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Les Sept Sceaux Plasma de G. Zapdohz



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Informations

» Auteur : G. Zapdohz - Voir le profil
» Créé le 06/12/2020 à 20:04
» Dernière mise à jour le 02/01/2021 à 00:48

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Unys

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Route 2 | Corail et Naranja.
« Donc, tu gagnais du temps.

Précipitamment, tous les occupants de la pièce quittèrent Leader du regard, reportant leur attention sur la jeune femme. Maverick grimaça. En la voyant ainsi recroquevillée sur elle-même, le jeune homme avait cru que le couteau lancé l’avait atteint et mise hors d’état de nuire.

Le rire cynique qui suivit sa phrase infirmait cette hypothèse.

-Un baggiguane, hein ? Intéressant comme adversaire…

Tout en disant cela, elle se releva, plantant son regard rose dans la petite silhouette de l’iguane. L’éclat de la boucle de la ceinture qui retenait l’excroissance de peau de Leader s’y reflétait.

-Dommage que ce soit sur moi et Naranja qu’il soit tombé, poursuivit-elle tandis que son sourire confiant s’élargissait.

À l’entente de ces mots, l’expression d’Evane se tordit plus que Maverick eut cru que la frayeur l’aie rendu possible.

-Mave ! s’exclama-t-elle.

Dans l’instant suivant, Maverick ne sentait plus le sol sous ses pieds. Le sol se retrouva au-dessus de sa tête. Ensuite, une douleur brute. Il ne respirait plus, quelques soit la profondeur avec laquelle il cherchait son souffle. La panique s’appesanti sur son cœur. Était-il en train de mourir ?

Non. Son doigt répondait encore à l’ordre de bouger, malgré l’affreuse douleur qui en résultait. Une douleure lourde ankylosait l’ensemble de son côté gauche, qui avait heurté le sol en premier.

Il distinguait à peine les cris, supposés de détresse, de sa cousine. Ou sa tante. Ou n’importe qui d’autres. Ce qu’il discernait mieux, c’était le bruit de pas, se rapprochant de lui. Le carreau contre son oreille aidait.

Difficilement, et ce malgré la douleur, il tourna le cou pour observer ce qui s’avançait vers lui. Maverick reconnut la silhouette emmantelée de l’intruse, mais quelque chose flottait à ses côtés, de forme plus ou moins circulaire : un farfaduvet. Certainement l’auteur de cette attaque surprise.

Lorsqu’elle s’accroupit, Maverick put sentir les pointes des mèches flamboyantes de la jeune femme sur son visage. Visage dont elle saisit le menton. Le jeune homme étouffa un gémissement de douleur.

Le forçant à rencontrer son regard dans le sien, elle souriait de plus belle.

-Au fond, si on éclipse les cicatrices, et les… plaques rouges, tu n’es pas mal, déclara-t-elle sur un ton enjoué.

La remarque lui aurait fait chaud au cœur, s’il ne se sentait pas entre la vie et la mort, et plus proche de la seconde option, et que cette fille n’était pas responsable de cet état.

Soudainement, elle changea sa prise, lâchant le menton, pour resserrer sa main, étrangement chaude, sur le cou de Maverick. Alors, elle le souleva avec une force que sa carrure ne laissait pas soupçonner, sur les genoux et le plaqua contre le four.

-J’imagine que maintenant, tu veux bien me dire où se trouve N, déclara-t-elle avec une intonation enthousiaste. Ou les prochaines, ce seront-elles.

Tout en prononçant ces mots, elle pointa son index tour à tour sur les deux femmes, désormais en larmes. Maverick sentait les siennes lui monter aux yeux, mais il n’en déterminait pas encore l’origine. Son impuissance ? Le futur tragique qui les attendait ? La douleur qui vrillait son côté gauche ? Tout se mélangeait.

-Je… Je ne sais pas- lâcha-t-il tandis que des sanglots nouaient sa gorge.

Brusquement, la jeune femme le lâcha et recula tandis que la silhouette orangée de Leader volait en travers de son champ de vision, pour heurter le mur dans un choc sourd.

Maverick se laissa glisser le long du four, sa poitrine se soulevant et s’abaissant frénétiquement sous l’effet du stress. L’intruse avait reculé, et avait reporté son attention sur Leader. Une aubaine. Le jeune homme jeta un regard paniqué aux deux filles recroquevillées dans le coin de la pièce, puis pointa la sortie du bout du nez. Il suffirait de contourner le plan de travail, étant donné que Leader occupait l’intruse, accroupie de l’autre côté du mobilier.

Elles ne bougèrent pas tout de suite, le fixant, perdues. Maverick voulut les saisir pour les lancer. Seulement, son état ne le lui permettait pas. Alors, il les implora du regard. Sa cousine fut la première à réagir. Elle saisit l’épaule de sa mère et la tira, courant aussi vite qu’elle pouvait vers la porte.

-Naranja ! Arrête-les ! s’exclama l’intruse en remarquant la tentative de fuite.

Dans la même seconde, Leader bondit vers elle, pied en avant. Le farfaduvet réagit juste assez vite pour se positionner entre l’attaquant et sa dresseuse. Présentant le dos, le pokémon de l’intruse bloqua l’assaut de manière nette, avec son épais duvet de coton. Duvet sur lequel le baggiguane prit appui, avant de bondir en arrière pour se positionner près de son propre dresseur.

Entre temps, les filles s’étaient déjà échappées, tirant l’oncle de Maverick avec elle. Seulement, alors qu’il guettait sa réaction, le jeune homme fut surpris de constater qu’elles ne semblaient ni en colère, ni perturbé. Elle continuait de sourire, ayant reporté son attention sur lui.

-Tu comptes te sacrifier pour leur permettre de fuir ? ricana-t-elle. Quelle bravoure ! Mais ça ne sert à rien. Je les traquerai comme j’ai traqué N. Après t’avoir tué, bien sûr.

Elle lui offrit un sourire enfantin sur ces mots. Maverick ravala sa salive, les dents serrés, une jambe repliée contre lui. Son cœur accéléra de plus belle. Ce fut alors que Leader posa une de ses pattes avant sur la jambe tendue, et lui jeta un regard sévère. Si cela arracha d’abord une grimace, la douleur ne s’étant pas encore estompée, Maverick se calma immédiatement. L’inspiration suivante lui parut plus facile, et il se sentit capable de tenir tête à la jeune femme. Le regard brillant, un sourire naquit sur ses lèvres tandis qu’il répondait sans mots à son pokémon. Celui-ci se reconcentra alors sur le combat.

L’intruse plissa brièvement les yeux, puis revint à son éternel rictus, avant de commenter sur un ton jovial :

-Comme vous êtes mignons- Pour la peine ce sera rapide. Naranja, balaie-les.

Le farfaduvet commença à perdre ses couleurs, pour passer à un blanc laiteux. Un halo, lui aussi blanc, mais teinté de rose, l’entoura, comme un anneau de vent. Durant ces instants de canalisation, Maverick se pencha afin de quitter la ligne de mire du pokémon vole vent.

Seulement, la douleur le paralysa, et il ne put que grimacer lorsque le halo enveloppant Naranja, quitta le corps du pokémon et fonça droit sur lui, sous la forme d’une sphère.

Maverick hoqueta en voyant Leader s’interposer entre l’attaque et lui, peau remontée jusqu’au cou. L’éclat provoqué par l’explosion de la sphère contre le corps du baggiguane força le jeune homme à fermer les yeux. Le bruit fut cependant suffisant à induire de la frayeur en lui.

-Leader ! s’exclama-t-il.

Un second choc avait résonné au-dessus de sa tête. Maverick tenta de se redresser. Trop vite. La souffrance le força à retourner au sol. Il donna un coup de poing furieux sur le carreau, tandis que les larmes lui venaient. Comment pouvait-il être aussi inutile ? Pire, un handicap.

Des pas résonnèrent dans sa direction, mais le jeune homme ne tourna pas la tête pour observer la rousse.

-Naranja, prononça simplement l’inconnue, sur un ton plus calme.

Maverick serra les dents et les paupières, espérant que ça passe rapidement. Un cri aigu résonna, suivit d’un bruit d’affalement contre le bois. Maverick rouvrit les yeux, qui s’écarquillèrent instantanément : assise sur le carreau, contre le plan de travail, son agresseur se tenait la tête, yeux clos, dents serrées. Des ondes noirs et rouges enveloppaient son corps recroquevillé, émanant directement des yeux de son farfaduvet, penché sur elle.

L’adolescent cligna plusieurs fois des yeux, mais le pokémon vole vent attaquait toujours sa maîtresse, dont le cri déchirant ne cessait pas, ce jusqu’à ce que le pokémon ne s’interrompe pour éviter une sphère, du rose caractéristique du « Pouvoir Lunaire ». L’auteur s’interposa entre l’intruse et le farfaduvet. Deux spécimens de la même espèce se faisaient désormais face au milieu de la cuisine.

Un des farfaduvets relâcha un nouveau pouvoir lunaire, que l’autre esquiva lestement en virevoltant. Seulement, cachées par la première attaque, les feuilles tranchantes qui volèrent vers lui et ne lui laissèrent aucune chance, se fichant dans son petit corps.

Petit corps qui s’élargit pour devenir un torse, s’assombrissant puis se recouvrant d’un collier de fourrure couleur de jais. Ses bras et membres antérieurs s’allongèrent, tandis que des griffes écarlates poussèrent au bout. Sa tête s’affina et s’aiguisa en un museau. Une longue chevelure rouge remplaça le duvet. Là où virevoltait un farfaduvet, se tenait désormais un zoroark.

-Tu te montres enfin, N.

Toute légèreté avait disparu dans la voix de l’intruse. Son teint était devenu blafard. Le mépris se lisait dans ses yeux, qu’elle dirigeait vers l’encadrure de la porte. Maverick hoqueta. Celui que son agresseur cherchait se tenait adossé, rendant un regard glacial à la femme emmantelée.

-Corail… maugréa-t-il. Attaquer des civils. J’ai voulu m’attendre à mieux. Mais bon, tout cela n’est que l’héritage de Ghetis, après tout.

N ponctua sa phrase d’un soupire, et la rage distordit encore plus le visage de la dénommée Corail.

-Ne te permet pas de l’évoquer avec une telle légèreté ! s’écria-t-elle.

Sur ces mots, une volée de feuilles fendit l’air en direction de N, jusqu’à être intercepté par les griffes de Zoroark, qui laissaient une traînée sombre dans leur sillage. Le polymorphox s’élança tout de suite vers Naranja. Le duvet de ce-dernier tripla de volume, et le pokémon de N ne put déchiqueter que du coton. Seulement, il s’acharnait à creuser la matière blanche. Blanc qui vira au rose très pâle en un instant.

-Ecarte-toi ! s’exclama N.

Le zoroark réagit à temps pour bondir par-dessus la manifestation du pouvoir lunaire. Dès que ses pattes se retrouvèrent en contact avec le carreau, le canidé se rua de nouveau sur le pokémon vole vent. L’échange prit la même tournure que le premier, jusqu’au moment où le polymorphox prit appui sur son adversaire, le déstabilisant sous son poids. Le tir d’énergie lunaire brisa une fenêtre de la pièce.

Alors que son adversaire flottait encore de manière vague, le zoroark se jeta une fois de plus sur lui, encore plus rapide. Les poils de sa queue s’hérissèrent, s’imprégnant d’une couleur argentée. Prenant appui sur le mur adjacent, le pokémon ténèbres essaya d’en asséner un coup à son adversaire, qui se décala au dernier instant, comme s’il glissait sur l’air. Seulement, le polymorphox ne discontinuait pas, s’appuyant tour à tour du pied du plan de cuisine et du mur. Une valse s’était engagée dans l’étroit détroit et, si le farfaduvet parvenait à éviter les premiers assauts, les coups de queue du zoroark passaient de plus en plus près de sa silhouette. Maverick vit même une touffe de coton se séparer du duvet du pokémon vole-vent.

Dès le coup suivant, le zoroark atteint sa cible, en plein milieu du petit abdomen brun. La queue du renard divisa le corps en deux. Seulement, ce ne fut qu’un
amas de coton, dénué de toutes vie, qui se retrouva au sol. Le zoroark fixa le leurre, perdu.

-En haut, s’exclama son dresseur.

-Trop tard, retorqua Corail.

La sphère du pouvoir lunaire se trouvait déjà à mi-chemin de la distance qui séparait Naranja de sa cible. Un flash aveugla brièvement Mave. Lorsqu’il rouvrit les yeux, le zoroark gisait au sol, les yeux clos, la gueule entrouverte. Cette vision creusa un trou dans son cœur. Son seul espoir était là, étalé sur le carreau, sous ses yeux.

Néanmoins, jusqu’à ce que la silhouette commence à perdre en opacité. Maverick crut d’abord halluciner, mais le corps venait de disparaître. Avant même qu’il n’ait le temps de réfléchir à la cause, une colonne de feu s’élevait dans le milieu aérien de la cuisine, rejoignant Naranja et arrachant un hoquet à Maverick.

Seulement le farfaduvet, bien que pris par surprise et de dos, se décala à temps pour éviter que ne serait-ce qu’une gerbe de flamme l’atteigne. Alors, dans le même temps, Leader apparu de l’autre côté de la colonne, le duvet composant le défunt clone de farfaduvet entre les pattes avant. Cette fois, avant même que Naranja ou Corail ne put le comprendre, la boule de coton traversait les flammes, et s’en imprégnait, avant d’atteindre de plein fouet le pokémon vole-vent. Alors, le feu se propagea sur Naranja, et les petits qui s’élevèrent de sa silhouette, ainsi que la bouche entrouverte de sa dresseuse confirmèrent qu’il s’agissait du vrai. Le « dégommage » était un succès.

Si Zoroark interrompit son flot de flammes pour rattraper son allié improvisé, ce fut sur le carreau qu’y en fit autant pour Naranja, ce-dernier ressemblant maintenant une boule de feu vivante, que sa dresseuse s’empressa de rappeler dans une poké ball. Elle n’eut le temps d’effectuer que cette action avant que les griffes du zoroark ne se pressent contre sa gorge. Loin de paraître effrayée, Corail poussa un rire railleur.

-Tu n’es donc pas l’ancien Roi pour rien. Dire que nous étions sous l’emprise de ton zoroark bien avant que Naranja mette son clone en place.

-Que ton farfaduvet soit « farceur » ou non. Lorsqu’il s’agit de mauvais tours, aucun pokémon ne peut en surpasser un de type « ténèbres ». Ghetis vous a donc mal éduqué, même sur ces points ?

Sans même écouter la réponse que pourrai proposer son adversaire défait à sa phrase envenimée, N se détourna d’elle.

Maverick hoqueta. Leader. Il bondit vers le plan de travail sur lequel le zoroark avait déposé le baggiguane. Ce fut une main tremblante que Mave posa sur le torse de son ami. Il poussa un soupir soulagé après avoir constaté qu’un cœur battait toujours sous sa petite poitrine, bien qu’il ait les yeux clos. Leader méritait bien du repos, après les efforts qu’il avait mis dans cet affrontement.

Les efforts. Ce ne fut qu’à ce moment que le jeune homme se rendit compte qu’il se sentait épuisé. Ses jambes se dérobèrent brusquement sous son poids et des larmes ruisselèrent le long de ses joues. Son cœur ne venait que de se remettre à battre, il lui semblait.

-C’est bon maintenant. Vous avez tenu bon, tous les deux. C’est fini, désormais.

Tout en lui disant cela, N avait posé sa main sur l’épaule du jeune homme, qui ne répondit pas, se contentant de pleurer en silence.

« C’est fini. » N lui-même aurait souhaité y croire. Mais loin de là. Pour Maverick, tout ne faisait que commencer.