Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution ! de FaNhistoria

- On y est ! s’écria Margie en s’arrêtant devant une grande porte en bois.

- Allons-y, répondit Alain en s’apprêtant à pénétrer dans le parc.

- Attends, le stoppa la jeune fille en le retenant par le bras, si c’est vraiment une Ultra-Chimère qui est à l’origine de toute cette pagaille, les choses pourraient rapidement tourner au vinaigre... En tant que membre du Conseil des 4, je me sens responsable d’assurer la sécurité des citoyens, mais toi rien ne t’oblige à y aller. Si tu me la décris, je peux me charger de retrouver ton amie pour toi si tu veux, et toi, tu pourrais m’attendre ici. Ça te conviendrait comme ça ?

- On y va, répéta le dresseur en franchissant la porte, sans un regard en arrière.

- Bon alors, comme tu veux, soupira la jeune fille en haussant les épaules avant de lui emboîter le pas.

Ils traversèrent l’allée sans ralentir et arrivés au bout, Margie dut retenir un cri d’effroi.

- Oh Arceus ! s’exclama-t-elle, le pont est… ! Tant pis, on trouvera un autre passage. Suis-moi et… !

- Manon ! s’écria Alain à côté d’elle.

De l’autre côté du lac, Margie remarqua tout d’abord Danh et son Persian qui paraissait bien mal en point, en train de courir tels des dératés. Puis, elle aperçut une étrange créature blanche et pleines de tentacules, bien amochée elle aussi, en lévitation devant une fille rousse tétanisée à peine plus jeune qu’elle. Bon sang ! Une UC-01 Parasite ! Son sang ne fit qu’un tour et elle lança une Poké Ball de toutes ses forces de l’autre côté de la rive.

- Trépassable, utilise «Ball’ombre» !

Le Pokémon château de sable ne perdit pas une seconde et envoya une boule d’énergie sombre sur le Zéroïd qui cria de douleur et se retourna pour chasser les nouveaux intrus.

- Tonton Danh ! cria-t-elle.

- Margie ! répondit celui-ci. Viens et distrais l’UC pendant que je me charge de la fille !

- J’arrive ! fit la jeune fille en sautant à l’eau.

Alain était sur le point d’en faire de même, lorsque Danh l’interpella :

- Non attends, toi reste ici !

- On n’a pas le temps pour ça, rétorqua le dresseur qui voyait déjà venir un énième avertissement inutile sur les dangers de ce qu’il s’apprêtait à faire.

- Non, il faut absolument que quelqu’un aille récupérer mon sac ! sans ça, on ne pourra rien faire ! Je l’ai laissé là-bas, vers le pavillon !

Le dresseur fit un pas en arrière et sortit une Poké Ball de son sac.

- Viens Dracaufeu !

Le Pokémon feu apparut à côté de lui et attendit les ordres.

- Va et protège Manon !

Le dragon acquiesça et s’élança par-dessus le cours d’eau pour atterrir de l’autre côté.
Alain regarda une dernière fois dans la direction du combat pour s’assurer que la situation était sous contrôle, puis il se remit à courir.
Pour accéder au pavillon il dut escalader un monticule de terre et arrivé en haut, il eut la mauvaise surprise de constater que tout un pan du mur du bâtiment avait été détruit. Il fit rapidement le tour des lieux et voyant qu’il n’y avait pas la trace du moindre sac, il en conclut qu’il était probablement enfoui sous les décombres. Il s’accroupit et se mit à fouiller dans les débris de bois. Il ne tarda pas à dégager une étrange coque bleue surmontée de deux branches dorées, fissurée de toutes parts. Si cette chose avait autrefois été un genre de Poké Ball, dans cet état elle ne leur était plus d’aucune utilité. Il la jeta et se remit à chercher. Il finit par mettre la main sur une Poké Ball entière et la fourra dans son sac. Tant pis, ils n’auraient qu’une seule chance. Jugeant qu’il n’avait déjà que trop tardé, il repartit immédiatement en sens inverse.
Le jeune homme glissa en bas du décrochement, sauta à l’eau et gagna la rive opposée à la nage. Il se hissa sur la berge et courut rejoindre les autres. Il chercha en premier lieu Manon pour s’assurer qu’elle allait bien et vit avec soulagement qu’elle se tenait à l’écart du champ de bataille, sous la protection de Danh et de son Persian. Il reporta son attention sur le combat. L’Ultra-Chimère venait d’encaisser une attaque « Telluriforce » de la part du Trépassable de Margie et ne semblait plus en mesure de leur opposer une riposte convenable. À vue d’œil, la créature devait encore pouvoir tenir une attaque ou deux mais guère plus. Alain sortit la Poké Ball de son sac, prêt à la lancer dès que l’occasion se présenterait. Dracaufeu frappa le Zéroid avec une puissante attaque « Poing-Éclair » et celui-ci fut violemment projeté contre le tronc d’un arbre. Alain se précipita pour le capturer, mais la vue de l’Ultra Ball raviva la fureur de la bête qui fonça sur le dresseur dans une dernière attaque désespérée. Le noiraud entendit Manon crier et esquiva l’assaut de justesse en se jetant à terre. Il se releva immédiatement et ordonna aussitôt :

- Dracaufeu ! « Dracogriffe », maintenant !

Le Pokémon feu arriva dans le dos de l’Ultra-Chimère et l’acheva d’ un coup de griffe dévastateur au moment où elle s’apprêtait à s’en prendre à nouveau à son dresseur.
L’UC-01 s’écroula pour de bon et Alain s’empressa de la capturer. Il ramassa l’étrange Poké Ball et remercia son Pokémon.

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- Ouais ! Il l’a eue ! s’écria Margie en sautant de joie.

Manon soupira de soulagement et serra la Poké Ball de Marisson contre elle.

- Bon réflexe, commenta Danh d’un air las.

Il rappela son Persian dans sa Poké Ball et ne put s’empêcher de regarder la gamine assise à ses pieds, en adoration devant le dresseur au Dracaufeu. Quelque chose le dérangeait. Il avait un très mauvais pressentiment la concernant. Il y avait une, voire plusieurs choses dont il devait s’assurer.

- J’y vais, déclara la rouquine en tentant de se relever.

- Reste tranquille, rétorqua Danh en l’aidant à se rasseoir. Tu devrais éviter les efforts inutiles, il viendra.

- Mais… ! protesta la jeune fille.

Elle baissa la tête.

- D’accord.

Le Doyen de l’île s’assit à côté d’elle.

- Il y a quelques questions que j’aimerais te poser, commença-t-il.

- Ah oui ? lesquelles ? demanda Manon étonnée.

- Pour commencer, est-ce que tu te souviens de tes parents, de tes proches et de ton lieu de naissance ?

- Euh ? oui pourquoi ? l’interrogea la jeune fille quelque peu perplexe. Mon père s’appelle… !

- Peu importe, la coupa Danh. L’important c’est que toi tu t’en souviennes. Deuxièmement, est-ce que tu t’es déjà réveillée dans un endroit inconnu en ayant tout oublié, même jusqu’à ton propre nom ?

- Non ça ne m’est jamais arrivé, répondit Manon en secouant la tête, mais pourquoi… ?

- Tu en es sûre ? insista le Doyen.

- Non, vraiment je ne vois pas, répéta la jeune dresseuse.

- Alors…

- Tonton Danh, l’interrompit Margie qui venait de les rejoindre. Arrête de l’embêter ! Elle est déjà suffisamment épuisée comme ça !

- Je ne l’embête pas Margie, soupira Danh. Je veux seulement…

- Si, tu n’arrêtes pas de lui poser plein de questions ennuyeuses ! le réprimanda la jeune fille. Tu recommences avec ta sale manie des interrogatoires !

- D’accord, d’accord, fit l’homme au Persian d’un air résigné, déformation professionnelle… Ça te va pour ma défense ?

- On va dire que oui, gloussa Margie.

Manon sourit amusée de découvrir que sous ses airs de grand blasé, son sauveur pouvait faire preuve d’humour.

- Manon !

Cette voix !

La rouquine sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine et se tourna aussitôt pour faire face à celui qui lui avait le plus manqué durant cette dernière heure.

- Alain ! s’écria-t-elle ravie.

Le jeune homme toujours trempé courut la rejoindre et s’agenouilla auprès d’elle.

- Tu n’es pas… ?!

- Tu n’es pas blessé ?!

Les deux dresseurs avaient parlé en même temps.

Il se regardèrent un instant, déconcertés, puis Alain reprit la parole.

- C’est plutôt à moi de te demander ça…

- Tu rigoles !? Tu as failli te faire réduire en bouillie par une Ultra-Chimère !

- Parce que toi non peut-être …?

La jeune fille eut un rire nerveux.

- Si, mais… Tant que toi tu vas bien, c’est tout ce qui compte !

Alain secoua la tête.

- Ça ne marche pas comme ça. Je peux pas aller bien pour deux, alors mets-y un peu du tien d’accord ? la gronda-t-il gentiment.

- D’accord, je vais essayer, acquiesça la rouquine en souriant.

Un court silence placé sous le signe du non-dit s’installa entre eux. L’ombre de leur précédente dispute semblait planer à nouveau au-dessus de leurs têtes et Manon décida de dissiper ce malentendu au plus vite.

- Euh… Tu sais Alain, commença-t-elle un peu mal à l’aise, pour ce qui s’est passé tout à l’heure, je voudrais…

- Ça n’a pas d’ importance, rétorqua rapidement le jeune homme, en se relevant.

Alain s’inclina et remercia le Doyen et la membre du Conseil des 4.

- Bah… pas de quoi… répondit Danh, toujours aussi flegmatique.

- Merci à toi pour l’avoir capturée ! rétorqua Margie en souriant. Ça va aller ? s’inquiéta-t-elle en se baissant vers Manon.

- Oui, oui, tout va bien, la rassura la jeune fille en se forçant à sourire et à faire abstraction de la désagréable sensation de fourmillement dans ses doigts.

Puis, elle se remit debout.

- Tu es pâle comme un Momartik, rajouta Margie préoccupée. Tu devrais rentrer te reposer.

- On ne peut pas, intervint Alain, pas avant une heure et demie en tout cas…

- Comment ça ?

Il leur fit part de leur situation et le regard de la dresseuse de types spectre s’illumina.

- Mais oui ! s’exclama-t-elle. J’ai croisé toute une équipe d’employés de la fondation près de l’embarcadère en me rendant à la bibliothèque ce matin et ils m’ont dit qu’ils mettaient les voiles à midi ! Ça vous laisse suffisamment de temps pour les rejoindre !

Le dresseur de Kalos parut soudain embêté, comme s’il venait de se souvenir de quelque chose.

- Il me reste encore une chose à faire…mais Manon pourrait…

- Tu veux parler du petit garçon ? l’interrogea Margie. Si ce n’est que ça je peux m’en charger ! déclara-t-elle confiante.

- Vraiment ?

- Oui, aucun problème ! Ce sera plus simple si vous rentrez ensemble.

- D’accord, merci beaucoup, fit Alain en s’inclinant à nouveau.

Les assistants du professeur Platane firent leurs adieux aux deux habitants d’Ula-Ula et leur confièrent l’Ultra Ball avant de prendre le chemin du retour.

- Celui-là, je crois que je l’aime bien, chuchota Manon à son coéquipier juste avant de repartir en désignant le Tépassable qui se reposait au bord de l’eau.

Alain ne put s’empêcher de sourire à cette remarque naïve et spontanée.

Du Manon tout craché !

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Margie regarda les deux silhouettes des Kalosiens disparaître au bout de l’allée et se tourna vers son aîné.

- On l’a vraiment échappé belle cette fois-ci, hein Tonton Danh…

- Ouais, à croire que la Police Internationale continuera à me coller aux basques jusqu’à la fin de mes jours… soupira ce dernier.

- Mais ça veut dire que ce Monsieur Beladonis avait raison, fit la jeune fille dépitée. On a manqué de prudence sur ce coup-là… Heureusement que personne n’a été blessé…

- Ouais… acquiesça l’homme en se laissant tomber à terre. Et moi qui croyais qu’être Doyen apportait déjà son lot d’ennuis… j’aurais volontiers fait l’impasse sur la chasse à l’Ultra-Chimère… déclara-t-il, les yeux fixés sur l’Ultra Ball dans sa main. Y a même plus moyen de se balader tranquillement avec son Pokémon…

- Mais au moins, toi tu avais tes Ultra Ball avec toi… sourit Margie d’un air coupable. Et tu as même sauvé la vie de cette fille ! Non, tu es vraiment un super Doyen, je te dis ! s’exclama-t-elle en lui tapant dans le dos.

Surpris, Danh grimaça et rétorqua d’un ton las:

- Par Arceus, cette gamine écervelée… On n’a pas idée de rester plantée sans rien faire devant une Ultra-bestiole prête à vous atomiser…

- Moi je suis sûre que Manon est quelqu’un d’adorable ! répliqua la dresseuse.

- Peut-être… répondit le Doyen, peu convaincu. J’ai surtout vu une gamine inconsciente et un peu maladroite sur les bords…

- Crois-moi que pour réussir à faire sourire un type comme lui de cette façon, elle doit l’être ! maintint la jeune fille.

- Si tu le dis…

- Allez ! s’exclama Margie en s’étirant. Tu viens avec moi ? lui demanda-t-elle en lui tendant la main. On a une mission à accomplir !

- Qu’est-ce que j’ai à voir là-dedans moi ? l’interrogea l’homme en se grattant la tête.

- Rien, mais tu ne pourrais pas refuser de prolonger un peu ta balade, non ? fit-elle d’un air malicieux.

- Ok, ok, on va dire ça, lui sourit-il vaincu en acceptant sa main tendue.

Margie rappela son Trépassable et ils se mirent en route.