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Effacé de Lief97



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» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 08/11/2018 à 21:48
» Dernière mise à jour le 20/03/2019 à 16:53

» Mots-clés :   Action   Guerre   Présence d'armes   Présence de poké-humains   Suspense

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Chapitre 7 : Pour la bonne cause
« La liberté n’induit pas l’égoïsme, et il n’y a pas d’homme plus libre que celui qui agit parce qu’il pense ses actes justes. » Pierre Bottero.


***


Les cris de Lacrya hérissèrent le poil de Lyco. Galok était en train de la frapper juste à quelques mètres de lui ! Même si ce dynavolt le regardait d’un air mauvais au milieu de la cellule, il ne pouvait pas se résoudre à rester immobile.

Hank lui attrapa la jambe :

— Non, Lyco. Assieds-toi !
— Hors de question..

Il le lâcha, incapable de l’arrêter, et le garçon fit un pas vers le pokémon ; il fallait au moins l’assommer s’il comptait atteindre la porte de la cellule. Mais la bête vit clair dans son jeu et lâcha un grondement menaçant.

Un petit éclair fusa vers lui. Un courant électrique parcourut ses membres sans que Lyco ne puisse lâcher le moindre cri. Il s’y étais plus ou moins attendu, même si le choc le surprit. Mais ce n’était pas vraiment une attaque à proprement parler. Surtout une menace, qui manquait un peu de puissance. Le dynavolt semblait bien dressé.

Mais il ne semblait pas habitué à ce qu’un prisonnier réplique.

Lyco bondit sur lui, sous le regard stupéfait des autres prisonniers, avant de violemment frapper du poing le pokémon. Là encore, son corps se souvînt de la bonne méthode. Il entendit des vertèbres craquer, tant il y était allé fort. Son poing saignait et une douleur sourde envahit ses phalanges.

Le pokémon tomba. Il n’était pas mort, mais bien amoché. Il n’avait pas eu le temps d’esquisser le moindre mouvement.

Galok s’interrompit, surpris, et croisa le regard de Lyco quand celui-ci se dirigea vers la porte. Le jeune homme tentait de garder son sang-froid, mais son sang battait la chamade quand il s’adressa au chef des gardes :

— Laisse-là, espèce de lâche…

Le soldat dresseur du dynavolt rappela son Pokémon, furieux. Galok lui fit signe de se calmer :

— On ira voir Molch pour qu’il soigne ton Dyna, t’en fait pas. Quant à toi, l’Effacé…

Il afficha un sourire édenté. Une lueur amusée brillait au fond de ses yeux torves.

— Tu vas regretter ton geste.

Galok siffla et les autres soldats revinrent avec des armes :

— Remettez la fille à l’intérieur. Et emmenez l’Effacé en cellule d’isolement. On va lui apprendre la vie, à ce petit con.



***



— Qu… Qu’est-ce qui se passe ? grogna Lacrya en ouvrant ses paupières trop lourdes.

Elle croisa le regard anxieux d’Othéus, penché au-dessus d’elle. Elle était allongée sur un matelas. Elle se souvînt que Galok l’avait frappé, puis… plus rien. Il avait dû taper fort. Elle avait mal au crâne et sentait comme une bosse sur sa joue droite, en plus des hématomes qui parsemaient ses côtes. Othéus soupira.

— Lyco est intervenu pendant que Galok te frappait…
— Quoi ? s’étrangla la jeune fille en remuant un peu.

Un gémissement de douleur jaillit de sa gorge contre son gré. Othéus plaqua une main sur son épaule, la forçant à rester immobile. Il esquissa un sourire désolé.

— Évite les mouvements brusques, tu veux ? T’es pas vraiment en état, là.
— J’espère que Molch passera bientôt, plaisanta Hank qui suivait la conversation avec intérêt. Il soignera tout ça.
— Et Lyco ? Il est où ?

Lacrya avait du mal à croire qu’il avait tenté de l’aider. Mais s’il avait fait ça, alors…

— Il a été emmené ailleurs. Galok et ses hommes vont se charger de… se défouler, je suppose, répondit Othéus avec lassitude.
— Quels enfoirés… grommela la jeune fille entre ses dents serrées. Et pourquoi il a fait ça, lui…

Elle tentait de cacher sa surprise. Lyco avait vraiment voulu l’aider, elle ? Ou alors aurait-il réagi de la même manière avec n’importe quel autre prisonnier battu ?
Essayait-il de faire en sorte qu’elle ait une dette envers lui ? Ou était-il quelqu’un de bon qui n’aimait pas rester spectateur d’une injustice ?

— Quel abruti… conclut-elle en chuchotant.

Othéus comprit de qui elle parlait. Il hocha lentement la tête.

— Il comprendra vite qu’il faut garder la tête basse entre ces murs. C’est ça, ou la mort.



***


Il fut traîné sans ménagement par les quelques soldats à la solde de Galok. Quelqu’un menotta ses mains dans son dos, et on jugea bon de lui ligoter fermement les bras pour lui immobiliser tout le haut du corps.

Après cinq minutes de marche forcée dans des couloirs sombres et humides, Galok ouvrit une lourde porte d’acier. C’était une cellule vide, assez grande, qui puait le renfermé, la sueur et le sang. Un prisonnier avait dû vivre ici quelques temps auparavant. Le garçon aperçut un rattata s’échapper par un trou dans un mur.

Galok le poussa à terre et s’adressa à ses hommes :

— Fermez la porte et ne l’ouvrez que quand je vous le dirais. Ah, et souvenez-vous de sa gueule, parce que dans cinq minutes il ressemblera plus à un ramoloss qu’à un être humain !

Des ricanements retentirent avant que la porte ne se referme. Lyco se redressa sur les genoux, mais n’eut pas le temps de se lever.

Un coup de pied le cueillit violemment sous le menton. Il heurta violemment le mur de la cellule dans son dos, alors que son cou l’élançait douloureusement.

— Alors, l’Effacé ? Elle te plaît, ta petite vie tranquille ?

Il le saisit à la gorge et lui assena un coup de poing en plein visage. Du sang s’écoula de son nez et d’une plaie à la lèvre supérieure. Lyco commençait à trembler de rage et d’impuissante. Il ne pouvait rien faire. Ses bras étaient complètement paralysés à cause des cordes et des menottes.

Galok approcha son visage du sien, avec un sourire narquois.

— Ça te change un peu, ça ? Non ?

Lyco, furieux, réussit pourtant à lui répondre par un sourire similaire. Galok, étonné, fronça les sourcils d’un air mécontent.

Juste avant que Lyco ne lui donne un violent coup de tête. Le chef des gardes jura, et recula en titubant et en grognant, et Lyco échappa un bref rire nerveux.

Mais sa joie fut de courte durée.

Il ne se montra guère clément en retour.



***


Cela faisait près d’une demi-heure que Lyco était entre les mains de Galok. En tout cas, Lacrya n’avait pas entendu les soldats revenir. Ils n’avaient donc pas enfermé Lyco à l’écart. Ils devaient encore être en train de se venger sur lui.

Lacrya soupira. Cette scène… c’était un acte similaire qui lui avait valu de venir finir ses jours en prison. Elle aussi, elle avait voulu aider.

Elle ferma les yeux, laissa le souvenir ressurgir…


… Il faisait chaud. Vraiment trop chaud. Même le vent était brûlant. Le soleil, impitoyable, dardait ses rayons enflammés sur le marché bondé.
Lacrya attendait, assise sous un porche. L’ombre bienfaitrice la dissimulait de l’astre solaire qui s’intensifiait un peu plus chaque année. C’était mauvais signe, mais personne ne pouvait rien y faire. Ou plutôt, ceux qui pouvaient changer les choses ne le faisaient pas. Question de profit et de rentabilité, certainement. Pourquoi chercher à sauver le peuple affamé du soleil dévoreur quand on vivait soi-même dans de beaux petits paradis artificiels, à l’abri de tout ?

Un nuage de sable et de poussière vînt piquer les yeux de Lacrya, qui, habituée, toussa à peine et se contenta de fermer les yeux en attendant que ça passe.
Elle était fatiguée par cette poussière !

La route, autrefois bitumée, était désormais sableuse. Les gens, vêtus de manteaux amples et de foulards pour se protéger du soleil et du vent, faisaient pourtant tranquillement leurs emplettes sur le marché. Certains s’habituaient plus vite au climat désastreux qui rongeait la planète.

Lacrya sortit une liste de sa poche. Sa mère attendait qu’elle lui achète fruits et légumes. Mais elle attendait l’arrivée d’une amie. Elles se donnaient rendez-vous sous le porche régulièrement. Mais là, elle était en retard.

— Dépêche-toi, grogna la jeune fille. Ma mère va me tuer si je ne suis pas rentrée dans une heure…

Elle remarqua soudain un petit garçon qui pleurait à chaudes larmes, et qui venait de traverser la foule en courant. Il était maigre. Maigre et pâle. Il ne mangeait pas à sa faim, c’était certain. Ses haillons le faisaient aisément comprendre. Il venait des bidonvilles.

Il courut vers elle, frôla Lacrya sans la voir, et s’assit plus loin sous le porche, à l’ombre. Sans cesser de sangloter doucement. La jeune fille, intriguée, se leva et s’accroupit devant lui.

— Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as mal quelque part ?

Le garçon lui jeta d’abord un regard effrayé, puis secoua la tête négativement.

— Quoi, alors ?
— Des gens avec des pistolets et des épées ont tué mon papa…

Lacrya se tendit. Des soldats du gouverneur ? Mervald s’en prenait même aux petites villes en périphérie du désert, maintenant ?

— Où ça ? demanda curieusement Lacrya.
— Ils ont cassé tout ce qu’il y avait dans ma maison…

Lacrya comprit qu’il s’agissait d’un cabanon des bidonvilles ; le petit garçon regardait vers le nord. C’était là-bas que vivaient les plus démunis. Lacrya, touchée, posa la main sur la tête de l’enfant, essayant de se montrer rassurante :

— Tu sais quoi ? Reste ici, je vais te chercher quelque chose à manger, d’accord ?

Elle se leva. Elle voulait l’aider, et de toute façon son amie ne tarderait pas non plus à débarquer sous le porche. Elle aussi, elle était du genre à aider un enfant dans le besoin.

Lacrya savait qu’elle avait tout juste assez d’argent pour s’acheter les produits de la liste de sa mère. Il allait falloir voler. Ce ne serait pas dur, avec la foule grouillante et les étals de fruits disposés partout. Il suffirait juste de vérifier que les vendeurs ne regardaient pas vers elle.

Elle fendit la foule, visant plutôt un maraîcher situé à distance du porche où elle irait ensuite se réfugier. C’était plus sûr de s’éloigner, au cas où ça tournerait mal.
Elle faillit bousculer une vieille femme avant d’atteindre les étals. Le vendeur était occupé avec un client. Lacrya jeta un regard en arrière en se mettant sur la pointe des pieds ; le porche était visible au loin. Elle ne voyait pas l’enfant à cette distance, mais elle devait faire vite. Il n’allait peut-être pas l’attendre longtemps.

Le vendeur discutait toujours. Lacrya tendit la main et saisit une pomme, qu’elle dissimula dans sa sacoche en un éclair. Elle avait déjà volé de nombreuses fois, autant dire qu’elle savait s’y prendre.

Mais la vieille femme qu’elle avait failli percuter était proche d’elle, et la remarqua.

— Une voleuse ! s’écria la vieille. Une voleuse !

Lacrya lui cracha des insultes à la figure avant de courir à travers la foule. Le vendeur vociférait au loin. Puis… un bruit annonciateur de mauvaises choses.

Des bruits de bottes et d’armes métalliques.

— C’est une jeune fille ! s’exclama la vieille dans la foule.

Lacrya tenta de se faire tout petite, mais les gens l’empêchaient d’avancer rapidement. Ils étaient trop nombreux à faire leurs emplettes…

— Dégagez le chemin, au nom du gouverneur !

Lacrya évita le grahyéna de compagnie qui reniflait les passants avec curiosité et se faufila dans un espace vide offert par un mouvement de foule…

Une main gantée lui attrapa le bras et un canon froid et métallique s’appliqua dans son dos :

— Bouge plus !

Lacrya obéit en fermant les yeux, terrifiée.

Après tous les vols et les délits qu’elle avait commis pour survivre, elle allait se faire arrêter pour une misérable pomme qu’elle souhaitait donner à un malheureux gosse ?

— C’est elle, oui ! dit la grand-mère, encadrée de deux soldats. Je l’ai vu voler une pomme !
— Mais c’était pour la bonne cause ! répliqua Lacrya. Je voulais la donner au garçon, sous le…

Le porche, visible à une vingtaine de mètres, arracha un grognement d’incompréhension à Lacrya. Le garçon avait disparu. Lacrya remarqua que son amie arrivait. Leurs regards se croisèrent.

Lacrya adressa un sourire d’excuse à son amie, juste avant qu’on ne lui enfile un sac sur la tête et qu’on ne lui passe les menottes.

« Occupe-toi de ma mère, s’il te plaît. Fais-le pour moi. » furent les dernières pensées de Lacrya avant que les soldats de Mervald ne l’entraînent loin de chez elle.




***


Ce fut la douleur qui réveilla Lyco.

Il sursauta, et aussitôt après lâcha un gémissement de douleur. Ses bras, ses jambes, son torse, son visage… Son corps tout entier lui envoyait des signaux d’alerte. Il devait avoir plusieurs os de cassés. Et il était incapable de bouger sans ressentir une intense douleur dans la nuque.

Se contentant d’attendre en silence, il fixa pensivement le plafond. Il ne se souvenait pas d’avoir vu Galok le laisser après l’avoir battu. Il avait dû s’évanouir avant.
Lâchant un grognement de colère, il s’imagina brièvement en train d’étrangler Galok. Il le haïssait. Plus encore que ce perfide et détestable Karyl.

Il avait une telle envie de se venger qu’il se surprit lui-même. Cessant de voir en esprit le visage de Galok rougir et ses yeux s’éteindre, il se demanda brièvement si commettre un tel acte ne le rabaisserait pas à son niveau.

Puis une question qui l’avait déjà titillée à plusieurs reprises revint le hanter.

Avait-il déjà tué de sang-froid ?

Était-il un assassin ? Un tueur ?

La porte de la cellule s’ouvrit en grinçant. Étant dans son champ de vision, Lyco vit parfaitement les personnes qui entrèrent, méfiantes, dans la cellule.

Molch, le Mutant Psy, encadré de deux soldats armés de pistolets de gros calibre. Et dont les canons se pointèrent sur lui.

— Toi… souffla Lyco d’une voix étranglée, à Molch.

Le quarantenaire, au regard las et au visage de marbre, l’ignora complètement et tendit les mains dans sa direction. Lyco sentit d’abord un fourmillement dans tout son corps, très désagréable, puis… Il eut comme l’impression de flotter.

Une faible lumière verte semblait émaner de son corps. Constatant qu’il était toujours bel et bien allongé au sol, il sentit qu’il allait mieux, petit à petit. Les douleurs s’estompaient, ses bosses et ses bleus se résorbaient, et en passant sa langue sur sa lèvre ensanglantée, il comprit que ses entailles se refermaient d’elles-mêmes.

Molch abaissa ses mains et la lumière verte s’estompa. Lyco se sentait presque en pleine forme. Seule la faim, et une certaine fatigue, le tenaillaient encore.

Molch fit demi-tour pour s’apprêter à sortir. Le garçon se redressa un peu avant de l’interpeller, n’ayant plus peur de se faire battre, et guère intimité par les pistolets.

— Hé, attends.

Les deux soldats se tendirent et l’un d’eux enclencha quelque chose à son arme, ce qui fit résonner un bruit menaçant dans la cellule.

Molch, toujours de dos, leur fit signe de baisser leurs armes. Étonnés, ils obéirent, puis sur un autre ordre silencieux du Mutant, ils sortirent de la cellule pour attendre dans le couloir.

Molch pivota lentement vers lui. Lyco, mécontent, se redressa encore un peu, et serra les poings.

— Rends-moi mes souvenirs !

Il savait que c’était stupide. Mais… c’était la première chose qui lui était venue à l’esprit. Molch ne réagit pas, alors il rougit de colère avant d’essayer une autre approche.

— Pourquoi tu travailles pour Mervald ? C’est un homme cruel qui ne pense qu’à lu…

Une intense douleur explosa dans son cerveau. Il se mit à hurler de douleur en se prenant la tête à deux mains. La sensation cessa quelques secondes plus tard, le laissant tremblant, et en sueur.

Puis, Molch parla.

D’une voix étrange et caverneuse, déformée, presque monstrueuse. Ses yeux avaient viré au rouge vif, sans pupilles. Des canines acérées pointaient entre ses lèvres.

— Tu ne connais pas Mervald. Ne le juge pas. Et n’essaie même plus de m’adresser la parole, vermine !

Il tourna les talons, la porte se referma, laissant le jeune homme seul et désemparé.

Venait-il d’user de ses pouvoirs pour lui donner l’illusion qu’il n’était pas humain ?

Ou alors venait-il de montrer sa véritable nature de Mutant ?

Soupirant de dépit, il attendit qu’un soldat se décide à le ramener dans la cellule collective. Se résignant une fois de plus à devoir se contenter d’hypothétiques réponses.



***


Galok s’inclina devant le gouverneur installé dans son grand fauteuil. Ce dernier observait la vue par son balcon aux portes entrouvertes. Un vent chaux et doux agitait les rideaux de soie et les longues feuilles sèches d’une plante en pot. Le bruit métallique des armes et le son ordonné de lourdes botes résonnaient depuis une cour intérieure.

Le gouverneur se tourna vers son homme de main. Sa chevelure blonde reluisait, et son visage aux traits harmonieux et délicats se durcit.

— Qu’y a-t-il, Galok ?
— Le… le Rôdeur a changé, monsieur.
— Hm ? Que veux-tu dire par là ? Il n’a tout de même pas retrouvé ses souvenirs ?
— Non, monsieur, loin de là. Il… il a désobéi à un de mes ordres, et a même tenté de m’attaquer.

Mervald s’obscurcit. Il reporta son attention sur l’extérieur, et leva les yeux vers le ciel d’un bleu trop pur et trop limpide.

— Il t’a attaqué ? lâcha-t-il sans paraître étonné.
— Il a essayé seulement. Mais jusque-là, il était resté dans le moule. Il faisait comme les autres : il attendait et obéissait par crainte d’être puni. Mais il a tout de même… blessé le Pokémon d’un de mes hommes, et…

Galok se tut et déglutit péniblement. Il venait de se trahir. Il n’était pas assez malin pour rattraper sa bourde. Il pivota vers le chauve et le regarda avec encore plus de sévérité.

— Comment aurait-il pu blesser un de vos Pokémon ? Il est interdit d’en sortir dans les souterrains.
— Je…
— Ne dis rien, Galok. J’ai déjà entendu des rumeurs qui faisaient part de tes actes de violence illégaux envers les prisonniers. Je veux bien fermer les yeux sur tout cela, puisque de toute façon Molch est toujours là pour les guérir avant les tournois…

Galok inspira, rassuré.

— … mais j’espère que tu n’as pas abimé le Rôdeur.
— Euh… c’est-à-dire, monsieur… il a voulu défendre la fille que je battais et… je l’ai donc emmené en cellule d’isolement avant de… de le frapper un peu. Mais il va bien, je vous rassure.

Mervald se leva. Un éclair de colère brillait dans ses yeux. Galok baissa la tête, intimidé. Mervald soupira et serra les poings, avant de s’approcher de son homme de main, sa petite cape virevoltant dans son dos.

— Je vous avais pourtant prévenu lorsqu’il est arrivé dans la prison ! Le frapper pourrait réveiller trop violemment le vengeur qui dort en lui ! Tu connais pourtant bien sa réputation, non ?
— O… oui, monsieur.
— J’espère pour toi qu’il ne va pas retrouver son ancienne personnalité. Si cela arrive, il pourrait bien survivre plus longtemps que prévu. Et après tout ce qu’il a tenté de me faire, je refuse de le voir survivre sans souffrir atrocement ! Je veux le voir mourir dans le sable de l’arène, entre les crocs d’un Carchacrok ou écrasé par un Nidoking !

Le gouverneur s’était mis à crier, déversant toute la haine qu’il ressentait envers le Rôdeur.

Galok, fébrile et inquiet, laissa Mervald extérioriser sa rage sur lui, puis dès que le gouverneur lui ordonna de sortir, il fuit de la pièce comme un ponchien battu.