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Codélia Network - Tome 1 : La justicière virtuelle de Kazumari



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Informations

» Auteur : Kazumari - Voir le profil
» Créé le 13/03/2019 à 14:22
» Dernière mise à jour le 13/03/2019 à 14:22

» Mots-clés :   Action   Aventure   Région inventée   Science fiction   Suspense

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Chapitre 34 : Confrontation inévitable
Aya ne fut pas particulièrement surprise de découvrir un Dennis essoufflé sur le seuil de son domicile. Si les deux camarades de classe habitaient dans le même secteur de la ville, cela représentait une certaine distance impossible à parcourir en à peine une heure depuis sa déconnexion. En effet, le jeune homme semblait être venu le plus vite possible à vélo, plaçant l’antivol dessus après qu’Aya eut répondu à la sonnette de la porte.

L’androïde savait que Dennis avait commis une énorme erreur en se frottant au Cercle des Proxys ce soir, c’était aussi pour cette raison qu’elle avait décidé de garder un œil sur ses actions, afin de pouvoir lui venir en aide si le besoin s’en faisait ressentir. Avec maintenant un tueur en série qui connaissait sa véritable identité, le garçon risquait sa vie en restant chez lui. Comme Aya l’avait invité chez elle deux jours auparavant après les cours dans le cadre de son entraînement, il avait retenu l’adresse.

Si la demoiselle avait anticipé que Dennis se déplacerait, sa première hypothèse était qu’il irait chez Tsubasa. Mais peut-être que la distance qu’il prenait récemment avec elle ainsi que la proximité de leurs domiciles avaient poussé le garçon à partir plus loin. Selon lui, si Aya se montrait capable de modifier le pseudonyme apparaissant sur son profil ou d’altérer la taille de son avatar par rapport à son véritable corps, effacer toute trace de son identité ne représentait pas grand-chose.

- Cela ne me pose pas aucun problème de t’héberger mais je n’ai pas à manger et tous les magasins sont fermés à l’heure actuelle. J’espère que tu as mangé avant de partir, déclara-t-elle en le laissant entrer.

- Merci, tu me sauves la vie ! répondit Dennis, soulagé en s’essuyant les pieds pour retirer ses chaussures. Et ne t’inquiète pas pour la nourriture, je n’ai pas vraiment faim…

Même si les fonctionnalités d’Aya avaient légèrement diminué à cause de l’intervention du virus informatique, ses capteurs restaient suffisamment performants pour lire le stress et l’inquiétude que le garçon cherchait à dissimuler. Il ne chercherait pas à poser de questions au sujet de l’absence de nourriture pour la soirée. Même si elle ignorait encore le temps que Dennis souhaitait passer là, elle pourrait aller se rendre à une supérette le lendemain grâce à l’argent de poche fourni par Charlotte.

Si Aya avait tissé des liens avec le jeune homme, elle ne comptait pas lui révéler son secret. A ce jour, il était connu d’un nombre très limité de personnes, l’augmenter ne faisait pas partie de ses objectifs. Son ami Takeru resterait la seule exception non reliée d’une manière ou d’une autre à Phoenix System. Malgré le comportement parfois douteux de l’androïde, Dennis ne devrait pas percer à jour le mystère même en passant une nuit chez elle.

- Ce n’est que pour ce soir, je m’en irai demain matin, signala-t-il alors qu’elle refermait la porte.

- Demain matin ? Tu n’es pas là parce qu’Arisa Harriet est à tes trousses ? Pour l’avoir côtoyée pendant quelques minutes, je ne pense pas qu’elle soit le genre de personnes qui abandonne aussi facilement quand il s’agît d’un meurtre…

Aya n’oubliait cependant pas la réaction troublante de la fille blonde à la fin de leur confrontation. A l’heure actuelle, elle devait être en train de se morfondre quelque part à travers Ebravia pour une raison inconnue. La seule hypothèse formulée par ses capteurs de logique était celle du traumatisme qui se déclenchait visiblement pendant un affrontement de Pokémon. Un bien étrange traumatisme. Etait-ce à cause d’une terrible expérience passée qu’Arisa Harriet disposait maintenant d’un comportement aussi dérangé ?

Dennis se pinça la lèvre inférieure, montrant ainsi qu’il était parfaitement conscient de la situation. On ne plaisantait pas avec quelqu’un qui avait déjà commis divers meurtres au cours de sa vie, même si la demoiselle en question ne semblait pas plus âgée que lui. Arisa allait tirer parti des informations dont elle disposait pour tenter le retrouver, il n’aurait donc aucun moyen de rentrer chez lui tant que le Cercle des Proxys n’aurait pas été vaincu, avec ses membres fondateurs placés derrière les barreaux.

- Je vais combattre Tsubasa demain sur le Réseau Codélia. Avec l’objet précieux convoité par tout le monde mis en jeu. Si je gagne et que je le fournis au Codélia Network Industries, la situation finira par s’arranger.

- Tu es vraiment stupide Dennis Keyton. L’erreur de ce soir ne t’a pas suffi ? Qu’est-ce que tu vas gagner à retourner sur la plate-forme alors que de dangereux criminels disposent de tes informations personnelles ? demanda Aya, étrangement calme malgré ses propos.

- Si le CNI reprend le contrôle grâce à cet objet alors ce ne sera qu’une question de temps avant que les Proxys ne soient définitivement vaincus. Je peux bien me mettre en danger demain matin si ça permet d’avancer vers ce but, je ne vois pas le problème.

- C’est vrai que suivre ton instinct t’a bien réussi jusqu’ici, trancha l’androïde. J’ignore ce que détient Tsubasa mais si le CNI pouvait faire quoi que ce soit contre les Proxys, il serait déjà intervenu. Tu risques juste ta vie inutilement et ça va finir par te jouer des tours. Si je n’étais pas intervenue ce soir, ton Blizzi n’aurait pas tenu le coup face au Scalproie d’Arisa. Apparemment, Alphamarie se trouve entre la vie et la mort à l’hôpital. Si tu subissais le même sort, Arisa n’aurait eu aucune difficulté à t’achever en se rendant discrètement sur place.

Dennis n’avait pas la force de débattre avec sa camarade de classe, d’autant plus que même s’il ne pourrait pas l’admettre, elle avait raison sur bien des points. Arisa allait l’infecter avec le virus informatique au moment où il comptait presser le bouton de déconnexion, il se serait retrouvé coincé avec elle si Elkira n’avait pas fait son apparition. L’idée de terminer dans le même état que la pauvre Alphamarie le fit frissonner. Comment pouvait-il aider son frère en étant coincé dans un lit d’hôpital ?

Si Aya s’était montrée capable d’exprimer correctement les émotions, elle se serait montrée sidérée par le raisonnement que suivait Dennis. Certes, même en trouvant très stupide son envie de vouloir se confronter aux Proxys, elle avait tout de même accepté de l’entraîner également dans son propre intérêt, préparant son match retour face à Cataclysme. La logique voulait que Dennis rechigne finalement à les affronter à cause du danger que cela représentait mais elle s’était visiblement trompée.

Elle connaissait le mot et sa définition mais le concept du ressentiment lui restait étranger. C’était entièrement la faute de Dennis si l’androïde se retrouvait à présent avec un virus informatique confiné dans un recoin de son disque dur, réduisant peu à peu ses fonctionnalités jusqu’à un point de non-retour. Mais comme elle ne comptait pas lui révéler son secret, elle ne pouvait pas lui demander de la rembourser d’une quelconque manière. Elle ne l’aurait pas fait peu importe les circonstances.

- Je t’ai aidé une fois ce soir mais je ne vais pas être là à chaque fois que tu te mettras dans l’embarras. C’est idiot de vouloir provoquer Tsubasa dans un combat qui t’exposera à tout le monde. Mais si même malgré mes conseils, tu veux te jeter dans la gueule du loup, je ne te retiendrai pas. En revanche, si jamais un Proxy se montre pendant votre combat, je ne participerai pas.

Elle n’attendait pas spécialement une réponse de sa part, ajoutant seulement qu’il pouvait prendre l’une des chambres d’amis disponibles et s’installer comme il le souhaitait. Elle retourna dans la sienne sans demander son reste, se rappelant de dissimuler ses disques durs de rechange pour éviter que son invité ne tombe dessus par inadvertance. S’asseyant à son bureau, elle ouvrit à nouveau son petit carnet qu’elle conservait maintenant sur elle en permanence pour écrire ce qui venait de se passer.

Si Aya s’exprimait toujours sur un ton monocorde qui ne trahissait pas ses émotions, Dennis avait l’impression que sa collègue déléguée se révélait en réalité très remontée contre lui. Mais il ne pouvait pas tenir compte de ses tentatives pour le dissuader d’agir, il avait la chance de connaître Axerola dans le monde réel et ce serait son seul échappatoire de récupérer l’intelligence artificielle et la remettre à son frère. Si un cyber-terroriste se montrait, il laisserait tout simplement Tsubasa se charger de lui.

- Ne t’inquiète pas Edouard. Avec les Cybéri-attaques de mon côté, je ne peux pas perdre. D’ici demain, cette IA sera au CNI…



***


- Un combat contre Dennis demain matin ? Sur le Réseau Codélia à la vue de tous ? Mais qu’est-ce qu’il mijote pour oser te faire une telle demande ?

Comme il commençait à se faire tard, Tsubasa avait jugé qu’il valait mieux rentrer chez elle plutôt que de retourner auprès de son professeur dans son véhicule. Sa conversation avec Dennis la tourmentait toujours, peinée que les événements aient pris une telle tournure. Elle en voulait presque autant à Cyby qu’elle s’en voulait à elle-même. Mais maintenant, impossible de faire marche arrière, elle allait devoir assumer la conséquence des actes.

A cause des péripéties survenues sur le circuit Haute-Vitesse au cours de la soirée, nul doute que la pauvre Stella allait devoir subir des heures supplémentaires et ne rentrerait qu’au beau milieu de la nuit, comme cela lui arrivait de temps à autre. Seule dans son studio en compagnie de l’envoyé du Cybéria, elle tâchait de retrouver son calme pour réfléchir convenablement à ce qui arriverait ensuite. L’intervention inopinée de Dennis et son immaturité allaient drastiquement compliquer les choses.

Après avoir rallié sa chambre toujours aussi mal rangée, la brunette s’écroula lourdement dans son lit, prise par la fatigue. N’ayant pas le courage d’allumer son ordinateur, elle détacha également la Codéwatch de son poignet pour la déposer sur sa table de chevet, Cyby se montrant bien discret. Comme elle se devait de prévenir Victoria de ce qui était survenu après qu’elle ait quitté le camping-car, Tsubasa avait attrapé le téléphone portable rangé dans la poche de son pantalon.

- Tsubasa, tu ne peux pas te permettre de te rendre sur le Codélia demain, tu le sais très bien. Depuis la finale du Festival Numérique, Axerola fait profil bas pour que nous puissions poursuivre l’enquête. Cette connexion pourrait mettre en l’air tous nos plans, on ne peut pas prendre un si gros risque, ajouta Victoria à l’autre bout du fil, l’inquiétude clairement perceptible dans sa voix.

- Ce serait tout autant risqué de lui poser un lapin malheureusement. Dennis connaît mon identité et m’a menacé de tout balancer à son frère, qui occupe un poste important au Codélia Network Industries. Autrement dit, si je ne me plie pas à sa demande, c’est tout autant fichu. Limite, je pense que participer à ce combat sera moins dangereux vu que la probabilité qu’un Proxy se pointe n’est pas entière, contrairement à ce que Dennis fera le cas échéant.

- Tu es grande Tsubasa, je te laisse prendre la décision. Mais tu comprendras que je préfère me montrer méfiante malgré tout. Nous n’avons pas d’alliés dans cette affaire, seulement des ennemis.

- Si Dennis lâche l’information me concernant, je suis persuadée que le Cercle des Proxys finira par apprendre la vérité très vite également. Le mystère concernant Axerola est un de nos plus précieux avantages. Si je dois affronter Dennis pour le conserver alors je ne vais pas hésiter.

Malgré son comportement récent, elle s’inquiétait tout de même pour son camarade dont l’identité était connue de la dangereuse Arisa Harriet. Leur conversation s’était arrêtée parce que Dennis voulait « prendre l’air » et elle n’avait pas cherchée à le poursuivre. Elle espérait ne pas avoir à le regretter plus tard. Ne regardant pas la télévision, elle craignait d’apprendre sur internet qu’un garçon nommé Dennis Keyton s’était fait assassiner au coin d’une ruelle mal éclairée.

Tsubasa ne pouvait pas non plus s’empêcher de penser à ce que son ami ferait dans le cas où elle remporterait la victoire. Il semblait tellement déterminé à venir en aide à son frère par tous les moyens qu’il pouvait très bien en arriver à révéler la vérité quand même. Une promesse ne restait après tout que des paroles en l’air, cela pouvait facilement être brisé. Dennis représentait réellement un problème qui prenait de plus en plus de place.

Depuis qu’elle le connaissait, la jeune hackeuse n’avait jamais perdu un affrontement contre lui. Certes, son Roussil autrefois Feunnec possédait un double avantage grâce à son type Feu face au Blizzi adverse mais la différence d’expérience entre les deux dresseurs s’était toujours fait ressentir. Le seul argument dont le garçon disposait était l’utilisation de Cybéri-attaques. Son programme moins performant fonctionnait toutefois depuis quelques jours, Tsubasa n’avait pas encore eu l’occasion d’en récolter une seule.

Une fois qu’elle en aurait terminé avec l’appel téléphonique auprès de madame Victoria, elle étudierait comme il se doit le combat de Dennis sur le circuit Haute-Vitesse face au sbire du Cercle des Proxys possédant un Ténéfix afin de noter son style de combat actuel. La seule Cybéri-attaque que Tsubasa pourrait utiliser serait celle reposant dans la signature de la branche du circuit sur lequel elle affronterait le garçon. L’information était bien claire, une Cybéri-attaque capturable par branche.

- Dennis m’a donné rendez-vous dans un cybercafé situé pas très loin de nos domiciles, ajouta Tsubasa. Je dois y être à environ dix heures du matin sans retard et nous nous connecterons ensemble sur le Codélia pour nous affronter.

- Tu me fourniras l’adresse complète plus tard, il est hors de question que je te laisse toute seule dans de telles circonstances. Comme Dennis me connaît personnellement, j’attendrai que vous vous soyez connectés et je rentrerai ensuite dans le cybercafé à mon tour pour vous déconnecter d’urgence si le besoin s’en fait ressentir. Avec des Proxys adeptes des virus informatiques, il vaut mieux que je me trouve à proximité.

- Cela va de soi, approuva son élève. Même si je doute un peu qu’un Proxy se présente. Si jamais je perds et que je me retrouve contrainte de céder CE-01, ils vont bénéficier de la situation. Retrouver Dennis sera bien plus simple que de me retrouver moi alors qu’ils n’ont pas mon identité. Je peux me tromper mais je pense qu’ils attendront de voir le résultat du match.

- Effectivement c’est une possibilité mais n’allons pas prendre de risques inutiles. Surtout quand la situation est déjà assez tendue. Il faut que j’évite d’insulter mes élèves à cause de mon statut de professeur mais je ne te cache pas que ton camarade est une véritable plaie, soupira la femme blonde.

Après lui avoir rappelé le fonctionnement du programme de stockage des Cybéri-attaques, Victoria décida de laisser Tsubasa se reposer et mit fin à l’appel. La brunette, couchée dans une position étrange sur son lit avec l’extrémité de ses pieds touchant encore le sol, contemplait le plafond. Elle savait que se reposer sur ses lauriers dans cette guérilla organisée contre les Proxys n’était pas une bonne idée mais elle ne se serait pas attendue à une évolution aussi drastique des événements.

Elle ne put également s’empêcher de penser à la réaction qu’aurait Stella si jamais quelque chose d’inhabituel survenait le lendemain. Si la journaliste n’avait jamais découvert qu’une fausse Axerola s’était confrontée à un Cataclysme lui-même déguisé, elle le prendrait mal si un Proxy faisait son apparition alors que Tsubasa avait promis de ne plus mettre sa vie en danger. D’autant plus qu’elle aurait du mal à trouver une excuse si elle devait recourir à l’utilisation d’une Cybéri-attaque pour vaincre Dennis.

- Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur. Prendre le risque d’être exposée au grand jour par Dennis ou me faire corriger par Stella qui ne me ratera pas cette fois-ci, soupira-t-elle, amère.

- Pour le coup, Stella n’aura pas besoin de Cybéri-attaques pour te remettre à ta place, intervint alors Cyby depuis la table de chevet.

- Mets la en veilleuse ou je supprime par inadvertance quelques lignes de ton code…



***


- Vous comprendrez que votre avenir dans notre entreprise risque d’être compromis si j’en crois le rapport que je viens de recevoir de monsieur Linday. Nous aurons une conversation en tête à tête demain à ce sujet mais n’ayez pas trop d’espoir. Il est fort probable que votre bras droit vous succède dès le prochain conseil d’administration.

- Bien sûr madame, je comprends…

Une fois de retour dans sa chambre d’hôtel, Edouard Keyton n’avait pas tardé à recevoir un appel de son supérieur hiérarchique, Eléonore Nakano. Si cette dernière n’avait pas été présente aux locaux du Codélia Network Industries lors de l’intervention de Dennis au sein du Réseau Codélia, il savait qu’elle serait rapidement mise au courant de la situation. Et comme Henry semblait persuadé de l’existence d’un lien unissant Edouard à CE-01, il n’avait pas dû le ménager dans son rapport.

Même si cela faisait un bon moment maintenant que Brave s’était déconnecté de la plateforme, le petit frère ne répondait toujours pas aux moult appels de son aîné. Si ce n’était pas le genre de Dennis de l’ignorer de la sorte, Edouard ne doutait pas qu’il le faisait réellement pour une raison inconnue. Le jeune homme choisissait le pire instant pour jouer la sourde oreille alors que le chef de la Sécurité souhaiter obtenir des réponses concrètes sur ses actions récentes.

- Ma parole ne vaut peut-être pas grand-chose mais je vous assure que si mon petit frère est entré en contact avec CE-01, il ne m’a pas mis au courant. Et compte-tenu de mon rôle dans cette affaire à cause de mon appartenance au CNI, je peux comprendre qu’il me l’ait caché, soupira Edouard.

- Je veux bien vous croire monsieur Keyton mais hélas, je n’ai pas la moindre preuve que vous me dites la vérité. Et à moins que vous vous présentiez rapidement à mon bureau avec l’intelligence artificielle, il n’y aura aucun moyen de vérifier vos propos. Je ne prendrai pas seule la décision de vous renvoyer, c’est pourquoi le prochain conseil administratif sera crucial pour votre carrière. Mais si la situation n’a pas évolué, vous pouvez déjà commencer à chercher un autre travail.

L’homme aux lunettes carrées jeta un rapide coup d’œil par la fenêtre de sa chambre d’hôtel, dont les stores n’avaient pas encore été rabattus. Il faisait nuit noire et aucun taxi ne pourrait le ramener à domicile maintenant, d’autant plus qu’il arriverait au beau milieu de la nuit. Mais comme il ne pouvait pas empirer davantage sa situation, il partirait plus tôt du CNI le lendemain pour rentrer à la maison. S’il pouvait dissuader Dennis de commettre d’autres impairs et récupérer CE-01 alors il ferait d’une pierre deux coups.

Au fond de lui-même, Edouard savait que l’intervention de Dennis n’avait fait qu’accélérer le processus visant à lui faire quitter son emploi. Il ne parvenait toujours pas à localiser Axerola. Et avec déjà plusieurs avertissements à son actif, il courait droit à la catastrophe. Dans le cas où le pire devait se produire, il se contenterait de souhaiter bonne chance à Henry Linday dans la reprise de cette mission pendant qu’il couperait tout lien à l’affaire.

Au ton de sa voix, Edouard ne parvenait pas à cerner pleinement Eleonore Nakano. Très professionnelle, elle ne laissait pas ses sentiments entrer en jeu dans cette conversation. Était-elle vraiment désolée pour lui ? Ou alors elle le considérait peut-être comme un simple employé facilement remplaçable. Les intentions complètes des haut-placés du Codélia Network Industries échappait à celle des personnes travaillant pour eux. Edouard était loin de se douter des sombres secrets que renfermait son entreprise.