Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Faire face de Serekai



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Serekai - Voir le profil
» Créé le 31/07/2020 à 02:13
» Dernière mise à jour le 09/09/2020 à 17:38

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 5 : L'équipe s'agrandit
Féli-Cité était la capitale économique de la région de Sinnoh, une ville moderne et dynamique, dont l'architecture voulait être une publicité spectaculaire adressée aux investisseurs du monde entier. La métropole se dressait fièrement au pied des montagnes, dans une plaine ouverte qui bordait un fleuve cotier. Ses tours orgueilleuses se dressaient à intervalles régulières dans la ville, séparées de parcs et de larges avenues occupées par des boutiques de luxe, des banques, des sièges sociaux et de multiples complexes de loisirs, l'ensemble des gratte-ciel dessinant une ligne d'horizon brisée et pleine de saillies.

La cité florissante était le point névralgique d'où rayonnait de nombreuses routes, notamment l'axe autoroutier majeur entre la ville minière de Charbourg et le port de Joliberges. Cependant, si prendre le train de marchandises était ce qu'il y avait de plus rapide pour se déplacer entre les villes, aucun dresseur digne de ce nom ne prenait ce genre de raccourci, du moins pas la première fois. Prendre le train express reviendrait à gâcher le voyage, à rater l'exploration des sentiers de randonnée. Pour un dresseur, c'était passer à côté de nombreux paysages naturels et se priver de rencontrer moult pokémon sauvages.

J'avais donc décidé de ne pas voyager autrement qu'à pied, refusant de prendre des transports, si j'étais en mesure de me déplacer par mes propres moyens. C'est ainsi que j'avais commencé à me diriger vers la capitale, empruntant les petits chemins qui longeaient la voie bitumée reliant Littorella à Féli-Cité. Pour l'atteindre, il me faudrait environ une semaine de voyage à pied, mais ce délai théorique dépendrait également de mes arrêts et de mon rythme. Ce serait ma première grosse étape, faire ce trajet serait fatiguant, mais j'espérais que ce serait une belle première expérience.

Bien sûr, je ne renonçai pas à l'idée de capturer un autre spécimen, afin de pouvoir constituer un embryon d'équipe. Je n'avais qu'une seule chance, alors je devais être attentive à tout élément inhabituel.

Autour de moi, je pus voir des Etourmi voler haut dans le ciel, planant en formation, mais que j'ignorais copieusement. Ils avaient sans doute des nids plus loin, mais j'allais me focaliser sur les pokémon que je pouvais rencontrer au sol. De toute façon, ils étaient inaccessibles et je n'allais pas battre bêtement des ailes. J'avais à peu près autant de chance de m'envoler que de voir gambader un Moumouton à cinq pattes.

Je m'éloignais du sentier, pour m'enfoncer dans les endroits plus sauvages. Je me couchais dans la verdure encore humide, rampant pour voir ce qui se cachait dans les hautes herbes. Châtaigne était posté sur mes cheveux, fixe et immobile, observant les environs. Après quelques minutes d'immobilité dans des fourrés, de petits frémissements dans la végétation me donnèrent envie de vérifier ce qui se tramait. Ce pas léger n'était pas celui d'un Keunotor, ils étaient trop patauds pour se déplacer avec une telle légèreté. Ce n'était pas non plus le clapotis disgracieux des ailes d'un Etourmi. D'ailleurs, Châtaigne me donna un coup de bec, identifiant l'origine du son, tournant son bec vers le chuintement.

J'avançai prudemment, de quelques centimètres à la fois, restant derrière de longues feuilles vertes. Chaque mouvement était lent et précautionneux, pour que je n'écrase pas de feuille sèche ou de brindille. Avec soin, je glissai mon auriculaire à travers, créant une fine ouverture, juste assez large pour pouvoir repérer le pokémon se déplaçant silencieusement.

Je remarquai un félin bleuté tapi en embuscade dans les fourrés, guettant un nid d'oiseau. Un Etourvol nourrissait ses petits et le prédateur attendait patiemment le départ de la mère pour pouvoir accomplir son sinistre forfait. Concentré à planifier son coup, attendant le départ de l'adulte, il n'était pas attentif à ma présence. Je pris ma ball et je fis signe à Châtaigne de s'avancer lentement.

Au moment ou le Lixy allait bondir sur le tronc, mon oiseau le frappa d'un coup d'aile par derrière. Le petit félin feula de surprise, poussé hors des herbes par le coup porté. Dans sa chute, Lixy alerta ses futures proies, qui pépièrent encore plus fort, paniquées.

Le petit pokémon encore sonné tenta de se relever. Je saisis une pokéball, l'envoyant malheureusement un peu trop haut. Je ratai le pokémon, voyant l'orbe poursuivre sa course pour se briser contre une pierre.

Je pestai, tandis que le félin se releva et adopta une posture agressive envers mon poussin au plumage bariolé. Le bébé avait grandi ces derniers jours, le duvet de mon petit compagnon commençait à former une couche indésirable, que mon Etourmi retirait en se lavant chaque jour.

Lixy bondit sur Châtaigne, les griffes en avant. Mon poussin sautilla en avant, se baissant pour esquiver l'attaque imprécise, se retrouvant juste sous le torse du félidé. Par réflexe, mon oiseau donna un coup de bec pour se protéger, frappant le ventre mou et vulnérable. Ma seconde pokéball atteignit Lixy sur le museau, le dématérialisant. Le félin resta bloqué dans la ball, qui s'immobilisa au milieu des herbes.

J'adoptai mon troisième compagnon, relisant le règlement de la ligue pokémon. En tant que novice, je n'avais pas le droit d'avoir plus de trois pokémon avec moi. Cette limite ne sauterait partiellement qu'après avoir obtenu un premier badge. Cette restriction avait été votée soixante-douze ans auparavant, afin d'éviter que des apprentis soient débordés par le dressage de leurs compagnons.

Je fis sortir mon nouveau compagnon au milieu du chemin de terre, pour avoir une discussion dans un milieu plus ouvert. Il ne se sentirait pas menacé s'il voyait les environs.

- Bonjour, le saluais-je. Je vais te nommer … Fernando.

Il ne parut guère impressionné et gronda un peu lorsque j'approchai ma main de lui. Calmement, je stoppai le mouvement, laissant le froussard s'habituer à mon odeur. Après une minute ou il me regarda, comme si ma tête ne lui revenait pas, il finit par se laisser amadouer, acceptant de renifler mes doigts.

Il était nerveux, la présence des deux autres pokémon autour ne l'aidant pas à se sentir serein. Je fis signe à mes deux compagnons de rester derrière, ce qu'ils comprirent vite.

Amazonas se tourna avec lenteur, tandis que Châtaigne sautilla jusqu'à mon épaule, grimpant sur mon bras gauche.

Fernando me regardant durant de longues secondes, avant que je ne sente moins d'appréhension de sa part.

Lorsque mes doigts touchèrent son front, il se tendit, soulevant les babines, m'incitant à reculer. Quelques secondes plus tard, je voulus faire un autre essai. Il baissa la tête, fermant un œil et je touchai doucement sa fourrure.

Je pus sentir un léger frémissement dans ses poils et fit une troisième tentative, le caressant derrière les oreilles. Il me regarda avec ses yeux ambrés, appréciant doucement ce contact. Un ronronnement m'indiqua que j'avais gagné, qu'il m'avait assez accepté pour me laisser le toucher.

Ma troupe m'accompagna quelques heures de plus, jusqu'à ce que je sente mes pieds douloureux. C'était le bon moment pour m'arrêter, pour soulager mes jambes endolories. Pourtant, l'oiseau avait l'air de s'en moquer depuis son perchoir, me jugeant assez dédaigneusement. La tortue arrêta de trotter et s'approcha calmement de moi, avant de s'attaquer aux plantes qu'elle pouvait trouver appétissantes. J'avais du mal à comprendre comment Amazonas faisait son choix, mais à force d'observer, je notai qu'il privilégiait les grosses feuilles, surtout celles les plus orientées au soleil.

Après quelques minutes à souffler, je localisai un emplacement parfait pour planter ma tente, sur un espace à peu près ouvert.

Je posai mon gros sac, en sortant la tente pliée dans un sachet de toile verte, avec les piquets et les cordes formant un mélange complexe. Je ne m'étais pas entraînée à monter ma tente avant de partir et j'eus l'impression que j'allais mettre des heures à monter correctement la structure. Finalement, à la vue du ciel dégagé et des températures clémentes, ma flemme décida que je me passerais de la tente pour me contenter de mon duvet.

Mon sac de couchage déployé, je m'assis dessus pour préparer un repas convenable. J'avais des conserves, de belles boîtes aux étiquettes alléchantes, mais je préférais consommer mes produits frais. Un reste de Roucool attendait encore, enveloppé dans du papier transparent et je donnai cette pièce de viande de la veille à mon nouveau compagnon de voyage.

Fernando saisit une aile et se cacha sous une feuille, avant de la mâchonner, restant à l'abri d'une éventuelle menace. Les deux autres s'attaquèrent à des graminées sauvages et à des pissenlits qui poussaient juste à proximité.

Je les observai, avant de me coucher dans un coin, usant de mon sac comme un édredon. Si quelqu'un tentais de me voler, je le sentirais forcément.

Mes pokémon restèrent près de moi, couchés à mes cotés. Châtaigne laissa tomber ses plumes d'enfance dans mes cheveux, tandis qu'Amazonas prit une feuille pleine de chlorophylle et la posa près de mon cou, se couchant dessus en restant près de moi.

Fernando hésita et se trouva un endroit sur mon ventre. Le sale bestiau osa faire ses griffes sur moi, ce qui lui valut une réprimande. Je le pris par la peau du cou et le déposa sur mon flanc pour épargner ma salopette bleue. Il eut une moue boudeuse, m'observant avec dédain.

- C'est ça, fait la gueule si tu veux, répondis-je avec autant de mépris. Ce sera pareil.

Je me couchai bien vite, me retournant dans mon sac de couchage, avant de dormir.

Le lendemain, à mon réveil, rien n'avait changé … ou presque. Mes cheveux étaient couverts de plumes grises et Châtaigne se débarrassait de son manteau d'enfant. L'Etourmi avait enfin retiré son duvet juvénile, arborant enfin son plumage blanc et sombre d'adulte.

Il me regarda avec une expression assez fière, alors qu'il écarta ses rémiges. Il sauta, les ailes écartées, utilisant ma tête comme tremplin, pour ensuite s'écraser au sol. Il pépia contre le ciel, un peu en colère de cette première tentative infructueuse de vol.

- Ce n'est pas facile, la première fois. Nous aussi, humains, on a des difficultés à marcher au début, dis-je pour le rassurer, mais il sembla irrité.

Après un brin de toilette, je rangeai mes affaires, observant distraitement cette tête de mule qui essayait de battre des ailes, avant de sautiller en espérant s'envoler.

- On réessayera plus tard, dis-je à mon volatile, le faisant rentrer dans sa ball.

Je repartis à l'aventure, grisée par ce sentiment de découverte. A mesure que je m'éloignais de chez moi, je réalisais que je n'avais jamais été si loin de chez moi, du moins pas toute seule. Je me mis à courir, profitant de cette sensation de liberté. C'était stupide et enfantin, mais je m'en moquais complètement. Les gens pouvaient bien persifler, je n'avais rien à faire de leurs jérémiades. J'étais libre sur la route.

J'étais ravie de courir, mes jambes écrasant les herbes sur ma route, ignorant les petits Crikzik qui produisaient un petit stridulement ravissant, comme un claquement de xylophone.

Après une petite heure, mes poumons brûlants et mes jambes douloureuses m'incitèrent à freiner ma course et à reprendre un rythme normal, sans pour autant m'arrêter. On m'avait dit que s'arrêter était le pire à faire, car on perdait la volonté de repartir. Je ne savais pas si c'était biologiquement ou métaphoriquement, mais je n'avais pas envie de m'utiliser comme cobaye.

Je croisai peu de dresseurs en route et la plupart avaient l'air de débutants. Comme je n'avais pas de badges, le seul type en ayant me regarda avec mépris, comme si j'étais une flaque de boue désagréable qui ne valait pas qu'on y consacre autant de temps. La route que j'empruntais ne menait qu'à la côte et les dresseurs ne l'empruntaient généralement que peu, puisque aucune arène ne se trouvait dans cette direction. A bien y compter, je vis plus de touristes en direction de la mer que de dresseurs.

Cependant, une famille attira mon attention. Ces touristes empruntaient un véhicule familial, la voie goudronnée suivant partiellement les petits chemins vers la côte. Ils semblaient faire une halte durant leur descente vers le sud et profitaient d'une vaste aire de pique-nique pour se restaurer. Le père était bedonnant et la mère enrobée, tandis que leur petite fille en robe jaune semblait de gabarit normal.

Je regardai les quelques véhicules arrêtés, tandis que je mangeai des baies remu collectées dans les buissons voisins. Prendre une collation sous un mélèze, avec le vent balayant les cheveux, c'était un petit avant-goût du paradis fleuri des légendes.

La gamine sautillait dans l'herbe pour se détendre après les heures de trajet, se dégourdissant les jambes. Elle fit quelques pas, avant de me remarquer, à moitié assoupie pour digérer.

- Eh toi ! s'écria t-elle en me pointant du doigt, t'es une dresseuse ?

Je soupirai, avalant une longue gorgée d'eau de ma gourde, prenant tout mon temps pour lui répondre.

- C'est exact. Je suis dresseuse débutante, expliquais-je comme pour la dissuader de vouloir m'aborder.

Je n'étais pas une célébrité. Je n'étais pas importante, juste une simple personne fatiguée.

Cela n'eut pas l'effet escompté. Elle ne sembla pas déçue, mais me regarda avec ravissement.

- Ouah, une vraie dresseuse ! C'est super, j'ai jamais vu de nouvelle dresseuse ! Toutes celles que je vois ont des badges et ne veulent pas me parler.

- Pourquoi ne retournes-tu pas avec ta famille ? suggérais-je pour m'épargner une conversation avec une hyperactive. Je suis certaine qu'ils doivent s'inquiéter de te voir partir à tort et à travers.

Elle ignora mes paroles, toujours excitée.

- T'es une vraie dresseuse, alors ça veut dire qu'on peut faire un combat.

Et voilà. C'est ce que je craignais. Je n'avais pas du tout envie de faire de duel, mais elle était motivée.

- Ouais, tu as raison, mais je suis crevée. Si tu veux vraiment faire un combat, ce sera du un contre un, avec juste 60 pokédollars de récompense, décidai-je assez arbitrairement de façon à éviter de longues palabres.

La jeune fille accepta et sortit une pokéball, alors que sa mère tentait de la dissuader de participer, une expression hautaine sur son double menton.

- Désolée, mais on ne s'enfuit pas d'un combat de dresseurs que l'on a initié, répondis-je face à l'expression choquée de la mère. C'est dans le code.

La petite, que sa mère avait appelé Lize, sortit un Cheniti. La larve verte au corps poilu se fondait bien dans l'herbe. Les larges poils sombres ressemblaient à des feuilles et si la petite créature restait immobile, elle passait inaperçue.

Fernando observa la scène sur mon épaule, tandis que j'envoyais Châtaigne au combat.

- Sally, Sécrétion ! commença t-elle, comme si elle avait répété sa stratégie à plusieurs reprises.

La larve projeta une toile collante par le postérieur, avant de ramper pour trouver une cachette. Mon oiseau encaissa de plein fouet le fil gluant qui colla à son aile droite, se mêlant à ses plumes, formant un mélange de poussière agglomérée par cette colle.

Il pépia, frustré d'avoir été touché par cette soie visqueuse et sautilla maladroitement, esquivant une seconde masse qui cherchait à le piéger.

- Cours en zigzag et frappe, lui ordonnais-je après avoir réfléchi quelques secondes de trop.

Châtaigne sautilla. Il ne savait pas encore voler et son aile était inutilisable. Il fit des bonds rapides et erratiques sans logique, avançant vers le Cheniti. Deux à gauche, trois à droite. Un à gauche, deux tout droit, un à droite. Trois vers a gauche, six à droite … Son rythme aléatoire et impossible à prédire lui permit d'esquiver les jets de salive blanchâtre.

Il atteignit l'insecte, pour lui mettre un violent coup de bec dans le flanc.

La larve réagit d'un bond, frappant mon pokémon au visage avec sa queue. Je vis un infime frémissement agiter les plumes de son cou et l'oiseau caractériel frappa.

Son bec entailla la chenille, la mettant hors de combat.

- Sally ! s'écria sa dresseuse en prenant sa ball pour le rappeler.

Devant le corps inconscient, Châtaigne saisit l'occasion. Il frappa une nouvelle fois, arrachant la tête ornée de feuilles pour engloutir le corps, avant que le rayon de la ball ne rappelle ce qu'il restait du Cheniti.

Le pokémon revint vers Lize. Le bouton de la pokéball prit alors une teinte grise et non rouge.

Je savais ce que ça voulait dire.

Tout le monde savait ce que ça voulait dire.

Je ne savais cependant pas quoi lui dire.

Les insectes étaient faibles et la chaîne alimentaire s'apprenait dès l'école des dresseurs. Pour moi, ce n'était qu'un ver, mais pour elle ...

L'enfant se mit à sangloter et mon cœur se serra à la vue de son inextinguible détresse. Je n'aimais pas rendre les gens tristes, je ne prenais nul plaisir à la souffrance des autres.

Mais je n'étais pas douée pour les mots.

Je baissai la tête, rappelant alors mon pokémon.

- J'te déteste ! cria t-elle en pleurant, serrant la ball contre sa poitrine, enlacée par ses parents.

Elle était dévastée et inconsolable, serrée contre sa mère. Ses larmes et sa morve coulèrent sans discontinuer sur le tissu imprimé de fleurs.

- Je … suis désolée, murmurais-je, étranglée par l'émotion.

Je ne pouvais rien dire ou faire de plus. Ma présence ou mes mots feraient plus de mal que de bien. Il était préférable que je parte et les laisse seuls.

Le père me regarda, avec une expression emplie de colère teintée de dégoût. Sans un mot, il sortit un portefeuille de cuir et me tendit quelques billets. Mon corps se tendit face à la somme ridicule.

Soixante pokédollars ...

Soixante pokédollars … le prix du sang, le prix de la vie de ce pauvre pokémon.

Prendre l'argent d'une petite fille en deuil me répugnait, ça me donnait presque la nausée. Refuser l'argent aurait été une insulte, cela aurait signifié que j'avais tué ce pokémon gratuitement, pour rien.

Je pris les billets, chuchotant une excuse avec mes lèvres sèches, la tête toujours basse.

J'aurais du mieux dresser mon pokémon, lui apprendre à retenir ses coups. J'aurais du le rappeler au moment ou il avait porté le dernier coup, car je ne le maîtrisais pas encore assez, je ne savais pas refréner ses instincts.

Je repartis sur la route en regardant mes mains blanches. Je crus discerner des tâches rouges sur mes doigts et lorsque je fermis les yeux, me massant les tempes, un léger malaise me saisit.

Toutes ces traînées cuivrées disparurent, mais je sentis mon esprit tourner, chassant cette scène que je ne supportais plus de revoir. Combien de cadavres y aurait-il se ma route ? Combien de larmes versées ?

Mon regard se fixa sur l'horizon et la ville aux tours effilées. La veille, je voulais l'atteindre au plus tôt. Maintenant, je n'en étais plus aussi certaine.