Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Merle Grey de MissDibule



Retour à la liste des chapitres


Evaluation de Deadlier

Expression


Dans la droite lignée de la qualité que tu as toujours présentée sur ce site, cette fanfic est bien écrite, aérée et comporte très peu de fautes d’orthographe ou d’inattention. Nous faisons face à un récit agréable à lire, bien structuré, avec un vocabulaire suffisamment accessible pour ne pas nous perdre et suffisamment varié pour ne pas nous lassé.
On peut prendre note évidemment de toutes les allusions plus ou moins subtiles à l’univers Holmesien qui sont introduites sans pour autant paraitre forcée, à l’exception peut-être de la toute dernière. J'apprécie le fait que malgré tout, elles restent uniquement des références et ne servent pas en soit dans le récit, ne reprenant aucun élément d'enquête propre à Sherlock Holmes.

Je donne un bon point aussi à la recherche des titres de chapitre, tous basés sur différents noms de thé. Je ne suis pas assez connaisseur en la matière mais je ne serai pas surpris qu’au-delà de leurs noms, ils soient aussi choisis en fonction des propriétés qu’on leur attribue, révélant le soin porté aux détails.
Les chapitres en eux même font la longueur adéquate pour le style de concours, mis à part l’épilogue un peu plus cours qui, cela dit, se suffit à lui-même.
On sent également l’accent porté sur la notion de découverte dans le style narratif, avec un soin porté à la description de la ville fictive et parodique de Donnol, ainsi qu’évidemment aux récits de Merle qui émaillent la fanfic.
.

Histoire


L’histoire commence en nous présentant une enquête de Merle H. Lock-Hoss, anagramme de Sherlock Holmes, pour ensuite nous faire nous incarner en Théa Watson, afin d’enquêter sur sa mystérieuse ancêtre détective à la vie trépidante. C’est donc un récit avec deux personnages principaux, tout d’abord Merle qui est le vrai cœur de l’histoire et sur qui reposera toute l’intrigue, et Théa qui est celle qui va enquêter sur Merle.
Une histoire qui va donc nous plonger en plein cœur d’une ville hommage à Londres, et d’un univers tout entier rempli de références à Sherlock Holmes. Le but étant également de faire référence au premier chapitre de l’histoire, pour nous donner un sentiment de progression avec Théa, en trouvant similitudes et indices entres récits et réalités.

Nous avons pour cela le récit classique de l’héroïne qui n’a plus de famille ou d’amis et part à l’aventure, ce qui permet d’installer la situation rapidement, puis une phase d’enquête où Théa va arpenter Donnol à la recherche d’indices et de réponse, avec pour seul guide un recueil d’aventures.
La vraie force de cette enquête réside, à mes yeux, dans sa conclusion. Cette dernière semble avoir été pensée dès le début comme l’acte fort, et clairement, la vérité sur la tragédie de Merle est LE grand moment de l’histoire. Tout un cheminement qui nous amène à comprendre à quel point ce personnage était au fond aussi triste que génial, aussi fou que créatif, au point de faire son ultime et macabre mise en scène. Au point de finalement devenir sa propre « ennemie ». Devenant en quelque sorte la Moriarty de notre Sherlock Théa.

Le problème c’est qu’à mes yeux, le cheminement n’est pas à la hauteur de l’explosion finale. Finalement, l’enquête de Théa est somme toute assez laborieuse, piétinant longuement, et n’accordant à mes yeux pas assez de mérite puisqu’on assiste presque au final à un Deus Ex Machina en la personne de la famille Hongfei, qui révèle l’entièreté du mystère en plus de remettre son héritage à Théa. Sans doute as-tu été contrainte par le format du concours à condenser la phase d’enquête, mais j’ai presque été déçu qu’en conclusion Théa ne démontre pas les possibles qualités de détectives qu’on pouvait humer au début du récit.


Personnages


Comme dit plus haut, nous avons deux personnages principaux. Tout d’abord Merle. Sans conteste personnage central de la fic, et le plus abouti. L’entièreté de l’histoire reposant après tout sur elle.
On la découvre au fur et à mesure, partant d’un jeune esprit imaginatif et positif, pour arriver à un personnage désolé, désespéré et qui a totalement perdu pied. C’est une transformation bien menée, qu’on prend le temps de découvrir, et que j’ai fortement apprécié. On peut en soit la sentir venir mais malgré tout la révélation finale garde sa force, et on a du coup la satisfaction de voir que son héritage perdurera, une fois ses œuvres publiées.
Mais surtout, ce personnage est en soit un hommage vibrant aux auteurs et un appel à l’imagination et au rêve.

Théa, avatar du lecteur, est malheureusement à mes yeux un peu en retrait de son illustre aïeule. Peut-être est-ce du à un caractère pas assez affirmé. Elle veut découvrir qui est Merle, et son personnage s’arrêtera malheureusement pour la plupart du temps là. Ce qui la rend notre égal et nous permet certes d’entrer plus facilement dans l’histoire, mais qui pour autant ne m’a pas permis d’éprouver une affection particulière pour elle. De même, sa conclusion est finalement assez fade, et même si elle a eu la motivation d’aller à Donnol pour enquêter, je ne peux pas m’empêcher d’avoir le sentiment qu’à partir de là tout lui tombe un peu dans les mains.

Dans les autres personnages, je noterai Noah, donc la révélation finale du nom de famille m’a paru être la seule référence Holmesienne un peu forcée. C’est l’archétype du brave gars gentil et prêt à tout. Il servira néanmoins comme souvent dans ce genre de récit à être le faire-valoir qui permet à l’enquêteur d’avoir un déclic.
Nous avons aussi Aiden Hongfei, héritier de sa famille et grand révélateur du mystère final. Au final je l’ai trouvé un peu Deus Ex Machina. Il avait l’entièreté du mystère, était parfaitement disposé à le révéler et à tout céder à Théa, et sa visite hebdomadaire tombait pile le jour où Théa avait besoin de le rencontrer. Au final un personnage plus utilitaire qu’autre chose, et qui du coup enlève un peu à Théa une de mes scènes préférées dans les enquêtes : celle où le détective expose ses déductions et révèle lui-même le nœud du mystère.


Avis


Nous avons affaire à une très bonne histoire, avec un sens du détail et de la référence qui fourmille de part en part. On ne s’ennuie jamais et notre cerveau est toujours réveillé par quelque chose, que ce soit un élément du passé de Merle ou une référence à Sherlock Holmes. Les références sont pour autant bien utilisées car il ne s’agit ni d’inspiration, ni même de plagiat, juste de mot que l’on retrouve en hommage, un hommage à peine voilé dans le titre de l’histoire.

C’est une belle histoire de famille, avec une jolie conclusion mais qui souffre peut-être au final d’une enquête un peu faiblarde, sans doute du au format restreint du concours de fictions. Tu sembles cela dit bien maitriser les outils d’un récit d’enquête, et tu sais jouer avec le suspense, donc je t’encourage à persévérer dans le domaine, et peut-être nous proposer une autre histoire du même genre mais sans contrainte pour toi.
.

6 chapitres lus, évalué en 01/2020

Note : 16 / 20