[Défi] Concours "amateurs" de fics!

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Solyx
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Solyx » ven. 27 janv. 2012, 23:32

Artémis, c'est reçu.
Et tu n'es aucunement retardataire puisque les envois seront clos dans vingt-cinq minutes ^^
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Merci à Versus pour le kit

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dragibus
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » ven. 27 janv. 2012, 23:42

Participation d'Artémis reçue également.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par OmbreChantante » ven. 27 janv. 2012, 23:50

Inscription de derniere minute de ma part, dans tous les sens du terme !
Digne d'un lapin blanc !
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Pour lire mes One-Shot : C'est par ici !

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » ven. 27 janv. 2012, 23:55

Ouch, il te reste juste quelques minutes pour envoyer ta participation ! :?

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Solyx » ven. 27 janv. 2012, 23:55

*regarde l'heure*

...

C'est bon, tu es dans les temps, participation donc bien reçue et acceptée !
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Merci à Versus pour le kit

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Nasca » ven. 27 janv. 2012, 23:56

Inscription de dernière minute de ma part également. J'envoie le texte au jury. L'heure d'envoi dépassera certainement les 23h59, mais c'est parce que je me retrouve obligé à refaire toute la mise en page en passant de word au format PM. Je demande donc l'indulgence du jury !

Bonne lecture et bonne chance à tous !

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » ven. 27 janv. 2012, 23:59

Participation d'OmbreChantante bien reçue.

Dites, vous vous êtes donné le mot ou quoi ? Pour la seule fois où je me porte volontaire en tant que jury, pensant faire un petit boulot peinard de 2 ou 3 éval, il n'y a jamais eu autant de participations ! :o

EDIT : c'est Domino qui va être content, hein Dom' ? :jump:

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Domino » sam. 28 janv. 2012, 05:53

* ouvre sa boîte de MPs *

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Tous à la section fanfics !!!

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par ♣♦♣ » sam. 28 janv. 2012, 07:56

Deux participants de dernière minute *_*
Bon, c'est à présent au jury de juger. On pourrait avoir les participations ?

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » sam. 28 janv. 2012, 09:19

Participation de Narshe reçue.

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » sam. 28 janv. 2012, 09:38

Ehhhhhh, j'ai plus de place ! Laissez moi un bout de couette !

♣♦♣
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par ♣♦♣ » sam. 28 janv. 2012, 10:02

Oh, pousse pas trop non plus, je suis quand même assez mince !

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » sam. 28 janv. 2012, 11:00

Pour les impatients, je mets les textes que j'ai déjà trouvés sur l'EM, histoire que vous puissiez aller adul... cracher sur les textes de vos concurrents.

Participation de Nyakisa

Participation de Srithanio

Participation d'Amélie1997

Participation d'Artemis R

(Je n'ai pas trouvé celles des autres, pour l'instant...)

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Amélie1997 » sam. 28 janv. 2012, 11:02

J'ai mis le lien de ma participation dans ma signature si cela vous intéresse.
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Merci Tipwasson pour le Kit et Skye pour la Darkrai.
Mes fics (New Fic):

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » sam. 28 janv. 2012, 11:05

J'édite dans mon post.
(C'est sûr que si t'avais pas le même pseudo, je risquais pas de te retrouver ! xD)

♣♦♣
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par ♣♦♣ » sam. 28 janv. 2012, 11:07


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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » sam. 28 janv. 2012, 11:38

Les participations de chacun :

Amélie1997
Spoiler :
Les chocolats de la saint-valentin.
Un réveil qui sonne, un soleil laissant passer quelques-uns de ses rayons à travers les rideaux et des oiseaux qui chantent. La journée commençait bien. Une petite main sortit de la couette et se dirigea vers le réveil et l'éteint. C'est à ce moment-là qu'un petit chat mauve sortit de son panier, situé dans un coin de la chambre. Il s'approcha du lit et sauta dessus pour se diriger vers l'oreiller.

-Chacripan ! ! !

Une jeune fille sursauta.

-Chacripan ! Je t'ai déjà dit de ne pas me réveiller ainsi !

Le pokémon lui lança un regard de reproche et lui montra le calendrier accroché au mur, avec son petit museau, il toucha la date du 13 février. La jeune fille se tapa le front du plat de la main, remercia le petit pokémon et se dépêcha de descendre, suivi de son chacripan.

-Bonjour Esther, dit une voix.

-Bonjour maman, répondit la jeune fille du nom d'Esther.

-Tu vas enfin te lancer cette année ?

-Oui, cette fois-ci, j'offrirai des chocolats à Samuel pour lui dire que je l'aime.

-Très bien ma puce, bonne chance.

Cela faisait déjà un petit temps qu'Esther avait choisi de faire des truffes au chocolat pour Samuel, le garçon qu'elle aimait depuis trois ans. Esther était une fille forte timide et il lui avait fallu du temps pour enfin se décider de lui offrir quelques choses pour la St-Valentin. Elle prit son livre de cuisine et regarda s'assura de bien avoir tous les ingrédients qu'il lui fallait.

-Bon, j'ai le chocolat, commença-t-elle à énumérer. Du beurre, du sucre glace, du cacao en poudre et un œuf. Un œuf ?

Esther fouilla jusqu'aux moindres millimètres carrés de son frigo sans trouver un seul œuf, pourtant hier soir, il en restait une boîte pleine.

-Maman ! Ils sont où les œufs ? Cria Esther.

-Je les ai utilisés pour faire du pain perdu pour ton père, ton frère, ta sœur et moi, répondit la mère. Pourquoi ? Tu en avais besoin ?

-Oui, il n'en reste pas un seul, comment vais-je faire ? Se lamenta la jeune fille.

-Tu veux que je te donne de l'argent pour aller en acheter au supermarché ? Demanda la mère.

-D'accord, dit Esther exaspéré.

Sa mère lui passa de l'argent et la jeune fille partit acheter les œufs au supermarché du coin, accompagné de son chacripan qui se considérait souvent comme le héros d'Esther, après-tout, il lui avait déjà « sauvé la vie » plus d'une fois. Enfin, quand on disait sauvé la vie, cela voulait dire qu'il l'aidait dans la vie de tous les jours : lui apporter le devoir qu'elle avait oublié est un bon exemple mais il y en avait plein d'autres. Après avoir fait le trajet jusqu'au centre-ville et détesté sa famille d'avoir utilisé les œufs, Esther arriva enfin au supermarché. Or, elle avait un point important : le 13 février, le supermarché ressemble à un centre commercial le jour des soldes. Des tas de filles se battaient pour obtenir ce qui leur manquait et le rayon des produits frais devait être le pire des rayons, toutes les filles se battant pour une boîte d'œufs. Esther respira un bon coup et se lança dans la bagarre.
Chacripan regardait sa dresseuse se battre contre des enragées et décida qu'il était temps pour lui d'intervenir. Montant sur des étagères, il se retrouva au-dessus du rayon et en dessous, se trouvait les œufs. Il sauta en bas et atterrit juste à côté d'une boîte intacte et pas trop grande. Il la tira jusqu'au bord tout en remerciant Arceus qu'aucune fille ne le remarque. Il laissa la boîte là, car s'il la faisait tomber à terre, il n'était pas sûr qu'Esther puisse les utiliser. Ensuite, chacripan alla tirer sur le pantalon d'Esther pour lui indiquer les œufs. Elle le remercia plus d'une centaine de fois et pus passer à la caisse. Esther rentra enfin chez elle, plus déterminer que jamais.

Esther rentra chez elle et se mit au travail. Elle cassa les tablettes de chocolat en petit morceau, les fit fondre au micro-ondes. D'ailleurs, quand elle sortit le bol contenant le chocolat fondu, une délicieuse odeur s'en dégagea. Elle rajouta ensuite le beurre, morceau par morceau afin de ne pas en mettre trop et ajouta l'œuf et le sucre glace. Elle sortit une assiette plate et versa le cacao en poudre à travers un tamis afin de n'avoir aucun gros morceau. Puis, prenant délicatement la pâte de chocolat, elle fit des petites boules qu'elle roula dans le cacao pour ensuite les déposer sur un plateau comme si c'était le bijou le plus fragile de l'univers. Esther décida ensuite dans sa cave mettre ses truffes aux chocolats dans le frigo et elle remonta ensuite afin de remplir une petite carte à l'intention de Samuel. Avec toute l'imagination dont elle disposait, Esther créa une jolie carte en forme de cœur avec plein de couleur et écrit à l'intérieur :

Joyeuse St-Valentin Samuel.
Une fille de ta classe qui t'aime.


Esther, heureuse put enfin se reposer. Sa mère revenant de son jogging entra dans le salon où Esther regardait son film d'amour préféré.

-Ma chérie, j'ai oublié de te prévenir : ton père a échangé le frigo et le congélateur de place, annonça-t-elle.

-Quoi ? !

La mère n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu'Esther fonça à la cave afin d'enlever ses truffes du congélateur mais, quand elle arriva, il était trop tard : elles étaient dures comme la pierre et jamais elles ne seraient prêtes pour le lendemain. Il ne restait qu'une solution : refaire des truffes aux chocolats.
Elle y passa une grosse partie de la soirée et quand elle eut enfin fini, elle s'écroula quasiment de fatigue, tous les événements de la journée l'avait vraiment fatigué. Chacripan qui observait depuis déjà un petit temps sa dresseuse se dit qu'il pourrait une nouvelle fois lui « sauvé la vie ». Esther avait préparé son petit paquet de truffes et chacripan dut simplement le prendre dans sa gueule et partir vers la maison de Samuel. Il déposa le paquet de truffes devant la porte et avec l'aide d'un pokémon passant par là, il put sonner puis partir. Fier de lui.

Le lendemain matin, quand Esther se réveilla et se rendit compte que son cadeau de la St-Valentin avait disparu, elle paniqua énormément mais chacripan lui fit comprendre que c'était lui qui l'avait amené chez Samuel. Esther lui fit un gros câlin pour le remercier.
Les premières heures de la matinée passèrent vite et quand ce fût l'heure de la récréation, ce fût inquiet qu'Esther se dirigea vers Samuel. Il tenait le paquet de truffes et il était en train de les mangés : Esther jubila, au moins, Samuel les avaient reçus. Elle s'approcha encore tout en se faisant violence afin de ne pas partir en courant et finit par arriver à côté de lui et après avoir respiré longuement, elle se lança.

-Salut Samuel ! Elles te plaisent mes truffes aux chocolats.

-Ah euh ... Ouais, elles sont bonnes.

Rien d'autres, il se retourna et partit, laissant Esther seule et déçue par l'amour. Elle se promit que plus jamais, au grand jamais, elle ne se laisserait avoir par le piège de l'amour. Elle se le promit.

Un an plus tard :

-Maman ! T'as racheté du chocolat ? !
Srithanio
Spoiler :
Les bâtiments grisâtres s'étendaient à perte de vue de l'autre coté du grillage, comme favachis au milieu de tout ce béton. Pas un être humain en vue ; les seuls mouvements étaient ceux des camions vrombissants qui sortaient sans arrêt des bâtiments périphériques. Aux yeux de Charlie, l'ensemble ressemblait à un gigantesque monstre de béton, tapi dans l'attente de sa prochaine proie. A ses oreilles, le monstre souffrait en plus de sérieux problèmes gastriques.
La vision déprimante n'empêchait pas la troupe d'adolescents regroupés devant la grille d'entrée de se répandre en gloussements idiots et bavardages sans queue ni tête. Les professeurs les surveillant avaient abandonné depuis longtemps tout espoir de les faire taire et se contentaient de s'assurer qu'aucun énergumène ne s'avise de gravir le portail.
Surtout que d'un instant à l'autre, celui-ci allait s'ouvrir et laisser la classe de quatrième pénétrer dans les lieux.
Charlie espérait que ce moment n'allait pas tarder. Il avait bien assez d'occasions d'attendre dans sa vie quotidienne, et cette attente au milieu de tous ses camarades surexcités lui mettait les nerfs à vif par phénomène de contagion.
Cela faisait des semaines que cette ambiance tendue durait, depuis que la classe avait appris qu'elle avait gagné le grand prix du concours du Ticket d'Or : une visite guidée de la chocolaterie de la ville.
A l'entente de l'annonce, ses camarades s'étaient aussitôt mis à hurler de joie telle une bande de gorille invitée à déguster des banana splits ; une occasion gratuite de récupérer du chocolat ! Le droit de s'empiffrer jusqu'à ce que son taux de glucose équivaille à celui d'une meringue à la fraise ! Que demander de plus ?
Tss, récupérer deux ou trois tablettes... Comment se contenter de si peu ?
Charlie s'en fichait, lui. Son ticket d'or, il comptait l'utiliser pour découvrir tous les secrets de la fabrication du chocolat. Une chose aussi merveilleuse au palais ne pouvait pas être conçue n'importe comment ; il allait sûrement croiser des petits êtres faits de cacao, des chocolatiers fantasques et des écrémeuhs dansant le tango.
Bon, en observant les bâtiments gris, il revoyait ses exigences à la baisse. S'il voyait une écrémeuh qui se trémoussait sur de la salsa, ce serait déjà bien.
Soudain, le silence se fit. Les professeurs, médusés, mirent une seconde à réaliser que leurs élèves avaient cessé de jacasser : l'expérience était nouvelle pour eux.
Pourtant, il n'y avait eu aucune demande de calme. Juste un faible grincement quand le portail s'ouvrit, lentement.
Un homme vêtu d'une charlotte violette apparut et se dirigea vers eux. Les claquements de ses chaussures de sécurité résonnaient sur le béton.
Et devant les élèves muets, il s'arrêta et cracha d'un ton brusque:
-C'est vous la classe des quatrièmes B ? Les gamins qui ont gagné le concours, là ? Moi, c'est Billy Wonka, je serai votre guide. Allez, rentrez j'ai pas que ça à faire ! En avant les mômes !

-_-_-_-_-_-_-_-

Grand-père Roald toqua timidement à la porte de la chambre.
Pas de réponse.
Il hésita quant à la conduite à tenir. Pousser la porte et enfreindre l'intimité de son petit-fils Charlie ? Ou la respecter et le laisser seul à broyer du noir ? Il avait l'air tellement sombre ce soir au dîner...
Il se décida pour un consensus : retaper au montant et appuyer "accidentellement" sur la poignée. La porte s'entrouvrit. Pas plus de réponse de l'occupant de la chambre.
Bah, s'il avait vraiment voulu être seul, il aurait fermé à clef sa chambre. Ou du moins, il aurait demandé à ce qu'on la referme. Non ?
Oh, et puis tant pis.
Roald rentra dans la pièce, et referma doucement la porte derrière lui.
-Charlie ? lança-t-il
Un reniflement se fit entendre. Il venait de l'amas de draps enroulés sur le lit, preuve que Charlie devait bien se trouver quelque part dessous.
Le sexagénaire attrapa la chaise à roulette du bureau et la plaça à coté du lit avant de s'asseoir précautionneusement dessus ; ces maudits sièges avaient tendance à se sauver au moindre moment d'inadvertance.
Et il attendit. Il savait d'expérience que le silence était la meilleure aide pour pousser un adolescent à la confidence.
Comme attendu, au bout de quelques minutes de reniflements, la chose sous la couverture souleva un pan de son abri pour voir si elle était observée. La tête de Charlie apparut et lui lança un regard mouillé.
"Papy, renifla-t-il, je veux pas en parler. C'est rien d'important."
Ben voyons, se dit Roald. Tu n'as pas laché un mot de tout le repas, tu es enfoui sous tes draps comme un enfant en bas âge qui craint que le croque-mitaine ne vienne lui grignoter les orteils, et en plus tu as les yeux injectés de sang et la goutte au nez. Soit tu viens de subir un gros chagrin, soit il va falloir que j'aille fouiller dans ton bureau histoire de voir si un sachet de "rien d'important" ne se cache pas quelque part.
Encore une fois, il se mura dans le silence. Pour occuper le temps, il essaya de dénombrer le nombre d'articulation qui l'élançaient ce soir. Alors, le genou droit qui grinçait, le gauche qui le tirait ...
Il en était à dix-huit quand son petit-fils reprit la parole :
"C'est juste que tu sais... Bah, on a visité la chocolaterie cet après-midi... Et c'était pas comme je l'imaginais".
Bref silence, puis il continua en chevrotant :
"A l'intérieur, c'était.. C'était... c'était, je sais pas ! Industriel ? Matériel ? Adulte ? Je sais pas ! C'était pas ce que j'espérais. Pas de magie pas de fantaisie pas de rêve pas de création pas de plaisir pas de pas de ! Rien, que du boulot bête et méchant, que du travail ! Créer du chocolat, c'est que du travail !
Ce dernier mot était craché, comme s'il constituait la pire insulte possible au monde. Les couvertures bougèrent : Roald eut l'impression que Charlie se recroquevillait, comme s'il avait honte d'en avoir trop dit.
D'une petite voix, l'adolescent continua : "C'est bête, hein ? Je croyais que fabriquer du chocolat, c'était du rêve. Comme une mission sacrée, tu vois papy ? Qu'on se levait heureux le matin, heureux d'aller créer la plus belle chose au monde, heureux de rendre les autres gens heureux un court instant. Que peut-être que finalement y'avait de la beauté à devenir adulte, qu'on ne devenait pas tout gris et raccorni, comme des coquilles vides d'enfant ..."
Le grand-père. senti son coeur se serrer. Comme tous les adultes, il s'était efforcé d'enfouir au plus profond de lui les terreurs simples de l'adolescence et pensait y avoir réussi. Mais son petit-fils leur avait fourni une excavatrice métaphorique, et il les sentait entamer leur ascension en cet instant-même.
Charlie, enlisé dans ses propres angoisses, reprit la parole sans se rendre compte de l'émoi que ressentait Roald : "Et le pire, c'est que c'était normal. Les autres ont pas été surpris. Les profs ont pris des brochures pour qu'on puisse se renseigner sur la formation, et les autres élèves avaient pas l'air contre. Mon copain Matt a même dit qu'il voulait faire ça plus tard, que ça avait l'air trop cool et qu'on pouvait facilement chiper une tablette avant de rentrer chez soi ! Remarque, la semaine dernière il voulait être éboueur parce que comme ça ses parents ne pouraient plus lui reprocher de mettre les pieds dans de la saleté. Et avant, il voulait être Miss Univers pour pouvoir faire l'idiot sur scène devant des millions de gens..."
Roald sentit les commissures de ses lèvres se relever en imaginant un ado habillé de bottes en caoutchouc et d'une charlotte de papier entonner en se trémoussant sur scène le fameux air des "Cachoux" de la Castoidla.
"Mais il a vite renoncé parce qu'il s'est rendu compte qu'il devrait poser en bikini, expliqua l'adolescent, sérieux comme un pape.
Le grand-père se mordit les lèvres.
"Manque de chaussettes, qu'il a dit.."
Charlie s'arrêta, stupéfait de voir son grand-père se mettre à glousser. Mais qu'est ce qu'il avait dit ?
Roald essaya de se reprendre : "Désolé Charlie, je ne me moque pas de toi ! J'admire juste ton goût en matière d'ami. Si ça peut l'aider, j'ai des tas de chaussettes trouées qui ne me servent à rien..." Il eut une légère quinte de toux. Son petit-fils eut un léger sourire en le voyant tenter de cacher son rire.
L'ambiance dans la chambre s'était soudainement détendue ; l'évocation de sous-vêtements féminins n'y était sans doute pas étrangère...
Roald, qui avait profité de son hilarité pour poser une plaque de béton armé sur ses souvenirs et empêcher Trouille adolescente, Peur de l'Avenir et Questions sur le monde de faire surface, reprit les rênes de la conversation :
-Pour ce qui est de ce dont tu m'as parlé, la chocolaterie... Non, ne te cache pas dans ta couverture, sors de là ! On ne va pas en parler, d'accord ?
-Vraiment ?! demanda Charlie, d'une voix mêlant à la fois espoir qu'on oublie cet épisode honteux et déception qu'on le prenne à la légère.
-Vraiment. Par contre... Faut que je te parle de ce qu'est une chocolaterie. Une vraie chocolaterie.
-Mais j'ai vu ce que c'est, la visite était pour ça...
-Visite ? Pfff ! Tu n'as rien vu ! Est-ce qu'un vrai chocolatier irait dévoiler ses secrets à une bande d'adolescents en goguette ?
-Ben...
Dit comme ça, effectivement, ce semblait idiot.
-Est-ce que Mozart aurait dévoilé la création de ses oeuvres de génie devant un public d'ignares ?
-Techniquement, c'est ça un concert, remarqua finement l'adolescent.
-Erreur ! A un concert, les gens voient le produit fini : le type en queue de pie, le piano lustré, les notes qui s'envolent et s'impriment au fer rouge dans leurs tympans. Mais ils ne savent pas comment on les a inventées, ces symphonies virevoltantes. Personne n'est allé leur expliquer les affres de la création, les superstitions de chance idiotes mais qu'on suit au cas où, le cerveau qui se vrille et se dévrille, les doigts impatients de marteler la mélodie.
-Euh...quoi ?
-Parce que quand on est génial, on veut le rester. On ne refile pas la recette du génie aux autres. Ou alors, on leur file un semblant de recette vaseuse : comme ça, s'ils la suivent, au lieu de se retrouver avec un sublime entremets moelleux au chocolat et pommes à trois étages avec crème de framboise et cannelle, ils obtiendront un gateau au yaourt trop cuit.
Le grand-père s'arrêta, conscient qu'il s'était laissé emporté par les mots. Les métaphores se suivaient et se mélangeaient, créant des avortons d'idées hybrides.
-Tu veux dire que Mozart était mauvais en cuisine mais bon en piano, papy ?
Si ce n'était pas une preuve... Le grand-père reprit plus calmement
-Oublie les cinq dernières minutes, d'accord ? Retiens juste que quand on est bon, on veut le rester. On ne donne pas à n'importe qui le mode d'emploi pour faire pareil. Ta visite là, c'était que de l'intox. Moi j'ai travaillé dans une chocolaterie quand j'étais jeune. Tu veux savoir la vérité sur la fabrication du chocolat ?
Et sous l'oeil soupçonneux de son petit-fils, il commença :
"Pour faire du chocolat, il faut déjà du lait. Et le lait, tu sais d'où il vient ? "

-_-_-_-_-_-_-

A proximité de l'usine, dans une verte prairie, le troupeau d'écrémeuhs est paisible ; elles sont toutes occupées à mâchonner leur poignée d'herbe, les yeux dans le vague. Mais ce ne sont pas n'importe quelles écrémeuhs : elles sont violettes. Plus violettes qu'une digitale, mais moins qu'un coucher de soleil agonisant ; de l'exact violet de l'emballage d'un chocolat au lait.
Ce sont des vaches à lait chocolaté.


(-Pourquoi, il existe d'autres type de lait papy ?
-Bien sûr. Les écrémeuhs bleues pour le lait fluoré, rouges pour le lait à la fraise, vertes pour le lait Prechaunn.)

Elles mâchent et remâchent leur herbe grasse, ces ruminantes, sans se douter que leur lait fera le bonheur des petits et des grands.
Dissolution par les sucs gastriques, absorption par les cellules intestinales, sucres se dispersant dans le corps par le réseau sanguin puis se réunissant pour fournir le lait nourricier... Qu'importe. Quoiqu'en dise la science, tout ce qu'on voit de l'extérieur ce sont ces bêtes placides et violettes, entièrement absorbées par le décompte des brins d'herbe, ou par l'observation des particules de poussières dorées. Sans les brusques flatulences qu'elles lachent, on oublierait totalement leur métabolisme si particulier.


(-Beuuurk, tu veux dire qu'elles pètent ?!
-Bien sûr. D'où tu crois qu'elle vient, cette bonne odeur de chocolat qu'on sent dans les chocolateries ?)

Tous les matins et tous les soirs, les écrémeuhs vont se faire traire à l'étable par des hordes de capumains. A la base sélectionnés pour la couleur violette de son pelage, ils se sont vite rendus indispensable avecs leurs trois mains habiles. Une main pour tenir le seau, une pour le pis, et une troisième pour flatter l'animal ; en quelques minutes, l'affaire est dans le seau, et hop-là ! Changement de bête ! Un véritable ballet chorégraphié que ces petits singes qui sautent d'une place à l'autre, font des roulés-boulés et des pirouettes entre deux traites ! Et vas-y que je te saute entre les cornes, et que je fais un salto sur le dos de la suivante, hop attention à mon seau bougre de macaque , retiens tes entrechats, on a du travail à faire ! L'esthétisme en plus de la rentabilité ; leur salaire est amplement justifié.

(-Tu veux dire qu'on emploie des pokemon ? Ils ont un salaire ?!
- Ils touchent des cacahuètes. Chocolatées pour les primes.)

Sitôt la traite finie, on appelle les bekipans. Ce sont ces gros patauds d'oiseaux qui assurent le transport ; leur bec hypertrophié leur permet de transporter plusieurs litres bien à l'abri des intempéries.
Les ouistitis chargent le précieux liquide, vérifie l'étanchéité des bidons et vole ma po... vole ma mouette !
Les volatiles s'envolent à tire d'aile jusqu'à l'aire de réception de l'usine voisine. Le plus dur pour eux est l'atterrissage ; déséquilibré par leur bec lourd, il arrive qu'ils se crashent à l'arrivée. C'est pour cela que les sols de cette zone sont tendus comme des trampolines ; en cas de chute, vlaf ! Voilà l'oiseau qui reprend son essor et peut retenter de reprendre doucement contact avec le sol.


(Soit dit en passant, on utilise le même mécanisme pour faire les milk-shakes... Mais je te raconterai ça une autre fois, d'accord ?)

Le lait est ensuite transporté par des pifeuils jusqu'à la salle de mélange. Arrivés là, ils arrivent devant une gigantesque cuve au fond de laquelle se trouvent une couche de sucre de mystherbes qui sont des bêtes raves et, par dessus encore, des éclat grillés et concassés de fèves de Noadkokolatier.
Et hop ! Le lait crémeux est versé d'un seul coup. Le sucre se dissout doucement dans la masse crèmeuse alors que les éclats font quelques bulles puis viennent mollement voguer à la surface.


(-Beurk, on dirait les soupes de maman !
-Attends de voir la suite.)

Pour lier le tout, on fait venir des camerupts en période de chaleur, qu'on place sous la cuve. Ils doivent donner de toute leur ardeur pour faire chauffer le mélange et que le chocolat puisse commencer à exister en tant que tel.

(-Et le castorno, il met le chocolat dans le papier d'alu...
-Ah non, les castorno ne s'occupent que des guimauves. Fais un peu attention ! )

Et on ne reste pas inactif du coté de la marmite : on améne l'agitateur. Ou l'agitateuse ; les chocolatiers ne sont pas sexistes. Dans la cuve, on laisse tomber un (ou une) léviator dressé. Plouf ! Le pokemon s'étonne, s'agite, remue en tous sens pour découvrir son nouveau domaine ; les fèves de cacao virevoltent dans son sillage, coulent et émergent, commencent à timidement se lier avec leurs nouvelles amies les protéines de lait.

(-Euh, papy, on met vraiment un leviator à nager comme ça dans le chocolat ? Vraiment ?
-Si je te le dis.
-Maiheu... Je veux dire... c'est pas très.. Enfin, comment il fait si... Euh. Enfin, tu vois quoi ...
-Tu n'as jamais entendu parle de "crotte en chocolat" ?)

Puis arrive le véritable moment du mélange, le moment sans lequel le chocolat ne serait pas la friandise douce, sucrée et aérienne qu'on connait.
La Cascade.
Le léviator lance l'attaque Cascade. Le lait s'envole en masses compactes et retombe en trombe, faisant buller et mousser le chocolat. Les gouttes s'envolent en tout sens avant de retomber comme la plus douce pluie qu'on puisse imaginer. Les derniers résidus de cacao, vaincus par cette puissance de fouet, déclarent forfait et c'intégrent définitivement au mélange.
Mais le léviator n'arrête pas pour autant ; c'est une tornade de douceur qui file dans les airs, un tsunami de mousse qui éclabousse les murs. Sans dessus dessous, le chocolat volte en tout sens et s'agite, jusqu'à que le léviator épuisé s'effondre dans sa bassine tiède.
Le chocolat est prêt à être dégusté.


(-Mais pourquoi un léviator papy ? C'est un monstre surpuissant ce pokemon ! Pourquoi le mettre dans une cuve de chocolat ?!
-Parce que si on avait pris un magicarpe il n'aurait fait que trempette, quelle question !)

On enlève de la cuve le léviator grâce à une gigantesque écumoire, puis on envoie le chocolat par un réseau de canalisations jusqu'à la salle de préparation finale. Pour les chocolats parfumés, on y ajoutera de l'extrait de banane de tropius ou de miel d'apireine par exemple. Ou on le fourrera des truffes déterrées avec soin par des gruikis. Ou encore on le fera couler et solidifier autour de ces bâtons d'esquimaux qui font tant plaisir aux enfants...
Ne reste plus qu'à mettre en paquet et tablette l'aliment qui fera tant rêver les petits et les grands...


-_-_-_-_-_-_-_-

-Et c'est ainsi qu'est vraiment fait le chocolat, Charlie.
Roald s'arrête doucement, la bouche sèche d'avoir tant parlé.
Sous les couvertures, cela fait longtemps que les reniflements et les larmes ont cessé. L'adolescent, au début plein de soupçons, s'est fait happer par les paroles de son ainé et s'est laissé aller à imaginer ce monde si haut en couleurs qui lui était décrit.
Le laissant émerger tout doucement, le grand-père se releva de sa chaise. Il s'étira avec précaution – Arceus que cette hanche lui faisait mal – et se dirigea vers la porte pour sortir.
Alors qu'il allait sortir de la pièce, une petite voix l'interpella encore une fois :
-Papy ?
-Oui ? Souffla-t-il.
-Je voulais savoir... tout ce que tu m'as dit, avant, c'était vrai ?
-Aussi vrai qu'un arc-en-ciel, l'assura Roald.
-Tu as vraiment travaillé dans une chocolaterie ?
-Ca a de l'importance pour toi ?
Roald ferma la porte dans le silence songeur qui suivit sa réponse. En relevant la poignée, il crut entendre un faible "Merci", mais ne s'arrêta pas pour autant. Certaines choses devaient être dites, mais il n'y avait pas besoin de s'appesantir dessus. Les dire suffisaient.
Dans sa chambre, même s'il savait qu'il n'était pas entendu, Charlie répéta sa phrase : "Merci de ne pas être tout gris et racorni papy. Merci..."
Nyakisa
Spoiler :
« Chocolat. »

Mes mains tremblent alors que le Pokémon est étendu sur le sol, parfaitement immobile. Chaque seconde me semble être une éternité alors que Ed me regarde me diriger vers mon Rattata, l’air désolé. Sa tristesse ne peut se mesurer à la mienne mais rajoute au mal saisissant du tableau. Je me penche vers Chocolat, touchant les poils recouvrant sa peau avec une attention toute particulière. Je le fait rouler sur le sol, frissonnant au contact de sa peau froide, pour mettre son ventre à découvert. Son regard vide fixe le ciel de la forêt, comme s’il cherche à capter une nouvelle fois la lumière du soleil. Mais il n’y aura plus jamais une nouvelle fois.

« Chocolat ! »

Je secoue doucement le petit être, les larmes commençant à couler sur mes joues, mes yeux rougissant sous la torture, les mots franchissant mes lèvres sans que je les contrôle, appelant une nouvelle fois le Pokémon qui ne peut plus m’entendre. Et que je ne pourrai plus jamais l’entendre non plus. Je lève les yeux, regardant sans le voir Edwin qui s’excuse et prend congé, décidant de m’accorder un moment de solitude qui me revient de droit. Je hoche la tête, mécaniquement, sans vraiment comprendre la signification de ses mots dans l‘immédiat. Je le vois s’éloigner, paralysée dans la clairière, sans vraiment comprendre. J’ai envie de lui dire de rester mais les mots ne franchissent pas ma bouche. Alors je reste là, regardant les arbres qui m’entourent sans les voir, laissant libre cours à ma tristesse, accompagnée du souvenir de Chocolat, me sentant désormais seule au monde.

Pleurer sur un Rattata peut paraître risible, ceux ayant un cœur des plus froids me diront qu’il y a des Rattata partout, qu’ils vivent moins longtemps que nous, qu’ils sont fragiles, et que ça allait forcément arriver, à ma grande détresse. Mais Chocolat était plus qu’un simple Rattata, c’est l’ami qui m’a aidé à surmonter les durs moments de ma vie. J’ai l’impression que je lui dois tout. Pourtant je n’ai même pas été capable de l’aider.

Ramassant le corps sans vie de cet ami, je rentre chez moi, réalisant à peine la morbidité de la scène que j’offre. Le posant dans le carton du salon qui lui servait le plus souvent de maison, je pars m’affaler dans mon lit, sans même lui accorder un dernier regard. J’aurais dû m’attendre à que ce soit si rapide, m’y préparer et rester forte au lieu de simplement éclater en sanglot en le voyant étendu là, immobile au milieu de la clairière. Les larmes commencent à se tarir, je m’accorde un soupir. Je l’avais emmené au centre, un mois plus tôt, le Rattata avait du mal à respirer. Il n’était pas si vieux pourtant, il devait avoir près d’une demi-douzaine d’années. L’infirmier n’avait rien pu faire pour l’aider, lui prescrivant un traitement en me prévenant que ça ne marchait que dans un cas sur deux, qu’il était déjà trop atteint. Pourquoi je n’avais pas remarqué sa fatigue plus tôt ?

Chocolat, le souvenir de ma mère, ce Pokémon qu’elle m’avait un jour rapporté, offert par l’un de ses collègue qui venait d‘avoir une portée. Je me souviens vaguement de ce jour, je méprisais les Rattata mais c‘était mon premier Pokémon. Je savais qu‘en grandissant il aurait un poil brun et perdrait sa couleur violette, alors je l‘ai appelé Chocolat en attendant ce jour. Ma mère qui est morte une année plus tard. Je me souviens très bien, c’est arrivé quelques jours plus tard - comment j’aurais pu oublier ce jour après tout ? -, son air grave qu’elle partageait avec mon père alors que je rentrais de l’école. J’avais 10 ans. Je les voyais se tenir la main, comme ils le faisaient dans les moments difficiles. Je ne voulais pas les écouter, je ne voulais pas les entendre me dire la mauvaise nouvelle. Mais ils me l’ont dit, ma mère était mourante, cancer. Je croyais y faire face mais mon monde s’est écroulé le jour où on m’a annoncé qu’elle était partie, disparue pour toujours. Je lui en ai voulu pendant un temps, avant de me rendre compte que toute cette haine était en fait dirigée vers moi, vers moi qui n’avais jamais pu apprendre à mieux la connaître, qui avais passé une bonne partie de ma jeunesse dont je me souviens à lui parler mal, la mépriser à haute voix, alors qu’en réalité je l’aimais, comme tous les enfants de cet âge là. Et quand j’avais appris son cancer, je l’ai simplement méprisée d’avantage, refusée de lui parler, n’acceptant pas de voir la réalité en face, me plongeant dans la routine que je souhaitais éternelle.

C’est après sa mort que Chocolat m’a beaucoup aidé, je me suis d’avantage intéressée à lui. Mon père était plus souvent absent pour aller travailler et couvrir nos dépenses, pour continuer de payer cette belle maison qu’il n’a jamais voulu vendre, en souvenir de ma mère. Moi je n’aime pas cette maison, je partais m’isoler dans la forêt, jouant avec mon Rattata, des liens se tissant très rapidement, remplaçant ceux que j’avais perdu avec ma mère. Et aujourd’hui ils sont à nouveau brisés.

Chocolat. Je n’ai jamais été très dresseuse, je n‘ai jamais vraiment aimé combattre, alors mon Rattata est resté figé dans sa forme, condamné à ne jamais prendre son teint chocolat. Mais ça ne le dérangeait pas, il préférait jouer innocemment. Un hoquet me prend à ces souvenirs. Ces souvenirs joyeux qui m’ont redonné de l’espoir en la vie. J’aurais besoin de lui maintenant, lui qui arrivait à me redonner le sourire par sa simple présence. Ma vie qui a réussi à avoir un équilibre entre la joie et le malheur grâce à lui. Je suis destinée à ne vivre que dans le malheur, finalement ? Je suis maudite ?

Je me tourne et me retourne dans mon lit, déterminée à ne pas descendre, à ne pas revoir le regard vide, presque accusateur, de mon Pokémon que je n’ai pas pu sauver à temps. « Ce n’est pas ta faute. La vie continue. » C’était les mots de mon père à la mort de ma mère, percevant ma tristesse sous le masque de haine que je m’étais forgé. Il avait réussi à mettre au jour que c’était moi que je haïssais, et non pas ma mère comme je le prétendais. Finalement, il m’avait fallu plusieurs mois pour accepter ses paroles et réaliser qu‘il avait raison. J’ai envie d’entendre son nouveau conseil aujourd’hui, pour faire face au destin de Chocolat, mais je ne le verrai pas avant plusieurs heures. Qu’est-ce qu’il me dirait ? Un autre couplet de « La vie continue. » sans doute. Et encore une fois il aurait raison. Mais je ne peux simplement pas oublier mon Chocolat comme ça, passer à autre chose aussi facilement.

J’entends quelqu’un sonner à la porte. Sans doute Edwin. Je laisse s’écouler plusieurs sonneries. Finalement le silence. Il doit se dire que je ne suis pas là. Ou bien que j’ai encore besoin d’être seule. Je déteste être seule. Ed aussi m’a aidé à surmonter la mort de ma mère, mais j‘avais déjà des liens avec lui et je pouvais passer plus de temps avec mon Rattata qu’avec lui.

La mort de ma mère. On a mit plusieurs mois à s’en remettre. Plusieurs années même. Mais on s’en est relevés, c’est vrai, saufs. Est-ce que ce sera pareil ou bien est-ce que je vais mourir de tristesse cette fois ? Il parait que ça arrive. Ce serait peut être mieux, au moins plus rien ne pourra jamais me faire de mal. Je me retourne et mes yeux se posent sur un cadeau que j’avais reçu pour mon anniversaire, posé sur mon bureau, sous un tas de feuilles de papier. Je prends mon courage à deux mains et me lève, incapable de rester toute la journée allongée sur mon lit à ne rien faire. Ma main se pose sur la tablette posée sur la table. Du chocolat. Je m’offre un nouveau soupir en délivrant la nourriture de son emballage plastique. Je ne vais pas attendre qu’il périme. Et j’ai envie de chocolat sans trop savoir pourquoi. Je pose un carré sur ma langue et le sent commencer à fondre doucement, parfois interrompu quelques instants par chaque claquement de dents. C’est tellement bon, ma petite faiblesse.

Je m’offre un sourire pour la première fois depuis que j’ai appris la nouvelle. Mais je ne m’en sens pas honteuse comme j’aurais pu l’être quelques minutes plus tôt. Je m’assois sur la chaise, attaquant à nouveau le chocolat, mon hoquet m’offrant un peu plus de répit après chaque bouchées, avant de finalement s’éteindre.

Je me souviens maintenant. Chocolat. C’était aussi un nom pour exprimer la joie que j’avais eu en le recevant, et qui a vite symbolisé le réconfort qu’il m’offrait dans les moments difficile. Il n’aimerait pas me voir dans cet état. Déprimer de la sorte n’est pas lui faire honneur, et je veux lui rendre hommage, je veux sentir que son existence n‘a pas été vaine, qu‘il m‘a offert plus de plaisir que de tristesse.

Je me lève et me dirige vers le salon. Je me dois de lui offrir un enterrement digne de ce nom. Je me saisis de sa boîte et vais chez Edwin, me remémorant que, encore une fois, je ne suis pas seule comme j‘essaie de m‘en persuader. Lui non plus n’aimerait pas me voir comme ça, je dois prendre sur moi, positiver, « continuer ma vie ». Bien sûr ce sera difficile et ça demandera du temps avant que je puisse m’en remettre totalement, mais je dois au moins essayer de faire ça et de ne pas transformer le souvenir de Chocolat en un évènement tragique et malheureux. Chocolat m’a toujours évoqué la joie. Apaisée, je pose enfin mon regard sur le Rattata. Un sourire attristé recouvre mes lèvres.

Je vois enfin l’air bienheureux dessiné sur le visage de Chocolat.
L'explication demandée sur pourquoi j'ai pas mit de Nutella dans la fic :
Donc j'ai ici voulu retranscrire la vertu "anti-déprime" bien connue du chocolat, je sais pas si c'est utile d'expliciter d'avantage puisque c'est déjà fait dans le One-Shot lui-même. =)
Évidemment on ne comprend pas vraiment ce que le chocolat vient faire là dedans au début, s'agissant de dénouement et de conclusion à la fin, c'est parfaitement volontaire.
Yaami
Spoiler :
Délicieux chocolat

Depuis longtemps, le village Chocochoc attire de nombreuses personnes et Pokémon en tout genre ; ils peuvent ainsi goûter au merveilleux chocolat propre à cet endroit. Le secret de ce chocolat unique est bien gardé, transmis de génération en génération aux habitants. S’ils le pouvaient, ils ne se nourriraient que de cela, mais les lois de la nature les en empêchait. Cependant, là n’est pas le vif du sujet.
Car, un jour …

Tout fut dévasté.

- - - - -


Le soleil brillait fortement, l’heure était proche de midi. La Grand-Place, dominée par la fontaine de chocolat liquide, réunissait adulte, enfants, et Pokémon. Le vacarme qu’ils provoquaient en parlant les empêchait de se comprendre correctement. Tous ces visiteurs, Tony ne les aimait pas. Il s’agissait là d’un jeune garçon portant un short noir, et un Tee-shirt rouge.
Âgé d’une petite dizaine d’année, il faisait partie des quelques habitants dont les ancêtres possédaient en eux le secret et la recette. Ce petit blond, habitué à lancer des regards noirs aux auteurs du brouhaha journalier, venait de rentrer chez lui.

Alors qu’il montait à l’étage, sa mère, du nom de Martine, l’interpella.

« Tu n’as pas besoin d’être si haineux envers les visiteurs tu sais. C’est grâce à eux que nous pouvons vivre ici, notre commerce en dépend. »
« Je ne suis pas idiot ! Seulement, il est impossible d’avoir la paix avec tout ce bruit ! Je les respecterai quand ils nous laisserons vivre seuls ! »

Sa mère poussa un soupir et l’enfant retourna dans sa chambre, énervé. Cela faisait bientôt trois ans que le chocolat d’ici connaissait un tel succès, depuis, les visiteurs venaient nombreux et passaient souvent un long séjour. Un nouvel hôtel avait été inauguré ; cependant il devait être tellement énorme que cela gênerait les habitants. Ceux-ci étant habitués aux petites chaumières en bois, un bâtiment moderne les dépayserait. Il fut donc érigé à un endroit assez éloigné pour qu’il soit hors de vue, tout en comptant une demi-heure de trajet.

Plusieurs bus venaient, au matin et au soir, recueillir les nombreux passagers pour les emmener, d’abord au village puis à l’hôtel. Tony attendait toujours ce moment pour sortir et ne plus rester dans sa chambre. Profiter des derniers rayons du soleil pour jouer avec les quelques enfants, qui vivaient dans la dizaine de maisons présentes ici, formait un pur bonheur pour lui.
Les jeunes garçons et filles de son village pensaient comme lui ; les étrangers n’avaient rien à faire ici, ils ne faisaient que les déranger. Leur visite n’avait pour objectif que de goûter au chocolat, cependant, moult attractions enfermaient le village pour les divertir. Celles-ci, installées proche de l’hôtel, pour la même raison que celle qu’est le dépaysement.

Ainsi donc, les visiteurs permettaient aux villageois et aux commerçants passants de gagner d’énormes sommes d’argent. A cause de cela, le brouhaha pénible qui empêchaient les petits de s’amuser le jour durait encore et toujours. Mais surtout, les dresseurs s’y rencontraient en masse et les combats faisaient souvent rage par ici …

En parlant de Pokémon, chaque enfant en possédait un. Tony, lui, attrapa un Sabelette dès ses six ans. Contrairement aux dresseurs, ils s’amusaient avec au lieu de les blesser en combattant. Ce jour là, ils étaient trois ; Tony, un garçon du nom de Joe, possédant un Racaillou, et Elza, une fille accompagnée de son Marill.

S’amusant à de nombreux jeux, leur préféré restait le Quizz. Reposant sur les connaissances des Pokémon, ils aimaient beaucoup y participer. Cette fois-ci, c’était Elza qui portait la tâche du poseur de questions.

« De quel type est Marill ? »
« De type Normal ! » cria soudainement Joe.
« Faux ! »

Elle expliqua son petit « piège », montrant qu’Azurill est de type Normal, mais Marill est de tout même de type Eau. Puis elle passa à la deuxième question, il y en avait cinq par parties.

« Pour un Pokémon, qu’est-ce que fait le chocolat de notre ville ? »
« Il le soigne et le rassasie ! » répondit Tony.
« Bonne réponse ! »

Et elle enchaina.

« A quoi sont fai ... »

Elle fut interrompue par un hurlement proche, qui les apeura et les fit s’enfuir dans leurs maisons respectives. Tremblants, leurs parents et les autres adultes sortirent pour voir ce qui se passait.
Un nouveau cri se fit entendre et une créature sauvage apparut. Sa terrible apparence laissait comprendre aux humains qu’il s’agissait d’un Drakkarmin. Son écailles bleutées et rougeâtre, ainsi que son corps parsemé de pics n’en laissait pas le doute.
Il terrorisa les plus petits et effraya les plus âgés. Le père de Tony fit appel à un Donphan, de peur que la créature ne saccage la ville. Un autre sortit un Cizayox, hurlant à haute voix qu’il ne fallait pas se laisser faire. Puis, tous s’y mirent et de nombreux Pokémon apparurent dans un rayon rouge écarlate. De Coxyclaque à Chartor, en passant par Pyroli, tous les adultes se mirent à coopérer ensemble, pour ne pas perdre leur lieu de vie. Tous possédaient des Pokémon expérimentés au combat.

Avant qu’ils ne puissent attaquer, le dragon, qui sûrement cherchait de la nourriture, détruisit le mur d’une maison. Les propriétaires furent horrifiés, et cherchèrent à se venger. Mais la bête n’allait pas se laisser faire, sa colère amplifiait sa puissance et le rendait aveugle. Le manque de nourriture l’empêchait d’agir sans être violent, désormais.
Il chercha à manger un Pokémon l’ayant attaqué ; il s’agissait là d’un pauvre Smogo.

« Donphan, attaque Roulade ! » ordonna le père de Tony.

Le Drakkarmin lâcha sa proie et balaya son ennemi férocement. Il était terriblement fort, et tous s’y mirent pour l’attaquer avec les Pokémon. Le combat s’éternisait mais cependant, le dragon fatiguait. Sa puissance ne pouvait pas être infinie, et la preuve se présentait là.
Dans un dernier espoir, le Donphan heurta la bête, qui riposta d’un terrible Dracogriffe. Plusieurs se trouvaient au tapis déjà.

Soudain, les trois enfants intervinrent ; Tony s’avança tranquillement vers le dragon. En ramassant au passage, le chocolat liquide de la fontaine fracassée, il le donna au dragon. Reniflant l’odeur exquise que dégageait le met, sa colère s’estompa quelques secondes. Il accepta alors et le but.
Son visage s’illumina soudainement et il en redemanda. Le jeune garçon lança alors aux adultes :

« Tout ne se résolve pas par la violence ! »

Ils ne purent qu’être d’accord et s’excusèrent auprès de Drakkarmin. Ils venaient de se rendre compte que la peur les avait empêchés de venir en aide à ce Pokémon affamé.
Une fois le dragon repartit, Tony put s’estimer heureux d’avoir arrêté le combat, pour qu’il n’y ait pas plus de blessé. Le Drakkarmin les avait remerciés avant de partir, puis le père soupira :

« Bon … Maintenant, il va falloir réparer tous ces dégâts … On va avoir du boulot demain ! »

Mais ils n’en tinrent pas compte, et s’amusèrent la nuit afin d’oublier cet évènement déplaisant. Personne n’oubliera ce jour dans le village, et ce fut une belle histoire que Tony gardait en réserve, pour que ses descendants le sachent toujours :

Humains ou Pokémon, peu importe ! Tout le monde peut aimer le chocolat !
Artémis R
Spoiler :
L'arbre aux hocs
Scritch, scratch

On monte sur mon tronc rocailleux

Scrotch, scrutch

On croque mes fruits délicieux

Je suis l'arbre aux hocs
Imposante masse de verdure
Depuis le temps que ça dure
Mais n'ayez crainte, je n'en ai cure

Mais maintenant, mes paroles vous allez boire,
Car je vais vous raconter ma longue, longue histoire...



L'enfant marchait dans la forêt, il faisait nuit noire.
L'enfant marchait dans la forêt, en proie au désespoir.

Mais que faisait-il là ? Se demanda la bête verte.
Mais que faisait-il là, en baissant la tête ?

La bête verte, prise de compassion, sortit de son trou donner son nom.

« Jungko, c'est mon nom » dit-il à l'enfant.
Et ce dernier, tout content, lui répondit en souriant :

« Bonjour Jungko. Enchanté »
Et du visage de Jungko d'être illuminé.

Mais l'enfant demeurait triste et angoissé, ternissant la joie du Jungko.
Mais l'enfant demeurait triste et angoissé, rendant triste le Jungko.

Cependant celui-ci avait un secret bien gardé pour rendre le monde heureux.
Il fit un clin d’œil au petit et alla chercher dans son dos quelque chose de mystérieux.

Il en ressortit un objet jaune, et dit à l'enfant : « Mange cette Hoc ».
Ce dernier, intrigué, pris l'objet, et le contempla.

Puis, ne résistant pas à l'envie, y mordit avec délectation. Le Jungko, lui, ria de cette action.

Les saveurs éclatèrent au palais du garçon : le goût sucré, l'onctuosité, l'intensité...
Pas de doute, cette saveur, chocolat était son nom. Les yeux du petit pétillent comme jamais.

Le Jungko en fut ravi :
En effet, il lui avait donné l'une des baies de son dos qui pouvaient rendre le sourire
À quiconque la goûtait, car le goût du chocolat repousse le désespoir.

Mais un appel retentit au loin. Les parents de l'enfant étaient là.
L'enfant, reconaissant, sourit au Jungko, puis s'en alla.

En partant, il laissa par terre la baie à moitié entamée.
Et c'est ce reste là qui donna l'arbre que je suis, après tant d'année.

Je suis donc né du bonheur, et c'est ce fruit là qui pend au bout de mes branches.
Je suis donc né du bonheur, et c'est ce que je dois répandre avec mes branches.

Car je suis l'arbre aux hocs.
OmbreChantante
Spoiler :
Chocolat : le chocolat présent dans ce One-Shot est impropre à la consommation, un peu comme la pâte à pizza de show. Ce n'est donc pas du gâchis. Et je rappelle qu'il n'est pas correct de jouer avec la nourriture.
Cela ne s'applique pas au dernier chocolat, évidemment. Et je pense d'ailleurs que Lenny se fera une joie de le déguster au plus vite.
PS : Je tiens à préciser que certaines de mes touches accents ne fonctionnent plus. Il se peut donc qu'il en manque à certains mots. Je m'excuse donc d'avance.


Le soleil venait de disparaitre derrière l'horizon lointain que pouvait offrir la vue. Le jeune coordinateur sentait que ce concours si particulier n'allait pas tarder à commencer. Entremêlant nerveusement ses doigts, il patientait son tour, solitaire. Si au moins il pouvait connaitre à l'avance la matière qu'il devrait tirer au sort... Levant le regard vers l’écran, il observait une concurrente avertie demander à ses pokemons de tailler un tronc d'arbre. Les faux de l'Insecateur et du Cisayox volaient à une telle vitesse ! Il n'en croyait pas ses yeux, pensant en son for intérieur qu'il ne pourrait rivaliser avec tant d’ingéniosité. La prestation de la jeune femme se clôtura avec une ovation du public. Prenant une profonde inspiration, il se leva et ouvrit deux pokeballs d’où jaillirent un Polarhume et un Galifeu. Qu'importe le matériau qu'il devrait façonner, son choix était fait depuis longtemps.


- Veuillez piocher votre matière, je vous pris.

Le cœur battant, il plongea sa main dans la petite sacoche et donna le morceau de papier a l'huissier sans même prendre la peine de le lire. Quitte à tout rater, il pensait qu'il valait mieux aller jusqu'au bout. Les des venaient désormais d'être jetés. Le vieil homme jeta un drôle de coup d’œil au garçon mais s'en retourna sans broncher vers les sous-sol. S'adossant et se laissant glisser contre le mur, il invita ses pokemons à le rejoindre à ses côtes. Il sentait qu'il ne pouvait pas les abandonner au dernier moment par lâcheté, ils avaient tous travaille trop dur pour cette soirée-là. Les enlaçant une dernière fois avant d'entrer en scène, un feu nouveau se propagea en lui. L'abandon lui était interdit, les regards ardents émanant de Polarhume et Galifeu le lui faisait comprendre. L'avant dernière concurrente s'engouffra dans les coulisses, les vêtements trempes. Cette vision lui donna un regain de courage supplémentaire : il se pourrait qu'il ne finisse pas dernier, finalement. D'un pas sur, il se dirigea en bonne compagnie vers les rideaux du public.


- Et maintenant, voici notre dernier concurrent ! Je vous demande d'applaudir Lany !

Des coulisses se créa comme par magie une piste de glace qui faisait le tour de la zone dédiée aux démonstrations. Et jaillissant dans un mélange de feu et de glace, le coordinateur filait comme le vent. Un pokemon sur chacune de ses et épaules et les bras levés vers le ciel, il patinait avec brio et légèreté, laissant un temps de silence admiratif dans le public. Arrive face au jury, il envoya Galifeu dans les airs avant de commencer à tourner sur lui-même. Polarhume déclencha à ce moment un laser glace qui prit la forme d'une spirale. Le type feu vint s'installer en son sommet et déclencha son attaque griffe, réduisant dans un tourbillon l’élément translucide à l’état de poudre. Cessant de tournoyer, Lany invita le petit ourson à toucher terre en même temps que son acolyte. Sous un rideau de poussière de diamant, le trio salua le l’assemblée. Ils venaient de réussir leur entrée sous un tonnerre d'applaudissement. Mais le plus dur restait à venir.


- Wahou, c'est une introduction qui laisse présager au meilleur, dis donc ! Place au plat de résistance, ou plutôt devrais-je dire au dessert ! Car voici la matière que notre jeune concurrent à tire au sort : le chocolat !

L'adolescent eut un sursaut. Il ne s’était pas attendu à tirer une matière aussi rare et difficile à travailler que le chocolat ! Et pourtant, il devrait faire avec. Avec une lueur d’inquiétude, il jeta un coup d’œil à ses amis. Loin de sembler stresses ou inquiets, ils rayonnaient de leur précédente victoire, n'attendant que la prochaine bataille pour s'illustrer de plus belle. Il se rassura sur cette pensée tandis que, sortant du sol, un bloc de bonne taille faisait son apparition sur scène.


- Polarhume, sur mon épaule. Galifeu, en avant.

Ainsi débuta l'intervention sur cette matière si atypique. Le combattant s’élança vers le cube pendant que le coordinateur reprenait la route verglacée. Au moment ou le poulet pris son élan pour survoler la structure, Lany signala à l'ourson de lancer deux laser glace simultanément. La trajectoire de la patinoire encerclant le cylindre, il créa une double hélice autour capable d'accueillir Galifeu qui, au même moment, survolait la pièce. Sans qu'aucune directive ne lui soit donne, il cracha un danse flamme en direction de la face supérieure. Le chocolat commençait à fondre, créant un creux dans le bloc.

Tout se déroulait bien pour le moment, ce qui arracha un sourire au coordinateur. Levant sa main droite, les doigts écartés, il envoya Polarhume sur l'un des toboggans tandis que son alter-ego atterrissait sur l'autre rive. Tous deux sortirent des griffes acérées avec lesquelles ils coupèrent en vague des copeaux que l'humain récupéra sur le sol verglace. Il demanda à Galifeu qui venait de terminer sa glissade de le rejoindre sur le chemin et lança un bref regard au pokemon glace. Son ascension prenant fin, il lui fit un signe de creux accompagne d'un gonflement de joues. Le petit ours hocha de sa tête et, d'un laser glace, fit apparaitre une assise de glace dans laquelle il se glissa. Il plongea ainsi dans la marre précédemment créée, le chocolat fondu jaillissant à flot. Avant que celui-ci ne soit attire par la gravite, il souffla un vent glace, cristallisant le tsunami qu'il venait de provoquer. Il savait qu'il devait rester jusqu'au signal.

Lany fit une volte-face sur la glace, se mettant face au type combat. Il pointa son poing en sa direction, ce qui fit changer de voie le pokemon qui se rapprocha du cylindre précédemment travaille. Il se faufila sous les hélices, se rapprochant au plus près de la sculpture et déclencha son poing de feu. Dans son sillage, le nectar brun fondait, si bien que le jeune garçon lui même pensait avoir à faire à un verre de chocolat renverse. Mais ce n’était pas le moment d'avoir cette image en tête. Il siffla brièvement, signalant à Galifeu de se retirer. De sa main aux doigts écartés, il lui demanda d'utiliser l'attaque griffe pour détruire les escaliers de glace, ce qui eut pour effet secondaire de refroidir et cristalliser la fondue étalée au sol. Le jeune homme se mit de travers afin de s’arrêter. Et, comme pour marquer le coup, il dit avec puissance :


- Final !

Jaillissant du haut de la coupelle nouvellement formée, le Polarhume lança une attaque retour : une multitude de cœurs matérialisés se dispersèrent dans le public. Sa chute fut amortie par une autre attaque retour qui, cette fois, venait de la base du vase. Le petit ourson atterrit en douceur dans les bras de son ami, qui le déposa aux cotes de Galifeu. Et tous les trois saluèrent en symbiose parfaite.


- Et voici le grand gagnant de notre concours ! Ou plutôt devrais-je dire notre grande gagnante ! Voici votre ruban Ylda, toutes mes félicitations !

Lany savait qu'il 'avait rien à regretter. Il avait réussi à se hisser jusqu'aux demi-finales, ce qu'il considérait comme quelque chose de merveilleux après tous ses entrainements. De plus, il savait que les combats n’étaient pas son fort, ni celui de son duo d'ailleurs. Il préférait de loin la partie chorégraphie. D'ailleurs, tous les concurrents sans exception avaient été ébahis par sa prestation, de même pour Ylda, la coordinatrice à l'Insecateur et au Cisayox qui lui avait offert à son retour dans les loges...

Une médaille en chocolat !
Narshe
Spoiler :
Note : Mon texte peut paraître assez éloigné du thème, hormis le fait que le mot apparaisse ici et là. Et pourtant, la première chose que m'a évoqué le chocolat, c'est la Saint-Valentin. Et, intrinsèquement, l'amour. D'où ce texte. C'est mon interprétation du thème et j'espère qu'elle ne te paraîtra pas trop éloignée.

Merci de prendre le temps de me lire ! ;)
Rédemption


− Tu devrais revenir sur ta décision, Dias. Cette opération n’est pas sans risque. Tu le sais mieux que quiconque !

Le dénommé Dias ne semblait pas écouter. Mal coiffé, il avait la mine des mauvais jours. Assis sur un tonneau, il caressait tranquillement son bouc tout en suivant du regard le Spectrum qui louvoyait dans la tente. La femme qui venait de lui adresser la parole tapa sur la table pour attirer l’attention de son auditeur.

− Si je t’ennuie, dis-le-moi ! cria-t-elle, furieuse. Tu sembles oublier que si quelque chose devait mal se passer, il y aura également des conséquences pour moi !
− Je t’écoutais, Anaïs, mais nous en avons déjà parlé des centaines de fois, rétorqua Dias avec nonchalance. Ma décision est prise, je sais ce que je fais. Alors ne perdons pas plus de temps et préparons ce voyage antérieur.

Le voyage antérieur. Un procédé qu’il avait inventé en collaboration avec Anaïs. Tout était parti de recherches sur l’attaque Dévorêve. Après plusieurs années d’études, ils avaient réussi à en comprendre le fonctionnement et à en inverser le mécanisme. Ainsi, et depuis lors, ils étaient capables de façonner des rêves de toutes pièces et de les faire vivre à n’importe quel individu. A l’heure d’aujourd’hui, cette technique est essentiellement utilisée pour faire revivre à un homme des souvenirs très précis de son passé. C’est ça que l’on appelle le voyage antérieur.

Dias se leva et s’approcha du lit de fortune qui trônait dans un coin de la tente. Son visage était grave. Il s’allongea et fixa le plafond de toile d’un regard vide. Il avait attendu ce moment depuis si longtemps. Dans sa main, il serrait un petit papier d’emballage froissé. Un Papillusion doré était représenté dessus, accompagné des mots « Doublon Noir », le nom d’une célèbre marque de chocolat. Dias soupira. Depuis ce terrible jour, il avait conservé ce papier auprès de lui.

Tandis que Dias s’installait, Anaïs avait déplacé un tabouret à côté du lit et s’était assise à côté de son ami alité. Elle savait qu’elle ne pourrait pas le convaincre de revenir en arrière. Mais pourtant…

− Tu sais, Dias, dit-elle en lui posant une main sur l’épaule. Pénélope est morte et aucun voyage antérieur ne pourra jamais te la ramener. Tu risques même de te réveiller avec un remord bien plus grand que celui qui t’habite aujourd’hui.

Dias regarda Anaïs un instant dans les yeux avant de détourner à nouveau son regard vers le toit.

− Je le sais bien. Mais ce voyage est devenu une véritable obsession. Il me corrompt, il m’empoisonne. Je suis incapable de penser à autre chose. Si je ne l’effectue pas, je finirais par devenir fou.

Anaïs baissa les yeux. Elle aurait tant aimé le convaincre. Durant tout un mois, elle avait tenté de le dissuader. En vain, malheureusement. Aujourd’hui, la meilleure chose qu’elle pouvait faire pour lui, c’était l’assister dans sa démarche. D’une voix autoritaire, elle demanda à son Spectrum de la rejoindre.

− Je sais que tu comptes utiliser le voyage antérieur non pas pour revivre une séquence de ton passé, mais bel et bien pour modifier ce passé afin de vivre une réalité alternative, annonça Anaïs. Dans ce cas-là, tu n’es pas sans savoir que les règles ne seront pas les mêmes que celles d’un voyage antérieur ordinaire.
− Oui, je sais ce que tu vas me dire. Pour me réveiller, je devrais faire en sorte que la fin de mon rêve artificiel coïncide avec la fin de mon véritable passé. Sans quoi, je tomberai dans un profond coma, récita-t-il.

Anaïs hocha la tête. Elle attrapa une pile de documents et les présenta à Dias.

− Durant ton voyage, je te ferai la narration de ce qui s’est vraiment passé, lui dit-elle. Ca te permettra de savoir où tu te situes dans ton rêve et, surtout, de savoir quand est-ce qu’il se termine.

La jeune femme pouvait ressentir l’impatience de son ami, mais il était primordial qu’elle lui répète toute la procédure à suivre. Elle prit cette fois un objet enveloppé dans un linge et le posa sur le lit. Dias l’attrapa délicatement et défit l’emballage de tissu. Il y avait une dague à l’intérieur. Les traits du chercheur se crispèrent.

− Si tu la tiens, elle t’accompagnera dans ton rêve. Cela te permettra de-…
− Je le sais !

Il l’avait coupé sèchement. Anaïs s’y attendait et ne s’en contraria pas. Elle se leva et s’approcha du Spectrum. Elle lui murmura quelques ordres et retourna s’asseoir. Le Pokémon Spectre tira la langue malicieusement puis vint se placer au-dessus de Dias.

− Puisque tout est prêt, nous allons commencer. A tout à l’heure, Dias.

Au signal de la jeune femme, le Spectrum plongea le chercheur dans un profond sommeil. La seconde d’après, les yeux du Pokémon se teintèrent une inquiétante lueur bleue. Preuve que le voyage antérieur avait débuté. Anaïs soupira. Elle attrapa les feuilles posées à côté d’elle et commença à lire à haute voix.

Autour de Dias, le paysage était flou, difforme et entouré d’une brume aux tons pastel. Il était impossible de reconnaître le moindre détail. Petit à petit, les choses se précisèrent. Le ciel d’abord. Puis des gradins de fortune. Dias se trouvait au milieu d’un champ, encerclé par des dizaines de supporters frénétiques. Il tenait dans sa main une Pokéball. Et en face de lui, se dressaient un Golemastoc et son dresseur. Un duel ? Le chercheur se plaqua une main contre le front. Il avait du mal à réfléchir. La transition vers le voyage antérieur était bien plus déstabilisante qu’il le pensait. Comme pour répondre à sa détresse, la petite voix d’Anaïs résonna dans la tête de Dias.

« C’était il y a onze ans, sur la route 34. Tu sais, celle située au sud de Doublonville. Un tournoi de rue s’était organisé sur le pouce, au cours de la journée. Tu t’étais inscrit avec la certitude de gagner. Les choses s’étaient bien agencées. Ton Airmure et toi aviez atteint la finale sans trop d’effort. Le dernier match allait commencer. Tu étais si confiant, si arrogant que tu t’étais même permis de te moquer de ton adversaire et de son Golemastoc avant le début du combat. »

La narration d’Anaïs permit à Dias de reprendre ses esprits. Ca y est, il se rappelait précisément ce qui allait se passer. Et s’il souhaitait altérer son passé, il fallait qu’il réagisse tout de suite. Il rangea sa Pokéball. Le public fut le premier surprit par ce geste. Dias se dépêcha de se justifier.

− J’abandonne, déclara-t-il. Je renonce au match, Joan a gagné.

Comme pour protester à cette annonce, un brouhaha s’éleva dans l’assemblée. Le dénommé Joan s’avança pour se mettre à côté de son Golemastoc.

− Attends, tu veux dire qu’après nous avoir copieusement insultés, mon Pokémon et moi, tu te retires sans combat ?

Dias hocha la tête. Joan eut un rire nerveux.

− Tu veux dire que, tout d’un coup, tu as eu peur de perdre ? Tu veux t’épargner cette humiliation après ton incroyable numéro de vantardise ?

Le chercheur tiqua à la provocation. Il aurait tant aimé le remettre à sa place. Mais il n’avait pas le temps. Il ne devait surtout pas répéter les mêmes erreurs. Il reprit son sang-froid et se contenta de quitter l’arène avec le désir de n’adresser ni mot ni un regard à quiconque. Les huées et les rires moqueurs du public rendirent son départ plus pénible encore. Il savait que tout cela n’était qu’un rêve. Mais il sentait son ego se tordre, hurler de douleur. Ca lui paraissait si vrai.

− Et n’oublie pas prendre le lot du perdant au passage ! Tu l’as bien mérité, lança Joan dans un gloussement.

Dias se figea momentanément à l’entente de ces mots. Le lot du perdant. Le chercheur se hâta d’oublier tout ça. Bientôt, ce mauvais moment sera derrière lui. Il pressa le pas et retourna à Doublonville.

« Le match avait débuté. Ton Airmure s’était envolé en répandant un tapis de picots pointus au sol. Ton mouvement d’ouverture fétiche face au Pokémon terrien. Mais ton adversaire connaissait ta stratégie. Joan avait ordonné à son Golemastoc de ne pas bouger et de t’attaquer à distance. Des Laser Glace avaient jailli des mains du Pokémon Spectre en direction de ton Airmure. Mais ton Pokémon était agile. Il les avait évité et avait riposté avec une dangereuse Lame d’Air. Le Golemastoc avait encaissé le coup de plein fouet. Mieux : il avait même perdu l’équilibre et s’était écroulé sur les picots. La victoire te tendait les bras. »

Ce jour était loin d’être anodin. Car c’était celui de la Saint-Valentin. Arrivé en ville, Dias fit une halte au marché. Un maraîcher l’arrêta et lui proposa d’acheter une boîte de chocolats. Le chercheur tiqua. Il écarta rapidement ses pensées et refusa poliment. Il acheta à la place un bouquet d’Orans rouges en fleurs. Sans plus tarder, il se hâta de rejoindre le Parc Naturel, situé au nord de Doublonville.

« Le match s’était étendu, mais tu étais maintenant prêt à porter le coup de grâce. Sur tes ordres, ton Airmure avait pris de l’altitude. Quelques secondes plus tard, il s’était abattu cruellement sur sa proie. Un sourire s’était dessiné sur le visage de Joan. Entendre son prochain ordre t’avait fait l’effet d’un coup de poignard. « Poing de Feu ». Le Golemastoc s’était retourné brutalement. C’était trop tard pour Airmure. La main enflammée du Pokémon s’était violemment écrasée contre le thorax de ton champion. L’élan avait rendu le choc plus violent encore. Airmure s’était écrasé lourdement au sol. Tu avais perdu. »

La nuit se profilait lorsque Dias arriva enfin aux abords de la fontaine du Parc Naturel. Il prit son inspiration et s’approcha. Une jeune femme était assise sur un banc. Elle remarqua la présence du chercheur et se leva pour aller à sa rencontre. Elle était furieuse.

− Tu avais promis que nous passerions la journée ensemble, Dias ! Lorsque j’ai entendu qu’un tournoi de rue s’organisait, j’ai espéré que tu n’y participerais pas. Mais tu es trop égoïste. Tu te moques de ce que je peux ressentir. Tu te moques de savoir que je t’attends ici depuis des heures !

Dias se mordit les lèvres. Il tendit son bouquet à la jeune femme. Elle refusa son cadeau.

− Je m’excuse, Pénélope, marmonna-t-il. C’était peut-être un peu tard, mais j’ai déclaré forfait pour te rejoindre. J’ai renoncé à ma finale. Les moqueries du public et de Joan sont ma punition pour mon égoïsme.
− Tu serais parti alors que tu étais en finale contre Joan ? Je ne te crois pas, Dias, répliqua Pénélope, la voix toujours enveloppée d’une fureur palpable.
− Demain, tu entendras les gens en parler et tu sauras que je n’ai pas menti. Alors, s’il te plaît, pardonne-moi.

Pénélope ne répondit pas. Dias baissa les yeux. Il était profondément amoureux de cette fille. Il s’en rendait compte maintenant. Mais il était trop tard pour le réaliser. Un choc l’extirpa de ses réflexions. Pénélope s’était blottie dans ses bras. Elle pleurait. Dias la serra contre lui et lui caressa les cheveux. Il n’avait jamais ressenti pareil sentiment. Il ferma les yeux. Ce moment, il désirait en profiter aussi longtemps qu’il le pouvait.

« Tu n’avais jamais eu aussi honte de ta vie. Ton égo avait volé en éclats. La haine se lisait sur ton visage. Et ce lot de consolation que l’on t’avait offert était la preuve de ta défaite. Une boîte de chocolat « Doublon Noir ». Tu ne l’avais pas jeté. Tu étais trop occupé à ruminer ton humiliation. La nuit était tombée. Tu avais décidé de rejoindre le Parc Naturel. Pénélope devait t’y attendre en fin de matinée. Tu étais certain qu’elle ne t’y attendait plus. Mais comme poussé par une force invisible, tu t’y étais quand même rendu. »

Dias et Pénélope s’étaient assis sur l’herbe. C’était l’été et les nuits étaient douces. Main dans la main, ils contemplaient le ciel. Les étoiles semblaient tellement plus nombreuses ce soir-là. Dias savourait le moment, mais il savait que tout cela n’était qu’éphémère. Il passa doucement derrière Pénélope et l’enlaça. L’initiative du chercheur surprit la jeune femme.

− Qu’est-ce qui t’arrive aujourd’hui ? Tu parais si différent, nota-t-elle.

Dias ne répondit pas. Le rêve touchait à sa fin. Il le savait. Dans sa tête, la voix d’Anaïs résonnait toujours. Il savait quels seraient ses prochains mots. Il ne voulait pas les entendre. Mais il n’avait pas le choix.

« Pénélope t’attendait. Elle était furieuse et s’en était violemment pris à toi.

− Tu avais promis que nous passerions la journée ensemble, Dias ! Lorsque j’ai entendu qu’un tournoi de rue s’organisait, j’ai espéré que tu n’y participerais pas. Mais tu es trop égoïste. Tu te moques de ce que je peux ressentir. Tu te moques de savoir que je t’attends ici depuis des heures !
Sans un mot, tu lui avais tendu ta boîte de chocolats. Elle l’avait prise. Puis, d’un coup, elle te l’avait lancé à la figure.

− Tu crois que je ne sais pas comment fonctionne un tournoi de rue ? avait-elle hurlé. Tu comptais vraiment m’offrir ça pour te faire pardonner ? Tu es un égoïste, Dias. Et, en plus de ça, tu es un perdant ! Cette boîte de chocolats le prouve ! Tu croyais vraiment que j’allais accepter ça ? Le symbole de ta défaite ? Tu me croyais si naïve ?!

C’était la pique de trop. Ton sang n’avait fait qu’un tour. Tu étais parti en la poussant violemment au passage. Dans ta colère, tu avais oublié qu’il y avait des escaliers à côté d’elle. Elle était mal retombée. Lorsque tu t’es rendue compte, il était déjà trop tard. La vie l’avait déjà quittée. »


La voix d’Anaïs se tut. Une larme roula sur la joue du chercheur. C’était un accident. Il ne voulait pas lui faire du mal. Il se calma. Ce voyage antérieur lui avait permis de vivre l’espace de quelques minutes ce qu’il n’avait pas pu vivre. Et tout ça, à cause de sa bêtise. Mais il fallait se réveiller maintenant. Et pour ça, il fallait que son rêve rejoigne la réalité. Il desserra l’étreinte exercée par sa main droite et la glissa doucement dans une de ses poches intérieures. C’est là où il avait rangé la dague qu’il avait emmenée avec lui. Il inspira profondément.

− Me réveiller, hein ? chuchota-t-il à lui-même.

Il ferma les yeux. Deux secondes passèrent. Seuls les plus attentifs purent entendre le bruit d’un objet retomber sourdement sur l’herbe.

♣♦♣
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par ♣♦♣ » sam. 28 janv. 2012, 11:43

Ma petite préférence va à Srith' même si tous on fait du bon travail !

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dragibus
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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » sam. 28 janv. 2012, 12:01

On n'influence pas le jury, c'est déjà suffisamment dur comme ça :o

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Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Pokéclément » sam. 28 janv. 2012, 12:13

J'voudrais quand même saluer le jury qui a le mérite de tout lire, retenir les points positif/négatif de chaque fic et faire des comparaisons pour donner une note. C'est pas un travail de bouffon ça ! Vous en avez du courage !

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