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Effacé de Lief97



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» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 30/11/2018 à 10:16
» Dernière mise à jour le 25/03/2019 à 12:31

» Mots-clés :   Action   Guerre   Présence d'armes   Présence de poké-humains   Suspense

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Chapitre 14 : Pénombre et solitude
« Je suis toujours à tes côtés, toujours là pour t’aider… Mais je ne suis pas éternel. » Charlie Brown.


***


Le Rexilius rugit ; Les ptyranidurs qui formaient sa meute étaient morts. Ou, dans le meilleur des cas, trop blessés pour se relever et se battre. Darren, Ève et Bakrom avaient fait le ménage durant les deux minutes que Lacrya avait passé au chevet d’Hank.

Hank.

Lacrya avait le devoir de venger son ami. Il avait été la preuve vivante que dans cette Arène, on pouvait survivre des mois durant. Mais il était désormais parti à tout jamais.

Lacrya serra la poignée de son sabre, elle-même surprise par son calme froid alors que son visage était encore humide de larmes.

Elle remarqua distraitement que les trois pillards se séparaient pour encercler le monstre.

Le Rexilius Noir fouetta l’air de queue, forçant Bakrom à reculer ; les mâchoires du monstre claquèrent vers Ève, mais la jeune femme aux boucles blondes avait bondi, évitant l’attaque. Le public s’échauffait et hurlait. Le spectacle semblait à son goût.

Lacrya profita alors du peu d’attention que lui portait le Rexilius pour s’avancer dangereusement près de ses pattes postérieures, qui semblaient enfoncer le sol légèrement à chaque pas. La jeune fille bondit en hauteur et s’accrocha de sa main libre à une écaille qui formait une aspérité sur la jambe du monstre ; elle s’en aida pour grimper maladroitement plus haut.

Le Rexilius, à la peau dure, ne se rendit pas tout de suite compte de la présence de Lacrya sur lui. La jeune fille eut tout juste le temps de rejoindre son dos avant que le pokémon ne soit alerté ; il se mit alors à gigoter en tous sens, incapable de l’atteindre à cet endroit, mais avec une ferme intention de la déloger.

Lacrya s’accrocha fermement sans lâcher son épée ; il aurait été bête de perdre l’arme maintenant.

Le Rexilius se mit à courir dans l’Arène en rugissant ; Lacrya entendait le bruit de corps écrasés sous les pattes gigantesques du monstre. Les trois pillards, désormais ignorés par la bête, furent dépassés par la vitesse du colosse.

Le Rexilius fit alors quelque chose d’inattendu ; il se jeta au sol pour tenter d’écraser Lacrya sous son poids. La jeune fille, trop vive pour se faire avoir malgré la surprise, se jeta sur le côté et évita ainsi l’écrasement. Elle planta alors sa lame dans le ventre mou du monstre qui tentait désormais de se relever.

Les pillards la rejoignirent en courant.

Le Rexilius, corpulent et doté de petits bras, eu du mal à se redresser. Un coup de hache de Darren lui fit lâcher un glapissement étrange. De multiples taillades plus ou moins profondes se formèrent sous son ventre, avant que le pokémon ne se relève en soufflant bruyamment par les naseaux.

Les quatre combattants reculèrent, craignant le pire.

Le Rexilius, qui saignait abondamment, semblait pourtant avoir encore assez d’énergie pour lutter. Il s’apprêtait vraisemblablement à lancer une capacité puissante, vu que sa tête rocheuse commençait à briller légèrement.

Bakrom, sans daigner prévenir ses camarades, surgit près de Lacrya et arracha des mains de la jeune fille son sabre. Lacrya lâcha une exclamation de surprise, et suivit des yeux le garçon, qui avait désormais une épée dans chaque main.

Le Rexilius lui-même sembla pris au dépourvu par cette attaque frontale.

Les lames s’enfoncèrent dans son cou quand le garçon bondit, et tracèrent deux lignes profondes qui redescendirent jusqu’à son abdomen ; Bakrom tira d’un coup sec, récupérant ses lames et se jetant sur le côté au moment où des litres de sang, mêlés à quelques morceaux d’entrailles, se déversèrent sur le sol de l’Arène.

Le Rexilius tomba face contre terre, son crâne redevînt terne, et le public explosa de joie.

Lacrya tomba à genoux.

Pendant un bref instant, la vision de Bakrom combattant le Rexilius lui avait fait penser à Lyco ; comme s’il était doté de capacités hors normes, lui aussi.
La jeune fille tourna la tête vers le corps de Hank, à l’écart.

Ce combat n’avait pas été gagné à plates coutures, loin de là. Les pertes étaient sans précédent. Elle espérait ardemment qu’il n’y aurait pas d’autres combats similaires à déclarer dans les prochains tournois.

Sinon, elle ne donnait plus cher de leur peau.



***


La crise d’Othéus avait finalement pris fin. Mais le vieil homme, toujours allongé sur le dos près du feu, semblait en sueur, et ses traits étaient crispés. Son regard, plus terne que d’ordinaire, semblait sombre et désespéré. Sa respiration difficile était sifflante.

Lyco avait hâte que Lacrya et Hank reviennent. Sans eux, le groupe était déjà moins à l’aise, surtout avec des membres du groupe de Karyl qui lançait des moqueries et des menaces depuis l’autre bout de la cellule.

Le jeune homme tellement envie de bouger ! L’air ici devenait irrespirable. Le plafond bas, les murs humides, les paillasses sales, et les timides rayons de soleil qui peinaient à passer par l’étroite fenêtre à ras du plafond lui donnaient terriblement envie de sortir.

Les pillards semblaient toujours aussi insensibles à l’ambiance tendue ; malgré l’absence de Darren, Ève et Bakrom, ils semblaient calmes et presque décontractés.

Boralf, le sous-chef du groupe, bien que renfrogné comme d’ordinaire, discutait à voix basse avec Amelis. En regardant cette dernière, la sensation que Lyco la connaissait revînt le titiller ; il éprouvait presque de la compassion pour elle, alors qu’il n’y avait aucune raison pour ça. Comme si son lui du passé essayait de lui envoyer un message depuis ses anciens souvenirs inaccessibles…

Othéus gémit. Lyco tourna la tête vers lui. Il semblait souffrir, mais ne disait toujours rien.

— Ça va ?

Sa question resta sans réponse ; Othéus semblait ne même pas l’avoir entendue.

Des bruits de pas et des éclats de voix retentirent dans le couloir. Les gardes revenaient, et avec eux les prisonniers !

Le premier à apparaître devant la grille fut Galok. Le chef des gardes ricana :

— Et bah ! Vous vous êtes fait décimer, c’te fois-ci ! Mais les merdeux dans vot’genre méritent bien ça !

La grille s’ouvrit et les survivants entrèrent. Un silence de mort s’abattit dans la cellule.

De la petite trentaine de prisonniers envoyés dans l’Arène, seuls une petite dizaine étaient revenus.

Dont Lacrya, Darren, Ève, Bakrom et Karyl.

Lyco en resta bouche bée, pétrifié d’horreur.

Qu’avaient-ils envoyé dans l’Arène, pour causer un tel massacre ? Où était Hank ?

Lyco déglutit en contenant ses émotions. Pourquoi était-il resté à moisir dans cette cellule alors qu’il aurait pu être là-haut pour les aider ? Peut-être même les sauver ?

Un nœud se serra dans sa gorge. Quand la grille se referma, les trois pillards rejoignirent leur groupe et Lacrya s’assit lourdement près d’Othéus.

— Que s’est-il passé ? demanda le vieil homme d’une voix enrouée.

Lacrya semblait presque au bord des larmes. Lyco fut plutôt choqué de la voir dans cet état, elle qui était si fière et si distante d’habitude.

— Je… ils ont lâchés des ptyranidurs… mais il y avait un Rexilius Noir avec eux. Tout le monde s’est fait dévoré, ou au mieux piétinés… il était énorme…
— Un Rexilius Noir… souffla le vieil homme en fermant les yeux. Le fameux…
— Tu le connais, ce Rexilius ? intervînt Lyco, surpris.
— C’était il y a longtemps, répondit-t-il, vague.

Lacrya étouffa un sanglot et reprit :

— Hank… il est mort. Je n’ai rien pu faire pour le sauver. C’est à cause de ce monstre, et de Mervald. J’en ai marre, de tout ça…

Othéus voulut porter une main rassurante sur l’épaule de la jeune fille accroupie près de lui. Son geste fut interrompu par une quinte de toux.

Lyco maintint les épaules du vieil homme afin qu’il ne se blesse pas à force de s’agiter. Lacrya semblait désormais sur le point de craquer et de verser toutes les larmes de son corps. Le garçon comprit qu’elle avait dû voir de véritables horreurs là-haut ; la fait que Hank y soit mort et que l’état d’Othéus se détériorait n’arrangeaient rien.

Othéus se calma enfin.

— J’espère que Molch va venir, lâcha un homme du groupe.

Lyco ne s’attendait pas à la venue du Mutant Psy avant quelques jours, comme il en avait l’habitude ; et de toute façon, il n’avait pas réussi à soigner Othéus la dernière fois. Pourquoi cette fois-ci serait la bonne ?



***


Lacrya ne parvînt pas à fermer l’œil de la nuit. Dès qu’elle commençait à somnoler, des images d’horreur se mettaient à danser devant ses paupières closes, la forçant à les rouvrir pour les supprimer à tout jamais.

Elle entendait dans le fond la respiration douloureuse et laborieuse d’Othéus, les murmures des pillards, et les craquements des deux feux de camp. Parfois, un éclat de voix provenait de la salle des gardes. De temps en temps, de lointains bruits de pas résonnaient dans le couloir. La source d’eau au fond de la cellule émettait un son plus apaisant, mais qui rappelait sans cesse à Lacrya que leur vie ne tenait qu’à un fil. Cette eau, comme eux tous, était condamnée à rester enfermée entre quatre murs, et pouvait se tarir à n’importe quel moment.

Alors que la jeune fille tentait de trouver le sommeil malgré son agitation, elle sentit une main lui agripper l’épaule. Elle sursauta et comprit qu’il s’agissait d’Othéus, qui avait rampé près d’elle malgré son état :

— Lacrya, chuchota-t-il.
— Othéus… Un problème ?
— Ne parle pas si fort, c’est uniquement à toi que je veux parler.
— Oui, d’accord… qu’est-ce qu’il y a ?
— Écoute bien, Lacrya. Je… je pense n’en avoir plus pour très longtemps. À vrai dire, je pense que… c’est la fin, là…
— Qu’est-ce que tu racontes ? s’étonna Lacrya, ne voulant pas y croire.
— Je… je saigne constamment de la bouche, depuis quelques minutes… et je ne sens plus mes jambes…

Lacrya se redressa, terrifiée. Elle distingua, dans la pénombre, que le bas du visage d’Othéus était très sombre en effet. Elle le toucha du bout des doigts et sentit à son contact un liquide tiède et poisseux. Elle se sentit pâlir. La tête lui tourna.

— Othéus… murmura-t-elle, les larmes aux yeux. Ne me laisse pas…
— Je suis désolée, Lacrya… j’aimerais pouvoir tenir plus longtemps, mais mes forces me quittent… je voulais te faire promettre une chose…
— Quelle chose ?
— T… tiens bon. Surtout, ne baisse jamais les bras, compris ? Tu dois prendre les rênes du groupe, avec Lyco. Ce garçon te permettra de survivre plus longtemps, en plus d’être un allié en qui on peut faire confiance… il faut que… que tu continues de vivre. Fais-le pour Hank et pour moi.
— Je… je te le promets, Othéus… je…

Elle étouffa sa voix d’une main en réprimant un sanglot. Othéus sembla esquisser un sourire dans la pénombre, et il s’allongea près d’elle, exténué. Lacrya posa une main sur l’épaule du vieil homme, tandis que les larmes dégoulinaient sur son visage.

Dans l’obscurité, elle entendit la respiration d’Othéus se faire plus lente, plus espacée. Le corps du vieil homme frémissait, étalé de tout son long. Lacrya s’empêcha d’éclater en pleurs en se mordant la lèvre jusqu’au sang.

La respiration s’arrêta dans un long souffle après quelques minutes. Le corps d’Othéus resta immobile sous sa main. Une petite flaque sanguinolente s’était étendue près du vieux matelas sur lequel elle était assise.

Lacrya resta là, immobile, dans l’ombre, en sentant un grand poids s’abattre sur ses épaules.

Pour la première fois depuis bien longtemps, elle se sentait de nouveau seule.

Ses plus fervents compagnons n’étaient plus de ce monde.



***


Lyco comprit la situation dès son réveil.

Les prisonniers du groupe, rassemblés autour du corps d’Othéus, étaient pour la plupart en train de retenir des larmes. Les autres n’avaient pas réussis à se retenir.

Le garçon s’approcha et regarda ce vieil homme, attristé, se disant que cette vie était décidément trop injuste.

Il ne l’avait connu qu’un peu moins d’un mois, mais n’ayant pas de souvenirs de sa vie d’avant, c’était comme s’il le connaissait depuis toujours ; et il s’était attaché à lui, sans vraiment s’en rendre compte.

Il espéra que sans Othéus pour les guider, le groupe pourrait rester soudé. Même s’ils avaient aussi perdu Hank, le groupe devait survivre pour espérer tenir bon.
Pourtant, les choses dégénérèrent bien vite.

Un des hommes du groupe se leva et se tourna vers Karyl, de l’autre côté de la cellule :

— Vous m’acceptez ?

Les autres tournèrent la tête vers lui, surpris. Karyl se leva.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce dernier n’avait pas profité de la mort d’Othéus pour se vanter ou se moquer. Peut-être que c’était pour paraître plus sympathique et attirer de nouveaux compagnons d’armes, ou alors tout simplement parce qu’il était lui aussi pris au dépourvu par la mort de la majorité de son groupe.

Il émit un rire narquois avant de répondre.

— Si tu veux. On accepte tout le monde. Notre but est de survivre, et c’est avec nous que vous serez le moins dans la merde.

Lacrya, restée silencieuse dans son coin, se redressa soudain, agacée :

— Ne l’écoutez pas ! Othéus m’a dit de prendre les rênes. Notre groupe va survivre !

Sa voix tremblante et son visage sombre ne lui permirent pas vraiment d’être convaincante. Lyco se leva à son tour, mais n’eut pas le temps d’intervenir.

L’homme qui s’était proposé à Karyl se dirigea vers l’autre feu de camp et s’installa là-bas, avant de se retourner vers Lacrya.

— Désolé, mais Karyl a raison. On a plus de chances de vivre si on est avec eux. Ils sont plus nombreux.

Il désigna le colosse qui accompagnait toujours Karyl partout ; l’autre n’était plus de ce monde, mais il restait impressionnant, à lui seul. Il était peut-être costaud, en effet, mais le nombre n’était pas toujours la meilleure sécurité en Arène.

Deux autres personnes suivirent, puis une troisième.

— Attendez, lança Lyco. Vous ne réfléchissez pas à ce que vous faites ! On sait mieux se battre qu’eux, c’est stupide de…
— Toi, l’Effacé, ferme-là ! le coupa férocement Karyl. Tu es un amnésique, et un assassin. Comment veux-tu que quelqu’un t’accorde sa confiance ? Tu risques de te retourner contre nous dans l’Arène, t’as l’air assoiffé de sang à chaque combat, connard !

Des murmures d’assentiment résonnèrent dans la cellule. Lyco, stupéfait, se sentit blessé de voir que la solidarité du groupe avait volé en éclats si vite. Et qu’on le jugeait uniquement sur ses facultés, qu’il ne contrôlaient pas lui-même. La mort d’Othéus semblait vraiment avoir explosé les fondations du groupe.

Voyant qu’ils n’étaient plus que cinq, trois autres membres s’éloignèrent vers le groupe de Karyl, désormais largement majoritaire. Ne restaient désormais plus que Lacrya et Lyco. Karyl ricana :

— Bah alors ? On se retrouve tout seuls ? Lacrya, je t’accepte dans le groupe. Mais pas toi, l’Effacé !
— Comme si j’avais envie de te rejoindre, enfoiré, rétorqua Lacrya en s’asseyant sur son matelas. Lyco, on reste ensemble, ça te va ? C’est ce qu’Othéus m’a demandé avant de…
— Ça me va.

Il s’assit non loin d’elle en soupirant. L’amertume et la déception le prirent à la gorge, et il resta enfermé dans un silence buté.

En regardant du côté de ses anciens alliés, il comprit une chose évidente : L’homme est prêt à tout pour vivre. Quitte à tout laisser derrière lui, quitte à trahir et à tuer.

Et surtout, il écoute plus sa peur que sa logique ; ce n’était pas pour rien si tout le monde avait paru le regarder comme s’il était un étranger. Lui, un Effacé si bizarre, si anormal.

Soucieux, il se demanda s’il y avait des gens bien, dans le monde extérieur.



***


Deux jours passèrent, plus moroses les uns que les autres. Molch, le Mutant Psy, était passé soigner les blessures légères. Des soldats avaient déjà sorti le corps d’Othéus ; ce dernier allait certainement finir sa vie à pourrir dans une fosse commune en plein soleil. Lacrya était révulsée par cette idée, mais elle était impuissante à y changer quoi que ce soit.

Lyco semblait comprendre que dans son état psychologique, parler était inutile. Il restait là, toujours près d’elle, comme s’il était à disposition si elle avait le moindre problème. Il se taisait. Comprenant, peut-être, son besoin de solitude et son chagrin. Et n’ayant pas lui-même l’envie de discuter.

Mais finalement, ce fut lui qui rompit le silence, un après-midi.

— Et si on rejoignait les pillards ?

La proposition, surgie de nulle part, surprit beaucoup Lacrya, qui réplique plus sèchement qu’elle ne le voulait :

— Quoi, eux ? Ils ne nous accepteront jamais.
— Oui, je sais, à cause de moi. Mais si c’est juste toi qui les rejoins ?
— Que… tu… tu serais prêt à te retrouver tout seul ? T’es malade ?
— Tu auras plus de chances de t’en sortir avec eux, non ? Nous ne sommes que deux.
— Mais, et toi ?
— Je pourrais peut-être me débrouiller…
— Non, hors de question. Othéus m’a fait promettre de rester ensemble. On est censés survivre, tu comprends ? Ce serait inutile que l’un de nous se sacrifie pour l’autre.

Lyco haussa les épaules :

— Tu n’es pas obligée de tenir ta promesse. Othéus ne pensait peut-être pas que l’intégralité du groupe nous abandonnerait à sa mort.
— Je n’y suis pas obligée, mais j’y tiens quand même. Je veux pouvoir tenir ma promesse, Lyco. C’est important pour moi.

Le garçon hocha la tête, compréhensif :

— Comme tu veux.

Il se tut, et Lacrya lui jeta un coup d’œil intrigué.

Elle était toujours surprise qu’il se montre si généreux avec elle. Il avait été comme ça avec le reste du groupe aussi. Alors qu’ils se connaissaient à peine. Et, étrangement, ceux qui connaissaient l’ancien Lyco n’avaient jamais dit qu’il était comme ça, si attentionné et protecteur. C’était même plutôt l’inverse. Était-il possible que son changement de caractère soit dû à l’effacement de ses souvenirs ?

Quoi qu’il en soit, Lacrya était rassurée de savoir qu’il était là, à proximité. C’était devenu un ami, et les amis à cette époque étaient plus rares que des pokémons légendaires de l’avant-guerre. Lacrya était consciente de sa chance, et elle ne comptait pas se laisser abattre.

« Othéus, songea-t-elle avec force. Tu avais raison de me dire tout ça. Je vais continuer de vivre, et un jour, nous sortirons de cette prison ! »