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Le bâton de pluie de Stea



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» Auteur : Stea - Voir le profil
» Créé le 01/07/2019 à 21:10
» Dernière mise à jour le 01/07/2019 à 21:10

» Mots-clés :   Aventure   Science fiction

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8 - Le projet bis
Le bipper de Cobalt vibra, perturbant ainsi toute la réunion. De nombreux yeux mécontents se posèrent sur lui, indiquant que c'était très mal venu. Il afficha un sourire serein et s'excusa cependant, car il allait devoir s'absenter pendant quelques instants. Il évoqua un "problème de famille" et sans attendre une quelconque autorisation et ignorant les protestations il sortit dans la pièce voisine. Il eut un soupir énervé et jeta un coup d'œil au message qu'il avait reçu. Et encore plus agacé à sa lecture, il sortit son téléphone. Après quelques tonalités, la "famille" décrocha :

"- Vous savez bien que Papa travaille les enfants... Dit-il en imitant une voix faussement autoritaire, bien qu'on sentait qu'il était tendu. Car, effectivement, il y avait d'autres gardes non loin de lui. Qu'est-ce qu'il y a encore vous n'êtes pas content de vos nouveaux jouets ?

- ... Bonjour papa ! Tout va bien à ton boulot ? Répondit la voix de Nikki très amusé de la situation.

Cobalt serra la mâchoire, il n'aimait pas la manière dont ce petit plaisantin se moquait de lui. Bien que cela faisait parti du code qu'ils avaient établi. Il reprit d'une voix soudainement plus sombre :

"- Très bien mon enfant. Mais est-ce que je dois te rappeler la punition de ceux qui me dérangent pour rien ?

Nikki eut beaucoup moins envie de rire.

- Hm ! En fait -papounet- les nouveaux jouets ne fonctionnent pas très bien. Et c'est sans parler de maman qui ne veut plus nous laisser sortir !

Cobalt reçu comme un seau d'eau glacée sur le corps. Il se figea net et resta attentif.

- Enfin, qui ne veut plus nous laisser rentrer en fait, plutôt... C'est difficile à expliquer tant que tu n'es pas rentré - papa. "

"Maman". C'était à ce mot Cobalt avait été paralysé. C'était un des éléments les plus important après "papa", qui le désignait lui-même. Ce mot signifiait la porte. Celle qui menait à la Terre. Et apprendre qu'il y avait un souci quand à son fonctionnement le rendait furieux. Mais pour le moment il était bloqué ici. Pendant deux jours au moins. Et chercher à réduire cette durée mettrait la puce à l'oreille quand à l'homme aux cheveux rouge qui était venu l'épier. Déjà que sa simple présence le gênait.
Il siffla entre ses dents de frustration et d'énervement. Nikki resta silencieux de l'autre côté du fil. Attendant de savoir ce qu'il fallait faire.

"- T-Tenter de convaincre maman. Je ne veux même pas entendre la raison qui la pousse à nous garder éloigné d'elle. Trouvez une solution ! Voilà ce qui arrive quand on vous laisse vous débrouiller seul !" Fit Cobalt bruyamment. "Papa rentrera à la maison après demain. Je ne peux pas bouger pour le moment."

Il se garda de préciser qu'il était sous surveillance et qu'il devait montrer le dos rond. Lui qui pensait pouvoir être tranquille et profiter de quelques jours de vacances et qui répudiait d'avoir des instants de faiblesses tels que celui-ci, il était servi. Il allait raccrocher quand la voix de Nikki continua :

"- Et nos voisins ? Ils sont venus nous embêter aujourd'hui. Il prit une voix boudeuse. Et en plus ils ont eut des invités !"

Comprendre ce qu'indiquait le mot voisin était simple. Ils travaillaient dans la forêt de Vestigion, non loin de la ville du même nom. Cela voulait dire que des gens de là-bas c'étaient trop rapprochés d'eux et risquaient de les découvrir. Cobalt se retourna et regarda la porte derrière lui : est-ce que c'était lui qui avait provoqué ça ? ! Ils n'avaient laissé pourtant aucune trace. Il comprenait cependant moins qui pouvait être les invités. Ça, ça signifiait des intrus. Mais avec déjà les voisins c'était étrange.

"- Je vous rappellerai." Se contenta-t-il de maugréer.

Il raccrocha aussi sec. Il ne pouvait pas leur dire grand chose d'autre car ils avaient probablement déjà pris des mesures. Il tenterait de récupérer d'autres sbires sur le chemin. Et aussi de savoir si leur nouvel ennemi était le même qui celui qui l'avait suivi dans cette réunion avec la Sylphe. Il rentra après avoir soupirer de colère, ré-arborant son sourire fallacieux.

"- Excusez-moi. Me voici de retour."

Le président de la Sylphe posa ses yeux sur ce jeune impoli, il l'avait coupé dans sa phrase une deuxième fois, car il avait continué de parler malgré l'absence de Cobalt. Ce qui énerva celui-ci qui demanda à un des hommes de lui faire un résumé de ce qu'il avait manqué. Le vieil homme qui parlait déjà continua alors :

"- Comme je disais précédemment, l'investissement de reconstruction a porté ses fruits dans la zone désolée. Mais cela était censé aussi générer de nouveau du profit. Pourtant l'équipe de Cobalt ne nous a rapporter qu'une petite part de ce qui était prévu."

Haa ! Merveilleux ! En plus le sujet abordé le concernait et pourtant ils avaient continué sans lui ! Quelle blague... Enfin, il était malgré tout préparé à cette remarque, c'était ce pourquoi il était venu à la base. Avachi sur son fauteuil, il répondit dédaigneux :

"- Oh mais vous savez bien qu'il est difficile de faire revenir des gens là où des accidents ont eu lieu. Ce n'est pas faute d'avoir de fabuleux employés à la tache sur place. "

Le président de la Sylphe Sarl, resta muet à cette réponse. Il mastiqua machinalement dans le vide pour formuler les mots qui allait fermer le clapet à ce clown qui se trouvait dans son bureau.

"- Vos efforts ne sont pas autant poussé qu'ils le devraient ! Vous êtes responsable de ce qui c'est passé là-bas. Et la moitié du travail a été fait ! Et cela depuis deux ans !"

Malheureusement ses mots n'atteignaient pas le moins du monde l'homme arrogant à qui il s'adressait. Celui-ci regardait le plafond en soupirant exaspéré de devoir passer faire cette tache ingrate qui n'était qu'une façade pour lui et ses équipes. Il n'avait que faire de ce problème là. S'il trainait autant des pieds à le faire c'était simplement parce que ça ne représentait rien pour lui et qu'il n'avait aucun maître pour le rappeler à l'ordre.

"- Johto ne me concerne plus. Estimez-vous heureux que nous soyons encore là. Siffla-t-il de sa voix désagréable.

- Vous avez été arrêtés et mis sous serment par le conseil des quatre ! Vous êtes tenus à le faire !

- Cela fait vingt-quatre ans que cela c'est produit. Nous ne sommes plus responsable. Et nous en avons plus que marre d'être ligotés à un boulet que nous trainons depuis tant d'années.

- Nous vous payons gracieusement pour cela et non pour financer vos projets personnels !" S'énerva le président.

Dans sa colère il avait parlé avec précipitation. Lui aussi venait d'apprendre certaines choses, mais il n'avait pas réussi à tenir sa langue. Cela n'échappa à Cobalt qui se redressa aussitôt sur sa chaise. Son équipe avait été très discrète quant au détournement d'argent qu'elle avait fait. Et cela représentait si peu que ça aurait pu passer pour un simple excès de dépenses personnelles. Est-ce qu'il avait vu juste et que le loup se tapissait déjà près de lui pour le mettre à terre ? Il se tourna vers la personne qui n'était pas censée se trouver ici avant son arrivée. Il le fixa, lui. La Sylphe n'avait pas pu récupérer ces éléments seule, à moins de prendre le temps d'étudier les éléments en dehors de son champ d'action ; pourtant la Sylphe n'était pas du genre à perdre son temps et son argent dans ce genre d'activité. Puisqu'il avait affirmé ne jamais avoir lâché l'affaire, ça ne pouvait être que lui.

Lance, le terrible dresseur de dragon se retira du mur contre lequel il était appuyé.

Il se doutait que le président n'arriverait pas à garder ce qu'il lui avait dit pour lui seul. Mais peu importait, cela aurait été malgré tout été abordé en son temps. Et du temps, peut-être qu'ils n'en avaient pas, alors autant attaquer immédiatement, il s'adressa à Cobalt :

"- Un détournement, très mince, mais présent, des fonds qu'on vous a donné."

Le silence se fit dans la pièce, mais les cerveaux tournaient à vive allure, c'était à Cobalt de contrattaquer s'il voulait démentir ce qui venait d'être affirmé et qu'il savait être vrai :

"- Un détournement ? Cela ne consiste pas normalement à récupérer des biens de façon frauduleuse pour son propre intérêt ? Hormis les travaux que nous avons commencé à effectuer rien de ce qui nous a été donné n'a été utilisé autrement que pour la reconstruction !"

En un sens, c'était vrai. Tout dépendait de ce qui était reconstruit... Et dans ce cas présent c'était le projet "Terre" qui avait été relancé. Mais jouer sur les mots éviterait à ce qu'il se trompe en continuant de se défendre. Il poursuivit :

"- Bon, je dois admettre qu'avec mes collègues nous ayons possiblement un peu dépensé de ce qu'il nous a été donné pour quelques soirées entre nous. Mais il faut bien s'amuser quand on nous donne des tâches aussi rébarbatives que celle-ci - justement - vingt-quatre ans après avoir posé problème !"

Il espérait les convaincre ainsi, en cherchant à les faire culpabiliser quand au fait de leur tenir rigueur à un évènement qui commençait à dater. Pour le vieil homme qu'était le président, cela eut son effet : celui-ci commença à hésiter pour savoir s'il était bien légitime de les forcer à réparer une faute aussi âgée. Mais Lance n'en démordait pas. Il vint s'appuyer sur la table, non loin de Cobalt à qui il rendait un regard flamboyant. Il continua ses affirmations :

"- Un projet, qui porte le nom de "Bis"."

Le mot était dans la langue de la Terre, en français. Bien qu'écrit en phonétique dans leur propre langue, Lance et le président ignoraient ce qu'il signifiait. Ce qui fit sourire Cobalt, car cette blague là était très ironique. Mais il évita d'étirer de trop ce sourire. Car Lance avait quand même réussi malgré tout à mettre la main sur quelque chose. Qu'en savait-il ? Il allait le tester lui-même :

"- Et bien évidemment, vous mettriez à feu forêts et bois pour découvrir ce qu'il en est ?"

Si Lance n'en savait rien, Cobalt espérait que cette phrase ne le troublerait pas de trop pour éviter de lui donner de nouvelles pistes. Mais de cette manière, en suggérant le lieu où se trouvait actuellement la nouvelle base, il pouvait avoir le cœur net s'il l'avait découverte. Le dresseur de dragon marqua une pause avant de répondre calmement :

"- Contrairement à vous je ne détruis pas la nature sur mon passage, comme votre prédécesseur l'a fait. Vous croyez que nous sommes trop sévère, même après "vingt-quatre ans" ? Sachez qu'il y a encore des cicatrices vivaces qui continuent de saigner après ce qu'il c'est produit."

Cela seul lui le savait. S'il n'avait pas lâché l'affaire depuis autant d'années c'est parce que quelque chose continuait d'aller mal. Ça l'avait poussé à chercher d'où ce mal provenait et il était finalement tombé sur les restes des travaux de celui qui avait provoqué tout cela. Et il avait compris que ce n'était pas fini. Et quand il avait découvert que Cobalt avait relancé ce projet, ça ne pouvait qu'empirer. Heureusement pour l'ancien maître de la ligue, Cobalt ne souligna pas sa dernière phrase. Celui-ci était bien trop rassuré de savoir que Lance n'avait pas trouvé le nouveau lieu où ils se cachaient. Il devait probablement chercher là où ça avait eut lieu la première fois : lorsque le passage sur la terre a été ouvert il y a vingt-quatre ans aux ruines Alphas.

"- Quel est ce projet ? Insista Lance.

- Je l'ignore. Grogna simplement Cobalt.

- Qu'est-il advenu du professeur Saji Totashiri ?

- Saji ?"

Voilà quelque chose auquel Cobalt ne s'attendait pas. Mais il n'avait pas besoin de mentir pour répondre à ça.

"- Saji a disparu ce jour là.

- Étrange quand on sait que depuis tout ce temps ce qu'il a mit sur pied continu à avoir des effets ici.

- Il a disparu. Même nous ne savons pas où est-ce qu'il est à présent."

Encore une fois, il s'agissait d'une demi vérité. Lance s'approcha de lui et le regarda yeux dans les yeux. Soutenant son regard pour voir jusqu'où l'homme au col roulé avait la force de tenir. Cela ne plu pas à Cobalt, mais il tint bon, bien que sa main se crispa sur son accoudoir.

"- De toute manières je vous mettrai des bâtons dans les roues et découvrirai moi-même de quoi il en retourne. Et croyez-moi je ne suis pas seul." Souffla le dresseur de dragons avec une extrême froideur. Et il se retourna vers le président qui le soutint :

- Nous vous retirons tout aide financière.

- Quoi ? ! S'écria Cobalt qui fit un bond. Mais personne ne lui répondit. Tss. Tant mieux ! Bon débarras ! J'en avais marre de perdre du temps sur ces travaux idiots !

- Ce sont vos projets que vous devriez arrêter. Gronda Lance. Cette fois je ne serai pas aussi salvateur à votre égard. "

Cobalt savait que la menace était sérieuse. Mais pour le moment il ne s'agissait que d'un danger éloigné. Il fallait qu'il tienne Lance à distance de leur affaire autant que possible. Il fallait qu'il découvre ce qu'il savait réellement, s'il ignorait la création de la base.

"- Pourquoi me parler de Saji, si c'est moi qui vous inquiète ? Demanda-t-il innocemment.

Lance le toisa mais répondit :

- C'est le seul dont nous n'avons plus eut aucune trace après le combat aux ruines Alphas. Ni trace, ni cadavre. Il a bien du se cacher quelque part tout comme vous vous cachez vous-mêmes.

Cobalt se creusa la tête, il chercha à se rappeler ce que faisait comme métier Saji avant de rejoindre son prédécesseur dans le projet "Terre".

- Saji... Saji... Hm. Il n'était pas historien par hasard ?

- Ne faites pas comme si vous ne le connaissez pas. Sinon vous n'auriez jamais su qu'il avait disparu.

Il marquait un point. Il avait mal joué sur ce coup là.

- Et je vous le réaffirme, on n'en a jamais plus entendu parler. Pourquoi vous concentrez-vous sur lui ?

Le grand homme ne lui répondit pas. Car il savait que Cobalt venait de deviner que c'était grâce aux traces que l'historien avait laissées qu'il avait pu trouver une piste. Il ne voulait pas qu'il les lui efface pour éviter de remonter jusqu'à lui. Alors il ne lui donnerait pas l'occasion de savoir où elles se trouvaient. Cobalt fut quand même ravi de trouver un point de départ pour organiser une défense. Et il n'avait plus qu'une idée en tête, en finir au plus vite. Si la Sylphe avait décidé d'arrêter de financer les travaux de reconstruction des ruines Alphas, il n'avait plus aucune raison de rester ici. De plus, cela allait lui permettre de récupérer des hommes dont il allait avoir besoin une fois rentré à la maison.

"- Bon, dans ce cas, à moins que vous ayez encore quelque chose à me dire, je vais prendre congé."

Il se leva, imiter par ses hommes, le président ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais qu'est-ce qu'il pouvait dire ? Il resta coi ne sachant que faire pour le retenir. Mais il fut rassurer de voir que Lance n'agissait pas non plus. Cependant celui-ci s'exclama une dernière fois :

"- Ne comptez pas partir de Safrania aussi rapidement !

- Ooh ! Ne vous en faites pas. Répondit Cobalt. J'ai un ami à visiter avant de partir."

Et il claqua la porte derrière lui.

"- Je vous rappellerai."

Nikki soupira lorsqu'il comprit que Cobalt ne pouvait pas les aider actuellement. Il rangea son téléphone dans sa poche et croisa les bras tandis que Bari, le chef de la sécurité, attendais patiemment le verdict :

"- Alors ? Finit-il par demander ne voyant pas la réponse arriver.

- On doit continuer de chercher nous-même. Et à mon avis ça va barder quand il va rentrer." Répondit l'espion.

Bari soupira. Encore patienter. Il savait le faire mais il n'aimait pas le faire. Il regarda sa montre voir s'il était l'heure d'interroger les prisonniers, mais ce n'était pas encore le cas. Il demanda alors à Nikki :

"- Pour ce qui est de la porte, qu'est-ce qu'on a déjà essayé ?

- Hum... Je crois qu'on a regardé s'il s'agissait d'une question d'puissance. Puisqu'on n'a plus les Pokémons qui ont servi à ouvrir la porte il est possible que cela foute la merde.

- Tu en sais pas mal pour un jeunot. T'étais même pas née quand c'est arrivé.

- Ouai, mais j'suis bavard. C'est comme ça que je vous ai trouvé. Répondit Nikki avec un grand sourire. Autrement on n'en sait rien d'où qu'ça vient. Je sais qu'Arthur et Morti ont demandé à voir s'il était toujours possible aux terriens de franchir la porte.

- Ils sont bizarres ces deux là... Un coup ils nous aident, un coup ils râlent... J'ai du mal à les comprendre.

- Baarf ! Ce sont des blouses blanches."

Il y eut un silence. Bari réfléchissait à ces deux-là. Il n'aimait pas ne pas pouvoir cerné quelqu'un. Pour Arthur il s'y était fait, mais Mortimer il ne l'aimait vraiment pas. Il le surveillait attentivement à ce qu'il fasse bien son boulot. En réalité, vu que le chef de sécurité était un homme de combat il avait toujours eut du mal avec les médecins.

"- Tu crois qu'ils ont déjà fait traversé quelqu'un ? Fit Nikki, interrompant ses pensés.

- J'en sais rien, je ne m'intéresse pas trop à ce qu'ils font là-bas. J'aime pas cette porte ouverte sur on ne sait quoi. Grogna simplement Bari.

- Haha, j'y crois pas, t'a peur de tout ce qui est étranger ?

- Ferme-là gamin. T'étais pas là quand on a ouvert c'te truc la première fois et qu'un monstre est apparu nous attaquer, détruisant tout sur son passage.

- Sans compter le conseil des quatre qui vous rossaient déjà les fesses."

Bari leva les yeux au ciel sans bouger. Il aimait bien le gosse mais il dépassait toujours les bornes. Il s'approcha alors de lui pour le regarder dans les yeux. Nikki déglutit avec un sourire crispé.

"- Écoute gamin, tu aurais peut-être voulu en découdre avec eux... C'est vrai que ton Ursaging il défonce grave. Il posa la main sur ses pokéballs, de telle sorte à ce que Nikki le voit. Mais déjà que je te crois pas capable de me battre je me demande bien comment t'aurais pu tenir ne serait-ce qu'une seconde face à eux. Et te moque pas. Le monstre qui est apparu est sorti par la porte quand on l'a ouverte. Alors tu devrais pas trop te sentir rassurer de savoir qu'elle l'est de nouveau et juste à côté de nos fesses. "

Il resta là de telle sorte à ce que son jeune collègue devienne très mal à l'aise. Celui-ci se tortilla sur place et hocha nerveusement la tête.

"- D-D'accord m'sieur, pardon m'sieur."

Il inclina sa casquette en révérence, les genoux plier vers son buste. Ce qui fit rire le chef de la sécurité qui lui frotta le crâne.

"- Haha, t'es un sacré numéro toi... Mais fais gaffe, chuis pas gentil."

Il s'en alla alors dans le couloir tandis que le jeunot le suivit du regard et il se dirigea vers l'infirmerie. Nikki eut un rire pour lui-même, un rire nerveux. Il venait d'éviter une petite correction qui lui aurait fait plutôt mal. Lorsque Bari arriva, Mortimer se trouvait de nouveau à côté de Bastian, à l'examiner. Il cherchait tous les moyens pour apaiser la douleur et le préparer à l'interrogatoire. Il ne remarqua pas l'arrivée du chef de la sécurité. Celui-ci eut une arcade qui se souleva. Pourquoi faire tout ces gestes inutiles ? De toute manière ce policier reviendrait dans le même état qu'il était avant d'être soigné. C'était une perte de temps de le maintenir dans une position confortable, ça rendrait encore plus pénible l'interrogatoire car il allait devoir de nouveau lui faire mal pour qu'il parle.
Dans la salle il y avait aussi Arthur, assit sur une chaise. Lui, il l'avait vu arriver. Et il se contentait de l'observer d'une expression neutre.

"- Hm-hm. Toussa Bari. Faisant sursauter Mortimer qui se tourna vers lui décontenancé.

Le médecin savait qu'il arrivait en avance. Mais il n'allait pas pouvoir le retenir plus longtemps. De plus de toute manière il ne pouvait pas faire grand chose d'autre pour Bastian. Celui-ci avait d'ailleurs repris connaissance et constaté le bourbier dans lequel il s'était mis sans le savoir. Lui aussi observait depuis sa couchette l'homme large qui venait de passer la porte. Il avait tout de suite deviné qu'il s'agissait de son bourreau. Bari lui rendit son regard, totalement neutre et se contenta de dire :

"- Vous feriez mieux de vous occuper de votre amie à la salle de repos Mortimer... Là au moins ça ne sera pas du temps perdu..."

Mortimer ne répondit mot. Il foudroya l'homme de ses yeux et parti en vitesse, la mâchoire serrée, rejoindre Molly. Au moins ça lui fera du bien. Arthur lui ne bougea pas, même quand il vit son ami partir. De nouveau Bari leva un sourcil :

"- Vous ne partez pas ?

- Moi aussi j'aurais des questions."

Il valait mieux deux hommes plutôt qu'un pour enquêter sur la venue des policiers. Et le scientifique savait que sa présence limiterait les dégâts. C'est tout ce qu'il pouvait bien faire. Bari ne protesta pas, il se contenta d'attraper son prisonnier par la nuque le forçant à se lever et à se trainer malgré sa jambe cassée. Bastian se crispa de douleur, mais sa fierté retint son cri et il suivit du mieux qu'il put. Arthur ferma la marche, jetant un dernier regard au deuxième officier qui gisait là. Toujours aucune reprise de connaissance. Les pronostiques étaient plutôt sombres à son égard, il ferma la porte espérant que tout irait malgré tout pour le mieux.

Ils se dirigèrent tous les trois vers une petite pièce où Bastian fut balancé sans aucune retenu. Arthur se taisait, il ne devait pas faire de remarque sur comment on traitait cet homme. De manière un peu clichée, les seules éléments de la pièce étaient une table et deux chaises. C'était le même genre de pièce où j'avais été enfermée. Sans fenêtre, juste des murs blancs. Bari força l'officier à s'installer à une des deux places et se mis juste en face de lui, posant ses bras sur la table, ses doigts contre les autres.

"- Bien... Souffla-t-il, soulagé d'enfin pouvoir faire cet interrogatoire. Commençons sans perdre de temps. Est-ce que vous savez où vous êtes ?

Bastian secoua la tête et planta son regard dans celui de Bari. Arthur qui s'installa contre un mur se dit que c'était une mauvaise idée de faire preuve d'orgueil dans une telle situation. De plus, Bastian était quelqu'un d'intelligent. Il pris le temps pour répondre mais il finit par le faire :

- Dans la forêt de Vestigion il me semble.

Le scientifique soupira : et en plus de ça il faisait le malin. Cela n'annonçait rien de bon pour lui. Bari acquiesça sombrement. Il poursuivit :

- Cela semble évident... Oui. Mais sais-tu où précisément ?

Ça hélas, ou bien heureusement, non. Il ne pouvait pas le savoir. Il secoua la tête en signe négatif. Mais cela ne changea rien à l'attitude du chef de sécurité qui se leva et se dirigea de l'autre côté de la table.

- D'accord. Qu'est-ce que vous faisiez dans la forêt ? "

Le blessé n'était pas sûr s'il devait répondre. Il n'avait aucune idée de qui il avait affaire. Il n'aurait jamais soupçonné qu'un groupe se cachait quelque part dans la forêt de Vestigion, au final le fait qu'il se retrouve ici était une question de malchance. Il l'observa l'homme qui tournait autour de lui comme un rapace, il fallait qu'il lui réponde. Il était venu ici pour chercher les traces de l'éclair blanc. Pas enquêter sur ces inquiétants personnages. Par association d'idée et connaissant la manière de faire de l'éclair blanc, il se demandait si ce n'était pas pour eux qu'il était venu faire des ravages dans la forêt...

"- Et bien, j'attend." Rappela Bari.

Bastian se reprit. L'existence de Sen n'était pas un secret.

"- Nous cherchions l'éclair blanc..."

L'homme aux larges épaules leva légèrement la tête. Nikki avait vu juste quand il les avait repéré dans le périmètre. Ce n'était une bonne chose. Car s'il s'agissait d'une enquête, d'autres viendraient. Il fallait trouver un moyen de les détourner de cette piste.

"- Pourquoi ?" Poursuivit-il.

Bastian tourna la tête vers lui, fronçant ses sourcils. La réponse semblait évidente, non ? Ce n'était pas comme si l'éclair blanc n'avait pas laissé sa carte de visite "Ouhou, regardez cette jolie forêt que j'ai bousillé dans tous les sens !"

"- Euh... Et bien, les arbres... Toutes ces traces qu'il a laissées derrière lui...

- Je n'ai pas demandé comment, j'ai demandé pourquoi.

- Nous devions enquêter sur lui, le trouver."

Bari arrêta de faire les cents pas autour de sa victime et vint la saisir puissamment à l'épaule, du côté où ses côtes étaient cassées. L'officier ne put retenir un gémissement.

"- Qui a lancé cette enquête ?"

Il n'avait pas commencé à lui faire mal sans raison. Les questions commençaient à toucher d'autres personnes que Bastian lui-même et il allait être plus réticent à répondre. Surtout quand on gardait espoir de voir ses alliés débarquer et vous sauver. Cette fois-ci il hésita vraiment à le dire, ce n'était pas n'importe qui qui l'avait envoyé. Voyant que la réponse se faisait attendre, Bari descendit jusqu'à l'avant-bras qu'il saisit puissamment. Des deux mains. Le policier sentait l'intention de son tortionnaire. Arthur tenta alors de le persuader de répondre.

"- Vous avez assez d'une jambe en moins. Répondez."

Mais le jeune homme eut une soudaine paralysie. Un homme pouvait-il vraiment casser le bras de quelqu'un d'autre ? Et volontairement d'une manière aussi froide ? Celui-ci le regardait droit dans les yeux, acquiesçant à la réplique du scientifique.

"- Je n'ai plus beaucoup de patiente en réserve." Souffla-t-il.

Une de ses mains quitta le bras de Bastian, ce qui le rassura quelque peu. Mais il fut pris en traître, car rapidement l'homme lui saisit la main, puis un doigt.

CRACK.

Il y eut un hurlement, de douleur et de surprise. Il ne dura pas très longtemps, mais la douleur restait toujours présente. Même Arthur fut surpris. Il en fut lui-même figé sur place.

"- Alors ?"

La pauvre victime eut soudainement un élan de colère, qui se fit voir quand elle jeta un regard déchaîné vers Bari. L'Ursaring était de leur ressort, il le comprenait maintenant, lui et son collègue avait payé à cause de ces gens là. Mais il n'y avait pas de place pour la rébellion ici.

CRACK.

Nouveau cri. Cette fois Arthur détourna les yeux devant tant de sadisme. C'était abominable à regarder. Bastian se plia en deux et fini par répondre. De toute manière cela n'allait rien changer à ce qui allait se passer.

"- Aaah... ! Un capitaine à Volucité... Il y a une équipe chargée de concentrer ses recherches sur l'éclair blanc pour arriver à le mettre hors course."

Bari fut déçu que l'officier donne autant d'informations en un coup. Il avait deux autres doigts à casser. Il jeta un œil à son collègue présent et souffla un peu d'amusement en voyant sa réaction. Mais cela lui faisait se rappeler qu'il ne devait pas dépasser les bornes avec lui dans les parages. Ennuyé il continua :

"- D'autres de tes copains risquent-ils de venir par ici ?"

Silence. Il se saisit du doigt suivant mais aussitôt qu'il le fit on s'empressa de lui répondre :

"- Si on ne revient pas, oui il y en aura d'autres qui viendront."

Le chef se frotta le menton en regardant Bastian d'un air fatigué. Devait-il répondre à ce sous-entendu ? Sous-entendu qui commençait par "Si vous nous libérez...". Il fallait vraiment les prendre pour des cons pour faire une suggestion pareille. Ça l'agaça. Il avait moins envie de poursuivre l'interrogatoire, malgré sa courte durée. Il commença à tourner le dos à Bastian. Lorsqu'il le fit celui-ci s'adressa à lui :

"- Mon collègue... Vous allez faire quoi de lui ? Est-ce qu'il va bien ?"

Arthur se retint de frotter son crâne en signe de pitié... Quelle idée de poser ce genre de question alors qu'on voyait que son bourreau n'était pas un enfant de cœur ? Bari retourna sur ses pas et fis face au prisonnier. Il lui attrapa la main et lui brisa les doigts restants malgré la tentative de se retirer de Bastian. Il garda en main ce qu'il venait de briser, le remuant légèrement pour augmenter la souffrance.

"- Écoute, au cas où tu l'aurais pas pigé, t'es pas chez des amis ici. Ton collègue ? Rien à branler. Il peut crever j'en aurais rien à foutre. De plus c'est ce qui risque de lui arriver. Alors si tu tiens à ta vie tu ferais mieux de la fermer sauf quand on te le demande."

Relâchant son emprise il se dirigea finalement vers la porte mais regarda Arthur en lui disant, amusé :

"- Moins pire que prévu quand même n'est-ce pas ? Ceci dit, il me fatigue. Vous viendrez me dire ce que vous en aurez tiré vous. Il me faut le nom de ce capitaine."

Et il s'en alla, laissant la besogne à une blouse blanche. Il était persuadé qu'il n'y arriverait pas. Mais au moins il avait les informations nécessaires pour tenter d'éloigner quelque peu les prochains courageux qui s'approcheraient de trop. Ils allaient brouiller les traces : il revenait voir Nikki qui n'avait pas bouger de l'endroit où il l'avait laissé.
Pendant ce temps, le pauvre Bastian qui tenait douloureusement sa main, en essayant de ne pas trop se plier en deux pour ses côtes, se tourna vers Arthur et avisa son gabarie. Il avait conscience de sa piètre situation. Mais il avait assez de forces pour faire de l'humour :

"- Quoi, vous allez me faire le coup du méchant et du bon flic ?"

Barri arriva là où se trouvait Nikki.

"- Déjà de retour chef ? Fit celui-ci en lui jetant un rapide coup d'œil.

- Oui. J'ai besoin de toi. Tu vas ressortir ton ursaring et lui faire laisser des traces à la place de celles de l'éclair blanc. Si possible essaye de faire paniquer les pokémons sauvages autour. Ça pourra donner de fausses pistes et détourner pendant un court temps ces emmerdeurs de bleus.

- Compris chef !"

Le petit se dirigea joyeusement vers l'endroit où la base était éventrée et s'élança gaiement dehors sans craindre quoi que ce soit. Il avança vers la forêt pour retrouver les traces que les policiers avaient suivis.

Une seconde fois, il n'aperçut pas l'Arakdo qui avait suivit où on avait entrainer son maître... Cependant, intelligente et sachant que Granbull se trouvait avec lui elle n'y entra pas. Elle fit demi tour depuis le haut des arbres et fit le chemin inverse pour revenir à Vestigion chercher de l'aide.