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Shadows Avenged de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 17/01/2021 à 00:17
» Dernière mise à jour le 17/01/2021 à 00:17

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Policier   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 3 : Pensive, mais encore ?
Kalie se réveilla toute étourdie, sans savoir où elle se trouvait, ni pourquoi elle était couchée à même le sol. La mémoire lui revint peu à peu quand elle vit devant elle le Mur. Sa mère, inquiète, était à coté d’elle et lui tenait la main, tandis que son père discutait avec la femme du Bureau Analyse. Quand elle vit que sa fille avait ouvert les yeux, Félie Warcelos fut dans tous ses états.

- Oh, Kalie ma chérie ! Tu vas bien ?

Son père vint à sa rencontre. Kalie tâcha de se mettre assise. Elle avait la tête qui tournait.

- Que… Qu’est-ce qui s’est passé ?

- Vous vous êtes évanouie, mademoiselle Warcelos, annonça la femme du Bureau Analyse.

- Évanouie… répéta Kalie.

- Oui, ça peut arriver. Le choc que provoque le toucher du Mur peut-être parfois éprouvant pour les personnes un peu fragile…

- Je ne suis pas fragile !

Malgré son état d’extrême faiblesse, elle se sentit en colère, et honteuse. Pourquoi diable était-elle tombée dans les pommes, alors que toutes les personnes qui avaient passé leur Désignation qu’elle connaissait n’avaient jamais eu le moindre incident ?

- Doit-on faire venir un médecin ? S’inquiéta Brian Warcelos. Ou devons-nous la ramener directement à la maison ?

- Mais je vais très bien ! Protesta Kalie en se relevant sans céder aux gestes de sa mère pour qu’elle reste assise. Je t’assure, papa. Je peux passer mon test !
Vu qu’elle avait touché le Mur, il était hors de question qu’elle parte d’ici sans savoir si elle était devenue Désignée ou non.

- Si tu es sûre que… commença son père.

- J’en suis sûre.

La femme du Bureau Analyse hocha la tête et conduisit Kalie à l’intérieur du baraquement du Bureau à coté du Mur. Kalie y alla seule. Il était de coutume pour la personne testée de le faire seule. Devant une table, il y avait quatre bocaux. Dans l’un d’entre eux brûlait une flamme maintenue artificiellement. Dans le second, une espèce de gros clou au bout pointu qui dépassait. Dans le troisième, il n’y avait rien de visible, mais Kalie savait que des ondes psychiques y étaient envoyées. Et dans le dernier, une espèce de matière violette et immatérielle : de l’énergie draconique.

Tel était le but du test pour voir si on avait hérité d’un des pouvoirs de Faerios : il fallait faire en sorte de se blesser légèrement par chacune des quatre matières. S’il y en avait une pour laquelle on ne ressentait aucune douleur, c’était qu’on avait hérité de son type. À part pour le type Dragon bien sûr. Vu que les Pokemon Dragon craignaient leur propre type, c’était le contraire. Si la douleur ressentie en touchant l’énergie draconique était anormalement élevée, c’était qu’on avait hérité du type Dragon de Faerios.

En s’approchant des quatre bocaux, Kalie sentit revenir en elle le stress qui était le sien avant qu’elle ne touche le Mur. C’était là, maintenant, qu’allait se jouer le futur de sa vie. Si, dans l’un de ces quatre bocaux, elle ne ressentait rien, ou au contraire ressentait une douleur cuisante, elle passerait le restant de sa vie dans une brigade de Désignés à combattre le mal au service de la ville. Sinon, eh bien, elle ferait ce qu’on avait prévu pour elle dès sa naissance : elle hériterai de la fortune et du prestige de la famille Warcelos, et aurait un poste à très hautes responsabilités. Un destin assez enviable comparé à d’autre.

- Vous savez comment procéder, mademoiselle Warcelos ? Demanda la femme du Bureau Analyse. Touchez chaque matière de façon à vous faire un peu mal. Pour le clou, juste une petite coupure. Pour la flamme, effleurez là jusqu’à que vous ayez mal. Pour les deux autres, le psy et le dragon, leur énergie ont été adaptées pour qu’on ne ressente qu’une douleur minime. Vous devriez ressentir des picotements désagréables pour les ondes psychiques, et une petite douleur pour l’énergie draconique. À part bien sûr si vous avez la chance d’être Désignée.

Kalie songea qu’elle aurait bien enduré la pire douleur du monde si cela signifiait être Désignée. Elle s’approcha en premier du bocal contenant l’énergie draconique. Les Désignés de type Dragon, les Drakmen, étaient les plus rares et généralement les plus forts. Quelle joie, quel honneur ça serait d’en faire partie !

Mais quand elle effleura du bout des doigts la matière violette, pas de douleur violente qui aurait signifie son appartenance au type Dragon. Juste une légère douleur, qu’elle sentait à peine, un mélange entre une toute petite décharge électrique et une très faible brûlure. Déçue, mais guère étonnée, elle retira sa main et la dirigea vers le bocal contenant la flamme. Si elle ne sentait rien, ça voulait dire qu’elle était une Brûleuse, une Désignée de type Feu. Et au contraire, si elle souffrait plus que de raison, ça voudrait dire qu’elle était une Féreuse, une Désignée de type Acier, car ce type craignait le feu.

Mais là encore, ni immunité, ni vive douleur. Juste la sensation normale d’une petite flamme contre sa peau. Elle s’amusa de sa propre déception. Une chance sur plus de cinq cent… Qu’avait-elle imaginer ? Elle ne testa pas le bocal acier, vu que si elle avait été une Féreuse, elle aurait ressentie la flamme très vivement. Autant s’épargner une coupure inutile. D’un geste machinal, elle plongea sa main dans le bocal aux ondes psychiques, s’attendant à ressentir les picotements que la femme avait décrits.

Mais, à sa grande surprise, elle ne ressentit rien. N’osant pas y croire, elle laissa sa main un long moment dans le bocal, mais aucune sensation désagréable ne venait. Elle resta un moment paralysée de stupeur, sans faire un geste, n’osant même pas cligner des yeux, sous le regard interrogatif de la scientifique. Alors, n’y tenant plus, elle cria de joie et retira sa main si vivement qu’elle fit tomber le bocal qui se brisa par terre. Mais elle ne s’en soucia pas. Une vague de bonheur et d’excitation telle qu’elle n’en avait jamais ressentie avant l’étreignit et l’emporta. Une chance sur cinq cent douze… Une chance sur cinq cent douze, et elle avait réussi ! Elle était une Pensive, une Désignée aux pouvoirs psychiques !

Devant une telle réaction, la femme du Bureau Analyse avait d’abord sursauté, puis elle sourit de façon sincère.

- J’en déduis que le test a été concluant ? Toutes mes félicitations, mademoiselle Warcelos.

- Je n’ai rien ressenti ! S’exclama Kalie. Aucun picotement ! Ça veut dire que je suis une Pensive, hein ? Ça veut vraiment dire ça ?!

- Il semblerai, mademoiselle, rigola la femme. Venez, on va tester ça rapidement.

Elle lui montra les débris de verre du bocal au sol.

- Concentrez-vous et essayez de les faire voler.

Kalie fut prise au dépourvu.

- Mais… j’ignore comment faire !

- Si vous êtes une Pensive, ça se fera automatiquement. Tous les Désignés de type Psy, et ce quelque soit leur attaque personnelle, peuvent utiliser l’attaque Lévikinésie, de façon plus ou moins grande selon leurs capacités propres, bien sûr.

Kalie essaya. Elle fit en sorte de se concentrer et d’imaginer que les morceaux de verres s’élevaient dans les airs sous son commandement. Au bout de dix secondes, certain d’entre eux se mirent à trembler, et un ou deux s’élevèrent de quelque centimètres avant de retomber. Elle l’avait fait ! Elle avait utilisé des pouvoirs Pokemon ! Elle était vraiment…

Sans attendre la réaction de la scientifique, Kalie se précipita hors de la salle et courut vers ses parents qui l’attendaient dehors anxieusement. Quand elle se réfugia dans leurs bras, moitié riant moitié pleurant, ils comprirent que leur fille avait réussi le test. Ils se joignirent à sa joie et à ses pleurs, tandis que Kalie ne cessait de leur dire :

- J’ai réussi ! Je suis une Pensive ! J’ai pu faire bouger des objets !

Kalie ne parvenait pas encore trop bien à réaliser. Décidément, elle était bel et bien née chanceuse. Elle avait hâte d’annoncer ça à Clovis et à Laureen. Laureen ! Quelle tête elle allait faire ! Peut-être Kalie pourrait faire partie de sa brigade. Ça serait génial…

Toute à sa joie, elle entendit à peine les félicitations des Désignés qui étaient présents, ni la femme du Bureau Analyse quand elle lui expliqua qu’elle devrait s’entraîner chez elle à utiliser ses pouvoirs et qu’elle devait venir au Bureau Analyse la semaine prochaine pour un suivi adapté. Ce ne fut que quand elle fut dans la voiture, partiellement calmée, qu’elle trouva ces instructions bizarres.

- Attendez voir… Ils laissent les Désignés seuls avec leurs pouvoirs pendant une semaine ?! Et si je fais voler la maison en éclat ?

- Ça ne risque pas d’arriver, rigola son père. Les pouvoirs de Désignés s’acquièrent et se précisent avec l’expérience. Au début, tu ne feras rien de bien incroyable. Cette femme t’a dit d’essayer plein de trucs avec tes nouveaux pouvoirs, pour qu’ils puissent voir quel est ton attaque attitrée psychique pour ton rendez-vous au Bureau Analyse.

- Et c’est après qu’ils m’affecteront à une bridage ?

- J’imagine. Mais ne t’inquiète pas, ma chérie. Pleins de gens compétents veilleront à suivre tes pouvoirs petit à petit. Tu ne seras pas lâchée d’un coup sans rien.

Kalie ne s’inquiétait pas. Elle était encore trop excitée et insouciante pour s’inquiéter. Mais elle ne l’était pas assez pour ne pas remarquer le ton de la voix de son père. Il s’efforçait de paraître heureux, mais Kalie voyait bien qu’il était tourmenté. Sans doute qu’au fond de lui, il aurait préféré que Kalie ne soit pas une Désignée, qu’elle puisse vivre dans la sécurité et la richesse de la famille Warcelos. Mais Kalie était prête à faire son devoir de Désignée. Faerios l’avait choisie. Elle servirait donc la ville six jours par semaine. Elle n’aurait pas d’enfant. Elle ne vivrait plus dans le luxe. Mais elle l’acceptait avec joie.

Elle se dépêcha de prendre son téléphone portable et d’envoyer des messages à tous ses contacts pour leur annoncer la nouvelle, à Clovis et à Laureen en premier. Elle tenta même d’essayer de taper son message sans toucher son clavier tactile, avec sa seule pensée. Maintenant qu’elle était une Pensive, il lui semblait qu’un horizon infinie de possibilités s’ouvrait à elle, qu’elle était capable de tout. Et elle parvint même à saisir quelque lettres sans bouger son doigt, mais comme ça prenait trop longtemps et qu’elle avait hâte de prévenir tout le monde, elle revint à la bonne vieille méthode des doigts.

À la maison, William manqua défaillir quand Kalie lui annonça la nouvelle, et se dépêcha d’aller préparer un festin en son honneur. Comme c’était son anniversaire, quelque personnes devaient venir, dont son oncle Clovis et quelque uns de ses amis, plus bien sûr toute une série de bonnes gens de la haute société, des connaissances diverses de ses parents et de Clovis. Laureen ne pouvait pas bien sûr, à cause de son travail, mais Kalie la verrait bien assez tôt. En attendant que les invités arrivent, Kalie s’exerça à se servir de ses tous nouveaux pouvoirs psychiques sur tout et n’importe quoi. Au bout d’un moment, elle parvenait à maintenir en l’air une fourchette, sous le regard curieux de Feunard.

Puis un à un, les invités arrivèrent, et un à un, adressèrent à Kalie leurs plus sincères félicitations. Ils ne furent pas avares de cadeaux non plus. Celui de Clovis était le plus beau, comme d’habitude. C’était une magnifique dague transparente qui semblait faite de cristal. Elle était merveilleuse bien sûr, mais Kalie fut quelque peu étonnée que Clovis lui offre une arme. Celui-ci sourit en en expliquant la raison.

- En réalité, j’avais prévu deux cadeaux pour toi. Un si tu étais Désignées - à savoir la dague - et un autre si tu ne l’étais pas. J’ai pensé que cette dague te sera utile dans ta future carrière de défenseur de l’ordre. Elle est faite en Lunacier, l’un des métaux les plus beaux et les plus solides du monde, qui a pour étonnante caractéristique de pouvoir stocker l’énergie. Quand tu contrôleras bien tes pouvoirs, cette dague pourra te servir de conteneur pour les stocker, et d’arme si tu veux les relâcher.

Kalie observa avec plus d’attention le merveilleux trésor.

- Tous les Désignés ont-ils ce genre d’arme ?

- Grand dieu, non ! Rigola Clovis. Figure-toi que cinq cent grammes de Lunacier valent environ un million de Pokédollars. Cette dague pèse deux kilos. Si je devais dépenser quatre millions pour chacun de mes Désignés, je serai vite à sec.

- Mais tu es fou de dépenser autant pour moi ! S’exclama Kalie, horrifiée.

- Ma chère nièce les vaut bien, surtout après sa Désignation réussie, fit Clovis en lui tapotant la tête. Sers-toi en en bien, et garde là toujours sur toi.

- Promis, sourit Kalie en se la passant sous sa mini-jupe. Et, par curiosité… C’était quoi l’autre cadeau de prévu, si j’étais revenue bredouille de ma Désignation ?

- Ah ça, tu le verras l’année prochaine, jeune fille. Puisque je l’ai sous la main, je n’aurai pas à en acheter un autre dans un an.

Il lui fit un clin d’œil et parti saluer d’autre invités. Il y avait beaucoup de monde que Kalie ne connaissait pas, des gens importants, qui voulaient tous la rencontrer pour la féliciter. Kalie avait plutôt envie de s’enfermer dans sa chambre pour tester ses pouvoirs, mais elle se devait de saluer chacun d’entre eux et de les remercier platement. Kalie souriait en permanence, serrant quantité de mains, répondant avec grâce aux compliments d’un paquet de gens dont les noms lui sortirent de l’esprit aussitôt. Mais au bout d’un moment, Clovis l’amena rencontrer une personne qui éveilla son intérêt.

- Kalie, voici le commandant Radul Pertogan, qui dirige l’une des six brigades de Désignés. Radul est un de mes anciens collaborateurs à l’époque où je me suis lancé dans la politique, et un bon ami à moi. C’est aussi l’un des plus puissants Désignés, un maître Drakmen comme on n’en a jamais vu.

Le commandant Pertogan était un homme d’allure distinguée, vêtu d’un costume bleu, mais sous ses traits rugueux ont distinguait parfaitement l’homme de combat qu’il devait être. Il avait quelque cicatrices sur le visage, et ses cheveux commençaient à blanchir par endroit, montrant son âge. Il devait être le seul Désigné qui se trouvait ici ; à part elle-même bien sûr. Kalie s’inclina gracieusement.

- C’est un honneur de vous rencontrer, commandant Pertogan.

- Tout l’honneur est pour moi, miss Warcelos.

Pertogan avait une voix grave et agréable.

- Clovis ne tarit pas d’éloges sur vous, et je suis ravi de voir que la famille Warcelos va s’illustrer encore davantage dans la mise en place d’une Ortris saine et prospère. C’est un jour de joie pour nous tous Désignés, qui avons gagné entre notre sein quelqu’un comme vous.

Il leva son verre de champagne comme pour lui porter un toast. Les paroles du commandant Pertogan furent bien conséquentes pour elle plus que tous les autres compliments adressés à son égard au cour de la soirée.

- Quelle brigade dirigez-vous, commandant ? Demanda-t-elle.

- Ah ça, je crains que ce ne soit top secret, chère demoiselle, sourit Pertogan. Mais vous le serez bientôt si vous rejoignez ma brigade en temps voulu.

- C’est que j’ignore où aller…

- Vos pouvoirs et vos capacités décideront pour vous, lui assura Pertogan. Chacune des six brigades a ses propres buts et ses propres moyens. Selon ce que vous montrerez au Bureau Analyse, ils vous dirigeront vers la brigade la plus appropriée pour vous. Bien sûr, ils ne vous prodigueront que des conseils. C’est vous seule qui choisirez où aller, au final.

Kalie songea qu’elle aimerait bien avec le commandant Pertogan comme chef. Il avait l’air gentil, et c’était un ami de Clovis. Mais Kalie ne ferait certainement pas la difficile, et il ne lui viendrait pas à l’idée de faire fi des conseils du Bureau Analyse. Les gens qui travaillaient là-bas étaient certainement bien plus compétents qu’elle.

On servit le repas sur différentes tables, tellement il était énorme. William s’était surpassé, et devait préparer ça depuis plusieurs jours. Tout ça était délicieux, mais Kalie était trop sur un nuage rose pour faire attention à la nourriture. Elle se donna même en spectacle en faisant léviter les salières jusqu’à elle, sous les applaudissements des invités.

Quand le repas fut terminé et tous les invités partis, il était près de minuit, mais Kalie n’avait aucunement sommeil. Elle passa bien trois heures à faire étalage de ses pouvoirs dans sa chambre. Quand elle parvint à faire léviter trois objets en même temps, elle s’essaya à autre chose, puis encore à autre chose. Elle fit des recherches sur internet pour avoir la liste complète des attaques psychiques qui existaient, et en essaya plusieurs d’entre elles, sans grand succès, mais elle ne fut pas découragée. Elle parvenait à faire les trucs psychiques de base, comme la lévitation et la poussée, tous découlant de l'attaque psy de base des Penseur : Lévikinésie. Très bientôt, elle trouverai son attaque attitrée, qui serait son principal pouvoir en tant que Désignée.

En manipulant la dague en Lunacier que Clovis lui avait offerte, elle s’imagina pouvoir maîtriser l’attaque Téléport. Ça serait bien de pouvoir apparaître et disparaître à volonté. Ou encore pouvoir se servir de l’attaque Coupe Psycho, comme Gallame, qui était l’un de ses Pokemon préférés. Toutes ces images dans sa tête menaçaient de la rendre dingue, et pour le moment, ce qu’elle aurait aimé utiliser comme attaque psy, ça serait Repos. Ce n’est qu’à quatre heure du matin qu’elle parvint à trouver le sommeil.


***


Kalie rêva de Faerios. Comme dans la vision qu’elle avait eu en touchant le Mur, le Pokemon Légendaire se trouvait devant elle, son corps nacré luisant de flammes, son anneau dorsal brillant d’une lueur dorée. Faerios la regardait de ses yeux bleus qui produisaient une lueur rougeâtre. Autour d’eux, que du feu, mais Kalie n’en ressentait pas la chaleur. Alors, une voix résonna, et Kalie eut l’impression que c’était Faerios qui lui parlait.

- Je t’ai trouvé. Tu es la dernière. Les quatre sont là, à présent.

Kalie ne savait que répondre. Elle se doutait qu’elle devait rêver, mais n’osa pas mettre fin à cette vision intrigante.

- Le Premier s’est montré indigne. Un nouveau doit voir le jour. Et vite, car le temps est compté. Est-ce que ce sera toi ? Est-ce que ce sera l’un des trois autres ?

Faerios s’était approché. Kalie pouvait parfaitement distinguer tout son corps magnifique. Mais en même temps qu’il s’était approchée, Kalie sentit la chaleur du feu tout autour d’elle. Et bien vite, la chaleur devient brûlure.

- Est-ce que ce sera toi ? Répéta la voix.

Kalie ne pouvait plus supporter la morsure des flammes, et s’égosilla pour mettre fin à ce rêve. Mais quand elle fut réveillée, dans son lit, elle se rendit compte qu’elle sentait toujours le feu. Son bureau de chevet, à coté de son lit, s’était enflammé, et les flammes commençaient à se propager sur les draps. Avec un cri de panique, Kalie sauta du lit. Elle sorti de sa chambre en courant, dans l’idée de trouver une bassine d’eau. Elle tomba sur William qui passait dans un couloir.

- Mademoiselle. Que faite-vous en pyjama à…

- William, il y a le feu dans ma chambre !

Les yeux du vieux majordome s’agrandirent.

- Le feu ? Juste ciel !

Il alla chercher un extincteur dans un placard, et se précipita vers la chambre de Kalie, aussi vite que son vieil âge le lui permettait. Heureusement, le feu ne s’était pas encore trop propagé, et quand William eut terminé, il n’y avait qu’à déplorer un bureau et quelque draps. William, avec son souci constant de la propreté et de l’ordre dans le manoir, semblait épouvanté.

- Que diable a-t-il pu provoquer ça ?!

- J’en sais rien, répondit Kalie. C’est ça qui m’a réveillé, je crois.

- Peut-être une prise défectueuse. Vous en avez une sous ce bureau, non ?

- Oui, mais je ne m’en sers quasiment jamais.

- Étrange. Peut-être est-ce Feunard qui est passé par là et qui a craché une petite flamme sans faire exprès. En tous cas, je dirai à monsieur votre père qu’il serait bon d’investir sur des alarmes incendies.

Un peu sonnée, Kalie regarda l’heure. Il était à peine six heures. Elle n’avait donc dormi que deux heures. Mais maintenant qu’elle était debout, elle savait qu’elle ne pourrait pas se rendormir. Elle descendit donc, et William, toujours sous le choc, lui prépara un petit déjeuner, après quoi il retourna au grand salon pour poursuivre le ménage de la réception d’hier soir.

L’incendie dans sa chambre n’avait pas fait oublier à Kalie son nouveau statut de Désignée, et ce fut en utilisant ses pouvoirs psychiques qu’elle attira à elle le lait, les toast et les céréales. Elle n’était Désignée que depuis douze heures, mais déjà, ça lui semblait étonnement facile d’attirer les objets à elle, et de les replacer où ils devaient être sans bouger. Bien sûr, ce n’était que de petits objets. Aujourd’hui, elle essaierai avec de plus gros, et si elle y parvenait rapidement, elle demanderai ensuite à Feunard ou à William de servir de cobayes pour pouvoir tester ses pouvoirs sur eux.

Il suffisait juste de se concentrer, d’ouvrir son esprit, et de le vouloir. C’était comme s’il y avait une porte dans la tête de Kalie, une porte toujours entrouverte, qu’elle se contentait de tirer pour appeler à elle son psychisme latent. Comme avec ce pot de miel, devant elle. Elle le visionna intensément, grava son image dans son esprit, et laissa son pouvoir s’échapper.

Alors, d’un coup d’un seul, le pot de miel s’embrasa, comme si elle y avait mis le feu alors qu’il était trempé d’huile. Affolée, Kalie se leva et poussa l’objet en flamme de la table pour qu’il ne brûle pas la nappe. Sous l’effet de la chaleur des flammes et du choc, le pot de miel se brisa par terre.

Kalie observa les restes du pot, stupéfaite. C’était elle qui avait fait ça ? Depuis quand l’utilisation de pouvoirs psychiques pouvait-elle mettre le feu à des choses ? Kalie avait beau chercher dans sa tête, elle ne se rappelait aucune attaque psy capable de faire ça. Ou peut-être était-ce une réaction chimique ? Ces pouvoirs psychiques avaient peut-être fait surchauffer le verre, ou un truc du genre ?

Pour être sûre et se rassurer, Kalie utilisa son pouvoir comme elle venait de le faire, mais sur un couteau. Il lévita un moment, puis, en plein vol, s’enflamma exactement comme le pot de miel. Kalie le laissa tomber, atterrée. Dans sa surprise, elle avait oublié de « refermer » la porte de son pouvoir, et cria quand elle vit qu’une flamme était suspendue à sa main droite. Elle l’agita pour s’en débarrasser, mais ça n’eut que pour effet d’envoyer une véritable gerbe de feu sur le buffet en bois d’orme devant elle.

Kalie fut si terrifiée par ce qui était en train de se passer qu’elle ne songea même pas à éteindre le feu. C’était tout bonnement impossible. Elle ne pouvait pas être… pas elle… Et pourtant, sa main droite continuait de produire des flammes, sans qu’elle n’en ressente une quelconque brûlure. Une Pensive ne pouvait pas produire des flammes. Seuls les Brûleurs en étaient capables. Alors, c’était que…

Comme assommée par la vérité, Kalie tomba à genoux. Elle referma la porte de son pouvoir dans son esprit, et aussitôt, sa main cessa d’émettre des flammes, et le buffet s’arrêta de brûler. Elle utilisa à nouveau son pouvoir, désespérée de prouver qu’elle avait juste rêvé. Mais la vérité était impitoyable. Elle parvenait à faire bouger des objets, comme toujours, mais maintenant, elle pouvait aussi y mettre feu ou projeter des flammes où elle le voulait.

Elle gémit et ferma les yeux, niant cette réalité de toutes ses forces. Mais elle pouvait nier autant qu’elle le voulait, les faits étaient là. Elle pouvait utiliser deux pouvoirs. Elle était à la fois une Pensive et une Brûleuse.

Elle était une Rejetée.