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Misanthropie, mon Amour. de HamsterNoeliste



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Informations

» Auteur : HamsterNoeliste - Voir le profil
» Créé le 22/01/2011 à 16:53
» Dernière mise à jour le 03/02/2011 à 20:57

» Mots-clés :   Drame   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance

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Chapitre 11 : Désillusion perdue
~Life~
-Jacques Brel - Amsterdam
-Hans Zimmer [Inception] - Dream is Collapsing
-Renaud - Petite fille des sombres rues

Après quelque jours passés à analyser la civilisation alentour et à se venger de leur humiliation, Kafei et Zelda, suivis de Laël, devaient poursuivre leur déchéance en prenant la mer. La mer, ils la pensaient bien comme une ultime valeur sûre, comme un refuge à leur perversion. Kafei savait bien qu'ils cherchaient toujours ce refuge, et que cette fin n'avait jamais donné de suite, mais la liberté de la mer l'inspirait. Déjà, de son village natal, il la contemplait souvent pour chercher à savoir ce qui vivait là-bas. Il savait qu'il pouvait obtenir sa réponse, et c'est ainsi que malgré lui, il partait avec cet espoir qu'il avait renié. Comme si cette poésie de laquelle il était empli sur le quai faisait ressurgir son passé, mais peu importe, il vivait déjà hors du temps.

Ils pouvaient conquérir une liberté, l'espace d'un instant seulement, sans vraiment savoir vers quoi ils aboutiraient. Face à cet élan, Kafei déclara en respirant :
-La liberté n'a pas de fin.
Depuis le quai, le paquebot n'avait ni évolué ni régressé, bien que le résultat aurait été le même. Il avait passé vingt-cinq ans sans subir le temps. Tellement d'expériences s'étaient déroulées à l'intérieur, que toutes ces traces l'empêchaient de sombrer et le retenaient à la surface de l'eau.
Leurs conditions administratives machinalement remplies, badges et passe en ordre, les trois levèrent l'ancre. Aux hauts-parleurs placés en haut des murs de part et d'autre, une voix annonça deux heures de trajet. Kafei riait encore de cette capacité des hommes à pourrir tout moment hors du temps.
Cependant, Zelda fit remarquer qu'une atmosphère particulière dominait l'intérieur. Non pas que les murs fussent décrépis ou le sol délabré, mais une certaine idée de corruption semblait ronger ces lieux et ce moment. Mais peu importe ce qu'il arrivait, ils étaient libres.

Kafei entra dans la chambre qui était désignée au groupe, bien que toutes se ressemblaient coin pour coin. Pour les avoir visitées, ils savait que la plupart étaient vides et fades. Des lits plaqués contre les murs, des chaises et fauteuils en un semblant de simili cuir, des télévisions plasma 1720p au-delà de la vision humaine, et des petites toilettes au fond.
-On échappe toujours pas au conditionnement, poussa Kafei dans un cri de haine étouffé.
-Oh, pour deux heures on a de quoi faire, dit agréablement Zelda. J'ai de quoi tuer le temps sur mon iPoke.
-On ne tue pas le temps. Le temps se tue lui-même, et nous emporte avec lui dans sa traversée.
-Opportuniste, comme ennemi, déclara Laël en souriant.
Kafei continua sans se préoccuper d'elle.
-Ne sois pas ridicule, pourquoi irait-on le perdre ? Il nous ennuie déjà, n'enfonçons pas la dague dans le dos.
-Le couteau dans la plaie, non ? corrigea Laël.
-Un couteau n'est pas une dague. Une dague est une dague.
Kafei tint le dernier mot. Tandis que le bateau suivait le déroulement des vagues, il observait par les hublots, en s'ennuyant fatalement. Il savait après tout que les flots et les fins étaient toujours les mêmes, et que même s'il allait s'orienter vers de nouveaux horizons, même s'il avait décidé de ne plus vivre dans le temps, l'ennui prendrait le dessus. Opportuniste, Laël n'avait pas tort. Mais assez regretté ainsi.
Au moment où il se retourna, il sentit Zelda s'approcher à ses côtés.
-Qu'est ce qu'il t'arrive, ma p'tite ? lui demanda-t-il affectueusement.
Elle regardait elle aussi la mer. Son teint ne se remarquait pas mais elle se sentait mal.
-J'ai juste la nausée, pas bien grave hein ?
-La nausée ? Laquelle ?
Zelda sourit à cette remarque subtile et littéraire.
-Les deux. De toute façon face au monde, je l'ai tout le temps, répondit-elle.
-Difficile de ne pas l'avoir, tu l'admettras ?
-Je l'admets.

Ils regardaient toujours le hublot, accessoirement la mer, avant que Kafei ne déclare rapidement et légèrement :
-De toute façon je suis émétophile.
-Ah ? Toi aussi ? s'étonna Zelda.
-Ah ? Parce que toi aussi ? s'étonna-t-il réciproquement.
-Faut croire. Kafei... je t'aime, j'aime ton intelligence, ta raison, ta répartie, ton corps, ton image.
-Mon affectif aussi ? demanda-t-il, étonné mais ravi.
-Faut croire.
-Faut croire. Zelda, je t'aime, j'aime ton corps, tes formes, ton humour, ton affectif, ta spontanéité.
-Ma raison aussi ?
-Faut croire.

Zelda rejoignit soudainement la chambre pour se vider dans les toilettes, sans aucune gêne, n'attendant que cela pour assouvir un de ses fétichismes. Elle laissa la porte ouverte pour le signifier à celui qu'elle cherchait. De son côté, Kafei n'attendait que ça. Il se détacha du hublot, courut devant lui sous prétexte de tenir les cheveux à Zelda qui se plongeait dans la cuvette, et lui lança sans se retenir :
-Zelda, pour te connaître je sais que tu le sais et que tu n'attends que ça, je fantasme sur toi, ta sensualité me hante, je rêve depuis toujours de te tenir les cheveux pendant que tu vomis et d'assouvir mes plus intimes pulsions sur toi.
Elle vomit d'une traite.
-Alors tu voudras que je te dévoile mes plus intimes dessous, que nous nous jetions sur le lit et que l'on partage tous les deux, seuls, cette folie ? proposa-t-elle passionnément.
Kafei ne savait pas quoi répondre. Il fantasmait si longtemps qu'il pensait sa déviance purement imaginaire, alors qu'il y était confronté, dans les conditions dont il rêvait, à l'endroit dont il rêvait, avec celle dont il rêvait. Il était dépassé par sa réalité.
-Euh...Oui.
Tandis qu'elle vomissait parfaitement à la la vue de Kafei, il bandait.
-Putain je bande. Tu vomis si bien. J'ai jamais vu une émétophile comme toi dans ses exercices. Je ne l'ai qu'imaginée.
-Oh, ne me flatte pas. Viens, grand fou !
Elle se releva, se remit de son émotion, s'assura que la télé était bien éteinte, que la porte était fermée, puis s'allongea sur le lit à sa gauche en emportant Kafei par le bras.
-Je te laisse le plaisir de m'arracher mes vêtements ? proposa-t-elle de sa sensualité spécifique.
Kafei se sentait toujours gêné. Il ne savait absolument pas où aimer, il ne savait plus s'il devait rabaisser son amour au seul rang d'une pulsion sexuelle, il ne savait plus s'il était en train de rêver face à un monde trop onirique pour être vrai mais trop vrai pour être onirique.
-Putain je ne sais plus ! hurla-t-il en se levant du lit.
Tandis qu'elle était à moitié nue, elle le suivit en se levant.
-Mais qu'est ce qu'il t'arrive ? s'inquiéta-t-elle dans le seul souci de l'aider.
Il la fixa sans rien dire. Il lutta contre soi-même pour ne pas baisser le regard.
-Bon. Allonge-toi et déshabille-toi, lui ordonna-t-il calmement.
La succube s'exécuta. Petit à petit, elle jeta son soutien-gorge sur le sol en faisant attendre Kafei, jusqu'à ce qu'elle s'arrache elle-même le maillot. À sa vue, Kafei se jeta dessus sauvagement, lui caressa les seins jusqu'à les griffer, puis se déshabilla à son tour. Prêt à détacher sa ceinture, il se figea.
-Mon Dieu qu'est ce que je suis en train de faire, déclara-t-il d'une traite. Non, non, je ne peux pas. Je ne... Merde ! hurla-t-il.
Il enfonça finalement ses doigts dans la gorge de Zelda puis se leva du lit, la tête dans les mains.
-Mais...Mais c'est obscène ! hurla-t-il.
Il jeta une chaise sans importance contre la table. Il se refoula.

Kafei sortit de la chambre, lorsqu'au moment où il franchit le palier, il revit Laël et prit peur.
-Ah ! Euh...Non, excuse-moi. Enfin, non, m'excuse...Oh et puis merde, bafouilla-t-il tout juste sorti de son expérience.
-Quoi ? Qu'est ce que c'est que de quoi tu me parles ?
-Non rien, excuse, j'suis fatigué.
Il retourna voir les hublots, apercevant quelques vies à portée, lorsque Zelda sortit. Il rentra alors seul dans la chambre pour se reposer dans le lit.

Laël la remarqua, en la provoquant une fois de trop.
-Ben dis-donc, t'es dépravée, toi, plaisanta-t-elle.
Zelda ne voulut plus supporter ses affront, aussi fallacieux ou amicaux soient-ils :
-Personne. Ne me traite. De dépravée.
Elle libéra Phazraa de sa Pokéball en annonçant sa vengeance. Laël, quant à elle, lança un de ses nombreux Pokémons Feu, Goupix. Lorsqu'il fut battu, elle lança un superbe Arcanin. La nymphe d'un instant s'étonna de cette unité de l'équipe. Bien qu'elle ait réfléchit à ses stratégies et abattu trois Pokémons ennemis, elle fut achevée. Le combat fut long et ennuyeux, dangereux et triste. Mais le paquebot n'avait ressenti aucun choc. Zelda se maudit.

Kafei se réveilla juste au moment où le bateau accosta. Il avait dormi à son aise, mais s'aperçut d'une chose étrange ; à ses pieds, il put percevoir un objet, qu'il n'avait jamais vu auparavant. Un ocarina fortement violacé en superbe état, auquel il ne trouvait pas d'odeur particulière, pourtant qui exerçait sur lui une attirance indescriptible. Il recherchait bien d'où il pouvait venir, mais peu importe, il le ramassa. Avant de sortir, il eut le temps de le contempler pour l'analyser un minimum, mais une fois au quai, ayant juste relevé le regard pour distinguer Cramois'Île, il remarqua que son symbole portait déjà les traits de la vanité et de la corruption.