Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Projet Amaryllis de Kazumari



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Kazumari - Voir le profil
» Créé le 31/07/2019 à 01:36
» Dernière mise à jour le 09/08/2019 à 21:21

» Mots-clés :   Action   Policier   Région inventée   Science fiction   Suspense

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 4 : La vérité sur ce monde
- Comment aurais-je pu oublier un détail aussi important ?

Encore décontenancée, Aléria prit place sur le bureau dans l’un des coins de la bibliothèque, tâchant de faire le calme dans son esprit et recoller les morceaux entre eux. Pas plus tard que le matin même, la jeune fille à la chevelure grisâtre s’était rendue aux locaux de Kaminsky Corporation, société de jeux vidéos basés sur la réalité virtuelle. Elle se trouvait alors en compagnie de son mentor Harris Elton, de ses deux camarades ainsi que de madame Linday.

Elle ignorait le pourquoi du comment mais ces informations avaient disparu de ses souvenirs jusqu’au moment où elle était entrée en contact avec le morceau de papier caché entre deux livres. En tout cas, cela permettait de fournir une explication concernant l’absence d’êtres humains dans les alentours et aussi de justifier la présence de Harris Elton, ou du moins son cadavre, malgré ce phénomène. Pensant de nouveau à son mentor, elle songea qu’il avait sûrement été déconnecté et était sain et sauf dans le monde réel.

- Donc l’environnement autour de nous n’est qu’une simulation, répéta Hildegarde en se baissant pour ramasser le fragment de feuille blanche. Et pour une raison mystérieuse, toi comme moi ne pouvions pas nous souvenir de ce fait.

- Certes. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi seul ça a été effacé de ma mémoire alors que vous étiez encore complètement amnésique il y a quelques minutes, avoua Aléria en joignant ses mains sur son genou. Il doit y avoir autre chose dans cette histoire…

En entrant en contact avec le morceau de papier, les deux filles furent l’une après l’autre soumise à une migraine soudaine. Hildegarde nota que l’effet ne se déclencha pas une nouvelle fois au deuxième contact et en profita par conséquent pour vérifier si quelque chose était écrit. Peut-être un message que souhaitait leur délivrer Harris Elton, si l’on admettait que la lettre A de son dernier message se référait bel et bien à l’aquarium, ce qui n’était pas une certitude.

Un mot était écrit sur l’objet. Avant même d’étudier sa signification, la femme à présent semi-amnésique remarqua qu’il ne s’agissait pas d’un manuscrit mais bien d’une impression, probablement faite par ordinateur. La probabilité que le défunt professeur détective en soit à l’origine diminuait à vue d’œil, est-ce que des appareils électroniques existaient dans cet espace de réalité virtuelle après tout ? Le mot en lui-même laissait Hildegarde dubitative.

- Amaryllis… lut-elle avec incompréhension, montrant la feuille à Aléria. C’est le nom d’une fleur, non ? J’ai du mal à établir un lien avec toute cette histoire…

- Ce que je constate, c’est que ça commence par la lettre A. Encore une autre hypothèse vis-à-vis du dernier message de monsieur Elton, ça ne s’arrête jamais… soupira la demoiselle au manteau noir qui souhaitait vraiment obtenir toutes ses réponses rapidement afin de pouvoir se reposer.

- Peut-être que c’est le nom d’une personne, suggéra Hildegarde, pensive. Le meurtrier ou la meurtrière de Harris, possiblement ? Bref, je te propose qu’on quitte cet aquarium, je doute que nous trouvions un autre indice ici. Si ça se trouve, l’avenue à l’extérieur a encore changé d’apparence et nous indiquera la marche à suivre, ce serait sympa.

Alors qu’elle terminait sa phrase, des bruits de plus en plus forts provenaient de l’autre côté de la porte bancale que les deux compères avaient fracassé pour pénétrer dans la bibliothèque. Il ne faudrait pas longtemps avant que les Pokémon sauvages des alentours finissent par se rendre compte qu’ils avaient la possibilité de les rejoindre à l’intérieur. Aléria qui avait pu retrouver son calme ne ressentait pas le besoin de succomber à nouveau au stress.

Le Fragilady de cette dernière, toujours à l’air libre grâce à sa participation aux fouilles des différentes étagères de la pièce, se tenait prêt à intervenir si jamais un ennemi décidait subitement de les attaquer. La jeune fille se montrait vraiment reconnaissante envers son partenaire de type Plante, elle n’aurait jamais pu rêver d’un meilleur équipier pour des moments troubles comme ceux-ci. Le sang-froid à tout épreuve de Hildegarde lui était également d’un grand secours.

- J’étais en train de songer à un truc, déclara soudainement la femme blonde alors qu’elles approchaient de la porte. On ne devait pas rester en contact avec Alphonse Kaminsky pendant le bêta-test de son projet ? Pourquoi n’as-t-il pas cherché à nous joindre pour éclairer tous ces soucis vis-à-vis de nos amnésies. Sans parler du fait que nous ne possédons pas le moindre moyen de nous déconnecter…

- C’est vrai ça, nous n’avons aucune interface. Il a dû se passer quelque chose au moment de la connexion, je ne vois que ça.

Sans prévenir, la porte s’écroula sur le sol avec fracas, faisant apparaître un des Migalos ayant élu domicile au sein de l’aquarium. Son regard croisant celui d’Aléria, qui était la plus proche, il s’élança à toute vitesse dans sa direction pour se jeter sur elle. Cette dernière, pétrifiée n’eut pas le temps de réagir et l’angle où se situait Fragilady l’empêchait d’aveugler le Pokémon Long-Patte avec une attaque Flash. Hildegarde elle-même n’avait pas les réflexes suffisants pour intervenir.

Fragilady changea aussitôt d’optique pour balancer un Tempête Florale sur l’ennemi avant qu’il ne blesse sa dresseuse. Pris dans la tempête, le Migalos fut aussitôt projeté contre une étagère en faisant tomber quelques ouvrages sur son corps au passage. Ne perdant pas une seconde, Hildegarde attrapa sa camarade par la main pour l’attirer dans le couloir. Il était grand-temps pour elles de quitter l’aquarium avant que quelque chose de terrible ne se produise.



***


- Ah, ça c’était à prévoir…

Hildegarde n’était pas vraiment surprise alors qu’elles sortaient enfin du bâtiment aquatique. L’avenue du secteur neuf venait de reprendre son apparence originelle, laissant ainsi cet étrange aspect cartoonesque qu’elle avait pris précédemment. Est-ce que cela avait un rapport avec le papier Amaryllis récupéré dans la bibliothèque, rien n’était moins sûr. Mais maintenant, il s’agissait de comprendre quelle direction pouvait prendre leur enquête.

Pendant qu’Aléria rappelait son Fragilady à l’intérieur de sa Pokéball pour un repos bien mérité, la femme blonde jetait un coup d’œil autour d’elle. Lorsque la zone s’était métamorphosée en décor de dessin animé, le bâtiment qu’elles venaient de visiter était sorti de nulle part. Une nouvelle anomalie pouvait très bien avoir fait son apparition dans les environs. Très attentive, elle ne remarqua toutefois rien qui sortait de l’ordinaire. Il s’agissait d’une reproduction exacte de la véritable avenue, avec l’aquarium en plus.

- Que faisons-nous du coup, madame Linday ? demanda Aléria en reprenant sa respiration. Il faut trouver un moyen de quitter cet endroit et rejoindre les locaux de Kaminsky Corporation au plus vite.

- Initialement, je comptais nous amener dans le restaurant le plus proche pour faire une pause mais je comprends bien mieux pourquoi nous ne ressentons pas la faim depuis plusieurs heures, expliqua calmement Hildegarde. Le nom de Alphonse Kaminsky ne me disait rien quand nous avions découvert le cadavre de Harris mais je constate à présent qu’il figure parmi ma liste de contacts.

- Comme nous sommes coupées du monde réel, ça explique aussi pourquoi aucun de vos contacts n’a répondu à vos appels… nous sommes réellement prises au piège dans cet univers virtuel.

La femme d’affaires tâcha de le garder pour elle-même mais son optimisme concernant la situation dégringolait à vue d’œil. Initialement contente d’avoir récupéré une partie de ses souvenirs, elle devait à présent ne pas céder au désespoir à l’idée de rester enfermée dans un espace numérique. Qu’allait-il arriver à son corps dans le monde réel si elle ne parvenait pas à se déconnecter ? A moins qu’il n’ait été amené au sein d’un hôpital, le temps leur serait forcément limité.

Pour le moment, il convenait de faire une pause pour tenter de faire le point et se remettre les idées en place. Comme Hildegarde disposait à présent de sa mémoire des quatre dernières années environ, elle parvenait à nouveau à situer correctement la géographie au sein de la mégapole d’Ebravia. De ce fait, elle pouvait se rappeler de la présence d’un parc naturel non loin de l’appartement de Harris Elton où elle aimait bien se rendre pour prendre l’air.

Étrangement, il n’y avait pas de Pokémon sauvages dans le parc, là où ils devraient se trouver à l’origine. Recollant les morceaux entre eux, Hildegarde songea que tous les adversaires qu’ils avaient rencontré depuis leur sortie du train électrique étaient en réalité des algorithmes et non pas des véritables Pokémon. Leur hostilité se justifiait toute seule. Si le binôme était assimilé aux héros du jeu-vidéo alors les Pokémon représentaient les opposants.

- Amaryllis est la clé, certifia Aléria, balançant ses jambes après s’être assise sur le banc. C’est vrai qu’il s’agît d’une fleur normalement mais je pense que c’est autre chose ici. La lettre A est forcément pour Amaryllis, je ne vois que ça.

- Effectivement, je ne vois que ça. Amaryllis doit être une vraie personne. Ou peut-être, si nous sommes bel et bien dans un jeu vidéo, un personnage non-joueur. Si cette hypothèse est vraie alors Amaryllis est sûrement responsable du meurtre de Harris, de notre perte de mémoire et de la raison pour laquelle nous sommes enfermées ici.

Certes, ils disposaient d’une piste mais l’exploiter serait une toute autre paire de manches. Si Amaryllis existait quelque part dans cette reproduction virtuelle d’Ebravia alors le retrouver allait être compliqué. Les souvenirs des deux compagnes concernant leur visite des locaux de Kaminsky Corporation étaient de retour mais restaient néanmoins brumeux. Elles ne pouvaient pas se rappeler du contenu intégral de la conversation avec Alphonse Kaminsky. Ce n’était pas un problème d’amnésie, c’était simplement humain.

Dans le cas où ce jeu-vidéo de la société Kaminsky avait recréé Ebravia au complet, mettre la main sur Amaryllis reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Il s’agissait d’une immense ville de taille similaire à celle d’une région et qui comportaient plusieurs dizaines de millions d’habitants. Rien que d’y penser décourageait complètement Hildegarde, d’autant plus qu’elles n’avaient pas la confirmation qu’Amaryllis était une personne, le mot indiqué sur la feuille pouvait avoir une signification différente.

- Madame Linday, vous m’entendez… s’exprima soudainement une voix criblée par des interférences.

Prise au dépourvu, la femme semi-amnésique manqua de tomber à la renverse, assise sur le rebord du banc en bois. Cette voix n’appartenait définitivement pas à Aléria, étant masculine, et semblait similaire à celle qu’on pouvait entendre à l’autre bout d’un téléphone. Croisant le regard d’Aléria, Hildegarde fut aussitôt rassurée en notant que la jeune fille au manteau noir avait également entendu cette intervention. Au moins, Hildegarde n’était pas victime d’hallucinations.

- Arceus merci, j’arrive enfin à vous contacter, madame Linday. C’est moi, Kaminsky. Alphonse Kaminsky.



***


- Alphonse Kaminsky ! s’exclama Hildegarde, sentant la colère monter en elle. Dépêche-toi immédiatement de nous ramener de nous déconnecter. Quelle idée tu as eu de nous laisser dans la nature en nous retirant notre perception de l’environnement virtuel pour que nous en venions à croire que nous étions dans le monde réel.

- Navré madame Linday. Nous souffrons de terribles complications ici. Je ne vais pas pouvoir maintenir la communication avec vous éternellement donc je vais aller à l’essentiel.

- Monsieur Kaminsky, intervint aussitôt Aléria qui souhaitait avoir une réponse à la question qui lui trottait dans la tête depuis que la vérité sur le monde virtuel avait été révélée. Est-ce que monsieur Elton qui s’est connecté avec nous est revenu dans le monde réel ? Nous avons découvert son cadavre tout à l’heure. Même si nous sommes coincées, ça a dû le déconnecter de force, non ?

- Aléria Danelly, je suppose ? Ravi que tu sois parvenu à retrouver madame Linday. Bref, je suis désolé pour monsieur Elton mais il est toujours relié au casque de réalité virtuelle tout comme vous. Si tu m’apprends qu’il a perdu la vie dans le jeu, c’est une triste nouvelle. Mais je ne pense pas que tout soit perdu.

Le directeur de Kaminsky Corporation commença à les étayer au sujet de la situation. En réalité, seuls Harris Elton et Hildegarde Linday devaient participer au bêta-test du jeu-vidéo à l’origine. Cependant, au moment de leur connexion, un événement étrange s’était produit, provoquant leur séparation à travers Ebravia et coupant toutes les communications entre l’espace virtuel et le monde réel. Sans parler de l’amnésie complète de la femme d’affaires.

Par la suite, Aléria s’était connectée pour tenter de les retrouver à l’intérieur et comprendre la situation. Un certain détail dans le récit d’Alphonse Kaminsky attira immédiatement l’attention de la concernée. Apparemment, Shingo et Noctis, les deux autres élèves du professeur Harris Elton, l’avait suivi dans sa démarche. Cela voulait donc dire qu’ils se trouvaient quelque part dans les environs et eux-aussi devaient avoir perdu les tous derniers souvenirs impliquant la dimension numérique.

- Shingo et Noctis sont en danger ! comprit aussitôt Aléria, inquiète. Si la personne qui a tué monsieur Elton décide de s’en prendre à eux, ils ne pourront peut-être pas se défendre. Nous devons à tout prix les retrouver avant qu’il ne soit trop tard.

- Je vais tâcher de rétablir au plus vite toutes les connexions afin de pouvoir tous vous rappeler. C’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît, j’ai l’impression qu’un bug a été provoqué par l’arrivée de madame Linday et monsieur Elton. Je n’ai aucune idée de sa provenance.

- Kaminsky, est-ce que le nom d’Amaryllis te dit quelque chose ?

- Amaryllis, vous dites ?

Si la communication avec le directeur de Kaminsky Corporation serait coupée d’ici peu, Hildegarde tenait à ne pas manquer sa chance de poser les bonnes questions. Si l’une de ses hypothèses comme quoi Amaryllis pouvait être un élément du jeu-vidéo se révélait vraie alors leur interlocuteur serait capable de leur donner une indication pour le retrouver. La femme semi-amnésique n’avait certainement pas l’intention de rester les bras croisés en attendant que les réparations soient faites.

Malheureusement pour elle, l’homme de l’autre côté de la barrière virtuelle ne fut pas en mesure de lui offrir des renseignements. Amaryllis pour lui ne représentait qu’un nom de fleur. Il ne s’agissait donc pas d’un personnage non jouable du jeu. Cela n’excluait pas qu’il s’agisse néanmoins d’une personne, réelle ou non, qui pourrait être la responsable de tout. Lorsqu’Alphonse lui demanda pourquoi elle lui parlait des fleurs d’Amaryllis, elle lui raconta ce qui était survenu au sein de l’aquarium.

- Lorsque nous avons touché ce bout de papier où est écrit Amaryllis, Aléria s’est soudainement souvenue qu’elle se trouvait dans un jeu-vidéo. Me concernant, pour une raison que j’ignore, j’ai perdu l’intégralité de mes souvenirs donc ça m’a permis de récupérer les plus récents de mon existence. Il y a certainement un lien avec les problèmes auxquels nous faisons face, raconta la femme blonde.

- En effet, approuva Alphonse Kaminsky. Je détectais un signal provenant de l’aquarium mais je n’avais pas les moyens d’entrer en communication avec vous pour le dire. En admettant que ce signal soit celui de ce papier alors dans ce cas, j’ai d’autres pistes à vous proposer.

L’idée que plusieurs papiers Amaryllis puissent exister n’avait jamais traversé l’esprit de Hildegarde. Si c’était le cas, les rassembler pouvait être judicieux. Toucher celui présent dans la bibliothèque de l’aquarium lui avait permis de recouvrer une fraction de ses souvenirs. Dans ce cas, elle pourrait sûrement finir par récupérer l’intégralité de ses souvenirs en attendant que l’équipe de Kaminsky Corporation ne rétablisse la situation pour les sortir de là.

Le binôme avait par conséquent de multiples objectifs à atteindre à présent. Récolter les différentes sources de signal captées par Kaminsky, localiser les deux autres apprentis de Harris Elton qui se baladaient dans la nature et percer le secret derrière le dysfonctionnement du jeu-vidéo. Sans parler de retrouver Amaryllis s’il s’agissait bel et bien d’une personne. Les deux filles auraient de quoi s’occuper tant qu’elles seraient prisonnières de ce monde virtuel.

- Je tâcherai d’établir à nouveau la communication quand j’en aurais l’occasion. En attendant, je vous demande de faire attention à vous. Si quelqu’un a éliminé Harris Elton, c’est que vous n’êtes pas seules ici. Il n’est pas impossible que la solution derrière ce bug soit de rétablir la mémoire de madame Linday. Dans ce cas, nous aurons besoin que vous restiez vivantes, nous n’avons plus de casques pour envoyer du personnel vous rejoindre.

Alphonse Kaminsky coupa la communication après leur avoir indiqué l’emplacement des deux signaux où pouvaient potentiellement se situer des feuilles Amaryllis ou d’autres objets avec la capacité de restaurer la mémoire de Hildegarde. Mystérieusement, l’un comme l’autre avaient pour source un lieu du secteur neuf. Le fameux secteur industriel où elles étaient en ce moment. Si Hildegarde n’avait pas pris la peine de poser la question à Kaminsky, elle était maintenant persuadée que la modélisation ne couvrait pas tout Ebravia.

Leurs deux destinations seraient donc le manoir von Mainstein ainsi que les locaux de Phoenix System. Des endroits que la femme blonde avait déjà visité dans le monde réel. La famille von Mainstein, tout comme les Linday, était une famille aristocratique forte de la mégapole d’Ebravia. Concernant Phoenix System, il s’agissait d’une entreprise de robotique où Hildegarde disposait de certaines parts. Son directeur était une personne excentrique passionnée par les robots et intelligences artificielles.

- Alors, Aléria chérie ? Par où tu souhaites commencer ? demanda-t-elle en se levant du banc. L’un comme l’autre nous ne risquons pas de tomber sur des gens vu que cette Ebravia numérique semble vide. Je n’ai pas de préférence personnellement.

- Moi non plus à vrai dire, admit son interlocutrice. Dans ce cas, rendons-nous au plus proche pour commencer et ensuite nous terminerons par l’autre. J’espère que nous tomberons sur Shingo ou Noctis pendant le trajet.

La demoiselle ne cessait jamais de penser à ses deux camarades depuis qu’elle savait qu’ils s’étaient tous deux connectés en même temps qu’elle pour sauver Hildegarde et monsieur Elton. Il y avait fort à parier que l’un comme l’autre n’étaient pas conscient de la situation. Ils ne se trouvaient peut-être pas au même endroit non plus, à moins qu’ils n’aient eu la chance de se retrouver. Après tout, Aléria était arrivée seule à l’intérieur du jeu-vidéo.

La femme semi-amnésique révéla alors que le manoir von Mainstein devrait normalement se situer de l’autre côté du parc naturel, dans un recoin du secteur industriel. Elle se souvenait s’y être rendue donc cela ne pouvait remonter qu’aux quatre dernières années. En revanche, elle s’était limitée au hall vu qu’il s’agissait à l’époque d’une soirée de gala. Les deux filles allaient sûrement devoir visiter de fond en comble le manoir comme ce fut le cas pour l’aquarium.

- Si je ne me trompe pas, le manoir est très grand vu de l’extérieur, souffla Hildegarde avec amertume. Et il se peut que des Pokémon sauvages aient également élu domicile à l’intérieur, nous ne pouvons être sûres de rien. Tu es certaine que ça va aller pour toi, Aléria chérie ? Tu étais vraiment au bout de ta vie pendant que nous faisons l’exploration de l’aquarium.

- Je n’ai pas vraiment le choix, madame Linday. Il est hors de question que nous nous séparions maintenant, décréta Aléria en prenant son courage à deux mains. Nous allons rester ensemble jusqu’à la fin, lorsque nous nous réveillerons dans le monde réel.