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Vitrines hors-série #1 : Interview de Pyrobolser


La grande nouveauté de cette édition spéciale des Vitrines vise à mettre en lumière non seulement les créations artistiques de membres de Pokébip qui valent vraiment le détour, mais aussi les parcours et univers de ceux qui se cachent derrière ces galeries en les faisant parler d'eux.

  • Le microcosme des galeries de Pokébip abrite des perles... En attestent des artistes comme Pyrobolser, et ses cinq étoiles sur le site !
    Pyrobolser était tout désigné pour être pionnier de ce nouveau concept, puisque qu'en tant qu'illustrateur Jeunesse, il a également l'expérience du métier. Il répond donc à nos questions sur son milieu professionnel, son parcours, mais aussi ce qui le caractérise en tant qu'artiste.

    ★★★★★ Pyrobolser


Entretien avec un artiste : Pyrobolser

Salut Pyrobolser ! Ou Elk' ? WallySketch ? Comment doit-on t'appeler ?
P : Elk' c'est mon nom d'artiste, mon pseudo pour les jeux c'est Pyrobolser et Wallysketch c'est ma plateforme, du coup parce que Elk'.com ça marche moyen... Disons que je suis parti sur Elk' quand j'étais ado, et internet à l'époque prenait pas autant de place.
Je me suis par la suite rendu compte que ça marchait moyen online à cause de la limite de 4 caractères et le ' qui passe pas. Puis, j'avais pas envie d'avoir de numéros dans mon pseudo.

Cette fameuse période Elk' a marqué tes débuts "sérieux" ou bien c'est encore antérieur ?
P : C'est une question difficile. J'ai toujours dessiné, mais si on cherche à savoir quand ça a commencé à devenir sérieux, je dirais vers 2006/2007. A cette époque j'étais dans mes dernières années de lycée (ndlr : Elk' a aujourd'hui 28 ans) et je commençais à apprendre la couleur numérique par mes propres moyens.
J'ai continué à dessiner dans des carnets depuis ce moment là. Le moment où c'est devenu ma carrière à proprement parler, c'est lors de mon entrée en 2011 dans une école spécialisée en illustration et bande dessinée à Liège en Belgique.
Avant ça j'étais dans une école d'ingénieur en informatique. Mais je me suis redirigé vers la Belgique pour faire ce que je voulais vraiment faire (les écoles en France sont soit trop chères, soit pas assez ciblée illustration).

Tu as une patte graphique très à toi ; vers quels médias / outils t'es-tu tourné pour pouvoir la mettre en valeur ?
P : J'ai essayé le painting un peu, mais c'est franchement pas mon point fort. Je suis très fort ancré sur le mixed art. Je fais mon dessin à la main, je scanne et je colorise à l'ordi.


SPEEDPAINT DU PROCESSUS DE MISE EN COULEUR DE TIMIA, LOST IN THE SANDS

Ce sont tes études qui t'ont aidé à explorer cette façon de faire ?
P : Franchement si mes études m'ont poussé vers une chose c'est plutot vers le semi-réalisme. Au final on se retrouvait avec 5 ou 6 profs de dessins qui avaient tous un style très différent et n'étaient jamais d'accord entre eux. Pendant une année, on nous a fait essayer différents styles, pour nous obliger à sortir de notre idée préconçue de ce que serait notre travail.
L'école nous a fait explorer d'autres domaines que notre art de prédilection. J'ai fait de la gravure, de la sérigraphie, du découpage, de la couleur manuelle, couleur numérique, peinture, graphite, carte à gratter, croquis à la main gauche, animation, dessin sur cellophane, croquis de 30 secondes, sculpture, pixel art, graphisme, et plein d'autres trucs.

C'est très formateur d'explorer plein de concepts, ça aide à se forger une personnalité graphique. On arrive à se comprendre soi même, ce qui n'est pas donné dès le départ. Beaucoup par exemple pensent vouloir dessiner du manga ou comics, parce qu’ils aiment ça. Mais ils se rendent compte qu'en vérité toute une partie de leur personnalité graphique leur était inconnue, et ils ont de grosses révélations au cours du temps qui changent leur style graphique et les éloignent de plus en plus de ce qu'ils faisaient et étaient persuadés d'aimer au début.
Et puis on s'en prend tellement dans la tronche qu'on est forcés de se remettre en question...
Ça nous a tous bien aidés, enfin sauf ceux qui ont abandonné à ce moment là.

Beaucoup de gens ont vite déchanté ?
P : Oui, beaucoup. Sur 32 élèves, 5 ont eu leur diplôme.
Diplôme qui au final ne sert strictement à rien qu'on se le dise bien. Ce n'est pas professionnalisant. À la limite, si je devais enseigner l'art, je pourrais mettre dans mon CV que j'ai un diplôme. Je pense que l'utilité s'arrête là.

Mais on paye pas pour le diplôme, on paye pour la formation. Pour avoir un atelier, un cadre de travail, des pros actifs dans le métier comme professeurs, des conseils quotidiens. Et des gens qui suivent la même formation pour échanger, pour pouvoir se forger une personnalité graphique. Personnellement, c'était clairement l'ambiance qui m'a plu.
Bien entendu, se débrouiller, bosser, et démarcher, c'est ce à quoi on se confronte tous quand on entre dans le milieu pro. Mais pour ceux qui sont intéressés par un parcours d'artiste, je recommande franchement une formation.

Aujourd'hui tu es dans la branche jeunesse, mais était-ce ton objectif à la base ?
P : J'étais en section Bande Dessinée, pas Illustration. Disons que mon public cible à la base serait les 12 - 24.
Bien entendu, j'ai fait des projets pour un peu tout le monde, je ne suis pas restrictif. C'est obligé. On n'a pas beaucoup de travail. Enfin, si on en a beaucoup à faire, mais peu où on gagne quelque chose.

Quels ont été les éléments déclencheurs qui t'ont permis d'évoluer et ont marqué ton parcours artistique, en dehors de la formation qui t'as permis de développer ton identité graphique ?
P : C'est dur à dire, j'en ai eu tellement. Que ce soit par des échanges avec des pros ou des éditeurs, ou que ce soit tout seul en dessinant. Le truc pour évoluer c'est de rester modeste. La plupart de ceux qui stagnent, c'est ceux qui croient avoir trouvé "la bonne méthode" ou "le style qui leur convient". Il vaut mieux continuer à se remettre en question, et accepter la critique. Éviter de se dire "ce dessin est tellement bon, que tout le monde va en être dingue", et surtout ne pas se complaire dans la flatterie. Surtout que si vous voulez en vivre, vous allez en prendre plein la gueule au début.

Tes contacts avec le public ciblé c'est plutôt via les réseaux sociaux ou tu en as aussi pas mal IRL ?
P : C'est quasi impossible de s'en sortir seulement avec les réseaux sociaux. Ils soutiennent et étendent les relations, mais c'est très rare d'avoir de vrais occasions sans avoir été repéré IRL.
Le mieux, c'est d'être présent, de faire des contacts avec d'autres cercles d'artistes, par exemple des voisins de table en festival, ou autres... Récemment, on a été à un marché, de retour, on avait une commande d'illustration.



QUELQUES UNS DES TRAVAUX RÉALISÉS PAR ELK' EN TANT QUE GRAPHISTE (2016)

Est-ce que tu peux en vivre malgré tout ? Ou tu as un travail plus alimentaire en parallèle ?
P : Je suis webdesigner à mi-temps, je bosse pour une société (ndlr : Croque Kiwi) en tant que graphiste. Ça n'occupe que deux jours par semaine. J'ai fait quelques cours d'illustrator, mais pas grand chose. Je connais pas mal le CSS grâce à mes 3 ans d'ingé en informatique avant tout ça. Après, chacun a son truc pour s'en sortir, mais clairement, à moins d'avoir direct un projet édité, ou être la star sur une plateforme web, c'est quasi impossible de s'en sortir juste avec les quelques commandes.

Certes c'est pas le travail le plus simple, et ça rapporte pas un rond. Mais je n'aurais pas supporté de passer la journée dans un bureau.

C'est bien dommage de ne pas pouvoir vivre de sa passion
P : Pas encore, mais ça viendra j'espère :)

On te le souhaite carrément !
Pour en revenir à ce côté de partage sur les réseaux, pourquoi avoir choisi Pokébip pour montrer tes créations ?

P : Pokébip est un cas à part, je ne m'y suis pas inscrit en tant qu'artiste. C'est une plateforme pour les joueurs de Pokémon, et je l'ai rejointe avec mon pseudo de gamer. J'essaye au possible de séparer le coté pro et le coté loisir, mais il y a des moments où ce n'est pas possible :) Au début je postais juste quelques croquis pour voir s'il y avait des retours, car à ce moment là je tenais un Deviantart comme principale galerie, et je n'avais pas de retours dessus. Maintenant je suis sur tumblr, et c'est toujours très vide.

Puis en voyant que les gens réagissaient sur ma galerie Pokébip (peut être plus que sur d'autres plateformes), je me suis mis à poster des illustrations et dessins à l'encre.

En mettant les choses en perspective, si j'avais eu à l'époque les retours que j'ai maintenant sur mes travaux, j'aurais été très heureux.

Tu t'es aujourd'hui plutôt tourné vers quelle plateforme pour avoir plus de visibilité ? Facebook, où tu as l'air plus actif ?
P : Pas nécessairement, disons plutôt que j'ai compris les différences. Facebook est beaucoup plus interactif. Les commentaires, likes et tout ça sont fort mis en avant. Du coup ça donne tout de suite une impression d'activité et de vie sur la page. Tumblr ne met pas du tout ça en avant. Mais au final, si je dois montrer à quelqu'un mon travail, j'irais plus montrer mon tumblr. C'est une vitrine pour mes travaux, ce que n'est pas Facebook. Je pense que pour se créer un réseau, il faut jouer sur différentes plateformes, et savoir tirer avantage de chacune.

Vu ton parcours et que tu as posté sur Pokébip assez tardivement par rapport à tes études, je suppose que les retours que tu y as eu ne t'ont pas spécialement aidé, mais est-ce que tu dirais que Pokébip t'a apporté quelque chose au niveau professionnel ?
P : Mes premiers posts sur Pokébip étaient d'anciens travaux d'étude et des croquis, donc déjà à l'époque je m'attendais pas spécialement à grand chose.
Ce que je cherchais c'était plus de nouveaux contacts, et sortir un peu de mon cercle d'amis.
Du coup, je suis passé sur les forums des galeries, où j'ai posté quelques images et commenté d'autres.
C'est toujours un peu dur de commenter des images quand tu ne sais pas du tout si la personne en face a été formée à prendre la critique ou pas.
Au final, niveau purement professionnel, je dirais que Pokebip m'a apporté une plateforme d'échange sympathique et assez inattendue. Grâce à ça, j'ai eu quelques propositions pour rejoindre des communautés et autres.

On a pas mal parlé de ton parcours, mais aujourd'hui, comment parlerais-tu de ton travail..? Qu'est-ce qui te motives, et quels sont les éléments centraux que tu cherches à faire passer quand tu dessines ?
Pour mes motivations, je dirais avant tout que j'aime donner vie à des univers.
Je ne suis pas très fan du beau pour le beau (ou du moche pour le moche).

J'aime donner cette impression que chaque illustration est tirée d'une histoire avec son univers propre, même si c'est rarement le cas. J'accorde beaucoup d'importance à l'ambiance, la composition et aux détails.
J'ai un esprit très cartésien, et j'ai besoin que mes univers respectent leur logique interne, même si c'est du fantastique. C'est d'ailleurs ce que je préfère dans la S.F. ou le fantastique.

Est-ce que tu peux nous en dire un peu sur tes projets actuels ? Sans bafouer le secret professionnel, bien sûr...
P : Alors oui, on fait une BD avec Weika Illustrations. En fait c'est ma copine Weika, on s'est rencontrés pendant nos études et on est ensemble depuis. On s'entend plutôt bien, donc ça va pour concilier nos deux façons de travailler :)
En plus on a chacun des points forts et faibles complémentaires, franchement niveau artistique, on pourrait pas rêver mieux.



PROJET EN COLLABORATION AVEC WEIKA ILLUSTRATIONS (2017)

Oh cool, une love story ! On peut avoir une idée de ce que ça racontera ?
P : C'est l'histoire de Hazel, une étudiante en première année de magie, qui alors qu'elle prenait un portail pour aller en cours, se retrouve accidentellement possédée par un esprit de la foret. Le problème c'est que cette fusion n'arrange aucun des deux partis et chacun va devoir se plier aux obligations de l'autre.
C'est encore très tôt dans le développement, donc, je peux pas vous en dire plus, et ce sera sujet à changements. On pensait mettre les premiers chapitres sur une plateforme web, mais là on a 5 ou 6 pages seulement, ça prend du temps...

On a aussi un petit livre d'illustration qui s'appelle Le Voleur de Lettre (ici pour en avoir un aperçu !) et je fais des chroniques scientifiques (De l'Astre à l'Atome), mais c'est dans un style un peu plus 'vite fait', pour pas dire moche.

Et là-dessus on laisse les lecteurs aller voir ce que tu fais, qui vaut vraiment le coup d’œil ! Merci beaucoup à toi d'avoir pris le temps de répondre à toutes ces questions :)
P : C'était un plaisir de discuter avec vous !


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Les Gris
Article co-rédigé avec SeaMyuu. Et encore un grand merci à Elk' !

par Statix, le 15/08/2017 à 00:45
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