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Le Projet Orion - Réalité parallèle de ABE



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» Auteur : ABE - Voir le profil
» Créé le 07/08/2009 à 14:16
» Dernière mise à jour le 09/11/2009 à 13:30

» Mots-clés :   Aventure   Fanfic collective   Présence d'armes   Région inventée

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Chapitre 41: Ce n'est pas une siné-cure [FireDaan]
Roland marchait depuis une dizaine de minutes déjà, se rapprochant du manoir. Shaymin était resté sur son épaule, en criant joyeusement. Tout autour de lui était extrêmement désorientant. Ou du moins l'avait été, car il s'était habitué à toutes les technologies qu'il avait pu voir sur Hyméria. Les armes que Drayke portait et qu'il n'avait pu s'empêcher de fixer du coin de l'œil depuis l'arrivée de l'homme en noir lui étaient à présent plus familières. Ce qui était essentiel dans le contexte de guerre dans lequel lui et ses compagnons d'infortune se trouvaient embarqués. Roland avait pris instinctivement, sans y penser, l'Harmony-Ball que Drayke lui avait confié. Il la fixa du regard durant quelques instants, ne pensant à rien d'autre qu'au fait qu'elle ne lui servirait probablement pas, puis il se souvint tout à coup que son Togétic n'avait pas vu la lumière du jour depuis un certain temps. Sur ce, Roland s'arrêta, rangea la Ball de Drayke, une Pokéball normale ayant pris sa place dans sa main gauche. Il lança l'objet et un Pokémon blanc, dont le plumage était constellé de taches rouges et bleues sortit, voletant grâce à ses petites ailes, heureux de retrouver son Dresseur et ami de toujours, lequel souriait en suivant le ballet du Pokémon.

- Ruojnob, nom ima. Ej sius is tnetnoc siam issua éloséd ed en sap riova't tiaf ritros sulp tôt.

La créature, qui continuait son ballet aérien, ne semblait pas vexée le moins du monde et, au contraire, montra une joie encore plus grande à être au bord de cette forêt, endroit qu'il avait aimé chaque instant des trois siècles qu'avaient représenté sa vie. L'on pouvait même dire que les forêts avaient été leur maison, à Roland et à lui, pendant des dizaines d'années. Cet amour de la forêt qu'ils semblaient de toute évidence partager avec Shaymin, qui avait d'ailleurs sauté des épaules de l'homme pour poursuivre le Pokémon Normal/Vol dans un jeu amical. Malheureusement, la guerre ne pouvait que faire du mal à cette forêt. Et par extension, la guerre ne pouvait que faire du mal à tous les êtres vivant sur Hyméria... Le souvenir de ce contexte que l'apparition du Togétic avait réussi à estomper revint à Roland comme une flèche qu'on lui aurait planté dans l'esprit. Il fallait absolument qu'il en parle...

- Citégot, dit-il. Ut xuep rinev ici, s'li et tialp ?

Le Pokémon, à l'entente de son nom, se retourna, alors que Shaymin avait effectué le même geste. Sous les ordres de la voix de son Dresseur, il s'approcha vers ce dernier, suivi sur de près par Shaymin qui gambadait joyeusement sur le sol, et se maintint à la hauteur de son visage.

- Etuoce, ec euq ej siav et erid en av sap et eriaf risialp...

Et alors, Roland fit à son Pokémon le récit de tout ce que lui et ses compagnons avaient vécu. La barrière de la langue qui avait eu tendance à s'effriter mais qui était bel et bien encore là, mais également l'arrivée dans le domaine de Lady Sibylle, l'apparition des deux nouveaux « naufragés » et des « doubles » de Zeronos et de Sahra, la guerre et le fait qu'ils avaient accepté à contrecœur de s'en mêler, l'arrivée imminente de la délégation...
A l'évocation de la guerre, le sourire du Pokémon ne put s'empêcher de s'estomper un peu. De toute évidence, Togétic ne comprenait pas le pourquoi de cette guerre (chose que Roland n'avait pas saisie non plus) mais encore moins pourquoi son ami n'avait pas manifesté sa désapprobation la plus totale en réponse à celle-ci. Roland dut lui expliquer qu'un groupe comme celui dans lequel ils étaient tous les deux prenait des décisions communes, et que rien de ce qu'ils vivaient en ce moment ne ressemblait aux événements de leur vie antérieure. Qu'il ne leur fallait plus être isolés comme ils l'avaient été durant près de deux siècles.
Suite à ces explications, Roland se tut. Tout comme Togétic. Et Shaymin. L'homme savait au fond que son Pokémon allait, après avoir assimilé toutes ces informations, se joindre à son ami fidèle, si bien qu'il accepta volontiers ce léger moment de silence, baissant la tête pour observer Shaymin qui lui courait autour des chevilles. Puis, un cri du Pokémon Bonheur interrompit ce silence, forçant Roland à relever la tête. Mais alors qu'il s'attendait à voir la face de son Pokémon, celui-ci s'était déjà éloigné, ne laissant voir que l'arrière de son corps alors qu'il tournait, se dirigeant apparemment à l'intérieur du manoir, suivi de près par Shaymin.

- Non... non, zednetta !! En zetrap sap !! cria-t-il alors que ses Pokémon continuaient leur chemin, en ignorant ses ordres.

Il courut à leur suite.

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- Aaaah ! Mais qu'est-ce que c'est bon de se sentir libre !
- Ponytaa ! On n'a pas le temps !


Dans le jardin entourant le manoir, Ponyta, heureuse d'avoir enfin été libérée de sa prison de PokéBall, courait joyeusement, ignorant royalement les ordres psychiques de sa Dresseuse qui lui courait après, apparemment contrariée.

- On doit y aller ! les autres nous attendent !
- Pour l'instant, Drayke et Roland ne sont pas encore rentrés, on n'est pas les plus en retard ! Encore un peu. J'ai besoin de me dégourdir les pattes.


Sur ce, la jument de feu entama un galop, s'éloignant encore un peu de sa Dresseuse qui grommelait. Puis elle revint, toujours en galop, et se mit à tourner autour de Marine.

- Ecoute, lui dit-elle mentalement, on va bientôt être embarqués dans un conflit qui ne nous regarde pas. J'aimerai juste pouvoir profiter un peu alors que je le peux encore.

Marine aurait pu riposter par des dizaines d'arguments différents, mais, trouvant que ceux de Ponyta étaient totalement justifiés, elle n'en fit rien. Elle se contenta de marcher, assistant à la joie de son amie. La voir courir comme ça lui rappelait à quel point les courses lui manquaient. A quel point il était essentiel de revenir dans son monde. Mais pour ça, il fallait d'abord se battre. Ce souvenir de la guerre qu'elle ne pouvait écarter de son esprit l'occupa durant de nombreuses minutes, alors qu'à certains instants, la nostalgie de son monde d'origine reprenait le dessus. Ce fut donc une succession de pensées qui se bousculaient dans sa tête, l'accompagnant malgré elle dans sa marche avec Ponyta.
Lorsqu'elle reprit ses esprits, elle avait déjà parcouru une certaine distance. Mais surtout, elle se rendit compte que la jument s'était arrêtée, ce qu'elle ne put s'empêcher de notifier.

- Alors ? questionna t-elle mentalement tandis qu'elle se rapprochait de l'animal. On est revenue à la raison ?
- Marine... se contenta t-il de répondre. Tu ne sens pas ?

La jeune femme, par réflexe, tourna la tête à droite et à gauche et répliqua :

- Non. Qu'est-ce que tu veux que je sente ?

Alors que Ponyta ne répondait pas, Marine aperçut une silhouette se dessiner entre les arbres du jardin. Croyant d'abord à une hallucination due à un manque de sommeil dont elle n'aurait pas eu conscience, elle détourna le regard, se préparant à répliquer à la jument de revenir vers elle. Ce fut sans compter sur une nouvelle apparition de la silhouette qui confirma à Marine que quelque chose vivait là-bas.

- Ponyta... l'appela t-elle. Je crois qu'on ferait mieux...

Avant que la jeune femme ne finisse sa phrase, une créature au pelage orange avait apparu devant la jument. Elle avait une tête assez grosse par rapport au reste de son corps, deux grandes moustaches pendant de sa face triangulaire. Ses yeux noirs étaient entourés de bleu, de même que les deux cuillères qu'il tenait dans ses deux mains.

- Zam...

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Dans sa chambre, Lilian, qui s'était recouché, se leva à nouveau. La délégation officielle n'allait pas tarder, comme Lady Sybille l'avait dit à Drayke. Il serait donc temps pour lui de se diriger vers la salle où le groupe était...
Alors qu'il s'apprêtait à sortir, il jeta un œil au dehors. Ponyta, qui était sortie de sa Ball, courrait autour d'une Marine qui marchait en direction de la forêt, jouissant probablement d'une balade à l'air libre.
Drayke, lui, était entouré d'un majestueux Dracaufeu, d'un Draco qui semblait être un Pokémon Shiny, ainsi que d'un grand oiseau bleu aux ailes scintillantes. Un Artikodin, peut-être... Au ressenti de son aura, il ne faisait aucun doute que le Pokémon était bien le Titan de Glace. Intéressant...
Cependant, un membre manquait. Roland n'était en effet plus là-bas. Peut-être s'était-il rendu dans la salle comme lui avait prévu de le faire, après tout. Mais on n'était jamais assez prudents, surtout dans ce cas précis... Lilian ferma les yeux, et au prix de quelques efforts, réussit à établir le contact avec l'homme.

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Roland courait après son Togétic et Shaymin qui tournaient dans les nombreux couloirs du manoir. Le Pokémon Vol volait de manière sûre, le moindre changement de direction étant fait avec cette précision extrême que l'homme connaissait à son ami.
Ne sachant réellement que faire, si ce n'est que de les poursuivre, il lui semblait bien évident que si quelqu'un rencontrait une des créatures, ils auraient tous un certain nombre de problèmes. Le Pokémon Bonheur laissait une trace, un scintillement blanc derrière lui chaque fois qu'il battait des ailes, et ce léger éclat, qui se dissipait dans les cinq secondes, fonctionnait comme le célèbre chemin de petits cailloux blancs que Roland ne connaissait probablement pas. Togétic amenait son Dresseur et Shaymin à droite, à gauche, passant dans un long couloir vide pour disparaître dans un tournant, avant de repartir dans un éclat blanc.
Roland ne courrait après son Pokémon que depuis cinq minutes à peine, mais la peur de se faire voir mêlée à la vitesse plus que conséquente de cette poursuite rendait celle-ci tellement longue...
Il descendait un petit escalier de pierre, dans un endroit plutôt sombre que Togétic avait réussi à trouver. A supposer qu'il savait où il allait...
Arrivé au bas de l'escalier, dans un passage étroit, parcouru de torches à la manière des châteaux que le guérisseur avait eu l'occasion de connaître durant les trois cent ans de sa vie, il n'eut aucun mal à retrouver la trace de son Pokémon, l'éclat laissé par celui-ci étant devenu légèrement plus perceptible. Tout droit, sans se soucier réellement de quoique ce soit aux alentours... L'homme suivait ses Pokémon avec, à son grand étonnement, la même façon de penser qu'eux. Ce n'était pas forcément très intelligent de sa part, mais... Togétic était remonté, suivant des escaliers situés à l'autre bout du couloir éclairé par des torches. Roland partit à sa suite, et retrouva Shaymin sur les escaliers qui tentait de poser ses petites pattes sur la marche supérieure trop haute pour lui, ne pouvant apparemment plus suivre le rythme infernal imposé par le Pokémon Normal/Vol. L'homme prit le hérisson haletant dans ses bras, et le posa sur son épaule en l'avertissant sur le ton d'une mère qui réprimanderait son enfant.

- En... commença-t-il, alors qu'il cherchait à reprendre son souffle, En em siafer sulp siamaj aç, ut sdnetne ?

Alors que le Pokémon acquiesçait d'un signe de tête, Roland se mit à remonter les hautes marches de l'escalier de pierre blanche, ne cherchant plus vraiment à courir. La Trace laissée par Togétic s'était dissipée depuis un certain temps, et, au train où son Pokémon allait, il n'était pas prêt de le rattraper. Et quelqu'un pouvait venir à n'importe quel moment. Il avait eu de la chance jusqu'à maintenant, mais la chance est de ces choses qui ne restent pas à vie. L'homme arriva devant une porte en bois clair, apparemment massive sur laquelle était apposé un petit panneau marqué de caractères que Roland ne pouvait de toute façon pas comprendre. La pièce de bois était déjà ouverte, probablement par Togétic, si bien que le guérisseur n'eut aucune difficulté à la traverser.
Il était arrivé dans une pièce presque irréelle. Spacieuse. Haute de plafond. La salle entière rayonnait. Parcourus de grandes ouvertures recouvertes par des sortes de viraux multicolores, les murs de matière blanche semblaient produire leur propre lumière. L'ambiance qui régnait dans la salle était étrange, presque mystique, et conférait à Roland une sensation de bien-être complet. Oubliant son essoufflement, il leva les bras, manquant de faire tomber Shaymin, ferma les yeux et inspira profondément, comme s'il pouvait récupérer un peu de l'air si agréable de la pièce. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il vit Togétic, posé sur le sol à coté de lui, qui semblait lui aussi rayonner. L'éclat qu'il avait laissé se retrouvait maintenant tout autour de son être, alors qu'il regardait son Dresseur dans ce qui semblait être un sourire.

- Roland...

La voix avait interrompu l'homme dans ses retrouvailles avec son Pokémon. Ce fut comme si toutes les pensées qu'il aurait pu avoir s'étaient soudainement volatilisés pour laisser place à cette voix qui pénétrait dans sa tête. La voix de Lilian...

- Roland, reprit-elle, que fais-tu ?
- Je ... Désolé Lilian, dit Roland, ou du moins, émit-il. J'ai fait sortir Togétic et...
- Je vois, se contenta de penser l'autre.
- Je l'ai retrouvé, en tout cas. J'arrive dès que possible.
- Mais où es-tu ?


Roland tenta de lui décrire la salle avec difficulté. Ce n'était pas facile de dialoguer de cette manière, surtout de faire une description d'un endroit aussi beau. Alors qu'il se dit ceci, il remarqua, à sa droite, ni plus ni moins qu'une cinquantaine de lits. Puis, attiré par cette remarque, et oubliant un instant Lilian, il s'en rapprocha, suivi de près par Togétic. Les lits en fer alignés les uns à côté des autres, couverts par des draps d'un blanc immaculé, étaient vides. Ce fut alors qu'il remarqua une silhouette allongée sur l'un d'eux. Il se rapprocha encore, comme personne d'autre ne semblait être dans la pièce. C'était une jeune femme, vêtue d'un pantalon en toile bleue que Roland n'avait encore jamais vu et d'une sorte de veste en tissu blanc qui lui retombait jusqu'aux genoux. Ses yeux étaient fermés, et sa chevelure rousse tombait sur un oreiller du même blanc que celui des draps. Togétic avait volé près d'elle, posé à proximité de son visage éclairé par la lumière de la pièce.

- Roland... reprit la voix de Lilian que le jeune homme avait réussi à ignorer jusque là. Que fais-tu ?
- Il... Il y a quelqu'un allongé ici...


Ce fut alors qu'une voix se mit à résonner dans la pièce. Une voix féminine, un peu tremblante. Une femme de petite taille se rapprochait de Roland, alors que Togétic et Shaymin étaient allés se cacher sous un lit situé à la gauche de leur ami. Ses cheveux grisonnants et les rides qui commençaient à marquer son visage montraient bien que celle-ci devait avoir un certain âge, mais ses yeux bleus brillaient encore d'une lueur qui lui donnait une sorte d'éclat de vie, de jeunesse. De plus, la lumière qui inondait la salle atténuait de façon assez spectaculaire les marques que le temps avait laissées.

- Qui... Qui êtes-vous ? interrogea-t-elle alors que l'homme avait esquissé un mouvement de recul
- Ej, commença le guérisseur alors qu'il ne finit par se rappeler qu'il ne parlait pas la même langue que quiconque ici.
- Qui êtes-vous ? répéta-t-elle alors que Roland, dans l'impossibilité de s'exprimer en étant compris, demandait mentalement à Lilian de l'aider.

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- Zam...

L'Alakazam haletait. Visiblement sur la défensive. Comme si Marine et Ponyta avaient franchi son territoire. Mais ce qui était étrange pour la cavalière, c'était que ce Pokémon était très proche du manoir. Il semblait également très fort. Peut-être trop fort pour être réellement sauvage... Elle n'en savait pas grand-chose en fait, mais Ponyta, qui n'avait pas arrêté de fixer le Pokémon Psy, semblait assez intriguée par la créature qui se tenait devant les deux amies sans pour autant bouger. Il y eut un moment de battement, un silence tendu entre les deux Pokémon. Il fut interrompu par le bruit violent de Ponyta qui avait soufflé par les naseaux en signe d'intimidation. La crinière de feu de la jument avait même augmenté légèrement de volume. Le Pokémon Psy, face à elle, les fixait intensément, comme s'il cherchait à sonder au plus profond de leur âme. Marine, qui était restée à l'écart, n'avança pas, un peu perturbée par ce qui se passait entre la jument et la créature humanoïde, ce moment de jaugeage entre deux animaux.

- Ponyta... commença la jeune femme.
- Chut ! l'interrompit rapidement le Pokémon Feu Ne...

Ce fut alors que les yeux du Alakazam cessèrent d'être entourés de leur lumière bleue, de même que les deux cuillères qu'il tenait. Il baissa les bras et poussa un « Zam... » calme qui devait probablement correspondre au célèbre « Je viens en paix ». Marine, intimidée par le puissant Pokémon, en oublia quelques instants le côté caractériel que Drayke lui avait attribué quelques instants plus tôt.

- Ponyta... Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Il vient de nous dire qu'il venait en paix.


Marine eut un léger sourire auquel le pokémon Psy répondit d'un autre de ses cris.

- Tu peux traduire ? demanda t'elle à Ponyta

Ce fut alors qu'elle ressentit une sensation désagréable. Pas physiquement, mais comme si on avait forcé son esprit. Elle ferma les yeux en attendant que ça ne s'estompe. Quand ce fut le cas, elle retrouva une impression familière, qu'elle avait déjà ressentie de nombreuses fois auparavant.

- Mademoiselle, fit une voix grave dans sa tête. Veuillez tout d'abord m'excuser pour cette intrusion. En temps normal, je ne suis pas autorisé, et encore moins capable de communiquer avec les humains de cette manière, pour la simple et bonne raison... Pour une raison assez compliquée, en réalité, mais il semblerait que cet endroit est assez bien loti en matière de personnes surprenantes.

Marine, devant la réplique du Pokémon Psy, eut un regard pour Ponyta. Il insinuait un certain nombre de choses...

Enfin..., reprit la créature alors que Marine avait tourné la tête dans sa direction. Disons que ça évitera à votre charmante camarade de vous traduire tout ce que j'ai à vous transmettre bien qu'en réalité, cette communication n'est possible uniquement par son intermédiaire.
Ponyta hennit devant le compliment de l'autre, signe qu'elle avait elle aussi la perception de son discours.

- Enfin... répéta le Pokémon. Tout d'abord, je voulais vous dire...

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- Qui êtes-vous ?
La femme avait répété les mêmes mots encore et encore. A moins qu'ils ne résonnaient dans la salle spacieuse. Roland ne les comprenait pas, bien entendu, mais il l'aurait voulu. Il aurait voulu avoir une révélation en entendant la femme les répéter. Mais il n'en était rien, et, alors qu'elle se rapprochait encore et encore, Roland avait beau déclamer haut et fort qu'il ne lui voulait aucun mal, le lui faire sentir par le ton de sa voix...

- Ej en xuev suov eriaf nucua lam.
Celle-ci se contenta de se rapprocher, sans même chercher à comprendre. Mais comment l'aurait-elle pu, de toute façon ? Roland était totalement perdu. La bousculade des idées dans son esprit, causée par l'arrivée soudaine de cette femme, était plus forte qu'elle n'aurait jamais pu l'être en trois cent ans.

- Roland ? demanda une voix dans son esprit. Roland, à qui est cette aura ?

La voix de Lilian apparut au guérisseur comme une bouée pouvant le sauver du flot incessant de ses pensées.

- Lilian... je...
Un énième « Qui êtes vous ?» vint ajouter encore un peu de trouble dans l'esprit de Roland, ce qui empêcha celui-ci de pouvoir exprimer son problème correctement.

- Veuillez-nous excuser, fit une voix familière derrière-lui. Nous... sommes des étrangers hébergés dans ce manoir par Lady Sibylle. Vous pouvez donc comprendre que nous ne sommes pas tout à fait habitués à l'immensité de cette propriété et que nous ayons pu nous égarer dans cette... infirmerie.

Lilian marchait à présent dans leur direction, apparemment impassible face à la beauté de la pièce et fixant légèrement celle qui avait tant troublé son compagnon d'infortune. Il ne tarda pas à passer devant ce dernier, faisant face à son interlocutrice comme le ferait un politicien.

- Vous nous voyez désolés d'avoir pu nous introduire ici...
- Oh, l'interrompit-elle. Je vois... Vous êtes donc ceux que Lady Sibylle a si gentiment accueillis. Voyez-vous, reprit-elle devant l'expression sur le visage de Lilian, je peux me vanter d'être assez importante ici pour être au courant d'un certain nombre d'évènements qui ont lieu sur Hyméria. Votre arrivée en fait partie. Oh, je vois tout à fait qui vous êtes, maintenant que vous me le dites. Ne vous inquiétez pas. Vous pouvez rester. Vous êtes des personnes de confiance. Tous les lits qui étaient occupés par...

Lilian perdit le fil de la conversation. Parce que Roland l'avait interpellé mentalement. Ou peut-être était-ce parce que la femme s'était tue. Toujours était-il que Lilian n'entendit pas la suite de son discours, comme si on l'avait soudainement rendu sourd. Sans prendre compte de son interlocutrice, il se concentra sur les « paroles » de Roland. Celui-ci, qui ne comprenait pas les propos de l'Hymérienne, s'était approché du lit occupé par la jeune rousse ; il lui tenait la main silencieusement alors qu'il communiquait directement avec son compagnon d'infortune.

- Cette fille. Lilian, je pense que je pourrais l'aider.
- Est-ce que tu crois que faire étalage de tes dons...
- Je pense que si Togétic m'a entraîné ici, c'est qu'il savait que quelqu'un avait besoin de moi. Je sais comment il fonctionne, depuis le temps. En plus de ça, quelque chose me dit que cette fille mérite d'être sauvée. J'ai l'intuition qu'elle est bien plus que ce que l'on pense. Et j'ai toujours eu un don pour sentir les gens.
- La soigner devant des témoins comporte quelques risques.
- Je sais ce à quoi tu penses. J'ai moi-même été entrainé dans un bûcher la dernière fois que j'ai aidé quelqu'un. Mais je suis fait pour ça... Et, si l'on décide de s'allier à Hyméria, mon don va finir par être connu un jour où l'autre. Dans le pire des cas, on peut inventer des causes de guérison... je
veux l'aider...

Alors, ce fut comme si Lilian fut soudainement replongé dans la réalité. Comme si la dimension dans laquelle il se trouvait s'était soudainement matérialisée de nouveau. L'éclat de la pièce lui réapparut. Le discours de la femme lui parvint de nouveau aux oreilles.

- C'est pour ça que notre infirmerie doit faire face... avait continué celle-ci, sans se rendre compte de leur conversation silencieuse
- Madame, la coupa t-il. Désolé de vous interrompre, mais... Qui est cette jeune femme ?

La vieille femme s'arrêta. Elle jeta un œil à Lilian, puis à Roland. Elle les regardait avec une certaine appréhension dans les yeux. Celle-ci s'accentua légèrement quand elle remarqua que le guérisseur tenait la main de sa patiente. Mais elle finit par se dissiper, l'infirmière respectant visiblement sa parole quand elle leur avait dit qu'elle les voyait comme des personnes de confiance.

- Elle s'appelle... attendez.

L'infirmière se pencha vers le lit, alors que Lilian fixait la patiente du regard.

- Nesta Immnow, lit-elle sur une feuille située au bord du lit. Soldate hymérienne retrouvée en bordure de la forêt il y a quelques jours. Apparemment dans le coma suite à un choc causé durant une bataille. On ne sait pas exactement où elle a été retrouvée, vous savez, c'est la guerre. La seule chose qui importe est de retrouver nos soldats... En tout cas, c'est très gentil de votre part de vous inquiéter pour elle, monsieur...

Lilian ne répondit pas, son esprit concentré sur la patiente. Elle était une victime de la guerre. Une fille dont la vie pourrait encore être longue et remplie de tas de moments, heureux ou non. Il en avait vu des jeunes mourir, emportés par la guerre, là bas, dans cette vie qu'il n'avait pas vécu. Et, après tout, si l'on pouvait en sauver une, c'était toujours ça de prix.
Lilian se reconcentra sur la réalité, oubliant un instant ses pensées. Quelque chose n'allait pas... Quelque chose chez cette fille n'était pas normal... Il n'arrivait tout simplement pas à croire qu'elle était réellement Hymérienne. Ses habits, tout d'abord. A aucun moment il n'avait vu d'Hymérien porter de jean comme elle le faisait. Peut-être avait-elle été en mission d'infiltration dans un endroit ou ce type de pantalon existait, après tout... Non. Ses chaussures ne correspondaient pas à celles que l'on pouvait retrouver ici. Lady Sybille leur avait elle-même dit. « Ils ne portaient que des sandales »... Ce fut alors que quelle chose sur le sol retint son attention. Il s'en approcha, ignorant les questions de l'infirmière, et le ramassa. Une carte plastifiée estampillée « Carte d'accès au Centre de Loisirs Urbains et Bibliothèque de Sessei – Iles Sevii » sur laquelle se trouvait une photo de la jeune femme allongée devant lui. Une certaine Emma Winston...

- Roland, finit-il par émettre mentalement. Essaye de la soigner. J'ai comme l'impression que nous avons une nouvelle naufragée dans notre galère.
- Vraiment ?
demanda celui-ci mentalement, alors que sa tête était tournée vers son interlocuteur.

Lilian n'eut pas besoin de lui répondre. Il se contenta de se regarder dans la direction de la femme.

- Madame. Nous allons être francs avec vous. Mon ami ici présent est assez... particulier. Disons, pour faire simple, qu'il vient d'un endroit où il a développé une certaine... capacité à soigner les êtres vivants. Si vous lui permettez d'essayer...

La femme dévisagea Lilian. Comme si c'eût été Roland qui lui avait parlé. Elle sembla prendre un certain temps pour assimiler sa réplique, la digérer, l'analyser. Le Dresseur craignit un refus total, mais l'infirmière répliqua d'un « On ne perd rien à essayer. » qui provoqua un grand étonnement chez lui.
Puis, comme pour signaler qu'elle ne voulait rien savoir, elle prétexta un grand travail et laissa les deux comparses seuls, disparaissant dans le bruit d'une porte qui se ferme.
Dès qu'elle était sortie, une lueur s'échappa des mains de Roland. Il resta de grandes minutes comme ça, les yeux fermés alors qu'il donnait l'impression de faire de grands efforts, de faire tout son possible pour la soigner. Mais la guérison semblait prendre un temps conséquent. Peut-être trop. Alors que Lilian commençait à perdre espoir, il remarqua que les doigts de la fille se mettaient à bouger. L'index, puis le majeur. Toute la main. Et, au fil des minutes, ce fut bientôt tout son corps qui se mit en mouvement. Ce mouvement ne tarda pas à se transformer en une sorte de convulsion, alors que Roland semblait redoubler d'efforts pour réussir à continuer le processus de guérison.
Le corps de la jeune fille bougeait de plus en plus fort. Puis, son dos se tendit au maximum, et retomba lourdement sur son lit en fer, dans un grand grincement qui avait résonné dans l'immensité de la salle. Un silence pesant suivit. Un silence de mort.

Le guérisseur recula, allant s'asseoir sur un lit mitoyen. Le fait de soigner cette jeune femme l'avait visiblement épuisé. Ce fut alors que Togétic se plaça à côté de lui et se mit lui-même à briller d'une légère lueur. Quand elle se dissipa, la sueur sur le front de Roland était restée, mais celui-ci parvint à se remettre debout, comme si rien ne s'était passé.

Alors que le Vœu du Togétic faisait son office, Lilian fixait du regard le corps de la fille, qui n'avait pas bougé depuis la fin des spasmes. Elle n'était pas morte, car son aura était encore palpable. Il lui faudrait juste du temps... Le pokémon Vol/Normal s'approcha alors de la rousse et exécuta son attaque Vœu de nouveau, aidé par Shaymin au pied du lit. Cette dernière se redressa alors d'un coup, comme si elle était sortie d'un cauchemar.
Les deux garçons attendirent que celle-ci eût regardé autour d'elle, puis Lilian s'en approcha :

- Emma Winston ? se contenta-t-il de demander.


Nom : Winston
Prénom : Emma
Age : 16 ans
Fic/Monde d'origine : Energie Zéro [FireDaan] / Iles Sevii
Dans le monde d'où elle vient : A aidé à son insu un scientifique à injecter une énergie appelée Energie Zéro à un Pokémon, rendant celui-ci aussi puissant qu'un Pokémon Légendaire. N'a pas assisté à cet évènement, car dans le coma suite à un choc violent causé par ce scientifique lui-même.
Pokémon : Pyroli, ayant été téléporté avec Emma alors qu'il était près d'elle, hors de sa Ball. Kirlia, Ortide. (Ne semblent pas être présents avec elle)


La jeune femme mis un temps avant d'acquiescer d'un signe de tête. Le temps d'encaisser le choc.

- Je m'appelle Lilian, dit le garçon, et voici Roland. Je...
- Ou suis-je ? l'interrompit Emma, la voix encore faiblarde mais ferme.

C'était la seule question qu'elle avait en tête. Elle avait beau tenter de se souvenir de ce qu'il s'était passé, il n'y avait qu'un grand noir. La seule chose qui lui revenait, c'était l'étincelle qui lui avait lacéré la poitrine. Ce qui était étrange, c'était qu'elle ne ressentait plus aucun mal. Alors qu'elle y porta une main pour se rendre compte qu'elle n'avait absolument aucune séquelle, elle tourna la tête de gauche à droite, observant cette salle si étrangement blanche et qui ne lui rappelait rien de ce qu'elle avait déjà vu auparavant. En plus de ça, où étaient Alex, Sandra et Pierre ? Où était donc passé le scientifique ? Avait-il réussi à mettre son plan à bien ? Mais surtout, qui étaient ces deux individus au juste ?
L'un d'eux semblait s'adresser à elle, apparemment embarrassé par rapport à sa question.

- Disons que c'est assez compliqué...
- Et bien commencez, on verra bien si ça l'est autant que vous le dites.

La jeune femme avait répliqué avec toute la froideur qui l'avait caractérisée à l'époque où elle n'avait pas encore rencontré ceux qui allaient devenir ses meilleurs amis. Cette froideur qui protégeait la Emma timide qu'elle avait toujours voulu cacher.

- Oh, vous pouvez me tutoyer, vous savez... Etes-vous originaire des îles Sevii ?

Emma, surprise par la question de l'autre, surtout par le fait qu'elle n'avait aucun rapport avec le début de la conversation, pris un léger temps avant de répondre

- Oui, en effet. Mais vous n'aviez pas quelque chose de compliqué à me dire ?

Il y eut un léger temps de silence. Emma dévisageait Lilian du regard, voulant visiblement montrer qu'elle avait du cran. Il prit une longue inspiration, puis commença :

- Bien. Cela va vous paraître dingue, mais j'aimerais que vous m'écoutiez. Je vais être franc avec vous. Vous êtes actuellement dans une dimension différente à la vôtre, qui est également différente de la mienne.

Le jeune homme marqua une pause, laissant à la nouvelle venue le temps d'assimiler la nouvelle. Cependant, celle-ci répondit de façon sûre, malgré tout.

- Voyez-vous ça...
- Qui est elle-même différente à celle de mon camarade ici présent, continua Lilian, indifférent au scepticisme normal dont faisait preuve la jeune femme. Pour être concis, nous faisons partie – et je crois que c'est aussi votre cas – d'un groupe de naufragés dimensionnels tous arrachés à leur monde d'origine par un portail. Nous sommes tous arrivés ici contre notre volonté et cherchons un moyen de partir. Chacun d'entre nous a un rapport avec les Pokémon. (Il désigna Shaymin et Togétic et lança une Ball d'où sortit un Simiabraz majestueux)

Et nous sommes tous un peu particuliers.

Emma, à l'entente de la voix de ce Lilian dans sa tête, eut un mouvement de recul. Ce qui s'apparentait à une parodie de série américaine avait pris un tournant assez étrange. Impressionnée par cette sensation qu'elle n'avait encore jamais ressentie avant, sachant parfaitement que tout ce show théâtral n'avait que pour but de l'impressionner, elle se décida à l'écouter.

Je suis capable de bien d'autres choses... Roland, reprit-il en désignant son compagnon d'un signe de tête, vous a soigné.
- Suov zeiva seuqleuq selleuqés sevarg ne slup ed ertov amoc. Nifne, ej suov sid aç, siam suov en em zenerpmoc tnemerûs sap.
- L'un des inconvénients du voyage dimensionnel, répliqua Lilian comme une preuve.

Emma hocha légèrement la tête. Quelque chose d'autre lui importait plus que de savoir tout ça.

- Bien. Admettons. Où sont mes Balls et mes amis ?
- Pour ce qui est de vos amis, dit l'autre en rappelant son singe de feu, il se peut très bien que le portail ne les ait pas emportés. Mais je sais que, jusqu'à présent, tous les naufragés de notre groupe sont venus ici avec leurs Pokémons. Il se peut très bien que les vôtres soient à l'endroit où le portail vous a emmenés. Avez-vous une idée de ce qu'il s'est passé, ou est-ce que le coma dans lequel vous étiez date de bien plus tôt ?
- Ecoutez... Lilian, je...

Elle se contenta de hocher la tête silencieusement, sa froideur visiblement atténuée par le trouble de son esprit. Elle resta perdue dans ses pensées de longues minutes alors qu'elle autorisa tacitement Roland à s'asseoir auprès d'elle. Puis, elle leva la tête vers Lilian, le fixant du regard. Voyant dans ce geste le signe qu'elle était prête à l'écouter, il se lança dans des explications.

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- Croyez-moi, mademoiselle Marine, j'aimerais tant pouvoir raconter ce qu'il s'est passé, mais ça m'ennuie de me servir de votre amie plus longtemps.

- Oh. Il n'y a pas de problème,
répliqua celle-ci, indifférente aux souhaits de Ponyta, pensant que la jument pourrait faire avec quelques instants. Vous pouvez y aller. On vous écoute.

Alakazam avait fini par expliquer à la cavalière comment il arrivait à lui parler par télépathie, c'est-à-dire en prenant le contrôle d'une partie de l'esprit de Ponyta et en se servant du lien qu'il existait entre les deux amies, mais n'avait pas commencé le chapitre consacré au comment il était arrivé dans leur galère.

- Je crois qu'il y a des choses bien meilleures qu'un long discours, répliqua la créature humanoïde.

Suite à cette phrase, Marine eut soudainement mal à la tête. La sensation qu'elle avait ressentie quand le Pokémon Psy avait commencé à lui « parler » revint, et celle-ci, mêlée à sa légère migraine, se révéla encore moins supportable. Ce fut alors que tout devint noir. Devant ce phénomène, la cavalière sentit son cœur battre de plus en plus fort dans sa poitrine. Une certaine angoisse montait chez elle alors qu'elle entendit un cri résonner dans l'obscurité totale. Un cri à vous glacer le sang, métallique. Long. Froid. Dénué de chaleur.
Puis, les choses devinrent plus claires dans l'esprit de Marine. Une salle se dessinait devant ses yeux. A moins que ce ne soit dans son esprit, elle ne le savait pas. Une pièce parcourue d'ordinateurs. Soudain, un éclair violet apparut. Marine regarda au centre : une créature métalique s'y tenait, composée d'une grande sphère surmontée d'une antenne jaune à laquelle étaient attachées deux autres sphères de métal. En bas de la créature entourée d'une aura violette pendaient deux aimants.
Cet être se retourna ensuite vers Marine, la fixant de ses trois yeux qui bougeaient dans tous les sens. L'aura qu'elle dégageait se concentra autour de ces aimants, et un Eclair violet se dirigea vers Marine, laquelle vit tout autour d'elle se dématérialiser. Un autre environnement se présenta alors face à ses yeux.
Lorsqu'elle vit les ordinateurs autour d'elle, elle comprit qu'elle venait de se déplacer dans la même salle. Ce fut alors qu'elle vit une créature jaune et bleue, apparemment blessée, se tenir par terre. Marine tendit alors son bras orange vers elle, alors qu'un éclat apparut. Quand il se dissipa, l'animal, qui ressemblait à un chien, s'était redressé, visiblement soigné. Nouveau déplacement. Eclair violet. Disparition. Il y eut un cri, humain, cette fois-ci. Il fut suivi d'un bruit de fourmillement d'électricité. Un son sourd. Puis quatre. Marine eut un sourire. Mackogneur en avait mis du temps... A côté d'elle, un jeune homme petit, rondouillet, avec des yeux ronds dont la forme était soulignée par des lunettes également rondes et qui exprimaient une certaine peur. Ses cheveux, bouclés, étaient en bataille. Marine murmura un « Zam ». Il y eut de nouveau ce déplacement.

« Son environnement était de moins en moins consistant, moins réel. Le combat de la Mackogneur n'était plus visible, de même que l'aura d'Energie Zéro. Les dimensions se tordaient.
Ils se téléportèrent. »


Or, rien ne se passa comme prévu. La distorsion de l'espace autour d'eux fut plus longue que prévu. D'habitude, l'endroit que l'on rejoint se matérialise petit à petit devant nos yeux. Cependant, dans ce cas présent, il y eut un noir. Puis, la téléportation de Marine s'emballa de plus en plus, et, finalement, ce qui aurait du être sa maison apparut comme étant une forêt.
Plus important encore, il manquait de nombreuses personnes à l'appel.
Elle était seule, allongée. La rousse, un Pyroli lui léchant le visage. Les deux garçons n'étaient pas là. Ni même la jeune fille de sa Dresseuse. Marine se téléporta non sans crainte que son action ne s'emballe encore, se plaçant face au corps de la jeune fille. Ce fut alors qu'il en aperçut une autre, allongée sur le sol également.
Si les deux jeunes femmes n'auraient pas eu des vêtements différents, une créature dénuée de pouvoirs permettant de distinguer les auras s'y serait trompée. Les deux filles se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, et ce fut comme si un miroir les avait séparées. Cependant, alors que l'amie de la fille de sa Dresseuse respirait encore, l'autre ne dégageait plus aucune aura. Elle devait déjà avoir rendu l'âme depuis un certain temps. Un jour ou deux.
Marine, pas tant attristée par ce qu'elle concevait comme une juste rétribution à la nature, préféra ainsi se concentrer sur celle qu'elle pouvait encore sauver. Elle se téléporta à nouveau, et le fait qu'elle réussit la conforta dans l'idée que ce problème qu'elle avait vécu ne se reproduirait pas de sitôt et que ceci devait être dû à un élément extérieur suffisamment puissant pour distordre les dimensions et fausser le processus.
Puis, ce fut une succession de situations qui se bousculèrent dans l'esprit de Marine. Elle avait pris la peau de Alakazam et avait vécu toutes les étapes du séjour du Pokémon sur Hyméria, à compter de ce jour.
Le déplacement du corps de la jumelle de l'amie de sa Dresseuse au cœur de la forêt. La découverte de nombreux faits, du pourquoi, du comment, grâce à son fameux Q.I de 5000. Le fait qu'ils avaient dérivés dans une autre dimension, sur une planète en conflit, sans pour autant que les trois autres ne soient sur toute la surface de la planète, ceux-ci étant certainement restés dans leur dimension. Le fait que le coma de la fille que sa dresseuse avait placé sous sa protection, quoiqu'il arrive était trop grave pour qu'il puisse intervenir lui-même. Le fait qu'il avait dû laisser, non sans précautions, le soin de sa protégée aux habitants de cette planète qui ne semblaient pas dénués de technologie, en ayant au préalable gardé ses Pokéballs avec lui. Et, par-dessus tout, le fait qu'il existait d'autres personnes dans la même galère multidimensionnelle qu'eux deux.

Marine avait vécu des semaines de souvenir comme si elle était elle-même le Alakazam. Ce qui lui avait laissé comme un goût étrange. Lorsqu'elle reprit conscience de son corps, qu'elle était redevenue Marine, la cavalière de Kanto, elle regarda Ponyta, la fixant du regard comme si l'animal était sa seule chance d'ancrer son esprit dans son propre être.

- Est-ce que vous allez bien ? lui demanda la voix grave de Alakazam, ce qui la fit sursauter. Je suis conscient que ce n'est pas facile à vivre, la première fois. Mais ça a au moins le mérite de vous faire comprendre tout ce que j'ai vécu. Sachez que ceci n'a pas été fait que dans un sens, et que j'ai maintenant conscience de votre cas à tous. Pour être clair, j'en sais à peu près autant que vous sur votre groupe et ses membres. Par contre, avant que je ne libère l'esprit de votre amie et que je ne communique plus jamais avec vous... Oh ce n'est pas du tout contre vous, c'est juste que le dialogue avec les Humains n'est pas vraiment quelque chose que j'apprécie vraiment, si ça implique de posséder une partie de l'esprit d'une créature vivante. Je disais donc, avant que je me taise à jamais, cette fille, là, qui s'est perdue avec moi... Deux personnes de votre groupe l'ont découverte. Ils vont sûrement l'amener avec eux dans l'endroit où nous allons ensuite aller. J'aimerais juste que vous lui expliquiez en détail ce que je vous ai fait voir...

Marine acquiesça d'un signe de tête, alors que les yeux de Alakazam redevinrent normaux.

- Bon... commença t'elle, avec dans la voix un ton qui trahissait son trouble. On a des gens qui nous attendent. Et on a du nouveau, assura t-elle en faisant signe à Ponyta et Alakazam de la suivre.

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Emma était sonnée. Par l'accumulation d'informations. Il y en avait tant que l'idée même que tout cela fût inventé était loin, à présent. Elle avait fini par croire ces deux garçons qui prétendaient venir d'une autre dimension, tout comme elle. Peut-être était-elle folle, mais ils avaient su se montrer convaincants. Elle était donc sur une planète appelée Harmonie, dans un pays appelé Hyméria qui était en guerre avec d'autres contrées dont elle n'avait pas retenu le nom. Lilian ne lui avait rien dit du statut de son groupe par rapport à cette guerre, mais Emma se doutait bien, si cette Lady Sybille les avaient hébergés, qu'ils devraient lui rendre l'ascenseur. Elle se décida à attendre qu'on lui en dise plus, ne réalisant pas vraiment que tout cela était vital pour elle. Tout ce qui lui importait, c'était de savoir ce qu'il était advenu de Sandra et des garçons, même si Lilian lui avait assuré qu'ils ne devaient pas avoir été transférés. Même le fait qu'il puisse exister une copie dimensionnelle d'elle-même, morte au combat lui paraissait incroyablement facile à assimiler...

- Bon, fit Lilian. Je crois qu'il est temps que nous rejoignions le reste du groupe...

Roland et lui aidèrent Emma à se relever. Le Dresseur lui rendit sa carte de C.L.U.B. Le guérisseur rappela son Togétic, que la jeune femme avait préalablement remercié, laissa le Shaymin monter sur son épaule. Puis, il y eut un éclat rose.


Quelques minutes après, un bruit de porte qu'on ouvre résonna dans la grande infirmerie. Quelqu'un entra dans la salle baignée de lumière. La vielle infirmière s'approcha du lit qu'elle avait laissé trois quart d'heure plus tôt. Devant le vide qui s'offrait à ses yeux, elle ne put réfréner un sourire. Puis, comme si celle qu'elle avait gardé comme étant Nesta Immnow n'avait jamais été présente ici, elle refit le lit, puis repartit à ses occupations...

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- Pouvez-vous m'expliquer ce qu'il se passe ?

- Chut, Hymérien !

Les deux phrases avaient résonné au travers des pierres d'un couloir plongé dans la pénombre, éclairé par des bougies. Les questions du prisonnier, toujours les mêmes, étaient martelées plus que de raison... Le soldat qui « l'accompagnait » dans sa cellule avait eu beau le frapper, le menacer avec son arme, rien n'y faisait. Ce salaud d'Hymérien ne se taisait pas...

Ils avançaient tout deux dans le couloir, l'homme, qui parlait l'Hymérien, ne semblant même pas savoir ce que ce mot voulait dire et criant encore plus. Dans les cellules qui parcouraient le couloir, des prisonniers, réveillés par le bruit des jérémiades de leur nouveau « compagnon », se pendaient aux barreaux pour réussir à l'apercevoir. Quelques uns réussissaient à voir ses cheveux bruns, d'autres ses yeux d'un gris hors du commun, mais tous avaient remarqués sa silhouette longiligne, qui contrastait d'ailleurs avec le garde, trapu au possible, Tous avaient également vus ces vêtements étranges. Certains eurent même l'illusion de voir une sphère rouge et blanche accrochée à sa ceinture... Impossible que ce soit une arme, ou quelque chose, les instances d'Orfallis ne l'auraient pas laissé l'emporter ici. A moins que cet objet n'existe tout simplement pas.

- Allez. Cellule !

Le soldat s'arrêta, ouvrit une grille et poussa le prisonnier dans sa geôle, sans vergogne. Celui-ci se heurta au mur de pierre de la salle exigüe, se cogna violement sur une barre en métal de ce qui semblait être son nouveau lit, et, sous la force du choc, tomba sur le sol, alors que l'homme trapu avait refermé sa cellule d'une grille en métal lourd. Ce fut alors qu'il passa son bras au travers, vint réussir à attraper la veste étrange de son prisonnier, prouesse étant largement permise par la taille du cachot, et tira celui-ci vers lui. Il se mit à chuchoter avec une voix que l'on devinait

- Crois-moi. Les Hymériens je connais. Pour la simple et bonne raison que j'en étais moi-même un. Et je ne pense pas que ce sois ton cas. Tu as peut-être berné d'autres avant moi, mais on ne me berne pas. Je suis sûr de ne pas t'avoir déjà vu, mais tu me rappelles quelqu'un. Dis-moi comment tu t'appelles.

Le prisonnier fixa les yeux de son geôlier, qui brillaient dans la pénombre. Ses yeux gris, étrangement similaire aux siens.


Nom : Inconnu
Prénom : Inconnu
Age : Inconnu, dans les 40-50 ans
Fic/Monde d'origine : Energie Zéro [FireDaan] / Iles Sevii
Dans le monde d'où il vient : Scientifique qui, suite à l'échec du projet Mewtwo auquel il a participé, s'est servi de l'ADN de Mew et des travaux sur l'énergie négative pour donner vie à une nouvelle forme d'énergie, la Z.O.N.E (Zero Optimum Negative Energy), énergie permettant à des Pokémon normaux de gagner une puissance égale à celle des Dieux Pokémon.
Pokémon : Le sujet de son expérience réussie alias le Néo-Dieu


- Je... bafouilla t-il, intimidé par la situation. Je n'en ai absolument aucune idée.

L'autre le regarda, méfiant. Il le fixa durant de nombreuses minutes, ses yeux gris semblant vouloir chercher la vérité dans leurs jumeaux. Il finit par lâcher son prisonnier, l'envoya se heurter au mur de pierre derrière et disparut de son champ de vision, laissant celui-ci attraper une sphère rouge et blanche qu'il regarda en souriant à moitié.