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Misanthropie, mon Amour. de HamsterNoeliste



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Informations

» Auteur : HamsterNoeliste - Voir le profil
» Créé le 22/04/2011 à 17:27
» Dernière mise à jour le 22/05/2011 à 20:51

» Mots-clés :   Drame   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance

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Chapitre 13 : Sang
~End~
-Super Smash Bros. Brawl - Fire Emblem : Ike's Theme
-World of Wacraft : The Burning Crusade - The Tower of Karazhan
-Édith Piaf - Non, Je ne regrette rien

Sans honneur ou autre ressenti, Kafei récupéra sa dague encore ensanglantée et sortit. Laël et Zelda le suivirent.
-On aurait dû en rester là avant, soupira Zelda.
-Avant ! Avant ! en ria Kafei. Mais qu'est ce qu'il y avait, avant ?
-De l'amour ? De l'espoir ?
-De l'espoir ! De l'amour ! Mais qu'est ce que c'est, l'amour et l'espoir ?
-Des illusions, se résigna-t-elle à avouer.
-Tu vois que tu le sais. Ne fais pas ta gamine.
-Oui, je le sais ! Mais avant... avant, comme toi et Ikau, le dites si bien, ils étaient peut-être des illusions, mais au moins, on ne le savait pas ! On aurait pas été confronté à ta triste réalité ou autres désillusions !
-Mais au moins, on sait ! On ne croit plus !
-Et bien je préfère croire que je vivrai demain plutôt que de savoir que je meurs aujourd'hui.
-Alors je suis de ceux qui chassent la lumière et qui vivent heureux un éternel hiver.

Laël s'était déjà éloignée pour contempler la côte.
-Je crois qu'on peut voir un horizon, dit-elle. Il semble agité. La mer ne se contrôle plus, les vagues sont en guerre, vous avez vu ça ?
Alors, tandis que la foule populacière se précipitait à la côte pour offrir à leur ennui ennui un triste spectacle, Kafei et Zelda les écartèrent.
-Il semble être revenu, pensa Laël.
En effet, Suicune se tenait sur un banc de sable émergé, au loin. Il semblait vouloir se montrer une dernière foi aux Dresseurs et agir d'une étrange façon sur l'île. Tandis que la foule hurlait face aux vagues prêtes à les noyer, Suicune se débattait face à un homme, imperceptible depuis l'île qui le fixait.
-Qu'est ce que c'est ? Cet illustre inconnu ne va quand même pas se faire l'honneur et nous faire l'affront de s'approprier Suicune, ce chien légendaire est la seule liberté qu'il reste au monde !
Kafei ria doucement de ce qu'il écoutait tout en se moquant cyniquement de ce qu'il regardait.
-Tu sais, la liberté, pour ce qu'elle est devenue, quitte à l'annihiler, autant aller jusqu'au bout.

Dès que Kafei eut terminé sa phrase, celui qui semblait être un Dresseur au loin, sans effort, sans respect pour sa proie, avait capturé Suicune dans une Pokéball. Il semblait être blond élégamment coiffé, portant une courte cape sur le dos, cachant une profonde entaille, qui malgré tout, dépassait sur toute la taille de sa colonne dorsale. Aussitôt, il libéra de son habitacle un imposant oiseau, qui, déployant ses ailes de géant aux éclats dorés, l'emporta dans les airs. Mais, dans son dernier cri, le chien légendaire réussit à prouver sa soif de liberté, en déclenchant du fond des mers un soulèvement de l'eau, déferlant sur le terre-plein emportant une partie de la côte ouest.

-Ho-Oh. Suicune. Mais l'homme, je ne sais pas, déclara Laël sans hésitation.
La foule paniquée repartit se calfeutrer dans ses habitations insipides mais sécurisées. Depuis leurs fenêtres ils ne voyaient plus l'usine surannée qui, emportée par la mer, était en train de déverser ses cadavres, mais une profonde faille éventrée par l'implosion.
Kafei, Zelda et Laël s'avancèrent. Le cratère n'offrait évidemment aucune prise pour l'explorer, mais, voyant des lumières mourantes et des traces de civilisations abandonnées, Kafei appela son unique Pokémon Feu pour sécuriser la zone, Typhlosion. Ce plus fidèle compagnon, après celui qu'il nommait Napsinthia, lança un regard à son maître qu'il embarquait sur le dos avant de plonger au fond du gouffre. Il n'était pas profond ni dangereux. Mais, à peine fit il acte de présence, qu'un brutal combat contre d'autres entités se fit entendre. Laël et Zelda lancèrent, du haut, leurs équipiers. Les extrémités de la zone se voyaient déjà éclairées.

L'ardent de Kafei chercha avant tout une sortie. Mais le sous-sol était avant tout recouvert par les pierres, bloquant tout échappatoire. Seuls des bocaux embryonnaires fracassés, ainsi qu'un sol recouvert de liquide visqueux biologique se percevaient. Soudain, jusqu'alors imperceptibles, deux yeux blancs pénétrant l'obscurité surgirent. Du peu que l'on pouvait la voir, une entité décharnée, se tenant sur deux pattes, rétractée sur sa colonne vertébrale, trainant une longue queue à l'arrière, s'approcha en respirant.
-Ça sent l'homme, dit-il lentement.

-Mewtwo, annonça Laël d'un ton neutre.
-Non. J'étais Mewtwo. J'étais un Pokémon cloné, humanisé pour être corrompu, mais maintenant je suis perdu, je suis abandonné, je n'ai plus d'hommes à haïr. J'étais élevé pour le combat sauvage, pour le plaisir égoïste de ceux qui m'avaient créé ; mais évidemment, je ne vous apprend rien en vous abreuvant de mon passé. Maintenant, je suis gris. Je n'ai plus rien de mon ancienne couleur rosâtre devant laquelle mes adversaires fuyaient, je ne suis plus un esclave, je ne suis plus une machine pensante. Je ne suis aucun des deux.
-Mais depuis quand Mewtwo a-t-il commencé à disparaître ? continua Laël, protégée en cas d'accident par son Arcanin.
-Depuis que l'ancien Champion est mort, je sais que son fils vous l'a expliqué. Mais, personne n'a corrompu ce jeune, personne ne sait si la corruption l'a gagné en premier ou s'il l'a imposée à son île. Puis, semble-t-il, en m'ayant caché le savoir, mon ancien laboratoire dédié à ma recherche fut coulé dans une épaisseur de fer au profit de leur usine.
-Parce que, quand la nature humaine trouve une nouvelle raison qui lui sert à être haï, elle le fait, méprisa Kafei.
-Oui. Mais elle ne vous en laisse plus aucune, elle part avec sa haine et sa raison, elle vous abandonne, elle bouffe son avidité jusqu'à la dernière miette. C'est ainsi qu'elle abandonna Mewtwo.
Arcanin rugit. L'ancien monstre légendaire propagea sur lui une onde qui le fracassa contre le mur. Pris d'un semblant de remord, il le soigna immédiatement.
-Et maintenant, éteignez la lumière. C'est le prix de la liberté.

Puis il revint s'asseoir sur un bocal, laissant les trois jeunes repartir sur le dos de leurs diverses montures. En volant, comme certaines de leurs montures l'avaient appris, ils restaient à penser à ce qu'ils devaient faire, sans grande profondeur.
-Faut croire qu'il y a une importance à affronter le dernier là où on aura le temps, projeta Laël quasi-machinalement.
-S'il nous faut une raison, ça nous fera nous envoler, répondit fatalement Kafei.

Sur ces mots, ils faisaient battre des ailes leurs Pokémons au-dessus de l'île rompue sans y baisser le regard, et ce jusqu'à la dernière ville de leur parcours. Peu avant la fin du vol, Zelda lança à Kafei :
-C'était là qu'avant, il y avait de l'espoir ?
-Peut-être. Avant, quand on vivait.
Ils se posèrent à l'entrée de la ville. Blue, assise aux portes de l'Arène, les accosta, les yeux humides et les joues noyées sous ses larmes :
-Elle est fermée, comme souvent. Silver est parti, Régis et Sacha l'ont rejoint.
Avant que Kafei ne puisse sonder ses propos, elle continua.
-Au pied du Mont Argent. Sans homme, il est fini.
-Et sans femme ? Vous êtes la sienne ! interpella Zelda.
-Sans femme, lâchement, je ne pourrai pas aller le sauver. J'ai beaucoup trop peur de me confronter à sa fin, beaucoup trop peur de le voir déjà parti. Mais surtout, honte à mon passé, beaucoup trop peur de m'envoler jusqu'au sommet du Mont Argent. Je ne peux plus supporter de regarder un oiseau, tu le sais, Laël. Tu sais beaucoup de choses.
-Et qu'est ce que je ne sais pas ? Il est mon père ! réagit-elle en s'avançant brusquement.
-Je suis sa femme et je lui ai promis de respecter sa fin ! Alors, déployez vos ailes pour y aller sans perdre de temps, et laissez-moi perdre mon homme !

Blue se retourna vers sa demeure en pleurant. Kafei marcha vers elle puis lui posa la main sur l'épaule.
-Vous l'aimez encore, lui chuchota-t-il d'une voix douce. Je ne sais pas ce qu'il veux, je ne sais pas ce que vous voulez, mais tout ce que je veux, c'est que vous ne regrettiez pas d'être brûlée par le remord.
-Je reviens, répondit-elle en partant.
Elle revint, s'avança dignement vers eux, ferma les yeux.
-Envolez-moi. Que le vent m'emporte.
Kafei prit une Pokéball pour envoyer sa monture. Héritant sa connaissance de Silver, il avait préféré un Nostenfer gracieux et pernicieux, sans non plus submerger son équipe de poison. Mais, repensant au regret de Blue, il ne l'ouvrit pas et la rangea.
-Tu es sa fille, dit-il à Laël en portant sa main à sa ceinture.
Laël vint alors retrouver son oiseau enflammé. Elle tint la main de sa mère et l'amena à monter. Blue, prise de peur, ferma les yeux. Tandis que Laël tenait les rênes, Zelda et Kafei montèrent également. En fermant les yeux, il l'embrassa langoureusement.

Ce n'est que quand ils se posèrent que Blue ouvrit les yeux en inspirant. Au pied du mont Argent, les portes de la Ligue étaient ouvertes. Tous, sans s'embringuer dans les salutations ou les étouffants contrôles des badges, traversèrent les salles où personne ne persistait à rester. À l'entrée de la dernière salle, Silver et deux autres personnes se tenaient dos à eux. Une lame d'habitude écarlate était tombée à ses pieds, baignée de sang. Il se retourna vers l'entrée et ne baissa pas les yeux. Ce n'est que lorsque qu'il eut lancé un dernier regard à sa fille, à sa femme, à Zelda et à Kafei qu'il sortit.