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Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution ! de FaNhistoria



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Informations

» Auteur : FaNhistoria - Voir le profil
» Créé le 14/12/2018 à 19:41
» Dernière mise à jour le 08/04/2019 à 21:04

» Mots-clés :   Action   Alola   Amitié   Kalos   Présence de shippings

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Venez tous au "Alain Show !" !
- Chu… chu… 

- Quoi, qu’est-ce qu’il y a cette fois ?! demanda Alain exaspéré au Pikachu perché sur le comptoir. 

- Chu…chu…chu… répéta le Pokémon électrique avec dédain. 

- C’est pas vrai… grogna le Kalosien en portant une main à son front. On n’a pas le temps pour ça, alors pour l’amour d’Arceus fais-nous descendre ! On est du même côté, tu le sais, non ?

Mais le Pikachu, loin de se ranger à ses arguments, secoua la tête et continua à les toiser d’un air autoritaire tout en leur rabâchant son éternel babillage méprisant. 

Bon sang, qu’est-ce qui clochait chez cette maudite souris !? Il lui fallait quoi au juste ?! Une comédie musicale !? Dans ce cas, qu’elle patiente encore un peu et elle aurait même les effets pyrotechniques gratuits en prime... ! 

Le jeune homme et ses compagnons croyaient avoir fait le plus gros en parvenant jusqu’au Centre Pokémon sans encombre, mais c’était sans compter sur l’intervention de ce Pikachu un poil capricieux, de garde devant l’ascenseur…

Les trois dresseurs avaient pourtant suivi les instructions à la lettre et restitué parfaitement la « Comptine du Pikachu », dont ils avaient réussi à reconstituer mot pour mot les paroles en chemin (et ce malgré quelques divergences de versions) au prix d’un essorage de méninges collectif. 

Au fil de leur récital, l’expression de la souris électrique n’avait cessé de décliner jusqu’à atteindre des records d’ennui et de dégoût. 

Loin de s’écarter gentiment et d’actionner la porte de l’ascenseur comme ils s’y étaient attendus, elle s’était contentée de secouer la tête tout en émettant une série de « Chu…chu… » hautains, d’une insupportable voix haut perchée… 

- Nous serions-nous trompés quelque part ? s’était interrogé tout haut Nikolaï comme s’il analysait un algorithme complexe et non une simple comptine pour enfant… 

- Je vous avais bien dit que c’était « Tu es mon ami, pika pika pi, pour la vie » et non « Tu es mon ami, pika pi, pour la PIKA vie » ! s’était exclamé Gladio, assis en partie sur un tas de débris formé des restes du mur de gauche, avec véhémence. 

- Attendez, si l’on étudie mieux la structure de la chanson en elle-même, ne serait-il pas plus logique de placer les « Pika pika pi » en fin de phrase ? 

- Vous ne m’avez pas écouté ?! Les « Pika pika pi » ne sont pas forcément tous accolés les uns aux autres ! Rah quelle plaie ! Où est ce fichu Tili lorsqu’on a besoin de lui !? Si une personne se souvient de ce genre de détails absolument inutiles… ! ok, se reprit l’adolescent, parfaitement inutile « en temps normal », c’est bien lui ! 

Alain s’était contenté d’ignorer le débat (et accessoirement la parfaite improbabilité de la situation) et avait préféré s’adresser directement au principal intéressé pour tenter de comprendre l’origine du problème. Il avait demandé à Dracaufeu de servir d’interprète, supposant que l’ « adorable » boule de poils blasée serait peut-être plus disposée à faire part de ce qui clochait à un autre Pokémon plutôt qu’à eux directement. 

Les exclamations aiguës émises par la souris avaient claqué, sèches, rapides, comme un chapelet de revendications.

Devant la mine déconfite qu’avait affichée son partenaire Pokémon, le noiraud s’était mis à craindre le pire, surtout lorsque ce dernier avait poussé un soupir excédé (!?) et s’était tourné vers lui l’air de dire « Désolé par avance pour ce qui va suivre ».

- Alors ? l’avait pressé le jeune homme.

- Rooar… roar… avait déclaré le dragon en agitant la tête au son d’un rythme inexistant et en s’autorisant même quelques pas de danse. 

- Ok…

- Et donc ? avait demandé Gladio en haussant les épaules. 

Dracaufeu avait eu l’air véritablement désespéré et avait semblé péniblement se résoudre à poursuivre son petit numéro, lorsqu’Alain l’avait interrompu d’une main sur l’épaule. 

Évidemment, il avait compris. Même si cela ne lui plaisait pas… Vraiment pas. C’était bien leur prestation et non le contenu de la chanson qui avait déplu à Pikachu. Ils s’étaient simplement contentés de réciter le texte, sans plus de cérémonie, et il faut croire que le Pokémon électrique attendait quelque chose de plus… 

Le dresseur avait pris sur lui et s’était approché du Pikachu à la mine renfrognée (qui devait au moins compter un Snubull parmi sa parenté, il en était plus ou moins convaincu) en enjambant les morceaux de charpente bloquant l’accès au comptoir et lui avait demandé le plus calmement possible :

- Tu veux qu’on chante… c’est ça… ? 

Aussitôt, les yeux de la souris s’étaient illuminés et elle s’était mise à pousser tout un tas de petit cris ravis. 

- Ok, ce sera sans moi… avait immédiatement annoncé Gladio en secouant la tête. 

- Je pense qu’il vaudrait mieux éviter… avait prudemment rajouté Nikolaï. Le chant ne fait pas vraiment partie de mon domaine de compétences et…

- Ah non ! Pas question ! s’était écrié Alain, qui avait commencé à voir d’un très mauvais œil la tournure que prenaient les événements… Il n’y a pas plus de raisons que ce soit moi qui m’y colle ! alors réglons ça à l’amiable ! 

- Bon… 

- Tu en es certain ? avait retenté le scientifique. Si je me fie au son de ta voix, tu ferais probablement un très bon ténor… 

Cette dernière syllabe était instantanément morte dans sa gorge au moment même où il avait eu le malheur de croiser le regard incendiaire du jeune homme en face de lui. 

- Bien, avait soupiré le chercheur, je ne vois qu’un seul moyen de trancher...

Gladio avait quitté son perchoir de bois et de béton de mauvaise grâce pour venir les rejoindre devant l’ancienne réception. 

Les trois dresseurs avaient formé un cercle, enterrant du même coup, provisoirement, leur alliance. 

Dans ce genre de situation, c’était chacun pour soi. 

- Que le meilleur gagne, avait déclaré Nikolaï d’un air décidé.

Les deux autres avaient acquiescé, tout en continuant à se jauger mutuellement. 

Alors, Métalosse, désigné comme arbitre, avait donné le coup d’envoi. 

- SHI ! FU ! MI ! 

s’étaient-ils exclamés d’une seule voix. 

Feuille... ! à droite. Et à gauche ? Feuille également...

Dépité, Alain avait contemplé son poing fermé tendu devant lui et l’avait resserré de frustration, lorsqu’il avait réalisé ce que cela impliquait. 

- Tiens, je crois que nous allons tout de même avoir l’occasion de confirmer ma théorie, avait déclaré Nikolaï en le gratifiant d’un sourire narquois. 

Tout bon joueur qu’il était, le Kalosien l’avait ignoré (ravaler sa fierté n’avait déjà pas été chose facile, aussi se serait-il passé de ce genre de commentaires) et s’était rendu auprès de son radieux bourreau de quarante centimètres. 

- Ok… hum… bon… avait fait le jeune homme, se sentant prêt à mourir de honte, en s’éclaircissant la voix. 

- Pika pika ! s’était exclamé le Pikachu avec enthousiasme en l’invitant à monter le rejoindre.

Il n’avait pas protesté et s’était contenté d’obéir avec la résignation d’un condamné à mort conduit à l’échafaud (avec un peu de chance, il serait peut-être victime du syndrome de Molière… ?).

Tandis qu’il se hissait sur le comptoir poussiéreux, sous le regard compatissant de Dracaufeu, le dresseur n’avait pu s’empêcher d’imaginer ce qu’aurait donné la promotion de cette « représentation » plutôt unique en son genre… 

« La Fondation Æther vous présente le « Alain Show ! » ! Un spectacle exceptionnel et inoubliable, ayant lieu uniquement dans les Centres Pokémon à moitié détruits potentiellement instables et dont le répertoire étoffé, interprété par l’ « artiste » dépressif le moins volontaire au monde, ravira les enfants de trois à cinq ans ! 

Casques de chantier et balises disponibles à l’accueil »

À présent debout sur la scène de fortune, le jeune homme s’était tourné vers le Pokémon électrique, tout en évitant soigneusement de se casser la figure du côté cour - ou jardin ? Enfin bref, peu importe- en glissant sur l’épais tapis de poussière grisâtre. 

- Allez, qu’on en finisse… ! avait-il déclaré excédé.

- Si tu préfères, on peut se retourner… avait gentiment proposé le scientifique en joignant le geste à la parole.

- C’est bon ! avait sèchement rétorqué le noiraud agacé. 

Il n’avait pas besoin d’une surdose de bons sentiments, il allait le faire, c’est tout ! 

Alain s’était raclé la gorge avant d’entonner :

- Hier, passant près d’un pré, j’ai aperçu une Pikachu piquant un somme,

Le ton d’outre-tombe qu’il avait employé suggérait plutôt qu’il s’agissait d’un sommeil éternel…

- Pika pi, pika pi, il était si joli, sa fourrure brillait, étincelait, 

Tout en lui m’émerveillait (…) 

Roi des Pokémon de mon cœur, moments de bonheur, de tous le meilleur (…)


Tout petit déjà, ce passage-là, l’énervait particulièrement. Il avait toujours eu l’impression que cette partie cherchait absolument à placer les Pikachu au-dessus de tous les autres Pokémon… Et ce n’était certainement pas le regard un peu trop satisfait du petit tyran jaune en face de lui qui allait lui donner tort… 

- Tu es mon ami, pika pi, pour la pika vie, avait terminé le dresseur qui n’avait pas attendu une seconde de plus pour sauter au bas de ce maudit comptoir.

Il avait ensuite tourné la tête vers ses compagnons, les mettant au défi d’applaudir. Apparemment, tous semblaient avoir compris le message ; aucun d’eux n’avait eu l’audace de s’y risquer. Puis, Alain avait reporté son attention sur le démon nain de l’ascenseur. 

- C’est bon ? On en a fait assez pour toi ? lui avait-il demandé d’un air pince-sans-rire. 

Le Pikachu avait paru sérieusement réfléchir, avant de froncer le nez et de secouer la tête en soupirant.

Vraisemblablement, le précédent raz-de-marée de flatteries ininterrompues n’avait pas suffi à satisfaire son égo… 

Et voilà comment ils s’étaient, malgré tout, à nouveau retrouvés au point de départ… 

Fichue souris !

- Fini de rire, annonça Nikolaï en venant lui prêter main forte. Nous devons absolument passer, je suis certain que tu n’ignores pas à quel point la situation est critique en ce moment. 

- On n’a pas de temps à perdre avec tes caprices, renchérit froidement Gladio. 

- Pika ! s’écria le Pokémon électrique d’un air boudeur en détournant la tête et en gonflant les joues. 

- On passera, que tu le veuilles ou non ! affirma Alain à bout de patience en haussant la voix. 

- Pika pika ! cria Pikachu, la moue froncée, les joues crépitantes.

Dracaufeu, qui en avait visiblement plus qu’assez de ce stupide manège, intervint pour prendre la défense de son dresseur :

- Roooar !!! rugit le dragon, dominant la souris réfractaire de toute sa hauteur (et ce, malgré l’élévation relative que lui conférait le comptoir). 

La réponse du Pokémon électrique ne se fit pas attendre. D’un seul coup, le Pikachu relâcha toute l’électricité contenue dans ses bajoues, foudroyant sans ménagement le Pokémon d’Alain. 

- CHUUUUUUUU !!!

Nullement affecté, mais néanmoins furieux, Dracaufeu fulminait (littéralement). Le Pokémon feu s’avança au plus près de la souris d’un air menaçant en poussant un grondement sourd. 

Le Pikachu se départit aussitôt de ses airs hautains et se ratatina sur lui-même tel un citron flétri. 

- Pika, piii…. gémit ce dernier, qui contre toutes attentes, éclata en sanglots.

Et voilà… Maintenant, c’était eux, les méchants… 

Alain soupira (une fois de plus).

C’était plus fort que lui, il détestait voir les Pokémon pleurer, et quand bien même la souris tyrannique l’aurait forcé à porter un tutu rose fluo, cela n’y aurait rien changé… 

Maudissant sa faiblesse, le jeune homme se raccrocha de toutes ses forces à l’image du détestable Pokémon inflexible de toute à l’heure mais en vain… Tout ce qu’il était capable de voir en ce moment était une pauvre petite souris malheureuse… en pleurs… et c’était de leur faute…

Non ! Ne pas craquer ! Ne pas craquer ! Surtout, ne pas… ! 

Comme s’il avait lu dans ses pensées, Pikachu se recroquevilla d’autant plus et plaqua ses oreilles contre son crâne tout en se mettant à trembler.

Nooooon ! Ne PAS CRAQ…. ! NOOOOON !

- Hé, c’est bon… On ne te fera aucun mal…

Il avait craqué. Quel idiot. 

Au vu du regard qu’il lui lançait, Dracaufeu était entièrement d’accord avec lui.  

- Pika ? l’interrogea timidement le Pokémon électrique en ouvrant un œil prudent.

« Bravo Alain, se fustigea mentalement le jeune homme, qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Lui interpréter un ballet… ? »

- On ne te fera pas de mal, À CONDITON que tu nous laisses passer, reprit-il en toussant. 

Le Pokémon électrique se redressa et parut peser le pour et le contre : « Un bain de flammes un poil trop chaud ou perdre mon honneur d’imprésario en laissant passer ces désastres artistiques ? » 

Comme la souris s’apprêtait à rendre son verdict concernant ce choix cornélien, les portes (enfin le battant restant) du Centre s’ouvrit à la volée et un vieil homme ventripotent vêtu d’une chemise à fleurs bleue (qui devait être la version plus « classique » de son propre exemplaire) se précipita à l’intérieur en s’écriant :

- Mademoiselle Isalina ! 

Hors d’haleine, le vieux se tint un instant plié en deux, les mains plaquées sur ses genoux, le temps de reprendre son souffle. 

- Chu… chu… souffla Pikachu qui donna brusquement l’impression d’avoir avalé une botte d’épingles pour le petit-déjeuner. 

- V… vous ! haleta « Mister chemise » en les pointant du doigt. É…éloignez-vous de Mademoiselle... Isalina ! 

Les trois dresseurs échangèrent un regard perdu avant de reporter leur intérêt sur le Pokémon électrique qui semblait avoir perdu toute envie d’être le centre d’attention…

- Isalina… ? présuma Gladio d’un air blasé en désignant de la tête la souris toujours perchée sur le comptoir. 

- Elle-même ! déclara le vieil homme en bombant le torse. Et n’allez surtout pas me faire croire que vous l’ignoriez ! Ça ne prend pas avec moi ! ajouta-t-il d’un ton qui se voulait menaçant (ce qui aurait été peut-être à peine plus convaincant si les motifs à fleurs jaunes de son vêtement ne le rangeaient pas d’office dans la catégorie « gentil papi en vacances »).

- C’est pourtant la vérité… rétorqua Alain en se voyant dans l’obligation de le contredire. 

- Menteurs ! s’exclama l’homme d’une voix accusatrice. Personne, au jour d’aujourd’hui, ne peut prétendre ignorer l’existence d’Isalina Jeanne Marie Roberta Chu, sœur cadette et infiniment prometteuse du célébrissime Monsieur Chu, qui compte d’ores et déjà trois Oscars à son actif ! 

Alain était partagé entre l’envie de lui faire manger ses lunettes de soleil pour avoir osé employer l’expression « au jour d’aujourd’hui » et celle de rire jaune (non sérieusement, le passeport de cette chère Isalina devait ressembler à la liste de Noël du fils d’un des riches héritiers de la Sylphe SARL !). 

- Enfin, j’imagine que des œuvres culturelles telles que « Amour, déboires en beauté », « Moins laide la mort » et «Awful big Truth » resteront à jamais inaccessibles à des kidnappeurs de votre espèce…

- Je vous arrête tout de suite, intervint Nikolaï en conservant son flegme habituel. Nous ne sommes en aucun cas des kidnappeurs. Le jeune homme à ma droite est le président de la fondation Æther, dont l’activité principale est justement la sauvegarde des Pokémon, déclara-t-il en désignant Gladio. Je l’assiste actuellement. Et quant à Alain, il aide activement le professeur Platane de la région de Kalos dans ses recherches.

- Oh… répliqua l’homme à la chemise bleue, toujours méfiant. Quoi qu’il en soit, laissez Mademoiselle Isalina me rejoindre et ensuite j’appellerai la sécur… euh je veux dire, je considérerai peut-être que vous êtes de bonne foi ! 

- Elle est libre d’aller où elle veut, déclara Gladio en haussant les épaules. 

Le Pikachu lança un regard hésitant à Alain, l’air de dire : « Non, réellement les gars, vous allez me laisser partir remporter un quatrième Oscar sans broncher !? » 

Le jeune homme l’ignora tout simplement. C’est que la souris n’avait rien fait pour mériter leur sympathie, bien au contraire… Et il n’avait aucune, mais alors aucune envie de se créer des problèmes supplémentaires... 

- Mademoiselle, l’appela le vieil homme en écartant les bras d’un air désespéré. Venez, vous êtes libre maintenant. Vous n’avez pas à rester une seconde de plus avec ces… !

« Deux savants fous et cet emo agressif» traduisit Alain. 

Lentement, Isalina marcha jusqu’à l’autre bout du comptoir, laissant de minuscules traces de pas dans le manteau de poussière et sauta sur le bloc de ciment accolé à ce dernier pour finalement atterrir sur le sol. Puis, elle se retourna une dernière fois pour leur jeter un regard noir, avant de rejoindre l’homme à la chemise fleurie de mauvaise grâce. 

- Oh Mademoiselle, j’ai eu si peur ! s’écria l’homme qui éclata en sanglots tout en se baissant pour la serrer dans ses bras. Quant à vous ! déclara-t-il en les pointant à nouveau du doigt. Vous allez payer pour ce que vous avez fait ! Je me rends de ce pas au commissariat pour vous dénoncer ! 

- Lequel ? Celui de l’île voisine ou celui réduit en miettes il y a moins d’une heure… ? l’interrogea Gladio d’un air sarcastique. 

- Eh bien… euh… bafouilla le vieux, pris de court. 

- Je suis désolé de vous l’apprendre, mais les seules forces de police que vous trouverez ici sont actuellement à l’étage inférieur de ce bâtiment, ajouta Nikolaï en rehaussant ses lunettes. 

« Mister chemise » blêmit.

- Que…quoi ? Non, c’est impossible ! 

- Aussi, au lieu de perdre votre temps avec nous, je vous conseille vivement de partir vous mettre à l’abri ; les Ultra-Chimères ne vont certainement pas tarder à revenir…

- Hein !? Non…non ! Vous êtes en train de me dire que ces monstres vont revenir !? 

Ses genoux tremblotants imitaient à merveille le bruit d’une paire de castagnettes. 

- Et sûrement plus vite qu’on ne le pense, rajouta gravement Alain. 

Le vieil homme parut soudain avoir partagé le petit-déjeuner d’Isalina.

- Bien, j’imagine qu’il est temps de se dire adieu, conclut Gladio. Bonne chance… pour…enfin bonne chance quoi… 

Le Pikachu parti, ils n’auraient plus qu’à attendre le retour de Chrys, de Tili et de Togedemaru pour faire fonctionner l’ascenseur… 

- Oui, déglutit péniblement le vieux. Mais estimez-vous heureux de vous en tirer à si bon compte… ! Dans d’autres circonstances, je vous aurais collé un procès ! 

Son numéro de claquettes involontaire achevait de mettre à mal la crédibilité de ses menaces… 

Mais alors qu’il s’apprêtait à repartir, tenant toujours le « pauvre Pokémon star-malgré-lui » dans les bras, un morceau du toit se détacha de la charpente et vint s’écraser à ses pieds. 

Le vieil homme fit un bond de Magicarpe et poussa un cri de Marcacrin terrifié. 

- T…tout compte fait, je pense que nous devrions vous accompagner… se ravisa-t-il en tentant de reprendre une contenance. Vous… vous savez, pour interroger les forces de police… tout ça…

- Comme vous voulez… rétorqua Nikolaï d’un ton égal en se dirigeant vers les portes en fer rouge logées dans la paroi. 

Malgré les réticences du vieil homme à laisser sa petite protégée les aider (l’électricité créait des nœuds inextricables dans son pelage soyeux), Isalina se connecta finalement au panneau électrique dissimulé sous le comptoir afin de fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’ascenseur.