La Naissance de Reyginea [Pokémon A/I] de Milocéane

Bip... Bip... Bip...
« Allô ?
— Allô Maman ? C'est Mathieu.
— Mathieu ! Où es-tu ? Comment vas-tu ? Justin est toujours avec toi ?
— Je vais bien, et...
— Quel insouciant ! Tu te rends compte de la peur que tu m'as faite ?
— Je...
— Ça fait des heures que je me demande où tu es, que j'essaie de rappeler sur le numéro depuis lequel tu m'as appelée, sans réponses !
— Mais...
— Ta Pokémontre ! Qu'est-ce qui t'a pris de la laisser ici ? »
Mathieu se rendit compte de l'énorme erreur qu'il avait faite. S'il avait gardé sa Pokémontre sur lui, sa mère aurait pu le détecter avec le logiciel GPS et le rejoindre avec Helledelle comme elle lui avait dit au téléphone, dans la matinée. Quel idiot il faisait. Cela lui aurait évité bien des malheurs.
« Je suis désolé, je l'avais oubliée, j'aurais vraiment dû...
— Ce n'est pas grave, oublions ça. Dis-moi plutôt où tu es maintenant, que je te rejoigne.
— Euh... Je ne sais pas... Dans un bateau, probablement entre Pacifi-ville et Algatia. Il a l'air abandonné, mais ne l'est pas.
— Je l'ai vu il y a quelques minutes à la télévision. Ce n'est pas très loin. Je pense que si tu ne vois pas la côte d'Algatia, c'est à cause de la brume. Je viens te chercher.
— Maman ! Je suis avec Raymond, et les deux filles qui m'ont récupéré quand j'ai atterri sur la petite île.
— Comment ? Que... D'accord. Il a sa barque ?
— Oui, oui, ne t'embête pas, on peut rentrer seuls.
— Bon, d'accord. Viens avec tes deux amies, à la maison. Et dépêche-toi, on ne sait jamais... À tout de suite. »
Elle raccrocha. Mathieu rendit le téléphone portable au capitaine du navire, à qui il l'avait emprunté.
« Merci beaucoup, d'avoir repêché mes amies et de m'avoir permis d'appeler ma mère.
— Y a pas de quoi, petit. Bonne journée. Je vais rester dans ce bateau et tenter de retourner malgré tout à Nénucrique.
— Bon courage. »
Mathieu retrouva ses amies sur le pont. Après les avoir averties de la nouvelle, ils redescendirent avec Raymond. La barque tanguait, Lana pleurait. Goutte et Zhuria sautèrent dans la mer, et Wailmer aida à maintenir la barque plus ou moins stable, en la poussant légèrement. Tous les autres Pokémon rentrèrent dans leur Poké Ball, excepté Justin, puisqu'il n'en avait plus. Celui-ci suivait le groupe, en volant au raz des flots, devenus un peu plus calmes. Direction Algatia.

Le souffle du dragon était coupé. Giovanni s'approchait lentement, tentant de dissimuler sa méfiance. Sirus, quant à lui, restait à distance.
« Alors, dragon. On a eu les yeux plus gros que le ventre ? »
L'ancien chef de la Team Rocket ricana bêtement, avant de saisir une Hyper ball dans sa poche.
« Maintenant, tu seras à moi. Hyper Ball, go ! »
La balle rebondit sur le Pokémon, sans réaction. Le dragon ne bougea pas d'une écaille.
« Hein ? Qu'est-ce qui se passe ? Sirus ! Apporte-moi une Hyp... »
Flash. D'un seul coup, les yeux du dragon des cieux s'étaient illuminés, d'un vert clair étincelant. L'intensité de cette lumière était telle qu'elle aurait aveuglé n'importe qui regardant dans cette direction. Giovanni recula.
« Nostenfer, sors de ta Poké Ball. On ne sait jamais. »
La chauve-souris sortit de la Poké Ball. Elle s'illumina quelques secondes avant de se mettre à voleter dans toute la pièce.
« C'est le Nostenfer de Susan ! cria Sirus.
— Et alors ?
— Ça ne se passera pas comme ça ! Nostenfer, viens, Giovanni n'est pas ton maître. On s'en va. »
Le Pokémon, d'une envergure de deux mètres, s'approcha de Sirus. Giovanni les regarda, atterré.
« C'est ça. Parts, Nostenfer. Reste idiot, comme ta dresseuse. Comme elle, tu mourras sans connaître la gloire. »
Il rit à nouveau, mais ça ne dura guère. La lumière dans la pièce était devenue plus grande. Giovanni se retourna. La lumière de Rayquaza n'était plus maintenant émise que par ses yeux. Les bandes sombres de son corps s'illuminaient. D'abord son cou, puis son corps... Jusqu'au bout de sa queue. La lumière produite par le dragon était devenue si grande que ni Sirus, ni Giovanni, ni même Nostenfer n'aperçurent l'œuf bleu qui tremblait de plus en plus.