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Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution ! de FaNhistoria



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Informations

» Auteur : FaNhistoria - Voir le profil
» Créé le 15/09/2018 à 11:58
» Dernière mise à jour le 17/11/2018 à 21:38

» Mots-clés :   Action   Alola   Amitié   Kalos   Présence de shippings

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Réveil
Bleu... Un bleu aux profondeurs insondables dans lequel elle avait l'impression de se perdre, qui faisait naître en elle l'effroi et la certitude d'une mort prochaine. Un bleu qui menaçait d'engloutir à jamais tout son être.

- Ma...on !

- Ri...a !

La jeune fille émergea lentement et se retrouva face au bleu familier et réconfortant des yeux d'Alain.
L'étau qui lui enserrait la poitrine disparut instantanément et elle se mit à sourire. Mais à mesure qu'elle reprenait conscience, quelque chose la chiffonna :

Pourquoi cette lueur inquiète dans son regard ?

Ses lèvres articulaient des mots dont le sens lui échappait. Aussi, elle se concentra de toutes ses forces afin d'en saisir la signification.

- Ma... ! ...tends... ? Man... ? Manon !

Il l'appelait.

- Manon ? Tu m'entends ? Réponds !

- Alain... émit-elle faiblement.

Le jeune homme soupira de soulagement.

- Tu...! Comment tu te sens ? s'enquit-il.

- Je... ne sais pas... bien je crois…

- Oh ! Arceus soit loué ! s'exclama une autre voix un peu plus loin.

- Rima ri !

Manon sentit que quelque chose pesait sur sa poitrine. Elle souleva la tête et aperçut Marisson qui l'étreignait de tout ses petits bras.

Les derniers évènements lui revinrent en mémoire et la rouquine sentit les larmes lui monter aux yeux.
Elle revoyait son Pokémon pris au piège et elle à nouveau réduite au rang de spectatrice, ramenée à sa propre impuissance.
La jeune fille lui rendit aussitôt son étreinte et une larme coula sur sa joue.

- Je suis désolée Marisson...sanglota-t-elle.

- Mari mari ! « Il n'y pas de quoi » ! s'exclama le Pokémon plante lui aussi au bord des larmes.

Ils finirent par se séparer et Manon tenta de se redresser sur le canapé. Mais elle fut immédiatement prise de vertiges et Alain dut l'aider à s'installer.

La pièce était lumineuse, ce qui indiquait qu'ils devaient se trouver dans l'un des étages supérieurs. Vicky était là elle aussi. La jeune femme portait un plateau sur lequel était posé un bol de biscuits et un verre d'eau.

- Tiens, il faut reprendre des forces, dit-elle gentiment en venant le lui déposer sur les genoux.

La jeune fille porta un premier biscuit à sa bouche et après l'avoir terminé, elle demanda :

- Où est-ce qu'on est?

- Dans une salle de repos du deuxième étage, répondit Vicky d'une voix douce.

- Alors vous m'avez transportée jusqu'ici ?

La sous-directrice hocha la tête.

Le silence s'installa.

Cependant, Manon finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres :

- Je...Qu'est-ce qui s'est passé exactement...?

- Tu as été frappée par un rayon et tu as perdu connaissance. Puis nous t'avons ramenée ici et tu es restée dans les vapes pendant un moment.

- Dans les vapes ?

- Oui, tes yeux étaient ouverts, mais tu ne réagissais pas…

- Oh...

La porte s'ouvrit brusquement et Beladonis pénétra dans la pièce.

- Vicky ! Nous devons... ! Oh, s'interrompit-il en remarquant la rouquine, tu es réveillée !

Quel soulagement ! Comment tu te sens ?

- Un peu bizarre... Mais ça peut aller.

- Tant mieux, me voilà rassuré, acquiesça l'agent du P.L.O.U.C.

- Et le portail ? Vous savez pourquoi il a réagi de cette façon ? demanda Manon.

La jeune fille sentit son ami se crisper.

- Non, dit Vicky en secouant la tête. Elle jeta un bref regard nerveux à Alain. Saubohne y travaille, mais ce qui est certain, c'est qu'une telle chose n'aurait jamais dû se produire…

- Espérons que tout rentrera très vite dans l'ordre, ajouta Beladonis.

Manon hocha la tête et bâilla.

- Oh ma pauvre, avec tout ça tu dois être exténuée, déclara Vicky la mine soucieuse. Laisse-moi te reconduire à ta chambre.

- Au fait Vicky, j'avais à vous parler, mais je suppose que... ça peut attendre... ? l'interrogea l'agent de la Police Internationale.

- Alors dans ce cas, retrouvons-nous après à...

- Je m'en occupe, l'interrompit Alain.

- Vous en êtes sûr ? Vous savez retrouver le chemin... ?

- Oui ne vous en faites pas, je me débrouillerai.

- Bien, alors je vous remercie. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à vous adresser aux employés de la fondation ou à moi bien sûr. Je serai certainement à la réserve.

- D'accord, merci, répondit le dresseur. Tu peux te lever ? dit-il en se tournant vers Manon.

- Je crois, répondit sa compagne de voyage en prenant appui sur l'accoudoir.

- Rima... fit le Pokémon plante en déployant ses lianes, prêt à rattraper sa dresseuse en cas de besoin.

La jeune fille parvint à se remettre debout, mais aussitôt, le monde se remit à tourner autour d'elle. Elle ferma les yeux et attendit que la sensation de vertige se dissipe.

- Manon... ?! l'appela le jeune homme, inquiet.

- Rima ri ?!

- C'est bon, tout va bien, les rassura-t-elle.

- Tiens-toi à moi, dit Alain en lui offrant son bras droit.

Manon s'agrippa à lui et ils quittèrent la salle de repos. Durant tout le trajet, la jeune fille ne prononça pas le moindre mot, ce qui témoignait de son état d'épuisement total.

Lorsqu'ils parvinrent enfin devant leurs chambres, la jeune dresseuse lâcha le bras de son ami et laissa échapper un énième bâillement.

- Ça va aller ? l'interrogea Alain, la mine concernée.

- Oui merci ne t'en fais pas, lui sourit-elle faiblement. Et puis j'ai le meilleur de tous les Pokémon pour prendre soin de moi ! dit-elle en désignant Marisson de la tête.

- Mari mari ! acquiesça ce dernier.

- D'accord, lui sourit-il en retour, si tu as besoin de moi tu sais où me trouver.

La jeune fille hocha la tête.

- Bonne nuit Alain et merci.

- Bonne nuit.

La jeune fille déverrouilla la porte et s'apprêtait à entrer lorsqu'Alain l'interpella à nouveau.

- Manon ?

- Oui ?

- Une dernière chose.

Il s'approcha de son amie et posa doucement la main sur le haut de son crâne.

- Ne te remets plus jamais en danger comme ça…

Manon hocha la tête et lui sourit.

- N'empêche que tu es plutôt mal placé pour me donner ce genre de conseil.

- Comment ça ? fit il en arquant un sourcil.

- Bah oui, tu es toujours le premier à courir au-devant du danger.

- Je... ! répondit le jeune homme pris de court.

En même temps, il pouvait difficilement lui donner tort.

- C'est différent ! rétorqua-t-il de mauvaise grâce.

- Pas tant que ça je trouve.

- Moi si, je m'entraîne depuis bien plus longtemps et... enfin on ferait mieux de reprendre cette conversation demain, s'interrompit-il face à la mine éreintée de son amie. Elle était clairement à bout de forces.

- Oui tu as raison, lâcha-t-elle dans un ultime bâillement.

Après s'être à nouveau souhaité une bonne nuit, les deux amis se séparèrent et Alain regagna sa chambre.
Le jeune homme referma la porte derrière lui et laissa échapper un long soupir de lassitude. Il se dirigea vers le lit accolé au mur, s'allongea et se mit à fixer le plafond.
Il était épuisé, par le voyage, par ces longues, beaucoup trop longues minutes d'inquiétude et d'incertitude, durant lesquelles il avait craint le pire pour Manon. Maintenant qu'elle était hors de danger, il aurait dû pouvoir relâcher la pression, mais il n'y parvenait pas. Il demeurait fébrile, son cerveau bouillonnait, ressassait en boucle les mêmes sombres pensées et il avait le sentiment que toute la fatigue du monde n'aurait pas suffi à mettre un terme à ce cycle infernal.
Aussi, il décida d'aller prendre une douche pour se changer les idées.

Le dresseur se releva et gagna la petite salle de bain au bout de la pièce.
Il croisa par hasard son reflet dans le miroir suspendu au-dessus du lavabo et une couleur rouge flashy lui agressa immédiatement la rétine.

Bon sang ! Cette maudite chemise ! Il l'avait presque oubliée. Qu'est-ce qui lui avait pris d'acheter une horreur pareille ?

Puis, il revit le visage de Manon, tout sourire, qui la lui présentait comme la huitième merveille du monde.
Cette vision lui arracha presque un sourire.

Décidemment, elle était bien décidée à ne rien lui épargner. Après l'avoir fait danser, voilà qu'elle l'affublait d'une véritable tapisserie ambulante digne de figurer dans les vieilles séries ringardes d'il y a quarante ans. Il ne lui manquait plus que la moustache !

Le jeune homme ôta l'improbable vêtement.

Il laissa couler l'eau pendant une dizaine de minutes et tenta tant bien que mal de se vider la tête. Puis, il drapa une serviette autour de sa taille et partit choisir de nouveaux vêtements. Il opta pour une tenue bien plus classique composé d'un simple t-shirt noir et d'un pantalon gris. Il s'habilla en vitesse et se retrouva bien vite à nouveau assis sur le lit, sans autre perspective d'occupation. Le sentiment d'agitation de toute à l'heure profita de son inaction pour l'assaillir à nouveau. Il se sentait comme un Némélios en cage, emprisonné entre quatre murs... mauve clair.

Le soleil n'était pas encore couché, il pouvait peut-être en profiter pour sortir se balader un peu. Cependant il avait dit à Manon qu'il serait dans sa chambre. Que se passerait-il si elle avait besoin de lui alors qu'il était encore dehors ? Au vue de son état de fatigue, la jeune fille devait actuellement dormir à poings fermés et il y avait peu de chance qu'elle vienne le trouver avant demain matin... et il avait vraiment besoin de quitter la minuscule chambre au risque de devenir fou. Sa décision était prise, il serait vite de retour.

Alain attrapa la Poké Ball de Dracaufeu sur la commode et sortit.

Il traversa les couloirs jusqu'à l'ascenseur et descendit au rez-de-chaussée où il se souvenait avoir remarqué un accès menant à l'extérieur.
Arrivé à destination, il aperçut Saubohne à l'accueil, en pleine discussion avec une employée. Celle-ci lui fit signe d'attendre et s'absenta un instant. Le scientifique se mit à jeter des coups d'œil un peu partout pour passer le temps, lorsque leurs regards se croisèrent. L'homme en blouse blanche détourna vivement les yeux et fit mine de ne pas l'avoir vu.
Alain sentit une colère sourde monter en lui. Quel sale type ! Il enrageait encore de la manière dont il avait osé traiter Manon.


Ils se trouvaient dans la salle du Portail Ultra-Dimensionnel et Manon venait de s'élancer au secours de son Pokémon.

- MANOOON ! hurla Alain en voyant avec horreur la jeune fille se jeter en travers du rayon.

Frappée en plein cœur, elle s'écroula et le dresseur se précipita vers elle.

- Manon ! Relève-toi ! Manon ! fit il en la secouant.

- Rima ri ! s'écria Marisson paniqué à la vue de sa dresseuse sans connaissance.

Marisson ! Il était toujours immobilisé !

Alain quitta sa partenaire des yeux quelques instants et parvint à démêler les câbles qui retenaient le Pokémon plante prisonnier. Celui-ci tenta à son tour de faire réagir Manon, mais sans succès.

Il devait les mettre en lieu sûr tous les deux !

Le noiraud passa un bras dans le dos de la jeune fille, l'autre sous ses genoux et s'apprêtait à la soulever, lorsqu'une violente secousse fit trembler la terre. Une lumière aveuglante émanait du portail qui s'était mis à vibrer et à émettre d'insupportables sifflements stridents.

- Attention ! cria une voix dans son dos.

Mais il était trop tard, ils n'auraient pas le temps de revenir.
Alain attrapa Marisson, le plaqua contre lui, en fit de même avec la jeune fille inconsciente et se coucha sur eux, prêt à faire barrage de son corps.

Une immense explosion retentit et lorsque le jeune homme reprit ses esprits, il se trouvait toujours au même endroit.
Contre toute attente, ils n'avaient pas été soufflés par l'explosion et étaient toujours en un seul morceau. Alain se redressa et aperçut un Cradopaud qui maintenait un écran protecteur juste devant eux. Une attaque Abri ! Ce Pokémon venait de leur sauver la vie !

Vicky, Saubohne et Beladonis les rejoignirent précipitamment.

- Tout va bien !? l'interrogea Vicky.

Le dresseur hocha la tête.

- Plus ou moins…

- Bien joué Cradopaud, le félicita Beladonis en lui caressant la tête.

- Dopaud, répondit celui-ci le souffle court.

- Oh non pauvre petite ! S'exclama la sous-directrice en s'agenouillant aux côtés de Manon.

Elle s'empressa de vérifier son pouls. Son cœur battait plus ou moins régulièrement, mais elle respirait avec peine et tout son corps était agité de spasmes.

- Rima... gémit Marisson en prenant la main de sa dresseuse entre ses pattes.

Alain serra le poing. Son sang se glaça dans ses veines. Il tremblait de rage, furieux envers lui- même, envers le sort qui continuait à s'acharner sur eux, envers ces guignols qui se prétendaient scientifiques ! Il s'était juré que plus jamais il ne laisserait quoi que ce soit lui arriver et pourtant, une fois de plus, il avait failli à protéger ce qui comptait le plus pour lui.

Ce constat lui donnait envie de hurler.

- Non ! C'est impossible ! s'écria Saubohne.

Tous se tournèrent vers lui.

Le scientifique se tenait là, debout devant le portail, à présent carbonisé, et ne paraissait pas préoccupé le moins du monde par leur sort.
Il continuait à se lamenter, seul face à sa création en ruine.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Alain avec une colère difficilement contenue.

- Ce qui s'est passé !? Je vais vous le dire moi ! s'exclama Saubohne furieux. Mon portail fonctionnait parfaitement jusqu'à ce qu'un stupide Pokémon vienne tout faire rater !

- Pardon !? fit le dresseur en se relevant d'un bond.

- Saubohne, je vous en prie, mettez vos sentiments de côté pour le moment, intervint Vicky. Notre priorité est de venir en aide à cette jeune personne ! dit-elle en passant un bras dans le dos de la rouquine.

- Qu'est-ce que j'en ai à faire !? rétorqua l'homme en blouse blanche. On n'a pas idée de risquer sa vie pour un minable Pokémon ! Il faut vraiment être stupide ! Et puis de toute façon je ne vois pas du tout ce que je pourrais faire pour elle ! Vous imaginez !? reprit-il de plus belle, des mois et des mois de travail réduits à néant, ruinés par une bande de sales... !

Il n'eut pas le temps de terminer, car Alain l'empoigna brusquement par le col sous les regards médusés de Vicky et de Beladonis.

- VOUS avez conçu ce tas de ferraille alors VOUS allez me trouver un moyen de la soigner immédiatement ! fulmina-t-il.

Le scientifique blêmit, mais ne se laissa pas désarçonner pour autant.

- Je... Je ne vous permets pas ! Si cette stupide gamine a décidé de jouer les héroïnes c'est son probl... !

- Saubohne ! Stop ! et vous Alain, calmez-vous, ça ne sert à rien ! les interrompit la sous-directrice. Et puis vous ne croyez pas que c'est de vous dont elle a le plus besoin en ce moment ?

Le jeune homme tourna la tête vers Manon dans les bras de Vicky. La jeune fille tremblait et marmonnait des paroles incompréhensibles. Elle avait l'air tellement... vulnérable.

Le dresseur sentit sa colère fondre comme neige au soleil. Celle-ci laissa place à un profond sentiment d'inquiétude mêlé à de la culpabilité. Il voulait être auprès d'elle.

Il relâcha sa prise et Saubhone perdit l'équilibre avant de basculer en arrière.

- Une dernière chose, ajouta Alain d'un air menaçant à l'intention du scientifique à terre, ne vous avisez plus jamais de l'insulter devant moi !

Puis il tourna les talons et rejoignit les autres.



Ils ne s'étaient pas reparlé depuis et c'était tant mieux. Il ne tenait pas à avoir un meurtre sur la conscience.