La quête des Absol T2: Liens Mortels de Light the Cursed Absol

Au fil des ans, un tunnel avait été creusé au travers de la Chaîne Couronnée. Celui-ci devait servir à faciliter les échanges entre les parties Est et Ouest de Sinnoh. À présent, ce tunnel était fini et avait été élargi. Il y avait désormais trois voies: une pour les trains, une pour les voitures de particulier ou de fonction et une pour les camions ou autres véhicules de transport de marchandises. Les différentes parties étaient très empruntées mais restaient assez fluides. Le tunnel commençait non loin d'Unionpolis, à l'Ouest de la ville, et ressortait près de Charbourg, proche de la grande piste cyclable.
C'est dans ce même tunnel que voyageait Imane, à bord d'un train à destination de Vestigion. Elle avait décidée d'y aller seule. Elle avait besoin de réfléchir.

-Mademoiselle? Mademoiselle!
-Hein, quoi?

Imane sorti de ses pensées et regarda celui qui l'avait appelée. C'était un contrôleur.

-Et bien, je ne sais pas ce à quoi vous pensiez mais vous étiez comme en transe. Fit-il. Vous ne répondiez pas quand je vous appelais.
-Ah bon ? Depuis combien de temps m'appeliez-vous ? Demanda-t-elle, un peu confuse.
-Deux minutes. Vous étiez vraiment plongées dans vos pensées.
-Oh... Excusez-moi... Fit-elle, gênée. Tenez, mon billet.
-Ce n'est rien. Tenez. Essayez de rester en surface, ce serait bête de faire deux heures de trajet uniquement pour repartir dans l'autre sens parce que l'on a pas vu l'arrêt.
-C'est sûr. Je vous remercie.

Le contrôleur reparti, laissant une Imane gênée. Elle s'était en effet plongée trop profondément dans ses pensées. Elle regarda l'écran au dessus d'une des portes de sas sur lequel défilait des messages. Elle vit qu'elle n'allait pas tarder à arriver. Elle se leva, prit ses affaires et alla près d'une des portes de sorties. Au même moment, une voix retentit à l'interphone.

-Mesdames, messieurs, nous arrivons en gare de Charbourg Nord, terminus de ce train. Veuillez vérifier que vous n'avez rien oublier à vos place. La SNCC espère que vous avez passé un agréable voyage et vous souhaite une bonne fin de journée.

Le train commença à ralentir alors que les voyageur se levaient et prenaient leurs affaires. Lorsque le train fut enfin arrêté, Imane se dépêcha de descendre et de se diriger vers la sortie de la gare, avant que ça ne devienne bondé.
Elle se retrouva vite à l'air libre. À sa gauche il y avait un passage pour descendre vers un parking, qu'une route reliait à Charbourg. Tout droit, un autre parking ainsi qu'une borne où on pouvait louer un vélo. Il y avait aussi une route longeant la piste cyclable. À droite, une falaise.
Elle se demanda comment aller à Vestigion, à partir de là. Elle n'avait pas prévu ça, trop bouleversée par ce que lui avait dit Pierre.

-Vous êtes perdue, mademoiselle ?

Imane se retourna et vit une femme, un jeune enfant à ses côtés. Plutôt fine, relativement petite, elle avait les cheveux blonds tombant aux omoplates entourant un visage ovale et des yeux d'un profond vert magnifique.

-Non... C'est juste que... Je me rends compte que je n'ai pas prévue comment faire à partir de là... De base, je devais me rendre à Vestigion en voiture, grâce à un ami. Mais...
-Je peux vous déposer, si vous voulez. Je dois me rendre à Floraville, afin de ramener mon neveu chez lui, et je passe par Vestigion.
-Volontiers. Merci beaucoup.

Le trio se dirigea vers le parking.

Quelque part sur la Route 206
-Et donc ? Qu'est-ce qui vous a fait prendre la route, comme ça, sans même planifier votre moyen de transport ?

Imane regarda la femme qui avait eut la gentillesse de lui servir de chauffeur, lui épargnant une demie journée de marche ainsi qu'une nuit à la belle étoile. Cette dernière s'appelait Rashil Nina, avait vingt-huit ans et ramenait son neveu Thomas de six ans chez lui, à Floraville.

-C'est un peu compliqué... Répondit Imane en posant sa tête contre la vitre.
-Hum... C'est bon, Thomas s'est endormi. Vous pouvez parler librement, je suis à votre écoute.
-Je ne sais pas si je peux vous dire... Hésita Imane. Après tout... Qui a envie d'entendre une inconnue raconter ses problèmes personnels ?
-Figurez-vous que je suis assez curieuse et que je ne peux pas laisser quelqu'un dans cet état. Vous pouvez vous confier à moi, je n'en dirais pas un mot.
-Bon... Très bien... Céda l’Éleveuse. Je suis dans un moment de doute...
-Pourquoi cela ?
-Imaginez... Votre meilleur ami, que vous connaissez depuis la primaire... Vous êtes vraiment très proches sans pour autant sortir ensemble... Il part étudier dans une autre région... Vous le voyez maximum une à deux fois par ans...
-Être séparé de quelqu'un dont on est très proche est dur. Fit Nina en lâchant le levier de vitesse pour poser sa main sur celle d'Imane. Mais il faut...
-C'est pas ça... On se parlait très souvent, par Pokématos, parfois Holokit... mais je suis venue de Hoenn pour le voir... Et visiter des lieux... Mais... La nuit dernière... Il a voulu me parler...

Elle s'interrompit, sentant les larmes monter. Elle sorti une petite bouteille d'eau de son sac et but un peu afin de se calmer. Quand elle reprit, ce fut d'une voix plus calme.

-Il a dit deux choses, dont l'une m'a mise dans cet état.
-Qu'est-ce donc, si ce n'est pas indiscret ?
-La première, à laquelle je ne m'attendais absolument pas, il m'a déclaré sa flamme...
-C'est super, non ? Demanda l'autre, surprise que ça la mette dans cet état.
-Je suis à la fois heureuse et malheureuse qu'il me l'ai dit. Certes ça me fais plaisir qu'il m'aime à ce point, mais ce n'est pas réciproque... Il est mon meilleur ami et ça me fait mal de le repousser.
-Je comprends... Et l'autre chose ?
-Avez-vous une idole ou un modèle dans la vie ?
-Plus maintenant. Avant, je rêvais d'être comme Louka. Ce type était mon héros, jusqu'à ce que sa trahison soit révélée, il y a trois ans. Pourquoi, vous avez une idole vous ?
-Comme vous, j'avais. Nazael.
-La Shiney Hunter ? La Conquérante ?
-Oui... Et si je vous dis que votre meilleur ami vous a avoué... avoir fait partie de ceux... qui ont tenté de tuer votre idole ?

La femme fut tellement stupéfaite qu'elle lâcha le volant un instant, oubliant complètement qu'elle conduisait, et la regarda dans les yeux. Ce ne fut que quand la voiture toucha la glissière de sécurité que Nina se reprit. C'était néanmoins trop tard. La voiture partait tonneau. Les passagers étaient ballottés dans tous les sens durant une dizaine de seconde qui leur parut une éternité. La voiture s'arrêta de rouler après quelques tours. Seulement, Imane avait heurtée sa fenêtre dans l'accident et l'avait brisée, tombant dans l'inconscience au passage. Naturellement, le petit Thomas s'était réveillé et pleurait de peur. Nina allait bien, bien qu'ayant aussi percutée sa vitre et était choquée, et pas que pour l'accident.
Elles étaient sur une voie rapide, aussi certaines voitures durent faire un écart pour les éviter, ce qui était dangereux car quasiment toute la Route 206 était un gigantesque pont, comme la piste cyclable. Certaines s'arrêtèrent juste avant leur voitures, allumant les warnings, et se précipitèrent vers le véhicule.

-Vous allez bien ?
-Mademoiselle !
-Hé ! Il y a un enfant !
-Je vais bien... Fit Nina, confuse. Imane, vous allez bien ?

La femme tourna la tête vers elle et vit sa passagère inconsciente, la vitre brisée et fit immédiatement le rapprochement.

-Oh merde ! Imane !
-Mademoiselle, restez calme ! Fit une voix d'homme. Appelez les secours, il y a une blessée !
-Thomas...

Nina se détacha et sorti de la voiture, tremblante. Ses jambes menaçaient de la lâcher, aussi elle s'appuya sur son véhicule. Elle voulu ouvrir la porte qui était derrière la sienne mais n'y arriva pas. Elle s'effondra dans les bras de l'homme qui se trouvait près d'elle.

-Merde... Fit-elle, soudainement faible. Thomas... Ouvrez cette porte, s'il vous plaît...
-Calmez-vous, mademoiselle, les secours arrivent.
-Ouvrez cette foutue porte ! Mon neveu pleure !

Elle chercha à se dégager mais l'effort lui fit également perdre connaissance. L'homme jura et demanda à ce qu'on s'occupe de l'enfant.

Quelques heures plus tard, Centre Pokémon de Vestigion, services de soins humains.
Imane se réveilla. Où était-elle ? Elle le sut en regardant autour d'elle. Elle se souvint que la voiture dans laquelle elle était était partie en tonneau et qu'elle avait perdue connaissance.

-Nina ! S'exclama-t-elle.

Elle voulu se lever mais un énorme mal de crâne la prit. Elle se prit la tête et réalisa qu'elle avait un bandage autour du crâne. Elle se contenta donc de s'asseoir et regarda autour d'elle. Elle vit la femme, dans un lit à côté du sien.
Pourquoi lui avait-elle dit tout cela, alors qu'elle lui était totalement inconnue ? Elle n'en savait rien, peut-être qu'elle avait besoin de parler, de vider son sac.
Tout à coup, la porte de la chambre où elle était s'ouvrit, laissant passer la personne qu'elle avait fuie, il n'y avait pas d'autres mots, le temps de réfléchir.

-Imane ! S'écria Pierre en se précipitant vers elle, visiblement paniqué. Tu vas bien ?
-Mal au crâne... Mais ouais...
-Dès que j'ai appris pour l'accident, je me suis dépêché de venir ! Le pote dont je te parlais fait partie de l'équipe de secours qui t'a transportée jusqu'ici, il m'a prévenu !

Leur conversation revint en mémoire à la jeune femme. Elle lui avait dit qu'elle ne mettrait pas fin à leur amitié, quoi qu'il lui dise et ne compte pas briser cette promesse. Toutefois, elle n'était plus très sûre de ce qu'elle ressentait pour lui. Elle n'osait pas le regarder et ses pensées étaient contradictoires. Elle voulait être contre lui mais ne voulait pas qu'il l'approche. Elle ressentait plein de choses du genre.

-Imane...

Il s'approcha et tendit la main vers elle. Devait-elle l'accepter ? Elle n'en savait rien. C'est alors que sa main bougea toute seule et repoussa la sienne.

-NE ME TOUCHES PAS ! Cria-t-elle.

Aussitôt qu'elle se rendit compte de ce qu'elle venait de faire, elle plaqua ses mains sur sa bouche et sentit les larmes perler au coin de ses yeux. Elle baissa la tête et se mit à pleurer. Pierre, lui, était tellement surprit qu'il avait gardé la main là où elle avait été repoussée. Il se reprit assez vite et sorti :

-Excuses-moi... Je n'aurais pas dû venir... Pas si tôt après la nuit dernière...
-Je... Commença la femme, en pleurs.
-Je m'inquiétais énormément... Tu m'as fais peur... Je voulais juste venir te voir pour m'assurer que tu allais bien...
-Excuses-moi...

Il s'approcha à nouveau et Imane lutta contre elle même, contre son corps, qui essayait de le repousser. Dès qu'il la prit dans ses bras, elle ne put s'empêcher de fondre en larmes sur son épaule. Il lui avait dit qu'il avait fait partie d'une tentative pour tuer Nazael mais que ça avait échoué. Aussi elle aurait dû le détester mais elle ne pouvait pas. Ils se connaissaient depuis trop longtemps et elle l'adorait trop pour pouvoir le détester d'un coup.
Il se mit à lui caresser la tête et murmura :

-Je suis désolé d'avoir tenté de faire ça... Je ne sais pas pourquoi je l'ai fais...
-Pierre... à quatorze ans... Penser à ça...
-Je suppose que j'étais jaloux...Tu ne faisais que parler d'elle... Tu ne me regardais pas... Tu ne pensais qu'à elle...
-Tu... étais jaloux ?
-Je suis amoureux de toi depuis plusieurs années...
-Pierre...

Elle ne savait pas quoi dire. Elle était un peu honteuse de n'avoir jamais remarqué les sentiment du jeune homme. Ses larmes finirent par se calmer. Elle ne savait toujours pas ce qu'elle ressentait pour lui mais elle ne briserait pas sa promesse. Elle le serra contre elle puis le repoussa légèrement. Il la regardait étrangement. Son visage était très proche de celui de la femme. Elle devina ce qu'il tentait de faire et le repoussa plus loin.

-Non... S'il te plaît... Laisses moi... J'ai besoin de réfléchir... À tout ça... À ce que je ressens...
-Je comprends... Je te laisses... Excuses-moi...

Il se leva et s'apprêta à sortir de la chambre quand Imane le rappela.

-Pierre...
-Oui ?
-Excuses-moi d'être partie comme ça... Juste avec un mot...
-C'est bon... Je comprends...

Sur ces mots, il sorti de la chambre. C'est à ce moment là qu'il se produisit quelque chose qu'Imane craignait.

« Bordel ! Qu'il ait fait ça ou non, rattrapes-le et smack le, foutue imbécile! »

Oh non... Elle arrivait...

« Qu'est ce qu'il y a ? Dépêches-toi de te lever !
-Fermes là ! Pourquoi es-tu réveillée ?
-Tu sais très bien que c'est quand tu es fortement troublée que je sors ! Maintenant lèves... Oh, l'autre est réveillée, même si elle essaye de le cacher. »

Imane tourna la tête vers la femme et vit son ventre se lever et se baisser à un rythme qui n'était pas celui d'une dormeuse. Elle soupira.

-Depuis combien de temps êtes vous réveillée, Nina ?

La femme ouvrit les yeux et prit un air gêné. Elle s'assit sur son lit et regarda sa couette.

-Juste avant que vous ne lui criiez dessus. Désolé, je ne voulais pas espionner mais je ne voulais pas non plus vous interrompre.
-C'est bon... Fit Imane en soupirant. Au moins, vous avez-pu voir l'avancée de ce que je vous ai dis...
-Effectivement.
-Je m'excuse de ce spectacle assez... Affligeant. Surtout d'avoir pleurer devant vous.
-Vous n'avez pas à vous excuser, Imane. Surtout pour ça. Vous savez, les larmes sont des mots que l'on osera jamais dire. Même si on ne sait pas quels mots, notre inconscient le sait, lui.
« Elle a pas tord. Tu veux que je te dise ce que ton inconscient te disait, tout à l'heure ?
-Fermes là!
-Roh... Pour une fois que je voulais te rendre service...
-Rendors-toi !
-Viens pas pleurer, après. »
-Imane ? Vous allez bien ?
-Oui oui, excusez-moi, vous disiez ?

Cette fichue manie d'intervenir en pleine conversation... Elle devait lui avoir fait louper quelque chose.

-Je disais que pour avoir une bonne relation, que ce soit de l'amitié ou de l'amour, il n'y a pas besoin d'un beau corps, d'une belle voix ou d'un beau visage. Un grand cœur et une forte confiance suffisent.

Les mots de Nina firent mouche. Elle baissa la tête et se mit à réfléchir. Enfin elle voulu le faire.

« Pas bête. Tu devrais.. »
-MAIS TU VAS LA FERMER OUI ?
-Pardon ? Fit Nina, surprise.
-Oh... Pas vous... Pardon... Excusez-moi.
-Un problème ? Vous avez l'air perturbée depuis tout à l'heure... Et pas que pour votre ami.

Imane ne savait pas si elle pouvait le lui dire. Après tout, malgré qu'elles aient eu un accident ensemble, elle restait une inconnue. Mais peut-être qu'en parler ferait disparaître cette gêne....

-Quand j'étais petite, je me suis fais attaquer par une Grahyena. Je ne me souviens pas ce qu'il s'est passée après qu'elle se soit enfuie. Je me suis réveillée dans une chambre du Centre Pokémon, le bras bandé.
« Tu comptes sérieusement lui parler de moi ? Tu sais que je peux prendre le contrôle avant que tu ne le révèles ?
-Tu ne le feras pas. » Affirma Imane.
« Et pourquoi ça ?
-Parce que tu as envie que je te reconnaisse, que je reconnaisse ta foutue existence.
-Tu le fais déjà en me parlant, doudouille. »
-Imane ? Appela Nina en la regardant, inquiète.
-C'est rien. C'est en me réveillant que je découvrit quelque chose.

La femme haussa un sourcil. C'était une histoire assez croustillante qui lui était racontée. Une autre pensée lui vint à l'esprit : Où était Thomas ? Il faudrait qu'elle demande au docteur, quand il passerait.

-Une voix résonnait dans ma tête. Finit Imane. Je n'en ai parlé à personne, pas même à Pierre. Ce ne fut que quelques années plus tard que je compris que j'étais atteinte d'un dédoublement de personnalité du au traumatisme de l'attaque.