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Entre infini et au-delà de Cyrlight



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Informations

» Auteur : Cyrlight - Voir le profil
» Créé le 28/03/2014 à 11:33
» Dernière mise à jour le 28/03/2014 à 11:34

» Mots-clés :   Action   Drame   Fantastique   Mythologie   Suspense

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Chapitre 219 : Je sais ce que je dois faire
Je sais ce que je dois faire - Alice au Pays des Merveilles


Cassy obtint sans difficulté le poste de serveuse, à défaut d'autres candidats. Après trois jours de service au cours desquels elle n'avait rien remarqué de suspect parmi les clients, elle rejoignit Marion avec laquelle elle devait se rendre à la patinoire. Elles ne s'attendaient pas à trouver le glyphe glace là-bas puisqu'elles le comptaient déjà dans leur rang, mais au moins cela leur permettrait de s'exercer un peu, car elles manquaient cruellement d'entraînement depuis qu'elles se trouvaient à Voilaroc.

La dresseuse songeait qu'il s'agissait du meilleur moyen d'accroître son équilibre, ainsi que le lui avait conseillé Vanadís. La Ranger, elle, était simplement sportive dans l'âme et ne supportait pas de rester si longtemps sans dépenser son énergie.

Elles se retrouvèrent donc devant le grand bâtiment blanc, à l'intérieur duquel on leur fournit l'équipement nécessaire. Elles purent laisser leur manteau dans un vestiaire, où elles enfilèrent leurs patins. Elles n'enlevèrent cependant les protections des lames au dernier moment afin de pouvoir marcher avec jusqu'à l'étendue gelée.

Elles commencèrent par faire quelques exercices d'assouplissement. Marion, plus chevronnée sur ce plan, lui donna maints conseils. Les pokémon étant interdits dans ce lieu, sauf pour les spectacles, elles travaillèrent seules et se concentrèrent uniquement sur leurs muscles.

Alors que Cassy exécutait une volte dans les airs, elle fit une mauvaise réception et glissa sur plusieurs mètres. Heureusement pour elle, ses chevilles ne souffraient d'aucune entorse mais elle peina à se remettre debout. Sa consoeur vint l'aider, cependant comme toutes deux n'étaient guère à l'aise sur les patins, ce fut laborieux.

- Cela va faire plus d'une heure que nous sommes ici, je pense que nous ferions mieux de rentrer à l'hôtel.
- Ce n'est pas en renonçant que nous parviendrons à vaincre les Gijinkas, murmura la jeune femme en baissant la voix.
- Nous avons une mission à accomplir ici. Plus vite elle sera terminée, plus vite nous retournerons à l'Elite des Quatre pour que la Walkyrie nous dispense son enseignement. Si tu te blesses, nous perdrons un temps considérable. N'est-ce pas elle qui t'a expliqué que nous ne devrions jamais repousser les limites de notre corps ?
- Vous avez raison. Retournons au vestiaire.

A contrecoeur, la dresseuse s'appuya contre la balustrade qui entourait la patinoire et suivit Marion en se laissant glisser dans son sillage. Sa chute venait de lui donner sérieusement mal au dos, cependant elle ne s'en plaignit pas. Elle avait appris à être plus dure au mal que cela.

Assise sur un banc dans la pièce réservée aux femmes, elles ôtaient leurs patins en silence lorsque la porteuse du glyphe vol pesta contre les siens. Apparemment, l'un deux était coincé et elle ne parvenait pas à en dégager son pied. Elle tira dessus mais il résista. Ce fut sa paume qui alla heurter la lame de plein fouet en laissant une longue estafilade ensanglantée sur sa peau.

- Aïe ! Espèce de saleté !
- Attendez, calmez-vous. Faites-moi voir cela.

Elle tendit sa blessure à Cassy qui l'examina. Ce n'était qu'une plaie superficielle, à peine plus profonde qu'une blessure de Chaffreux. Elle lui donna un mouchoir afin d'éponger le sang, puis l'aida à retirer sa chaussure acérée. Elle dut s'y mettre à deux mains avant que celle-ci ne se décide enfin à lâcher le bas de sa jambe.

- Je te remercie. Je ne m'en serais pas sortie seule.
- Imaginez un peu, si un patin nous résiste, le sort qui nous attend par la suite.

Pour toute réponse, la Ranger se contenta de hausser les épaules. Elles réglèrent la location du matériel à l'accueil pour la durée qu'elles l'avaient conservé, puis quittèrent les lieux. Au dehors, il y avait moins de glace, certes, mais il faisait encore plus froid. Emmitouflées dans leur manteau, elles se hâtèrent de regagner l'hôtel.

Marion suivit Cassy jusqu'à sa chambre, où elle la fit s'asseoir sur son lit. Afin d'aider sa coupure à cicatriser rapidement, elle voulait appliquer sur sa chair l'un des cataplasmes communiqué par Léa. Enfermée dans sa salle de bain individuelle, elle ouvrit la cassette métallique qu'elle n'avait pas touché depuis son arrivée à Voilaroc.

Elle observa un instant la mystérieuse fiole dont le contenu restait encore inconnu, puis en détourna son regard pour lire la recette adéquate. Heureusement pour elle, il n'était pas particulièrement difficile à réaliser. Comme elle avait pensé à faire l'acquisition de plantes diverses la dernière fois qu'elle était passée devant une boutique d'apothicaire, elle possédait tout ce dont elle allait avoir besoin.

Dans un récipient en plastique, elle fit une pâte épaisse, peut-être un peu plus rugueuse que le résultat qu'elle aurait dû obtenir mais, incapable de faire mieux, elle l'étala sur la blessure de sa consoeur. Celle-ci frissonna au contact glacé de la bouillie verdâtre.

- Je suis désolée, mais le froid permet d'éviter les miasmes. Je vous conseille de le garder jusqu'à ce soir. Je n'ai pas le talent de Léa, alors cela risque de mettre un peu plus longtemps avant d'agir.
- Je comprends. Je me laverai les mains juste avant d'aller diner. Esméralda a dit qu'elle nous attendrait aux alentours de dix-neuf heures trente dans la salle de restauration.

La jeune femme acquiesça d'un hochement de tête et elle prit congé. Elles prenaient rarement leur repas ensemble, néanmoins il leur arrivait parfois de faire quelques exceptions. Cassy consulta l'horloge numérique du regard, ce qui lui laissait un peu plus d'une heure pour faire ce qu'elle désirait.

Elle rangeait les plantes médicinales dans un sachet qu'elle roula à côté de la feuille de recette, dans le coffret de Léa, lorsque sa main effleura à nouveau l'étrange tube de verre au liquide non identifié. Avec précaution, elle attrapa ses gants qu'elle conservait constamment sous ses vêtements et les passa. Que que ce soit, elle doutait de courir plus de risque qu'avec le poison de Circé, mais elle préférait rester sur ses gardes.

Lentement, au-dessus du lavabo, elle fit sauter le bouchon de liège. Elle le tenait à bonne distance de son visage, par crainte que des vapeurs nocives ne s'en échappent. Elle connaissait son amie, cependant. Jamais elle ne lui aurait fourni quelque chose de dangereux sans la mettre en garde auparavant.

La fiole dans une main tendue à bout de bras, elle déplia de l'autre la lettre de sa consoeur. Elle eut beau la relire trois fois de suite et la tourner dans divers sens qu'elle ne trouva aucune indication à ce sujet. Etait-ce un piège ? Dans ce cas, qui l'avait placé là ? Sûrement pas l'adolescente.

Doucement, elle en fit tomber une goutte sur le papier afin d'observer sa réaction. Il n'en eut néanmoins pas davantage que s'il s'était agi d'eau. Cela ne pouvait donc pas être un liquide corrosif, sans quoi la feuille serait percée ou rongée à son contact. Elle approcha donc prudemment son nez de la tâche incolore qui venait de se former.

Une vague odeur s'en échappait, pas très développée, mais tout de même suffisamment pour permettre à Cassy de la juger familière. Légèrement acide, quoiqu'un peu sucrée, elle lui évoqua ce fameux jour où Régis et elle avaient fabriqué de la troncinade pour trouver les schémas des Gijinkas au dos des notes de son frère. Léa connaissait cette histoire, il était clair qu'elle pouvait avoir usé du même procédé.

A l'aide d'un morceau de coton, la dresseuse tamponna le dos de la lettre, puis brancha son sèche-cheveux dans la prise électrique. Elle appuya sur le bouton pour le mettre en marche et il souffla une brise chaude en direction du papier humidifié. Quelques secondes plus tard, des traits réguliers apparurent.

Afin d'avoir davantage de lumière, elle alluma également le néon qui surplombait le miroir. Selon toute vraisemblance, la fillette avait dessiné un plan, qu'elle se hâta de recopier au crayon sur son calepin avant que l'encre invisible ne sèche de nouveau. Elle ignorait ce qu'il représentait, mais une chose était certaine : si son amie ne l'avait pas placé là par hasard. Serait-ce un habile moyen de la mener au secret d'Arceus sans rompre sa promesse de silence faite à Circé ?

La dresseuse jeta un coup d'oeil à l'horaire. Il lui restait encore un peu de temps avant de rejoindre ses consoeurs. Elle examina la carte sous toutes ses coutures, tout en rangeant la cassette de Léa avec soin. Elle la remit à sa place, cachée parmi les affaires contenues dans son sac de voyage, puis descendit au rez-de-chaussée.

L'hôtel possédait son propre visiophone, ce qui lui épargna le trajet jusqu'au Centre Pokémon. Dans le hall, il était encadré de rideaux que les clients pouvaient tirer à leur guise en fonction de l'intimité qui leur était nécessaire. Cassy se dissimula entièrement, avant de composer un numéro qu'elle n'aurait pourtant jamais dû réaliser.

A la première sonnerie, quelqu'un décrocha, à croire que cette personne attendait jour et nuit qu'on la contacte. Un beau visage aux prunelles d'argent apparut sur l'écran, cerné d'une cascade de cheveux blonds.

- Bonsoir, Cynthia. Je suis navrée de vous déranger à une heure aussi tardive.
- Je suis surprise que tu m'appelles. Oh non ! Il s'est passé quelque chose ?
- Calmez-vous, je vous en prie. Non, bien sûr que non, nous sommes toutes en parfaite santé.
- Où es-tu ?
- A Voilaroc avec Marion et Esméralda. Nous sommes venues chercher un glyphe. Les autres sont restées à l'Elite des Quatre.
- L'avez-vous trouvé ?
- Pas encore, mais nous y travaillons.

L'expression du Maître de Sinnoh sembla s'apaiser. Apparemment, elle n'appréciait guère d'être tenue à l'écart de la situation, même si cela était nécessaire pour le bien-être du bébé qu'elle portait.

- Puis-je faire quelque chose pour toi ?
- Oui, j'aimerais que vous me rendiez un service, à condition toutefois que vous me promettiez de ne pas vous fatiguer.
- Cassy, je ne suis pas une enfant. C'est déjà bien assez agaçant d'être enfermée entre ces murs à longueur de journée. Même Lucio, maintenant, insiste pour que je ne mette plus le nez dehors. Je m'ennuie à mourir, alors n'importe quoi sera le bienvenu. Qu'est-ce que tu veux ?
- J'aimerais que vous fassiez des recherches. Je sais combien vous êtes douée pour cela, et nous, nous n'avons pas le temps, entre les glyphes à débusquer et notre entraînement.
- Oui, je crois que je ne courrais pas le moindre risque en acceptant. De quoi s'agit-il exactement ?
- Est-ce que vous avez de quoi noter sous la main ?
- J'ai un carnet et un stylo.

Cassy prit son propre calepin qu'elle tenait jusqu'alors coincé sur son bras, en retourna quelques pages, puis le positionna devant l'écran lorsqu'elle arriva au plan transmis par Léa. Cynthia, comprenant où elle voulait en venir, s'appliqua aussitôt à le reproduire. Elle mit ensuite un doigt sur ses lèvres pour lui indiquer de ne pas poser de question. Elle n'était pas à l'abri d'une oreille tendue de l'autre côté du rideau.

- J'ai besoin de savoir de quoi il en retourne, et ce que cela représente.
- Tu ne sais rien d'autre ?
- Non, rien du tout, c'est pour cela que je sollicite votre aide.
- Je ferai mon maximum. Prends soin de toi. Prenez toutes soin de vous.
- Vous aussi. Ah, personne n'est au courant pour ce que je viens de vous montrer, alors même si vous découvrez quoi que ce soit, n'essayez pas de me contacter. Je le ferai régulièrement pour voir si vous avez avancé.

La Championne parut légèrement étonnée de ce silence dans lequel elle tenait ses consoeurs, mais elle n'insista pas. Après avoir échangé un ultime au revoir, elles raccrochèrent, car désormais toutes deux avaient une tâche à mener.