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Kaminari no Kage de Raidemo



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Informations

» Auteur : Raidemo - Voir le profil
» Créé le 29/07/2005 à 19:31
» Dernière mise à jour le 29/07/2005 à 19:31

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Chapitre
Le craquement sinistre du parquet réveilla Basho qui peinait à trouver le sommeil. Il se redressa dans son lit pour parcourir du regard le dortoir silencieux. Ses yeux s'habituèrent vite à l'obscurité et il put apercevoir ses camarades endormis profondément dans leurs lits alignés contre les murs sombres. Une ombre se faufila par la mince ouverture d'où s'écoulait la lumière jaune des néons. Le jeune garçon sortit de son lit sans faire de bruit et se dirigea silencieusement vers la porte entrouverte.
Le couloir était froid et lugubre malgré la lumière claire et dansante sur la poussière issue des murs de terre. L'ombre enfantine qui avait précédait Basho courait sur le parquet glacé vers le fond des couloirs obscurs. L'enfant se lança à sa poursuite. Il suivait la respiration haletante dans le noir le plus complet. La lumière de nouveaux néons apparut finalement, dévoilant une porte devant laquelle le groupe d'enfant était passé un peu plus tôt. Basho s'arrêta pour reprendre son souffle. Il hésita un instant ; il n'était pas trop tard, s'il retournait maintenant au dortoir personne ne saurait qu'il était sortit. La curiosité l'emporta ; le jeune garçon prit une grande inspiration avant d'ouvrir la porte.

Des arbres immenses se dressaient au-dessus de sa tête. Il se trouvait sans doute dans une serre. Cependant, l'enfant savait que l'endroit devait renfermer autre chose que des plantes. Il s'avança prudemment sur le chemin de terre qui lui faisait face ; le gamin qu'il poursuivait n'avait pas pu aller très loin. Un cri strident s'éleva soudain de la jungle artificielle, suivit de croassements menaçants. Basho connaissait ces cris, c'était ceux d'un Airmure. Il en avait déjà vu se poser prés du village pour récupérer des plantes ou même de la viande qu'ils pourraient subtiliser aux villageois. Ces oiseaux étant d'un naturel agressif, Basho n'avait jamais eu l'occasion d'en voir un de prés ; leurs griffes acérées et leur bec pointu et tranchant les rendaient très dangereux. Le jeune garçon aurait eu la prudence de faire demi-tour s'il n'avait pas entendu des grognements mêlés d'injures au milieu des piaillements du rapace. Basho se précipita dans la direction des cris. Le chemin déboucha enfin sur une clairière faiblement éclairée. L'oiseau était là, battant sauvagement des ailes pour se débarrasser du gamin qui s'était accroché à son cou. Basho reconnut aussitôt le mioche qui avait craché sur le garde quelques heures plus tôt ; ses bras musclés enlaçaient fermement la gorge de l'oiseau métallique et semblaient bien décidés à ne pas le lâcher. Le garçon blond aperçut son camarade et lui cria :
_ Qu'est-ce que tu fous ? Reste pas là sans rien faire ! Donne-moi un coup de main !
Basho regarda à gauche, puis à droite dans l'espoir de trouver une arme. Ses yeux s'arrêtèrent sur une pierre énorme au pied d'un arbre. L'enfant courut vers le projectile et le souleva difficilement. Pendant ce temps, le gosse aux cheveux blonds luttait courageusement contre le rapace déchaîné. Ses serres coupantes griffaient rageusement le sol, faisant s'envoler des mottes de terre qui explosaient en retombant. Basho s'approcha lentement de l'oiseau et plaça la pierre derrière sa tête pour la lancer furieusement dans la direction de son adversaire. La roche éclata bruyamment au contact du métal qui recouvrait le corps de l'Airmure. Le rapace tourna ses yeux perçants en direction de l'enfant et émit un sifflement de colère. Le garçon recula, terrifié en voyant l'oiseau foncer sur lui. Le gamin blond réagit rapidement et resserra son étreinte vers le haut pour freiner le monstre de métal. Celui-ci s'arrêta brusquement, le souffle coupé. Basho profita de cette occasion pour se cacher derrière l'arbre le plus proche. Un bref sifflement se fit entendre au-dessus de sa tête, puis l'arbre s'écroula dans un bruit assourdissant. L'Aile d'Acier de l'oiseau avait tranché net la protection de bois de l'enfant. La tête du rapace se trouvait maintenant à quelques mètres du jeune garçon, bien assez proche...
Le cou robuste de l'Airmure se détendit violemment pour se projeter dans la direction de Basho. Celui-ci eut le réflexe de placer ses mains fragiles devant son visage, mais le bec crochu de l'oiseau ne l'atteignit pas ; le gosse blond avait lâché sa gorge pour attraper directement la tête du rapace. Dans un élan de rage, l'Airmure se mit à frotter furieusement sa tête contre la terre
desséchée, créant un épais nuage de poussière. Basho retint sa respiration en espérant que la fumée ne disparaîtrait pas pour laisser place à un spectacle sanglant. Elle se dissipa finalement.
L'oiseau était épuisé, son souffle haletant trahissait sa fatigue. Mais le gamin avait disparut. Basho recula à nouveau, des larmes de désespoir lui montèrent aux yeux. C'est alors qu'une main se posa sur son épaule tremblante. Le garçon aux cheveux blonds avait le front traversé d'une profonde entaille, mais il tenait debout et semblait plus décidé que jamais. Il sortit un objet de
sa poche, un petit objet rond et rouge.
_ Une pokéball, s'écria Basho.
_ Exact ! Je l'ai fauché à ces imbéciles, ils n'y ont vu que du feu !
Le gosse se plaça face à l'oiseau qui tenait avec peine sur ses pattes. Il lui sourit et envoya la ball droit sur lui. Le monstre disparut dans un faisceau rouge et la pokéball atterrit aux pieds du gamin. Elle vibra un instant, puis s'immobilisa.
_ Yes ! s'exclama le gosse avant de ramasser son butin.
_ Tu vas avoir de gros problèmes si on s'aperçoit que tu as volé un pokémon...
_ Et alors ? Ça prouve bien qu'ils sont trop sûrs d'eux.
Le gamin essuya ses mains terreuses sur son pantalon, puis en tendit une en direction de Basho en lui souriant.
_ J'm'appelle Buson. Toi c'est Basho ?
_ Euh, oui...
_ Quand j'ai su qu'on allait faire équipe j'ai eu peur que tu sois aussi lâche que tous ces mioches. Quelle bande d'imbéciles, s'ils croient que c'est en obéissant gentiment comme de vulgaires toutous qu'ils vont survivre, ils se gourent sur toute la ligne !
Basho baissa la tête, sa gorge se noua ; il revit le visage de tous ses petits camarades, leurs regards identiques noyés dans une détresse honteuse.
_ Mais toi, t'es pas comme ça.
Le garçon leva les yeux vers son nouvel ami. Son visage s'était radouci et Basho pouvait à présent estimer l'âge du gamin bien inférieur à ce qu'il avait tout d'abord pensé ; peut-être même avait-il le même âge que lui.
Les deux enfants sursautèrent en entendant la porte de la serre coulisser bruyamment. Trois hommes habillés en noir se dirigeaient vers eux.