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Rayquaza de Rikuiame



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Informations

» Auteur : Rikuiame - Voir le profil
» Créé le 01/12/2018 à 19:31
» Dernière mise à jour le 26/02/2019 à 15:08

» Mots-clés :   Absence d'humains   Drame   Hoenn   Médiéval   One-shot

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Petits cailloux blancs semés sur le chemin
Cette histoire se déroule bien des années après la disparition des Primaux qui dominèrent la planète pendant des millénaires. Peu à peu asservis, ces derniers avaient fait place au règne des Hommes. Désormais on les appelait… Pokémon.

Il est conseillé de connaître le résumé du film Pokémon 7 : La destinée de Déoxys pour profiter pleinement de ce chapitre. Je vais donc ici vous spoiler son résumé complet qui est nécessaire pour une meilleure compréhension du contexte.

*

SPOIL du film Pokémon 7 : La destinée de Déoxys

Un Déoxys apparait dans la ville futuriste de Dicoville à Hoenn après un crash de météorite. Il doit alors se battre contre Rayquaza descendu sur Terre à sa poursuite. Une fois la menace détruite, le Pokémon céleste s'envole vers d'autres horizons.

Quatre années s'écoulent et un deuxième Pokémon extraterrestre vient s'écraser au même endroit. Le premier Déoxys est réanimé et à eux deux donnent du fil à retordre à Rayquaza venu les attaquer.

Soudain les robots (oui il y aussi des robots gardiens de la ville, ne me demandez pas pourquoi) pètent un câble et commencent à tout détruire. Rayquaza et les deux Déoxys unissent leurs forces pour les vaincre. Rayquaza se rend enfin compte après des millions d'années de combat que les Déoxys sont des êtres pacifiques et que le dragon était dans l'erreur depuis le début.

Quand le calme est revenu Rayquaza s'en retourne une nouvelle fois pour réfléchir à ses actions passées.

Les deux Déoxys vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.
Fin.


Fin du SPOIL du film Pokémon 7 : La destinée de Déoxys

*

Le bateau avait quitté les alentours d’Atalanopolis quelques heures plus tôt et se dirigeait droit sur le site archéologique du Pilier Céleste. Le ciel était dégagé et le soleil éclatant donnait à l’océan des reflets saphir. Un peu plus loin, un banc de Wailmer suivait l’embarcation dans l’espoir qu’on leur lancerait quelques Remoraid à se mettre sous la dent.

Sur le ponton avant, les cheveux bataillant contre le vent, se trouvait un homme tout à fait galant. Son allure soignée le vieillissait un peu mais il ne devait pas encore avoir atteint la trentaine. Il était occupé à observer l’horizon d’un air mélancolique, se demandant probablement quels mystères l’attendaient lorsqu’il arriverait à destination.

Un second homme apparut sur le pont et se dirigea vers le premier. Nettement plus âgé, c’était vraisemblablement un marin, peut-être même le capitaine du navire. Il s’arrêta à quelques pas derrière le guetteur silencieux et s’éclaircit la gorge pour signaler sa présence. Comme à regret, l’homme à l’allure soignée détourna son regard perçant de l’horizon.

« Maître Rochard, que pensez-vous trouver sur cet îlot désert, à part de la roche battue par le vent ?
- Je ne suis plus Maître, répondit laconiquement le premier homme. Et vous savez très bien, Marco, que vous pouvez m’appeler Pierre.
- Veuillez m’excusez… Pierre, répliqua Marco en faisant la grimace. Mais je crois que je ne m’habituerai jamais au fait que le petit Marc soit le nouveau Maître d’Hoenn. Je l’ai connu alors qu’il venait à peine d’entamer son voyage initiatique. Qui aurait cru alors… »

Pierre Rochard ne put s’empêcher l’ombre d’un sourire en se remémorant la tête que le champion d’arène d’Atalanopolis avait tiré quand il lui avait annoncé sa démission du poste de Maître. Marc était un excellent dresseur et son plus vieux rival. Il n’aurait aucun mal à faire l’intérim.

« Ne vous inquiétez donc pas. J’ai bien l’intention de reprendre ma place à Eternara. » répliqua joyeusement le dresseur.
« Ah bon ? Mais pourquoi avoir quitté le poste ?
- Je pourrais être absent un moment et Hoenn a besoin d’un Maître » déclara-t-il en tournant à nouveau son attention vers l’océan.

Il devait vérifier certaines choses. Des choses dont la perspective de leur réalisation l’inquiétaient de plus en plus.

« Vous avez vu les dernières nouvelles, Marco ?
- Les nouvelles ? Vous voulez parler de la reconstruction de Dicoville ? Après ce qu’il s’est passé, je ne pensais pas que la ville s’en remettrait.
- Non, ce n’est pas de cela dont je veux parler, même si les évènements qui s’y sont déroulés sont peut-être liés à ce que je recherche. »

Les épais sourcils du marin se soulevèrent.

« Comment cela ?
- Eh bien… Il n’y a pas longtemps un groupe terroriste a essayé de détruire la région de Kalos à l’aide d’une relique de la Grande Guerre. Ce ne sont encore que des suppositions mais des scientifiques de notre centre de recherche spatial croient avoir découvert son origine. Ils affirment que les matériaux utilisés pour la construire sont de provenance extraterrestre. »

Face au silence du marin, Pierre Rochard lui lança un coup d’œil. La bouche entrouverte, le vieux capitaine le regardait d’un air médusé.

Il se passait pas mal de choses à Kalos ces derniers temps et ça commençait aussi à bouger du côté d’Hoenn. Des rumeurs disaient que plusieurs groupuscules s’étaient formés dans la région. Sous couvert d’actions « écologiques » ils se permettaient de briser les lois, de séquestrer du personnel ou d’interdire l’accès à des lieux publics. On disait aussi qu’ils cherchaient des pierres aux caractéristiques bien particulières. Pierre Rochard n’aimait pas du tout ça.

Menant son enquête personnelle, l’ex Maître de la ligue d’Hoenn avait découvert que Kalos regorgeait de pierres similaires à celle qu’avait utilisée le tristement célèbre Lysandre, leader de la Team Flare. La plus grosse se trouvait dans la ville de Flusselles mais il était tombé sur un rapport du Professeur Seko mentionnant des gemmes plus petites qui, une fois combinées à un matériau mystérieux, permettaient à certains Pokémon d’atteindre un stade d’évolution jusque-là inconnu. Mais seulement pour une courte durée.

Un passionné en pierre évolutive comme lui ne pouvait manquer une occasion pareille ! Pierre Rochard s’était immédiatement rendu à Bourg-en-Vol pour avoir une discussion plus poussée sur le sujet avec le Professeur. Malheureusement, l’expert en Pokémon n’en savait pas beaucoup plus sur le sujet. Il tenait principalement ses informations de son collègue à Kalos.

Bredouille mais pas découragé pour autant, Pierre Rochard était entré en contact avec le Professeur Platane de Kalos afin de savoir s’il était possible de mettre la main sur une de ces pierres pour étude. Son statut de Maître avait beaucoup aidé et Platane avait fini par céder. Il lui avait envoyé un des fragments résiduels de l’arme antique dont la Team Flare avait essayé de réveiller le terrible pouvoir destructeur.

Le dresseur avait passé des jours et des nuits à étudier ce morceau de roche, avide d’en percer les secrets. Ses tentatives nombreuses ne l’avaient mené nulle part et il s’était résigné à demander de l’aide au Centre Spatial d’Algatia qui possédait les instruments les plus avancés de la région.

Là-bas, les scientifiques avaient démontré une passion presque aussi dévorante que celle du Maître et leur enthousiasme avait redoublé quand ils avaient découvert, sous la surface de la pierre, une molécule normalement inexistante sur la planète. Elle devait donc provenir… de l’espace !

Un sceptique comme Pierre Rochard aurait douté un peu plus si l’incident de Dicoville ne l’avait pas récemment fait changer d’avis sur la question de la vie extraterrestre.

On ne savait pas très bien ce qui était arrivé mais plusieurs témoins avaient affirmé avoir aperçu le mythologique Rayquaza se battre contre un – ou deux selon certaines sources – Pokémon change-forme jusque-là inconnu ; avec pour résultat la destruction de la majeure partie de la ville. Des milliers de personnes étaient mortes ainsi que leurs Pokémon.

Jamais une catastrophe aussi importante impliquant des Pokémon n’avait frappé Hoenn depuis plus de trois mille ans. Mais l’instinct de Pierre Rochard lui soufflait que malgré cette tragédie, ce n’était que le premier acte d’un drame plus grand encore qui se préparait en coulisse.

Par la suite, des échantillons de météorites prélevés sur les lieux ravagés de Dicoville avaient démontré que le mystérieux Pokémon aux formes diverses possédait un métabolisme adapté au vide spatial et qu’il avait sûrement évolué d’un simple virus à celle de Pokémon en étant exposé à des particules de rayon laser. Des traces de ce rayon avaient été justement retrouvées sur ces mêmes lieux, indiquant que Rayquaza était probablement le responsable de cette mutation. Mais le plus troublant restait que, pour arriver à un tel degré d’évolution, le Pokémon extraterrestre avait dû y être exposé plusieurs millions d’années auparavant…

Les incidents presque simultanés de Kalos et de Dicoville n’étaient peut-être qu’une coïncidence, mais Pierre Rochard en doutait. D’une manière ou d’une autre les deux évènements devaient être liés.

C’est pourquoi il avait décidé d’abdiquer de son titre pour partir librement à la recherche d’indices qui lui permettraient de découvrir la vérité.

« Extraterrestre ? » parvint enfin à articuler Marco après un long moment de silence. « Je n’y crois pas un instant. Mais vous n’avez toujours pas répondu à ma première question : pourquoi le Pilier Céleste ? »

Pierre Rochard braqua ses yeux sur les reflets changeants de la vaste étendue d’eau qui se déroulait devant lui. Le Pilier Céleste était une tour construite sur un îlot perdu au milieu de l’océan. La croyance populaire voulait que ce Pilier soit l’endroit où venait se reposer Rayquaza lors de ses rares visites ici-bas.

On ignorait exactement par qui et quand avait été construite la tour, mais selon une légende locale, elle était l’œuvre d’un ancien adversaire du Pokémon légendaire.

Après un long et épuisant affrontement, le dragon céleste aurait reconnu la vacuité de leur combat. Jugeant que se battre n’en valait pas la peine, les deux parties auraient finalement développé une relation amicale.

Pour commémorer ce moment, cet ancien ennemi aurait alors édifié une tour en l’honneur du grand serpent. Bien sûr, toute cette histoire n’était que pure spéculation mais Pierre Rochard ne pouvait s’empêcher de se poser des questions.

Et si ce mystérieux bâtisseur était le Pokémon inconnu de Dicoville ? Si non, était-il au moins lié à tout cela ? Ou n’était-ce là encore qu’une sordide coïncidence ?

Le dresseur poussa un léger soupir.

« La piste menant jusqu’au Pilier Céleste est maigre et je n’ai que peu d’espoir, mais je souhaite rencontrer le dragon céleste. Je pense que lui seul connaît les réponses à mes interrogations.
- Vous… Vous plaisantez ? Les extraterrestres et maintenant… ça !
- Même pas. »

Le vieux marin se tâta la poitrine.

« Attendez, j’ai besoin de fumer sinon je vais défaillir…
« Après la destruction de Dicoville, reprit Pierre Rochard alors que Marco enfonçait du tabac dans le foyer de sa pipe, nous avons enfin eu la confirmation de l’existence de Rayquaza. Jusque-là on disait qu’il vivait dans la couche d’ozone et qu’il était donc impossible de l’apercevoir depuis le sol. La seule fois où il aurait fait l’effort de descendre de son royaume nuageux serait pour arrêter l’affrontement entre Kyogre et Groudon. Vous connaissez sûrement la légende. Celle qui dit que, dans leur colère, ils auraient façonné l’archipel d’Hoenn et le reste du monde à ce moment-là.
- Oui, bien entendu, acquiesça le marin. Ma mère me racontait souvent cette fable célèbre « Les vacances de Kyogre et Groudon » avant de m’endormir. Une histoire sympathique, quoique glauque à certains endroits. Je l’adorais !
- Comme tous les gamins, commenta Pierre Rochard en hochant la tête avec appréciation. Vous voyez donc de quoi je veux parler. Je me suis rendu sur l’île d’Atalanopolis, le lieu supposé du combat, avec l’espoir d’en apprendre plus sur comment rencontrer Rayquaza.
- Eh bien mes aïeux ! Ne me faîtes pas lambiner ainsi. Qu’y avez-vous appris ? »

Le jeune homme fit la grimace.

« Pas grand-chose. Juste que le Pilier Céleste est l’endroit où il est censé se reposer. J’ignore s’il s’y est rendu après son combat à Dicoville, s’il n’en est pas déjà parti ou si cette histoire n’est qu’un tissu de légendes, mais c’est ce que m’a affirmé le vieux gérant de la boutique de souvenirs de la Grotte Origine. Marc m’a confirmé ce que j’avais appris même s’il n’avait pas l’air plus convaincu que ça par ma théorie. Il était au moins aussi abasourdi que vous lorsque je lui ai parlé du Pokémon et des pierres extraterrestres.
- Mmh. Pas étonnant ça. Ce petit a un cœur de marin. Les étoiles c’est fait pour nous guider, pas pour aller y voyager.
- C’est dommage. Vous vous fermez des horizons. » répliqua Pierre Rochard, une teinte de regret dans la voix.

Il leva les yeux. Ce soir, le ciel serait empli de constellations mystérieuses. N’y avait-il rien là-haut qui puisse les faire grandir ?

Les deux amis finirent par s’arracher à leur contemplation respective et se dirigèrent lentement vers la cabine de pilotage. Un petit goélise vint voleter au-dessus de leurs têtes et le vieux marin lui lança un lovdisc qu’il s’empressa de gober d’un coup sec.

Sous ses apparences calmes et tout en surveillant ses instruments de navigation, Marco se sentait mal à l’aise. Son esprit était en ébullition depuis qu’il connaissait le projet insensé de l’héritier de la multinationale Devon SARL. Ce petit avait toujours été un peu fou et cela ne semblait pas s’être arrangé avec l’âge.

Le capitaine eut beau se dire que cela ne le regardait pas, sa curiosité était trop grande. Se tournant vers son compagnon qui somnolait sur la chaise à côté de la barre il lui lança :

« Et si jamais vous rencontrez vraiment, Rayquaza, qu’est-ce que vous ferez ? »

Pierre Rochard s’étira avant de répondre. C’était une question compliquée. Tout son être était persuadé qu’une tempête se préparait. Un évènement majeur allait se produire et risquait de mettre en péril la région d’Hoenn.

Il prit une grande inspiration et se redressa, lissant du plat de la main ses vêtements fripés. L’ex Maître plongea son regard sur l’horizon.

« Je lui demanderai ce qu’il se passe quand une force implacable rencontre un obstacle inamovible. »

Il y eut comme un flottement dans l'atmosphère sur le pont du bateau.

« ... Ouais... Okay. ..Vous croyez qu'il va vous répondre. C'est doux de rêver.
- Oh mais je ne rêve pas. J'ai découvert certaines peintures lors de mes voyages dans le monde. Je sais pour acquis que notre protecteur céleste déteste tout ce qui vient de par-delà son domaine. J'ai la certitude qu'il me guidera vers une solution à notre problème. »

Le vieux marin resta interdit. Le jeune homme qu'il accompagnait était une énigme. Ce qu'il ignorait, c'est que Pierre Rochard emportait dans son sac une pierre étrange qui luisait faiblement. Il l'avait trouvé au même endroit que les peintures rupestres qu'il avait découvert au fin fond d'une grotte oubliée. Cette pierre promettait un grand pouvoir à qui savait s'en servir.

Rayquaza était de ceux-là.

*
Au même moment, un camion de déménagement passait à la périphérie de Mérouville pour se diriger vers le Bourg-en-Vol.