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Top Manga - Radiant
Commençons ce Top Manga par une oeuvre française !

RADIANT



Auteur : Tony Valente

Il m’a fallu un peu de temps pour ce premier article, parce que je cherchais une structure que j’utiliserai pour les articles à suivre. Et aussi parce que j’avais besoin d’illustrer certains de mes propos avec des passages particuliers de l’histoire… Sauf que, la série se trouvant actuellement à 250km de chez moi, c’était pas très évident de retrouver les images que je voulais x) Et je n’ai pas non plus eu l’occasion de me rafraîchir la mémoire, donc je vais surtout me baser sur mes souvenirs.
Bref ! Je vais faire de mon mieux.

Synopsis

Dans un univers fantastique où des monstres, les Némésis, tombent constamment du ciel pour attaquer l’humanité, seuls les Sorciers sont en mesure de lutter contre eux. En effet, ce sont les seuls individus capables de manier le Fantasia, une puissance magique énigmatique. Cependant, ce n’est pas sans coût : parce qu’ils sont des humains ayant été touchés et infectés par des Némésis, les Sorciers, et par extension tous les infectés, sont rejetés par la société qu’ils protègent, et certaines organisations gouvernementales, comme l’Inquisition, les prennent en chasse.

Seth est un jeune homme ayant survécu à une attaque de Némésis. Elevé par Alma, une Sorcière opérant dans un archipel, il a appris à la dure les ficelles du métier auprès d’elle. Mais son rêve est plus ambitieux que de rester cantonné sur les îles : il souhaite trouver le berceau des Némésis, le légendaire Radiant, afin de le détruire et apporter la paix entre les sorciers et l’humanité.

Pourquoi Radiant ?

Pour être honnête, le premier tome de Radiant ne m’avait pas entièrement convaincue. Je trouvais le setting sympathique, mais le sujet des Sorciers infectés qui sont discriminés me paraissait déjà vu et revu (pensez aux Sorceleurs dans The Witcher, ou même à Naruto pour ne citer qu’eux) De plus, l’humour était assez souvent au ras des pâquerettes…

Mais tout a changé quand l’arc Rumble Town a débuté dans le tome 2.


Ca partait sur une simple quête pour se faire de l’argent...

S’il y en a parmi vous qui ont déjà lu Radiant, je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire que cet arc marque un gros tournant pour la série. Car c’est véritablement au cours de cette vingtaine de chapitres que l’histoire et les personnages montrent leurs vraies couleurs. Et depuis, le manga n’a cessé de me surprendre (et il fait clairement partie des mangas dont j’ai acheté toute la série en quelques jours)

Mais je ne vais pas spoiler cet arc, pour que ceux qui sont intéressés le découvrent par eux-mêmes. A la place, je vais plutôt parler de la série en général, et ce qui fait qu’elle se démarque d’autres histoires à mon sens. Et pour cela, nous allons commencer par…

Les personnages

Alors non, je ne vais pas faire une présentation des personnages. Ce que j’entends par-là, c’est plutôt le traitement de ceux-ci.

Parce que oui, Seth agit souvent comme l’idiot de service, en particulier au début… Mais, encore une fois, l’arc Rumble Town montre vraiment toute la maturité dont il est capable. Je pense surtout à la scène où il se retrouve face à Hameline, et que celle-ci lui parle de tout ce qu’elle a vécu. Dans n’importe quel autre shônen, le héros aurait probablement sorti quelque chose du genre “Je comprends, mais c’est pas une raison pour faire ça et blablabla”. Là… Sa réaction m’a parue tellement humaine. Ca m’a complètement pris par surprise, en particulier aussi tôt dans l’histoire (pour rappel : Rumble Town n’est que le deuxième arc de Radiant, il enchaîne directement après l’arc d’introduction)
Ce n’était pas non plus un événement isolé. Dans le chapitre suivant directement la fin de l’arc Rumble Town, alors que le groupe de Seth revient à bord de l’Artémis et que ses habitants célèbrent leur victoire, la réaction du jeune Sorcier vis-à-vis des célébrations montre combien cet arc l’a marqué.

Il n’est pas le seul à m’avoir surpris. L’Inquisition montre aussi les dissensions qui peuvent exister en son sein, ce qui est particulièrement visible avec le Capitaine Dart Dragunov qui n’est clairement pas en accord avec les méthodes employées par ses collègues -et vu ce qu’on apprend au sujet d’au moins un de leurs membres, il y a de quoi se poser des questions.

Il y a aussi Mélie, une jeune Sorcière accompagnant Seth dans son voyage, dont l’infection la fait passer d’une jeune femme souriante à une brute agressant tous ceux sur sa route de manière aléatoire. Son comportement au début de l’arc Caislean Merlin reflète parfaitement son personnage : pas d’éclats de voix, de coups, ou autres… Juste… De la déception. Une déception profonde et calme, d’autant plus redoutable qu’elle en fait part en étant “elle-même”.

Bref, j’avais dit que je ne ferai pas de listing des persos, et voilà que je m’égare déjà ! Mais tout cela pour dire que l’auteur apprécie beaucoup de jouer avec les clichés du genre pour mieux servir l’histoire et les personnages.

La mise en scène

Pour faire simple : Tony Valente utilise un mélange de codes du manga (en particulier du shônen) et de la BD française.

Le découpage des cases et des dialogues est ainsi très similaire à ce qui pourrait se retrouver dans n’importe quel autre manga. Mais c’est leur composition qui diffère. J’entends par-là le choix des angles, des points de vue, la discrétion des onomatopées même en combat... Et aussi le fait que Radiant est un manga beaucoup plus silencieux que ses congénères. Par-là, j’entends que, très souvent, Tony Valente utilise le seul dessin et non pas le dialogue pour mettre l’accent sur certaines scènes.

Je crois que ce qui m’a fait me rendre compte de cette différence, c’est ce plan-là (toujours dans l’arc Rumble Town, je sais) :

La première page sert surtout à vous donner le contexte de la scène

Dans cette situation, Seth est en train de tomber et n’a pas pu être rattrapé par ses alliés. De plus, leur adversaire relance une offensive. Rien de bien particulier, donc ?
Pourtant, regardez plus attentivement. Il n’y a pas de bulle de Mélie appelant Seth (chose que l’on retrouve souvent dans ce cas de figure) A la place, c’est un échange de regard, où l’on peut lire toute la stupeur de ne pas avoir pu rattraper Seth et l’effroi de savoir qu’il va y rester.
On voit ensuite la scène du point de vue de Seth. Il est dans la même position que la case juste avant, et on se rend compte de la distance à laquelle il se trouve déjà de Mélie -dont on comprend qu’elle a la même expression qu’à la case précédente- et Grimm, ainsi que les Némésis qui sont en train de fondre sur eux.
Toujours du point de vue de Seth, Grimm et Mélie s’éloignent pour éviter de justesse l’attaque qui est en train de le rattraper.
Enfin, dernière case : Seth se protège comme il le peut avec ses mains alors que l’attaque est sur lui, mais il remarque quand même que ses alliés sont sains et saufs.

Je n’ai pas souvenir d’un autre manga ayant à ce point utilisé cette technique. Oui, il n’est pas rare d’avoir une double page pour mettre l’accent sur un sentiment en particulier (par exemple, la charge de la cavalerie dans le premier tome d’Arslan) Mais très peu d’oeuvres prennent le parti d’avoir des scènes d’action avec un minimum de dialogues, voire en s’en affranchissant entièrement. Surtout que cette scène n’est pas un cas isolé ; même plus tôt dans l’arc de Rumble Town, on retrouve cette tendance à centrer le regard du lecteur sur l’action sans la parasiter par du texte autre que de légères onomatopées, ou encore des successions de cases ralentissant une action en particulier pour renforcer son impact. En un sens, c’est un peu comme si Tony Valente employait de la slowmo dans son dessin. C’est d’ailleurs une technique que j’ai tendance à employer dans mes fics, pour souligner l’importance de l’action.

Un extrait de ma fic, Synergy, où j’utilise une sorte de slowmo écrite
L’Ossatueur reprenait seulement ses esprits, genoux toujours au sol, quand Shamir le cueillit à la gorge.
Elle le fit basculer à terre.
Relâcha sa prise en s’écartant légèrement pour éviter une riposte de sa massue.
Redressa son museau de sang.
Gonfla son poitrail cuirassé.

Et déchaîna tout son Feu d’Enfer.
Mais Radiant ne brille pas que par ses scènes d’actions. J’en ai déjà parlé plus tôt, mais l’auteur parvient aussi à nous faire nous attacher aux personnages de manière très efficace, et pas uniquement aux protagonistes. L’arc Caislean Merlin offre une histoire faisant facilement le double de l’arc Rumble Town (45 chapitres contre 23), mais avec une intensité et des enjeux tout aussi importants (voire plus, puisqu’on se retrouve tout de même avec un conflit international), en développant davantage encore l’univers de la série et en introduisant de nouveaux personnages qui deviennent vite aussi familiers que Seth, Mélie et Doc. J’en veux pour preuve que j’ai ressenti le même désespoir et déchirement que Myr lors de l’attaque contre la Forêt de Caillite, ou une joie sincère pour Ocoho lors de la conclusion de cet arc (vous savez de quels événements je parle si vous avez lu la série)

Les thématiques abordées

Comme dit plus tôt, la discrimination et le rejet d’une partie de la population est un theme récurrent dans bon nombre d’oeuvres (même si ce sont des individus qui sont censés sauver la population). Ce qui est intéressant, cependant, c’est de voir que cette vision n’est pas partagée par tout le monde de Radiant, bien au contraire.


La carte d’une partie du monde de Radiant

En effet, là où les Sorciers sont pourchassés dans les Royaumes d’Estrié par l’Inquisition, Caislean Merlin voit une partie de sa population se faire volontairement infecter pour pouvoir nourrir leurs rangs de Chevaliers-Sorciers.

De plus, les infections ont autant de manifestations qu’il y a de personnages… Et elles n’ont pas nécessairement de manifestation physique. Ainsi, Seth a une infection évidente avec les cornes sur sa tête. Celle de Mélie, en revanche, s’apparente plus à des troubles psychiques avec son dédoublement de la personnalité.

Mais la thématique qui m’a particulièrement marquée, c’est celle sur la véritable nature du Fantasia. En effet, en apprenant son nom originel, on se rend alors compte des conséquences des restrictions de l’Inquisition et des Royaumes d’Estrié à son égard, mais aussi de la manière dont même Caislean Merlin l’emploie. Il n’est alors pas étonnant de comprendre le dédain de Myr à l’égard des hommes…

Le mot de la fin

J’espère avoir réussi à vous donner envie de découvrir Radiant -et ne pas vous avoir découragé avec mon gros pavé. C’est pour moi une vraie exception dans l’industrie du manga à l’heure actuelle, qui offre un shônen à la française particulièrement bien ficelé et immersif. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai été obligée de transformer mon top en Top 11, car il était essentiel pour moi de le compter dedans. C’est dire l’impact qu’il a eu sur moi.

Pour finir, j’aimerais avoir votre avis : préférez-vous que je fasse un top à la fois (donc, que je finisse d’abord le Top Manga avant d’entamer les articles du Top Anime), ou que j’alterne entre l’un et l’autre ?

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Article ajouté le Jeudi 30 Juillet 2020 à 18h03 | |

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