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Codélia Network - Tome 2 : Le Pilier Proxy de Kazumari



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Informations

» Auteur : Kazumari - Voir le profil
» Créé le 09/04/2019 à 17:10
» Dernière mise à jour le 11/04/2019 à 19:34

» Mots-clés :   Action   Aventure   Région inventée   Science fiction   Suspense

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Chapitre 46 : L’utilitaire d’accès
- Ce que tu me demandes est tout de même à la limite de la légalité, Marie.

- Charlotte… rectifia la cyber-chasseuse sans même y réfléchir.

Depuis la soirée fatidique de l’affrontement entre Axerola et MoonCross, Charlotte Linday n’avait pas chômé. Selon le leader du Cercle des Proxys, il semblerait que le Codélia Network Industries soit relié à une sordide affaire datant de douze ans auparavant. Comme à son habitude, la demoiselle animée par la curiosité souhaitait mettre son nez là où elle ne devrait pas. Sa cible, l’ordinateur-mère de l’entreprise qui contenait sûrement des informations cruciales.

Il s’agissait là d’une zone difficile à atteindre. Présente sur le Réseau Codélia mais séparée du reste par une protection cryptée, seules les personnes les plus hautes-placées du CNI y avaient le droit d’accès. Même Edouard Keyton ne fut jamais capable d'y jeter un œil malgré son poste éminent de chef de la Sécurité. La cyber-chasseuse allait devoir redoubler d’ingéniosité pour contourner la prudence dont faisait preuve la société gérant la dimension numérique.

- Le métier de cyber-chasseur a ses avantages, dont celui de pouvoir se créer un réseau personnel, expliqua la brunette en ajustant son haut-de-forme. Cette clé USB contient absolument toutes les données que j’ai pu récolter de mes excursions au Codélia Network Industries.

- Et tu me demandes de créer un utilitaire d’accès vers l’ordinateur-mère du CNI à partir de ça ? demanda Phoenix en prenant le petit objet dans sa main, se doutant déjà de la réponse.

- C'est hors de ta portée ?

- Allons Marie, tu as déjà oublié à qui tu t’adresses ?

Charlotte disposait de bon nombre de qualités mais malheureusement pour elle, on la retenait surtout pour ses défauts. Outre sa curiosité sans limites, elle avait un amour inconditionnel pour l’argent, qui restait l’une de ses principales motivations pour accepter des missions. De plus, bien que son lieu d’activité soit une plateforme de réalité virtuelle, elle ne possédait aucun talent en informatique. Une chance que son ami de longue date Mister Phoenix soit là pour remédier à ce petit désagrément.

Alors que le spécialiste de la robotique insérait la clé USB dans son ordinateur, Charlotte s’approcha de la fenêtre du bureau. Situé au dernier étage, cela lui offrait une vue impressionnante sur le secteur économique d’Ebravia. Pensive, elle savait que cette opération contre l’ordinateur-mère devait être effectuée le plus rapidement possible. La rétrogradation d’Edouard Keyton plutôt que son renvoi laissait supposer que les supérieurs du CNI étaient déjà au courant que certaines informations avaient fuité.

- J’ai du mal à comprendre ce que tu as à gagner dans cette histoire, Marie, avoua Mister Phoenix, la lumière de son écran se reflétant dans les verres violets de ses lunettes de soleil. Le CNI reste ton meilleur client, non ? Si tu te fais prendre, tu vas y perdre de l’argent sur le long terme.

- Une question de principes, Phoenix, répondit simplement Charlotte sans tenir compte de la mention de son premier prénom. J’ai beau aimer l’argent, cette situation me dérange. Si le CNI a des choses à se reprocher, je n’ai pas l’intention de continuer à collaborer avec eux.

Sans avoir été directement affectée par l’Incident Effacé, la brunette restait consciente de sa brutalité. La fille de son collègue Bloody Braxter en était l’une des victimes. Et même douze années plus tard, elle n’avait jamais pu sortir de son fauteuil roulant. Pour avoir rencontré à quelques reprises Mélody Derran, une jeune femme adorable avec des rêves d’avenir, l’idée de travailler pour une entreprise qui serait responsable de sa situation lui était insupportable.

La demoiselle savait que de son côté, Edouard avait lui-même commencé sa propre enquête. Maintenant responsable des archives, son temps libre s’en était retrouvé décuplé. Charlotte comprenait qu’il ne puisse pas quitter la société de son plein gré. Le récent incident impliquant son frère cadet rendait sa situation financière bien plus compliquée. L’ancien chef de la Sécurité ne pouvait pas se permettre de se retrouver au chômage, même pour une courte période, le temps que Dennis serait piégé dans son lit d’hôpital.

Alors que Mister Phoenix commençait à étudier le contenu de la clé USB de son amie, il mentionna l’avancée de son dernier projet pour le compte de Phoenix System. Cinq ans auparavant, l’Androïde Yrmesis Autonome n’avait pas fonctionné selon ses espérances, finissant par prendre la fuite sans laisser de moyens de le retrouver. Le directeur était loin de se douter que Charlotte demeurait en contact avec elle depuis plusieurs mois.

- Je prépare un androïde encore plus perfectionné que ma précédente tentative, annonça-t-il, très fier. Si tout se passe bien, je pourrais effectuer les premiers tests d’ici une petite semaine. J’espère simplement que cette fois-ci, il ne tentera pas de se connecter illégalement sur le Réseau Codélia avant de disparaître dans la nature…

Charlotte pensa aussitôt à l’état actuel d’Aya Milani. Incapable de se débarrasser d’un virus interne qui avait infecté son système d’exploitation, elle menaçait de cesser de fonctionner à n’importe quel moment. La cyber-chasseuse avait promis de tenir sa langue et de ne pas parler à Phoenix de cette histoire. Aya avait en effet peur de devoir poursuivre son existence confinée à Phoenix System alors que son souhait était de se mêler à la race humaine.

Par sécurité, la brunette restait en contact avec l’androïde et l’appelait au moins une fois par jour pour s’assurer qu’elle ne s’était pas éteinte. Mais ne pas révéler la vérité à Mister Phoenix devenait de plus en plus difficile. Si Charlotte pouvait comprendre les raisons avancées par Aya pour rester discrète, elle doutait que l’homme adorateur du violet ne fasse pas preuve de considération si on lui expliquait correctement à quoi s’adonner son ancien projet depuis cinq ans.

- Tu as l’air pensive, Marie. Quelque chose ne va pas ? s’inquiéta-t-il, levant les yeux de son ordinateur.

- Non tout va bien, assura-t-elle en reprenant ses esprits. Contente-toi de préparer cet utilitaire, Phoenix. Je ne te demande rien de plus, c’est moi qui vais prendre tous les risques en pénétrant à l’intérieur de l’ordinateur-mère. Tu pourras retourner faire mumuse avec ton robot par la suite.



***


- Votre nom ?

- Tsubasa Albiki, répondit-elle aussitôt en sortant une pièce d’identité. Je suis une camarade de classe de Dennis Keyton et je viens lui apporter les derniers cours.

Une semaine s’était écoulée depuis l’intrusion d’Arisa Harriet dans les locaux de l’hôpital. Suite à ce triste événement, le garçon aux cheveux argentés s’était retrouvé interdit de toute visite le temps que les forces de l’ordre effectuent une investigation. Les mesures de sécurité mises en place pour protéger le jeune homme s’étaient également accrues. Tsubasa préféra s’abstenir de tout commentaire alors qu’on la fouillait pour s’assurer qu’elle ne portait pas d’armes.

Elle se garda bien de le mentionner auprès du secrétaire de l’accueil mais apporter les devoirs n’était bien entendu qu’un prétexte. La justicière virtuelle n’avait pas eu l’occasion de se retrouver seule à seule avec son ami de longue date depuis leur affrontement d’infortune sur le Réseau Codélia. Elle tenait à lui restituer en mains propres le Blizzi qu’elle avait emprunté. Ou du moins le laisser au personnel de l’établissement car on ne l’autoriserait pas à entrer dans la chambre avec des Pokémon, même enfermés dans leurs Pokéball.

Tsubasa ressentait une certaine appréhension à l’idée de retrouver Dennis. Mis à part leur combat sur le Réseau Codélia, leur dernière véritable conversation fut relativement houleuse. Etait-il dans le même état d’esprit ? Sa santé ne lui permettrait pas de se consacrer à la chasse de Cyby pour le compte de son frère avant un long moment. L’intelligence artificielle accompagnait la jeune fille, les agents de sécurité ne considérant pas la Codéwatch comme une arme contondante.

Victoria étant parfois en contact avec Charlotte Linday, Tsubasa avait appris ce qui était arrivé au grand frère de Dennis. Rétrogradé, il ne représentait plus vraiment une menace pour eux, n’étant plus chargé de capturer l’envoyé du Cybéria. Le nouveau chef de la Sécurité était un homme du nom de Henry Linday, le frère aîné de la cyber-chasseuse dont cette dernière refusait de parler. La brunette jugeait utile de pouvoir mettre un nom précis sur l’un de leurs ennemis majeurs.

- Vous pouvez entrer dans la chambre, signala l’agent qui avait accompagné Tsubasa jusqu’à la chambre de son camarade de classe. Votre visite est limitée à une demi-heure.

Sans se faire prier, elle tourna la poignée et pénétra à l’intérieur de la pièce. Regardant la télévision, Dennis montra des signes de surprise en voyant Tsubasa refermer la porte derrière elle et poser son sac-à-dos sur le bureau. Une certaine gêne s’empara aussitôt du garçon. Lui qui avait exprimé le souhait de pouvoir s’excuser pour son comportement déplacé ne savait plus vraiment comment réagir maintenant que la concernée se trouvait en face d’elle.

Toujours dans le silence complet, la brunette sortit les documents de l’université Vermillion que le corps enseignant lui avait transmis. Par la suite, elle attrapa un tabouret pour s’installer à proximité du lit. Les deux amis commencèrent alors à se fixer, attendant visiblement que l’autre décide d’entamer la conversation. En étudiant leurs expressions faciales, ils comprirent rapidement qu’ils étaient sur la même longueur. Ce fut Tsubasa qui brisa son mutisme la première.

- Je suis… désolée pour ce qui t’est arrivé. C’est entièrement de ma faute. Si mon attitude ne t’avait pas forcé à t’impliquer dans cette histoire, Arisa Harriet n’aurait jamais tenté de t’assassiner.

- Non, c’est à moi de m’excuser ! répliqua Dennis en coupant le son de la télévision. Je me suis conduit comme un idiot alors que tu m’avais prévenu à maintes reprises de rester en dehors de tout ça. Je voulais tellement venir en aide à mon frère qui était sur le point de se faire renvoyer. Et te venir en aide à toi aussi en quelque sorte. Si cette affaire avec les Proxys était résolue, tu n’aurais plus eu besoin de te mettre en danger. Au lieu de ça, je n’ai fait qu’empirer les choses…

- Il va peut-être falloir passer à autre chose. C’est évident que vous n’avez plus de ressentiments l’un envers l’autre, intervint alors la voix de Cyby.

L’intelligence artificielle sortit de l’écran de la Codéwatch, posée sur le bureau dans l’angle mort de la caméra. Même s’il était déjà au courant de son existence, Dennis ne manqua pas de sursauter maintenant qu’il faisait face à la véritable apparence du Cybérien. Les deux lumières jaunes servant de regard à Cyby se plissèrent, signe qu’il appréciait cette réaction. Depuis la récupération de son corps, CE-01 semblait prendre un malin plaisir à devenir le centre des conversations.

Dennis aurait adoré pouvoir se lever pour observer Cyby plus en détail mais devait malheureusement se contenter de le regarder à distance. La chambre de Dennis était sous surveillance visuelle à toute heure de la journée et de la nuit pour sa propre sécurité. On lui avait néanmoins fait grâce de la surveillance sonore afin qu’il puisse conserver une certaine intimité. Rester dans l’angle mort de la caméra permettrait au Cybérien de prendre part à la discussion.

- Tu tombes à pic, toi ! s’exclama Tsubasa, qui venait de se rappeler de son existence. Dois-je te rafraîchir la mémoire sur un certain point, monsieur l’IA de mes deux ? Qui est le principal responsable qui a provoqué cette situation ?

- Ah ça ? Même les IAs peuvent faire des erreurs, riposta Cyby qui prenait cette provocation comme une attaque personnelle. Et finalement, mon opération a pu porter ses fruits vu que tu as rencontré et combattu le chef des Proxys.

- Tu as combattu le chef des Proxys ? répéta Dennis, estomaqué par cette révélation.

Comme il fallait s’y attendre, Edouard Keyton n’avait pas jugé nécessaire de mettre le garçon au courant de ce qui s’était passé pendant qu’il était dans le coma. L’ancien chef de la Sécurité s’était contenté de lui raconter une version très brève de l’histoire, mentionnant néanmoins Axerola comme la principale cause de son réveil. Jamais le jeune homme n’aurait pensé qu’elle serait allée combattre un ennemi aussi important pour lui. Dennis se sentait maintenant encore plus mal à l’aise.

Comprenant qu’il était ignorant sur certains points, Tsubasa lui raconta les événements de l’entrepôt sur le Réseau Codélia. Sa discussion avec Edouard, l’arrivée surprise de MoonCross et l’affrontement qui en avait résulté. Dennis montra à nouveau des signes de surprise lorsque la brunette lui raconta que le Proxy maîtrisait également les Cybéri-attaques et qu’il savait parfaitement les incorporer dans son style de combat pour devenir encore plus dangereux.

- Tu t’es même servie de Blizzi ? Le pauvre, j’espère que cette expérience ne l’a pas traumatisé…

- Blizzi n’a pas l’air de l’avoir mal vécu, commenta Cyby, amusé.

- Il semblait très déterminé à l’idée de te secourir, affirma Tsubasa avec un sourire. Et en parlant de Blizzi justement, je comptais le laisser à l’accueil pour toi. Ce n’est pas mon Pokémon, je ne peux pas le conserver plus longtemps.

- Il va s’ennuyer ici, je n’ai pas ma Codéwatch avec moi. Edouard n’a pas jugé utile de me la rendre, je peux comprendre qu’il soit inquiet mais quand même… souffla-t-il. Garde Blizzi avec toi, Tsubasa. Ce sera enrichissant pour lui. Je suppose que tu n’en as pas encore terminé avec les Proxys après tout…

Il s’agissait là d’un sujet que la justicière virtuelle aurait préféré ne pas aborder. Effectivement, elle ne comptait pas en rester là. Le Cercle des Proxys demeurait toujours une menace sur le Réseau Codélia et elle serait liée à eux tant que Cyby resterait en sa compagnie. Même si les détails concernant l’Incident Effacé étaient encore flous, notamment à propos des véritables instigateurs de l’affaire, elle allait poursuivre son enquête pour découvrir la vérité.

A son grand soulagement, Dennis ne chercha pas à en savoir plus. Après avoir frôlé la mort à cause d’une tueuse en série, il avait retenu sa leçon. Certes, sa préférence allait vers une Tsubasa qui se tiendrait également à l’écart tout comme lui mais il savait que l’empêcher d’agir serait impossible. C’était son droit après tout. Elle avait vécu un enfer sans nom pendant les six mois de l’Incident Effacé, elle méritait de savoir dans quel but sa vie s’en était retrouvée tourmentée.

- J’aimerais juste que tu me promettes d’être prudente, avoua Dennis, maussade. Tu démarres toujours au quart de tour lorsqu’il est question de Proxys. Je me doute bien que tu n’as pas combattu ce MoonCross uniquement pour me secourir. Je ne supporterai pas qu’il t’arrive quelque chose d’encore plus grave qu’à moi. Surtout quand on sait qu’il y a une Arisa Harriet en face…

- Ne t’inquiète pas pour moi. Contrairement à toi, je sais masquer mon identité, il n’y a pas grand-monde pour savoir qu’Axerola est en réalité Tsubasa Albiki.

Si elle pensait réellement ce qu’elle disait, la liste des personnes connaissant son secret continuait de grandir jour après jour. Si initialement, seuls Dennis et Stella étaient au courant, maintenant il fallait ajouter Victoria, Charlotte et Mister Phoenix. Techniquement, même l’envoyé du Cybéria pouvait figurer dans cette liste. La jeune fille ne se doutait même pas que d’autres variables entraient dans l’équation, comme Aya Milani qui avait aisément percé son secret dès la finale du Festival Numérique.

Maintenant réconcilié avec Tsubasa, le garçon aux cheveux argentés se rappela de ses discussions avec sa collègue déléguée. Sans toutefois mentionner qu’elle était Elkira, la deuxième meilleure utilisatrice de la plateforme, il jugeait important de mentionner qu’elle connaissait personnellement la justicière virtuelle. Tsubasa ne manqua pas de se montrer surprise. Comment Aya, une fille avec laquelle elle n’interagissait même pas à l’université, pouvait avoir percé son secret ?

- Je n’ai pas la réponse à cette question, admit Dennis. Elle n’a jamais souhaité m’en parler. Mais elle a des capacités exceptionnelles concernant le Réseau Codélia. Elle est capable de changer son pseudonyme et surtout, de modifier la taille de son avatar. Après, je ne m’y connais pas du tout en informatique, tu en es sûrement capable toi aussi…

- Dennis, si je pouvais changer mon pseudonyme à volonté, je l’aurais fait dès le départ pour que même toi ou Stella ne puissent pas faire de liens avec moi. Même chose pour la taille d’ailleurs… murmura-t-elle, perplexe. J’essayerai de discuter avec elle à la prochaine journée de cours. Si tu ne me mens pas et qu’elle est consciente de mon identité, je préfère m’assurer immédiatement que ce n’est pas une adversaire potentielle.

- Je doute qu’elle soit contre toi. Après tout, elle a combattu Arisa Harriet l’autre jour pour me protéger. Mais tu a raison, c’est toujours bien de vérifier. Je doute qu’elle m’ait tout dit à son sujet.



***


Virgil retira sa fidèle casquette. Son service du soir venait de se conclure dans la tranquillité. En l’absence d’un festival numérique, l’activité de sa petite pizzeria s’en retrouverait un peu réduite mais ce n’était pas pour lui déplaire. Ses chiffres d’affaire restaient satisfaisants et cela lui permettait de ne pas se tuer inutilement à la tâche. Les employés intérimaires qu’il engageait généralement quand il devait revêtir les traits de Cataclysme coûtaient assez cher.

Il n’y avait rien non plus à signaler concernant le cas Axerola. Cet Edouard Keyton avait tenu sa promesse de le tenir à l’écart de l’histoire et de ne plus faire appel à lui. Mis à part le soir où cet utilisateur du nom de Brave avait combattu des Proxys, rien de surprenant n’avait eu lieu sur la plateforme. Virgil trouvait néanmoins surprenant qu’Elkira en personne se soit présentée pour combattre un membre des cyber-terroristes. Son éternelle rivale aurait-elle décidé de s’impliquer dans cette sombre affaire du Codélia ?

Tout ce que Virgil savait, c’était qu’Axerola détenait une intelligence artificielle spéciale qui devait rapidement revenir entre les mains du CNI avant que le Cercle des Proxys ne la récupère. Peut-être que la société avait fini par remplir sa mission, les apparitions d’Axerola au sein de la dimension numérique continuant de se raréfier. Le pizzaïolo ne tenait pas spécialement à en apprendre davantage sur ce qui tramait à l’insu de tous.

- Je suis bien à la pizzeria de Virgil Aldren ? demanda alors une voix masculine dans son dos alors que ce dernier rangeait ses ustensiles et s’apprêtait à fermer boutique.

- C’est exact, confirma l’homme aux cheveux noirs bouclés. Mais je crains fort que nous n’arriviez un peu tard, je viens juste de terminer le service.

En se retournant, Virgil fit face à ce client de dernière minute. Un homme brun de petite taille, un peu chétif et possédant des lunettes rondes qui encadraient son visage transpirant l’arrogance. Mais ce n’était pas son apparence physique qui dérangea le cuisinier mais davantage son uniforme. Il reconnaissait là la chemise spéciale portée par Edouard Keyton lorsqu’il lui avait rendu visite par le passé. Et si le doute était permis jusqu’ici, il s’en retrouva aussitôt dissipé lorsque le nouveau venu lui présenta sa carte d’employé.

Henry Linday, chef de la Sécurité. Si la mémoire de Virgil ne lui faisait pas défaut, il s’agissait du même poste qu’occupait monsieur Keyton. Cet homme était-il un de ses collègues ? Ou alors la menace qui planait sur Edouard avait fini par avoir raison de son poste et cet Henry était son remplaçant ? Presque instinctivement, le numéro un du Réseau Codélia passa sur la défensive. La présence d’un employé du CNI ici ne présageait rien de bon pour lui.