Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Aide-toi et le ciel t'aidera de Kydra



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Kydra - Voir le profil
» Créé le 01/04/2012 à 13:01
» Dernière mise à jour le 19/11/2012 à 17:14

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 27 : Voeu Soin
L'humaine à la peau amovible blanche nous fit passer dans une autre partie de la tanière, en traversant un Mur Lumière non transparent. Là, il y avait quelqu'un d'autre qui lui ressemblait beaucoup. Ce dernier retira Eclair-de-Liberté de sa protection contre le froid. Il passa la patte dans ses poils. Il planta ensuite une sorte de dard dans la peau du Pokémon électrique. Je vis son sang s'écouler pour aller remplir un petit récipient. J'allais réagir, pour m'élever contre ce geste cruel, mais Vassili me retint. Cela devait être normal. Quelles pratiques étranges pour soigner un malade ! Un instant, je me demandais si nous n'avions pas été entraînés dans un piège. Je ne trouvais pourtant pas de motivation possible à un tel traquenard de la part de mon humain. Il aimait bien trop son Dynavolt pour lui faire une telle chose. De plus, Terreur-des-Hommes semblait plutôt sereine, alors j'imaginais qu'elle avait déjà dû voir un tel acte dans sa jeunesse.

L'humain blanc retira le dard, laissant s'échapper quelques gouttes de sang. Je commençais à peine à être rassuré quand il en enfonça un second, près du cou. Au bout de celui-ci se trouvait du liquide transparent, semblable à de l'eau, enfermé dans un récipient mou. Cette fois, c'était le liquide qui coulait dans le sang d'Eclair-de-Liberté. Ces méthodes n'avaient aucun sens pour moi... Allait-il remplir le Pokémon de ce liquide ? Pendant ce temps, Vassili continuait de caresser le poil trempé. Il semblait tout aussi inquiet que moi, mis à part qu'il faisait apparemment entièrement confiance au traitement infligé au petit. A chaque intervention, je voyais passer une lueur d'espoir dans son regard. Il communiquait en même temps, toujours sans que je comprisse...

Nous fûmes priés de quitter cet endroit pour retourner là où nous étions précédemment. Encore une fois, on nous dévisageait. Vassili s'assit, sans prêter attentions à ces regards, parfois fuyants. Je m'installais à côté de lui, tandis que Terreur-des-Hommes se coucha à ses pieds. Mon humain caressait le dos violet de mon amie en lui disant des paroles réconfortantes (que je comprenais, cette fois !), comme pour évacuer son inquiétude. Elle aussi, elle était détendue par cette marque d'affection. Nous restâmes très longtemps là, sans rien dire, sans rien faire. Du moins, il me semblait que nous patientâmes plusieurs heures, peut-être était-ce uniquement à cause de l'ennui et du stress que le temps passait si lentement. Je fixais, le regard vide, le Mur Lumière derrière lequel se trouvait Eclair-de-Liberté. J'espérais le voir arriver par là d'une seconde à l'autre, au mieux sur ses pattes, au pire dans celles d'un des humains blancs. Mais rien ne venait, je chassais de plus en plus souvent de ma tête la petite voix en moi qui me disait qu'il allait mourir...

L'humaine blanche vint s'asseoir à côté mon compagnon. Lui donnait-elle des nouvelles d'Eclair-de-Liberté ? Je l'espérais, en tout cas ! Elle se releva pour revenir avec un récipient qui sentait bon la nourriture et le tendit à Vassili. Celui-ci le saisit avec un sourire qui en disait long sur son appétit. Il commença à manger sous mon regard désespéré. Et nous ? Heureusement, la même humaine nous apporta de quoi nous rassasier nous aussi. Depuis que j'avais quitté la forêt pour la première fois, jamais je n'avais totalement fait taire ma faim jusqu'à ce jour-là. Quelle personne généreuse ! Je me posais de nouvelles questions à propos de mes ennemis de toujours. Comment se faisait-il qu'ils nous aidassent à soigner un Dynavolt qu'ils n'avaient jamais vu et qu'ils nous donnassent à manger ? Chez nous, dès qu'ils apercevaient un Pokémon, ils le tuaient... Avais-je eu la malchance de naître sur la seule terre où nous étions haïs ? Je me rappelais soudain de notre accueil sur la côte. Non, ici aussi, certains nous en voulaient...

L'humaine blanche venait à peine de retourner avec Eclair-de-Liberté, qu'un autre vint nous rendre visite. Il prit la même place, mais avait un air beaucoup moins sympathique. Il s'adressa à Vassili, à mi-voix. Bizarrement, je comprenais à nouveau leurs paroles...

................- T'es Vogriate ?

Vassili hocha la tête pour seule réponse. L'autre reprit :

................- Tu vas où ?
................- Le Tagne.
................- Tu as besoin de passer la frontière ? Si tu as déjà quelqu'un, donne-moi son prix, je t'en fais un meilleur !

Encore une fois, mon humain hocha la tête, d'un air désespéré.

................- Le meilleur prix de toute la région, mille six cents... Tu es partant ?
................- J'ai pas l'argent, répondit sèchement Vassili en secouant la tête négativement.
................- Tu viens pas de Vogra parce que tu es dresseur ?
................- Pas vraiment, non...
................- Tant pis pour toi. T'as plus qu'à te démerder pour faire les cinq cents bornes sans bagnole... Si tu changes d'avis, je crèche ici. Sinon, si tu te décides à être dresseur avec tes Pokémon, on a un p'tit tournoi mensuel tous les premiers du mois. Cinquante l'inscription, mille cinq cents le premier prix...
................- On verra. J'attends mon Pokémon, il est mal en point, j'ai pas envie de parler maintenant.
................- Ouais, ça va, j'me casse ! J'espère que ton Pokémon ira mieux, ajouta-t-il faussement compatissant.

Eclair-de-Liberté allait donc vraiment mal. Je le savais, mais si Vassili le disait, cela voulait dire que les humains blancs, les spécialistes, le lui avaient eux-mêmes annoncé. J'étais encore plus inquiet.

Enfin, après un temps qui me parut infiniment long, le mâle blanc réapparut. Il tenait le Dynavolt dans une matière étrange, qui brillait encore plus qu'un Bulbizarre qui évolue. Cette couverture bruissait à chaque fois que le petit bougeait, c'est-à-dire en permanence, puisqu'il tremblait encore. A notre grand soulagement, nous le récupérâmes ! La femelle revint, sans doute pour donner des conseils. Mais pourquoi donc les humains blancs n'étaient-ils pas compréhensibles ? En tout cas, elle donna à Vassili un récipient contenant des petites boules ressemblant à celles qu'il mettait, fut un temps, dans son eau. Quel était le rapport entre la maladie d'Eclair-de-Liberté et la boisson d'un humain ? Je l'ignorais... J'espérais seulement que cette méthode fonctionnât. Nous sortîmes du « Centre Pokémon » en compagnie de notre Dynavolt préféré, bien vivant ! Il n'était pas encore tiré d'affaire ; j'étais un peu soulagé tout de même.

Nous nous installâmes sur le chemin que nous avions suivi pour arriver jusqu'ici. Vassili ne voulait pas rester dans la ville. Il installa le petit sur le sol. La couverture dorée tremblait encore. Nous ne détachions pas notre regard d'Eclair-de-Liberté. Malgré sa sortie du Centre Pokémon, il ne semblait pas vraiment en meilleure forme. Même le Ponyta, sorti pour brouter, avait l'air de se soucier du sort de notre ami. Régulièrement, il levait la tête de son repas pour constater l'avancement de la maladie.

................- Ils ont fait ce qu'ils pouvaient pour lui, expliqua Vassili. Ils pensent qu'il peut s'en remettre, mais ils ne savent pas vraiment ce qu'il a. Probablement l'accumulation de plusieurs choses. Il faut bien avouer que ce que nous le faisons faire est un peu trop dur, il est bien jeune encore pour faire face à tout ça ! Mais il va un peu mieux, il transpire moins et a un visage plus joyeux.

En prononçant ces mots, il découvrit la tête du Pokémon. Ses yeux étaient toujours clos, mais il avait en effet un air plus paisible qu'avant. Vassili ne put s'empêcher de caresser le petit museau qui dépassait. Sous l'effet de la sensation, Eclair-de-Liberté bougea légèrement.

L'humain ne lâcha pas le Pokémon. Il passa sa main dans ses poils des heures durant, alors même que la lune nous éclairait. Ses efforts furent récompensés. Le corps du petit malade arrêta de trembler progressivement. Il s'accrochait à la vie comme je n'avais jamais vu personne le faire ! Même les meilleurs combattants que je connaissais n'avaient pas la même volonté. Puis, il bougea ses membres tout doucement. A partir de ce moment, Vassili le sortit complètement de la couverture pour le tenir dans ses pattes. Enfin et au plus grand soulagement de tous, deux petits yeux noirs au regard extrêmement triste se posèrent sur notre humain. On pouvait y lire toutes les souffrances par lesquelles ils étaient passés avant de pouvoir se rouvrir. Comme à son habitude, Eclair-de-Liberté lécha faiblement le visage de son dresseur. Ce dernier ne put retenir sa joie. Il redoubla de caresses et embrassa le museau.

Le Dynavolt prit un air coupable, rendant son expression encore plus triste. Il prit la parole, de la voix faible qu'on aurait pu attendre du miraculé qu'il était. Il hachait les syllabes tant l'effort était grand.

................- Je suis pas mort. Je pouvais pas laisser Vassili. Il a besoin de moi, t'es trop méchant avec lui, ria-t-il en m'adressant un regard. J'ai plus mal. Ca va aller, ne vous en faites pas...
................- On est tous contents de te voir. Repose-toi, ne parle pas, dit Terreur-des-Hommes très inquiète au sujet de la stabilité de sa santé.
................- J'avais faim. Depuis que papa est pas là, on mange pas assez. J'ai mangé un truc dans la grotte, c'était pas bon. Tu crois que c'est ça qui m'a fait mal ? Je suis désolé, j'ai pas attendu que Vassili me donne ma part. Il a dû monter sur le Ponyta et il aime pas, hein ? Mais je mérite quand même pas de mourir, pour ça, si ?
................- Non ! Non ! s'indigna la Migalos, m'empêchant ainsi de parler et de critiquer encore son humain. Tu ne mérites aucune sanction. On a tous faim et ce que tu dois vivre n'aurait jamais dû arriver. Je ne sais pas si ce que tu as mangé t'as rendu malade, mais cela aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous. Tu n'y es pour rien dans ce qui arrive, rassure-toi. On ne t'abandonnera pas, non plus. Vassili peut être fier d'avoir monté le Ponyta grâce à toi. Tout va bien. Tu es très courageux, on a été impressionné !
................- Merci... Ca me rassure. Vassili m'aime toujours ?
................- Plus que jamais, répondis-je cette fois avec assurance. Nous aussi, d'ailleurs.

Vassili tendit une des petites boules de la boîte qu'on venait de lui donner à Eclair-de-Liberté. Ce dernier hésita à le prendre dans sa gueule. L'humain insista, lui ouvrit la bouche de force et y glissa le petit morceau blanc.

................- C'est pas bon, protesta faiblement le petit.
................- Tu dois manger ça pour t'en remettre, fais-moi confiance, le rassura Vassili.

Sans apporter plus de résistance, le Dynavolt se résigna à manger. Il avait une immense confiance en son humain. Il resta un moment recroquevillé, avant de sombrer dans le sommeil. Nous allions sans doute passer une nuit un peu plus calme que je n'aurais pu l'espérer. Terreur-des-Hommes se rapprocha de moi, elle hésitait à prendre la parole, visiblement gênée par ce qu'elle avait à me dire.

................- On devrait peut-être dormir dans nos Noigrumes... Il ferait moins froid. C'est plus sûr pour le petit.
................- Non ! Vassili ne vous fera pas prisonniers, répondis-je catégorique.

La Migalos n'en rajouta pas, constatant que ce qu'elle avait craint se réalisait. Je me demandai si elle n'avait pas raison, mais je ne pouvais me résoudre à le croire. La cause de la maladie d'Eclair-de-Liberté avait aussi un rapport avec ce qu'il avait mangé, assurément. L'enfermer n'avancerait à rien, mis à part le soumettre encore plus. Nous ne pouvions pas lui faire cela ! Jamais aucun Pokémon n'avait eu besoin de Noigrume pour dormir.

Le Ponyta s'éloignait progressivement de notre position pour trouver de la nourriture qui lui plaisait. J'étais content de voir qu'il avait arrêté de nous surveiller quand le petit s'était réveillé, signe qu'il avait un minimum de conscience pour comprendre le moment de stress que nous avions vécu. Le cheval de feu broutait les quelques herbes qui dépassaient entre les pierres. Quand il en trouvait, il préférait nettement arracher les feuilles des arbres et surtout, les baies et fruits qui y poussaient. Cette exigence était à l'origine de son éloignement. Peu de grandes plantes poussaient par ici, il devait donc parcourir plusieurs mètres entre chaque réserve de nourriture. Il ne s'occupait pas de nous, dans la mesure où il ne nous parlait pas, mais il semblait pourtant ne pas oser s'éloigner trop pour autant. Chaque fois que Vassili l'avait sorti de son Noigrume, il ne nous avait pas faussé compagnie, alors que théoriquement, rien ne l'empêchait de le faire. Je mettais volontiers ce comportement sur le dos de l'utilisation des Pokéball.

Vassili se leva, confiant Eclair-de-Liberté à Terreur-des-Hommes. Il justifia son départ par la nécessité de rapprocher un peu le Ponyta de nous. Il s'était en effet beaucoup éloigné à ce moment. Décidé à me changer un peu les idées après notre journée épuisante, je me levai pour accompagner notre humain. Le cheval enflammé ne nous adressa même pas un regard, bien trop occupé à manger. Il s'était attaqué à un arbre de baies Mepo. Il les arrachait méthodiquement de leurs branches. Tirant trop violemment sur l'une d'elle, le bois fouetta l'air. Tout l'arbre fut affecté par ce mouvement rapide. Les fruits un peu trop mûrs se détachèrent alors. N'ayant pas eu la bonne idée de ne pas se placer directement en dessous de la plante, le Ponyta reçut sur lui la pluie Mepo. Il réagit au quart de tour, apeuré par les coups de le la chute sur son dos. Il se lança dans un galop désordonné, lançant ruades et coups de tête. Il essayait de se débarrasser du poids sur son dos, sans avoir l'intelligence de constater que les fruits étaient déjà au sol.

Finalement, il arrêta sa course pour se cabrer. Vassili tenta de le calmer, répétant des « Oh ! Oh ! » d'apaisement. Il osa s'approcher un peu du cheval fou, mais pas assez pour le toucher. Moi non plus, je ne m'y risquai pas, je craignais trop qu'il m'attaquât dans sa panique. Finalement, l'humain dut se rappeler qu'il s'était improvisé dresseur de Pokémon en capturant mes compagnons. Dans un moment de courage (ou de témérité), il se jeta devant son Ponyta. Etonné de le voir surgir, ce dernier fit volte-face. Il souhaitait sans doute repartir, mais il fut rattrapé au dernier moment par les deux pattes de Vassili autour de son encolure. Sans se préoccuper des conséquences, il secoua la tête, envoyant son poids mort à quelques mètres. Enfin, il crut à tort s'être débarrassé de ce qui le gênait depuis le début. Retrouvant son calme, il reprit un comportement un peu plus normal. Sa curiosité le poussa à s'approcher de ce qu'il avait éjecté.

Vassili se releva en se frottant le bras. La chute avait été difficile ; il n'avait pas l'air blessé. Son Ponyta s'approcha de lui, puis lui renifla le torse. Peu rancunier, son humain lui caressa les naseaux.

................- Oui, oui, les baies Mepo sont aussi entraînées par la gravité, il n'y a pas de quoi en faire tout un foin. Newton l'avait déjà remarqué bien avant toi, mais puisque tu voulais absolument t'en rendre compte par toi-même, petit scientifique en herbe, je vais être obligé de t'appeler toi aussi Newton. A moins que tu ne préfères Isaac ?

Son Pokémon avait mis les oreilles en avant. Je doutais vraiment qu'il comprît quoi que ce soit, mais il se réjouissait sans doute du simple fait qu'on fît attention à lui. Je me demandais bien qui était ce Newton... Sans doute un humain qui devait s'intéresser aux baies Mepo ! En tout cas, donner le nom d'un homme à un Pokémon était une idée bien saugrenue.

Le Ponyta suivit ensuite son humain qui gardait toujours une main sur son encolure autant pour le rassurer que pour ne pas être trop loin s'il lui prenait l'idée de recommencer à s'exciter.