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Smirnoff R+ de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 28/10/2018 à 23:05
» Dernière mise à jour le 28/10/2018 à 23:05

» Mots-clés :   Amitié   Humour   Kalos   Romance   Slice of life

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SR105 - Le Président de l'Association Pokémon
- Tu quoi ?!

La jeune femme aux cheveux châtains clairs inspira en s’habillant alors que Léopold venait à peine de faire son café.

- Je ne peux pas déposer Robbie à la garderie aujourd’hui, tu vas devoir t’en charger. J’ai eu un aménagement horaire de dernière minute, ça m’embête mais j’y peux rien.

Léopold acquiesça.

- D’accord, j’emmènerais le petit monstre.
- T’es un amour !

Annette embrassa son mari sur la joue, ce qui fit sourire le blond. Il alla dans la chambre de Robbie.

- Allez, debout bonhomme…

Le garçonnet se releva, tétine en bouche, debout dans son parc. Léopold sourit et prit le gosse.

- Aujourd’hui c’est papa qui s’occupe de toi !
- Pa ! Papa !
- Oui papa ! Tout à fait mon poussin ! Oh t’es lourd mon grand ! C’est Simularbre qui te portera hein…

Annette commençait à mettre ses chaussures quand elle vit son mari en cuisine avec Simularbre qui tenait Robbie tandis que Spododo, sur une des branches du Pokémon Imitation, faisait luire ses champignons de diverses couleurs, ce qui semblait amuser le petit, bercé par l’arbre de pierre.

- LEO, COMBIEN DE FOIS JE T’AI DIT…
- De pas laisser Robbie entre les mains des Pokémon, je sais ! En l’occurrence j’ai pas le choix, c’est ça ou faire mon petit dej avec lui dans les bras !
- Y’a le trotteur ou la chaise porte-bébé pour ça !
- Je préfère qu’il soit avec les Pokémon, c’est plus joyeux…
- Ça va le rendre autiste !
- Bah voyons… ricana Léopold.
- Léo, je suis sérieuse, tu ne fais pas ça toute la matinée !
- Oui, oui, juste le temps de lui faire son biberon…
- Y’a intérêt ! J’y vais, à tout à l’heure…
- Hm…

Annette prit la porte. Léo inspira en levant les yeux au ciel. Il regarda Robbie qui le regarda.

- Deviens pas autiste, pitié !
- Pa ?
- Voilà fais plaisir à ton papa, ne deviens pas autiste !

***

- On ne peut pas accueillir les enfants aujourd’hui, nous faisons face à une inondation !

Léopold resta planté à l’entrée de la crèche.

- C’est… une blague ?!
- Non, pas du tout… Il est probable qu’on ne puisse pas rouvrir de la semaine…
- … mais je fais comment moi ?
- Apa ! Paaaa ! cria Robbie.
- Il va falloir trouver une autre solution, je suis désolée…
- Hooooooon…

Léopold plissa les yeux en retournant à la voiture.

- Il me semble qu’on a une nounou… Pour le soir… mais est-ce qu’on a une nounou d’urgence pour le matin… ?!

[Chérie, garderie fermée, je fais quoi ?]

Léopold plissa les yeux. « Ça fait vraiment père désemparé qui sait pas quoi faire quand sa femme est pas dans les parages… »

[Sérieux ??? Trouve une autre garderie !]

Léopold grimaça. « Euh, quoi ?! »

[Comment ça ?]
[La nana de la crèche elle a forcément d’autres endroits où elle peut refourguer les gamins !] [Demande !][Je bosse j’ai pas le temps de chercher pour toi !]

Léopold se retourna alors que la dame de la crèche était entourée de gens qu’elle réorientait. « Ah bah voilà elle va me donner une autre garderie ! »

Léopold approcha, toujours avec Robbie dans les bras, mais les autres adultes soupiraient en repartant.

- … pas d’autres garderies ?
- Non, désolée… c’est ce que je disais à ces messieurs-dames, tout est plein, je n’ai pas eu d’accords pour répartir les enfants…
- Ah… euh… ok… euh…

Léopold regarda Robbie qui avait sa main dans sa bouche.

- … il me semble que maman n’aime pas que tu fasses ça…

***

La table de la salle des profs était déjà remplie et en pleine discussion agitée…

- On ne nous prévient même pas, c’est absurde ! souffla Roland.
- Nan là franchement Mac, monte au créneau, c’est pas normal ! grommela Rachel.
- J’en ai parlé à mes contacts qui trouvent cela tout aussi anormal, mais j’ai les mains liées ! souffla Malcolm.
- Non pis c’est génial, vous qui voulez tout le temps tout contrôler, là, on est tous pris de cours, génial… souffla Megan, mécontente.
- Efforçons-nous de rester calmes et juste de travailler comme d’habitude, tout devrait bien se passer, n’est-ce pas, Vincent… souffla Charlie.
- Ouais, ouais, moi personnellement j’ai aucun souci, on m’a prévenu en même temps que vous tous, je sais que ça va bien se passer, fin évitez de faire des scandales pour un oui pour un non… marmonna le gros rouquin.
- Si on vous écoute, tout est un scandale ou tout peut en devenir un… marmonna Roland un peu fort.

Malcolm et Vincent le regardèrent. Roland haussa les épaules.

- Vrai ou vrai ?!
- Ce que mon collègue voulait dire, c’est que vu comme vous vous excitez pour un oui pour un non, ça devient dur de faire la différence entre les petits trucs pas graves et les conneries du genre... ouvrir sa grande bouche devant le Président de l’Association Pokémon en visite dans notre académie et qui a choisi de suivre, comme par hasard, notre groupe pédagogique ! sourit Matt d’un ton sarcastique.

Malcolm inspira lourdement.

- Vous faites comme vous faites d’habitude et ce sera très bien, tant que vous ne faites rien qui ne sorte des rails, tout devrait bien se passer…
- Salut, désolé du retard, petit souci de garderie…

Léopold s’assit à sa place… avec le petit Robbie dans ses bras. Claire, Charlie, Matt, Rachel, Megan, Roland, Malcolm et Vincent le regardèrent, médusés.

- Vous en faites pas, mes Pokémon pourront s’en occuper pendant que je fais cours ! Ce sera pas embêtant du tout, Simularbre a l’habitude, Spododo aussi, et Flamiaou aussi fera le nécessaire, ils sont quasi élevés exprès pour ça !

Roland grimaça et regarda Malcolm et Vincent.

- … là, vous pouvez vous affoler !
- … Léo, le Président de l’Association Pokémon vient visiter officiellement l’académie aujourd’hui… avec les journalistes et tout le toutim… souffla Malcolm.
- Oh ! Génial ! J’adore les membres de l’association Pokémon, c’est une institution magnifique !
- Ils vont suivre notre équipe pédagogique, Finsbury… marmonna Vincent.

Léopold haussa les sourcils.

- Et pis ?

La tablée montra du doigt Robbie dans les bras du blond. Le jeune homme regarda son fils. Il haussa les épaules.

- On… n’a qu’à dire qu’il… est mon assistant pédagogique ! Hein Robbie !
- Apapa ! Papa !

Vincent prit un air blasé.

- J’avais pas d’autre solutiooon ! geignit Léopold.
- Si y’en a bien un que j’voyais pas déconner ce matin… j’étais en train de leur faire un laïus à tous mais honnêtement, Finsbury, vous êtes le plus clean du tas…
- Pardon ??? s’offusqua Charlie.
- Euuuh… marmonna Claire.
- Et comment on est censés prendre cette remarque d’une classe extraordinaire ? grogna Megan.
- Je me suis compris !! Arrêtez de vous exciter !

On toqua à la porte. Malcolm serra les dents.

- … déjà ?!
- Mais bordel, c’est quoi ce délire ?! geignit Vincent.

Léopold plissa les yeux en regardant Roland, tout aussi décontenancé. « C’est bien ma veine, j’arrive à peine et c’est déjà le bazar… Moi qui ne supporte pas quand les choses sortent de l’ordinaire ou quand ça s’agite inutilement… »

On entra. Le doyen Truce. Tout le monde se leva, y compris Léopold avec son fils dans ses bras.

- Posez ça par terre, Finsbury !

Léopold lança un regard choqué à Vincent qui agita les mains.

- Non… pardon… Gardez-le !
- … un peu que je vais le garder !

Justin était suivi par le jeune homme aux cheveux roux que Roland avait entrevu la veille dans le couloir de l’administration. Le Proviseur Burton entra également suivi par un grand homme assez âgé, plutôt bien conservé, en tenue grise et au regard perçant et qui n’avait aucune Pokéball à sa ceinture, contrairement aux trois autres. Les quatre s’alignèrent dans le prolongement de la porte. Megan vint se mettre aux côtés de Roland.

- Hors de question qu’il me pince les fesses ! souffla la jeune femme.
- … vous dites ça sérieusement ?! marmonna Roland.
- … à moitié !
- Chut ! grommela Malcolm, sur le point d’exploser.

Le bonhomme entra dans la pièce, un vieil homme blond grisonnant. Charlie, Vincent et Malcolm se raidirent. Roland regarda Matt qui leva les yeux au ciel, pas très fan de ces conneries. Il regarda Rachel qui haussa les épaules, pas plus avancée que lui.

- Eh bien, eh bien, eh bien. Bonjour à tous. Je suis Archibald Pringle. Voici ma secrétaire et assistante, Wafa N’Gana.

La jeune femme noire, bien en chair avec un foulard autour de la tête, salua tout le monde. Léopold plissa les yeux. « Comment il a prononcé ça ?! »

- Mon garde du corps, Ulrick Trafalgar…

Un grand homme, noir également, entra dans la pièce. Barbu, les cheveux en brosse, il regarda les professeurs d’un air sévère. Charlie frissonna. « Un homme de cette réputation bosse auprès du Président ?!… »

- Ainsi que mes trois accompagnants, la chef de mon service de presse à Kalos, Alexia Helminton.

La jeune femme entra, son appareil photo en main.

- C’est fascinant, l’académie d’Illumis est fascinante !
- Le champion de l’arène d’Illumis, Lem Tryon !

Le jeune homme blond à lunettes entra en saluant joyeusement.

- Bonjour bonjour, amis de l’association Pokémon !
- Et la Mère Joëlle.

Roland regarda Rachel, en stress. Charlie inspira lourdement. La vieille dame aux cheveux roses grisonnants entra, soutenue par sa canne et observa de ses lunettes.

- Tiens donc… Tiens, tiens donc…
- Voilà. Nous allons pouvoir procéder à la visite, puis à la conférence… Mère Joëlle ?!

Elle approcha en clopinant avec sa canne de Charlie qui soutint son regard. Léopold plissa les yeux et s’interposa avec son petit.

- Madame Joeeeeeeeelle ! C’est un tel plaisir de vous voiiiiiir ! Dis bonjour à la madame, Robbie ! En tant qu’éleveur, c’est un honneur de vous rencontrer !
- … un professeur avec un bébé ? marmonna la vieille.

Malcolm se frappa le front. Vincent inspira. Le proviseur Burton regarda le professeur principal qui fit signe qu’ils en parleraient ensuite.

- Mère Joëlle, nous n’avons pas le temps…
- Je sais bien. Je règlerais mes comptes plus tard… grommela l’ancêtre en regardant Charlie qui haussa un sourcil.

Megan, Claire et Matt regardèrent Charlie qui inspira.

- On a eu maille à partir par le passé…
- Si c’est une de tes exs, je t’épouse ! chuchota Matt.

Roland et Rachel inspirèrent lourdement. Archibald sortit de la pièce, suivi par son cortège. Le proviseur Burton approcha de Vincent, suivi de près par le jeune homme aux cheveux roux.

- Eh bien, Vincent…
- …
- Je ne peux pas dire que je sois surpris, mais je ne peux pas dire que je suis impressionné non plus…

Vincent inspira, ne sachant plus où se mettre. Roland grimaça. « C’est quoi cette façon de parler ?! »

- … enfin bref, monsieur Pringle observera les classes une par une ce matin, tâchez d’être… convenables, même si je constate qu’une fois de plus…

Le proviseur Burton regarda Léopold qui serra les dents. Robbie cacha sa tête dans le creux du cou de son père.

- … certains font plus qu’enseigner…

Burton partit, suivi par son escadron. Le jeune homme aux cheveux roux eut un petit ricanement. Une fois la porte fermée, Vincent inspira lourdement.

- On est morts.
- On va se contenter de passer une journée normale et… advienne que pourra ! souffla Malcolm.

Léopold inspira.

- Mais non, tout va bien, on n’a rien à se reprocher ! Comme dit Malcolm, on passe une journée normale et tout ira bien ! Si le plus gros souci qu’on a c’est Robbie, bah c’est pas la mort !

Malcolm inspira et regarda Vincent qui secoua la tête, désemparé.

- Il a pas raison, je sais qu’il a pas raison, mais d’un autre côté, il a pas tort…
- … On va faire comme ça, oui… y aller casuellement et… ne pas stresser…
- Pour le reste d’entre nous, passe, pour vous deux…

Malcolm regarda Roland en soupirant lourdement. Roland haussa les épaules.

- Léo a tout à fait raison, pas de lézard. Le Président peut bien comprendre que les gens aient des aléas d’emploi du temps.
- Et la Quatrième année, tu te souviens ?
- Il me semble que Rachel a réglé le problème, le petit Jérôme n’a causé aucun problème pour notre cours d’hier avec Charlie.

Charlie hocha la tête pour confirmer. Megan souffla.

- Allons en cours et comportons-nous comme d’habitude…
- Voilà, parce que les coups de pression tous les matins, ça commence à bien faire… soupira Claire.
- Tu-m’é-tonnes… souffla Matt, exaspéré.

Les trois quittèrent la pièce, suivis par Charlie et Rachel. Roland resta dans la pièce avec Léo, Robbie, Vincent et Malcolm. Le professeur de mathématiques, exaspéré par la présence de Roland, secoua la tête et sortit à son tour.

- … euh, encore désolé, Vincent…
- Ça ira, vous avez raison, c’est pas la fin du monde…

Léopold partit avec son petit dans ses bras. Roland le suivit, un peu intrigué par l’attitude générale. Il ne put s’empêcher de repenser au petit homme roux. « Ce serait lui, le proviseur adjoint… »

- Smirnoff…

Roland vit Justin qui l’avait rejoint en marchant à son rythme.

- J’ai échappé au cortège exprès…

Il lui donna un bout de papier.

- L’ordre de passage de Pringle dans les classes. Transmettez.
- … merci… !
- Vous avez mieux compris ce que je vous ai dit hier ?

Roland hocha la tête. Justin eut un franc sourire.

- Je savais bien que vous étiez un esprit acéré. Bon courage !
- Hm. Merci beaucoup !
- Je suis le doyen, c’est mon travail.

Justin devança Roland aussi discrètement qu’il était venu auprès de lui. Roland haussa un sourcil en le regardant s’enfoncer dans le couloir. « Faudra que je l’emmène boire un verre… »

Roland s’attela donc à écrire un rapide SMS à Charlie, Rachel, Léopold, Claire et Matt sur leur groupe Whatsapp professionnel – c’est-à-dire qu’ils essayaient de rester professionnels mais généralement ça parlait chiffons entre Claire et Léopold entre deux salles, Matt ne pouvait pas s’empêcher de déconner, Charlie de faire de longs SMS informatifs sur les réunions de l’Inter-LGBT professorale et Roland de poster de temps en temps des smileys par trois, ne sachant pas vraiment quoi répondre – sauf aujourd’hui, du coup – en intimant de faire passer. Une fois arrivé à sa salle, sachant qu’il était le premier à passer, il rangea le papier de Truce ainsi que son téléphone. Le Président l’attendait, accompagné par sa secrétaire, son garde du corps, le champion d’arène, la journaliste et la matriarche des infirmières du pays.

- Eh bien, eh bien, eh bien, le fils Smirnoff…
- Bonjour monsieur le Président, je suis honoré !

Archibald pencha la tête. Roland, tout à fait à l’aise, agita la main.

- De votre visite et d’être le premier à recevoir votre visite dans ma classe !

Roland regarda les sixième. « En plus j’ai genre la classe la plus facile de l’établissement… les doigts dans le nez, cette visite. »

- Si vous pourriez me laisser ouvrir ma salle…
- Oh pardon, je réfléchissais simplement…

Archibald s’éloigna et laissa Roland utiliser sa clé.

- … à votre père et à ce qu’il a entrepris contre moi à de maintes reprises…

Roland hocha la tête.

- Hm, le moins que l’on puisse dire c’est que mon père avait des choses à dire et à faire…
- Notamment me faire passer pour un fumiste.

Roland haussa les épaules et choisit de ne pas répondre et d’ouvrir sa porte, laissant entrer les sixième. Archibald resta planté à regarder Roland qui ne recroisa absolument pas son regard. « J’ai beau être du genre angoissé… »

Il ne le recroisa que pour dire au Président :

- Mais je vous en prie, allez donc vous asseoir, monsieur le Président !

« … pour ce qui est de défendre mes idées et l’action de mon père, tu vas me trouver. »

Archibald entra, un sourire condescendant sur son visage faisant écho à celui de Roland. Wafa talonnait son patron en prenant des notes sur sa tablette. Alexia et Lem semblaient connaître les lieux. La Mère Joëlle regarda Roland avec rage, mais le jeune homme n’en avait cure et laissa l’aïeule s’asseoir tandis que lui allait à son bureau. Ulrick Trafalgar ferma la marche et resta planté contre la porte. Roland était pour le moins impressionné par son gabarit immense et son costard-cravate rouge écarlate.

Il regarda la conversation Whatsapp qui s’était bien étoffée dans sa poche.

[Matt : On prévient pas Malcolm hein ? Ce serait trop drôle ! :-p]
[Charlie : Trop tard, c’est transmis à Malcolm et Vincent… et on ne plaisante pas avec ça ! -_- Merci Roland…]
[Claire : Comment as-tu eu accès à ces infos ?!]
[Matt : Oui merci Roland. Le doyen, je suppose…]
[Rachel : Megan est prévenue, merci ;-)]
[Léopold : Bien reçu, merci !]
[Matt : En tout cas je réitère ma proposition du soir de ton déménagement, maintenant plus que jamais ! ^^]
[Charlie : On va avoir une grosse discussion, Matt… è_é]
[Claire : Oh les garçons vous pouvez jamais rester sérieux !! -_-‘’]
[Rachel : Et ça t’étonne…]

Roland secoua la tête, quelque peu halluciné. « Je comprends mieux pourquoi Charlie m’a dit de n’aller sur cette conversation qu’en cas d’urgence… »

- Bonjour à tous. Je me permets de vous signaler, si vous ne les avez pas vus en entrant, que nous avons l’honneur et le privilège de recevoir le Président de l’Association Pokémon monsieur Archibald Pringle, ainsi que sa secrétaire Wafa N’Gana…

Laquelle s’étonna d’être mentionnée tout court. Les élèves applaudissaient chaque nom.

- … le champion de l’arène d’Illumis, Lem Tryon, la chef du service de Presse de Kalos, madame Alexia Helminton, l’infirmière en chef de Poképolis la Mère Joëlle…

Certains élèves poussèrent un « Oh ! » et applaudirent de plus belle. La vieille femme sembla ruminer sa rage.

- … et le garde du corps du Président, monsieur Ulrick Trafalgar !

Lequel haussa également un sourcil, surpris d’être mentionné. Roland avait désigné chacun des notables d’un signe de la main. « Un vieux truc sioux que m’a appris mon père, si tu fais applaudir les gens, ils seront plus aimables avec toi… »

- Bien, on va pouvoir commencer ce cours. Alors, si nous suivons le plan de cours établi à la rentrée, nous en sommes à la partie 2 de notre premier chapitre sur la mesure des facteurs hostiles en combat à plusieurs. Nous avons examiné d’un point de vue purement mathématique les possibilités présentes, que ce soit en combat double, en combat royal, en combat officiel tout court, nous avons vu les possibilités en combat non-officiel, il est temps à présent de passer à une étude de cas plus poussée et plus technique. Je vais donc appeler trois d’entre vous pour une petite démonstration…
- Oh c’est inutile.

Le Président se leva.

- Vous avez déjà trois personnes à disposition. Si monsieur Tryon veut bien se donner la peine…
- Oh mais avec plaisir !! sourit le jeune champion, enthousiaste.

Roland grimaça. « Euh mais euh… »

Le Président fit ensuite signe à son garde du corps. Roland blêmit. « …aaaaaaaaaa… »

Roland tapota sur son téléphone. [J’aurais un de ces trucs à vous raconter tout à l’heure…]

Les élèves applaudirent de plus belle. Roland grimaça et resta à son micro pour le moment.

- Euh… certes… eh bien, je comptais justement traiter des différences relatives de force entre un professeur tel que moi et des élèves de sixième année, mais on dirait bien que c’est moi qui vais jouer le rôle des élèves…

Les élèves rirent à cette boutade d’un Roland qui clairement, n’était pas à l’aise.

Réponse de Matt à son texto : [Partouze ? :^)]

Roland répondit rapidement et sans sourciller avant de se lever : [Oh, presque.]

Le téléphone continua à vibrer de surprise (ou de dégoût) tandis que Roland se levait sous les applaudissements de ses élèves. « Prépare-toi à te faire rincer, Roland… »

Le Président, le Champion et le Garde du Corps firent face à Roland.

- Que devons-nous faire ? C’est tellement amusant ! sourit Archibald, bien content de la mine dépitée de Roland.
- On en raconte de belles sur la puissance des professeurs Pokémon, sourit Lem, C’est un honneur de vous affronter !
- Euh, de même… marmonna Roland.

Trafalgar se contentait d’observer, les bras croisés. Roland choisit d’en rester à son cours.

- Bien, nous avions vu toutes les configurations, nous allons donc nous affronter en combat royal, chacun pour soi.
- Je ne peux pas affronter le Président, mentionna Trafalgar.

Archibald agita la tête.

- Eh bien pour un cours sur les facteurs hostiles, vous pouvez bien nous affronter tous les trois en même temps ! sourit Archibald, narquois.

Les élèves semblèrent enthousiasmés par la perspective. Roland grimaça. « Matt avait raison… »

Il secoua la tête. « Ne pense pas à çaaaa !! »

- Eh bien soit ! souffla Roland, bien obligé d’accepter.

Il envoya Morphéo. Le Pokémon regarda son maître.

- Pardon par avance, Storm… geignit le jeune homme.

Lem envoya un Iguolta. Roland prit note. Le Président sortit une Pokéball et envoya un Spinda. Le Pokémon se dirigea vers son maître qui lui fit signe de rester sur le terrain. Roland inspira. « Je connais ce Spinda… et je sais surtout que c’est un Pokémon de compagnie, pas un combattant… »

Trafalgar inspira, visiblement pas très fan de « l’évènement ». Il envoya un Laggron. Roland ferma les yeux. « Bon, alors là ça devient compliqué. »

- Ok, donc au préalable du combat en lui-même, il convient d’évaluer les forces en présence. Je suis face à trois sommités du dressage Pokémon, il est donc important que je me méfie, de prime abord.
- Non, vous pensez ! sourit Archibald, enjoué.

Roland sourit en retour. « Sale putain d’enfoiré de fils de pute. »

Il inspira. « Calme-toi, Président, situation délicate voire épineuse… »

- Cependant, j’ai un avantage crucial sur eux trois.

Les élèves haussèrent les épaules. Le Président haussa les sourcils, attendant une réponse. Lem sembla excité. Trafalgar observait, impassible.

- Et nous allons commencer le combat pour comprendre. Afin de laisser libre court à mes… éminents adversaires…

Roland jeta un coup d’œil vers Trafalgar. Le grand homme noir semblait également pressé d’en découdre.

- … je vais vous demander de vous tasser sur les places latérales de l’amphithéâtre afin de nous laisser l’amplitude de la pièce pour nous battre !

Les élèves s’exécutèrent. Archibald ricana. Roland regarda l’homme d’âge mûr aux cheveux blonds grisonnant et au costume beige.

- Je comprends, je comprends, c’est grisant, le pouvoir, le contrôle… La domination !

Roland plissa un œil. Archibald acquiesça.

- Je connais ça, je le vis au jour le jour… Diriger cette association, régir le monde des Pokémon…
- Je… euh… je ne vois pas le rapport…

Archibald pencha la tête. Roland agita la tête.

- Je donne juste une directive à mes élèves pour leur sécurité. Je ne les dirige pas. Je leur intime de se mettre en sécurité…

Roland haussa les épaules.

- On fait pas prof pour avoir du pouvoir… vous êtes à côté de la plaque…

Archibald regarda Trafalgar qui inspira.

- Je veille à votre sécurité physique, pas à celle de votre égo.
- Hmph…

Une fois les élèves placés, Roland hocha la tête.

- Storm, attaque Danse Pluie !!

Il se mit à pleuvoir sur le terrain de la salle. Trafalgar inspira. Archibald plissa les yeux en reculant. Lem sourit.

- Vous auriez pu prévenir ! souffla Archibald.

Roland souffla. Lem tendit un doigt.

- Iguolta, attaque Fatal-Foudre !!

Morphéo avait revêtu sa forme Eau de Pluie. Iguolta avait écarté sa collerette et des nuages était parti un rayon électrique qui se dirigeait vers Morphéo qui contra l’attaque avec sa propre Fatal-Foudre. C’est ce moment que choisit Laggron pour tenter une attaque Martopoing. Morphéo se couvrit avec la Balle Météo. Laggron frappa dans la masse aqueuse. Morphéo avait fui vers les tables des élèves.

- Oh, alors ça, c’est bas ! sourit Archibald. Ulrick…
- Un combat est bien le seul contexte où vous n’avez aucun ordre à me donner…

Trafalgar déclencha la Méga-Evolution. Roland serra les dents. « D’un point de vue pédagogique, ce cours dépasse mes espérances, mais pour ce qui est de ma fierté de dresseur, je ne lui donne pas cher… »

Iguolta partit tout naturellement à la poursuite de Morphéo.

- Surf !!

Iguolta plongea vers Morphéo et se laissa porter par une vague créée par ses pattes. Roland plissa les yeux. « Paradoxalement, c’est le champion d’arène qui me cause le moins de soucis… »

Alexia filmait tandis que la Mère Joëlle semblait ronchonne.

Méga-Laggron se précipita également, galvanisé par la pluie, bondissant de pupitre en pupitre vers Morphéo, au sommet de l’amphithéâtre. Roland inspira. Trafalgar sourit. Lem était juste tout excité. Archibald semblait horrifié d’être ainsi couvert de pluie.

C’est alors que le soleil se déclara.

Trafalgar inspira. « Prévisible… »

Lem regarda autour de lui, stupéfait.

Archibald affichait un grand sourire.

Morphéo… retourna à sa forme initiale, n’en changea pas. Roland haussa un sourcil, clairement perturbé. Les élèves ne comprenaient pas.

- Echange…

Roland jeta un coup d’œil vers le Spinda du Président qui se tenait tout droit et semblait se demander ce qu’il devait faire en regardant le soleil.

- … est probablement mon attaque préférée ! Je suis un petit plaisantin, moi aussi, voyez-vous ! sourit Archibald.

Méga-Laggron et Iguolta fonçaient toujours vers Morphéo. Roland prit une grande inspiration. « Si tu crois que ça va me stopper… »

- Lance…

Méga-Laggron se mit en garde. Iguolta continua sa course, le Surf affaibli par le soleil environnant.

- … FLAMMES !!!

Trafalgar haussa un sourcil. L’attaque emporta Iguolta qui retomba quelques pupitres plus bas, désarçonné.

- Euh mais… La physique des attaques ?! s’étonna Lem.
- Le talent de votre pauvre bestiole est Peau Sèche, enfin ! Il n’y a pas de physique des attaques qui tiennent quand de facto, le soleil vous pénalise !
- Oh… oui, c’est vrai… souffla le champion.

Roland ferma les yeux. « Smirnoff, espèce de crétin ! »

Méga-Laggron, furieux d’avoir été ainsi floué, repartit à l’assaut. « Tu savais pourtant que Pringle s’était fait connaître à la base pour son essai sur les talents ! Tu aurais dû te douter qu’il chercherait à te prendre de court là-dessus… »

Il jeta un coup d’œil vers Trafalgar. « Tu t’es laissé aveugler par ton envie d’un combat exalté avec cet homme. Ce n’est pas le sentiment de domination qui est grisant, c’est l’idée d’éprouver ses capacités sur plus fort que soi… »

- Storm, Lance-Soleil !!

L’attaque visa Méga-Laggron qui l’encaissa. Morphéo maintint le rayon contre un poing tout en avançant.

- Vous ne m’aurez pas avec ça. Méga-Laggron, Martopoing !!

Le Pokémon affina sa charge, toujours sous le feu du Lance-Soleil sous Zénith, et porta un coup magistral, réunissant ses deux poings en une vive masse pour écraser Morphéo au sol.

- STORM !!

Méga-Laggron recula tandis que Roland s’était précipité dans les marches de l’amphithéâtre. Les élèves étaient impressionnés par la masse de force déployée. Archibald acquiesça.

- Eh bien voilà, vous protégez mon égo après tout ! Je me sens tout à fait satisfait !

Ulrick ferma les yeux en rappelant son Pokémon. Roland alla récupérer son Morphéo qui était un peu sonné mais en bon état.

- Ah, je n’avais pas à cœur de vous rudoyer à ce point, mais disons que votre nom, en plus du désagréable souvenir de votre père, ça m’a mis les nerfs à fleur de peau !

Roland descendit des marches, son Pokémon dans ses bras. Il ne porta pas un regard au Président. Lem avait rappelé Iguolta. Spinda restait aux côtés du Président, dansant comme un simplet. Les élèves applaudirent cependant leur professeur qui ferma lourdement les yeux. « C’est cher payé ma première ovation en tant que professeur… »

Roland revint à sa place. Les élèves reprirent les leurs. Archibald, Trafalgar et Lem redescendirent. La Mère Joëlle s’était levée pour rejoindre Roland qui la regarda, étonné.

- Même si vous m’avez causé des problèmes jadis, je ne peux pas rester sans bouger face à un Pokémon blessé…

Le Leveinard de la matriarche leva les bras et son œuf s’illumina. Morphéo s’éleva depuis les bras de Roland, tout sourire.

- … merci !
- C’était purement professionnel. Si j’avais pu, moi aussi, je vous aurais botté les fesses !

Roland acquiesça en regardant la vieille dame clopiner de sa canne pour repartir à sa place. Alexia avait évidemment tout filmé. « Je comprends mieux son geste de bonté… » Le jeune professeur reprit le micro de son bureau, et tenta de reprendre sa contenance également. Les sixième s’étaient remis en place.

- Bien, euh, comme vous avez pu le voir, il y avait effectivement de nombreux facteurs hostiles dans ce combat précis, euh…
- Mais monsieur Smirnoff, enfin !

Roland plissa les yeux. « Ne pas traiter le Président de l’Association Pokémon de bouffon prétentieux de merde, se retenir, garder son calme… »

- Vous avez fait état, avant ce combat, d’un avantage crucial que vous aviez sur nous ! Qu’en est-il maintenant que vous avez perdu… malgré votre avantage ?

Roland inspira. « Je comprends mieux pourquoi mon père a ressenti le besoin d’aller contre cet homme… il ne sait pas où s’arrêter, c’est comme s’il voulait qu’on le déteste, que ça ne lui faisait ni chaud ni froid… »

- Ah, oui, euh… Eh bien nous avons traité la dernière fois des facteurs hostiles. J’ai engagé un combat contre trois dresseurs, avec donc une multiplicité de facteurs hostiles. Quel est le premier facteur hostile… Eloïse ?

La jeune femme baissa la main.

- Vous-même !

Roland hocha la tête.

- Tout à fait. Donc quel était mon « avantage crucial » ?
- Vous le saviez.
- Exactement. Partant de là, j’évalue mes adversaires. Un garde du corps, forcément très puissant, donc un facteur hostile majeur. Un champion d’arène qui, par nature, s’adapte au niveau adverse mais qui globalement ne fait pas preuve d’animosité particulière. Et un Président d’Association Pokémon connu pour ses essais sur les talents Pokémon, et donc susceptible de s’en prendre au talent de mon Morphéo, et un champion d’arène. Je savais à quoi m’en tenir. C’est ce qui m’a empêché de finir en bouillie dès le départ.
- Au lieu de ça vous avez fini en bouillie un peu plus tard…

Rires dans la salle alors que le Président fixait Roland avec une mine de ravi de la crèche.
Roland leva les yeux au ciel une dernière fois.

- Je reprends mon cours…

***

Retour en salle des profs. Matt, Megan et Claire cessèrent leur conversation et se tournèrent vers Roland. Vincent se releva, pressé d’entendre ce qu’allait dire le jeune homme.

- Hhhh… Je me suis battu avec le Président !
- HAN ! s’étonna Claire.
- Sérieusement ?! s’étonna Megan.
- Trop cool ! sourit Matt, amusé.
- Oh… Oh... souffla Vincent, désabusé.
- Enfin, surtout avec son garde du corps qui m’a bien ratatiné…
- … ouf… marmonna Vincent.
- Il voulait juste régler un différend personnel avec mon père… en me prenant pour cible, ce qui avec le recul était puéril…
- C’est Winchester qui l’a eu à l’heure suivante, je ne sais même pas quoi espérer…

Charlie arriva, suivi par le Président, l’air fourbu.

- Et vous êtes casse-pieds avec votre lobby LGBT ! C’est toujours pareil avec vous, vous devez toujours embêter les braves gens ! grommela Archibald Pringle.
- Vous voulez dire, les braves hétérosexuels… soupira Charlie en posant sa sacoche, l’air d’avoir envie de tuer des gens.

Vincent se frappa le front du plat de la main.

- … bon, bah j’vais devoir envisager le chômage… j’pourrais partir en vacances…

Roland regarda Charlie qui inspira.

- J’ai juste évoqué l’investissement associatif des dresseurs professionnels et c’est parti en débat sur mon investissement personnel avec l’Inter-LGBT professorale, et forcément…
- Comment ça, forcément ! Je faisais juste état de votre conflit d’intérêt, vous travaillez avec des enfants et…
- Vous vous arrêtez TOUT DE SUITE ! gronda Charlie en tendant un doigt accusateur. Et je vous rappelle que l’inter-LGBT des élèves et étudiants et l’inter-LGBT professorale n’ont aucun contact entre elles, c’est codifié dans leurs statuts respectifs !
- Eh bien je trouve déjà aberrant qu’il y ait une inter… L… G… une association estudiantine pour le lobby gay…
- Matt, aide-moi !
- Hmmm… Règle Grindr, au-delà de 35 ans, tu ignores ?

Vincent releva la tête en grimaçant. Megan et Roland pouffèrent. Claire ne comprit pas non plus. Charlie regarda Matt, blasé. Il haussa les épaules.

- Moi c’que j’en dis…
- Vous êtes le compagnon de monsieur, c’est ça ?
- Mathieu Clancy, ouaip.
- Deux hommes en couple qui enseignent à des enfants…
- Jamais ensemble, on n’enseigne pas les mêmes matières…

Charlie se frappa le front. Claire, Megan, Vincent et Roland observaient l’échange.

- Mais les enfants sont au courant de ça ?
- … pardon ?!
- Du fait que vous soyez en couple avec un homme ?
- J’ai pas fait d’affiche encore mais certains le savent, les sixièmes de l’an passé nous ont fait un cadeau avant leurs exams…

Charlie hocha la tête en serrant les dents, attendant que Matt sorte une connerie blessante au Président de l’Association Pokémon et ne les fasse tous virer.

- Ah, donc vous ne cachez rien de vos mœurs aux enfants, c’est problématique, ça !
- Ça a l’air de vous travailler, le sujet des enfants… marmonna Matt à tout hasard.
- Plait-il ? rétorqua le Président.

Vincent grimaça, faisant signe au Président d’arrêter de lui parler. Charlie lui-même, derrière Archibald Pringle, faisait signe à Matt de se taire en passant sa main sous son menton, hystérique.

- Bah vous revenez tout le temps sur le sujet, alors que clairement y’a zéro ambiguïté, on est profs, on bosse avec des élèves et notre travail est le même que n’importe quel professeur hétéro, je vois pas en quoi en tant que profs homos, notre position devrait être plus inconfortable qu’un couple hétéro dans la même situation. On ne se cache pas spécialement mais on ne se donne pas en spectacle, si c’est ce que vous demandez, on est au travail, on travaille. Nos « mœurs », ça rentre pas en ligne de compte, jamais. On enseigne, point.

Charlie ouvrit grand la bouche, la tête lui tombant sur les épaules, stupéfait. Roland regarda Claire et Megan qui semblaient avoir vu un miracle. Vincent lui-même était éberlué que Matt ait dit quelque chose d’aussi posé et pertinent. Le Président avait écouté, étonné qu’on lui réponde aussi effrontément, et hocha la tête.

- Euh… certes… oui, vous… marquez un point, je…

Malcolm entra à ce moment.

- … Un souci ?
- Nullement, ce jeune homme et moi échangions quelques arguments tout à fait pertinents…

Malcolm regarda Matt en grimaçant.

- Euh… avec tout le respect que je vous dois monsieur le Président…

Malcolm regarda Vincent qui hocha la tête pour confirmer. Malcolm haussa un sourcil.

- Oh. Ah bon. Ok.

Il alla s’asseoir devant son éternel ordinateur alors que Matt était passablement vexé par cette réaction. Mais Charlie semblait éminemment fier de son petit homme. Le Président prit congé pour rejoindre sa garde. Rachel entra à son tour en le croisant.

- S’passe quoi ?
- Matt a dit un truc intelligent… marmonna Roland.

Rachel éclata de rire.

- Haaa… N’importe quoi…
- Non mais oh ! grommela Matt.

Léopold entra suivi par Simularbre qui portait Robbie.

- Hop hop hop… oh, que personne ne dise à Annette que je laisse Robbie à Simularbre, elle pense que laisser un bébé à garder à un Pokémon ça peut le rendre autiste.

Matt leva les yeux au ciel et alla s’asseoir. Vincent souffla. Roland regarda le blond.

- Elle a conscience que ça n’a pas été prouvé scientifiquement… ?
- Ecoute, elle en est persuadée…
- Tu lui diras qu’avec mon frère et ma sœur on a pour ainsi dire été babysittés par les Pokémon de mon père et de ma mère, on n’a… pas de soucis, je pense !
- Ouais… Je lui ai déjà expliqué ça mais elle a lu des trucs sur Internet…
- Ah oui d’accord… souffla Roland en agitant la tête.

Léopold se mordilla les lèvres. « Je sais, je sais, quand tu écourtes une conversation c’est soit que tu ne veux pas être trop honnête, soit que tu n’aimes pas trop la personne avec qui tu parles… »

Léopold inspira et s’en retourna à sa paperasse. « Et je me doute que tu as choisi ton camp depuis notre rupture, c’est Charlie d’abord et moi bien après… cela ne me gêne pas… »

Claire vint prendre Robbie.

- Tu veux que je te le garde pendant que le Président te visite ?
- Ah berk, dis pas ça comme ça… Euuuh, non, je préfère rester naturel, ça me réussit généralement. Comme j’ai dit, y’a rien à craindre.
- Je me suis battu avec le Président alors honnêtement tu pourras pas faire pire !

Léopold regarda Roland et sourit. « Mais malgré ça, tu cherches toujours à me conforter un peu, et ça, c’est plutôt cool ! »

- Oui et puis bon, Robbie est un enfant calme, il ne fera pas de problèmes ! admit Claire.

Roland regarda Claire, intrigué. La rousse sourit en agitant la tête.

- Je le garde parfois !
- Ah… Je sais pas y faire avec les enfants !
- Dit le prof… sourit Charlie.
- N’importe quoi, Roland ! Donne-lui Robbie, Léopold !
- Ah non, non, non ! geignit Roland.

Le blond s’exécuta et donna le petit à Roland qui grimaça et le prit avec lui. Malcolm observa la scène du coin de l’œil, un peu agacé par les « enfantillages » de ses collègues. Roland semblait un peu gêné.

- J’suis un peu gêné !
- Oh allez, c’est presque comme ton neveu ! sourit Léopold.
- Mais nooon ! geignit Roland.

Rachel observait, très amusée. Matt souriait à demi, sans faire spécialement attention à la scène. Charlie secoua la tête.

- Reprends-lui, Léo, on dirait qu’il va se faire dessus !
- Le petit ou Roland ? sourit Rachel.

Claire secoua la tête, amusée. Léopold reprit son petit des bras de Roland qui grimaça.

- Je suis vrrraiment pas à l’aise avec les mômes !
- Ah je me disais un peu ça avant d’en avoir un, mais une fois que tu as un enfant, tu es à l’aise tout de suite, ça vient naturellement !
- … si tu le dis !

Megan inspira.

- Bref... donc c’est à Léo d’être visité, puis à… vous, Vincent ?
- Hm. Si ça peut vous rassurer, le Président ne mange pas avec nous.

Soupir de soulagement général.

- Par contre il sera dans la cantine avec son escorte.

Matt inspira.

- Moi qui comptais répéter mon lap-dance en tenue de cowboy sur les tables !

Charlie donna un coup de coude à son petit ami.

- Je viens de dire un truc intelligent, fallait que je rétablisse l’équilibre de l’univers !

Léopold observa le couple. « Est-ce que parfois je suis jaloux d’eux… ? »

Léopold fit sautiller Robbie sur sa cuisse d’un mouvement discret du pied alors qu’il le tenait assis sur sa jambe. « Parfois, oui. Quand Annette est un peu chiante, comme ce matin, ou qu’ils s’embrassent devant moi, ou même quand ils flirtent, ouais, je suis un peu jaloux, parce que j’avais ça avant avec Charlie, avant que je ne me décide à lui dire que je n’avais pas les mêmes sentiments que lui… »

Léo inspira. « Reste que maintenant j’ai mon fils, ma femme, j’ai une petite vie de famille, je suis bien. A vrai dire parfois je me dis que j’en voudrais bien un deuxième, mais vu comme c’est déjà compliqué avec Robbie parfois… »

Le blond soupira. « Pourquoi j’ai toujours l’impression de ne jamais être pleinement satisfait de ce que j’ai ? J’avais Charlie, j’étais bien, et puis je n’étais finalement pas bien, maintenant j’ai Annette, j’ai Robbie, et j’ai encore le sentiment qu’il me manque quelque chose… »

Claire regarda Léopold, intriguée.

- Tu ne stresses pas trop, hein ?

Léopold releva la tête.

- Non non… Tout va bien, t’en fais pas !
- Si tu as besoin d’aide, tu m’envoies un texto !
- Si vous pouviez éviter d’envoyer des textos tout en faisant cours… marmonna Malcolm.

Charlie leva les yeux au ciel. Matt regarda Roland, souriant. Roland lui rendit son sourire. Rachel soupira.

- Tant que ça reste professionnel, Mac…
- Tu ne m’appelles pas « Mac » ici, Rachel, s’il te plait…
- Très bien, Kaiser Guillaume !

Matt éclata de rire. Charlie, Megan et Claire le suivirent. Roland se permit de pouffer en regardant sa petite amie. Léopold sourit, amusé. Vincent ne put réprimer un sourire également. On toqua à la porte de la salle de réunion. Malcolm inspira au milieu de la gaudriole ambiante.

- ENTREZ !

Qui fit cesser toute turlupinade. Le Doyen Truce.

- Excusez-moi de vous déranger, Alexia veut une interview avec un des professeurs de l’équipe… de préférence quelqu’un d’expérimenté et de fiable…

Charlie allait se lever, mais Vincent regarda Léopold.

- Vous y allez, Finsbury.
- Vincent, je peux…
- Non, Finsbury est celui qui risque le moins de déconner. Perry, vous prenez le petit par contre. Une interview avec un gamin, ça me semble un peu carabiné.
- Bien sûr ! Lààà je savais que je te garderais aujourd’hui !
- Tata !
- Oui c’est tata Claire !

Léopold se précipita après le doyen. Charlie regarda Vincent, courroucé. Le gros rouquin à lunettes leva les mains en signe d’apaisement.

- Vous êtes le plus qualifié et le plus pro de l’équipe, certes, mais en termes de risques de dire une connerie, Finsbury est nickel. Question de caractère.
- … Ok, je comprends…
- Je dis ça, évidemment, par rapport à votre altercation avec le Président tout à l’heure.
- J’avais bien saisi.
- Vous auriez pu prendre Claire aussi… fit remarquer Matt.
- Finsbury a plus d’ancienneté.

Claire agita la tête, d’accord avec ce constat. Malcolm capta un regard un peu trop appuyé entre Roland et Rachel qui se pensaient un peu seuls apparemment. Il plissa les yeux et s’en retourna vers son ordinateur.

***

Léopold se faisait donc interviewver par Alexia dans le couloir, sous les yeux de la classe de troisième à laquelle il allait enseigner tout à l’heure. Elle lui tendait le micro, tenant son enregistreur dans l’autre main.

- Vous êtes professeur depuis votre sortie de la fac, donc.
- Oui, tout à fait.
- L’élevage, c’est venu naturellement ?
- Ah oui, depuis tout petit j’ai toujours été fasciné par l’élevage de Pokémon, c’est toujours apparu comme quelque chose de naturel. J’étais très peu intéressé par le combat au sens propre, je me suis orienté vers l’élevage très rapidement.
- L’établissement avait organisé un vote l’an passé pour élire le professeur préféré des élèves, vous êtes arrivé deuxième, à quoi attribuez-vous cela ?
- Oh, je ne me prends pas trop la tête, je les tutoie, je leur parle très simplement, je sais que ce n’est pas très professionnel, mes cours sont très interactifs, je ne ressens pas les besoin de faire de la discipline, ils sont là pour apprendre, pas pour être dressés. En fait je me comporte avec eux comme avec mes Pokémon !
- Cela fait six ans que vous enseignez, vous n’appartenez à aucune délégation, aucun club, aucune association interne, excepté votre rôle de présentateur pendant les séminaires inter-académiques, cet investissement limité, c’est voulu ?
- Oui… je suis avant tout un enseignant, j’ai des collègues qui mènent de front plusieurs combats au sein de l’établissement, qui sont très politisés, moi… je n’ai pas une âme de combattant ni de militant, je fais juste mon travail. Sans dire que ce n’est pas bien de s’investir ou de militer, juste… que c’est pas mon truc.
- Un professeur lambda, donc.
- Voilà, c’est tout ce que j’aspire à être !
- Merci, monsieur Finsbury !
- C’est moi qui vous remercie !

Alexia éteignit son enregistreur salua Léopold avant de repartir aux côtés du Président, de son Garde du Corps et de la Mère Joëlle. Léopold sembla dépité. « C’était bizarre cette fin d’interview… un professeur lambda… je suis trop plat, trop lisse pour elle ?! Ah. Bah c’est la première fois qu’on me dit ça. C’est un mal de vouloir une vie simple, sans ennuis ?! »

Léopold haussa les épaules. Claire, qui attendait qu’il ait fini, vint lui rendre Robbie.

- Bon courage !
- Merci, toi aussi !
- A toute !

Claire s’éloigna vers sa salle. Léopold inspira, ouvrant la porte avec le petit dans les bras, sous le regard attendri des élèves.

- C’est votre fils monsieur ?
- Oui, problème de garderie…
- Il est trop chou !
- Adorable même !
- Il vous ressemble trop !
- Merci !

Simularbre tenait les affaires de son maître derrière lui. Léopold ouvrit sa salle et laissa les élèves entrer. Il regarda le Président et son Garde du Corps qui semblaient plaisanter. « Je suppose que pour ce grand mastoc et pour le Président, je ne suis qu’un professeur lambda également… »

Léopold alla se placer à son bureau. Le Président et son assemblée arrivèrent et se placèrent au tout premier rang à gauche. Léopold sembla légèrement intimidé. « Tellement lambda que voir ces gens extraordinaires s’asseoir dans ma salle, ça me donne un peu le trac… »

Il ferma les yeux et souffla. « Tout va bien, on te fait confiance, tu es l’élément fiable de l’équipe, justement parce que tu ne fais pas de vagues… Allez ! »

Simularbre tenait Robbie alors que Spododo, sur les branches au sommet de la tête du Pokémon, émettait des lumières pour amuser l’enfant et l’apaiser. Flamiaou était sur le bureau avec son maître.

- Désolé, c’est toi qui va me servir de cobaye aujourd’hui !

Le Pokémon hocha la tête, ravi d’avance. Léopold regarda vers le président qui lisait un livre, Trafalgar qui somnolait littéralement contre la porte, Alexia qui revoyait ses notes, la secrétaire Wafa et le champion Lem qui observaient, neutres, et la mère Joëlle qui dormait à moitié. Léopold souffla et se posa à son micro. « Désolé de ne pas vous intéresser… »

- Bonjour à tous, aujourd’hui on reprend le cours du début de la semaine sur la bonne manière de caresser son Pokémon…

Léopold inspira en regardant le Président hausser un sourcil de manière condescendante en lisant son livre.

- … et on va passer aux travaux pratiques, vous allez tous sortir un Pokémon !

Le Président s’étonna et regarda sa secrétaire.

- Il peut faire ça ?!

Les élèves semblaient hésitants à s’exécuter.

- Je sais qu’on n’est pas en travaux dirigés mais c’est juste pour que vous assimiliez bien la méthode. Allez, tous ceux qui peuvent, un Pokémon sur la table. Virez les ordis, virez les cahiers, tous avec un Pokémon !
- Monsieur, Adeline elle a un Rhinocorne, je peux lui passer mon Roucool ?
- Descends, Adeline, tu vas caresser ton Rhinocorne à côté de moi. Ceux qui ont des Pokémon trop gros pour tenir sur la table, vous descendez !

Vu de l’extérieur on aurait dit un gros bordel mais les élèves obéissaient sans discuter en fait. Les troisième année semblaient étonnamment disciplinés pour une classe d’enfants de douze ans. Quelques élèves descendirent dont la dite Adeline, une petite blondinette à lunettes.

- Allez, je vous montre avec Flamiaou et vous faites tous comme moi !

Léopold vit que le champion Lem avait sorti un Dedenne sur le pupitre, sous le regard amusé d’Alexia et sous le regard presque offusqué du Président. Trafalgar observait, un peu stupéfait. La secrétaire Wafa hésitait à se laisser emporter elle aussi par l’engouement.

Léopold se plaça derrière son Flamiaou sur le bureau, écartant délicatement ses mains autour du chat rouge et noir qui se tenait debout, fixe, en toute confiance. « Ah, je ne suis pas fort comme Charlie ou Rachel, ou rebelle comme Roland ou Matt, ou fort de caractère comme Claire et Megan, ou sérieux à l’excès comme Vincent et Malcolm… »

- Et on commence par la tête. Le sommet du crâne de chaque Pokémon, quel qu’il soit, est le centre de la concentration de toutes ses énergies. Si votre Pokémon n’a pas de tête, comme par exemple Yasmine et son Stari, alors il faut caresser la partie centrale où se cristallisent les émotions du Pokémon ! Si son corps est une tête, n’est-ce pas Jean et Chuchmur, eh bien au sommet du crâne. Les gratouilles sont autorisées sauf pour les Pokémon Roche, Acier et ceux avec une carapace. Oui, Xavier ?

Le gros jeune homme baissa la main.

- Euh, et moi comment je…

La classe regarda le jeune homme et son Limagma.

- Tu le caresses aussi, il ne te brûlera jamais, tu vas avoir l’impression de toucher de la gélatine chaude !
- Waaaaah !
- Trop cool !
- La classe, Xavier !
- J’pourrais toucher aussi, Xav’ ?
- Alors, non, on se rappelle bien de mes cours, seul le dresseur peut caresser correctement son Pokémon ! N’importe qui d’autre qui caresse ce Limagma sera brûlé !
- Waaaah !

Le Président haussa les sourcils. Léopold sourit. « Eh oui, dans ma classe, on ne se moque même pas des gamins obèses malchanceux à première vue… »

- C’est parti…

Léopold caressa Flamiaou à la tête, d’abord du bout des doigts, puis en grattant plus franchement.

- Adeline et les autres possesseurs de Pokémon Roche et Acier, vous vous en tenez à des caresses appuyées.

La jeune fille blonde écouta son professeur. Le Président semblait subjugué. Une quarantaine d’élèves, silencieux, en train de caresser leurs Pokémon dans un grand amphithéâtre. Léopold, presque christique, qui parlait dans son micro sur un ton qui relevait de l’ASMR. Presque une séance de « massage ambiant ». Comme si tout le monde était massé. Même Robbie luttait contre le sommeil pour observer son papa à l’œuvre.

- Ensuite on passe sur le reste du corps du Pokémon. On lui montre qu’on l’aime et qu’on tient à lui par des mouvements souples, jamais agressifs, et quand on gratouille, c’est toujours avec délicatesse, sans blesser. On entretient le lien avec le Pokémon, on est en phase avec lui.

Flamiaou semblait ravi d’être ainsi chouchouté. Dans la salle on entendait également pas mal de soupirs satisfaits de Pokémon.

- C’est un instant de plaisir pour votre Pokémon mais ça doit également l’être pour vous. C’est l’instant où votre entrainement de dresseur prend toute son intensité. Peu importe la réaction du Pokémon, l’important c’est qu’un lien se crée, positif ou négatif, c’est votre lien avec lui. En prenant contact, vous créez quelque chose, une connexion. Vous n’en contrôlerez que mieux le Pokémon, cela va influer sur vos compétences générales.

Trafalgar semblait indifférent mais attentif. Wafa et Lem hypnotisés. La Mère Joëlle s’était paisiblement endormie. Alexia filmait discrètement, fascinée. Léopold observa la salle et laissa passer un silence, long de deux minutes trente, passé uniquement à caresser les Pokémon. Les élèves s’y étaient adonnés tacitement. Et passé ces deux minutes, Léopold marmonna doucement :

- Tous à vos places, on repasse à la théorie. Rappelez vos Pokémon.

Le brouhaha reprit très naturellement. Les accompagnants du Président se regardèrent, étonnés. La Mère Joëlle se réveilla tout doucement, presque surprise de s’être endormie.

***

Cantine. Léopold tenait Robbie et mangeait avec lui.

- J’ai passé un super cours. Ils étaient impressionnés, du coup Alexia a tenu à me poser d’autres questions après coup, et j’ai même été félicité par le champion et par la secrétaire !

Matt agita la tête en ricanant.

- On s’en fout un peu de la secrétaire…
- C’est cool, Léo… c’est bien si tu as fait bonne impression… Et vous, Vincent, ça a été ? demanda Charlie.

Vincent Hadley acquiesça.

- J’ai fait mon cours classique, simple, efficace… volontiers aride, mais le programme de cinquième année se concentre sur les mouvements révolutionnaires, autant dire que je passe le cours à lire des polycopiés. On m’a parlé de votre cours, Finsbury, bien joué.
- Merci, Vincent.
- Comme quoi j’ai bien raison de vous faire confiance.

Léopold sourit. On arriva à leur table. Le doyen, le proviseur adjoint et le surveillant général, alignés dans cet ordre.

- Bonjour, bonjour… marmonna le proviseur adjoint avec une voix enjouée à l’excès.

Roland, Claire, Rachel et Megan se tournèrent vers l’intrus. Malcolm sembla se cacher dans son plat, embarrassé.

- Je vous informe qu’après le repas, vous passerez directement en conférence, tous les neuf, le Président vous veut auprès de lui. Il a décidé qu’il en avait assez vu, qu’il était impressionné et qu’il vous laissait tranquille pour le reste de la journée.

Malcolm agita la tête. « Tant mieux, c’était mon tour après ! »

- Cependant il tient expressément à ce que vous participiez au buffet et au début de la conférence pour son discours d’ouverture. Vous pourrez vaquer à vos occupations ensuite.

Petit soupir de soulagement à table. Le proviseur jeta un regard que Léopold prit pour lui alors que Malcolm restait bien figé dans son assiette, ne souhaitant surtout pas croiser le regard de l’homme roux.

- A tout à l’heure, votre administration sera là pour vous accompagner dans cet instant très important pour l’ensemble de l’établissement !

Hochements de tête. Le proviseur et le surveillant partirent. Le doyen resta et regarda Léopold.

- Le Président a été très impressionné par votre cours…
- On m’a dit ça, oui…
- Il voudrait que vous refassiez une démonstration d’élevage pendant la conférence, devant tout le monde.

Léopold blêmit. Claire semblait ravie.

- Léo, c’est génial !
- Maisquellepressiooooon !!!
- Pourquoi le Proviseur Adjoint n’a rien dit ?! s’étonna Roland.
- C’était censé être une surprise… souffla Justin. J’ai pensé que monsieur Finsbury voudrait être prévenu.

Malcolm inspira en regardant Léopold qui regardait Charlie, en stress. Le brun haussa les épaules.

- Ça va aller, Léo, t’inquiète… déstresse !
- C’est hors des cours, tu n’as aucune pression à te mettre ! assura Malcolm.
- Finsbury, vous pouvez largement le faire ! affirma Hadley.
- Mais oui, allons, Léo ! sourit Claire.
- Il faut qu’Annette passe récupérer Robbie, je pourrais pas aller dans une grande conférence avec mon fils ! geignit Léopold en saisissant son téléphone.

Vincent souffla en souriant.

- Si c’est votre seul problème…
- Le proviseur adjoint est d’une humeur inquiétante depuis ce matin, je vous conseille de rester sur vos gardes !
- Oui, bon, le Président de l’Association Pokémon est là, on a autre chose à se soucier que monsieur le sociopathe… évacua Vincent d’une main badine.

Justin regarda Roland qui hocha la tête. « Compris, je sors pas des clous. »

- Oh, et…
- Les voilà, la fameuse Equipe 2 ! J’ai passé une matinée délicieuse dans vos cours ! sourit Archibald Pringle en arrivant. Je me suis mesuré à monsieur Smirnoff…

Roland hocha la tête en serrant les dents.

- C’était un honneur ! assura Roland de l’air le plus hypocrite possible.
- J’ai vu monsieur Winchester à l’œuvre…
- Et c’était une horreur… souffla Charlie à voix basse. Euh, un honneur, pardon…
- Le grandiose monsieur Finsbury !

Le blond sourit malgré la puissante envie de se barrer qui le gagnait.

- Et… monsieur Hadley et son très intéressant cours d’histoire !
- Rien de tel que les révoltes de Kalos pour égayer une fin de matinée !
- Je vous attends à la conférence de tout à l’heure, comme on va s’amuser ! Haha !

Les professeurs saluèrent le Président qui prit le doyen Truce par le bras. Les professeurs se regardèrent. Rachel regarda Roland.

- Vous avez échangé un regard, je me trompe ?
- On a fumé ensemble, on est un peu potes en quelque sorte !

Megan ricana.

- On n’est pas seulement « pote » avec le doyen Truce… c’est un engagement à vie ! sourit la jeune femme.
- Il est très sympa… c’est grâce à lui que j’ai eu le circuit du président ce matin.
- Mouais… je t’ai à l’œil, toi et tes fréquentations bizarres ! sourit Rachel.
- Mais quoiiiii ! sourit Roland en repiquant dans son assiette.

Malcolm avait observé distraitement et retourna vers son assiette, l’impression d’avoir mal vu ou mal compris la scène.

***

L’équipe se rendit donc au buffet avant la conférence. Léopold tenait le petit, attendant sa femme.

- Elle vient de sortir du bureau, pourvu que ça circule bien !
- Mais arrête, Léo, enfin ! souffla Claire. Tout va bien se passer. Bois un peu de ponch, ça te fera du bien !
- Boire de l’alcool ?! Annette va me tuer !!

Claire leva les yeux au ciel.

- Roland organise une soirée ce week-end, il m’a conviée sur le Whatsapp, tu seras là ?
- Je… suppose. Mais je ne pourrais pas rester longtemps et je ne pourrais pas boire !
- Léo, arrête de stresser ! Tu te mets une telle pression, c’est fou, ça ! souffla la rousse.

Léopold regarda Claire qui inspira.

- Je t’aime bien justement parce que tu n’es pas comme les autres à te prendre la tête ! Ta plus grande force, c’est justement que tu ignores la pression, que tu prends tout avec simplicité… Ne deviens pas comme cet horrible Malcolm Heine, à te braquer pour tout et n’importe quoi ! Allons !

Léopold acquiesça, rajustant sa prise sur Robbie. Claire s’éloigna pour rejoindre Megan au milieu des autres invités.

- Il se chie dessus ? demanda la femme aux cheveux noirs.
- Plus que jamais. Le Doyen Truce n’aurait pas dû lui dire en avance… soupira Claire.
- Il est bizarre le doyen, cette année, non ? L’an passé il ne nous disait rien, il était limite distant, et là…
- Je crois que Roland lui a tapé dans l’œil, mais chut ! sourit Claire.
- Oh c’est trop drôle ! s’étonna Megan.
- Mais je ne pense pas que Roland soit gay, si ?
- Alors, si tu observes bien, et personnellement, je suis entre eux dans la salle des profs, je crois qu’il y a un petit quelque chose entre Roland et Rachel.
- Nooon ?!
- Je te l’ai dit la première !
- Ah bon ? Mince, il m’avait tapé dans l’œil, le petit Roland…
- Ça, on avait vu aussi, merci.
- Je suis nulle pour repérer ces trucs-là. Toujours partante pour m’aider ce soir ?
- Oui, mais tu risques ta peau, ma vieille.
- Il faut au moins que j’essaie… souffla Claire.

Charlie discutait avec des invités de la conférence qui faisaient partie de l’inter-LGBT de l’école.

- Vous avez renoncé au happening – d’accord, ça peut se comprendre – mais je vous invite à réagir si le Président tient le moindre propos homophobe ! Ce qui ne saurait tarder, vu que ce matin déjà, il m’a soupçonné d’influencer les élèves !
- Sérieux ?
- Winchester, faut porter plainte !
- Ah totalement !
- Je laisse couler, il a été remis à sa place ensuite par…

Matt fronça les sourcils et secoua la tête. Charlie inspira.

- … mon petit sermon habituel…
- Ah ok.
- C’est bien, faut réagir !
- Vous avez bien fait, Winchester !
- N’est-ce pas ! sourit Charlie en serrant les dents.

Matt leva les yeux au ciel. « Hors de question que ces illuminés se mettent à me respecter… »

- Au fait, comment ça avance les actions en faveur de la création d’un groupe de parole dans l’inter-LGBT étudiante ?
- Bah l’administration freine, et d’après l’espèce de règlement du diable qu’ils ont besoin d’encadrants… qui ne soient ni profs ni membres de l’inter-LGBT…
- Autant dire des intervenants extérieurs à payer de notre poche… soupira Charlie.
- Le Proviseur a mis le holà, il refuse qu’un prof soit en contact avec des élèves qui se revendiquent LGBT…
- Et après on me demande pourquoi je milite… souffla Charlie.

Matt regarda son ponch. « Pour te faire mousser… »

Plus loin, le surveillant général Stanley Hendricks partageait des canapés avec une femme aux longs cheveux noirs en chignon.

- Dire que tu as dû talonner le Président et sa bande toute la journée, ça devait être éreintant…
- Ne m’en parle pas… Ce type me débecte, mais bon, les ordres sont les ordres. Et toi, chérie, ta journée ?

Ethel Wilde haussa les épaules.

- Un ou deux bobos après des cours de combat direct, la routine. Une journée forcément moins intéressante que la tienne. C’est lourd d’être infirmière scolaire !
- Je comprends…

Ulrick Trafalgar arriva et se servit entre eux. Le couple s’éloigna. Le grand homme noir barbu regarda Stanley et le dévisagea de haut en bas.

- Pas de Pokémon, hein. Vous êtes un Réfractaire.
- Je préfère le terme de « Personne qui considère qu’il n’a pas à enfermer des Pokémon pour se donner une contenance ». Ou un semblant de virilité, c’est selon.

Trafalgar inspira lourdement et regarda Stanley avec jugement. Le surveillant général lui adressa un signe de la main pour lui dire au revoir alors qu’il s’éloignait. Ethel plissa les yeux et regarda son mari.

- Sympa la conversation.
- J’ai aucun putain de jugement à recevoir de la part d’un type qui a été mercenaire et qui considère les Pokémon comme des armes ou des outils. Ce type est même pas la honte de l’humanité, c’est la honte du dressage tout court.

Ethel ne put qu’acquiescer.

Roland et Rachel dévalisaient le buffet.

- On devrait aller rassurer Léo, nan ? demanda Rachel.
- Nan, laisse, ça va retomber quand il n’aura plus Robbie et qu’il sera devant tout le monde à faire son numéro, il va se calmer, je le connais, il stresse pour la forme, mais une fois devant tout le monde, sa magie opèrera !

Rachel hocha la tête.

- Bilan de cette première semaine ?
- Bah ça se passe bien, je trouve… On a trouvé un petit rythme, je pense qu’on peut s’en tenir à des interactions minimes et à deux sorties par semaines.
- Malcolm n’est pas invité à la soirée de samedi ?
- Nnnon, je pense qu’il a déjà donné pour l’emménagement. Et tu as invité Megan ?
- Je sais pas trop, tu m’as dit qu’elle était un peu froide avec toi…
- Justement, j’aimerais trouver une occasion de sympathiser… on devrait inviter ton frère, ne serait-ce que par politesse…
- « On » ?

Roland agita la tête.

- Tu es la co-organisatrice de la soirée !
- N’importe quoi ! Et puis mon frère est un rabat-joie, les autres ne l’apprécient pas du tout…
- Au moins par politesse, je suis persuadé qu’il dira non, mais…

Rachel grimaça.

- Tu veux sympathiser avec lui ?
- … ça m’embête d’être en froid alors qu’on travaille ensemble !... et qu’on…
- Sort ensemble en secret derrière son dos. Le moins il est dans nos pattes, le mieux c’est. Non pas qu’on pourra se tripoter à la soirée…
- Arrête ! sourit Roland, amusé.
- Mais on pourra être plus détendus.
- Certes.
- J’ai envie de te tenir la main, ça me démange si tu savais.
- On s’éloigne ? Je vais voir Charlie tu vas voir Megan et Claire ?
- C’est hyper cliché comme répartition ! Va plutôt inviter Megan par toi-même, moi je vais avec Matt, j’ai trouvé un truc drôle sur Twitter, faut que je lui en parle.
- Ok !
- A toute !
- Hm !

Malcolm les regarda se séparer. Il inspira. « C’est juste ta sœur, elle est avec son meilleur ami, laisse-là tranquille… »

- En tout cas, Heine, faut vous préparer pour l’intersyndicale de la semaine prochaine, ça va être du lourd.
- Hm.
- Et va aussi falloir réfléchir à la direction à donner ensuite. Je vois bien que ça marche pas, notre système de réunions…
- Il faut persévérer, Hadley, si on les met au pas dès le départ, ce sera plus facile ensuite.
- Pourquoi vous continuez à avoir peur de cet homme, Heine ?

Malcolm inspira et regarda Vincent.

- A cause de ce qui s’est passé avec Meredith.

Vincent leva les yeux au ciel.

- Pour la millième fois : Je ne l’ai pas pris au sérieux. Et puis moi et Meredith étions séparés, la situation était claire, quand bien même vous auriez…
- Vincent, non…
- … elle est à Alola maintenant, cette affaire est close et je vous assure que je n’ai pas cru le proviseur Adjoint quand il m’a dit que vous couchiez avec elle. Et quand bien même, peu me chaut.

Malcolm acquiesça, embarrassé. Vincent s’éloigna.

- Bah justement, j’dois aller voir le proviseur. A tout à l’heure.
- Hm…

Malcolm regarda Vincent partir. « Hm, sois bien jaloux de ta sœur quand ta seule relation de travail, c’est un mec à qui tu as pour ainsi dire volé la meuf avant qu’elle ne te quitte aussi… Et comme je suis le syndicaliste coincé, tout le monde me… »

- Malcolm Heeeine !

Malcolm se figea et se retourna vers le proviseur adjoint.

- … Monsieur Vinner…
- C’est Nathan pour vous ! A-llons ! Pas de formalités, vous et moi c’est une grande histoire ! Si je n’étais pas intervenu, vous et ce pauvre Vincent auriez continué ce petit manège très gênant avec cette Meredith !

Malcolm inspira.

- Je sais bien.

Nathan agita la tête avec un sourire exagéré, presque sarcastique, un vrai sourire de troll.

- Tout se passe bien, cette année, pas de problèmes, pas de petits accrochages ?
- Non, non, tout va bien, rien d’anormal…
- Même avec la chef des parents d’élèves ?

Malcolm inspira.

- C’est une hystérique…
- Jjjjjjje ne crois paaaaas, voyez-vouuuus… Elle a l’air très sensée, cette femme, et j’ai eu vent qu’une certaine Rachel Heine aurait bien remonté les bretelles de son rejeton…
- Rachel a fait ce qu’elle avait à faire dans le cadre de son cours, aucun reproche ne peut lui être fait… grommela presque Malcolm, emporté.
- T-T-T-T ! On se calme ! On se calme et on reste à sa place ! Je vous l’ai déjà dit, moiiiii, votre titre de syndicaliste…

Nathan prit une grande inspiration dramatique et lâcha tout de go :

- Je-me-le-fous-au-cul-bien-profond-avec-toutes-vos-jérémiades-de-MERDE !

Malcolm ferma lourdement les yeux. Certaines personnes autour d’eux se retournèrent sans plus d’effusions. Nathan sourit à dents pleines.

- Voyez ? Tout le monde s’en tape ! Un peu comme de vous et de votre « syndicalisme » de pacotille, pour la forme. On-s’en-fout, Heine !

Malcolm hocha la tête.

- Et si j’entends encore parler deeeeee… professeur qui humilie les élèves au combat, d’altercation lors d’un cours de professionnalisation entre un professeur et un civil, ou même de professeurs qui ne respectent pas le règlement en étant profs de fondamentaux mais en parlant de Pokémon…

Nathan secoua la tête exagérément.

- C’est votre tête et celle de votre sœur qui tomberont les premières ! Eh oui ! C’est triste mais c’est comme ça !
- Je comprends.
- Enfin si ça pouvait commencer par la dissolution de votre stupide petite alliance avec Hadley et cette foutue équipe pédagogique 2 qui nous cause tant de problèmes… Oh, bah un peu comme la 1, la 3, la 4, la 5 et la 6, ma foi ! Ha ! Tout ce système que vous et vos copains avez construit, d’équipes pédagogiques, pour souder les professeurs entre eux… c’est de la merde ! Vous devez enseigner, pas copiner !

Malcolm hocha la tête, abattu.

- Bon, je vous laisse tranquille, c’est une gentille petite conférence, on est là pour s’amuser, hein ! Haha !

Malcolm hocha la tête, soulagé d’en avoir fini. Le rouquin fit mine de se retourner puis pivota sur une jambe en se retournant lentement vers Malcolm dont le visage pâlit de plus belle.

- Juuuuuuuuuuste une dernière chose…

Nathan s’avança vers Malcolm et se pencha vers lui.

- C’est au sujet de votre sœur. Je fouillais dans les fichiers, comme ça, pour le fun, après son coup d’éclat face au petit Phelps, eeeeeeeeeeeet…

Malcolm grimaça, ne comprenant pas où il voulait en venir.

- … c’est mignon, qu’elle se soit déclarée « en relation amoureuse avec Roland Smirnoff » chez le directeur Tramer ! C’est vraiment… vraiment très mignon !

Malcolm blêmit. Nathan observa sa tête et éclata de rire.

- Je vous adore, vous êtes aussi prévisible que surprenant ! Je ne peux pas vous virer, je ne me lasserai jamais de vous, Heine ! Bonne conférence !

Malcolm resta là, complètement mortifié. Il regarda sa sœur, rejointe par Roland, auprès de Charlie et Matt qui avaient délaissé l’inter-LGBT.

- Megan veut bien passer mais elle a dit que ce serait juste pour te voir toi…
- Mais elle plaisante ! souffla Rachel en souriant.
- Elle a un humour bizarre, vraiment… admit Roland.

Rachel secoua la tête en tapotant l’épaule de Roland en toute « amitié ». Malcolm regarda la porte, une folle envie de s’enfuir.

Annette arriva pour reprendre Robbie. Léopold sembla soulagé.

- J’ai un cours à donner devant plein de gens importants, ça me met une de ces pressions !
- Un cours ?
- Oui, j’ai eu le malheur d’impressionner le Président de l’Association Pokémon et il veut que je fasse une démonstration de mes talents…
- Waouh, Léo, c’est génial !

Léopold regarda Annette, étonné.

- Tu n’es pas fâchée ?
- Pourquoi je le serais ?
- Je t’ai fait venir jusqu’ici pour récupérer Robbie…
- J’ai pu me libérer du travail, j’avais des heures à prendre de toute façon ! Désolée pour ce matin, le patron m’a enquiquinée dès mon arrivée, j’étais pas d’humeur, j’aurais dû t’aider à gérer !
- C… c’est moi qui suis désolé de pas avoir su gérer… souffla Léo, gêné.
- Tu plaisantes ?! Tu as préféré emmener Robbie à l’école plutôt que de le confier à une garderie qu’on ne connaissait pas, c’est pour ainsi dire ce que j’aurais pu faire… et un bel exemple d’instinct paternel de ta part !

Léopold sourit.

- Merci, Annie.
- Tu ne m’avais pas appelée Annie depuis la naissance de Robbie dis donc !

Léo sourit alors qu’Annette l’embrassa.

- On reste pour te regarder, d’accord ?
- Ok…
- Comme ça tu ne stresseras pas !
- Ok, merci…
- Allez, tu fais comme d’habitude et tout ira bien !
- Hm !

Annette alla rejoindre le public. Les gens se plaçaient. Roland, Rachel, Charlie, Matt, Claire, Megan et Vincent s’alignèrent au premier rang. Léopold s’installa aux côtés du Doyen.

- Ne vous en faites pas, ça va aller… marmonna Justin.
- Oh, moi vous savez, je suis pas du genre à me stresser pour aussi peu !

Justin hocha la tête, rassuré. Le Proviseur, le Proviseur Adjoint et le Directeur s’alignèrent avec lui. Le Président et son escorte étaient placés au milieu du pupitre dans l’auditorium devant toute l’assemblée.

- Eh bien nous allons commencer… marmonna Archibald Pringle.

Rachel chercha des yeux dans la salle.

- Euh, où est mon frère ?

Tout le monde chercha des yeux. Vincent haussa les épaules.

- Probablement avec son ordi, plus haut dans la salle, y’a des prises.

Tout le monde se satisfit de cette réponse, hocha la tête et regarda la conférence.



Générique de fin: Imogen Heap – Hide and Seek

« Mmm, what you say ?
Mm, that you only meant well ? Well, of course you did.
Mmm, what you say ?
Mm, that it's all for the best ? Of course it is.
Mmm, what you say ?
Mm, that it's just what we need ? And you decided this.
What you say ?
Mmm, what did she say ? »