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Effacé de Lief97



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» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 27/12/2018 à 16:55
» Dernière mise à jour le 27/12/2018 à 16:55

» Mots-clés :   Action   Guerre   Présence d'armes   Présence de poké-humains   Suspense

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Chapitre 21 : Rester ou partir à jamais
« Le voyage est un retour vers l’essentiel. » Proverbe Tibétain.


***


À peine réveillé, Lyco se redressa dans son hamac, et commença aussitôt ce qui était devenu une habitude ; il fit jouer son épaule en entamant quelques étirements.

Sa blessure était guérie, mais depuis peu. Amelis lui avait chaudement conseillé de toujours bien faire travailler ses muscles, pour retrouver sa force. Il était vrai qu’il avait parfois du mal à soulever des objets lourds. Mais il sentait déjà une nette amélioration depuis son arrivée dans les Forêts de l’Est. Et il avait le moral, désormais.

Rarement il ne s’était senti aussi motivé dans les sombres cachots de l’Arène.

Aujourd’hui, les pillards avaient prévu de terminer les préparatifs pour leur voyage au Vallon du Silence. Darren avait même dit que si tout était prêt, ils partiraient dans l’après-midi ; Lyco avait hâte d’y aller. Ils devraient trouver l’ermite et son Xatu, et, avec un peu de chance, il pourrait récupérer ses souvenirs.

Le Vallon du Silence.

Il ne connaissait pas ce nom depuis longtemps et ne lui avait rien évoqué lorsqu’on lui en avait parlé. Les autres lui avaient expliqué, sans aller en profondeur, que c’était une vaste région au nord ; à plus d’une centaine de kilomètres de la frontière septentrionale du Désert de la Désolation. Situé en altitude, le vallon tenait son nom du fait que le vent n’y soufflait presque pas ; il n’y avait que peu de pokémons sauvages dans cette zone, d’où le « silence ». La nature y était hostile, comme partout, mais c’était réputé pour être un endroit déserté et sans intérêt.

Darren et le groupe des pillards s’y étaient pourtant déjà rendus. D’après les dires d’Ève, ils avaient passés plusieurs semaines là-bas, alors que le groupe était encore nomade. Elle n’y avait rien vécu d’intéressant et avait surtout décrit son ennui et la difficulté de la chasse dans le Vallon.

Lyco termina de faire craquer son épaule et sauta hors de mon hamac. Il lui suffit de pousser de la main un pan de tissu pour se retrouver dans la salle principale du foyer, où brûlait un petit feu de bois plutôt éreinté par sa longue nuit. Les autres étaient soit en train de dormir derrière leurs portes de toiles, dans d’autres hamacs, soit en train de monter la garde dehors ou de vaquer aux occupations habituelles.

Le jeune homme sortit sans attendre et fut accueilli par un air frais qui embaumait l’odeur des pins.

Depuis qu’il était arrivé dans cette forêt avec les pillards, plus de deux semaines auparavant, il s’était rendu compte à quel point le climat dans la région de l’Arène était différent : l’air y était plus lourd, plus chaud, le soleil ne se cachait presque jamais derrière un nuage cotonneux et on n’avait jamais entendu le cri lointain des pokémons insectes qui semblaient pulluler dans les Forêts de l’Est.

Ici, c’était plus agréable… sauf quand des insectes, justement, venaient attaquer le camp.

Ils avaient déjà essuyé trois attaques depuis leur retour. Ils les avaient repoussés facilement, heureusement, car il s’agissait de jeunes pokémons inexpérimentés, souvent des insécateurs en quête d’un territoire à conquérir.

Il fallait bien le dire ; cette Forêt était pleine d’insectes. Vu que le type Vol, ancien prédateur de ceux-ci, n’était plus représenté que par quelques airmures solitaires ou de jeunes roucoups et étourvols chétifs, ils proliféraient. Et ce malgré la disparition quasi-totale des types Plante, qui représentaient une belle part de leur alimentation.

De tous les types de pokémons existant encore, les insectes étaient probablement ceux qui s’en sortaient le mieux. Certains groupes de pillards rivaux avaient même été contraints récemment de repousser leur camp plutôt en lisière des bois, car le cœur des Forêts était infesté de nids, de ruches et de colonies terriblement agressives. Et en surnombre très conséquent.

En sortant, Lyco vit que les sentinelles faisaient leurs rondes près des barricades et barbelés entourant la plaine. Bourrinos, Frison et Tauros — Darren avait préféré ne pas s’embarrasser de surnoms avec eux — avaient été provisoirement lâchés hors de leur écurie pour brouter l’herbe qui commençait à se montrer trop envahissante dans la clairière.

Bourrinos hennit de joie en apercevant le jeune homme, et il s’approcha pour lui flatter l’encolure en souriant.

Depuis leur fuite de l’Arène, il allait sans dire que le pokémon s’était attaché à lui. Sa vie avec les soldats de Mervald n’avait pas dû être facile. Des traces de fouet étaient encore visibles sur la croupe de l’animal.

— Prêt pour le voyage ? chuchota Lyco distraitement, en le laissant croquer un chardon.

Le garçon s’éloigna de quelques pas et s’installa sur le muret où Lacrya et lui avaient l’habitude de se retrouver pour discuter et passer le temps, quand ils n’étaient pas envoyés à la chasse ou en surveillance. Les besognes au camp ne manquaient pas, après tout.

Le muret, placé près de la maison, permettait d’avoir une vue d’ensemble sur toute la plaine.

En utilisant comme monnaie d’échange des armes ou du bois, Darren avait réussi à se procurer trois pokémons chargés de servir de défense ou d’éclaireurs ; il avait confié un jeune medhyéna à Amelis — surnommé Petite Dent par la plupart des pillards, au grand dam d’Amelis elle-même —, un gigalithe indolent sous les ordres de Boralf — lui aussi doté d’un surnom guère seyant — et enfin Piaf, un roucoups appartenant à Ève. C’était cette dernière qui était responsable de tous ces surnoms chargés d’ironie. Et d’humour douteux.

Une silhouette sortit à son tour du foyer ; c’était Bakrom. Le garçon aux cheveux noirs aperçut Lyco et sembla hésiter en le regardant. Lyco le salua d’un signe de la main ; il répondit à cela en inclinant légèrement le buste dans sa direction, avant de retourner à l’intérieur d’un air gêné.

Surpris, Lyco lâcha un soupir dépité. Il avait déjà remarqué qu’il avait des réactions bizarres à son égard, mais il n’avait jamais été jusqu’à faire quelque chose d’aussi étrange. Il ne lui parlait pas souvent, mais Lyco avait l’impression qu’il en mourait d’envie, parfois. La plupart du temps, il avait beau rester imperturbable, Bakrom donnait surtout l’impression qu’il contenait ses émotions pour qu’on ait une bonne image de lui. Il cachait son jeu et se montrait quelqu’un de très réservé. Difficile de le cerner.

Lyco n’avait pas envie de conclure hâtivement sur qui était réellement Bakrom, et plutôt que de supposer une réponse, il préférait encore mettre cet évènement de côté. S’il était choisi pour aller chasser ce matin, il allait falloir rester concentré.

« Un des fusils ne fonctionne plus. Il faudra remédier à ça rapidement. »
Cette phrase lancée par Darren la veille lui revînt en mémoire. Tant qu’il était debout, et comme il n’avait rien d’utile à faire, autant aller vérifier la réserve.

Il longea l’écurie d’un pas léger et pénétra dans la pièce exiguë tout au bout du long bâtiment. Il baissa la tête pour entrer et trouva rapidement le coffre en acier contenant toutes les armes à feu. Il y en avait peu, mais ce genre de choses était une denrée rare même dans les Forêts ; soit les armes dataient de l’époque d’avant l’Épidémie, soit elles étaient de vieux modèles des soldats de Mervald, récupérés dans une de leurs grandes décharges à ciel ouvert, aux frontières du Désert.

C’était à cause de ces armes vieillissantes, peu puissantes ou possédant des défauts de fabrication que tant de pillards et de voleurs préféraient jouer la sécurité avec une épée ou des couteaux ; car eux, ils ne risquaient pas de bêtement s’enrayer au moment fatidique. Les armes blanches savaient se montrer plus populaires que les pistolets à une époque aussi dure.

Lyco inspecta minutieusement les armes unes à unes ; impossible de dire duquel Darren avait parlé. Pour vérifier, il allait falloir tirer avec, et hors de question de faire ça sans l’aval de leur imposant chef.

Des bruits de voix le tirèrent de ses pensées ; il rangea les armes et referma le coffre avant de jaillir hors de la remise. Darren et Boralf sortaient du foyer. Ce dernier lança une pokéball à la peinture bleue tout écaillée, et Grocaillou en sortit ; le gigalithe, écoutant les ordres de son dresseur, s’éloigna à pas lents pour se poster devant l’entrée de la clairière. Ainsi, les deux pillards qui jouaient les sentinelles purent prendre une pause méritée pour aller se reposer.

Lyco avança vers Darren d’un pas vif. Il le remarqua et leva une grosse main vers lui, l’air agacé :

— Je sais ce que tu vas demander, Lyco. S’il y a bien une chose qui ne change pas avec toi, c’est ton impatience. Tu veux savoir si on part aujourd’hui, c’est ça ?
— Oui, répondit Lyco en esquissant un rictus amusé.

Il le connaissait bien, ça se voyait. Et heureusement, Lyco commençait aussi à bien le cerner. Avant qu’il ne commence à parler, le garçon avait déjà lu la réponse sur le visage du chef.

— Oui, cet après-midi, ça devrait être bon. On va aider à la chasse, on revient manger, et on prendre la charrette avec Frison. On laissera les autres pokémons ici.
— On devait partir en petit nombre. Qui en sera ?
— Toi, Bakrom, moi. Et Ève. Ses talents de pisteuse-chasseresse nous seront utiles pour atteindre le Vallon sans crever de faim.

Lyco se figea, surpris.

— Et Lacrya ? Elle voulait venir, et j’aimerais bien qu’elle…
— Je sais, coupa Darren. Mais on a besoin de quelqu’un de polyvalent ici. Elle a appris à se servir des armes à feu en peu de temps et vise déjà presque aussi bien que nos meilleurs gars. Elle sait se servir d’une épée et se rendra plus utile en chassant.

Il y eut un bref silence. Lyco imaginait déjà sa réaction.

— Elle va refuser.
— Certainement pas. C’est moi qui décide ici. Elle ne va pas faire sa loi. Et puis ce n’est pas comme si vous séparer deux semaines allait vous tuer, si ?

La question qui n’en était pas une ne nécessitait aucune réponse. Ou plutôt, le regard foudroyant de Darren incita Lyco à ne pas en rajouter.

Quand il le regardait comme ça, ça signifiait très clairement « un mot de plus et je remets cette expédition à plus tard ». C’était bien son genre, de proférer des menaces de cet acabit.

Darren était un homme de parole.

Les menaces, il les tenait toujours.



***


Le carabing poussa un cri strident de frayeur ; il changea brusquement sa trajectoire et fonça dans un buisson épais. Des mâchoires claquèrent dans le vide, juste derrière lui. Quelques centimètres à gauche, et il aurait été tué sur le coup.

Le prédateur qui le pourchassait, pris au dépourvu par son changement de stratégie, perdit du temps et quelques mètres dans sa tentative d’attaque.

Le carabing, poussé par son instinct de survie, slaloma entre des arbrisseaux avec toute la vitesse et l’agilité que lui permettait son corps rondelet. Des bruits de pattes et de respiration fauve se faisaient entendre, très proches. Il ne pourrait pas semer son adversaire en comptant sur sa vitesse.

Une rivière coulait non loin. Étroite et au courant faible, elle était une bonne opportunité pour fuir. Les medhyénas allaient rarement jusque dans l’eau pour des proies de petite taille, et ce malgré leur entêtement.

Le carabing bondit, atterrit dans l’eau, affolé, et secoua son corps pour sa dandiner jusque sur une rive boueuse. L’insecte se retourna pour constater, terrifié, que le medhyéna sautait à sa suite, sans craindre l’eau.

— Allez, Petite Dent ! Attrape-le !

Désormais acculé et dans l’impossibilité de fuir sans être rattrapé, il n’avait plus d’autre choix que d’attaquer de front.

Alors que le medhyéna atterrit souplement dans la boue, le carabing se tendit et cracha un liquide acide dans sa direction. Le canidé l’esquiva sans mal, habitué qu’il l’était à combattre, et d’un coup de patte, fit tomber sa proie en arrière.

L’insecte eut beau s’agiter pour essayer de se retourner, un coup de crocs dans le cou l’acheva aussitôt. Le medhyéna recula pour aboyer en direction des arbres, de l’autre côté de la rivière.

Ève émergea des fourrés, essoufflée. Elle éclata de rire en observant son pokémon, sereinement installé sur son arrière-train près de sa proie.

— Bien joué, Petite Dent !

Ève sauta par-dessus la rivière et se réceptionna en chancelant sur l’autre rive, moins stable. Elle souleva le carabing – un beau spécimen d’au moins six kilos — et lâcha :

— Allez, on rentre. Sa carapace a beau être épaisse, on va avoir de quoi bien manger avec ça ! Le carabing grillé, ce n’est pas au goût de tout le monde, mais ça a le mérite de remplir l’estomac ! Tu me suis, Petite Dent ?

Le pokémon à fourrure aboya et remua la queue avant de suivre docilement Ève, sans cesser de renifler tout ce qu’il estimait digne d’intérêt.



***


— Comment ça, je « reste sagement ici » ? s’énerva Lacrya en serrant les poings.

Malgré sa petite taille et sa silhouette menue, la jeune fille faisait face à Darren sans sourciller. Celui-ci avait les yeux baissés sur elle, l’air mécontent et avec le visage crispé. Il gronda :

— Tu restes ici, point final. On n’a pas besoin d’y aller à trente, au Vallon du Silence. Ce n’est pas spécialement dangereux, là-bas. Ces Forêts le sont, par contre. C’est pour ça qu’on a besoin de toi pour rester ici et veiller sur le repaire avec les autres.
— Je veux venir depuis le début ! Personne ne s’y est jamais opposé, pas vrai ?

Voyant que sa réplique ne suscitait aucune émotion chez son opposant, elle se retourna :

— Lyco, dis quelque chose !

Le garçon ne rétorqua rien, hésitant. S’il s’imposait trop, Darren risquait de repousser leur voyage à plus tard. Ce temps de flottement fit rougir de colère les joues de Lacrya :

— Quoi, tu es du même avis que lui ?
— Non, enfin… je ne sais pas trop…

Elle lui jeta un regard noir suffisamment perçant pour le déstabiliser et reporta son attention sur Darren :

— Avoue que c’est parce que tu me détestes ! Tu n’aimes que les soldats dociles qui t’obéissent au doigt et à l’œil. C’est parce que je suis trop franche et que je remets tes idées en cause que tu me laisses derrière ?

Étonnamment, Lacrya semblait avoir réussi à atteindre les limites de la patience de Darren. Le colosse décroisa les bras et pour la première fois, cria de colère :

— Tu n’as pas tort, oui ! Je déteste les jeunes filles qui se prennent pour des femmes et n’en font qu’à leur tête ! Si jamais tu refuses de rester ici, je m’occupe de préparer une transaction pour t’échanger contre des vivres ! Je suis sûr que certains pillards seraient heureux d’avoir une esclave comme toi.

Lacrya et Lyco, abasourdis, restèrent muets. La colère de Darren était aussi choquante que ses propos, si ce n’était pas plus. Le colosse leva l’index et l’appuya contre l’épaule de Lacrya, la faisant presque chanceler tant ce fut brusque.

— Tu restes ici ou tu nous quittes définitivement, à toi de voir !

Lacrya baissa la tête, sans rien ajouter. Elle cachait son visage, mais Lyco devina qu’elle était résignée ; jamais elle n’aurait pris le risque de tout quitter d’un coup. Elle préférait encore attendre deux semaines au repaire. Darren le comprit aussi. Sans plus se soucier d’eux, il s’éloigna vers l’intérieur du foyer principal. L’accès de colère du chef avait attiré l’attention de quelques pillards près des écuries ; Lyco les ignora et se tourna vers Lacrya :

— Je suis désolé. Je savais qu’il ne changerait pas d’avis… mais ça ne durera pas longtemps, deux semaines.
— Je sais, mais je me fiche du temps que ça prendra ! C’est juste que je voulais vous accompagner. Avant, je n’avais presque jamais quitté les bidonvilles de la capitale de Mervald… depuis que je suis venue ici, l’envie de voir à quoi ressemble le monde m’est venue… mais ce sera pour plus tard, je suppose. Ou jamais…

Lacrya, de mauvaise humeur, s’éloigna en trainant des pieds. Lyco la laissa partir, en observant son dos d’un air soucieux.



***


Karyl sentit ses pouvoirs fourmiller dans ses bras musculeux.

Il enjamba un des corps sans même le regarder. Il souriait à pleines dents, heureux comme jamais. Toute sa vie, il avait rêvé de ça. Rêvé de devenir puissant et imbattable. Rêvé de ne pas se contenter de survivre avec des méthodes fourbes.

Enfin, ses pouvoirs commençaient à lui plaire !

Un coup d’œil par-dessus son épaule lui apprit que Psyhéxa était toujours en vue, au loin. Les fortifications blanches de la ville resplendissaient tant que les bidonvilles à son pied semblaient dérisoires, presque invisibles, en comparaison.

Autour de Karyl, une demi-douzaine d’hommes armés jusqu’aux dents baignait dans le sang. L’un d’eux respirait encore faiblement. Karyl se pencha sur lui en souriant :

— Qu’est-ce que ça fait, de voir les balles rebondir sur le corps d’une de vos victimes ? Hein, qu’est-ce que ça fait, enflure ?

Karyl frappa l’homme au visage. Il y eut un craquement. La poitrine du bandit se figea.

Karyl grommela. Ses pouvoirs de Mutant étaient encore difficiles à doser. Il avait voulu l’humilier avec une simple gifle, mais son coup avait été si violent qu’il avait dû casser quelques vertèbres… ou peut-être avait-il touché un organe vital ?

L’homme s’éloigna un peu et souleva sa tunique sombre, pour remarquer l’impact de quelques balles sur son ventre ; les traces étaient tout de même visibles. S’il s’en prenait trop, malgré sa résistance conférée grâce au pouvoir d’un gêne de type Roche, il risquait de finir difforme ou plein de cicatrices immondes. La prochaine fois, il lui faudrait être plus méfiant, et ne pas attaquer ainsi de front.

Ses pouvoirs de guérison ne semblaient s’activer que lorsqu’il saignait, pas avant. Faire disparaître ces impacts n’entrait peut-être pas dans leurs cordes. Karyl se promit de faire plus attention.

Il obliqua vers le sud, droit vers les Forêts de l’Est. Elles n’étaient qu’à deux jours de marche. Trouver les pillards et l’Effacé serait un véritable défi, mais Karyl avait largement les moyens de faire parler des groupes rivaux ; certains d’entre eux devaient forcément connaître l’emplacement du repaire. Ils devaient s’entraider pour survivre et s’échanger des ressources, après tout.

Karyl s’équipa de sa capuche et laissa sa tunique noire toute neuve virevolter au vent, tandis qu’un brûlant soleil dardait ses rayons aveuglants sur lui et la plaine aride.