La Résistance de Akat

« Vous êtes toujours bien sûr que tout cela est raisonnable ?
-Je vous ai demandé votre avis ? Non. Alors continuez la procédure selon mes ordres.
-Bien, lieutenant…

Les scientifiques se regardèrent, un peu penauds, mais obéirent à l’ordre donné par leur supérieur. Malgré ses 18 ans, il imposait une sorte de respect à chacun. Personne ne voulait le contredire. Être dans les petits papiers du boss, ça se révélait utile pour être un minimum crédible. Pourtant, aucun scientifique, ni même le jeune lieutenant, ne pouvait prédire ce qui allait se passer une fois la procédure mise en place. Mais il ne pouvait pas reculer, pas maintenant. Sinon il allait tout perdre.

Quelques semaines auparavant, le scientifique en chef avait retrouvé, près de vestiges situé vers Rosalia, le corps d’un jeune adolescent, couvert de cicatrices au visage, dans le dos et sur son torse. Les vestiges avaient beau daté du début du siècle, le corps de l’adolescent semblait beaucoup plus récent. Mais il respirait difficilement. Le scientifique avait donc décider de le ramener avec lui pour le plonger dans un coma le temps de le soigner. Tout les autres lieutenants lui étaient tombés dessus, lui disant qu’il s’accrochait à une chimère. Cependant, il voulait en savoir plus sur le garçon. Il avait beau avoir chercher des informations sur lui, rien. Rien qui pouvait correspondre. Que ce soit dans le registre des enfants disparus ou morts récemment, même en allant chercher du côté des enfants des rues, rien. C’est comme si le garçon n’avait pas d’identité. Cela agaçait profondément le lieutenant. Lui qui voulait tout savoir pour rien laisser passer, ne pas savoir qui était le gamin qu’il avait ramené, c’était une honte.

-Lieutenant ?
-Hein ?
-Vous étiez dans vos pensées… nous sommes prêt pour le réveiller…

Le jeune scientifique jeta un regard vers son Dracaufeu, qui lui fit comprendre qu’il se tiendrai prêt en cas de besoin.

-Allez y.

Le garçon se trouvait dans une pièce à l’écart de tout l’équipe, séparé par une vitre en tain. Il était branché à un ensemble de machine qui le maintenait en vie. Il y avait malgré ça une chance que le garçon ne se relève pas. Mais le lieutenant y croyait. Plus que tout. Si le garçon n’ouvrait pas les yeux, il le savait, il mourrait. Il avait pris trop de risques sans prévenir le boss, ça allait lui retomber dessus et les autres lieutenants n’allaient pas laissé passer l’occasion de l’écarter une bonne fois pour toute de l’équation.

Les scientifiques coupèrent l’alimentation des différentes machines qui faisaient battre son cœur et prièrent silencieusement que tout se passe bien. Le lieutenant retenait lui aussi son souffle, quasiment collé contre la vitre en attendant de voir si le garçon allait arriver à respirer. Après des secondes longues et lourdes, la machine reprit doucement un rythme régulier. Le jeune lieutenant soupira de soulagement et ne prit pas la peine de dire à ses scientifiques de rester sur leurs gardes. Il leur permit un petit relâchement durant lequel ils se félicitèrent à voix basse. Ils reprirent leur calme d’eux mêmes.

Après plusieurs minutes, le garçon aux cheveux noirs ouvrit les yeux et se redressa sur le lit. Le lieutenant observa attentivement ses différentes réactions. Le noiraud sembla perdu, cherchant un point de repère visuel. Mais face aux murs gris, c’était peine perdu. Il finit par sortir du lit, se détachant des dernières machines avant de faire le tour de la pièce. Le scientifique en chef activa finalement les hauts parleurs de la pièce, ce qui fit sursauter le noiraud.

-N’ai pas peur, ce sont juste des haut parleurs… On est juste derrière le miroir, pour le moment on doit te garder ici mais…

Le scientifique n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il vit le noiraud prendre de l’élan et envoyer un grand coup d’épaule dans la porte de la pièce où il était. Les scientifiques reculèrent.

-Eh, gamin, arrête ça ! Tu penses quand même pas…

Après deux lourds coups d’épaules, le garçon envoya un coup de pied dans la porte, suffisamment fort pour que la porte cède. Il jeta un œil vers le miroir et le lieutenant recula de surprise. Le noiraud semblait presque le transpercer de ses yeux rouges comme le sang.

-Que…

Le noiraud sortit de la pièce en courant. Le scientifique, suivi de près par son Dracaufeu, partit sur ses talons. Il ne devait pas le laisser s’enfuir. Par chance, plusieurs sbires étaient dans le couloir. Mais le lieutenant n’eut pas le temps de se réjouir. Le noiraud n’avait pas eu peur, au contraire. Il avait sauté au cou d’un des sbires pour l’étrangler. Le sbire n’eut pas le temps de se défendre. Il jeta ensuite un regard noir aux trois autres, qui reculèrent, totalement effrayés.

-Dracaufeu, bloque le !

Le Pokémon feu n’hésita pas une seconde et fonça vers le garçon pour l’empêcher de bouger.

-Putain, lâches moi ! C’est le gars que tu sers qui a un grain, pas moi !

Le garçon hurla dans une langue incompréhensible et continua de se débattre violemment. Le lieutenant s’approcha prudemment mais se prit un violent coup de pied au visage. Il recula et tomba au sol. Son Pokémon ne perdit pas de temps et assomma le garçon d’un geste plutôt précis. Le lieutenant sentit le regard des sbires et de son équipe sur lui.

-Bordel… c’est quoi ce monstre… ? »