla de terreur, ce qui fit tomber Gaïa et Ouranos hors de son gros bec, dans l'immensité salée. La dernière chose que vit la Salamlierre était le Békipan essayant désespérément de les secourir...