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La couleur de la lumière de MissDibule



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Informations

» Auteur : MissDibule - Voir le profil
» Créé le 15/05/2018 à 00:50
» Dernière mise à jour le 15/05/2018 à 13:06

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh   Suspense

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XLV- Pierre noire
Cela faisait quelque temps déjà que le petit Mayew avait retrouvé son ami Gray, accompagné d’une humaine qui semblait s’appeler Marie. Tous deux l’avaient accueilli à bras ouverts dans leur refuge au sein de ce bien étrange endroit : une gigantesque grotte en hauteur, abritant un lac mystique dont les eaux miroitantes reflétaient les couleurs froides des cristaux incrustés dans les parois rocheuses.

Le petit Pokémon n’était certes pas mécontent d’avoir retrouvé une vieille connaissance, mais l’idée de rester bloqué ici à jamais sans son trésor le démoralisait au plus haut point. En effet, ses deux compagnons lui avaient expliqué qu’il était quasiment impossible de ressortir de cet endroit une fois qu’on y était entré. Mayew avait alors demandé pour quelle raison. Mais ce n’était pas la seule chose qu’il souhaitait savoir, aussi il s’était rapidement mis à bombarder Gray et Marie de questions sur ce lieu mystérieux.

Ces derniers étaient restés extrêmement vagues, lui avouant à demi-mot qu’il était impossible de sortir de cet étrange endroit car ils étaient en permanence surveillés par « quelqu’un ». Mayew aurait bien évidemment souhaité en apprendre davantage sur ce « quelqu’un » – qui pourrait peut-être le renseigner sur la location de son trésor – mais il avait rapidement compris que ce n’était pas la peine d’insister : ni Gray ni Marie ne semblait enclins à lui répondre.

Mayew s’était alors résigné, et, depuis de ce jour-là, il passait le plus clair de son temps dans la grotte à admirer les teintes pâles des cristaux se refléter sur les belles mais sombres eaux du lac. Il mangeait sans appétit la nourriture qu’apportaient chaque jour Gray et Marie, tant et si bien que cette dernière commença à se faire du souci pour le pauvre Pokémon.

Elle fit part de ses inquiétudes à son plus fidèle ami, Gray :
– Mayew m’inquiète… On dirait qu’il dépérit à vue d’œil. Le pauvre. Je sais que la vie ici n’est pas rose, mais quand même… Il a l’air carrément découragé, déclara-t-elle en regardant le Pokémon au petit corps bleu qui se tenait assis, tête basse, sur un rocher.
Gray secoua la tête :
– D’aussi loin que je me souvienne, il a toujours été comme ça. Sa vie entière tourne autour de ses pierres bleues. Elles l’obsèdent. Dès qu’il les perd de vue, sa vie n’a plus de sens. Enfin, à ses yeux, en tout cas. Je ne pense pas que nous puissions faire grand-chose de plus pour lui.

Marie se souvenait de ce que Gray lui avait déjà raconté au sujet de Mayew – il y a des années maintenant – comme quoi il collectionnait un matériau bleu et brillant extrêmement rare. Cette information avait immédiatement interpellé Marie, qui ne connaissait que trop bien cette pierre très précieuse. La Chromazurite. Elle aurait aimé l’oublier à jamais… Mais cela lui était impossible. Elle était désormais bien trop liée à cette pierre, qui pendait à son cou en ce moment même.

En la voyant, Mayew avait sursauté de colère. Il avait immédiatement pensé que Marie était celle qui lui avait volé son trésor. Heureusement pour celle-ci, Gray avait aussitôt pris sa défense en assurant à son vieil ami que Marie possédait cette pierre depuis des lustres, et qu’elle ne provenait pas de sa réserve personnelle. L’amitié de longue date entre les deux Pokémon avait suffi à convaincre Mayew, qui s’était ensuite excusé auprès de Marie.

Puis, une relation de confiance s’était progressivement installée entre les trois compères, qui vivaient tranquillement leur vie dans leur grotte. Marie était charmée par le mignon petit Mayew, qu’elle autorisait même à jouer avec son fragment de Chromazurite. Cela le rendait si heureux qu’elle ne pouvait jamais dire non. Quant à Gray, qui connaissait les deux autres depuis fort longtemps, il s’amusait à observer leur lien naissant.

C’était la raison pour laquelle Marie était triste de ne rien pouvoir faire de plus pour Mayew, comme le disait si bien Gray. Devant sa mine attristée, ce dernier planta ses yeux jaunes dans les siens et ajouta alors :
– Mais ne t’en fais pas, va ! Tel que je le connais, il n’abandonnera pas si vite. Dès qu’il sera remis sur pied, crois-moi, il n’aura plus qu’une idée en tête : sortir d’ici. C’est qu’il est sacrément buté, le bougre !
À ces mots, son amie esquissa un léger sourire :
– Qui sait, peut-être que lui trouvera la sortie que nous cherchons tous depuis si longtemps…
– Tu sais quoi ? C’est bien possible. En fait, avec Mayew, tout est possible, approuva Gray.

*
Shuno était tétanisé. La commandante Feye l’avait traîné jusqu’à une pièce voisine inoccupée, à l’abri des regards. Puis elle l’avait plaqué contre le mur et venait de lui murmurer à l’oreille : « Eh bien alors, mon flocon, tu n’es pas content de revoir ta maman ? Vilain garçon ! ». Malgré toute la peur qu’il pouvait ressentir, le jeune homme ne plia pas et soutint son regard, avant de déclarer avec le peu de courage qui lui restait :
– Vous n’êtes pas ma mère. Vous me dégoûtez.

L’effet fut dévastateur. Pour la deuxième fois, les yeux de Leïla brillèrent de fureur et elle gifla violemment Shuno tout en répétant :
– Vilain garçon ! Est-ce une façon de s’adresser à sa mère ?
Puis elle s’approcha à nouveau de son visage jusqu’à le frôler, et ajouta, hurlant à mi-voix :
– Quand comptais-tu nous avertir que tu l’avais trouvée ? Réponds !
– Jamais. Vous m’avez trompé. Tous autant que vous êtes. Si vous saviez comme je vous hais ! cracha-t-il à son tour, tête basse. Il sentait déjà les larmes couler sur ses joues.

Encore une fois, il n’avait pas réussi à soutenir son regard bien longtemps. Cette femme était bien trop impressionnante. Et effrayante. Vraiment très effrayante.
– Oh non, ne pleure pas mon bébé ! Maman va te faire un gros bisou, et ensuite on rentrera tous à la maison pour pouvoir laver notre linge sale en famille. Qu’en dis-tu ?
Lorsqu’elle approcha à nouveau son visage du sien, c’en fut trop pour Shuno, qui réussit à sortir de sa torpeur pour repousser violemment Leïla – qui ne s’y attendait visiblement pas – tout en criant :
– Ne me touchez pas !

Déséquilibrée, l’officière des F.P.I. percuta le bureau qui se trouvait derrière elle, ce qui laissa juste assez de temps à Shuno pour s’enfuir de la salle. Il devait prévenir Shaïna à tout prix ! Candice et Chrom aussi. Il devait leur dire quel danger ils couraient. Il avait pris sa décision. Malheureusement, à peine sorti de la pièce, il se retrouva face à deux sbires de la Team Éclat. Alors qu’il empoignait la Poké Ball de Tiki, il reçut soudain un énorme choc à la tête : le Lucario chromatique de Leïla venait de le mettre hors d’état de nuire pour un bon moment grâce à un puissant coup de patte. Le jeune homme s’effondra immédiatement dans les bras du Pokémon Aura, qui fut rapidement rejoint par Leïla.

Celle-ci commenta, l’air blessé, en secouant la tête :
– Ah, Shuno, Shuno… Si seulement tu pouvais me croire quand je te dis que je t’aime sincèrement, mon flocon…
Puis elle déposa un léger baiser sur le front du jeune homme, sous les yeux ébahis des deux sbires aux manteaux pailletés. Réalisant ce qu’elle venait de dire – et faire – en leur présence, elle se ressaisit aussitôt et leur dit fermement :
– Quoi ? Vous voulez ma photo ? Allez plutôt voir où en est Light, je m’occupe de ce garçon. Exécution !
Le regard noir et le ton sans appel de la commandante fit immédiatement décamper les deux sous-fifres, trop heureux de ne plus avoir affaire – pour au moins quelques instants – à cette effrayante et hystérique femme.

Quelques minutes plus tard, lorsqu’ils revinrent faire leur rapport, ils trouvèrent Leïla Feye comme ils l’avaient quittée, cajolant et murmurant de douces paroles à un jeune homme inconscient, à même le sol, ce qui ne manqua pas de les mettre mal à l’aise. Dès qu’ils manifestèrent leur présence, elle se redressa presque aussitôt et confia Shuno aux bons soins de son Pokémon.
– Alors, quelles sont les nouvelles ?
– Très bonnes, commandante, répondit l’un des deux. Les gêneurs ont été neutralisés par nos collègues. Tout le monde roupille à point fermé, dans ce Centre ! On va emmener les deux amis de la gamine au QG, et…
– Je me fiche bien d’eux ! Qu’en est-il de la gamine, justement ?

Cette fois-ci, ce fut l’autre qui consentit à répondre :
– Le commandant Light l’a trouvée, Madame. Elle est avec lui en ce moment même. En fait, nous n’attendions plus que vous pour pouvoir rentrer au QG.
Cette réponse sembla convenir à Leïla Feye, qui esquissa un sourire machiavélique avant de déclarer :
– Fort bien. Nous allons enfin pouvoir faire plus ample connaissance, très chère Noire.